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Antistress : Un grand pas pour la neutralité d'Internet

jeudi 3 avril 2014 à 13:27

Homme souriant vers lequel pointe une bulle de bande-dessinée

Numerama titre aujourd'hui Victoire pour la neutralité du net au Parlement Européen !

Guillaume Champeau nous révèle dans cet article, que je vous invite vivement à lire, tout un tas de bonnes nouvelles, toutes importantes.

Je me concentrerai sur la définition entérinée par le Parlement Européen de la neutralité du réseau : « principe selon lequel l'ensemble du trafic internet est traité de façon égale, sans discrimination, limitation ni interférence, indépendamment de l'expéditeur, du destinataire, du type, du contenu, de l'appareil, du service ou de l'application ».

Avec cette belle définition, et les droits que le Parlement Européen a reconnu à la suite, nous, français, avons enfin un cadre juridique pour éviter les débordements à l'avenir qui pourraient porter atteinte à nos libertés fondamentales qui, si elles sont bien affirmées dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, sont au mieux faiblement protégées par notre droit positif, et souvent pas du tout.

D'autant que le gouvernement français (l'ancien comme l'actuel) n'était pas vraiment enclin à établir nos droits constitutionnels à l'ère de la société numérique, à commencer par affirmer le principe de la neutralité d'Internet...

Cette définition fait désormais partie de notre boite à outils juridique, comme la définition de ce qu'est un format ouvert qui figure dans la loi française depuis presque dix ans. Citons également l’apparition l'année dernière de la notion de logiciel libre dans la loi française à l'occasion d'un texte relatif à l’enseignement supérieur (dans les deux cas, voir ce billet précédent)

Au delà de l'enrichissement de notre boite à outils juridique qui signe une forme de reconnaissance, un certain nombre de droits universels sont positivement affirmés comme je vous le disais en préambule.

Il y a presque cinq ans, le Conseil constitutionnel affirmait ainsi, pour censurer partiellement la loi portant création de la HADOPI : « Considérant qu'aux termes de l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : " La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi " ; qu'en l'état actuel des moyens de communication et eu égard au développement généralisé des services de communication au public en ligne ainsi qu'à l'importance prise par ces services pour la participation à la vie démocratique et l'expression des idées et des opinions, ce droit implique la liberté d'accéder à ces services ».

Mais, compte tenu de la fonction de garant du Conseil constitutionnel, il s'agit d'une affirmation négative : la loi française ne peut pas limiter la liberté des citoyens d'accéder aux services de communication en ligne sous peine de porter atteinte à la liberté constitutionnelle de communication des pensées et des opinions.

Aujourd’hui le Parlement européen franchit un pas décisif, en affirmant positivement la liberté d'information et d'expression à l'ère numérique, lorsqu'il établit que les utilisateurs sont « en droit d'accéder aux informations et aux contenus et de les diffuser, d'exécuter et de fournir les applications et les services et d'utiliser les terminaux de leur choix, quel que soit le lieu où se trouve l'utilisateur final ou le fournisseur, ou quels que soient le lieu, l'origine ou la destination du service, de l'information ou du contenu, par l'intermédiaire de leur service d'accès à l'internet ». Le Parlement européen énonce encore que les fournisseurs proposant un accès à l'internet ne peuvent proposer de « services spécialisés » qu'à condition qu' « ils ne portent pas atteinte à la disponibilité ou à la qualité des services d'accès à l'internet ».

Ces dispositions pourraient rendre enfin tangibles des droits constitutionnels qui restent encore, pour l'essentiel, lettre morte... encore faut-il que les gouvernements des pays membres ne s'opposent pas au texte adopté par le Parlement européen.

Une fois que nos droits d'information et d'expression auront été à positivement consacrés (croisons les doigts), il restera à s'attaquer à notre droit à la vie privée, tant il apparaît que celui-ci conditionne les deux autres.

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Wooster by CheckmyWebsite : Monitoring d'une installation PHP5-FPM

jeudi 3 avril 2014 à 12:30

Il est un temps pas si lointain où il était difficile de savoir ce qui se passait sur ses serveurs web au niveau PHP. Tout était mélangé dans un processus Apache2 et savoir ce que PHP consomme comme mémoire, comme processus était chose quasi impossible.

C’est désormais beaucoup plus facile si vous utilisez un socle de serveurs web avec php5-fpm. Si ce n’est pas le cas, regardez si votre hébergeur supporte ce mode de fonctionnement de PHP. Si vous ête sur serveur dédié, n’attendez plus pour passer à php5-fpm ! Outre une meilleure visibilité côté PHP, vous aurez également de meilleures performances pour vos applications PHP.

Configuration de php5-fpm pour la supervision

php5-fpm expose, à l’instar de Nginx ou Apache2 ses statistiques, métriques internes sur une URL particulière qu’il reste à définir dans le fichier de configuration du pool; soit /etc/php5/fpm/pool.d/www.conf par défaut sur une Ubuntu.

;listen = 127.0.0.1:9000
listen = /var/run/php-fpm.sock

pm.status_path = /status

ping.path = /ping

Commenter/décommentez la ligne listen qui vous convient en fonction du fait que vous accédiez à votre installation php5-fpm via TCP ou socket.

Il faut ensuite configurer le serveur web en frontal de l’installation php5-fpm afin d’exposer ces valeurs au travers d’une URL. Cette configuration diffère en fonction du serveur. Voici la configuration pour les deux serveurs web les plus utilisés sur la toile - au moins d’après BuiltWith -.

Configuration avec Apache 2

configuration du fichier /etc/apache2/conf.d/php5-fpm.conf pour Apache2


    AddHandler php5-fcgi .php
    Action php5-fcgi /php5-fcgi virtual
    Alias /php5-fcgi /usr/lib/cgi-bin/php5-fcgi
    #FastCgiExternalServer /usr/lib/cgi-bin/php5-fcgi -host 127.0.0.1:9000 -pass-header Authorization
    FastCGIExternalServer /usr/lib/cgi-bin/php5-fcgi -socket /var/run/php-fpm.sock

Même remarque que précédemment concernant la directive FastCGIExternalServer.

et dans l’hôte virtuel par défaut par exemple, ajouter ce bloc :


    SetHandler php5-fcgi

Il est bien sûr fortement conseillé de restreindre l’accès à ces URLs sur la boucle locale ou par IP afin que n’importe qui ne puisse pas accéder à ces informations.

Configuration avec Nginx

Si vous utilisez Nginx plutôt que Apache2 en frontal de votre installation php5-fpm, vous pouvez alors utiliser le bloc de configuration suivante :

location ~ ^/(status|ping)$ {
     access_log off;
     allow 127.0.0.1;
     allow 10.10.10.10#your-ip;
     deny all;
     include fastcgi_params;
     fastcgi_pass 127.0.0.1:9000;
}

Les métriques collectées

Les données accessibles à travers l’URL mise en place sont mises à jour en temps réel. Ce que vous voyez représente donc votre installation PHP au moment de l’interrogation.

Pour voir si cela fonctionne, utilisez par exemple curl http://localhost/status sur la ligne de commande. Si tout est correctement configuré, vous obtenez la sortie suivante :

pool:                 www
process manager:      dynamic
start time:           24/Mar/2014:13:16:10 +0100
start since:          2551
accepted conn:        7843
listen queue:         0
max listen queue:     0
listen queue len:     0
idle processes:       8
active processes:     2
total processes:      10
max active processes: 10
max children reached: 0

  • pool est le nom du pool au sens php5-fpm.
  • process manager dont la valeur est à static, dynamic ou ondemand.
  • start time est la date et l’heure à laquelle php5-fpm a été démarré.
  • start since est le nombre de secondes ecoulées depuis le dernier démarrage de php5-fpm.
  • accepted conn est le nombre de requêtes servies par le pool.
  • listen queue est le nombre de requêtes dans la queue des connections en attente.
  • max listen queue est le nombre maximale de requêtes dans la queue des connections en attente depuis le dernier démarrage.
  • listen queue len est la taille de la socket pour la queue des connections en attente.
  • idle processes est le nombre de processus en attente.
  • active processes est le nombre de processus actifs.
  • total processes est le nombre de processus total; soit en attente + actifs.
  • max active processes est le nombre maximal de processus actifs depuis le dernier démarrage.
  • max children reached est le nombre de fois où la limite de processus alloués a été atteinte.

Formats de sortie

Par défaut, la sortie est formatée en texte simple. En passant html, xml ou json dans la requête, vous obtenez le format de sortie correspondant. Ainsi curl http://127.0.0.1/status?json donne la sortie formatée JSON suivante :

{"pool":"www","process manager":"dynamic","start time":1395663370,"start since":2708,"accepted conn":8779,"listen queue":0,"max listen queue":0,"listen queue len":0,"idle processes":3,"active processes":26,"total processes":29,"max active processes":50,"max children reached":1}

Une valeur importante à noter dans cette sortie est le max children reached qui doit être à zéro sous peine de devoir refuser des requêtes par manque de processus enfants pour les accepter.

Métriques supplémentaires

Si vous en voulez plus, vous pouvez ajouter full à votre demande pour obtenir une sortie beaucoup plus détaillée. Ainsi, curl "http://127.0.0.1/status?json&full" donne la sortie suivante (tronquée car très longue) :

{"pool":"www","process manager":"dynamic","start time":1395663370,"start since":3898,"accepted conn":14567,"listen queue":0,"max listen queue":0,"listen queue len":0,"idle processes":9,"active processes":1,"total processes":10,"max active processes":50,"max children reached":1, "processes":[{"pid":7492,"state":"Idle","start time":1395666547,"start since":721,"requests":344,"request duration":165244,"request method":"GET","request uri":"/index.php","content length":0,"user":"-","script":"/var/www/index.php","last request cpu":78.67,"last request memory":45350912},{"pid":7481,"state":"Idle","start time":1395666411,"start since":857,"requests":420,"request duration":143462,"request method":"POST","request uri":"/index.php","content length":7356,"user":"-","script":"/var/www/index.php","last request cpu":97.59,"last request memory":46923776},{"pid":7482,"state":"Idle","start time":1395666426,"start since":842,"requests":411,"request duration":172243,"request method":"POST","request uri":"/index.php","content length":7584,"user":"-","script":"/var/www/index.php","last request cpu":92.89,"last request memory":46923776}]}

Les infos données sont celles-ci :

  • pid est le numéro d’identification du processus « PID ».
  • state est l’état du processus parmi Idle, Running
  • start time est la date et l’heure à laquelle le processus a été démarré.
  • start since est le nombre de secondes ecoulées depuis le démarrage du processus.
  • requests est le nombre de requêtes servies par le processus.
  • request duration est la durée en µs des requêtes.
  • request method est la méthode utilisée dans la requête (GET, POST, …).
  • request URI L’URI demandée avec la chaîne de caractères requêtée.
  • content length est la longueur de la requête (seulement avec POST).
  • user est l’utilisateur (PHP_AUTH_USER) ou - si non renseigné.
  • script est le script principal appelé ou - si non renseigné.
  • last request cpu est le pourcentage de CPU consommé par la dernière requête. Toujours à 0 si le processus est dans un état autre que Idle car ce calcul est fait quand la requête est traitée.
  • last request memory est la quantité de mémoire maximale utilisée par la dernière requête. Toujours à 0 sir le processus est dans un état autre que Idle car ce calcul est fait quand la requête est finie de traiter.

Voilà de quoi faire mine de rien, que ce soit pour correctement dimensionner votre installation PHP ou la monitorer. Reste à collecter ceci de façon automatique et à intervalles réguliers avec votre solution de supervision.

Collecte avec Collectd

Vu que l’URL de statut permet de formater la sortie en JSON, nous allons utiliser le plugin de Collectd cURL-JSON pour la parser. Le bénéfice supplémentaire d’utiliser Collectd est de pouvoir envoyer toutes ces métriques dans RRD ou mieux, Graphite, mais pas seulement…

Nous ajoutons ce bloc de configuration à Collectd. Il fait correspondre les libellés des métriques fournies par php5-fpm et les types gérés par Collectd.

LoadPlugin curl_json


  Instance "www"
  
      Type "fpm_connections"
  
  
      Type "fpm_queue"
  
  
      Type "fpm_queue_max"
  
  
      Type "fpm_queue_lenght"
  
    
      Type "fpm_ps_idle"
  
  
      Type "fpm_ps_active"
  
  
      Type "fpm_ps_total"
  
    
      Type "fpm_ps_active_max"
  
    
      Type "fpm_child_max_reached"
  

Il faut encore définir les « types » de données collectées en le précisiant dans le fichier de Collectd types.db. Cela permet à Collectd de savoir comment définir une métrique (compteur, jauge…).

# types.db
fpm_connections         value:GAUGE:0:65535
fpm_queue               value:GAUGE:0:65535
fpm_queue_max           value:GAUGE:0:65535
fpm_queue_lenght        value:GAUGE:0:65535
fpm_ps_idle             value:GAUGE:0:65535
fpm_ps_active           value:GAUGE:0:65535
fpm_ps_active_max       value:GAUGE:0:65535
fpm_ps_total            value:GAUGE:0:65535
fpm_child_max_reached   value:GAUGE:0:65535

Il y a sûrement de la place pour faire mieux mais la base fournie devrait vous permettre d’améliorer tout ça. N’oubliez pas de partager vos résultats !

Graphe avec Grafana

Voilà en tout cas le résultat dans un graphe Grafana bien sûr.

Représentation des processus FPM dans Grafana
Représentation des processus FPM dans Grafana

Le nom des métriques est un peu « pourri » mais je n’ai pas trouvé de moyen pour le moment de renommer ces métriques avant injection dans Graphite. J’en suis arrivé à la conclusion que je ne pouvais rien y faire mais si quelqu’un a une solution, je suis preneur.

Quoiqu’il en soit du nommage des métriques, ce graphe présente l’ensemble de celles afférentes aux processus php5-fpm. Ce type de graphe est très utile pour correctement dimensionner un serveur php5-fpm.

Et un autre graphe que j’aime voir rester plat, toutes valeurs à zéro.

Représentation des queues FPM dans Grafana
Représentation des queues FPM dans Grafana

Il serait sûrement plus judicieux de faire autre chose qu’un graphe sur ce genre de valeurs censées rester à zéro. La première chose qui vient à l’esprit : Les notifications. Mais chaque chose en son temps !

À suivre…

Il nous faut encore superviser un serveur Apache2, Nginx, MySQL et bien sûr le système pour être proche d’une supervision interne complète d’un serveur web « classique ». À compléter bien sûr d’un monitoring externe comme peut en proposer Check my Website !

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Jonathan Le Lous : OpenStack: stratégies et composants - Mars 2014 - Montréal - Québec - Canada

jeudi 3 avril 2014 à 12:21

Bonjour,

OpenStack est une solution open source d'Infrastructure-service (Infrastructure as a Service - IaaS) sous licence Apache qui s'impose aujourd'hui comme une référence. Quand on a dit cela, on a à la fois tout dit et rien dit. Je faisais ma première présentation à ce sujet à Montréal la semaine dernière !

Cela m'a permis de mettre à jour et d'enrichir ma présentation sur OpenStack avec l'approche (originale ?) d'analyser le projet sous l'angle de la stratégie des acteurs et des projets/composants qui lui sont associés. Avec au final il analyse de ses forces faiblesses.

OpenStack - sa force

Des compléments que vous n'aurez pas dans les slides:

Les caractéristiques majeures de la licence Apache sont d'autoriser la modification et la distribution du code sous toute forme (libre ou propriétaire, gratuit ou commercial) et d'obliger le maintien du copyright lors de toute modification (ainsi que le texte de la licence elle-même). Cette licence permet ainsi de proposer une version privée d'Openstack, de pouvoir connecter celui-ci à tous les logiciels et même de l'inclure au sein d'une solution tierce. Cette grande liberté explique, entre autre, le succès du projet.

Le cloud computing a besoin de standards et de rendre les solutions interopérable pour faciliter la migration entre les différentes technologies mais surtout permettre aux solutions existantes de communiquer entre-elles. Dans le passé des standards se sont imposés grâce à la prédominance de certaines entreprises où à une volonté collective de les créer. Dans le cas d'Openstack les deux éléments sont imbriqués. Les entreprises, tel qu'Amazon, ont tenté d'imposer des standards mais elles n'a été que peut suivi, logiquement, par ses concurrents. Dans OpenStack des entreprises aux enjeux parfois contradictoires sont obligés de collaborer, elles s'entendent ainsi sur un certain nombre de standards. Or l'emthousiasme autour d'Openstack tend à imposer ces choix à l'ensemble du marché. Aujourd'hui des entreprises qui développent des technologies concurrentes à OpenStack travaillent à rendre compatible leurs solutions à celui-ci. Rien d'étonnant ainsi à voir VMware ou IBM être dans les contributeurs les plus importants du projet ou qu'il est possible de déployer des environnements virtuels Microsoft avec OpenStack.

Vous trouverez la présentation ici !

A bientôt, Jonathan

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Framablog : Windows XP est mort. Et après ?

jeudi 3 avril 2014 à 12:11

Le support pour Windows XP s’arrête le 8 avril prochain.

Cela signifie notamment que son éditeur, Microsoft, ne publiera plus de mise à jour de sécurité. En conséquence de quoi, il parait extrêmement risqué, pour ne pas dire totalement inconscient, de confier ses données (privées ou celles de son entreprise) à un système d’exploitation que personne n’ira réparer en cas de faille. C’est un peu comme rester sur un bateau dont aucun port ne voudrait, et dont l’armateur vous aurait même interdit de le réparer vous-même. Autant vous dire qu’à la moindre attaque de pirates, vous et vos fichiers seront bons pour nourrir les poissons…

WinXP-RIP-pyg-cc-by

De plus, Windows XP est encore très présent. Chez les particuliers, dans les entreprises, dans des terminaux bancaires, etc.

Alors que faire ?

Vous pouvez évidemment changer de système d’exploitation. Rester chez Microsoft (malgré un Windows 8 détesté par de nombreux utilisateurs). Ou passer à Mac OS (malgré les nombreux verrouillages d’Apple pour le bien de l’utilisateur). Mais cela signifie dans la plupart des cas racheter une machine (avec des racketiciels dedans), ce qui n’est bon ni pour la planète, ni pour votre porte-monnaie. Et surtout, la même situation d’abandon logiciel se reproduira tôt ou tard.

Vous pouvez aussi passer aux logiciels libres.

Après tout, vous utilisez peut-être déjà de nombreux logiciels libres avec Windows XP ? Firefox, LibreOffice, VLC sont biens répandus et proposent une alternative viable aux logiciels de Microsoft et autres éditeurs. Donc, pourquoi ne pas sauter le pas et passer à Linux ? Ce ne sont pas les distributions qui manquent. En dehors des particuliers et des entreprises de nombreux gouvernements, états, villes, ou institutions l’ont fait.

Une autre solution, moins répandue, pourrait aussi tout simplement de… ne plus se préoccuper du système d’exploitation de votre machine !

Depuis votre ordinateur, vous vous connectez sur un autre ordinateur (un serveur qui peut être chez vous, ou à l’autre bout du monde), dont vous utilisez les ressources (processeur, logiciel, disque dur, etc). Cet ordinateur vous renvoie l’image de ce que vous faites, exactement comme si vos actions étaient effectuées *dans* votre ordinateur.

Cela a de nombreux avantages, et quelques inconvénients (dont celui d’avoir besoin d’une connexion internet, même à débit modéré).

Nous vous proposons ici un entretien avec François Aubriot, Directeur fondateur de DotRiver, et Président de Ploss Rhône Alpes.

Windows Timeline, source WM Commons

Bonjour François, peux-tu te présenter, ainsi que la société DotRiver ?

Bonjour, perso j’ai été un peu élevé dans un monde bleu, un monde dans lequel nous avions des milliers de terminaux (vert et noir), des connexions à 2400bauds. Dès l’arrivée d’internet sur la planète, je me suis mis à connecter ces grands systèmes avec les plus petits en trouvant dans les environnement GNU/Linux des solutions pertinentes en terme de sécurité, de rapidité et robustesse.

En 2008 nous avons décidé de pousser une nouvelle approche concernant la bureautique qui se trouvait sous une chape monopolistique d’un éditeur américain.

Nous avions déjà plus de 4 ans de retours d’expériences avec de vrais utilisateurs en face de nous. L’idée ? Elle est simple : utiliser les matériels existants, accéder à son environnement de travail depuis n’importe où (ses programmes, ses données…) et ne le faire qu’avec des solutions libres et ou open source pour sortir du carcan imposé par les éditeurs. Lors de la création il nous a fallut choisir entre différents modèles. Faire un logiciel et retomber dans les problématiques des éditeurs ; avoir une approche appliance et mettre des serveurs de partout, mais c’était continuer à faire fonctionner les usines à charbon ; ou proposer un service, celui de garantir que toute la bureautique fonctionne. C’est cette dernière voie que nous avons choisie, certainement la plus dure, mais assurément la plus vertueuse. Et garantir que la bureautique fonctionne… personne ne l’avait jamais fait !

Alors, DotRiver… c’est quoi ?

Le principe est simple : votre ordinateur est sur un serveur. Vos fichiers, votre fond d’écran, vos programmes. Tout est sur un serveur. Vous pouvez changer d’ordinateur (à la maison, au travail), vous retrouvez votre espace de travail, les photos de vos vacances, vos courriers, vos documents. Et le plus sympathique dans tout ça, c’est que tout fonctionne nettement plus vite car un serveur est toujours plus rapide qu’un simple PC.

On pense alors : mais la sécurité dans tout ça ? Justement ! Il est nettement plus sécurisé d’avoir toute son informatique sur un serveur plutôt que sur un PC classique. DotRiver est excessivement sécurisé. Tous les fichiers sont contrôlés pour les virus. Personne d’autre que vous ne peut accéder à votre espace, à vos mots de passe enregistrés dans votre navigateur. DotRiver s’occupe de tout.

De 3 à 113 ans, nos utilisateurs ne se préoccupent plus des tracas de l’informatique locale, et ils peuvent se concentrer sur les usages, sur les métiers dans l’entreprise.
Un détail tout de même : pour utiliser un serveur DotRiver, il faut être connecté à ce serveur. Si vous avez un serveur DotRiver local (dans votre organisation), pas de problème, vous serez toujours connecté. Mais si vous êtes au milieu de l’Amazonie, cela sera plus difficile. Au niveau débits, une connexion ADSL à 512 kbs suffit largement pour utiliser DotRiver. On peut utiliser son bureau DotRiver à partir de 64 kbs.



Ce 8 avril sonnera la date de la mise à la retraite de Windows XP (après 13 ans de pas très loyaux services). Qu’est-ce que cela implique pour les particuliers, associations et entreprises qui l’utilisent encore ?

Il serait bon de tout arrêter et de commencer à réfléchir. Si les entreprises ont encore du Windows XP après la fin du support de sécurité assuré par Microsoft, elles pourront publier leurs listes de clients sur internet. Dans tous les cas, si elles ne le font pas, d’autres le feront ! Il faut donc changer. Vite !

On pourrait penser qu’il faut changer en passant à un autre Windows. Mais pourquoi repartir sur un système dont on voit bien les limites aujourd’hui ? Changement des ordinateurs tous les 2 ou 3 ans, licences payantes… pour un service rendu qui souvent n’est pas au rendez-vous. En effet, combien de temps est-il perdu avec une informatique classique ? Des heures par jour ? Des jours par an.

A l’opposé, DotRiver permet d’utiliser le matériel pendant des années, ce qui est économique. C’est par ailleurs écologique ! DotRiver, peut garantir un bon fonctionnement dans le temps car l’ensemble des logiciels utilisés sont libres. Il est donc possible de corriger des erreurs, de profiter d’améliorations gratuitement, mais surtout de comprendre comment le système fonctionne. Cela n’est pas possible avec un logiciel propriétaire ou un environnement propriétaire.

Enfin, DotRiver fait travailler des salariés locaux (en France), et une société française, qui paye ses impots… en France ! C’est loin d’être le cas de bon nombre de solutions actuelles où les sommes payées partent dans divers paradis fiscaux et ne servent pas du tout à l’économie locale.

Quelles solutions peut alors apporter DotRiver ?

DotRiver propose des serveurs dans le cloud ou des serveurs dédiés installés dans les entreprises ou les organisations.En 2008, nous sommes partis de 2 constats fondateurs : des terminaux nous en avons de partout, et nous en aurons de plus en plus, et pour les connexions c’est pareil, nous en aurons de plus en plus.

Pourquoi donc s’acharner à tout avoir en local, sur sa machine, son doudou numérique et continuer à payer une machine à écrire ?

Dans certaines écoles primaires par exemple, au lieu de devoir faire fonctionner 25 ordinateurs, on se concentre désormais uniquement sur un serveur qui fait fonctionner les 25 ordinateurs. Tous les enfants, tous les professeurs ont LEUR environnement quel que soit le clavier et la souris utilisée. Les enseignants peuvent aussi utiliser la solution depuis leurs domiciles, exactement comme si ils étaient à l’école. Et bientôt les élèves ! Le serveur est bien local dans l’école. Les fichiers sont dans l’école. DotRiver peut avoir accès ou pas aux fichiers. Chez certains clients, qui utilisent notre solution, nous n’avons pas accès aux fichiers. DotRiver se concentre sur tout le périmètre bureautique et permet bien entendu tous les accès aux applications métiers. Les logiciels sont puissants et à jour. Le système fonctionne bien 24/24. C’est cela la garantie de fonctionnement de DotRiver, que nous pouvons assurer car nous avons accès à 100% des sources.



Passons aux question qui fâchent :) Le code de DotRiver est-il libre ? En plus, je confie potentiellement mes données à un tiers, pourquoi avoir confiance dans cette solution ?

Sur le périmètre bureautique toute les données stockées le sont dans des formats ouverts, dans des formats connus et maîtrisés (un avantage encore d’utiliser des standards). Du jour au lendemain tout client récupère toutes ses données (si elles ne sont pas déjà stockées chez lui sur son serveur).

En terme de sécurité que ce soit chez nous, sur des infrastructures hébergées, le cloud, etc., le seul et unique protocole utilisé pour accéder au service est SSH (protocole qui est utilisés par tous les administrateurs systèmes du monde entier pour accéder aux serveurs). Tous les serveurs que nous gérons sont installés sur une base Debian mais DotRiver est avant tout un service, pas un logiciel.

Tous les composants utilisés sont libres ou opensource. Le cœur de la solution est basée sur FreeNX. La valeur de notre solution réside dans le service que nous produisons.

Ce que nous avons fait depuis 10 ans, c’est d’industrialiser, rechercher, comprendre, tester et surtout écouter nos clients de façon à pouvoir leur fournir le service dont ils ont tant besoin : une bureautique puissante, qui fonctionne.

Depuis 2 ans, dans le cadre du projet de R&D nuage France, soutenu par l’état dans le domaine du cloud, auquel nous participons auprès de 5 autre PME Françaises et le LIP6 dirigé par Monsieur Pujol, nous avons fait d’importants développements sur le client OpenNX (client SSH-X). Le projet n’étant plus actif nous pensons sérieusement le reprendre à notre compte et publier le code sous licence Libre. Cela nous permettra, entre autre, de ne plus utiliser le client édité par la société NoMachine dont le client est en GPL mais dont nous n’avons pas les sources :-( Raison pour laquelle nous avons travaillé sur le client openNX pour des clients fonctionnant sur des OS Microsoft.

Merci François ! Un dernier mot pour la fin ?

Il est temps de changer de modèle informatique, changer de paradigme de feu le PC et surtout accepter, ne pas avoir peur d’évoluer, d’apprendre.

Les plus gros freins que nous rencontrons sont la résistance au changement et le véritable pouvoir des lobbies. Nous essayons de faire évoluer une économie d’acquisitions vers une économie d’usages, ce qui est bien en phase avec les principes du développement durable et nos valeurs. Les logiciels libres, l’open source sont également extrêmement pertinents pour l’économie locale, nationale et l’emploi. Il serait temps que les collectivités le comprennent, l’intègrent, que l’argent de nos impôts profite aussi à notre pays.

Enfin je ne pourrais que vous conseiller de tester DotRiver… mais attention vous risquez de ne plus regarder votre machine actuelle comme avant. Rassurez vous, vous pourrez continuer à l’utiliser mais uniquement pour quelques usages ultra locaux. Conservez votre clavier, votre écran, votre PC ou Mac mais pour toute la bureautique, votre disque dur local ne fera plus rien.

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La vache libre : Phototonic – Une visionneuse d’images Qt simple et légère pour KDE

jeudi 3 avril 2014 à 11:50

phototonic-1

Alors nous allons encore parler ici d’une application Qt (loi des séries oblige), qui a pour objectif de proposer une visionneuse d’images simple et légère dédiée à KDE, mais s’intègrant très bien aussi dans un environnement GTK+. Phototonic, c’est son nom, est écrite en C++ et le moins que l’on puisse dire c’est que cette application ne s’embarrasse pas de fioritures. L’interface graphique est des plus simple, les options peu nombreuses et vous disposerez en gros de deux panneaux à partir desquels vous pourrez tout faire. L’arborescence se situe du côté gauche et va vous permettre de naviguer dans les répertoires de votre système, tandis que la partie de droite affichera les aperçus de vos images. Quand une image vous intéresse il suffit de double cliquer sur celle-ci afin de la visionner dans une fenêtre dédiée et vous pouvez faire défiler les images du répertoire à l’aide de la molette de votre souris. Vous avez aussi la possibilité d’effectuer certaines actions sur vos images (renommer, supprimer, copier, ouvrir avec etc) à partir du menu contextuel, ce qui est assez intéressant dans la mesure ou cela permet de ne pas surcharger l’interface principale de contrôles qu’au final nous utilisons peu.

Sur l’image d’illustration l’aperçu des vignettes est en mode classique et sur la capture ci-dessous vous pouvez voir le mode compact.

phototonic-2

Sur celle-ci vous pouvez voir le mode « Squarich » et vous pouvez voir également qu’il est possible de paramétrer la taille des vignettes.

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Ici nous sommes en mode visionneuse qui comme je vous l’avais dit est très sobre. Il suffit d’utiliser la molette de la souris pour naviguer dans les images du répertoire et de double cliquer pour revenir au menu principal.

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Vous pouvez voir enfin sur cette dernière image le menu des paramètres, qui va vous permettre entre autres de choisir la taille par défaut des miniatures, la couleur du background, ou encore les délais de transition du mode diaporama.

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Alors en résumé Phototonic est une visionneuse d’images comme il en existe tant d’autres sous GNU/Linux, mais elle m’a semblé intéressante pour une raison bien spécifique, allant dans le sens d’autres applications Qt que j’ai eu l’occasion de présenter ces derniers temps. J’ai en effet longtemps hésité quand il s’agissait de présenter des applications Qt, car souvent elles s’intégraient très mal dans les environnement GTK et qu’il s’agissait souvent d’usines à gaz pleines d’options (de mon point de vue) inutiles. Les dernières applications (souvent dues à des développeurs indépendants) sont devenues assez légères et bien souvent, elles ne font que ce qu’elles doivent faire et le font bien. J’avoue que c’est assez sympa car une des choses qui m’a attiré dans le monde GNU/Linux et surtout vers Gnome, c’est la simplicité des applications qui généralement n’ont qu’un axe principal et ne sombrent pas dans une surenchère les menant à devenir des « suites » immondes et lourdes à en crever. Si les gens qui développent pour des environnements Qt continuent dans cette voie, ça peut devenir bien sympa.

En attendant si vous voulez en savoir plus sur Phototonic vous pouvez visiter le site officiel du projet, ou encore mieux, l’installer et le tester sur votre distribution GNU/Linux.

Vous pouvez utiliser le PPA suivant et ces quelques lignes de commande pour Ubuntu et dérivés :

sudo add-apt-repository ppa:samrog131/ppa
sudo apt-get update
sudo apt-get install phototonic

Si vous voulez en profiter sur Archlinux, Manjaro et dérivés, il suffit de passer par AUR.

Amusez-vous bien.

source

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