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Cyrille BORNE : Billet invité : Distributions, ligne de commande et élitisme.

lundi 8 juillet 2013 à 10:00

Il s’agit d’un billet de cpalui, un blogueur fou qui tente de pulvériser le record de commentaires sous des tas de pseudo différents. Comme vous le savez la maison ne s’arrête pas à ce genre de détails.

1. La meilleure distribution Linux.

Nous savons que les débats sur les choix d’une distribution Linux sont nombreux, polémiques, et au final stériles. C’est à chaque fois un champ de bataille qui finit par la déconfiture des différents bataillons. Chacun reste attaché à sa solution propre et le prosélytisme fourbit ses armes avant le prochain combat. Si les discussions sont aussi passionnées, c’est qu’il y a erreur sur le choix, je veux dire sur les conditions qui amènent à ce choix. Celui-ci est passionné alors qu’il devrait être rationnel, éclairé et explicable. Si les débats scientifiques ou philosophiques deviennent passionnés, c’est qu’ils ne sont pas menés par des professionnels de la science ou de la philosophie. Donc tentons de rationaliser froidement et objectivement. Mon discours cible le PC maison, le débat sur les solutions en entreprise étant motivé par des contraintes d’une tout autre nature.
Soit deux groupes de distribution Linux A et B, qu’on peut présenter de cette manière (plusieurs présentations sont possibles selon l’angle adopté, mais il faut se limiter) :
- groupe A : distributions présentées comme "faciles", adaptées aux novices Linux ou aux utilisateurs qui recherchent avant tout efficacité et stabilité, sans passer trop de temps sur l’entretien et l’administration;
-groupe B : distributions présentées comme "difficiles", avec une installation en mode texte, un recours à la ligne de commande privilégiée par rapport à des outils graphiques (par exemple Apt plutôt que Synaptic, un outil en ligne de commande et un outil graphique, tous deux fonctionnant bien), un temps d’entretien et d’administration plus élevé que dans le groupe A.
Dans cette présentation qui se veut objective et dépassionnée, on remarque tout de suite un problème, à savoir qu’il faudrait ajouter une distinction entre les distributions et les utilisateurs. Rien n’empêche un utilisateur du groupe B de choisir une distribution du groupe A afin de pratiquer la ligne de commande et de compiler tout ce qui bouge. Par contre il semble plus difficile, mais pas impossible, à un utilisateur du groupe A de passer dans le groupe B, puisque cet utilisateur a choisi
le groupe A pour son ergonomie. Mais on peut aussi supposer que les utilisateurs du deuxième groupe sont d’abord passés par le premier, puis ont choisi a posteriori de changer de cap. Ceci dit pour signaler que le choix rationnel d’une distribution dépend aussi beaucoup du sujet qui fait tel ou tel choix, à partir de ses besoins, son expérience, sa volonté, sa curiosité, sa disponibilité, etc., tous déterminants qui influencent grandement le choix, qui pourtant devrait être objectivement défini.
Donc la discussion sur le choix ou l’évaluation rationnels d’une distribution est terminée, puisque le débat est mal posé, c’est un faux problème, et comme l’a très bien exposé Bergson, tous les faux problèmes ne peuvent trouver de solution valide. Quand un scientifique fait une expérience sur un objet, quel qu’il soit, l’observateur ne doit pas tenir compte de ses propres besoins, de sa disponibilité, idéalement tout déterminisme doit être écarté. L’observateur ne doit avoir aucune influence personnelle sur le cours de l’observation, il doit rester neutre, sans aucune passion.
Donc on ne peut pas dire que telle ou telle distribution est meilleure ou pire qu’une autre, mais qu’elle est mieux adaptée à telle ou telle personne, tel ou tel usage défini subjectivement, et uniquement à un moment donné. Ce genre de débat est dit aporétique, c’est-à-dire qu’il a été mal posé et, partant de là, ne pouvait déboucher que sur une impasse, impasse dans laquelle tout le monde s’engouffre comme dans un piège. Cela veut-il dire que toutes les distributions se valent et qu’aucune hiérarchie n’est possible? Non. Cela signifie qu’il faudrait établir des critères strictement définis pour établir une comparaison un tant soit peu crédible. Et je pense qu’on arriverait à une nouvelle impasse, puisqu’il est impossible de comparer des pommes et des poires, d’autant plus si le panel d’observateurs se divise entre ceux qui préfèrent les pommes et ceux qui préfèrent les poires.

2. La ligne de commande.

Selon Wikipédia «une interface en ligne de commande (couramment abrégé CLI en anglais) est une interface homme-machine dans laquelle la communication entre l’utilisateur et l’ordinateur s’effectue en mode texte : l’utilisateur tape une ligne de commande, c’est-à-dire du texte au clavier pour demander à l’ordinateur d’effectuer une opération; l’ordinateur affiche du texte correspondant au résultat de l’exécution des commandes tapées ou à des questions qu’un logiciel pose à l’utilisateur.» La souris est aussi une interface homme-machine, mais en mode graphique, beaucoup moins fatigante que le clavier puisqu’un seul doigt est monopolisé, ce qui est largement suffisant pour prouver la supériorité de l’une sur l’autre. La CLI c’est mal, c’est élitiste, c’est vieux et inutile. D’ailleurs c’est pour ça qu’il n’y en a pas sur Windows, ils ont tout compris et ses utilisateurs ne savent même pas ce que c’est, et je ne comprends pas pourquoi cette obsolescence n’a pas été éradiqué par les distributions les plus modernes et les moins élitistes. Quelques images pour vous montrer à quel point le combat des anciens relèvent d’une époque préhistorique qu’on croyait révolue.

Le Bien : couleurs chatoyantes 2013cpalui02.png

2013cpalui03.png

2013cpalui05.png

2013cpalui07.png

Le Mal : texte tout petit en noir et blanc

2013cpalui01.png

2013cpalui04.png

2013cpalui06.png

2013cpalui08.png

3. L’élitisme.

Dans les débats, certains s’agitent en brandissant un terme qui semble faire polémique : élitisme.
Pour Wikipédia, «l’élitisme est une attitude qui consiste à favoriser l’accession des personnes jugées comme étant les meilleures et qui tend à dévaloriser le reste de la population (…) En matière éducative, l’élitisme pousse à une sélection intense des candidats, réfute l’argument selon lequel on pourrait réussir sans avoir obtenu de très hauts diplômes, et nie reposer sur un déterminisme social : selon ses tenants, si une personne est véritablement douée, elle parviendra à entrer dans l’élite, indépendamment de ses possibilités réelles, dans le cas contraire, c’est qu’elle manquait des qualités requises.»
L’élitisme est une notion péjorative, qui s’oppose à "démocratisation", qui évoque l’idée de diffusion en direction du plus grand nombre. Dans notre discussion, le groupe A représente la démocratisation de Linux, c’est-à-dire un outil informatique dont l’un des critères est un haut niveau d’accessibilité obtenu par sa facilité d’utilisation . Par exemple, dans ce cadre-là, Windows est un OS facile et accessible à tous, et d’ailleurs les partisans de Windows fuient Linux parce qu’il est réservé à « ceux qui s’y connaissent en informatique », donc réservé à une élite. Mais, paradoxalement, au sein des Linuxiens, la même fracture réapparaît. Les partisans du groupe B sont accusés par ceux du groupe A d’élitisme, puisque ces derniers choisissent des solutions présentées comme difficiles, opaques et seulement accessibles à une minorité, une élite.
Élitisme vient d’élite, ce dernier terme ayant connu plusieurs acceptions, de la plus grande excellence (Athènes et Rome par exemple) jusqu’au plus grand mépris dans notre période actuelle. Pour le sens des mots, je fais confiance aux Grecs et aux Romains plutôt qu’aux présentateurs de la TV ou autres journalistes du Figaro. Puisque mon Petit Robert (avec interface papier) me dit que le terme "élitisme" est apparu en 1967 dans ce journal. Je ne lis pas ce quotidien financé et lu par l’élite économique et politique de droite, ce mot n’appartient donc pas à mon vocabulaire. Il nous reste donc l’élite. Dont, à mon grand regret, et pour que les choses soient claires, je ne fais pas partie. Et ici je ne fais pas référence à l’élite économique ou politique. Je m’intéresse à ceux qui ont envie de faire plus, de progresser, de devenir meilleurs. Pas meilleurs dans l’absolu, pas les meilleurs, mais meilleurs qu’avant, dans un ou deux domaines. Par exemple ceux qui, pardonnez-les, souhaitent passer du groupe A au groupe B. Pour illustrer, de passer d’Ubuntu/Mint/Manjaro à FreeBSD /Arch/Gentoo. Donc le groupe B est composé de transfuges ayant quitté et trahi le groupe A : «Le monstre a trahi la cause démocratique, il est passé du côté obscur, il a rejoint les troupes de Dark Vadorux, le félon de la LDCN&B (Ligne de Commande Noire & Blanche), c’est un élitiste qui doit être conchié et banni du FDP (Forum Démocratique et Participatif).» Installer une distribution du groupe B demande des efforts et du temps, notamment pour lire une documentation dans une langue étrangère. Effort, lecture, temps = élitisme. J’ai des craintes pour les nouvelles génération qui doivent évoluer dans ce nouveau système d’apprentissage : la grammaire et les maths c’est dur, l’école ça prend trop de temps, et l’ effort c’est de l’élitisme. Le discours anti-élitiste a eu lieu plusieurs fois dans l’histoire récente, mais je ne vais pas vous faire un cours d’histoire, ça nous demanderait de faire des efforts en pure perte de temps, alors qu’il vaut mieux consacrer celui-ci à des choses plus faciles et plus agréables.
Ceux qui honnissent ces valeurs ont adopté un antidote à l’élitisme, qu’on peut appeler le cancrisme. Ils en ont le droit, d’ailleurs ils ont tous les droits, puisque les cancristes sont les nouveau guides qui règnent dans tous les mass medias (médias de masse, internet, tv, radios). Je les prie seulement d’avoir l’amabilité de ne pas imposer leurs règles à ceux qui ont fait un autre choix que le leur et qui n’ont pas le même pouvoir de nuisance, du fait qu’ils sont minoritaires et en voie d’extinction. Alors, en attendant les autodafés, ils sont priés de ne pas blâmer les rares étudiants, feignants et autres chômeurs qui ont choisi de perdre leur temps avec Shakespeare, Proust, Godard, Bach, et … la ligne de commande.

Vos choix vous engagent, et votre absence de choix vous engage encore plus, mais elle ne doit pas engager ceux qui ont choisi de choisir. Quand Beckett dit qu’il faut réessayer pour rater encore, pour rater mieux, d’autre préconisent de ne pas essayer, c’est le meilleur moyen de ne jamais rien rater.

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Jeoffrey Bauvin : Mise à jour Squeeze vers Wheezy : MySQL DotDeb

lundi 8 juillet 2013 à 09:25

Allez, le petit article du mois.. Enfin, devrais-je dire le tip ? Sûrement, ce sera un article assez court :

Ce week-end, j'ai voulu mettre à jour mon serveur sous Squeeze en Wheezy, la dernière version stable de Debian.

Hop, on modifie le sources.list, on remplace squeeze par wheezy, et on lance nos commandes magiques :

apt-get update
apt-get ugprade
apt-get dist-upgrade

Mais l'upgrade renvoie cette erreur :

Souhaitez-vous continuer [O/n] ? O
(Lecture de la base de données... 23335 fichiers et répertoires déjà installés.)
Préparation du remplacement de mysql-client-5.5 5.5.31-1~dotdeb.0 (en utilisant .../mysql-client-5.5_5.5.31+dfsg-0+wheezy1_amd64.deb) ...
Dépaquetage de la mise à jour de mysql-client-5.5 ...
dpkg : erreur de traitement de /var/cache/apt/archives/mysql-client-5.5_5.5.31+dfsg-0+wheezy1_amd64.deb (--unpack) :
 tentative de remplacement de « /usr/bin/mysqlcheck », qui appartient aussi au paquet mysql-client-core-5.5 5.5.31-1~dotdeb.0
configured to not write apport reports
                                      dpkg-deb: sous-processus coller tué par le signal (Relais brisé (pipe))
Des erreurs ont été rencontrées pendant l'exécution :
 /var/cache/apt/archives/mysql-client-5.5_5.5.31+dfsg-0+wheezy1_amd64.deb
E: Sub-process /usr/bin/dpkg returned an error code (1)

On dirait que mon serveur essaye d'écraser le paquet mysql-client-5.5 de Dotdeb par celui de Wheezy...

Une solution qui marche serait de virer totalement MySQL et de le réinstaller... Mouais, bof.

Je préfère cette solution :

apt-get -f install -o Dpkg::Options::=”–force-overwrite”
apt-get remove mysql-client-core-5.5
apt-get dist-upgrade

Et là ça marche, MySQL est bien mis à jour par celui de Dotdeb.

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Cyrille BORNE : Billet invité : Distributions, ligne de commande et élitisme.

lundi 8 juillet 2013 à 08:00

Il s'agit d'un billet de cpalui, un blogueur fou qui tente de pulvériser le record de commentaires sous des tas de pseudo différents. Comme vous le savez la maison ne s'arrête pas à ce genre de détails.

1. La meilleure distribution Linux.

Nous savons que les débats sur les choix d'une distribution Linux sont nombreux, polémiques, et au final stériles. C'est à chaque fois un champ de bataille qui finit par la déconfiture des différents bataillons. Chacun reste attaché à sa solution propre et le prosélytisme fourbit ses armes avant le prochain combat. Si les discussions sont aussi passionnées, c'est qu'il y a erreur sur le choix, je veux dire sur les conditions qui amènent à ce choix. Celui-ci est passionné alors qu'il devrait être rationnel, éclairé et explicable. Si les débats scientifiques ou philosophiques deviennent passionnés, c'est qu'ils ne sont pas menés par des professionnels de la science ou de la philosophie. Donc tentons de rationaliser froidement et objectivement. Mon discours cible le PC maison, le débat sur les solutions en entreprise étant motivé par des contraintes d'une tout autre nature.
Soit deux groupes de distribution Linux A et B, qu'on peut présenter de cette manière (plusieurs présentations sont possibles selon l'angle adopté, mais il faut se limiter) :
- groupe A : distributions présentées comme "faciles", adaptées aux novices Linux ou aux utilisateurs qui recherchent avant tout efficacité et stabilité, sans passer trop de temps sur l'entretien et l'administration;
-groupe B : distributions présentées comme "difficiles", avec une installation en mode texte, un recours à la ligne de commande privilégiée par rapport à des outils graphiques (par exemple Apt plutôt que Synaptic, un outil en ligne de commande et un outil graphique, tous deux fonctionnant bien), un temps d'entretien et d'administration plus élevé que dans le groupe A.
Dans cette présentation qui se veut objective et dépassionnée, on remarque tout de suite un problème, à savoir qu'il faudrait ajouter une distinction entre les distributions et les utilisateurs. Rien n’empêche un utilisateur du groupe B de choisir une distribution du groupe A afin de pratiquer la ligne de commande et de compiler tout ce qui bouge. Par contre il semble plus difficile, mais pas impossible, à un utilisateur du groupe A de passer dans le groupe B, puisque cet utilisateur a choisi
le groupe A pour son ergonomie. Mais on peut aussi supposer que les utilisateurs du deuxième groupe sont d'abord passés par le premier, puis ont choisi a posteriori de changer de cap. Ceci dit pour signaler que le choix rationnel d'une distribution dépend aussi beaucoup du sujet qui fait tel ou tel choix, à partir de ses besoins, son expérience, sa volonté, sa curiosité, sa disponibilité, etc., tous déterminants qui influencent grandement le choix, qui pourtant devrait être objectivement défini.
Donc la discussion sur le choix ou l'évaluation rationnels d'une distribution est terminée, puisque le débat est mal posé, c'est un faux problème, et comme l'a très bien exposé Bergson, tous les faux problèmes ne peuvent trouver de solution valide. Quand un scientifique fait une expérience sur un objet, quel qu'il soit, l'observateur ne doit pas tenir compte de ses propres besoins, de sa disponibilité, idéalement tout déterminisme doit être écarté. L'observateur ne doit avoir aucune influence personnelle sur le cours de l'observation, il doit rester neutre, sans aucune passion.
Donc on ne peut pas dire que telle ou telle distribution est meilleure ou pire qu'une autre, mais qu'elle est mieux adaptée à telle ou telle personne, tel ou tel usage défini subjectivement, et uniquement à un moment donné. Ce genre de débat est dit aporétique, c'est-à-dire qu'il a été mal posé et, partant de là, ne pouvait déboucher que sur une impasse, impasse dans laquelle tout le monde s'engouffre comme dans un piège. Cela veut-il dire que toutes les distributions se valent et qu'aucune hiérarchie n'est possible? Non. Cela signifie qu'il faudrait établir des critères strictement définis pour établir une comparaison un tant soit peu crédible. Et je pense qu'on arriverait à une nouvelle impasse, puisqu'il est impossible de comparer des pommes et des poires, d'autant plus si le panel d'observateurs se divise entre ceux qui préfèrent les pommes et ceux qui préfèrent les poires.

2. La ligne de commande.

Selon Wikipédia «une interface en ligne de commande (couramment abrégé CLI en anglais) est une interface homme-machine dans laquelle la communication entre l'utilisateur et l'ordinateur s'effectue en mode texte : l'utilisateur tape une ligne de commande, c'est-à-dire du texte au clavier pour demander à l'ordinateur d'effectuer une opération; l'ordinateur affiche du texte correspondant au résultat de l'exécution des commandes tapées ou à des questions qu'un logiciel pose à l'utilisateur.» La souris est aussi une interface homme-machine, mais en mode graphique, beaucoup moins fatigante que le clavier puisqu'un seul doigt est monopolisé, ce qui est largement suffisant pour prouver la supériorité de l'une sur l'autre. La CLI c'est mal, c'est élitiste, c'est vieux et inutile. D'ailleurs c'est pour ça qu'il n'y en a pas sur Windows, ils ont tout compris et ses utilisateurs ne savent même pas ce que c'est, et je ne comprends pas pourquoi cette obsolescence n'a pas été éradiqué par les distributions les plus modernes et les moins élitistes. Quelques images pour vous montrer à quel point le combat des anciens relèvent d'une époque préhistorique qu'on croyait révolue.

Le Bien : couleurs chatoyantes 2013cpalui02.png

2013cpalui03.png

2013cpalui05.png

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Le Mal : texte tout petit en noir et blanc

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2013cpalui04.png

2013cpalui06.png

2013cpalui08.png

3. L'élitisme.

Dans les débats, certains s'agitent en brandissant un terme qui semble faire polémique : élitisme.
Pour Wikipédia, «l'élitisme est une attitude qui consiste à favoriser l'accession des personnes jugées comme étant les meilleures et qui tend à dévaloriser le reste de la population (...) En matière éducative, l'élitisme pousse à une sélection intense des candidats, réfute l'argument selon lequel on pourrait réussir sans avoir obtenu de très hauts diplômes, et nie reposer sur un déterminisme social : selon ses tenants, si une personne est véritablement douée, elle parviendra à entrer dans l'élite, indépendamment de ses possibilités réelles, dans le cas contraire, c'est qu'elle manquait des qualités requises.»
L'élitisme est une notion péjorative, qui s'oppose à "démocratisation", qui évoque l'idée de diffusion en direction du plus grand nombre. Dans notre discussion, le groupe A représente la démocratisation de Linux, c'est-à-dire un outil informatique dont l'un des critères est un haut niveau d'accessibilité obtenu par sa facilité d'utilisation . Par exemple, dans ce cadre-là, Windows est un OS facile et accessible à tous, et d'ailleurs les partisans de Windows fuient Linux parce qu'il est réservé à « ceux qui s'y connaissent en informatique », donc réservé à une élite. Mais, paradoxalement, au sein des Linuxiens, la même fracture réapparaît. Les partisans du groupe B sont accusés par ceux du groupe A d'élitisme, puisque ces derniers choisissent des solutions présentées comme difficiles, opaques et seulement accessibles à une minorité, une élite.
Élitisme vient d'élite, ce dernier terme ayant connu plusieurs acceptions, de la plus grande excellence (Athènes et Rome par exemple) jusqu'au plus grand mépris dans notre période actuelle. Pour le sens des mots, je fais confiance aux Grecs et aux Romains plutôt qu'aux présentateurs de la TV ou autres journalistes du Figaro. Puisque mon Petit Robert (avec interface papier) me dit que le terme "élitisme" est apparu en 1967 dans ce journal. Je ne lis pas ce quotidien financé et lu par l'élite économique et politique de droite, ce mot n'appartient donc pas à mon vocabulaire. Il nous reste donc l'élite. Dont, à mon grand regret, et pour que les choses soient claires, je ne fais pas partie. Et ici je ne fais pas référence à l'élite économique ou politique. Je m'intéresse à ceux qui ont envie de faire plus, de progresser, de devenir meilleurs. Pas meilleurs dans l'absolu, pas les meilleurs, mais meilleurs qu'avant, dans un ou deux domaines. Par exemple ceux qui, pardonnez-les, souhaitent passer du groupe A au groupe B. Pour illustrer, de passer d'Ubuntu/Mint/Manjaro à FreeBSD /Arch/Gentoo. Donc le groupe B est composé de transfuges ayant quitté et trahi le groupe A : «Le monstre a trahi la cause démocratique, il est passé du côté obscur, il a rejoint les troupes de Dark Vadorux, le félon de la LDCN&B (Ligne de Commande Noire & Blanche), c'est un élitiste qui doit être conchié et banni du FDP (Forum Démocratique et Participatif).» Installer une distribution du groupe B demande des efforts et du temps, notamment pour lire une documentation dans une langue étrangère. Effort, lecture, temps = élitisme. J'ai des craintes pour les nouvelles génération qui doivent évoluer dans ce nouveau système d'apprentissage : la grammaire et les maths c'est dur, l'école ça prend trop de temps, et l' effort c'est de l'élitisme. Le discours anti-élitiste a eu lieu plusieurs fois dans l'histoire récente, mais je ne vais pas vous faire un cours d'histoire, ça nous demanderait de faire des efforts en pure perte de temps, alors qu'il vaut mieux consacrer celui-ci à des choses plus faciles et plus agréables.
Ceux qui honnissent ces valeurs ont adopté un antidote à l'élitisme, qu'on peut appeler le cancrisme. Ils en ont le droit, d'ailleurs ils ont tous les droits, puisque les cancristes sont les nouveau guides qui règnent dans tous les mass medias (médias de masse, internet, tv, radios). Je les prie seulement d'avoir l'amabilité de ne pas imposer leurs règles à ceux qui ont fait un autre choix que le leur et qui n'ont pas le même pouvoir de nuisance, du fait qu'ils sont minoritaires et en voie d'extinction. Alors, en attendant les autodafés, ils sont priés de ne pas blâmer les rares étudiants, feignants et autres chômeurs qui ont choisi de perdre leur temps avec Shakespeare, Proust, Godard, Bach, et ... la ligne de commande.

Vos choix vous engagent, et votre absence de choix vous engage encore plus, mais elle ne doit pas engager ceux qui ont choisi de choisir. Quand Beckett dit qu'il faut réessayer pour rater encore, pour rater mieux, d'autre préconisent de ne pas essayer, c'est le meilleur moyen de ne jamais rien rater.

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Noireaude : Utiliser la commande « agedu » pour faire un peu de ménage sur votre disque dur

lundi 8 juillet 2013 à 07:30

agedu-1
Nous avons beau dire beau faire,  le temps fait son œuvre et notre HD embarque de plus en plus de fichiers au fil du temps, dont certains tombent aux oubliettes et finissent par prendre de la place pour rien. Ce n’est pas un problème quand le nombre de répertoires est peu important mais souvent, ils sont comme les fichiers et ont tendance à se multiplier eux aussi (d’autant plus quand il y a plusieurs utilisateurs sur une machine).

Si vous voulez identifier les fichiers anciens qui peuvent potentiellement être effacés sur votre disque dur, vous avez plusieurs solutions qui peuvent vous aider à le faire, sans devoir errer comme une âme en peine dans les méandres de vos nombreux répertoires. Il y a pas mal de GUI pour faire ça, mais le but du jeu étant quand même de vous fournir de temps en temps quelques petits billets tournant autour du terminal afin que vous puissiez progresser (et par la même occasion moi aussi), nous allons nous arrêter sur une solution faisant intervenir la ligne de commande.

Nous pourrions utiliser les commandes « df » ou « du », mais elles sont un peu austères et ne conviendront peut-être pas aux utilisateurs non habitués à la ligne de commande. Nous allons donc nous arrêter sur la commande « agedu », qui si elle s’utilise aussi en partie en ligne de commande, va quand même vous fournir une interface graphique pour la navigation et l’analyse des informations, via votre navigateur Web.

Elle est très sympa pour ceux qui ont envie de s’initier à la ligne de commande en ayant quand même un support visuel et de plus, elle s’avère très facile à utiliser.

Installation :

La première étape va bien entendu consister à installer agedu, ce qui peut se faire facilement à l’aide des commandes suivantes.

Installation sur Debian, Ubuntu et dérivés :

sudo apt-get install agedu

Installation sur Fedora :

yum install agedu -y

Installation sur CentOS/RHEL :

rpm -ivh http://dl.fedoraproject.org/pub/epel/6/i386/epel-release-6-8.noarch.rpm

Et enfin, agedu est disponible sur Archlinux via AUR.

Configuration :

La configuration de agedu va tout d’abord consister à demander à ce dernier de scanner le répertoire de son choix, afin de lister (d’indexer) l’ensemble des fichiers qu’il contient et en gros, de créer une arborescence (voir image ci-dessus). Le tout sera ensuite contenu dans un fichier nommé agedu.dat.

Pour se faire il suffit d’ouvrir un terminal et d’entrer la commande suivante :

agedu -s /home/user/

ou :

agedu -s / (pour une indexation complète)

NB : Pour les captures j’ai indiqué /home/ pour la création du fichier .dat. Si vous voulez cibler un utilisateur particulier comme sur la première commande ci-dessus,  » user » est bien entendu à remplacer par votre « nom d’utilisateur » (ou celui d’un autre utilisateur).

Si tout c’est bien passé vous devriez voir apparaitre le fichier .dat dans votre /home et les infos concernant le nombre d’entrées indexées .

agedu-2

La prochaine étape va être d’y accéder et d’en configurer l’accès dans le cas où vous ne seriez pas les seuls à travailler sur votre machine. Pour un accès simple et rapide l’option -w est largement suffisante.

agedu -w

Comme vous pouvez le constater (à droite sur l’image ci-dessous), une url et un port vous sont indiqués. Il ne vous reste plus qu’à y accéder en effectuant un copier/coller de cette adresse dans le champ d’url de votre navigateur, sans oublier le port (ici :42744) . Une fois que c’est fait vous pouvez voir apparaître les informations dans celui-ci (à gauche sur l’image).

Vous pourrez dès lors commencer à naviguer dans l’arborescence du fichier à l’aide des liens situés à droite des barres de couleurs, afin d’identifier les fichiers susceptibles d’être supprimés. Pour vous donner un coup de main dans cette tâche vous pouvez vous baser sur la couleur et la taille des barres, sachant que :

- agedu indexe les fichiers et leur attribue une couleur en fonctions de la date du dernier accès. Plus la barre tire vers le rouge plus le dernier accès est ancien.

- agedu attribue également des barres de différentes tailles, symbolisant le poids de votre fichier. En gros plus la barre est longue, plus votre fichier et volumineux.

Dernier points intéressant, l’échelle de temps et de taille vont s’adapter au grès des indexations et évoluer dans le temps. Ici vous pouvez voir sur la capture que mon système a été installé il y a 3 semaines, car l’échelle de temps va de « 3 weeks » à « Now ». Si la taille de vos fichier varie, il en sera de même et la taille de la barre évoluera en conséquence.

NB : Les échelles de temps et de tailles sont relatives et spécifiques à chaque répertoires, en fonction de leur date de création, des fichiers qu’ils contiennent et de leurs dates d’accès respectives.

agedu-3

Vous avez également la possibilité d’attribuer une adresse et un port spécifique, ce qui peut s’avérer intéressant dans certains cas. Pour se faire rien de plus simple, il vous suffit d’utiliser les arguments suivants :

agedu -w --adress 127.0.01:9000

Il vous faudra ensuite très logiquement entrer cette nouvelle adresse dans votre navigateur, pour accéder à votre arborescence.

agedu-4

Si vous n’êtes pas le seul à utiliser votre machine, il peut être intéressant d’attribuer un mot de passe à agedu afin de pouvoir en limiter l’accès. Pour se faire nous allons utiliser les arguments suivants :

agedu -w --adress 127.0.0.1:9000 --auth basic

Si tout s’est bien passé vous devriez voir apparaître un mot de passe, que vous devrez utiliser lors de votre prochain login.

agedu-5

Entrez donc agedu comme nom d’utilisateur et le mot de passe indiqué par la commande précédente dans les champs requis.

agedu-6

Nous allons en finir avec la configuration en regardant cette capture d’écran un peu plus parlante, où j’ai créé un autre fichier d’index relatif à mon répertoire utilisateur, histoire de vous montrer plus précisément ce que cela donne.

Sympa non ?!!

agedu-7

agedu dispose de bien plus d’options que cela et permet par exemple de paramétrer l’indexation de vos répertoires en incluant/excluant certains fichiers (en fonction de leur extensions). Si vous voulez par exemple cibler ou exclure les fichiers .avi, vous pouvez utiliser ce type de syntaxe :

agedu -s --exclude '*.avi' ou --include '*.avi'

Conclusion :

J’ai vraiment adoré cet outil et je pense que je vais souvent l’utiliser désormais. Je pense aussi que vous avez tout ce qu’il vous faut pour aller plus loin et le découvrir à votre tour, ce qui ne devrait plus vous poser de problème maintenant. N’oubliez pas que vous pouvez à tout moment utiliser l’option –help pour afficher les options de base et la commande « man agedu » pour accéder au manuel.

agedu-8

Vous pouvez également consulter le billet signé Unixmen dont je me suis inspiré pour ce tuto et ce lien en Français, que j’ai dégotté en fouinant un peu pour vous.

Amusez-vous bien et bon ménage :)

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Carl Chenet : Accéder simplement et rapidement au code source d’un paquet Debian : debsources et sources.debian.net

lundi 8 juillet 2013 à 00:01

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Le manque à combler

Il peut être intéressant d’accéder simplement et rapidement au code source d’un paquet Debian et un large public de curieux et de développeurs pourraient y trouver un intérêt :

debian-jessie

Il était bien sûr jusqu’ici possible sur un système Debian de télécharger en local les sources du paquet à l’aide de la commande suivante :

# apt-get source nomdupaquet

Pourtant ce mode de fonctionnement posait plusieurs problèmes. En effet il fallait pour cela faire tourner soi-même un système Debian. Puis télécharger le paquet en question avant de pouvoir l’étudier, ce qui peut poser problème lorsqu’on souhaite agir sur un grand nombre de paquets. Une autre solution peu pratique consistait à naviguer sur le site du projet Debian et à télécharger paquet par paquet, mode opératoire difficilement envisageable pour un grand nombre de paquets.

La réponse

Le nouveau site web sources.debian.net basé sur le programme debsources offre un accès très pratique au code source des paquets de l’archive officielle Debian. L’utilisateur peut rechercher le paquet qu’il souhaite inspecter, identifier la version qui l’intéresse avant de sélectionner et de lire en ligne tel ou tel fichier du paquet. De plus la coloration sytaxique est active lors du visionnage en ligne des fichiers de code source .

debsources

En plus de ces fonctionnalités, sources.debian.net peut être interrogé via une API JSON, permettant d’automatiser les requêtes nécessaires à vos recherches. Il est ainsi assuré à la fois un accès simple aux curieux mais aussi un backend solide pour les développeurs souhaitant réagir plus régulièrement suite à une modification de code source d’un paquet Debian. Bon nombre de fonctionnalités sont d’ors et déjà envisageables.

debsources-package-search

Et vous ? Que pensez-vous de ce nouvel outil proposé par le projet Debian ? Pensez-vous l’utiliser ? Si oui pour répondre à quels besoins ? N’hésitez pas à réagir dans les commentaires de ce billet.


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