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La vache libre : mps-youtube 0.2.0 disponible – Ça roxe toujours autant du poney

mardi 25 novembre 2014 à 21:54

lavachelibre@lavachelibre-labs:~_001

mps-youtube est un outil vraiment sympa que j’ai découvert il y a quelques temps et qui a été conçue dans le but permettre aux utilisateurs de profiter de Youtube depuis un terminal, en ligne de commande. Vous pourrez ainsi rechercher et lire des vidéos en provenance de Youtube, effectuer des recherches d’albums ciblées (par titres), rechercher et importer des playlists, télécharger de l’audio ou de la vidéo, le tout sous GNU/Linux, Windows et Mac OS X. mps-youtube a poursuivi sa route depuis l’époque où je vous en avais parlé pour la première fois (elle s’appelait encore pms-youtube à l’époque), et l’application vient de nous être livrée en version 0.2.0, qui vous vous en doutez embarque quelques améliorations.

On notera par exemple l’arrivée de la détection automatique de la taille du terminal, l’apparition du transcodage mp3 via ffmpeg et avconv, l’apparition des options « da » et « dv » qui permettent respectivement de télécharger automatiquement le meilleur format audio et (ou) vidéo, et la prise en charge charge des notifications système pour Ubuntu via « lib-notify ». Si ça vous tente nous allons voir à nouveau comment faire pour installer et profiter de la bête sur Arch Linux, Manjaro et Ubuntu.

Installation :

Pour installer mps-youtube sur Arch Linux ou Manjaro, ce n’est pas bien compliqué. Il suffit d’ouvrir un terminal et de passer par AUR à l’aide la commande suivante :

yaourt -S mps-youtube

Sur Ubuntu ce n’est pas bien compliqué non plus. Ouvrez un terminal et entrez simplement les commandes suivantes :

sudo apt-get install python-pip
sudo pip install mps-youtube

Une fois que vous avez installé mps-youtube vous pouvez assurer le coup et installer un lecteur qui va bien pour ce genre d’utilisation. Je vous conseille vivement mplayer ou encore mieux, mpv.

Utilisation :

Maintenant que tout est prêt il ne vous reste plus qu’à lancer l’application, ce que vous pouvez faire très facilement en entrant ceci dans votre terminal :

mpsyt

Vous arriverez alors sur une fenêtre semblable à celle de l’image d’illustration et à ce stade il va falloir sélectionner le lecteur par défaut afin que vous puissiez lire des vidéos. Si vous ne le faites pas il y a de fortes chance pour que vous obteniez une erreur.

Pour sélectionner le lecteur par défaut (ici mplayer) entrez ceci dans votre terminal, en adaptant la commande pour indiquer celui de votre choix :

set player mplayer

Comme vous pouvez le voir sur l’image ci-dessous il apparaît désormais dans la liste et si vous êtes rusés vous avez aussi compris qu’il est possible de paramétrer les autres options de la même manière. Entrez simplement « set », suivi de la fonction et de la valeur à modifier.

NB : Si vous séchez vous pouvez bien entendu afficher l’aide à tous moments via la touche « h ».

lavachelibre@lavachelibre-labs:~_003Vous voilà prêts à effectuer votre première recherche, ce qui peut se faire à l’aide d’un simple « / », suivi du terme de recherche :

/terme_de_recherche

Une liste va alors s’afficher et il ne vous restera plus qu’à indiquer le numéro qui correspond au fichier que vous souhaitez lire et à appuyer sur la touche « Enter » pour le lancer.

Si vous le souhaitez vous pouvez aussi sélectionner plusieurs titres. Indiquez les numéros concernés comme ceci 1,2,3,4 ou indiquez une plage spécifique de la manière suivante, 1-6, qui signifie que vous souhaitez les titres allant de 1 à 6.

Pour ce qui est des contrôles vous pourrez effectuer une avance rapide ou un retour en arrière via les flèches de votre clavier, passer au titre suivant à l’aide de la touche « q », mettre la lecture en pause à l’aide de la barre d’espace et augmenter ou diminuer le volume à l’aide des touches allant de 1 à 9.

Sélection_004

Conclusion :

Bien entendu ces quelques exemples sont très loin de vous avoir tout montré sur cette application, qui recèle bien d’autres options très intéressantes.

Je vous laisse découvrir tout ça par vous-même et si vous le souhaitez n’hésitez pas à jeter un œil sur la page Github du projet pour en savoir un peu plus. Vous y trouverez en prime les instructions d’installation pour Mac et Windows.

Pour finir je dirais que j’adore toujours autant cette application, qui plus que jamais roxe du poney !!!

Amusez-vous bien.

via

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Romaine Lubrique : Pages Publiques, à la recherche des trésors du domaine public

lundi 24 novembre 2014 à 17:30

En juin dernier paraissait chez C&F Éditions un livre que nous vous recommandons chaudement : Pages Publiques, à la recherche des trésors du domaine public.

Outre le fait d'être le premier livre directement dédié au domaine public, il présente la particularité d'avoir été réalisé par des étudiant(e)s du Master 2 Édition, et à partir de mémoires de l'université de Caen Basse-Normandie.

Rencontre avec deux jeunes protagonistes, interviewés par Nicolas Taffin qui a coordonné le projet et l'ouvrage.

Le livre se divise en deux parties : une collection d'articles pour mieux comprendre le domaine public et ses enjeux [1], et un florilège d'auteurs entrant dans le domaine public en 2014 en partenariat avec SavoirsCom1 et son fameux calendrier [2].

Il est ainsi présenté en 4ème de couverture :

« Tomber dans le domaine public »... ça fait mal ?

D'où vient cette conception négative et dévalorisante du domaine public ? Les artistes et les génies du passé ne valent-ils plus rien pour les lecteurs, auditeurs, spectateurs, comme pour les éditeurs et tous ceux qui vivent de la culture ?

Ce n'est évidemment pas le cas. On pourrait donc définir le domaine public de façon moins négative. La période de propriété est une incitation à la production d'œuvres. Le domaine public représente l'intérêt général. Une cohabitation harmonieuse est possible, comme Jean Zay ou l'association Communia l'imaginent.

Chaque année le domaine public s'agrandit, ce qui permet la redécouverte, la réédition et le partage des œuvres. Les outils numériques peuvent favoriser cette exploration de notre patrimoine commun, et la production de nouvelles œuvres s'en inspirant.

L'éditeur de l'ouvrage, Hervé Le Crosnier, revient sur notre site pour apporter quelques compléments à cette présentation.

Nous vous proposons également, dans un autre article, le brillant et sensible avant-propos de Nicolas Taffin.


Une chouette idée de cadeau pour Noël ;)


[1] Nous-mêmes en avons signé un : Enlaçons le domaine public.

[2] En compagnie des étudiants, un atelier avait été mis en place en octobre 2013 pour justement faire le choix de ces auteurs.

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Wooster by CheckmyWebsite : Qui, que, quoi superviser sur son site web ?

lundi 24 novembre 2014 à 07:30

Après avoir vu pourquoi il était important « ou pas » de superviser, il est naturel de continuer par la question suivante quoi superviser sur son site web, dans quel domaine ?

Qu’il soit de type e-commerce, de type éditorial, présentation d’entreprise, et en ne regardant que l’aspect technique des choses, il est possible de lister un certain nombre d’éléments nécessaires à la mise à disposition d’un site sur la toile. En tentant d’être le plus simple possible, il est possible de résumer un site web comme tout traitement informatique à des besoins de calcul, de réseau, de mémoire et de fichiers. Voilà des premières pistes d’éléments à surveiller.

Ce site web a besoin d’un serveur web (IIS, Apache, Nginx…), d’une bases de données (MySQL, PostgreSQL, MariaDB…), d’un ensemble de fichiers (CSS, Javascript, HTML, images…) et d’un langage (PHP, Python, Ruby, Javascript…) pour produire les pages dynamiquement. Ce pourrait être un blog Wordpress, un site de e-commerce Magento, un wiki de type Mediawiki… pour n’en citer qu’un de chaque genre ! Voilà en tous les cas d’autres pistes à surveiller.

Si vous avez lu le précédent article, vous aurez peut-être retenu qu’il faut tout superviser ! tentons alors d’être exhaustif, au moins au niveau technique, sur les éléments à superviser pour un site web.

Supervision technique

À l’instar du modèle OSI des réseaux en couches, la supervision technique peut être organisée en couches successives pour arriver au plus haut niveau fonctionnel, à savoir l’application, le service à surveiller.

  1. Application comme un blog Wordpress par exemple.
  2. Bases de données comme MySQL, PostgreSQL, MongoDB.
  3. Serveur d’application comme Apache + PHP5.
  4. Système comme Debian ou CentOS.
  5. Réseau
  6. Matériel comme IBM, Dell, HP…
  7. Environnement

Chaque couche a besoin que la couche sous-jacente soit fonctionnelle. Si la couche 1 est fonctionnelle, alors toutes les couches 2 à 7 sont fonctionnelles.

Pour chaque couche, vous pouvez avoir des indicateurs de consommation, de capacité, de disponibilité, de qualité, de quantité, de performance

Environnement

C’est parce que les ordinateurs ne fonctionnent toujours pas correctement dans n’importe quelles conditions de température ou d’humidité qu’il convient de surveiller celles-ci dans la salle où est opéré le ou les serveurs. C’est particulièrement important quand vous savez que les conditions d’hébergement salle de vos serveurs ne sont pas optimales.

Vous pouvez aussi avoir envie de surveiller la consommation électrique de vos serveurs pour pouvoir mettre en parallèle avec la facture d’électricité.

Matériel

Même le virtuel finit tôt ou tard sur du matériel, et dans ce contexte; celui-ci prend de plus en plus d’importance finalement. Un serveur physique qui tombe en panne et c’est de 10 à 100 serveurs virtuels ou plus qui sont impactés.

IPMI est le standard de facto pour la supervision du matériel et est présent sous différentes appelations commerciales chez les principaux constructeurs de serveurs matériel.

Vous pouvez très bien surveiller la vitesse de fonctionnement des ventilateurs, l’état des CPU, des cartes réseaux, des disques durs, des barettes mémoire…

Réseau

L’ensemble des données envoyées et reçues par l’ensemble des cartes réseaux reliés au serveur.

Pour chacune des cartes réseaux, cela peut donner:

  • Nombre d’octets transmis/reçus/erreurs.
  • Quantité de données transmises/reçues/erreurs.
  • Répartition par protocole/carte/ip-source-distante.

Certains outils de supervision vont jusqu’à l’analyse des flux réseaux afin d’en tirer des informations pour la sécurité ou l’exploitation.

Système

Le système est la première couche logicielle à surveiller dans la pile applicative.

Il est possible aussi de surveiller certains indicateurs généraux comme :

  • La charge système.
  • L’espace occupés/libre sur les systèmes de fichiers.
  • La répartition de l’occupation mémoire.
  • Nombre total de processus et nombre de zombies.

Chaque processus nécessaire à la réalisation du service proposé par l’application nécessite l’utilisation de CPU, mémoire, fichiers et éventuellement réseau.

Il est donc naturellement nécessaire de superviser ces éléments sur chacun des processus participant à la vie de l’application.

CPU

La charge de la CPU ainsi que la répartition de son utilisation.

Mémoire

Mémoire libre, mémoire pour le cache, mémoire utilisée sont quelques uns des indicateurs possibles.

Fichiers

Il est possible de contrôler l’intégrité des fichiers via checksum, les permissions, leurs chemins d’accès… Ceci peut s’avérer intéressant pour des fichiers de configuration sensibles ou pour des raisons de sécurité.

Bases de données

Quelque soit la marque et le modèle de celle-ci, vous pouvez monitorer les bases de données que vous utilisez. Temps d’exécution des requêtes, utilisation/efficacité du cache, journaliser les requêtes lentes sont des indicateurs qui peuvent aider en toutes situations.

Applicatif

Pour chaque applicatif, vous pouvez reprendre la logique précédente et superviser pour la partie spécifique à l’application :

  • Réseau
  • Processus
  • Mémoire
  • Fichiers

Mais vous pouvez aussi soritr des indicateurs plus intrinsèques à votre application. Par exemple, le nombre de connectés, le nombre de transactions sur une API…

Hyperviseur

C’est la supervision de la couche qui vous permet de supporter sur un serveur physique l’utilisation de machines virtuelles, quelque soit la technologie utilisée (VMware, Xen, KVM, LXC…)

Cette couche est d’autant plus importante qu’elle permet en général de pouvoir récupérer les infos systèmes des serveurs virtuels tournant au dessus de l’hyperviseur. C’est le cas avec VMWare ou Libvirt par exemple.

Contraintes et choix

Vous pouvez très bien ne pas superviser l’ensemble des points indiqués ci-dessus, par choix ou par contraintes. Si vous êtes sur un serveur virtuel, il est par exemple impossible de faire un supervision matériel de celui-ci car vous n’avez pas accès à la couche physique du serveur. Vous avez pourtant besoin de cette couche physique. Veillez à choisir alors un hébergeur qui vous donne des indications sur les couches sous-jacentes à votre serveur virtuel.

Surveillez ce qui incombe de votre responsabilité directe ou indirecte.

Supervision métier, business

La technique n’est pas tout, et il est bien évidemment possible de la même façon de créer des indicateurs métiers, business, commerciaux. Un chemin qui peut vous conduire tout droit vers le syndrome Big Brother.

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Planet Libre : Brèves du Planet Libre - lundi 24, novembre 2014

lundi 24 novembre 2014 à 00:00

[EN] Debian User Forums • View topic - brasero internal error 2856 1739

brasero GNOME astuce


antistress : Ça fait un moment que Brasero me renvoie des erreurs lorsque je tente de graver un CD audio à partir de MP3. Et bien avec cette astuce, ça marche maintenant :)


[EN] Back in stock: a ThinkPenguin router that respects your freedom - fsf.org

pistage libre routeur


antistress :  Un routeur du commerce promu par la FSF, carburant seulement aux logiciels libres (distribution GNU/Linux libreCMC). Le premier au monde, en fait ;)


Scission de Google : le parlement européen invité à se prononcer - Numerama

Google recherche monopole europe institution


antistress : "Dans le cadre d'une motion juridiquement non contraignante en cours d'élaboration, le Parlement européen devrait être amené à se prononcer sur les activités de Google. Ce texte, s'il est adopté, enverrait un signal appelant à la séparation de Google en deux entités distinctes, avec la recherche d'un côté et tout le reste de l'autre."


Les députés ne veulent pas d'une définition positive du domaine public - Next INpact

droit copyright


antistress : "Plus globalement, jusqu’où pouvons-nous aller en termes d’allongement de la durée de protection ? « Nous sommes à 70 ans aujourd’hui. Peut-être que demain, les descendants de Disney nous imposeront via TAFTA et autres accords (internationaux, NDLR) d’aller jusqu’à 100 ans (…) pour rémunérer les arrières arrières petits-enfants. Je ne suis pas d’accord avec ce principe. Il faut revenir aux fondamentaux tels que les avait définis Victor Hugo en 1878, faire en sorte que les auteurs puissent vivre de leurs œuvres et qu’ensuite elles s’élèvent et, non pas tombent, dans le domaine public et que la création française et internationale puisse créer à nouveau sans avoir à négocier un bout de gras avec de soi-disant ayants droit qui n’ont jamais connu l’auteur. » (Isabelle Attard, députée)"


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Romaine Lubrique : Définition positive du domaine public, on va y arriver Mme Attard !

dimanche 23 novembre 2014 à 20:52

On va penser qu'en politique, seule la députée Isabelle Attard trouve grâce à nos yeux (ici, , ou encore ). Mais force est de constater que sur la question spécifique du domaine public, ils ne sont pas légion à porter haut certaines idées et mesures que nous défendons. Idées et mesures que ne partagent malheureusement pas encore ici le reste de l'Assemblée...

Encore une belle occasion de perdue pour définir (enfin) positivement le domaine public dans la loi française et en finir avec ces exceptions (peu légitimes) qui allongent et complexifient d'autant la durée du droit d'auteur.

Ce jeudi 20 novembre à l'Assemblée nationale, Isabelle Attard déposait en effet un certain nombre d'amendements lors de la discussion générale sur l'adaptation du droit de l'Union européenne dans les domaines de la propriété littéraire et artistique.

Nous vous proposons ci-dessous l'extrait de son éloquente intervention en vidéo (nous ne devrions pas le souligner mais nous ne sommes pas peu fiers d'avoir été cités dans son allocution !).

Amendements rejetés, avec cette réponse de Madame la ministre Fleur Pellerin quant à la question de la définition positive du domaine public :

Vous ouvrez là un débat extrêmement intéressant du point de vue philosophique. Néanmoins, mon avis sera défavorable, car votre proposition est susceptible d'avoir des conséquences juridiques extrêmement importantes, qu'il conviendrait de bien évaluer.

Rendez-vous à la prochaine bataille qui pourrait bien être le futur projet de loi Création...

Lire aussi :

Transcription

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de notre chère commission des affaires culturelles, monsieur le rapporteur, chers collègues, je suis très heureuse d'être avec vous ce soir. Le droit d'auteur est un sujet complexe, que nous n'avions malheureusement pas encore eu l'occasion d'évoquer dans cet hémicycle depuis 2012. C'est pourquoi il me paraît nécessaire de revenir aux sources.

Le droit d'auteur, notre rapporteur l'a rappelé, est né après la Révolution française pour protéger les auteurs, non pas des abus du public, comme je l'entends trop souvent, mais des abus des intermédiaires, notamment les éditeurs et les distributeurs. À de nombreuses reprises, cette protection a été étendue et sa durée allongée. Il est pourtant naturel qu'elle finisse par s'éteindre. Le statut naturel d'une œuvre, c'est d'être un bien commun de l'humanité. Homère, Molière, Racine, pour ne citer que quelques auteurs, nous sont familiers justement parce que leur diffusion, leur adaptation, leur représentation, sont totalement libres. Et, tant qu'à citer les classiques, voici quelques mots de Victor Hugo, extraits de son discours d'ouverture du Congrès littéraire international de 1878 : « Le livre, comme livre, appartient à l'auteur, mais comme pensée, il appartient – le mot n'est pas trop vaste – au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l'un des deux droits, le droit de l'écrivain et le droit de l'esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l'écrivain, car l'intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous. »

Chers collègues, je ne réclame pas de sacrifier les droits d'auteur. Nous allons intégrer dans le droit français des dispositions qui prolongent les droits des artistes-interprètes, et le groupe écologiste les votera. Je tiens cependant à vous rappeler l'importance, pour l'intérêt public, de la libre transmission du savoir et de l'art, et donc des œuvres artistiques. Ici, à l'Assemblée nationale, c'est bien l'intérêt public qui doit nous guider avant tout intérêt particulier, même lorsqu'il s'agit du droit de nos auteurs favoris.

J'en profite pour ouvrir une petite parenthèse. Le droit d'auteur est un des moyens de garantir une rémunération aux créateurs, mais c'est loin d'être le seul. Il est de nombreux secteurs où des créateurs gagnent leur vie, parfois très bien, sans qu'aucune protection similaire au droit d'auteur n'existe. Citons les couturiers, dont les créations ne peuvent pas être protégées. Citons les entraîneurs sportifs, notamment ceux de football américain, dont les tactiques alambiquées ne peuvent être protégées. Citons enfin des créateurs chers à nos cœurs, je pense aux cuisiniers. Ils peuvent, au mieux, espérer entrer dans l'histoire de la gastronomie en laissant leur nom à une recette. Ils n'y gagneront pas l'exclusivité de cette recette, et encore moins une rémunération. Il s'agit pourtant indéniablement de créateurs.

Ce soir, je me contenterai de vous proposer des mesures d'équilibre. La première consiste en un respect encore plus scrupuleux de la directive européenne sur les droits d'auteur.

La première des directives qui nous rassemblent aujourd'hui rappelle, dans son premier article, que la durée de protection commune à tous les pays européens est de soixante-dix ans après le décès du dernier des auteurs.

Le droit français comporte cependant deux exceptions qui ont été maintenues lors de la transcription de la directive de 1993. II s'agit des prorogations pour faits de guerre et de celles applicables aux auteurs morts pour la France. Les prorogations de guerre ajoutent quatorze ans et deux cent soixante-douze jours de protection aux œuvres publiées avant la Première Guerre mondiale, et huit ans et cent vingt jours de protection à celles publiées avant la Seconde Guerre mondiale. L'objectif était de dédommager les auteurs pour la non-exploitation de leurs œuvres durant la guerre. Cette première exception complique considérablement les calculs de durée de protection.

La seconde exception, la prorogation des droits des auteurs morts pour la France, ajoute une autre couche de complexité, notamment parce qu'elle se cumule avec les prorogations de guerre.

Ces exceptions sont exclusivement françaises ; j'expliquerai dans quelques instants en quoi cela pose un problème très sérieux.

Ma proposition est de supprimer ces exceptions, qui contreviennent à l'esprit et à la lettre de la directive européenne. À l'esprit, parce que ces exceptions purement françaises contreviennent à la volonté d'harmonisation du droit patrimonial à soixante-dix années post mortem pour tous les pays de l'Union européenne. À la lettre, parce que l'article 1er fixe impérativement cette durée à soixante-dix ans, et ne permet pas d'exception.

J'ai bien entendu que certains ne trouvent pas heureux de toucher à ces exceptions en 2014, année où nous avons célébré le centenaire du début de la Première Guerre mondiale et le soixante-dixième anniversaire du Débarquement. Mais il faut justement se saisir de cette occasion pour supprimer la prorogation de trente ans accordée aux auteurs morts pour la France, afin de ne pas tenir fermé d'un côté ce que l'on met en évidence de l'autre.

Ainsi, les œuvres de Jean Zay, mort pour la France en 1944 n'entreront dans le domaine public qu'en 2045. N'aurait-il pas mieux valu permettre leur large réédition pour honorer la mémoire de leur auteur ? On pourra aussi évoquer Marc Bloch, mort pour la France la même année. N'aurait-il pas été bon que ses œuvres, dont L'Étrange Défaite, entrent dans le domaine public dès 2015 ?

Paradoxalement, la prorogation de trente ans des droits des auteurs morts pour la France nuit aujourd'hui à la diffusion d'auteurs qui font manifestement partie de notre patrimoine culturel commun. L'intégration dans le domaine public n'est pas une déchéance ; elle contribue à la patrimonialisation.

Le cas de Guillaume Apollinaire est édifiant : les droits sur les œuvres de ce poète, mort sans enfants, ont appartenu pendant quatre-vingt-quatorze ans et deux cent soixante-douze jours à Gallimard. En 2013, lors de leur entrée dans le domaine public, Flammarion propose immédiatement une nouvelle édition d'Alcools et de Calligrammes. Et Gallimard riposte en proposant de son côté une édition en Folio pour le centenaire d'Alcools, avec un portrait du poète, des lettres, un lexique et des hommages, ainsi qu'une biographie de référence. On voit bien que l'entrée dans le domaine public n'a fait que stimuler l'activité éditoriale et permis une plus large diffusion des œuvres.

En outre, la suppression de la prorogation de trente ans des droits des auteurs morts pour la France aura des effets positifs sur l'économie culturelle. L'entrée dans le domaine public en 2011 des œuvres de Louis Pergaud a ainsi permis de nombreuses rééditions de La Guerre des boutons, son adaptation en bande dessinée et au cinéma, dans deux films, la même année.

En outre, cette disposition légale ne vaut que pour les utilisations en France. Cela entraîne une situation ubuesque, puisque l'œuvre entre dans le domaine public soixante-dix ans après la mort de l'auteur partout dans le monde, sauf en France !

Des célébrations sont déjà prévues en 2015 pour l'entrée dans le domaine public en Belgique du Petit Prince, d'Antoine de Saint-Exupéry. Il ne sera pas possible de faire de même en France, dans la patrie même de l'auteur ! Des œuvres dérivées, composites, honoreront la mémoire d'un Français exceptionnel et seront visibles dans le monde entier, sauf chez nous.

Bien sûr, les créateurs pourront négocier avec les ayants droit l'autorisation de présenter leur œuvre en France. Mais combien le feront ? Combien renonceront devant les montants exigés ? Combien reculeront simplement devant l'obstacle et se demanderont comment nous avons pu laisser passer une telle différence de traitement ? Enfin, combien présenteront leur œuvre en France, seront condamnés devant les tribunaux français pour violation du droit d'auteur, et feront à leur tour condamner la France devant la Cour de justice européenne pour violation du droit communautaire ? Christophe Prémat nous rappelait en commission le nombre de procédures en infraction déjà en cours. Voulons-nous vraiment en ajouter d'autres, en laissant de telles dispositions dans le droit français ?

Enfin, le fait que ces œuvres entrent plus tard dans le domaine public contrarie les usages pédagogiques et de recherche. En raison des complexités liées à l'application de l'exception pédagogique, les contenus du domaine public présentent un grand intérêt pour l'enseignement. Je me souviens encore du plaisir que j'ai eu à jouer Carmen, de Georges Bizet, au collège. L'usage libre de cette œuvre du domaine public m'a permis d'adapter cette pièce comme je l'entendais, sans devoir négocier une autorisation ou une compensation aux ayants droit.

La deuxième des mesures d'équilibre que je vous proposerai consiste à mieux définir le mécanisme d'indemnisation, lorsque l'auteur ou l'ayant droit d'une œuvre orpheline réapparaît. Nous en reparlerons dans le débat qui va suivre.

La troisième mesure d'équilibre consiste à introduire une définition positive du domaine public dans notre droit. Aujourd'hui, le domaine public n'est défini qu'en creux, par épuisement des durées de protection accordées par notre code de la propriété intellectuelle, ce qui affaiblit notre bien commun. Ainsi, des descendants d'Arthur Conan Doyle tentent de maintenir leurs droits sur Sherlock Holmes. Ils prétendent détenir une marque « Sherlock Holmes » qui interdirait toute utilisation du personnage sans compensation financière.

Vous aurez remarqué que ma proposition de définition positive ne retire rien aux auteurs ; elle viendra au contraire les protéger. En définissant positivement le domaine public, nous garantirons la sécurité juridique, donc la tranquillité d'esprit, à des créateurs qui utilisent le domaine public comme matériel de départ de leurs œuvres.

Quelques exemples : Alexandre Astier et les Monty Python ont amplement puisé dans la légende arthurienne ; la série américaine Sons of Anarchy tire son intrigue de Hamlet, de William Shakespeare ; enfin, la comédie musicale la plus jouée au monde est une adaptation des Misérables, qui remonte à 1980 en France et à 1985 au Royaume-Uni.

Le domaine public est une source inépuisable de créations majeures ; il est plus que temps de le reconnaître dans notre droit. Pour terminer, je citerai Alexis Kauffmann et Véronique Boukali : « Bibliothèques, musées, historiens, archivistes, enseignants s'appuient sur le domaine public pour recueillir, conserver et valoriser les œuvres du passé. N'importe qui peut librement restaurer et numériser les œuvres dans le domaine public. Le manque de définition positive du domaine public peut avoir un impact négatif sur la préservation du patrimoine culturel, dès lors que les bibliothèques ne peuvent pas numériser certaines de leurs ressources et que les musées ne peuvent pas publier certains de leurs archives, documents, photographies ou vidéos. »

Le groupe écologiste votera les dispositions du présent projet de loi. J'espère, chers collègues, que vous serez sensibles à nos propositions pour le rendre encore meilleur, et servir les créateurs actuels qui font la richesse et la réputation de notre pays, dans le monde entier.

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