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Damien : le monopole, l’outsider & le libre

mercredi 10 décembre 2014 à 08:00

contexte : suite à billet de Cyrille sur le thème du logiciel libre qui ne veut pas dire plus sécurisé, j’avais écrit ce billet.

Quand Cyrille écrit que le libre ne veut pas dire plus sécurisé, on peut aussi completer la phrase en disant que le libre ne veut pas dire meilleur, c’est-à-dire plus ergonomique ou plus efficace… Bon, certes, j’enfonce les portes ouvertes mais ça va mieux en le disant.

En fait, je dirais que les choix sont plus nombreux qu’on ne le croit, ce n’est pas simplement logiciel propriétaire contre logiciel libre mais plutôt monopole propriétaire contre outsider propriétaire, contre acteur libre. Par outsider propriétaire, je parle d’un service ou d’une application qui essaie de concurrencer un monopole bien établi avec un produit qui essaie de se démarquer.

Si on prend les services de cartographie, on peut éviter Google Maps (monopole propriétaire), éviter OpenStreetMaps (libre et moooooche) et préférer Here de Nokia (outsider correct).

Pour les navigateurs web, on peut éviter Chrome/Chromium (monopole propriétaire et je mets Chromium dedans car même opensource, vous irez mettre les addons du Chrome store de Google), tout comme on peut vouloir éviter Firefox (libre de chez Mozilla) et préférer Opera (outsider propriétaire mais qui a ses propres add-ons).

Le libre ne peut pas remplir toutes les cases du monde numérique, il suffit de voir le fameux Degooglisons internet de Framasoft ou des sites d’alternatives [1] [2] pour se rendre compte qu’il y a des manques importants dans le libre ou alors des offres trop techniques, inacessibles pour le commun des mortels, dont je suis.

le premier choix ? Éviter le monopole

Ma première priorité est d’éviter le monopole : je ne lui fournis pas mes données volontairement, je ne lui fais pas de publicité, je n’entretiens sa position dominante et je n’hésite pas utiliser d’autres services concurrents, même propriétaires.

Pour faire simple, en un schéma :

monopole propriétaire < outsider propriétaire < le logiciel libre (oui, le libre, c’est comme le gras, c’est la vie !)

Cela permet à des alternatives d’émerger, même propriétaires, et de faire face au monopole. Le monopole peut, avec un peu de chance, se remettre en question et s’améliorer en changeant. On peut toujours rêver, non ?

conclusion

Je sais défendre le logiciel libre mais ça n’est pas pour cela que je ferme la porte à des services et logiciels propriétaires qui apparaissent. Ce serait trop simpliste : cela empêcherait des éditeurs ou des créateurs d’émerger alors que leur travail mérite d’être soutenu. La route est longue et difficile face à un GAFA, que ce soit en empruntant la voie du libre, et nous ne le savons bien, ou en empruntant la voie d’un service propriétaire naissant et prometteur.

Pour ma part, j’éviterais toujours d’entretenir le monopole. C’est une façon de voir le monde, cela rend les choses plus compliquées par moment, je le reconnais, mais c’est gratifiant sur le long terme. Cela permet la concurrence saine ainsi que de voir des idées nouvelles apparaître, de ne pas se retrouver dans un monde binaire, on peut espérer des sociétés commerciales sérieuses et respectueuses de leurs utilisateurs dont le modèle économique ne se retourne pas tout le temps contre nous.

_  Damien

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Association GOALL : EOMA68 : une norme ouverte d’interface électronique pour favoriser la conception des petits ordinateurs

mardi 9 décembre 2014 à 14:52

Article original « Why EOMA68 will advance both free software and free hardware » de Nico RIKKEN, traduit (approximativement) en français par David VANTYGHEM :

Si vous n’êtes pas familier avec EOMA68, c’est une norme d’interface électronique ouverte, conçue spécifiquement pour faciliter le développement de petits appareils informatiques construits avec du matériel libre et des logiciels libres. Elle est surtout connue pour son implication dans la troisième tentative de création d’une tablette KDE, connue sous le nom de tablette Spark puis tablette Vivaldi. Dans ce projet, il a été constaté qu’il est impossible de compter sur la continuité des spécifications matérielles des fournisseurs asiatiques d’électronique. Si votre objectif est de développer une pile logicielle, cibler l’évolution matérielle consommera la plupart des ressources de développement, rendant le projet inutile. Ainsi, il est devenu évident que le contrôle du matériel est très important dans le monde de l’informatique embarquée et de l’informatique mobile, au rythme effréné. La norme EOMA68 est une étape importante à cet égard, car elle définit une interface stricte entre la carte de traitement qui inclut les pilotes des principaux composants et la carte qui y est insérée pour fournir toutes les interfaces nécessaires à l’utilisation finale. Cela signifie que les cartes de traitement peuvent être produites à des volumes suffisants pour permettre le contrôle souhaité sur les composants internes et donc le support des logiciels libres. Les périphériques s’interfaçant avec les cartes de traitement peuvent faire l’objet de modifications électroniques, mais en raison de l’abstraction de l’EOMA68, l’impact sur la pile logicielle exclura au moins le fonctionnement de base du système d’exploitation.

Ainsi, de cette façon, EOMA68 permet le développement de logiciels libres pour ce genre de matériel, mais elle augmente également la capacité de concevoir du matériel libre. Si une option plus libre pour les puces devient disponible, la seule étape concernée pour libérer les appareils de l’utilisateur final est de développer et de construire de nouvelles cartes de traitement. C’est beaucoup plus facile qu’une tâche incluant toutes les interfaces (comme les pilotes d’écran) et le nombre de productions peut également être plus élevé car il est plus largement applicable. Aussi, dans le processus de développement de la nouvelle carte de traitement, elle pourra être testée sur les plates-formes EOMA68 existantes sans avoir à développer des configurations spécifiques. Par exemple, de nouvelles cartes de traitement peuvent être bêta-testées en échangeant de nouvelles cartes avec les personnes de son entourage ayant des appareils compatibles EOMA68. De même, de nouvelles plates-formes EOMA68 peuvent être élaborées et testées en comparant les performances entre les différentes plates-formes de traitement. Donc dire qu’un pilote est fonctionnel sur une architecture 64 bits générale, le pilote sur l’autre architecture peut être testé pour produire les mêmes résultats, tout cela sans créer des configurations spécifiques pour chaque composant matériel.

D’autre part, la norme apporte l’avantage d’un matériel évolutif et même d’un matériel partagé. Les cartes PCMCIA peuvent être manipulées par les consommateurs sans le risque d’avoir des problèmes de décharge électrostatique et l’interface permet des branchements et des débranchements à répétition sans détériorer les contacts. Ainsi, si votre ordinateur portable devient plus lent, vous achetez juste une nouvelle carte pour cela. Et en échangeant vos cartes avec votre entourage comme dans un jeu de domino, vous pouvez donc aussi bien faire évoluer votre ordinateur portable, tablette, routeur que votre ordiphone. Vous pouvez laisser la carte de traitement de rechange en secours sur une étagère ou acheter une plate-forme supplémentaire suivant votre besoin. Ce type de mise à niveau limite les coûts et les déchets électroniques. Une autre option serait d’avoir une vraie continuité en transportant une carte de traitement et en modifiant ses interfaces selon les besoins. Vous pouvez même échanger un périphérique avec un autre type d’écran si vous souhaitez travailler au soleil ou vous pouvez utiliser les connecteurs intégrés de la carte de traitement pour regarder vos photos de vacances chez un ami.

Alors, comment pouvez-vous embarquer à bord de cela ? Eh bien, une campagne de financement participatif est sur le point d’être lancée afin d’amorcer ce nouveau paradigme. Et tout comme ce système le permet, une nouvelle carte de traitement plus libre est déjà en développement.

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mozillaZine-fr : Revue de presse : Firefox 34 sur LinuxFr

mardi 9 décembre 2014 à 09:29

linuxfr-orgJuste un petit mot pour vous signaler l’excellent travail et la persévérance des contributeurs de LinuxFr.org qui publient des dépêches sur les sorties de Firefox. Cette fois, ils titrent « Firefox 34, ce Hérault ». Nous saluons le jeu de mots (et de chiffres), mais il faut connaître ses départements ;-)
La photo du fox est très sympa et nous nous permettons de la reproduire ici pour vous donner envie de lire l’article.

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Carl Chenet : Site comme Hacker News en français : Le Journal Du Pirate

mardi 9 décembre 2014 à 00:00

Suivez-moi aussi sur Identi.ca  ou Twitter  ou Diaspora*diaspora-banner

Avant tout l’adresse du site : Le Journal Du Pirate https://infos.mytux.fr

Un site web comme Hacker News mais francophone propulsé par un Logiciel Libre, je trouve que ça manquait à la communauté francophone.

ycombinator-logo

C’est maintenant chose faite avec un site dérivé du moteur de Lobste.rs. Les sources sont disponibles sur ce GitHub.

github-logo

L’inscription fonctionne par cooptation pour limiter les articles indésirables.

Un petit commentaire avec votre e-mail dans le champ des e-mails et je vous fais parvenir une invitation, qui vous permet à votre tour d’inviter autant de personnes que vous le souhaitez.

Vous pouvez aussi réclamer une invitation depuis le site. L’un des utilisateurs courants vous enverra alors une invitation.

Et tous les commentaires sont les bienvenues bien sûr ;)


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Romaine Lubrique : Robert Cantarella : défendre à tout crin le domaine public contre la privatisation

lundi 8 décembre 2014 à 22:04

La Quadrature du Net est en campagne et en appelle à votre soutien.
Elle le mérite pour l'ensemble de son œuvre mais également pour son action plus spécifique en faveur du domaine public.

Voir par exemple notre article Durée du droit d'auteur en Europe ? Ce qu'en pensent le gouvernement et la Quadrature. Ou encore les portraits consacrés à deux membres de l'association : Lionel Maurel et Benjamin Sonntag (et son BookScanner). Sans oublier que Philippe Aigrain a fait partie des signataires de notre texte de référence The Public Domain Manifesto.

Nous vous proposons ci-dessous la vidéo de soutien de l'homme de théâtre Robert Cantarella dont la prise de position est assez rare (dans le milieu) pour être signalée.

Pour voir la vidéo dans des formats plus ouverts, suivre ce lien vers la Quadrature.

Transcription

Il faut défendre la Quadrature du Net pour des raisons qui sont qu'on est tout le temps nous soumis au théâtre à la question de la propriété de l'œuvre.
Normalement on pourrait penser qu'on est à l'opposé puisqu'on n'a à faire qu'au vivant et jamais à Internet.

Or pourtant il y a aujourd'hui un péril que l'on sent proche de notre travail au théâtre, c'est que tout ce qui était du domaine public, et on sait ce que c'est au théâtre que le public, c'est cette assistance qui nous regarde pendant qu'on joue, que tout ce qui est du domaine public est en train de se privatiser de partout, de toutes les manières. On se demande jusqu'où ça va aller.

Je le défends car c'est plus précieux même que toutes les ressources dites naturelles : c'est une ressource fabriquée par les hommes entre eux.
Cela s'appelle le domaine public et, je me répète, il faut qu'il soit défendu à tout crin contre toutes les tentatives de rachat et d'occupation.

Sur la question des droits d'auteurs, je fais partie de la génération qui a découvert Internet comme un espace-temps, un espace-durée, pour parler un peu comme Deleuze, qui permettait justement de s'inventer à plusieurs. Et le plusieurs c'était des gens qu'on ne connaissait pas forcément directement.

On a été contemporains de cette invention. Or on a vu comment cela a été mis à mal petit à petit, à cause de toutes les règles, de toutes les organisations réglementées toujours pour des profits financiers bien entendu.
Il faut absolument qu'une fois que les œuvres sont mises sur Internet, cela reste un endroit de création à plusieurs, solitaire pour les autres, et ce que soit dans un accès libre et gratuit.

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