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Les privilèges des anciens Présidents de Madagascar

samedi 20 juillet 2013 à 14:20

Le journaliste malgache Rianasoa a posté une photo d'un document qui stipule ce à quoi ont droit les anciens présidents de la République de Madagascar. Ces privilèges comprennent les services de cinq domestiques et de deux chauffeurs, et une allocation de 6 000 000 d'Ariary (plus de 2000 euros par mois):

Japon: Des mots étranges venus d'ailleurs

vendredi 19 juillet 2013 à 22:01

Un Japonais de 71 ans a déposé une plainte contre la NHK (organisme public japonais de télédiffusion) pour épuisement mental consécutif à un usage excessif de mots étrangers. Il est littéralement perdu dans les dédales de la traduction dans son propre pays.

Image of katakana by flickr user mroach. (CC BY SA.2.0)

Exemple de katakana par l'utillisateur de  flickr mroach.(CC BY SA.2.0)

Le vieux monsieur est irrité de l'usage par les chaînes de télévision de mots d'emprunt phonétiquement identiques mais transcrits en caractères japonais katakana. Cela ne donne pour lui qu'une suite de lettres sans aucune signification contextuelle par rapport à son japonais maternel.

Exemples de ces mots d'emprunt traduits phonétiquement :”preview” (en anglais “aperçu”, avant première”), est écrit “プレビュー” (prononcé purebyu en mélangeant les règles de prononciation propres à l'anglais et les sons des katakana), “draft” (en anglais “brouillon”) est écrit “ドラフト” (prononcé dorafuto). Ce qui n'a aucun sens pour le vieil homme est l'utilisation courante de mots comme “care” (soin) et “risk” (risque) dans les émissions publiques alors qu'ils ont un équivalent en japonais, il y voit une violation de son droit à l'information et de son aspiration à une vie heureuse.

Cette utilisation de mot étrangers ne crée pas seulement un problème pour les personnes âgées mais également pour le grand public. Le bureau des affaires culturelles japonaises constate [japonais] que l'augmentation de l'usage de mots étrangers altère la beauté du japonais traditionnel, et entrave la communication entre les générations.

Une enquête demandée en 2007 par le gouvernement japonais montre que la compréhension de la transcription en katakana de mots comme: ”empowerment” (habilitation, responsabilisation) et “literacy” (alphabétisation) ne dépassait pas 10 % [ja] mais aussi que la compréhension globale des mots d'emprunt augmentait

Face à cette utilisation considérable de mots étrangers dans le langage quotidien, Kentaro Takahashi a publié en septembre 2012 un lexique [ja] visant à expliquer ce que voulaient dire en japonais courant, les transcriptions en katakana  les plus couramment utilisées.

image of katakana

Katakana pour transcrire les mots étrangers. Image de WordRidden sur Flick (CC BY 2.0)

Toshinao Sasaki, un journaliste indépendant réputé, a écrit un livre portant sur la “Curation de contenu dans les média sociaux” (pour le mot curation, voir ici), et s'est trouvé devant un dilemme au moment d'utiliser le katakana pour décrire précisément cette activité [ja] :

@sasakitoshinao キュレーションとかも美しい日本語にはできなかったので、カタカナのままだった。変に大和言葉にすると、たとえば「ホホエミスト」とかなんか気持ち悪い感じになっちゃったりするし。ことばは本当難しい。

Je ne pouvais pas trouver de traduction correcte pour “curation” en japonais, alors j'ai laissé le mot tel quel. Le langage est un art difficile. Traduire des concepts étrangers en japonais traditionnel a quelquefois des résultats surprenants.

Un anthropologue, Ichiro Numazaki, donne son avis à propos des mots étrangers sur Twitter :

@Ichy_Numa サッカーを蹴球と言えと言う人が今時いるか? サポーターじゃなくて応援団か? ワールドカップは分かりにくいから世界杯と言うべきか? カタカナ語批判は、実はカタカナが嫌なんじゃなくて、そのカタカナ語の示す新しい概念が嫌いなんだよ。それをカタカナのせいにしてるだけ。

Qui dirait encore “kemari ”[vieux mot japonais pour" taper dans un ballon"] pour parler du football aujourd'hui ? Est-il mieux d'arrêter de dire “supporters” [en katakana] et de parler de ces personnes comme des “応援団” [mot traditionel au sens de "camarades qui acclament] ? Je ne le pense pas. Ceux qui critiquent les mots étrangers en katakana sont contre l'utilisation d'un nouveau mot qui décrit de nouveaux concepts. Ils ne haïssent pas le katakana lui-même.

Il y eut une une époque où les mots étrangers introduits au Japon étaient entièrement traduits et se voyaient attribuer des Kanji existants (sinogrammes empruntés au mandarin ancien par la langue japonaise) et des mots en hiragana (un des deux syllabaires japonais avec le katakana) pour concorder avec leur signification réelle. Des mots comme “freedom” (liberté) et “democracy” qui ont été importés à la fin du XIXe siècle, ont été traduits en japonais en utilisant les Kanji et sont devenus ”自由“[ja] and “民主主義” [ja]. Bien que ces mots fussent à l'époque entièrement nouveaux, ils ont pris sens pour les Japonais parce que chaque kanji a sa signification propre et que le fait d'en placer plusieurs ensemble permet de construire un mot au sens très précis.

Kiyoe Kawazu, un poète, ressent l'usage de mots étrangers en katakana comme une régression pour le monde des mots où il vit :

@kiyoekawazu カタカナ表記された外来語、漢語による概念語を、未消化なまま発語されつづけていることによって生まれる、「自明性」は怖い。明治初期にはまだ意味にもとづく漢語表現が工夫されたが、現在ではただカタカナで流していく。そしてぼんやりと生まれる「自明」的な意味が、世の中を鈍く支配していく。

Je suis effrayé par le fait que le même “signifié” puisse être exprimé par un mot étranger d'emprunt écrit à l'aide du katakana ou par des kanji. Pendant la période Meiji (1868-1912) on avait l'habitude de le traduire en utilisant des kanji, mais maintenant on le transcrit en katakana sans aucune traduction. Pour la population sa signification demeure vague et imprécise, donnant un sens ambigu aux choses les plus évidentes.

Ichiro Numazaki se penche sur l'aspect positif des mots d'emprunt :

@Ichy_Numa セクハラやDVは、カタカナ語やアルファベットだけど、世間に注目されたし、意味が連想しにくいからこそ、新しい概念の記号として有効だったぞ。

Ces mots ont mis l'accent sur des idées étrangères : “sexual harrassment” (harcèlement sexuel ) ou DV (pour domestic violence). Ils ont attiré l'attention du public parce que le katakana est efficace pour véhiculer de nouvelles idées. On doit bien appréhender cela pour comprendre l'usage du katakana.

L'utilisateur de Twitter @sumiyoshi_49 trouve que les mots étrangers pénalisent les non-spécialistes pour des problèmes du quotidien.

@sumiyoshi_49 みんなネタにしているけど、「ノーマライゼーション」とか「ヘイトスピーチ」とかいう、普通の英語苦手日本人にはイメージのつかみにくいカタカナ語を使い続けることで、どれだけ一般の素人をこういう問題に対する興味・関心から遠ざけているのかについて、もう少し真面目に考えたほうがいいと思う。

Je pense que l'on devrait faire plus attention avant d'utiliser des mots comme “normalization” et “hate speech”( discours d'incitation à la haine) transcrits de façon uniquement phonétique à l'aide du katakana, ils isolent le “Japonais ordinaire” qui n'est plus intéressé par ce que ces mots représentent. Qui n'est pas bon en anglais sera incapable de comprendre les idées qu'ils représentent.

Takashi Ohta et Sahar Habib Ghazi ont contribué à ce billet.

Le potentiel de peur dans la Russie de l'après Navalny

vendredi 19 juillet 2013 à 21:10

A la veille de sa condamnation à cinq ans de colonie pénitentiaire, Alexey Navalny a blogué sur le poisson-boule. L'opposition aurait tort de se voir comme un banc de petits poissons poursuivis par un gros (le Kremlin), a-t-il écrit sur son blog. Ce n'est qu'un tour du prédateur pour cacher sa faiblesse.

Нынешняя власть – это не здоровая рыбина, это скорее рыба-шар или латиноамериканская жаба, которая при виде опасности раздувает себя с помощью телевидения, показывающего врущих проституток-телеведущих или чудиков из СК в синих мундирах, лопочущих, что они всех посадят. Ну кого они там могут посадить? Ну 20 человек, ну 50. Ну 100, если сильно постараются. Вот и весь страшенный потенциал.

Le pouvoir actuel n'est pas un poisson dominant, il ressemble plutôt à un banc de poissons ou à un crapaud d'Amérique du Sud qui se gonfle en situation de danger, à l'aide de la télévision qui montre des présentatrices-prostituées menteuses ou des timbrés du Comité d'Enquête en uniformes bleus babillant qu'ils vont mettre tout le monde en prison. Qui peuvent-ils donc mettre en prison ? Vingt personnes, cinquante. Cent au mieux, s'ils font de gros efforts. Voilà tout leur potentiel de peur.

Alexey Navalny, screenshot from YouTube.

Alexeï Navalny, capture d'écran de YouTube.

Navalny a envoyé des clins d'oeil et des tweets pendant toute la monotone lecture des 100 pages du verdict, qu'il avait totalement anticipé [anglais}, et la seule faille de sa bravade est apparue lorsqu'il a étreint [anglais} sa femme, Ioulia, avant d'être emmené vers la sortie par les huissiers. Il a essentiellement utilisé les trois heures de l'audience à nourrir son fil Twitter de ses habituelles saillies féroces et jubilatoires.

Il publie un gros plan de Vladimir Poutine hilare, et plaisante :

Такое впечатление, что только мы с ним вдвоем слушаем приговор без ненужной грусти

J'ai l'impression que lui et moi sommes les seuls à écouter le verdict sans tristesse inutile.

Et une fois prononcée la durée de peine de cinq ans (ainsi qu'une condamnation à quatre années pour son co-inculpé Piotr Ofitserov), Navalny a utilisé son dernier tweet pour distribuer ses ultimes recommandations à ses partisans :

Ладно. Вы тут не скучайте без меня. А главное - не бездельничайте, жаба сама себя с нефтяной трубы не скинет.

Bien. Ne vous ennuyez pas sans moi. Et surtout, ne restez pas les bras croisés. Le crapaud ne sortira pas de lui-même de l'oléoduc.

Suite à l'intervention [anglais] inhabituelle du Bureau du Procureur général, Navalny a été remis en liberté moins de 24 heures après avoir été arrêté, jusqu'à ce que sa condamnation devienne juridiquement définitive au courant de l'été. Il y a même une chance qu'il décide de poursuivre sa candidature vouée à l'échec à la mairie de Moscou, un scénario qui ne manque pas d'attraits pour le pouvoir : elle donnerait plus de légitimité à la victoire quasi certaine du maire sortant Sergueï Sobianine.

Le verdict a fait descendre dans la rue plusieurs milliers de protestataires, représentant au moins une petite tranche de l’armée en ligne de Navalny. Serrés sur les trottoirs proches du Kremlin et de la place du Manège (le lieu prévu du rassemblement, fermé juste avant sous prétexte de travaux), ils ont scandé “Navalny est notre maire” et “Navalny, nous sommes avec toi.”

La manifestation n'ayant pas été autorisée par la municipalité de Moscou, les participants risquaient arrestation et amende. Malgré cela, ils ont été nombreux à rester plus de quatre heures sous l'oeil attentif des forces de sécurité, qui en ont certes embarqué par bus pleins mais n'ont pas voulu, en majorité, envenimer la situation.

Pour certains habitués de l'internet russe, cette participation massive était une indication que même avec Navalny derrière les barreaux, le mouvement poursuivra sur sa lancée. Un blogueur de Iekaterinbourg, Dmitri Kolezev, a exulté sur Twitter :

Получается, болотное дело не сработало, никто не испугался

Ça veut dire que l'affaire Bolotnaïa n'a pas marché, personne n'a eu peur.

Un autre blogueur, le designer Artemy Lebedev, a donné voix à l'espoir communément partagé que même en prison, Navalny restera à la barre de l'opposition russe, même si c'est temporairement dans un rôle différent, plus symbolique :

Теперь из жж-юзера, который дает ссылки на государственные сайты и зарегистрированные СМИ, мы получим на ближайшие годы героя, который переплюнет Ходорковского, Магницкого и Пусек. Феерическая тупость власти.

A présent, au lieu de l'utilisateur de LiveJournal, qui met des liens vers les sites gouvernementaux et les sites d'information enregistrés, nous aurons dans les prochaines années un héros, qui surpassera Khodorkovski, Magnitsky et les Pussy Riot. Une féerique bévue du pouvoir.

Navalny a lui même assuré à maintes reprises que le mouvement qu'il a contribué à lancer a suffisamment mûri pour devenir autonome en son absence. Il l'a encore dit dans un billet de blog du mercredi 17 juillet 2013 :

[...] понятно что делать, понятно как делать, понятно на что делать. Главное набраться смелости, отбросить лень и делать. Никакого особого руководства и не нужно, на самом деле.

[...] on sait quoi faire, comment et avec quels moyens. Le plus important est de rassembler le courage, se débarrasser de la paresse et de faire. Pas besoin d'autres directives.

Pourtant, ironiquement, le rassemblement du 18 juillet a montré que l'armée de Navalny aurait besoin de plus d'accompagnement dans son action. L'assistance venue jeudi le soutenir se comptait par milliers et bouillait de colère et de frustration, mais était sans direction et, indubitablement ce soir-là, sans meneur. Manquaient les proches compagnons de Navalny qui l'avaient accompagné à Kirov. Absent, aussi, de la rue et de Twitter, Sergueï Oudaltsov, autre figure de l'opposition qui faisait jadis campagne aux côtés de Navalny, mais a depuis été mis aux arrêts domiciliaires et est lui-même candidat à la mairie de Moscou.

Parmi les présents, le sentiment prédominant en ligne était une sombre résolution mêlée de confusion.

Le photographe et populaire blogueur moscovite Ilia Varlamov a noté que si les manifestants étaient bien pourvus en tracts et auto-collants pro-Navalny (dont beaucoup ont fini sur les murs et portes de la Douma russe) ils étaient moins prêts s'agissant d'un plan d'action :

У людей очень много символики за Навального, хорошо подготовились. Но по-моему, люди не знают что делать.

Les gens ont un tas de matériel pro-Navalany, ils se sont bien préparés. Mais il me semble qu'ils ne savent pas quoi faire.

L'activiste, blogueur et photographe Mitya Aleshkovsky, se demandait :

Я не понимаю что мы тут делаем. кто всем руководит?

Je ne comprends pas ce que nous faisons ici. Qui dirige tout ça ?

Et, illustrant l'inquiétante propension de l'opposition aux chamailleries, le blogueur et journaliste Ilia Azar n'a pu s'empêcher d’ironiser sur sa consoeur activiste et femme d'affaires Alena Popova, parfois considérée comme insuffisamment engagée pour la cause :

Пришел лидер протеста – Алена Попова. Наконец-то люди не одни

La meneuse de la manifestation est venue, Alena Popova. Enfin les gens ne sont pas seuls.

Lorsque le rassemblement s'est dispersé, les avis ont continué à diverger sur son succès.

Kirill Gontcharov, un activiste et blogueur de 21 ans, à la tête des jeunes du parti Iabloko, a twitté avec enthousiasme :

Это лучшее, в чем я участвовал в своей жизни. 100 метров от Кремля, атмосфера солидарности и свободы. Свободу Навальному!

C'est la meilleure [manifestation] à laquelle j'aie participé dans ma vie. A 100 mètres du Kremlin, une atmosphère de solidarité et de liberté. Liberté pour Navalny !

Tandis que quasi simultanément, Ilia Azar grommelait :

Откровенно говоря для акции по поводу посадки лидера оппозиции на пять лет в колонию это полный провал

A parler franchement, pour une action contre les cinq années de camp du leader de l'opposition, c'est un échec total.

Des deux points de vue, la perspective serait bien meilleure avec Navalny de ce côté des barreaux, et pas seulement pour un bref sursis avant une longue réclusion de cinq années.

Indonésie: une évasion massive

vendredi 19 juillet 2013 à 18:57
More than 200 prisoners escaped in Indonesia including nine terror suspects. Photo by Denny Pohan, Copyright @Demotix (7/12/2013)

Plus de 200 prisonniers y compris des terroristes présumés se sont échappés de la prison Tanjung Gusta en Indonésie. Photo de Denny Pohan, tous droits réservés @Demotix (7/12/2013)

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Les E-chrétiens espagnols en croisade contre un ambassadeur américain gay

vendredi 19 juillet 2013 à 11:52

On connaît depuis le 15 juin le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Espagne a été annoncé : James Costos. Diplômé de sciences politiques, il a trois traits marquants : c'est un haut dirigeant de la société de production de télévision HBO, un ardent défenseur des animaux – il est membre de l’organisation HSUS, qui lutte contre la cruauté envers les animaux – et il est ouvertement gay.

Il est aussi un adversaire acharné du piratage, un opposant déclaré à la tauromachie [fr] et un éminent militant de la cause LGBT [fr].

Selon le journal en ligne 20 minutos [espagnol], au cours de la campagne présidentielle de Barack Obama, M. Costos et son conjoint le décorateur prestigieux Michael Smith :

James Costos (à gauche), ambassadeur américain en Espagne, et son épouse, Michael Smith. Photo du blog Anotaciones de Pensamiento y Crítica.

James Costos (à gauche), ambassadeur américain en Espagne, et son conjoint, Michael Smith. Photo du blog Anotaciones de Pensamiento y Crítica.

(…) recaudaron más de 3,5 millones de dólares para la campaña de Obama entre 2011 y 2012, cuando prestaron el lujoso ático que poseen en Manhattan (Nueva York) y la gigantesca mansión que comparten en Los Ángeles (California) para varios actos de recaudación de fondos.

ont recueilli plus de 3,5 millions de dollars pour la campagne d'Obama entre 2011 et 2012, quand ils ont prêté le luxueux penthouse qu'ils possèdent à Manhattan (New York) et le grand manoir qu'ils partagent à Los Angeles (Californie) pour plusieurs événements de collecte de fonds.

Sa nomination est vue par certains comme une récompense pour la contribution fournie pendant la campagne présidentielle, et pour d'autres elle est due à la pression du lobby hollywoodien, qui voit avec inquiétude les chiffres – très discutés – de la piraterie [es] en Espagne.

Ce qui semble clair, c'est qu'on a confié à M. Costos un pays où être homosexuel ne devrait pas être un grave problème. En fait, la communauté gay est bien intégrée en Espagne, et selon un rapport de l'organisation Pew Research, 88% de la population considère cela comme un fait devant être accepté par la société. Le mariage homosexuel est légal depuis 2005 [fr], l'Espagne étant le troisième pays à l'approuver, après les Pays-Bas et la Belgique.

Cependant, même si la nomination de M. Costos a été annoncée sans fanfare sur la scène politique espagnole, il y a une organisation qui y absolument opposée : les E-chrétiens, un site ultra-catholique d'origine catalane, a été particulièrement critique à l'égard du gouvernement américain pour l'envoi de M. Costos en Espagne, allant jusqu'à lancer une pétition [es] pour demander au ministre espagnol des Affaires étrangères, M. José García-Margallo, “de ne pas donner la bénédiction” au nouvel ambassadeur américain en Espagne “, c'est-à-dire de rejeter la nomination de M. Costos. Selon le texte proposé aux signatures :

El Sr. Costos y su pareja son promotores del homosexualismo político en aquel país [EE.UU.] y ha sido nombrado por esta razón. Su presencia significa la voluntad de intromisión en la política interior española para promover el homosexualismo político, un hecho inaceptable desde el punto de vista de la neutralidad formal que debe poseer toda representación diplomática.

M. Costos et son conjoint sont des promoteurs de l'homosexualité politique dans leur pays [Etats-Unis] et il a été nommé pour cette raison. Sa présence signifie une volonté d'ingérence dans la vie politique espagnole afin de promouvoir l'homosexualité politique, un fait inacceptable du point de vue de la neutralité formelle que toute représentation diplomatique doit observer.

E-chrétiens est un site web fondé en 2001 par  Josep Miró i Ardèvol [es], membre du parti Convergencia i Unió [fr], ancien conseiller pour l'agriculture du gouvernement autonome catalan, et ancien conseiller municipal de Barcelone. Selon le journal El Plural [es],

Josep Miró y Ardèvol, president of E-Christians. Photo from the blog «El Trastevere»

Josep Miró y Ardèvol, Président d'E-Christians. Photo du blog El Trastevere.

[E-Cristians] defiende los valores de la Iglesia y se opone al matrimonio homosexual o al aborto. Defiende que la crisis actual está causada por la pérdida de los valores cristianos y de la aceptación por la sociedad de la homosexualidad y la interrupción del embarazo.

[E-chrétiens] défend les valeurs de l'église et il est opposé au mariage homosexuel et à l'avortement. Il soutient que la crise actuelle est causée par la perte des valeurs chrétiennes et l'acceptation par la société de l'homosexualité et de l'interruption de grossesse.

Carlos Gil Fernández [es] écrit ce commentaire sous l'article :

Nunca pensé que en mi vida iba a decir esto: me empieza a caer bien el Embajador de los EE.UU. Quién me ha visto y quién me ve, todo por culpa de los fachas ultracatólicos.

De ma vie, je n'avais jamais pensé que j'allais dire cela : je commence à aimer l'ambassadeur des Etats-Unis. Qui m'a connu et qui me voit maintenant, tout ceci par la faute de ces fachos de catholiques-ultras.

Rafael90 [es] a écrit sur le site web menéame:

Ultracatólicos en puestos de gran poder político–>¡Bien!
Homosexuales en puestos menos importantes (embajador)–>¡Abominación suprema!

Les catholiques ultras à des postes de grand pouvoir politique–>Super !
Les homosexuels à des postes moins importants (ambassadeur)–>Suprême Abomination !

Sur Internet, la majorité des commentaires est hostile aux prétentions des E-chrétiens. Sur Twitter, certains utilisateurs ont succinctement exprimé leur colère et leur clair rejet de cette initiative et de ses promoteurs : “Peut-on être plus idiot ?” (marian/@marianMasoto54 [es]); “Marre des catholiques radicaux” (Sergio – 3ªRepública/@sergiofdezp [es]); ”La bêtise est incurable”  (AGP/@agonzalezpac [es]); ”Les tarés complets attaquent !!” (Moisés Prieto/@MoissPrieto [es]); ”Bien, bien, bien, voilà du respect”  (Ernesto S. Pombo/@espombo [es]).

D'autres utilisateurs de Twitter comme Carlos Saenz Eíriz [es] et jm renye [catalan] ont été plus explicites :

@cseiriz: elplural.com/… DE QUÉ VAN ESTOS Srs ? PÓNGALOS YA EN SU SITIO Y QUE HAGAN PROSELITISMO EN SUS IGLESIAS….SI LES DEJAN.

@cseiriz: elplural.com/… DE QUOI SE MELENT CES MESSIEURS ? REMETTEZ-LES SIMPLEMENT A LEUR PLACE ET QU'ILS AILLENT FAIRE DU PROSELYTISME DANS LEURS EGLISES ….SI ON LES LAISSE.

@JmRenye: Que es dediquin a netejar la merda que tenen a casa seva i deixin als demes en pau.

@JmRenye [ca]:  Qu'ils s'occupent de nettoyer la merde chez eux et foutent la paix aux autres.