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Framablog : Aquilenet, 7 ans d’internet libre en Aquitaine

vendredi 30 mars 2018 à 07:42

7 ans. Sept ans que Aquilenet, fournisseur d’accès à Internet associatif bordelais, construit de l’Internet bénévolement, localement, politiquement et maintenant en fédération. Sept ans également à faire de la sensibilisation, aussi bien sur les questions d’Internet, de vie privée, de logiciel libre que de critique des médias et de médias indépendants. On aurait pu croire qu’après autant de temps cette association se serait essoufflée mais loin de là : un passage en collégiale, un nouveau local, un data-center associatif et bien plus encore !

Frigo du local – CC-BY-SA – Bram

— Bonjour le collectif d’Aquilenet, c’est un plaisir de vous avoir, est-ce que vous pouvez vous présenter brièvement ?

Bonjour, plaisir partagé 😉, nous sommes donc Aquilenet, Fournisseur d’Accès Internet associatif en Nouvelle Aquitaine, et plus précisément localisé à Bordeaux. Nous comptons actuellement pas loin de 150 membres et sommes actifs depuis 2010 !

Aquilenet est un fournisseur d’accès à internet (FAI) associatif, qu’est-ce que c’est ? En quoi le côté associatif fait une différence ? À qui vous vous adressez ?

Le plus ancien fournisseur d’accès à Internet de France encore actif est un fournisseur d’accès associatif. C’est-à-dire que dès le début de l’Internet en France, on a vu des gens passionnés se rassembler entre eux pour construire quelque chose à leur échelle. Et puis sont arrivés les fournisseurs commerciaux : France Télécom, AOL, Club-Internet, Wanadoo, Neuf… Enfin, maintenant, on connaît leurs nouveaux noms : Orange, SFR, Free, etc. Ce sont d’immenses entreprises, qui couvrent tout le territoire national, et sont là pour faire ce que font les entreprises : vendre des services et faire des bénéfices. On en connaît les dérives : ces entreprises, qui ont la mainmise sur le réseau, peuvent contrôler ce qu’on a le droit – ou non – de consulter, choisir si on peut brider ou non une connexion, desservir volontairement plus ou moins bien le client suivant ce qui les arrange, et évidemment pratiquer une surveillance généralisée : on leur donne les clés et on utilise ce qu’ils veulent bien nous donner.

Un FAI associatif, c’est un petit ensemble de gens passionnés, qui veulent faire du réseau propre et fournir un Internet libre. On peut boire une bière avec. On peut littéralement voir comment c’est fait, voir ce qu’ils font de nos données. Il n’y a pas de dérives mercantiles, car ce n’est de toute manière pas concurrentiel avec les FAI dits « commerciaux ».
En bref, les clés sont à nous, et on se réapproprie Internet, le réseau, et nos données : on fabrique nos propres bouts d’Internet, on est Internet !

En plus de cela, notre volonté étant de créer du réseau, on peut amener Internet là où les FAI commerciaux n’en voient pas l’intérêt. Ce sont les fameuses « zones blanches » dont on entend parfois parler. Pour nous, l’intérêt, c’est d’apporter l’accès au net à tout le monde, partout.

On s’adresse à tout le monde, comme n’importe quel autre FAI, à la différence que les assos sont essaimées partout en francophonie ; et qu’on va donc plutôt essayer d’agir en tant qu’acteur local. Parce qu’une fois de plus, un FAI associatif, c’est à l’échelle humaine. On peut discuter directement avec, on peut s’investir dedans. Et on peut, bien entendu, se contenter d’avoir une connexion Internet propre, neutre et libre de toute surveillance.

En gros, on est un peu comme une « AMAP » (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) de l’Internet !

Bien sûr, on ne peut pas profiter des tarifs de gros auxquels les gros opérateurs ont accès, donc les accès ADSL sont typiquement un peu plus chers : 35-40€ par mois pour de l’ADSL sans téléphone. Mais d’autres fonctionnements sont possibles : des voisins peuvent se regrouper pour partager une ligne ADSL tout en ayant chacun son adresse IP propre, partageant ainsi les coûts.

C’est une démarche fortement engagée politiquement, qu’est-ce qui vous a poussé⋅e⋅s à vous lancer dans cette aventure et à la continuer ?

Pour n’importe quel être humain ayant été connecté à Internet, construire et cultiver son propre carré vert d’Internet peut sembler être une expérience excitante et passionnante ! La soif d’apprendre, la quête de sens avec la participation à la construction d’un Internet « propre », et le fait de devenir un acteur sur le sujet sont des éléments qui nous ont vite motivés à nous lancer dans cette aventure.

D’autre part fournir de l’accès à Internet avec une infrastructure permet d’aider aussi de nombreux projets à émerger, et aussi d’aider pas mal les copains, nous fabriquons ensemble notre bout d’Internet.

Mais au fait il est à qui le net ? À NOUS !!!

Et au-delà de Aquilenet on entend dire que vous lancez une structure qui s’appelle « C’est le bouquet », qu’est-ce que c’est ? Pourquoi vous le faites ? Qui est-ce que vous visez ?

C’est Le Bouquet est une initiative qui a commencé à pointer le bout de son nez en 2017. Nous avons été contacté⋅e⋅s par un certain nombre d’associations ou de collectifs, qui voulaient plus que les services qu’Aquilenet fournit historiquement. Il leur fallait un ensemble d’outils propres, dégooglisés – le lectorat saura de quoi on parle – et sous leur contrôle. Des outils fiables, parce qu’on parle d’associations, ONG, collectifs, et que leurs communications doivent être sous leur contrôle : courriels, travail collaboratif… Pour tout cela, il faut du libre, sur un réseau qu’on sait propre, en lequel ils peuvent avoir confiance et qui sera maîtrisé sur toute la chaîne ou presque.

Alors l’idée a germé de créer quelque chose qui proposerait un bouquet de services libres et neutres, avec tout ce qu’il faut pour que ces structures puissent travailler efficacement. C’est le bouquet était né !

À cela s’ajoute la création d’outils permettant de gérer l’ensemble efficacement, et la mise en place de formations et de SAV pour pouvoir en permanence répondre aux questions, intervenir au besoin, sensibiliser et éduquer à des manières de travailler qui seront parfois nouvelles.

Courriels, CRM, pads, hébergement de document, newsletters, listes de diffusion, et bien plus encore : tout le nécessaire sans Google, équipé de logiciels libres, hébergé sur des serveurs propres et locaux, sans filtrage, ni exploitation de données, ni surveillance, et le tout qui passe par l’Internet propre des tuyaux d’Aquilenet !
Il reste encore beaucoup à faire !

Mais… ça ressemble furieusement à un CHATONS ! Vous en êtes un ? Est-ce que vous pensez rejoindre ce collectif ?

Pour l’instant, ni Aquilenet, ni C’est le Bouquet ne se revendiquent CHATONS. Il n’y a pas pour l’instant de décision tranchée sur si oui ou non nous rejoindrions ce collectif… Le débat continue, entre la volonté d’indépendance de toute étiquette et le fait que, concrètement, les idées se croisent !

La preuve en est qu’il n’est pas besoin de faire partie des CHATONS pour proposer des services web de manière éthique ! Dites, comment on fait pour faire un fournisseur d’accès à Internet ? Comment on se connecte à Internet et on l’amène à des gens ?

Il y a de nombreuses façons d’y arriver, le mieux est de venir nous poser la question à la Fédération FDN, nous avons des documentations sur le sujet, nous pouvons accompagner et fournir des ressources pour aider au démarrage. D’autre part nous pouvons mettre en contact avec une association fédérée géographiquement proche du demandeur. Ce qui est motivant c’est que nous continuons à voir de nouvelles initiatives émerger et nous rejoindre.

Est-ce que vous ne faites que fournir de l’accès à Internet à des gens ?

Non ! À vrai dire, la fourniture d’accès à Internet est une toute petite partie de notre activité. On pourrait dégager deux grands axes pour décrire les activités d’Aquilenet. Un premier axe est davantage centré sur les services. Au-delà des accès ADSL, l’association propose également des accès VPN (bon… c’est un accès à Internet en fait), des machines virtuelles, de l’espace de stockage, du mail ou encore de la VoIP. Nous sommes également parmi les fournisseurs de Brique Internet. Nous participons à différents projets comme The DCP Bay, de la distribution de films pour les salles de cinéma indépendantes. Tout ça repose bien entendu sur du logiciel libre et est garanti sans filtrage ! La seconde activité d’Aquilenet est plus d’ordre militant dans le sens où nous travaillons beaucoup à faire connaître la neutralité du net, le Libre ou à communiquer sur des thématiques dont nous nous sentons proches. Nous sommes impliqués localement pour sensibiliser sur ces thématiques et poussons pour un développement de l’Internet local plus accessible aux petites structures.

Capture d’écran du débat entre Pierre Carles et Usul

D’autre part, nous organisons régulièrement des ateliers pour former les gens qui le souhaitent à des technologies très variées. Nous proposons aussi de temps en temps des projections au cinéma l’Utopia à Bordeaux ou des débats avec des intervenants toujours passionnants. Notre dernière projection en date était le documentaire Nothing to Hide dont nous avons participé à la distribution sur Internet. Dernièrement, nous avons également participé à la venue de Pierre Carles et Usul pour une soirée de discussion ouverte à toutes et à tous . Nous essayons aussi d’ouvrir des sentiers pas encore tracés : nous réfléchissons, par exemple, à l’intégration de Duniter, une cryptomonnaie libre qui se veut plus juste, dans nos moyens de paiement !

En interne, nous organisons des ateliers ouverts à toutes et tous, pour permettre à chacun de se former et de s’investir à son échelle. Nous avons lancé des groupes de travail aussi divers que la desserte en Wi-Fi des zones blanches, la communication, l’administration système, l’accueil, le support… Tout le monde peut mettre la main à la pâte quelles que soient ses compétences : on se forme entre nous !

Vous n’êtes pas le seul FAI associatif qui existe, il y a une même, on l’a vu, une fédération, la FFDN, dont vous êtes fondateurs.  Est-ce que vous pouvez un peu nous en parler ? Quelle est vous relation avec cette fédération ?

Carte des fournisseurs d’accès à internet associatifs montrant ceux de la FFDN (en bleu)

Nous sommes parmi les membres fondateurs de la  FFDN, la fédération qui rassemble les FAI associatifs de toutes tailles et de toutes localisations. Nos membres sont par définition également membres de celle-ci, certains y sont très actifs, d’autres non. Elle se compose donc de camarades d’un peu partout, avec qui nous échangeons nos questions, nos évolutions, nos volontés et nos besoins. Nous partageons ainsi nos connaissances tant techniques que, par exemple, juridiques, afin de toujours pousser le groupe vers l’avant. Les bons plans également, comme des solutions de financement de projets par des organismes publics nationaux ou internationaux. Lorsqu’un besoin se fait connaître, des membres de partout peuvent y répondre. Afin de maintenir ce maillage, des points « bilan » sont régulièrement faits par toutes les associations membres de la FFDN : quels sont les projets, les nouvelles, l’état de santé de l’association, ses besoins, etc. En fait, la FFDN nous permet d’être à la fois beaucoup et peu, partout et juste à un endroit. Elle nous donne une force commune sur tout le territoire, tout en laissant un ensemble de petits acteurs agir localement.

Ça fait sept ans que vous existez, vous avez été jusqu’à présent en structure associative classique avec CA, président etc. et vous avez récemment décidé de passer à une structure de collégiale, pourquoi vous avez fait ce choix ? Comment vous vivez cette aventure et qu’est-ce que ça change pour vous ?

Nous venons en effet de voter le passage en collégiale pour Aquilenet. Il n’y a plus de bureau, de président, de trésorier, mais des bénévoles motivé·e·s. Chacun·e a accès aux droits nécessaires aux actions qu’il ou elle entreprend, les tâches sont réparties entre les adhérents volontaires qui auront rejoint la collégiale, et il n’y a aucune centralisation des pouvoirs. Tout repose désormais sur la volonté de chaque adhérent et sur la confiance mutuelle. C’est un tournant humain, égalitaire, et qui vise à décharger des épaules en invitant tout le monde à faire sa part et à partager le savoir-faire. Là-dessus, nos craintes sont relatives : en dehors de questions technico-juridiques, nous avions déjà un système assez proche de la collégiale. Quiconque voulait faire avait le droit de le faire. L’idée, c’était d’officialiser ça une bonne fois pour toutes !

Et en plus de cette transformation vous avez également désormais un local ! C’est aussi un grand changement, en quoi ça vous impacte ? Qu’est-ce que ça vous permet de nouveau ? On me souffle que vous êtes en train de lancer un data-center associatif, qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert ?

On l’a dit plusieurs fois depuis novembre, lors de nos réunions : c’est quelque chose d’important. Nous avons un lieu où nous nous rencontrons, de manière bien plus régulière et libre qu’auparavant. Depuis sa création, Aquilenet se rassemblait mensuellement dans un bar. Lorsque des ateliers avaient lieu, on faisait ça où l’on pouvait (souvent au Labx, hackerlab de Bordeaux). En cas de réunion, nous utilisions une salle… dans un bar, encore ! Maintenant, dès que quelqu’un veut travailler, dès qu’on veut discuter de quelque chose, débattre, préparer, planifier, faire un atelier : on se retrouve à « la Mezzanine », notre local. Il y a presque toujours quelqu’un de présent le mardi soir, toujours des petites réunions entre deux, trois, cinq, dix membres. Ça a donné une vraie existence physique à ce qui était, la majorité du temps, des appels, SMS, emails, échanges sur IRC.

Data-center en tout début de construction – CC-BY-SA – Bram

 

Si le local s’appelle « La Mezzanine », ce n’est pas pour rien : il s’y trouve une Mezzanine que nous allons transformer en data-center associatif. Il possède son propre réseau électrique à part du reste du local, d’origine 100 % renouvelable. Une fois que tout sera en place, tout le monde pourra librement y installer son serveur, quelle que soit sa forme et sa taille, du Raspberry Pi à la tour de PC, et l’y poser. Nous fournissons l’énergie, la connexion, au besoin des IP Aquilenet, tout ce qu’il faut ! Un groupe de travail planche actuellement dessus. Il y a du travail encore, mais ça prend forme petit à petit !

Et comment vous rejoindre dans cette belle aventure ?

On est joignables en permanence par courriel depuis la section contact de notre site Internet, et tout le nécessaire pour adhérer à l’association et/ou profiter des services qu’on propose y est disponible ! Et pour plus de chaleur humaine (et de bière1), on se donne rendez-vous chaque premier mardi du mois, 21h, à la mezzanine, le local d’Aquilenet – 20 rue Tourat, Bordeaux, pour accueillir à la fois les membres, les curieuses et les curieux !

Un mot de la fin ?

Devenir fournisseur d’accès Internet est à la portée de tous, si vous n’en avez pas dans votre région et êtes motivés n’hésitez pas à nous contacter, c’est une formidable école sur le fonctionnement de l’Internet et c’est aussi une contribution très utile au développement de la liberté dans notre pays. Enfin sachez que nos associations sont toujours ouvertes à toute personne motivée qui souhaiterait nous aider, les thématiques ne manquent pas et ne sont pas uniquement que techniques, vous êtes toutes et tous bienvenus !

« Sous les pavés, la fibre ! » 😀
Une autre fin du net est possible.
Hacker vaillant rien d’impossible !

 

  1. L’alcool est dangereux pour la santé, consommez avec modération.

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Framablog : Robin, stagiaire chez Framasoft et porteur de projet

jeudi 29 mars 2018 à 07:42

Vous ne connaissez pas Robin ? C’est le stagiaire qui a conçu les pages Framasites dont nous parlions ici, ou plus exactement le logiciel libre qui les fait tourner, à savoir PrettyNoémieCMS

Si son stage est terminé, nous ne pouvions pas le laisser partir sans parler avec lui de sa démarche, ses projets, etc.

Pour le plaisir, nous avons décidé d’illustrer ce long échange de captures d’écrans de pages Framasite qui ont retenu notre attention.

Cliquez pour découvrir cette page Framasite qui explique comment faire une page Framasite. Hyper-méta, tavu.

Portrait de Robin

Bonjour Robin, peux-tu te présenter en quelques phrases

J’ai bientôt 30 ans et j’ai un parcours avec pleins de virages qui m’ont fait passer par les cases école d’ingé, CAP cuisine, travail social… le tout avec des fortes valeurs éthiques et un intérêt particulier et assez central pour l’abolition du capitalisme (lectures, engagement militant, syndical, squat…). le dernier virage m’a amené à l’envie de créer un outil numérique d’émancipation sociale dont l’idée a pointé pendant le mouvement contre la loi travail, j’ai donc dû passer à l’apprentissage du code pour pouvoir le réaliser.

Comment on se retrouve stagiaire pour Framasoft avec ce parcours ?

Framasoft me permettait plusieurs choses intéressantes : découvrir de l’intérieur le monde du libre et de la production collaborative de services web, me faire une expérience intéressante en développant pour eux, et peut-être de faire de ce stage un tremplin pour mon projet… d’éviter enfin de me retrouver à bosser gratuitement pour une entreprise dont la finalité est le profit. J’ai fait une candidature spontanée en parlant de mon parcours de mon projet et de mes valeurs, et ça a très vite collé.

Comment as-tu été accueilli ?

J’ai rien à redire sur mon accueil, à la fois carré et sans laisser de faux espoirs et de fausses promesses et en même temps très chaleureux, rémunéré en plus ce qui est rare… Je suis quelqu’un d’autonome et je m’y suis bien retrouvé, les impératifs de la campagne de financement de fin d’année ne permettaient pas forcément à l’équipe de me tenir par la main, mais j’aime bien la liberté que ça m’a permis. et puis j’ai pu ressentir tout au long de mon stage une grande confiance dans les choix que je faisais et ça a été très encourageant.

Quelle était ta mission / ton cahier des charges ?

J’étais censé réaliser des améliorations de l’interface utilisateur du dernier service proposé par Framasoft : Framasite. L’idée était d’offrir une expérience utilisateur assez proche de la simplicité d’un WIX pour que n’importe qui, sans aucune compétences spécifique en informatique, puisse mettre en ligne un joli site web en quelques clics dans une interface très intuitive. La voie que je devais explorer pour y parvenir consistait à améliorer le CMS sur lequel était basé Framasite, en lui ajoutant tout plein d’améliorations le rendant plus simple à utiliser.

cliquez sur l’image pour découvrir ce fan-site consacré à Pepper and Carrot

 

…et finalement, tu as plongé dans le code et qu’est-ce que tu as découvert ?

Framasite est basé sur GRAV, un CMS au code élégant, qui permet de générer des pages assez rapidement avec relativement peu de compétence en PHP puisque il utilise un mélange de markdown, de fichier de configuration en YML et de templates en TWIG. beaucoup d’aspects sont très automatisés, et cela amène une grande élégance du CMS, comme par exemple la génération automatique des formulaires du panneau administrateur… Pourtant cette automatisation rend très difficile d’adapter l’interface afin d’offrir des parcours utilisateurs simplifiés pour la construction des pages, comme de regrouper certains champs d’un formulaire, n’en faire s’afficher que certains, ou de manière progressive… Il est très difficile de partir de l’expérience utilisateur souhaitée pour réaliser le code correspondant, et l’on se retrouve toujours avec des solutions de « bricolage ».

L’image que j’ai en tête pour des personnes pas très familières avec le code : c’est un peu comme essayer de construire une belle armoire normande a partir d’une armoire IKEA, vu de loin ça a l’air pratique parce qu’on est pas très loin du résultat attendu, mais peu à peu on se rend compte que le design initial est très limitant, et oblige finalement à réaliser un travail bien plus laborieux et complexe que de partir d’un bon tas de planches et d’outils performants… d’autant plus que l’on me demandais que mes modifications restent compatibles avec les mises a jour de GRAV, et donc, pour filer la métaphore, que l’armoire IKEA ne soit pas cassée dans l’opération.

Bref : Un vrai casse-tête.

Donc tu n’as pas rempli ta mission ? C’est un terrrrrrible échec qui te tourmente jour et nuit (debout) ? Comment a réagi la personne qui assurait l’encadrement de ton stage ?

J’ai assez rapidement été découragé de suivre l’option d’une modification de Grav pour obtenir l’effet attendu, et je suis revenu des fêtes de fin d’année en me disant que même si mon stage durait 6 mois, je ne crois pas que j’arriverais a faire mieux pour simplifier la création de site par mon utilisateur que de l’orienter vers un hébergeur solidaire offrant une installation de wordpress à la volée… donc j’en ai parlé à l’équipe et à la personne qui m’encadrait sans trop savoir ce qui allait advenir, j’étais prêt à peut-être partir sur un autre stage… c’est pas facile de remettre en question totalement les choix fait par une équipe, je sais qu’en cuisine ou ailleurs, ça aurait signifié une fin de contrat plus ou moins houleuse…

Mais bon, mes arguments ont été plutôt convaincants, et on est assez vite arrivé a une solution qui m’est venue assez tôt dans le stage, créer un outil simple depuis le début en utilisant un framework PHP nettement plus bas niveau qu’un CMS, et surtout en partant d’une idée de ce que je souhaitais offrir à l’utilisateur plutôt que de partir de quelque chose d’inadapté pour le bidouiller.
Ça a été très motivant et en une quinzaine de jours j’ai pu réaliser une version limitée de cet outil, et j’ai eu de très bons retours, à la fois de mes amis non-codeurs qui étaient très intéressés par la simplicité avec laquelle ils pouvaient réaliser un site web mais aussi par les membres de l’équipe qui étaient très enthousiastes.

Une question de détail par un gars sur Mastodon (Llaq @lelibreauquotidien) : Hé, @Framasoft, pourquoi vous avez appelé le CMS des pages Framasite « PrettyNoemieCms » ?

Oh ben je suis amoureux d’une fille qui s’appelle Noëmie, donc le nom est venu comme ça… le premier nom c’était Easy ShowcaseSite CMS… c’est quand même mieux Noemie CMS, non ? Enfin moi je trouve. Il y a un proverbe dans le libre qui dit que c’est ceux qui font qui ont raison, et vu que c’est moi qui l’ai fait, c’est moi qui ai raison.

Comment a été accueilli ton travail, par Framasoft et par le public ?

A la fin de mon stage, l’outil à été mis en ligne et j’ai tout de suite eu pas mal de bons retours, celui qui m’a fait le plus plaisir c’était quelqu’un qui m’a dit : « c’est le plus simple des CMS ». je sais pas si on peut être aussi catégorique, mais si j’ai réussi à créer un outil auquel on pourrait mettre juste une demi étoile sur 5 de difficulté, j’aurai vraiment réussi mon pari… En tout cas j’ai fais tout mon possible pour aller dans cette direction. Ce qui me plaît bien aussi c’est des amis non codeurs qui partagent le plaisir créatif qu’ils ressentent en utilisant l’outil, ils me disent qu’ils se sont « amusés » avec Noëmie, ce qui me ravit.

J’ai eu aussi quelques retours de bugs, rapidement corrigés, et aussi plein de personnes qui s’y sont intéressé de près en voyant le potentiel de l’outil et qui m’ont fait part d’idées d’amélioration.
Les membres de l’association m’ont fait part non seulement de leur satisfaction quant à mon travail, mais ils m’ont aussi exprimé qu’ils avaient été impressionnés par ma capacité à sortir quelque-chose d’aussi abouti et de fonctionnel en si peu de temps. Ça me fait chaud au cœur, car je débute dans la programmation, il y a un an et demi je n’avais pas encore écrit une seule ligne de code, et je ne participe à une formation que depuis moins d’un an. Je tiens au passage à remercier chaleureusement Simplon (mon organisme de formation) et son formateur Patrick qui m’ont aidé à prendre peu à peu confiance dans mes capacités de développement, et m’ont guidé dans cet apprentissage.

La page des « Framasoft fan art » de JCFrog nous a fait hurler de rire.

 

Quelle suite pour Noemie CMS ?

Aujourd’hui je pense que ce CMS trouve sa place à coté de ceux déjàexistants, grâce a sa simplicité. il ne sera jamais aussi complexe et personnalisable qu’un WordPress ou un Grav, mais il peut trouver sa niche en étant « le plus simple des CMS ».

Les contribution sur le Repository vont bon train : déjà 66 issues postées, dont 52 réalisées, 17 merge request, on peut dire que je me sens pas seul sur le projet. Plein de pistes d’amélioration se dégagent, et d’autres que moi se saisissent avec plaisir du projet. Quant à moi je suis partagé entre un projet perso qui me tient vraiment à cœur : HUmanBeing (on en reparlera en fin d’article), ma formation qui s’arrête et le besoin de trouver un moyen pour vivre qui risque de bouffer beaucoup de disponibilités et l’envie de poursuivre le travail entamé sur ce CMS. Ça fait beaucoup d’envies et malheureusement pas suffisamment de temps pour tout faire à 100 %.

Dans l’idéal je reprendrais Noemie CMS depuis le début avec un framework JS frontend (Vue-React- angular) afin de rendre l’expérience utilisateur encore plus fluide (pas de rechargement de pages à chaque sauvegarde, possibilité d’aller plus loin dans la complexité du code pour proposer une expérience utilisateur toujours plus simple, et peut-être ajouter la possibilité de créer un site de plusieurs pages… enfin bon, si j’avais plus de temps et pas la nécessité de devoir faire un truc débile, plus ou moins néfaste pour les gens qui m’entourent et dans le seul but d’enrichir un patron pour pouvoir payer mon loyer ces prochains mois c’est ce que je ferais… mais bon… je crois pas que j’en aurai l’opportunité.

En attendant, je vais quand même continuer de faire avancer tout doucement les fonctionnalités, résoudre des bugs, et surtout passer du temps à transmettre aux autres contributeurs « les clefs » de mon code pour qu’ils puissent aussi se l’approprier et le faire évoluer.

Pendant ta période de stage, on t’a aussi obligé à assister à l’assemblée générale de Framasoft, tu peux nous raconter un peu comment ça s’est passé ? Ils t’ont fait quelle impression les membres de l’association ? et le fonctionnement de l’asso, qu’est-ce que tu en penses ?

Ce fut très intéressant, j’ai rencontré plein de chouettes personnes, avec un beau projet en commun. les discussions étaient très riches. je me suis parfois demandé s’ils ne manquaient pas un peu d’ambitions : en effet le bilan financier leur permettrait à mes yeux de s’engager sur plus de projets, en termes de développement direct ou de soutien financier à des projets ; en même temps je comprends tout a fait que la « sérénité financière » de Framasoft est très récente, et je n’ai pas vraiment suffisamment de compétences en gestion pour pouvoir donner un avis là dessus.

Peut-être aussi que ça m’a permis de prendre conscience d’un décalage entre la vision que j’avais de Framasoft et son projet associatif : avant mon stage j’envisageais Framasoft un peu comme une équipe associative de développeurs qui cherchaient à produire des outils libres et gratuits et de la meilleure qualité pour le plus grand nombre, pour le plaisir de pouvoir offrir des services libres et gratuits à leurs utilisateurs… peu à peu j’ai pris conscience que ce qui animait cette association était aussi très militant et axé sur des enjeux « idéologiques » dans le sens de réaliser des actions visant un faire évoluer les consciences, promouvoir le logiciel libre, lutter contre les GAFAM.

Et j’avoue que je me suis moins reconnu dans ces enjeux, Ça peut paraître paradoxal par rapport à mon engagement sur les #NuitDebout, mais en vrai même sur les Nuit debout ça n’a jamais été le côté tribune et réflexion et changements des mentalités qui m’attiraient, mais plutôt le fait de trouver un espace où l’on pouvait participer et collaborer librement avec plein de gens pour produire au mieux toutes sortes de choses sans que viennent se mêler des question d’argent ni de hiérarchie (cuisine collaborative, organisation de la vie sur la place, résistance contre les flics…). Je crois que je suis pas très militant dans l’âme, dans le sens que j’ai pas la volonté de faire changer les consciences, ce qui m’intéresse c’est plus de partager des expérience de rapports sociaux désaliénés, et d’inviter un max de gens à me rejoindre dans le plaisir que représente le fait de cesser collectivement de se soumettre au fric et à l’état.
Je pense aussi que j’ai pu ressentir un décalage car je suis partagé pas leur rigueur sur les moyens à employer. J’utilise quotidiennement Google, Chrome, etc. et dans mon travail c’est pareil je vise surtout à utiliser les meilleurs outils dans l’objectif d’offrir des services agréables et gratuits aux personnes qui utiliseront mes travaux sans me préoccuper de leur caractère libre ou non. J’ai tendance à privilégier les outils qui m’offrent pratiquement plus de pouvoir d’agir plutôt que des outils « libres ». Cela ne veut pas dire que je ne reste pas attentif aux effets secondaire de l’utilisation de certains trucs propriétaires, mais je ne les exclus pas d’emblée, et les préfère parfois.

Cliquez pour voir une très, très belle page Framasite : celle du groupe musical Volivent.

 

Tu as eu aussi l’occasion d’intervenir pour présenter ton projet personnel, de quoi s’agit-il au juste ?

C’est ce projet qui m’a amené à l’informatique, guidé dans mon apprentissage des technos du développement web : durant les Nuits debout j’ai pris tristement conscience que 80 % des projets ne se font pas car les personnes avec des initiative se rencontrent trop difficilement. Du coup j’ai essayé de remédier à cela en faisant du lien, d’abord en notant sur un carnet, puis sous forme de fiches papier et de panneau d’affichage où chacun pouvait partager son projet pour potentiellement trouver des personnes pour le rejoindre. Ça avait plutôt bien marché, même si c’était pas du tout scalable pour parler en termes dev : en effet, en trois jours, il y avais 70 fiches de projets et d’initiatives sur le tableau d’affichage et cela devenait très complexe pour quelqu’un venant sur la place pour la première fois de trouver rapidement un projet sur lequel s’investir.

J’ai donc commencé à créer un outil, en réfléchissant à la manière de répondre au mieux à ce besoin de mise en relation dans le monde non-marchand. En effet, le monde marchand dispose des Pôle emploi et des agences d’intérim pour mettre en lien les gens sur la base de leurs compétences et des projets, alors que le non-marchand n’a pratiquement rien de plus que le bouche à oreille, et c’est très frustrant de voir que 80 % des projets non marchands sont morts-nés faute de participants alors que très souvent les personnes potentiellement intéressées existent, mais ne sont pas dans le même réseau, le même cercle élargi de connaissance. Et on a la même problématique en ce qui concerne le partage, dans une grande majorité de cas, on se résout à aller au supermarché acheter un truc dont on a besoin alors qu’il y a probablement dix personnes dans le quartier, ou une asso qui produit cette ressource qui pourrait le donner ou le prêter gratuitement.

La troisième problématique à laquelle j’aimerais pouvoir apporter une solution avec cette plate-forme, c’est celle de la multiplication exponentielle des outils collaboratifs lorsqu’on est investi sur plusieurs projets. je reçois par exemple en ce moment les mails de 5 listes de mails bavardes, je suis inscrit sur trois systèmes de chat différents, 2 pads, github et gitlab, et un kanban, tous avec leurs adresses différentes que je perds une fois sur deux… Bref : l’enfer, alors que pourtant je crois que je suis plutôt à l’aise avec l’outil informatique. Je rêve de quelque chose qui pourrait les centraliser sur une plate-forme, avec tous mes projets, et pour chacun des projets son agenda, sa liste de tâches, etc. — et ne plus me perdre dans un dédale d’outils collaboratifs dispersés.

L’idée de HUmanBeing c’est de répondre à ce besoin, en proposant :

L’objectif et l’ambition de cette plate-forme serait dans un premier temps d’apporter un sacré plus à tout les projets collaboratifs et non-marchands en leurs permettant de scaler et de prendre de l’ampleur au-delà des cercles de connaissances de chacun et donner du coup plus de possibilités d’agir sur le monde à tous ceux qui ont déjà cette éthique de vouloir donner du sens à leurs activités au quotidien.
L’espoir qui m’anime au-delà d’apporter ces possibilités à ces personnes, est lié à ma façon pessimiste de penser l’avenir de la société marchande et de l’état dans leurs capacité à répondre aux besoins des personnes. Je m’imagine la prochaine crise économique, lorsque par exemple le ramassage des ordures s’arrêtera en raison de la faillite de ma communauté de communes et que l’accès aux soins sera devenu aussi difficile qu’en Grèce… et je me dis, si à ce moment on a un outil qui me permet de trouver 2 médecins, 4 infirmiers pour faire un centre de soins autogéré, ou alors faire une recherche de 5 chauffeurs poids lourds et 10 autres personnes pour créer une équipe de ramassage des ordures en moins d’une journée… Je me dis que cet outil pourrait être un formidable vecteur par lequel la collaboration, le partage et la gratuité pourraient s’imposer face au capitalisme sur le plan de la production matérielle de l’existence des hommes.

Et je me suis mis à le réaliser.

J’avais commencé en symphony (un framework PHP), mais c’était vraiment inadapté, donc je suis parti sur le framework METEOR JS très à l’aise pour gérer le temps réel : bien pratique lorsqu’il s’agit de collaborer. Pour l’instant j’ai une messagerie en temps réel fonctionnelle (chiffrée end to end), on peut créer un projet, inviter d’autres membres, le rechercher en fonction des compétences, localité qu’ils ont renseignée,, chaque projet et chaque utilisateur peut s’exprimer publiquement grâce a un blog tout simple. je dirais que j’ai fait 80 % du travail de réflexion et 40 % de l’écriture du code avant de pouvoir en sortir une version Bêta…

Ça fonctionne pas trop mal en local, c’est même plutôt joli, mais j’ai encore des soucis à le mettre en prod sur une version de démo et pas mal de bugs, dont certains pour lesquels je n’ai aucune piste de solution… mais bon, ça viendra, et je suis hyper motivé, j’ai appris à coder pour pouvoir créer cette plateforme, ce projet me tient à cœur depuis 2 ans maintenant, je suis pas prêt de baisser les bras !

J’ai récemment réalisé une vidéo pour présenter l’avancement du travail que vous pouvez regarder ici :

Cliquez sur l’image pour regarder la vidéo (YouTube)

 

Tu as demandé des retours, ils te les ont donnés, ça ne t’a pas paru trop violent ?

Ben d’une certaine manière les retours étaient très bons, ils ont été impressionnés par la quantité et la qualité du travail que j’avais réussi à réaliser en si peu de temps ainsi que par ma courbe d’apprentissage très rapide. D’autre part, l’objectif émancipateur visé par le projet à fait écho au projet associatif de Framasoft, on pourrait même dire que le projet HUmanBeing vise à inscrire la force de la création collaborative de contenus immatériels du libre (Wikipédia, Linux, etc..) dans la réalité matérielle concrète de la production des besoins des hommes.

Néanmoins à mes yeux trois points font que ce projet n’avais pas les prérequis nécessaires pour pouvoir bénéficier du soutien matériel que j’ai demandé à Framasoft (même si cette interview me permet de le faire connaître assez largement et constitue un soutien qui est toujours bon à prendre).

Enfin bon, je reste plein d’enthousiasme pour la suite, et sais que quand je suis motivé je suis capable de déplacer des montagne et de résoudre tout un tas de problèmes. Toujours est-il que le soutien matériel de Framasoft aurait permis de solutionner le problème majeur de savoir comment je vais payer mon loyer si je passe 10 heures par jour à développer une plate-forme non marchande…

On voit qu’il reste du boulot pour mener à bien ton projet, c’est peut-être le moment de réunir une petite équipe de gens intéressés pour contribuer ?
Tu as mis les sources quelque part en ligne ? C’est codé en quoi ? Comment on peut contribuer ?

Ben ouais, carrément ! Le projet est dès le départ très très ouvert à toutes les contributions, le « cahier des charges » s’est fait avec les contribution de plusieurs dizaines de personnes durant les Nuits debout, et au fil du temps je fais des rencontres et j’ai quelques petites contributions extérieures, plus tous mes amis qui me font des retours au fur et a mesure que j’avance dans les fonctionnalités. J’ai bien conscience que c’est un énorme projet et qu’il faudra qu’on soit nombreux à y participer pour que ça puisse exister durablement.

Le projet est donc codé en JavaScript, HTML, CSS, mongoDB autour du framework METEOR JS (et matérialize css pour le front end), qui est un outil assez facile à prendre en mains avec de très bons cours en français et en anglais et énormément de ressources. Il faudrait aussi des personnes avec des compétences en comm’ et aussi des personnes sans compétences particulières, avec juste l’envie de participer à l’aventure, et qui apporteront sans aucun doute au projet toute leur richesse.

Comme dirait un enfant du paradis : A vot’ bon cœur M’sieurs dames !

L’asso te remercie de ton implication et de ton travail et te souhaite une pleine réussite dans tes projets. On te laisse le mot de la fin comme d’habitude.

Je vous remercie de m’avoir fait confiance dans la création de Noemie CMS, et de m’avoir permis de faire ce qui me plaît le plus : contribuer, par mon travail, au bien-être des personnes qui m’entourent.
Je profite aussi de cette interview pour renvoyer vers mon CV (créé grâce aux pages Framasite et donc grâce a NoemieCMS), et informer les lecteurs qui auraient des pistes que je suis actuellement à la recherche d’un emploi.

Merci beaucoup de m’avoir offert cet espace d’expression, ce fut un plaisir de répondre à cette interview.

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Miamondo : Linux: faire une capture d’écran d’une console tty

mercredi 28 mars 2018 à 21:09

Bonjour, Ce weekend, tandis que je rédigeais l'article précédent, je me suis dit que ce serait une bonne idée d'inclure des captures d'écran de la console tty détaillant le processus d'installation d'un environnement graphique. Je rappelle que l'utilisateur d'une distribution Linux dispose de six consoles tty auxquelles il peut accéder en pressant les touches Ctrl+Alt+F1... Lire la suite →

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Thuban : Bilan libre de janvier-février-mars 2018 (n°11)

mercredi 28 mars 2018 à 10:10

C'est depuis septembre 2017 que je n'ai pas publié d'infos sur d'éventuelles contributions libres, à croire que la rentrée scolaire a tapé fort. Je rattrape donc mon retard avec le mois de Janvier en ayant certainement oublié pas mal de petits trucs. Mais tant pis, l'objectif est de rappeler que quel que soit son niveau, on peut toujours rapporter des bugs, proposer des traductions ou aider d'autres utilisateurs.

Alors, ça donne quoi ce mois de Janvier ?


Je profite de cet article pour remercier toutes les personnes qui m'encouragent par de gentils mails, des dons sur liberapay voire carrément par courrier postal (j'ai eu de belles surprises oO). :)

Rendez-vous au moins prochain ;)

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Articles similaires

genma : Lifehacking avec les alias bash

mardi 27 mars 2018 à 09:00

Définition des alias bash

Les alias permettent de définir des raccourcis pour vos commandes saisies dans en console. Ainsi, une commande fréquente et relativement longue sera rendue accessible en tapant un simple mot clé prédéfini par le système ou que nous aurons créé (raccourcis).
Documentation sur Debian-facile.org et sur le site Ubuntu-fr.org

Mes alias

Les alias personnels sont donc crées dans le fichier /.bash_aliases

J'ai différents alias repris de tutoriel que l'on peut trouver du type les 30 alias bash les plus utiles. Je n'ai gardé que certains qui me sont utiles.

alias rm='rm -i' # -i -> demande de confirmation
alias cp='cp -i' # -i -> demande de confirmation
alias mv='mv -i' # -i -> demande de confirmation

# Alias GREP
alias grep='grep --color=auto'
alias fgrep='fgrep --color=auto'
alias egrep='egrep --color=auto'

# Alias DU
alias du='du -h --max-depth=1'
alias du+='du -h --max-depth=1 | sort -h -r | less'
alias dusort='du -x --block-size=1048576 | sort -nr'
alias df='df -h'

Et j'ai créé les miens. Parmi ceux là, en voici quelques-uns :

J'utilise désormais Borg comme outil de sauvegarde et du coup je me suis fais des alias pour pouvoir me rendre directement dans le bon dossier, lancer ma sauvegarde de mes Documents avec Borg, faire le ménage...

# ===========================
# Alias Sauvegardes pour BORG
# ===========================

alias borgDossier='cd /media/genma/_Stockage/BorgBackup/'
alias borgDocument='borg create -v --stats ./::`date +%Y-%m-%d-%H:%m:%S` /home/genma/Documents/'
alias borgPurge='borg prune -v --list --keep-daily=7 --keep-weekly=4 --keep-monthly=-1 .'
alias borgUmount='borg umount /Backup/BorgBackup/MontageBackup'

J'utilise différentes version de Firefox et de Thunderbird pour faire de test avec

# ============================
# Alias Firefox
# ============================
alias firefoxDevelopper='~/LOGICIELS/Firefox_Developper_Edition/firefox -no-remote -p'
alias firefoxNightly='~/LOGICIELS/Firefox_Nigthly/firefox -no-remote -p'
alias firefoxESR='~/LOGICIELS/Firefox_ESR/firefox -no-remote -p'
alias thunderbirdBeta='~/LOGICIELS/thunderbirdBeta/thunderbird -no-remote -p'
alias thunderbirdAlpha='~/LOGICIELS/thunderbirdAlpha/thunderbird -no-remote -p'

En quoi est-ce du lifehacking ?

J'utilise de plus en plus le terminal avec comme outil Terminator (un terminal qui permet d'utiliser des onglets, de séparer la fenêtre courante en sous shell...). Et pour être plus efficace pour des commandes que j'ai régulièrement à utiliser, toute commande qui est régulièrement utilisée pour le lancement / redémarrage de service est définie en tant qu'alias... J'envisage de faire un playbook dédié Ansible pour déployer un fichier .bash_alias de référence sur les différentes machines et serveurs sur lesquelles je me connecte régulièrement...

L'avantage des bash_aliases est que je gagne réellement en efficacité. Et c'est en ças que c'est du Lifehacking.

L'inconvénient est que je ne connais pas / plus toutes les options de beaucoup de commandes Shell par coeur...

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