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Romaine Lubrique : Rencontre avec le faux conformiste avocat Gilles Vercken

mercredi 4 juin 2014 à 13:48

Gilles Vercken est un juriste reconnu spécialisé en droit de la propriété littéraire et artistique. « Les Bérurier Noir sont devenus des amis, je les ai aidés à récupérer leurs droits lorsqu'ils se sont reformés en 2003 », nous explique-t-il devant un encadré qui avait attiré notre attention (cf photo ci-dessous). Pas courant en effet de voir le groupe phare de la scène punk française des années 1980 figurer en bonne place dans le cossu décor du cabinet d'un grand avocat de la place de Paris.

Nous avions fait sa connaissance à Metz lors d'une table ronde organisée par l'ADAMI évoquant le « domaine public payant ». Entre partisans et opposants, il jouait en quelque sorte le rôle d'arbitre en apportant sa caution, son expertise et pour ainsi dire sa sagesse au débat.

Nous nous étions promis de nous revoir afin d'enrichir notre galerie de portraits et aborder plus en détails ce fameux domaine public que certains voudraient donc voir payant et d'autres surtout pas. Gilles Vercken fait partie de la première catégorie mais sous certaines conditions.

On expose, on explique, on argumente en rappelant entre les lignes que « la loi est en démocratie l'émanation du peuple souverain ». Mais on n'hésite pas non plus, au détour de la conversation, à affirmer que « trop de propriété intellectuelle tue la propriété intellectuelle ».

Qu'on soit ou non d'accord avec lui, une parole claire et éclairante, en apparence plus mesurée mais pas moins intéressante que celle de son confrère Emmanuel Pierrat. Méfiez-vous, vous risquez de venir avec certaines certitudes et repartir avec quelques doutes !

PS : Nous nous excusons pour la piètre qualité technique de l'enregistrement audio. Nous essaierons de faire mieux la prochaine fois !


Entretien avec Gilles Vercken - Présentation

Je suis avocat spécialisé dans la propriété littéraire et artistique.

Avant d'être avocat j'étais juriste d'entreprises, j'ai travaillé notamment à la SACEM pour partir ensuite à la SACD puis dans le groupe Canal+. Je suis devenu avocat en 1995 en participant aux premiers débats sur l'émergence du numérique et en faisant du droit d'auteur et du droit voisin l'une des spécialités du cabinet.


Qu'est-ce que le domaine public ?

Le domaine public est un terme qui est utilisé par la pratique pour désigner l'extinction de la durée des droits patrimoniaux. C'est un raccourci efficace puisqu'il n'est pas mentionné dans le code de la propriété intellectuelle sauf dans deux lois spécifiques sur la prorogation de guerre.

Toute reproduction et représentation d'une œuvre nécessite de demander l'autorisation de l'auteur ou ses ayants droit. Cette autorisation est conférée en contrepartie d'une rémunération. C'est pour cela que les droits patrimoniaux sont aussi appelés les droits pécuniaires.

Ces droits patrimoniaux ont une durée limité dans le temps, 70 ans en principe suivant la mort de l'auteur (en fait le 1er janvier suivant l'année civile de son décès), et à la fin de cette durée on peut reproduire et représenter les œuvres sans avoir à demander autorisation.


Trop longue la durée du droit d'auteur ?

La question de la durée a été posée à l'origine sous un ange personnel et familial. On s'est dit que l'auteur de son vivant devait pouvoir jouir de ses droits d'auteur mais qu'ensuite, à son décès, il était important que sa femme et surtout ses enfants, qui avaient vécu dans la proximité et parfois la contrainte du créateur, puissent continuer à bénéficier d'une protection. Une des causes de l'allongement continue de la durée de cette protection est donc à aller chercher du côté de l'espérance de vie qui s'est considérablement accrue au cours de ce dernier siècle.

Mais il y a aussi aujourd'hui la pression des industries du contenu. Compte tenu du fait que les droit patrimoniaux sont en fait un monopole exclusif, celui qui est titulaire de ce monopole sur le marché peut évincer la concurrence par la nature même de son droit de propriété. Il a donc tout intérêt à maintenir le plus longtemps possible ce monopole.

Pour ce qui me concerne, je pense que ce débat autour de la durée de protection est souvent un combat idéologique voire dogmatique. Il y a un équilibre à trouver entre la liberté d'information et d'accès à la culture et la connaissance et, de l'autre côté, une protection de la propriété mais aussi des industries qui financent la création grâce à une économie de rente. Je suis une société qui fait des films, je puis continuer à en produire parce que je perçois des rémunérations sur mon catalogue passé. Un éditeur est globalement déficitaire mais il peut continuer à sortir des livres parce que sur 10 ouvrages, il y en a 2 qui financent les 8 autres.

Quel est le bon équilibre à trouver ? Mon cœur balance. Dans les âpres débats sur le droit d'auteur, je regrette l'absence d'études économiques, sociologiques... sérieuses et poussées pour mesurer réellement l'impact de telle ou telle mesure envisagée. Si par exemple accorder 20 ans de plus aux enregistrements phonographiques ne favorise qu'une minorité d'acteurs au détriment de la collectivé alors il n'y a pas lieu d'étendre la durée.


Propriété vs liberté

L'équilibre a changé. On a clairement 3 pôles aujourd'hui : les auteurs-créateurs, les investisseurs et puis le public.

Je comprends la position de ceux qui souhaitent libérer davantage les contenus pour qu'il soit accessible à un plus grand nombre. Pour m'informer, il m'arrive d'ailleurs de lire Next INpact par exemple, quand bien même certains collègues me le déconseillent fortement. Mais il faut le faire dans le respect de la position de l'autre. Lorsqu'un certain blog, que je ne citerai pas, évoque l'idée d'un « droit d'auteur nauséabond », les conditions du débat ne sont plus réunies.

Veillons cependant à ne pas perdre du vue que le droit d'auteur à la française a été conçu dès le départ comme intégrant la nécessité de prendre en compte d'autres intérêts, quand bien même ce ne serait pas assez pour certains (la fameuse conception « romantique » qui favoriserait l'auteur) et trop pour d'autres. C'est ce qui explique l'existence d'une extinction de la protection, la présence d'exceptions, le fait qu'on protège la forme et non les idées, etc.

Il convient également de distinguer la finalité sociale et politique de l'outil juridique du monopole exclusif. C'est fort d'accorder à quelqu'un un droit de propriété sur une chose intangible. La première raison, qui est pour moi historique et légitime, c'est effectivement de protéger la personne physique de l'auteur, de lui assurer des flux de rémunération lui permettant de continuer à produire un bien non substituable à un autre qui est la capacité de mettre en forme un imaginaire. Au fond c'est ça le fondement du droit d'auteur, on a tous un imaginaire mais certains ont la capacité de le mettre en forme et de le communiquer aux autres. Et on estime que c'est une production humaine non substituable à une autre.

Quand il s'agit par contre de protéger des investissements, et du coup d'avoir un transfert du droit d'auteur au profit des investisseurs, la légitimité de ce monopole est plus sujette à caution, puisqu'un investissement est égal à un autre investissement en fait. Il est vrai qu'aujourd'hui le droit d'auteur transféré comme arme économique entre les mains des grandes sociétés de l'entertainment leur permet effectivement d'assoir des positions économiques dominantes et de garantir leur marché. Mais là encore il faut éviter d'être manichéen. J'ai travaillé pour de grands groupes de médias mainstream et quand je vois comment ça fonctionne de l'intérieur, j'ai constaté que l'argent ne va simplement aux actionnaires au détriment du public, il sert aussi réellement à faire fonctionner l'entreprise pour fournir de nouveaux produits culturels.


À propos de la numérisation du domaine public

Il paraît que les juristes sont par nature des conformistes. Je rappelle donc qu'en démocratie le législateur est, si j'ai bien compris, l'émanation du peuple souverain. Donc s'il décide de fixer un équilibre, il me semble contraire à l'intérêt général que des mécanismes soient mis en œuvre par des personnes publiques ou privées visant à recréer des barrières là où le législateur les a refusées.

Sur la question concrète de la numérisation des fonds publics, je conçois très bien qu'il y ait un investissement nécessaire pour les numériser. Mais à partir du moment où cela a été financé par nos impôts, j'ai du mal à comprendre comment on peut, par le biais d'accords avec des sociétés privées, re-privatiser ou re-limiter en accordant des exclusivité à tel ou tel sur l'exploitation de ces fonds communs.

Ainsi je trouve choquant et contraire aux missions de service public de l'institution les accords entre telle bibliothèque et Google où moi je numérise et toi tu n'as rien à financer mais du coup j'ai l'exclusivité pendant x années. Idem pour ceux qui recréent une protection par le biais des base de données, procédé qui paraît là aussi injustifié ou en tout cas sujet à discussion.

Après je ferai bien une distinction, qui m'est chère, entre l'exploitation commerciale « pure et dure » et l'exploitation non commerciale. Si quelqu'un investit ou obtient un accord pour investir et qu'en guise de rémunération la seule capacité qu'on a à lui offrir c'est non un financement direct mais le fait qu'il se rattrape sur le marché par une exploitation commerciale, après tout pourquoi pas mais je ne vois au nom de quoi cela empêcherait une utilisation non commerciale et un accès public aux données qui ne sont plus protégées par le droit de la propriété intellectuelle. La difficulté c'est que l'exploitation non commerciale peut parfaitement paralyser l'exploitation commerciale. Si vous avez une donnée qui est librement accessible par tout le monde sans rien payer, il peut alors devenir difficile (mais pas impossible) de la vendre dans le secteur commercial.

Par exemple, dans le cas de la restauration de films, il n'y a pas de nouvelles protections sur les images elles-mêmes puisque le juge considère que ça n'est pas une adaptation mais uniquement un travail technique. Si on ajoute une musique originale et contemporaine à un vieux film muet fraîchement restauré, créant ainsi une nouvelle œuvre commercialisable, rien ne vous empêche théoriquement de prendre uniquement les images en substituant la bande sonore avec par exemple du Bach ou du Mozart (de préférence joué par vous-même sinon il se posera aussi la question des droits voisins de l'interprétation).


Le domaine public payant

Pour ce qui concerne le domaine public payant, j'aime bien rappeler les origines. C'est, il y a bien longtemps, le Bureau Dramatique, c'est-à-dire aujourd'hui la SACD, qui afin de favoriser la création nouvelle a conclu des accords avec les théâtres, et notamment la Comédie-Française, afin de payer la même chose, que l'on monte une œuvre encore protégée ou dans le domaine public. Il s'agissait de soutenir la création en évitant le choix économique du directeur de théâtre vers les œuvres non protégées et donc exemptes de droits d'auteur.

Après il faut bien reconnaître que dans la durée du droit d'auteur, il y a une vraie difficulté liée au fait qu'il advient souvent qu'à un moment donné les œuvres ne soient plus disponibles ou accessibles. Il peut en effet arriver qu'il soit extrêmement difficile de remonter la chaîne des droits et des contrats, et l'on se retrouve partout avec des fonds d'œuvres bloqués par l'impossibilité de retrouver et identifier les ayants droit, les seuls à même d'exploiter ou d'autoriser l'exploitation de l'œuvre.

Avec le domaine public payant, cette demande d'autorisation est levée. Vous pouvez utiliser l'œuvre librement pour en faire ce que vous voulez mais en contrepartie il y a une somme à payer, rémunération qui va à la communauté des auteurs dont j'ai rappelé ci-dessus la spécificité de la création. Il s'agit là, selon moi, d'un bon compromis entre le droit exclusif de l'ayant droit d'une part (qui donc parfois ne peut plus être mis en œuvre parce que blocage) et la liberté totale d'autre part, à la condition, et c'est important, qu'on n'envisage pas le domaine public payant comme un relais de la protection exclusive actuelle mais comme une possibilité d'en diminuer ainsi sa durée.

Donc un domaine public payant arrivant avant la durée actuelle de protection. Reste à déterminer la période de ce domaine public payant. Là aussi il faudrait conduire des études, Cela pourrait être variable voir même perpétuel, cela ne me choquerait pas, en ajoutant un élément important qui est de pouvoir discriminer selon les usages. Si c'est repris dans l'enseignement par exemple, il n'y aurait pas de domaine public payant, c'est dans le domaine public point. Mais je suis favorable à ce que des acteurs majeurs comme Google ou Netflix soient eux soumis à une contribution généralisée au titre de l'utilisation des contenus lorsqu'il reprennent et exploitent des catalogues.

Je préfère parler de droit à rémunération que de domaine public payant. Si aujourd'hui on avait un domaine public payant qui vient juste s'ajouter à l'équilibre actuel dans la loi, je me poserai effectivement la question de la légitimité. Mais le fait de prévoir des poches de liberté plus grandes pour la circulation des contenus avec, en contrepartie, un droit à rémunération qui irriguerait le monde de la création, je trouve que cela peut être un bon outil politique.

La modèle est à rapprocher de celui de la rémunération pour copie privée. On vous prélève en amont une redevance lorsque vous achetez un support d'enregistrement et en contrepartie vous avez le droit de copier les œuvres dans le cadre d'une utilisation privée. En son absence on paierez moins cher nos périphériques mais il faudrait payer à chaque fois que l'on souhaite effectuer une copie.

Après, si on d'accord que ce principe d'un domaine public payant n'est pas une idée saugrenue, il faudrait évidemment évaluer avec discernement les modalités de collecte et de redistribution. Il y aurait un bon équilibre à trouver entre un financement bénéficiant à la création, avec le souci d'une juste répartition des richesses collectées, et le besoin de diffusion, d'accès la culture, de développement de l'activité économique pour créer des services de contenus, etc.

Par exemple, j'ai eu à étudier dans le cadre d'un dossier la tarification de l'IGN. Je ne me souviens plus des chiffres exacts mais, lorsque l'on consulte leurs bases de données géographiques, si c'est en dessous de 1000 requêtes par an, on ne paye rien et si c'est au dessus de 20000 alors ça devient très cher, et comme par hasard c'est Google qui va être concerné par de telles requêtes et non la PME locale.


Le folklore (et les producteurs d'enregistrements sonores)

Le domaine public payant peut également permettre de répondre à des problématiques comme celle du folklore. Il peut être un moyen de reconnaître une rémunération à des collectivité artistiques qui aujourd'hui ne sont pas reconnues par le système.

Le droit d'auteur actuel s'inscrit en effet dans une logique assez individualiste. Il est construit comme un droit de propriété individuelle puisqu'il est attribué à la personne physique qui crée la forme. Or dans certaines sociétés, pour des raisons sociologiques, ethnographiques, etc. le mode de création est collectif.

Si par exemple des stars américaines reprennent de standards de la musique d'une tribu amazonienne et font de l'argent avec, il n'est pas forcément illégitime de se dire qu'un flux de rémunération devrait aussi aller à la tribu en question quand bien même personne ne soit individuellement titulaire des droits de cette musique au sein de la tribu. Le domaine public payant proposerait ici de verser une rémunération, qui irait dans une caisse d'artistes amazoniens, à chaque fois que vous reprenez des éléments de son folklore.

Et puisque la musique et le folklore sont évoquées, il y a aussi le cas où un producteur enregistre et publie pour la première fois une chanson traditionnelle ou populaire et s'en approprie le droit d'exploitation exclusif. J'ai du mal à comprendre qu'un producteur puisse avoir ici un tel droit opposable à tous.

Plus généralement je m'interroge depuis les origines sur la raison pour laquelle les producteurs de phonogramme ont un droit voisin. Ils ont certes investi sur le fait de fixer pour la première fois une séquence de son. Est-ce un acte suffisamment fort, non substituable, comportant un risque spécifique... qui justifie qu'ils aient un monopole exclusif sur la fixation de leur séquence de son ? On va me rétorquer que l'investissement sur tel ou tel artiste comporte bien une part de risque. D'accord mais l'argument reste le même dans d'autres secteurs où je n'ai pas de droit exclusif : si j'investis dans un modèle d'éolienne, je ne sais pas si ça va marcher (je peux avoir un brevet mais c'est une autre problématique).

Trop de droit de la propriété intellectuelle tue le droit de la propriété intellectuelle et je ne pense pas qu'ici on repose sur une assise légitime forte. Je regrette d'ailleurs que dans les débats publics sur le droit d'auteur, ces producteurs (Universal, le SNEP...) prennent autant de place alors qu'ils ne représentent qu'une catégorie de l'industrie culturelle. Il est dit alors aussi qu'ils représentent également les artistes mais ça n'est pas forcément vrai quand on constate les problèmes actuels entre producteurs et artistes qui a d'ailleurs récemment nécessité une intervention de l'État.

Pour le coup, je suis à fond pour la réduction de la durée de protection des droits voisin des producteurs de phonogramme, pas forcément des artistes interprètes, mais des producteurs assurément oui.


Mein Kampf

J'ai un point de vue assez tranché sur l'entrée de Mein Kampf dans le domaine public le 1er janvier 2016.

Mais tout d'abord avez-vous lu Mein Kampf ? Non ? Et bien moi je l'ai lu. Je trouve cela totalement consternant : sur la forme, sur l'absence de rigueur de raisonnement, sur la haine, sur le mauvaise qualité de l'argumentation, etc. On dirait un étudiant en droit demeuré de première année. Cela n'est pas intéressant en tant qu'œuvre littéraire mais en tant que symbole, étendard d'un mouvement de négation humaine qui a réussi à prévaloir à un moment donné dans l'Histoire (ce qui reste d'ailleurs incompréhensible pour moi). On sait bien que cela peut être détourné mais dans ces cas-là le problème c'est le mouvement et non le symbole.

Donc il n'y a pas lieu selon moi de faire une exception au domaine public, ou même d'y intégrer un texte de mise en garde en préambule. Parce qu'après d'autres lois peuvent prendre le relais si certains se mettent à en faire la promotion, comme celles interdisant de faire l'apologie du racisme et des crimes contre l'Humanité.

En règle générale, d'ailleurs, je suis un farouche défenseur de la liberté d'expression.

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La vache libre : Zulucrypt – Une très bonne alternative à TrueCrypt

mardi 3 juin 2014 à 21:52

zulucrypt-1

Comme vous le savez sans doute déjà le développeur de TrueCrypt a jeté l’éponge récemment, nous privant ainsi d’une solution simple à prendre en main pour la mise en (relative) sécurité de nos fichiers. Nous allons sans doute voir débouler pas mal d’alternatives dans les prochains temps et comme d’habitude dans ce cas là, le choix risque d’être difficile. Zulucrypt est une alternative intéressante proposant un mode de fonctionnement similaire à celui de TruceCrypt et qui semble aussi facile à prendre en main. Il embarque une interface Qt, il est capable de prendre charge les volumes LUKS, de sauvegarder/restaurer des volumes, des entêtes et surtout il va vous permettre de monter des conteneurs crées avec TrueCrypt. Si ça vous tentez nous allons voir vite fait à quoi ça ressemble.

zulu-icons

Une fois l’application lancée, la première chose à faire est d’indiquer le chemin du conteneur que vous allez créer, son nom et sa taille. Quand vous aurez cliqué sur « Create » il va falloir indiquer le type de clé que vous voulez utiliser (ici luks), le système de fichiers et bien entendu entrer votre mot de passe à 2 reprises.

zulucrypt-2

NB : Si vous ne savez pas quoi choisir vous pouvez jeter un œil sur cette fenêtre, où sont indiqués les différents types de clés disponibles et leur spécifications.

zulucrypt-3

Une fois que vous aurez fait ce qu’il faut, une fenêtre va vous indiquer que la procédure s’est bien déroulée.

zulucrypt-5

Comme vous pouvez le constater sur la capture ci-dessous le nouveau conteneur (zulu-moo) est bien là et si je tente de l’ouvrir en cliquant simplement dessus, c’est une fin de non recevoir.

zulucrypt-7

Pour y accéder il va donc falloir le monter avec Zulucrypt, en indiquant le chemin et le mot de passe dans les champs requis (key) :

zulucrypt-4

Voilà maintenant notre volume monté et prêt à être ouvert à l’aide de notre navigateur de fichiers préféré :

zulucrypt-6

Une fois le conteneur ouvert vous pourrez y stocker vos données comme vous le feriez sur n’importe quel volume classique.

zulucrypt-8

Comme vous avez pu le constater Zulucrypt est une alternative assez proche de TrueCrypt, que vous feriez bien d’essayer si vous vous sentez orphelin ou que vous n’avez pas encore trouvé votre bonheur. Si c’est le cas vous trouverez toutes les informations nécessaires sur le site officiel du projet, où vous pourrez également vous procurer les sources.

Si vous tournez sous Manjaro ou Archlinux vous pouvez passer directement par AUR.

Amusez-vous bien et bon chiffrement.

via lamiradadelreplicante.com

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Philippe Scoffoni : Aimer le logiciel libre sans masochisme ni intégrisme, possible ?

mardi 3 juin 2014 à 21:39

comptoirQue leur prend-il en ce moment ? Un coup de fatigue ? La déprime à force de voir le logiciel libre reculer là où il avait réussi à s’implanter ? Il est vrai que Microsoft est toujours présent dans l’éducation avec son rouleau compresseur Office365 que Cyrille est contraint d’utiliser en remplacement de Zimbra.

Sur le blog-libre, Cyrille nous explique que le logiciel libre c’est souvent rugueux et difficile à utiliser. Faire le choix du libre relève donc d’une forme de masochisme. Je ne lui donne pas tort. Allez jusqu’au bout de la démarche, du système d’exploitation aux logiciels relève souvent du combat. Pourtant, le tableau n’est pas si noir et si on se restreint quelque peu, les problèmes ne sont pas si nombreux, du moins pas plus nombreux que sous Windows, on finit par l’oublier.

Et puis, il existe des positions intermédiaires entre le tout libre et le tout propriétaire où les logiciels libres peuvent proposer de belles alternatives sans être une source de soucis. Encore une fois, il s’agit de choix et de se limiter à ce qui marche. Les utilisateurs sous Windows ont une bonne marge de manœuvre pour libérer petit à petit leur informatique.

Le logiciel libre rugueux, ce n’est pas non plus une fatalité. C’est juste une question de moyens. Aucune distribution GNU/Linux n’a les moyens d’un Microsoft ou d’un Google. Le “vrai” logiciel libre n’est pas fait pour se développer dans notre économie de la rareté. Il est fait pour l’économie de l’abondance. Hélas, celle-ci n’existe pas à ce jour…

Ce qui m’inquiète un peu et que dénonce à sa manière le père Frédéric c’est une forme de “durcissement” des libristes. Un durcissement que je retrouve également dans les propos de Cyrille qui fait un appel à réveiller l’intégriste qui sommeillerait en chaque libriste… Un appel selon lequel, si un individu n’a pas compris ce message [NDLR : celui du libre] c’est que sur le papier il ne sert absolument à rien.

Je cite encore Cyrille :

Les gens doivent venir au libre pour les bonnes raisons, la compréhension en fait partie, mettre un système d’exploitation libre ou un logiciel libre à quelqu’un qui ne comprend rien ne le transformera pas en libriste donc en potentiel contributeur.

Même si les gens comprenaient, ils ne pourraient que difficilement contribuer. Nous vivons avec une monnaie dont le code est propriétaire et dont l’émission est contrôlée par une minorité toujours plus riche. Comment contribuer financièrement alors qu’il faut d’abord penser à manger…

S’ils n’ont plus d’argent, alors, il leur reste sûrement du temps ? Même pas… Ils sont trop occupés à alimenter la machine numérique de leurs données personnelles. Antistress, pourtant libriste convaincu en vient même à dire qu’il vaut mieux utiliser Bing plutôt que Google. Même le numérique selon Google, Apple, Facebook et Amazon se retourne contre le logiciel libre.

Le plus drôle c’est que cette machine numérique est elle-même construite avec des logiciels libres. Sans eux, elle n’aurait pas pu exister. C’est ce que l’on dit lorsque l’on veut convaincre quelqu’un de l’intérêt du logiciel libre. Au final, c’est tout sauf l’utilisateur qui est libéré. Monnaie privatrice, numérique privateur, nous voilà bien.

Mais un utilisateur qui ne “sert à rien”, c’est un utilisateur de plus quand même. Si lui n’a pas conscience de s’être libéré, vous l’êtes pour lui. Une forme de “charité” envers son prochain. Cela fait partie de mes valeurs. Il ne peut pas y avoir “eux” et “nous”. Quant à tous ces mots en “isme” ou “iste”, il faudrait commencer par les bannir de notre langage tout comme le mot “libriste”. Je ne suis pas un libriste.

Nous vivons entre deux mondes, il faut bâtir des ponts entre eux pour faire traverser un maximum de monde, même si ceux qui les empruntent ignorent là où ils les conduisent. La compréhension surgira lorsqu’ils se rendront compte qu’ils ont toujours leurs données grâce aux logiciels libres qu’ils ignoraient utiliser. Et parfois il nous faut faire le chemin inverse et aller dans leur monde pour les pousser un peu vers la lumière…

Finalement, je constate que je suis d’une belle constance dans mes valeurs et opinions en relisant ce billet d’il y a quatre ans (je me jette des fleurs, ça fait du bien). J’ai franchis un pont de plus depuis en étant désormais actif sur Facebook. D’ailleurs, ces réflexions sont issues d’un tchat hier soir sur ce dernier avec Patrick d’Emmabuntüs.

Rassurez-vous je suis aussi sur Diaspora. Mise à  jour de mon thème prochainement avec le remplacement de l’icône de StatusNet par Diaspora. Comme quoi les réseaux sociaux, même libres ne sont que du flux appelé à disparaître. Mais ma petite maison numérique reste toujours debout :-)

C’était la minute philosophie de comptoir. C’est vrai ça donne soif ;-)


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 03/06/2014. | Lien direct vers cet article

Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons BY à l'exception des images qui l'illustrent (celles-ci demeurent placées sous leur mention légale d'origine).

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Sheldon.fr : Un driver libre pour contrôler les sensors d’une carte mère Asus

mardi 3 juin 2014 à 17:35

 

asus_logo

J'ai récemment changé mon hyperviseur (j'en ferai une présentation plus tard).

Au programme : moins de place, moins de conso, plus de WAF !

J'ai donc acheté une nouvelle machine qui comprends une carte mère Asus :)
Tout content, je réinstalle mon OS, mes programmes … dont "lm-sensors" afin d'avoir une vue sur les températures et autres paramètres de la CM.

sensors
acpitz-virtual-0
Adapter: Virtual device
temp1:        +27.8°C  (crit = +105.0°C)
temp2:        +29.8°C  (crit = +105.0°C)

coretemp-isa-0000
Adapter: ISA adapter
Physical id 0:  +34.0°C  (high = +80.0°C, crit = +100.0°C)
Core 0:         +34.0°C  (high = +80.0°C, crit = +100.0°C)
Core 1:         +33.0°C  (high = +80.0°C, crit = +100.0°C)

le drame… quasiment aucune info …

nada !

Autre soucis, j'utilise open-vz et j'ai donc un vieux kernel qui date de la préhistoire …
à coup de recherches sur l'Internet, dans dmesg, les modules …

il m'en manque un, celui qui gère les sonde de la carte mère (évidemment …)

Je dispose d'une Asus H81i-Plus en socket 1150 avec un H81, en cherchant sur les modèles de cette famille il me faut le driver pour le composant "w83627ehf".

Problème celui ci est déjà présent indecision (pourquoi tu marches pas ???), mais pas utilisable car j'ai pas ce composant sur ma CM (wtf ??).
En cherchant encore j'ai un "nct6775" qui est poutant gérer par le driver "w83627ehf" …

Etant donné qu'on est dans le monde des bisounours barbus, autant le recompiler soi même, nan ?

Il vaut dans un premier temps le nécessaire du parfait geek : les headers du kernel, les outils de compilations …
Puis récuper sur le site du fabricant les sources (cool c'est du libre !) : https://github.com/groeck/nct6775

 

et enfin :

cd /tmp
wget https://github.com/groeck/nct6775/archive/master.tar.gz
tar xvzf master.tar.gz
cd nct6775-master
make
cp ./nct6775.ko /lib/modules/mon-kernel/kernel/drivers/hwmon/
depmod -a
modprobe nct6775
echo nct6775 >> /etc/modules

On vérifie avec "lsmod" :

lsmod
Module                  Size  Used by
nct6775                51920  0 
[...]
hwmon_vid               3148  1 nct6775
[...]

 

et petit coups de "sensors" :)

sensors
acpitz-virtual-0
Adapter: Virtual device
temp1:        +27.8°C  (crit = +105.0°C)
temp2:        +29.8°C  (crit = +105.0°C)

coretemp-isa-0000
Adapter: ISA adapter
Physical id 0:  +35.0°C  (high = +80.0°C, crit = +100.0°C)
Core 0:         +35.0°C  (high = +80.0°C, crit = +100.0°C)
Core 1:         +32.0°C  (high = +80.0°C, crit = +100.0°C)

nct6779-isa-0290
Adapter: ISA adapter
Vcore:                  +0.85 V  (min =  +0.00 V, max =  +1.74 V)
in1:                    +1.03 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)  ALARM
AVCC:                   +3.38 V  (min =  +2.98 V, max =  +3.63 V)
+3.3V:                  +3.38 V  (min =  +2.98 V, max =  +3.63 V)
in4:                    +1.01 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)  ALARM
in5:                    +0.00 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)
in6:                    +0.86 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)  ALARM
3VSB:                   +3.39 V  (min =  +2.98 V, max =  +3.63 V)
Vbat:                   +3.26 V  (min =  +2.70 V, max =  +3.63 V)
in9:                    +1.02 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)  ALARM
in10:                   +0.14 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)  ALARM
in11:                   +0.12 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)  ALARM
in12:                   +0.11 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)  ALARM
in13:                   +0.11 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)  ALARM
in14:                   +0.12 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)  ALARM
fan1:                  2061 RPM  (min =    0 RPM)
fan2:                  1192 RPM  (min =    0 RPM)
fan5:                     0 RPM  (min =    0 RPM)
SYSTIN:                +121.0°C  (high =  +0.0°C, hyst =  +0.0°C)  sensor = thermistor
CPUTIN:                 +34.0°C  (high = +80.0°C, hyst = +75.0°C)  sensor = thermistor
AUXTIN0:                +34.0°C  (high =  +0.0°C, hyst =  +0.0°C)  ALARM  sensor = thermistor
AUXTIN1:               +114.0°C    sensor = thermistor
AUXTIN2:               +113.0°C    sensor = thermistor
AUXTIN3:                +36.0°C    sensor = thermal diode
PECI Agent 0:           +35.0°C  
PCH_CHIP_CPU_MAX_TEMP:   +0.0°C  
PCH_CHIP_TEMP:           +0.0°C  
PCH_CPU_TEMP:            +0.0°C  
intrusion0:            ALARM
intrusion1:            ALARM
beep_enable:           disabled

 

C'est déjà mieux !
Mais pas encore parfait, trop de blabla, et certaines infos sont éronnées !

éditez : nano /etc/sensors.d/sensors3.conf

à l'instance : chip "w83627ehf-*" "w83627dhg-*" "w83667hg-*" "nct6775-*" "nct6776-*"

modifiez de la façon suivante :

chip "w83627ehf-*" "w83627dhg-*" "w83667hg-*" "nct6775-*" "nct6776-*" "nct6779-*"


    ignore fan5

    ignore temp1 #SYSTIN
    ignore temp3 #AUXTIN1
    ignore temp4 #AUXTIN2
    ignore temp5 #AUXTIN3
    ignore temp8 #PCH_CHIP_CPU_MAX_TEMP
    ignore temp9 #PCH_CHIP_TEMP
    ignore temp10 #PCH_CPU_TEMP
    ignore intrusion0
    ignore intrusion1
    ignore beep_enable


label in1 "+5V"
  compute in1 @ * (40/8), @ / (40/8)
  set in1_min 5 * 0.95
  set in1_max 5 * 1.05

label in3 "+3.3V"
  set in3_min 3.3 * 0.95
  set in3_max 3.3 * 1.05

label in4 "+12V"
  compute  in4  @ * (96/8), @ / (96/8)
  set in4_min 12 * 0.95
  set in4_max 12 * 1.05

label in8 "Vbat"
  set in8_min 3.0 * 0.90
  set in8_max 3.3 * 1.10

ignore in2
ignore in5
ignore in6
ignore in7
ignore in9
ignore in10
ignore in11
ignore in12
ignore in13
ignore in14

label fan1 "Chassis fan"
  set fan1_min 300

label fan2 "CPU fan"
  set fan2_min 300

 

refaites un "sensors"

nct6779-isa-0290
Adapter: ISA adapter
Vcore:         +0.85 V  (min =  +0.00 V, max =  +1.74 V)
+5V:           +5.16 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)  ALARM
+3.3V:         +3.38 V  (min =  +2.98 V, max =  +3.63 V)
+12V:         +12.10 V  (min =  +0.00 V, max =  +0.00 V)  ALARM
Vbat:          +3.28 V  (min =  +2.70 V, max =  +3.63 V)
Chassis fan:  2099 RPM  (min =    0 RPM)
CPU fan:      1198 RPM  (min =    0 RPM)
CPUTIN:        +34.5°C  (high = +80.0°C, hyst = +75.0°C)  sensor = thermistor
AUXTIN3:       +35.0°C    sensor = thermal diode
PECI Agent 0:  +36.0°C

 

c'est déjà mieux, même si dans mon cas, certaines valeurs "max" et "mini" sont toujours à 0 sad
 

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Geek de France : Jimmy de Intel, le robot qu’il est beau

mardi 3 juin 2014 à 13:33

21centrobot

Imaginez un robot humanoïde open source dont vous pouvez imprimer sur une imprimante 3D les pièces. C’est un peu le postulat de base du Jimmy, lle petit robot que Intel a récemment présenté.

Le Jimmy a été créé sous la supervision Brian David Johnson de dans le cadre du projet 21 century Robot. Sa plateforme est open source et il est d’ors et déjà capable d’interagir avec un humain mais aussi de twitter, parler, etc. (Next step me servir une bière) Actuellement, c’est sur sa dimension « ouverte » que le Jimmy est unique. Par exemple, si Nao de Aldebaran fait déjà beaucoup (même plus) de ce que fait Jimmy, Jimmy lui peut être assemblé par n’importe qui! Ses pièces pourront être imprimées avec une imprimante 3D (où commandable pour être ensuite assemblé). A priori, seules les parties électronique et moteur devront être nécessairement achetées auprès de Intel. Du Ikea en mieux!

jimmy1 jimmy2 jimmy3

Je n’ai pas trouvé beaucoup d’éléments précis liés au software embarqué dans la machine (bien qu’il semblerai qu’il tourne sous Ubuntu et utilise la plateforme DARwIn OP dédiée à la recherche et à l’éducation) si ce n’est la certitude que celui-ci aussi sera open source et donc modifiable à souhait.

Disponibles depuis Mai dans une dizaine d’université, les fichiers pour l’impression et le software seront bientôt accessibles au grand publique et permettront de créer son propre robot pour environ 1600$ selon son créateur.

Voilà une petite vidéo de présentation (en anglais) du bébé :

Je trouve l’idée superbement intéressante et Intel montre encore ici qu’il a comme souvent une longueur d’avance. Quand je vous disais que les droïdes recherchés par l’empire étaient sous Linux!

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