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Jokowi devient le 3ème président indonésien élu au suffrage universel direct

jeudi 24 juillet 2014 à 23:06

Jakarta Governor Joko Widodo or Jokowi is Indonesia's president-elect. Photo by Denny Pohan, Copyright @Demotix (7/9/2014)

Le gouverneur de Jakarta Joko Widodo, dit Jokowi, est le nouveau président indonésien. Photo de Denny Pohan, Copyright @Demotix (7/9/2014)

Sauf indication contraire, les liens dirigent vers des pages en anglais.

Au terme du décompte des votes effectué dans la soirée du mardi 22 juillet, le gouverneur de Jakarta,  une personnalité politique populaire originaire de la ville de Solo, Joko Widodo, surnommé Jokowi, a été officiellement déclaré président de l'Indonésie.

Monsieur Widodo, qui a remporté 53,15 % des presque 130 millions de votes, est le troisième président du pays, sur sept, élu au suffrage universel direct. L'Indonésie, troisième démocratie la plus peuplée du monde, a tenu ses élections présidentielles le 9 juillet. Les deux principaux candidats étaient Joko Widodo et Prabowo Subianto. Ancien militaire, ce dernier est salué par ses sympathisants pour son courage et sa stature de dirigeant, mais il a cependant fait face à des accusations de violation des droits de l'homme pour son service durant les 30 années du régime autoritaire du président Suharto. Le décompte des votes achevé, des utilisateurs indonésiens de Twitter ont immédiatement exprimé leur soulagement et leur approbation.

Le résultat des élections va positionner l'Indonésie aux côtés des grandes démocraties du monde.

Jokowi est notre nouveau président. Félicitations, nous sommes sûrs que vous apporterez le changement à l'Indonésie.

Mais Pradowo Subianto a annoncé qu'il n'acceptait pas les résultats validés par le Comité général des élections indonésien  (KPU). Il a déclaré vouloir les contester en justice, pour présomptions de fraude électorale. Le colistier de monsieur Subianto, Hatta Rajasa, ne l'a quant à lui pas soutenu dans cette démarche. Les utilisateurs de Twitter ont réagi :

Il est ironique d'entendre Prabowo Subianto se dire candidat du peuple alors que Suryadharma Ali, un suspect dans une affaire de corruption, est derrière lui pour le soutenir.

La bourse indonésienne a mal réagi à la déclaration de Monsieur Subianto. Cette baisse des marchés financiers reflète les nombreuses inquiétudes devant de possibles répercussions négatives sur la stabilité politique indonésienne si un des candidats, monsieur Subianto en particulier, conteste les résultats.

— World News Pulse (@WNPulse) July 22, 2014

Sur son compte Twitter, l'ex ministre de la Justice et des Droits de l'homme, Yusril Izra Mahendra, décrit ce qu'il se passerait en cas de contestation des résultats de l'élection présidentielle.

La loi électorale pour l'élection présidentielle, comme celles régissant les élections législatives ou provinciales, n'autorise pas un candidat confirmé à se dédire, quelle que soit sa raison pour le faire.

Si cette élection est invalidé, il y aura alors une absence de gouvernement puisque l'Assemblée délibérative du peuple (MPR) ne peut prolonger les fonctions [du président actuel Susilo Bambang Yudhoyono].

L'absence  de gouvernement compromettrait la nation et l'État, et la continuité de l'État reste une priorité.

Pendant ce temps, des utilisateurs de Twitter se montraient reconnaissant envers le président Susilo Bambang Yudhoyono, connu sous ses initiales SBY, pour son rôle dans l'organisation d'une transition démocratique :

Merci SBY, pour avoir aidé à organiser des élections sûres et sans violence.

L'investiture de Joko Widodo aura lieu le 20 octobre 2014.

L'assurance d'une retraite douce pour les fonctionnaires chinois, malgré des appels à la réforme

jeudi 24 juillet 2014 à 18:33
Retired seniors play cards in a park in China.

Des retraités jouent aux cartes dans un parc en Chine. Photo des utlisateurs de Flickr Cathy et Dan. CC BY-NC-ND 2.0

“Le bol de riz en fer” est une métaphore désignant les emplois stables offerts par le gouvernement, qui vont de pair avec des avantages intéressants et pratiquement aucun risque de licenciement.  Un statut si tentant qu’il a été popularisé sous Mao Zedong avant la mise en place des réformes économiques, et est même devenu un argument en faveur des prétendants au mariage dans les années 1960.

Ces emplois assurent une pension dont les travailleurs peuvent profiter aisément une fois retraités, créant un régime de protection à vie inspiré du modèle soviétique. Durant l’âge d’or de l’économie planifiée chinoise, « le bol de riz en fer » était la définition-même des jobs en or.

Mais ces emplois de rêve sont devenus un cauchemar pour le gouvernement chinois ces dernières années : le pays lutte contre un futur déficit des caisses de retraite entrainé par un vieillissement démographique.

Prenant conscience que les emplois publics leur causent de nombreux problèmes, les autorités chinoises ont laissé entendre vouloir en finir avec les pensions de retraite en mai dernier. Au même moment, les médias chinois ont rapporté que les travailleurs de l'Etat et les organismes assimilés devront contribuer individuellement pour leur sécurité sociale dès juillet, lorsqu’une nouvelle loi entrera en vigueur. 

Mais dans un retournement brusque, le ministre chinois des Ressources Humaines et de la Sécurité Sociale, qui supervise les questions sociales et l’emploi, a accusé les médias d’avoir publié de mauvaises interprétations. Le ministère a ainsi communiqué au journal du Parti Communiste, le Quotidien du peuple, que la nouvelle loi ne concernait que des principes généraux – un euphémisme pour permettre plus de flexibilité – et des « études additionnelles » relatives au système salarial et de retraite.

Pour l’instant, les 21 millions de travailleurs peuvent se détendre dans l’assurance que leur statut ne sera pas remis en question prochainement. Mais ce coup de théâtre semble briser l’espoir d’une meilleure équité entre retraités, ce qui donne un argument supplémentaire à la nécessité d'une urgente réforme du système de retraite.

L’inégalité du système de retraite

La Chine a introduit son système de pension national en 1997, à une époque où les conditions de vie s'étaient nettement améliorées, après deux décennies de réforme économique. Alors que le gouvernement chinois a le mérite d’avoir élargi son taux de couverture de retraite comme jamais, il est souvent accusé d'avoir créer un régime de retraite reproduisant les classes sociales. Les travailleurs sont divisés en trois groupes – les cols blancs, les travailleurs d’Etat (dont ceux employés par des organismes affiliés au gouvernement) et les agriculteurs – possédant chacun leur propre système de pension.

Sous l’actuel système de retraite, les cols blancs doivent généralement cotiser à hauteur de 28% à un fond commun, tandis que les employés du gouvernement voient leur pension entièrement prise en charge par l’Etat. Celle-ci est 33 fois plus importante que celle d’un agriculteur, selon un média chinois, citant des chiffres de l’Ecole Nationale pour le Développement de la prestigieuse Université de Pékin, en 2013. 

Danqing Shuoshi, un internaute vivant à Shanghai, se lamentait de ce système injuste :

【中国的社保本质】其实就是5个民工每人凑了20块钱,准备吃顿大餐。菜做好了,工头来了,他没交钱,却吃了3份,5个交钱的民工合吃了2份。普通职工缴纳养老金的费用占工资的28%,公务员无须缴纳,但退休后公务员退休金却是普通职工3倍——“劫贫济富”,这就是中国的社保。

L’essence des pensions en Chine: imaginez cinq immigrés de l'intérieur, chacun contribuant à hauteur de 20 yuans [environ 2,5 euros] pour s’offrir un repas copieux. Une fois prêt, le superviseur des travailleurs migrants arrive. Celui-ci ne paie pas et se retrouve avec un repas pour trois. Les employés lambda doivent cotiser à hauteur de 28% de leur salaire pour leur retraite, tandis qu’un travailleur du gouvernement obtient trois fois plus que la norme – voler les pauvres pour donner aux riches. Voilà à quoi ressemble le système de retraite en Chine.

Ce fort contraste entre les cols blancs et les travailleurs de l’Etat a alimenté un mécontentement social, appelant à renoncer à ce double-système plus que jamais sous le feu des projecteurs.

Mais d’autres ont souligné qu’il y avait une raison pour que les travailleurs d’Etat reçoivent une pension aussi avantageuse – des salaires bas. Ils se plaignent ainsi des réformes visant à harmoniser leurs pensions avec celles des autres professions, qui ne semblent pas tenir compte de leurs faibles revenus.

Telunsu Wow, un habitant de Dalian, au nord-est du pays, a écrit sur Sina Weibo, l’équivalent chinois de Twitter :

事业单位工资不高,为什么很多大学生还想考进来,归根结底还是大家都希望过稳定的生活,动不动就叫喊着要砸破谁谁们的铁饭碗,却不能为全民提供生活的安全感,闹到最后连养老金都保障不了了,这样的政府真是让人失望。国家高速发展了,人民不一定幸福。。。。其实中国民众的要求很低的

La rémunération dans le secteur public n’est pas élevée, alors pourquoi de nombreux diplômés universitaires candidatent-ils pour ce genre d’emplois ? Simplement pour avoir une vie stable. Des efforts constants doivent être faits afin de briser l’actuel système de pension, mais le gouvernement échoue à offrir aux gens un sentiment de sécurité et à leur assurer une pension de retraite. Un gouvernement comme celui-ci est décevant. Le pays se développe rapidement, mais ne rend pas nécessairement les gens heureux… En fait, la demande des Chinois n’est pas assez forte.

Une population vieillissante

Malgré le mécontentement public à l’égard des différences entre les systèmes de pension, une inquiétude croissante pointe le bout de son nez : la Chine sera-t-elle en mesure de payer pour ses retraités en 2050 quand un quart de la population [anglais] aura plus de 65 ans ?

Il y a de quoi s’inquiéter.

Avec un allongement de l’espérance de vie et plus de trois décennies de politique de l’enfant unique, le nombre de séniors augmente. En 2013, environ 200 millions d’habitants avaient plus de 60 ans, et un rapport financé par l’institut de recherche du gouvernement estimait [anglais] que la Chine deviendrait la nation la plus âgée d’ici 2030.

Dans un pays où prendre soin des plus âgés est une norme culturelle, le manquement au devoir filial génère inévitablement la censure et parfois des actions en justice [anglais]. Cependant, ce qui pourrait handicaper financièrement les séniors est davantage un problème systématique, déclenché par le vieillissement de la population et un système de retraite inadéquat.  

Une caractéristique importante du système de pension chinois est le modèle par répartition, dans lequel les cotisations de l’actuelle force de travail sont utilisées pour les allocations dont bénéficient les retraités. Mais la force de travail de la Chine [anglais] tend déjà à se réduire, une tendance qui devrait s’accentuer dans les années à venir, et qui remet en question la durabilité d’un tel modèle, malgré l’assouplissement [anglais] de la politique de l’enfant unique.

Comme l’a révélé un économiste taïwanais, « l’économie chinoise va s’effondrer en 2015 si nous devons financer tous les seniors. » Selon certaines estimations, seul un travailleur cotisera pour un senior, à l’inverse du ratio 5 pour 1 en vigueur en 2010. 

La dernière réponse de la Chine à la crise à venir est un système de « maison pour pension » [anglais], dans lequel les personnes âgées remettent leurs maisons à une banque ou une compagnie d’assurance et reçoivent des paiements mensuels en fonction de la valeur de leur bien. Le gouvernement va également reculer l’âge de la retraite – 50 ou 55 ans pour les femmes et 60 pour les hommes actuellement – et tenter de diversifier les investissements des fonds de pension.

Nombreux sont ceux à être dubitatifs quant à leur retraite. Xuri Sanxing Wusheng, vivant dans la province d’Hebei, au nord du pays, écrit sur Weibo :

据说就要延迟退休,像我这样的年龄赶上六十五退休是没有问题了,但是有三个疑问始终未解:1、我国平均年龄到底是多少?2、我现在开始交养老保险交到退休,退休后几年能把我这些年交的领回来。3、有传言说养老金亏空的厉害到底是真是假?若是真的亏了多少?若是假的拿出证据在新闻联播上给大家播一下。

J’ai entendu dire que l’âge du départ à la retraite pourrait être repoussé. Pour quelqu’un de mon âge, je m’attends à être retraité à 65 ans, mais trois questions demeurent sans réponse : 1) Quel est l’âge moyen d’un Chinois en Chine ? 2) Je cotise pour ma pension jusqu’à la retraite, mais pourrais-je récupérer tout l’argent après cela ? 3) On parle d’un important déficit des retraites. Info ou intox ? Si c’est vrai, à combien s’élève ce déficit ? Si c’est faux, les autorités pourront-elles prouver ce qu’elles avancent lors des infos de 7 heures de Xinwen Lianbo ?

Aux yeux de Wang Zhi’an, un influent journaliste d’investigation, ce n’est qu’une question de temps avant que les privilèges du « bol de riz en fer » ne soient démantelés. « La réforme des pensions des travailleurs est comme une flèche sur le point d’être lancée », écrit-il sur Weibo. Mais la réforme de ce système ira-t-elle aussi loin ? Cela reste à voir.

L'activiste chinois Hu Jia agressé

jeudi 24 juillet 2014 à 10:16

Le célèbre activiste chinois Hu Jia a été agressé dans la soirée du 16 juillet à Pékin. Il raconte l'incident sur son compte Twitter :

Aujourd'hui (le 16 juillet) à 20h12, j'ai été attaqué par des policiers en civil près de l'entrée Est de la station de métro Caofang, dans le quartier de Chaoyang à Pékin. Ils se sont enfuis en voiture juste après. Mes lunettes étant tombées par terre, je n'ai pas pu relever la plaque d'immatriculation. A présent je me sens mal, j'ai dû m'allonger sur le trottoir en attendant d'appeler la police. Hu Jia

Une croix rouge a été tracée sur une barrière blanche près du lieu de mon agression, et il n'y en a pas ailleurs. L'attaque a eu lieu à proximité de l'endroit où ma voiture était garée.

Je viens tout juste de porter plainte au commissariat de Changying. Le policier (plaque n°035658) m'a escorté jusqu'au lieu de mon agression, puis il est parti. Je vais à présent reprendre ma voiture et me rendre tout seul à l'hôpital Minhang pour faire soigner ma blessure, avant de rentrer à la maison. La police a visionné les vidéos de surveillance et m'a dit que le numéro de la plaque d'immatriculation de la voiture de mes assaillants n'avait pu être identifié.

Je me souviens très bien, un homme, grand et vêtu de noir, m'a frappé à l'abdomen. Leurs méthodes étaient celles de professionnels, ils m'ont d'abord attrapé à la gorge puis m'ont frappé aux yeux. Les gens du milieu appellent cela la technique “先封眼” [littéralement "neutraliser les yeux en premier", ndlr]. Le coup était très puissant et mon nez s'est mis à saigner. S'ensuivit une série de coups de poings et de pieds.

Donetsk et Gaza, ce que disent les internautes russes

mercredi 23 juillet 2014 à 18:34
Vladimir Putin in Israel, visiting a memorial dedicated to the Red Army's victory over Nazi Germany. June 25, 2012. Kremlin press service, public domain.

Vladimir Poutine visite en Israël le mémorial dédié à la victoire de l'Armée Rouge sur l'Allemagne nazie le 25 juin 2012. Service de presse du Kremlin, domaine public.

Deux événements ont fait la une jeudi 17 juillet : la destruction en vol MH17 de Malaysian Airlines au-dessus de l'Ukraine orientale, vraisemblablement par les séparatistes pro-russes, et le début de l'invasion terrestre de la bande de Gaza par Israël. Si le premier a reçu une immense attention sur l'Internet, le deuxième a été nettement moins remarqué. Il y a des raisons évidentes à cela. L'avion malaisien s'est écrasé dans l'arrière-cour russe, et le fait que Moscou a pu fournir le missile a propulsé l'affaire au premier plan de l'actualité. De même, l'offensive médiatique en Russie, à l'affût de toute théorie du complot pour jeter le doute sur la possible culpabilité des séparatistes et de Moscou, rend le crash mûr pour la discussion en ligne. 

Le paroxysme actuel dans le conflit israélo-palestinien, lui, ne soulève pas autant de passion que le MH17. Ses rapports avec les intérêts russes ne sont qu'indirects, et si Vladimir Poutin a une sympathie personnelle pour Israël, elle ne va pas jusqu'à cautionner la guerre de l'Etat juif contre le Hamas. De fait, une lecture attentive de Russia Today sur le conflit place la Russie principalement du côté des Palestiniens. Ainsi, l'actuel aller-retour entre Israéliens et Palestiniens est simplement vu comme un nouvel épisode de violence dans un conflit interminable. Malgré le nombre croissant de morts du côté palestinien (au moment d'écrire cet article, ils étaient 620), peu d'internautes russes écrivent des commentaires substantiels.

Ce qui ne veut pas dire un silence total. Les utilisateurs russes de Twitter, par exemple, publient des informations régulières sur le conflit. Les tweets décomptant les morts de Palestiniens sont une routine. Le tweet type est :

Plus de 500 Palestiniens sont morts depuis le début de l'opération dans la Bande de Gaza.

Ou pour souligner l'accélération mortelle, certains ont tweeté :

Plus de 100 morts ces dernières 24 heures dans la Bande de Gaza.

Ou rappeler que Gaza n'est autre qu'une prison à ciel ouvert :

La Palestine est la plus grande prison à ciel ouvert du monde. #Gaza #GazaAttaquée

A quoi celui-ci s'est contenté d'ajouter :

Catastrophe humanitaire en cours dans la Bande de Gaza. 

A côté de ces tweets – et d'autres – reprenant les grands titres, tous ne mentionnent évidemment pas les morts infligées par Israël. Pour s'informer selon le point de vue israélien, les utilisateurs russophones peuvent suivre le compte Twitter officiel des Forces de Défense Israéliennes, @Tsahal_Rus. On peut y trouver des tweets comme celui-ci :

Depuis le début de l'opération terrestre, #Tsahal a au total liquidé 110 terroristes et frappé 1302 sites terroristes.

Outre la chronique des victimes de la guerre, des utilisateurs de RuNet se sont interrogés sur l'apparente impossibilité de mettre fin à ce conflit séculaire. Bloguant sur Ekho Moskvy, le politologue Mikhaïl Ocherov argue que les Israéliens répugnent à renoncer au butin de la Guerre des Six Jours. Méditant sur l'adage israélien “Il n'y a pas de solution,” Ocherov écrit :

За счёт дешёвой и бесправной арабской рабочей силы, за счёт бесплатной земли на оккупированных территориях в конце 1960-х – начале 1970-х годов в Израиле произошёл экономический бум, плодами которого местные израильтяне пользуются до сих пор. Благосостояние израильского среднего класса, благополучие целых отраслей израильской экономики, таких, как строительство, дорожное строительство, сельское хозяйство, невозможны без дешёвой арабской рабочей силы, значительную часть которой составляют жители оккупированных арабских территорий. Прекращение оккупации означает для Израиля и израильтян если не конец “халявы”, то начало его конца.

Grâce à une main d'oeuvre arabe bon marché et sans droits, et à des terrains gratuits dans les territoires occupés, il y a eu en Israël à la fin des années 60 et au début des années 70 un boom économique dont les Israéliens locaux profitent encore des fruits. Le bien-être de la classe moyenne israélienne, la prospérité de secteurs entiers de l'économie israélienne, comme la construction, les routes, l'agriculture, n'existeraient pas sans la main d'oeuvre arabe bon marché, en grande partie composée d'habitants des territoires arabes occupés. La cessation de l'occupation signifierait pour Israël et les Israéliens, sinon la fin des “cadeaux,” du moins le commencement de leur fin.

Plutôt que de plonger dans le débat sur le conflit israélo-palestinien, certains ont trouvé matière à comparaison avec l'Ukraine, surtout pour relever l'hypocrisie de l'opinion internationale.

@Schrodinger1986 a tweeté:

Pendant que dans la Bande de Gaza Israël anéantit des “terroristes de 6 ans, en Ukraine . . . croyez-le ou non, en Ukraine c'est pareil.

Dans une note sur son mur Vkontakte, Sergueï Gostev a écrit :

ООН игнорирует ситуацию на Украине, где ежедневно гибнет больше людей чем в Секторе Газа.

L'ONU ignore la situation en Ukraine, où plus de gens meurent chaque jour que dans la Bande de Gaza [sic].

Un autre utilisateur de Vk, Vladimir Vladimirov, demande :

Мне вот интересно, летают ли гражданские самолеты над Сектором Газа? И если нет, то почему. 

J'aimerais savoir si des avions civils volent au-dessus de la Bande de Gaza ? Et si non, pourquoi.

L'humour noir n'est jamais loin sur le web, et l'actualité d'Ukraine et de Gaza ne fait pas exception. Le jeu de mot entre “gaz” et le sens littéral de “Sektor Gaza” [Bande de Gaza] en russe (“le secteur du gaz”) a permis à certains de plaisanter :

#Poutler [mot-valise de “Poutine” et “Hitler”] crée au Donbass un secteur de gaz de schiste.

Israël c'est le secteur de Gaza, et l'Ukraine, le secteur sans Gaz.

Ou encore :

на Украине возник “правый сектор” потому что кремль вовремя не создал пророссийской партии “сектор газа” #Украина

Le [mouvement nationaliste] “Secteur de droite” est né en Ukraine parce que le Kremlin n'a pas créé à temps le parti pro-russe “Secteur de Gaz[a]“.

Tout le monde n'a pas ri le 17 juillet. @isma_mustafaev a tweeté :

Qu'est-ce que l'actualité me fait ch… !!! #nouvelles #politique #russie #ukraine #palestine #gaza

Une nouvelle app permet de découvrir une ville avec ses habitants

mercredi 23 juillet 2014 à 18:32
Banner of words from Voicemap. Republished with permission.

Drapeau de mots de Voicemap. Reproduit avec autorisation.

Quand vous voyagez, vous voulez en savoir plus sur votre destination. Mais êtes-vous las des éternels historiques ennuyeux, des monuments historiques et des récits classiques rédigés par les agences de tourisme ?

A screenshot from Voicemap. Republished with permission.

Capture d'écran de Voicemap. Reproduit avec autorisation.

Voicemap est une application qui permet à des conteurs de parler à d'autres de leurs quartiers ou villes. Ce sont ceux-ci, et non des professionnels, qui enregistrent les commentaires, leur donnant ainsi un ton plus amical et personnel.

Après dix ans de voyages à travers le monde, le fondateur, Iain Manley s'est retrouvé à travailler pour un tour-operateur. Il s'est souvenu que pendant ses propres voyages, il vivait ses meilleures expériences quand quelqu'un des lieux lui montrait “sa” ville et qu'il la voyait à travers ses yeux. Il a commencé avec sa propre ville de Cape Town, une ville dont il affirme qu'elle possède de nombreux aspects différents.

“En fin de compte, nous souhaitons vraiment  créer plutôt que fournir un guide aux gens. Nous voulons en faire un nouveau media, une façon de raconter des histoires, qui peut donner forme à un récit différent et nouveau”, nous a-t-il affirmé lors d'un entretien sur Skype.

Voicemap crée de multiples histoires sur un unique lieu et s'éloigne du schéma de ‘la voix unique’ si commun dans le secteur du tourisme. Ils veulent que les habitants d'une région se l'approprient et racontent leur propres histoires sur leurs communautés.

Le site web explique :

Stories have always given meaning to the world around us. Home is a story we tell ourselves, and sometimes it is a part of the story about being Away. Mount Everest, the Mississippi, the pyramids at Giza and the Berlin Wall are really just stories, told and retold every day. Your neighbourhood is a story too.

Les histoires ont toujours donné une signification au monde qui nous entoure. Home (Chez Moi) est une histoire que nous nous racontons, et quelquefois, c'est une partie de l'histoire quand on se trouve loin de chez soi. Le mont Everest, le Mississippi, les pyramides de Gizeh et le Mur de Berlin ne sont vraiment que des histoires, racontées et re-racontées chaque jour. Votre quartier est lui aussi une histoire.

Une vidéo du projet Voicemap le décrit plus en détails :

Il y a des difficultés : essayer de prédire où les gens vont marcher et où ils vont s'arrêter, apprendre à ajuster le rythme de la parole à la vitesse de la marche etc. “Au lieu de fournir aux voyageurs une liste de monuments, nous voulons qu'ils s'attachent à l'endroit”, explique Manley.

Il peut y avoir des surprises : “Quelquefois deux personnes parleront du même [monument] avec des opinions complètement différentes. C'est bien plus intéressant que quelque chose qui sort d'une encyclopédie ou d'un guide.”

Téléchargez Voicemap sur  iTunes, et restez à l'écoute car une version pour Android sortira bientôt. Si vous avez envie de devenir à votre tour ‘conteur', vous pouvez commencer par raconter une histoire en ligne.