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crowd42 : Ajouter un mot de passe à Grub2 pour mieux protéger votre distribution Ubuntu

dimanche 25 août 2013 à 05:32

Attention : cet article présente des manipulations peuvent casser votre système, ou vous empêcher d’ouvrir votre session, si elles sont mal exécutées !

Après avoir publié mon récent billet Restaurer votre mot de passe root oublié sous Ubuntu et Debian GNU/Linux, et à en croire les emails que j’ai reçu, beaucoup se sont étonnés que les distributions GNU/Linux, se sont pas aussi protégées out of the box comme ils le pensaient. En effet dès que les gens ont un accès physique à ta machine, les plus malins trouveront toujours un moyen pour contourner les mesures de sécurité mises en place. Mais pas de panique, il existe plusieurs méthodes qui permettent de renforcer la protection de votre distribution.

Parmi ces techniques, je peux vous citer par exemple le mot de passe pour bios (qu’on peut facilement bypasser !), le chiffrement des partitions ou encore protéger le bootloader (grub2) par un mot de passe. C’est cette dernière technique que je vais détailler aujourd’hui. Je reviendrai sûrement les jours (semaines ?) qui viennent à la deuxième.

Comme c’est marqué dans le titre de l’article, c’est Grub2 qui est concerné ici, si vous n’êtes pas certains de la version installée sur votre distro, exécutez cette commande :

grub-install -v

Si c’est la version 1.99 ou ultérieure qui est installé, alors vous pouvez continuer la lecture de ce billet, autrement faite une upgrade du grub.

Avant de commencer, faites une sauvegarde du fichier /etc/grub.d/00_header comme ça en cas de souci, vous pouvez réparer les dégâts.

Éditer /etc/grub.d/00_header, à la fin du fichier ajouter les lignes ci-dessous :

cat << EOF
set superusers="crowd42"
password user motDePasse
EOF

Si vous d’autres personnes utilisent votre ordinateur, et que vous ne souhaitez pas leur filer les identifiants du compte admin(superuser) qu’on vient de créer, alors vous voudrez peut-être leurs créer des comptes. Dans ce cas, voici les lignes que vous devez ajouter :

cat << EOF
set superusers="crowd42"
password crowd42 motDePasse
password foo motDePasseDeFoo
password bar motDePAsseDeBar
EOF

Cependant, un risque subsiste. En effet, les mots de passe sont sauvegardés en clair, ce qui est pas très prudent. Heureusement, les développeurs de Grub2 y ont pensé et ils ont intégré une fonction qui résout ça.

grub-mkpasswd_pbkdf2

Ensuite, nous allons copier/coller le hash retourné par la commande précédente dans notre fichier /etc/grub.d/00_header :

cat << EOF
set superusers="crowd42"
password pbkdf2 crowd42 grub.pbkdf2.sha512.10000.D911754F2299C60356FB0092A3ABA16D0B754BDCE227DD35CAAC6D10B6
EOF

Reproduisez cette action avec tous les autres utilisateurs que vous avez ajouté à Grub2, on est jamais à l’abri d’une mauvaise surprise ;)

Ajouter un mot de passe à Grub2 pour mieux protéger votre distribution Ubuntu

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Remi Collet : Support de JSON dans PHP

samedi 24 août 2013 à 15:08

Une compagne de FUD relaie depuis quelques jours une information erronée sur la suppression du support de JSON dans PHP 5.5.

Il me semble donc important d'essayer de clarifier les choses.

L'extension PECL json offre depuis 2006 le support du format JSON. Cette extension a été intégrée dans PHP 5.2.0.

Il n'y a aucun projet de supprimer ce support de PHP.

Documentation : Notation Objet JavaScript

Exemple d'utilisation de json_encode :

php -r 'var_dump(json_encode(array("foo","bar")));'
string(13) "["foo","bar"]"

Exemple d'utilisation de json_decode :

php -r 'var_dump(json_decode("[\\"foo\\",\\"bar\\"]"));'
array(2) {
  [0] =>
  string(3) "foo"
  [1] =>
  string(3) "bar"
}

Lors d'une revue de licence, le projet Debian a découvert un problème dans cette extension et l'a rapporté au projet PHP (Bug #63520). En effet le code provenant de json.org n'est pas libre, car il contient une restriction contraire à la liberté 0 (exécution pour tous les usages) : "The Software shall be used for Good, not Evil". (Inutile de discuter ce fait, la FSF a statué dans ce sens, et cet avis est suivi par la plupart des distributions Linux).

J'ai pu rapidement libérer la partie encodage en PHP 5.4.10 en supprimant le code non-libre et inutile (Bug #63588).

Pour l'analyseur, j'ai commencé l'écriture d'une nouvelle extension PECL jsonc utilisant la bibliothèque libre json-c (sous license MIT). Le code de l'encodeur est identique à celui de PHP 5.5. Ce développement a été l'occasion de contribuer directement à la bibliothèque :

L'extension jsonc remplace de manière transparente l'extension non libre.

La bibliothèque json-c offrant un analyseur incrémental, j'en ai profité pour enrichir l'extension de cette fonctionalité.

Exemple d'utilisation de la classe JsonIncrementalParser :

$parser = new JsonIncrementalParser();
$fic = fopen("somefile.json", "r");
do {
    $buf = fgets($fic);
    $ret = $parser->parse($buf);
} while ($buf && ($ret==JsonIncrementalParser::JSON_PARSER_CONTINUE));
$result = $parser->get();

On peut aussi analyser directement un fichier sans le charger en mémoire :

$ret = $parser->parseFile("somefile.json");
$result = $parser->get();

L'analyseur dispose aussi de 2 modes de sévérité, le mode strict, utilisé par défaut, et proche de celui originel de PHP et un mode standard plus permissif, qui autorise, par exemple, les commentaires ou des listes mal construites. L'utilisation de la nouvelle option JSON_PARSER_NOTSTRICT  permet d'accepter par exemple le fichier de configuration suivant (ce qui peut être utile) :

/*
Configuration file
*/
{
    "temp": "/tmp", // directory
    "debug": true,  // boolean
}

Actuellement, avec la version 1.3.1 (beta), il reste quelque différences détectées par la suite de tests de l'extension originale qui sont corrigées dans la version 1.3.2 (stable) en cours de préparation et qui devrait sortir très prochainement.

Le seule différence restant est l'implémentation partielle de l'analyse des grands entiers (et de l'option JSON_BIGINT_AS_STRING). Elle ne fonctionnera que pour les versions 32bits et pour les entiers pouvant être représentés sur 64bits (non gérés par PHP, donc récupérés en chaine ou en nombre flottant). Sachant qu'aucun encodeur ne générera ces valeurs, cela ne me semble pas un problème critique.

Les performances sont un peu moins bonnes (2 fois plus lent) mais moins de 1/10 de seconde pour analyser les données de 130000 entrées semble largement acceptable (voir résultats).

Distributions Linux

Debian a supprimé l'extension non libre à partir de PHP 5.5 / Jessie et fournit désormais le paquet php5-json (installé par défaut) construit à partir des sources de l'extension jsonc.

Fedora a supprimé l'extension non libre à partir de PHP 5.5 / Fedora 19 et fournit désormais le paquet php-pecl-jsonc (installé par défaut).

Mageia a remplacé, dans PHP 5.5, l'extension non libre par l'extension jsonc (commit 442375).

Ubuntu a supprimé l'extension non libre à partir de PHP 5.5 / Saucy et fournit désormais le paquet php5-json.

Si vous avez des informations concernant les autres distributions, merci de me le signaler que je corrige ce billet.

Conclusion

Quelque soit la méthode d'installation de PHP ou le système utilisé, le support de JSON sera présent.

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Framablog : L'accessibilité, une question de liberté ? Dialogue avec Richard...

samedi 24 août 2013 à 11:32

Un article d’Armony Altinier qui signe ici son deuxième billet dans le Framablog après Pas de sexisme chez les Libristes ?


L’accessibilité, une question de liberté ? Dialogue avec Richard…

La période estivale est propice à la lecture. En tant que libriste convaincue, je me suis mise en tête de revoir mes fondamentaux[1]. Et pour mieux comprendre la liberté telle que défendue dans le monde du logiciel libre, qui mieux que Richard Stallman, inventeur du concept et fondateur du projet GNU, pour me renseigner sur ce sujet ?

Qu’est-ce que la liberté ?

La liberté, c’est la possibilité de faire ce qu’on veut. Le contraire de la liberté, c’est donc la contrainte : quand quelque chose m’empêche de faire ce que je veux ou m’oblige à faire ce que je ne veux pas.
De l’Antiquité jusqu’à nos jours, « la question de la liberté est l’une des plus embrouillées de l’histoire de la philosophie (“un labyrinthe” disait Leibniz) »[2].
Je ne vais pas résumer en un article tout ce que cela implique, mais j’aimerais juste insister sur quelques points.

Plusieurs approches de la liberté

La première chose à comprendre sans doute, c’est que ce sujet est loin d’être simple ni de faire l’unanimité. C’est important, car on a souvent tendance à défendre la liberté sans forcément s’interroger sur sa définition et la vision qu’on lui applique.

L’approche politique : la liberté de faire

La liberté au sens politique concerne la liberté d’action. Cela consiste surtout à poser les limites permettant à chacun de jouir d’une liberté sans entraver celle du voisin. Paradoxalement, la liberté politique consiste donc à poser des limites. Toute la question sera alors d’organiser les conditions de la liberté dans une vie en société. Si la liberté de tuer n’était pas interdite, les victimes ne pourraient être libres de vivre leur vie. Moins simple qu’il n’y paraît dans son mode d’organisation, ce n’est pourtant pas la question dont j’aimerais parler ici.

Libre arbitre : à partir de quand peut-on parler de liberté ?

L’autre approche est l’approche philosophique. Cette approche concerne la liberté de vouloir. Est-on réellement libres de nos choix ? Dans la mesure où nous sommes conditionnés par notre naissance et notre environnement, dans quelle mesure peut-on parler de liberté ? Ces questions ne sont pas vaines, car selon ce qu’on considère comme relevant ou non de la liberté, les choix politiques qui en découleront pourront être différents.
Très schématiquement, on trouve deux approches :

Handicap et liberté, quelle responsabilité du numérique ?

« Tous mes choix, même parfaitement volontaires et spontanés, dépendent de ce que je suis, que je n’ai pas choisi. […] le moi serait alors une prison, d’autant plus implacable qu’elle se déplace en même temps que moi. »[3]
En écrivant cela, André Comte-Sponville ne visait sans doute pas le handicap à proprement parler. Mais relisez cette phrase et imaginez que vous êtes en fauteuil roulant. Il ne suffit pas de vouloir ou de faire un effort. Si on ne peut pas marcher, rien n’y fera. De même si vous êtes aveugles, inutile de dire à quelqu’un de faire un effort pour utiliser un logiciel qui n’est pas accessible. Et en poussant le raisonnement, dire à un non informaticien qu’il n’a qu’à développer ce qui l’intéresse s’il n’est pas content ne le dotera pas comme par magie d’un esprit capable de comprendre des algorithmes.
Si la liberté signifie faire ce qu’on veut, alors le handicap en est un parfait oxymore. Il s’agit d’une limitation de la liberté. Quelle qu’en soit l’origine, de naissance ou suite à un accident ou une maladie, les êtres humains ont des limitations, et certaines réduisent le champ d’action.
Or, si dans l’Antiquité on pouvait considérer que le handicap n’entrait pas dans le questionnement philosophique du libre arbitre puisqu’on ne pouvait pas agir dessus, quelle que soit l’approche choisie philosophiquement aujourd’hui, le numérique change la donne. Car l’outil informatique peut réellement libérer certaines personnes en situation de handicap.

Quelle vision de la liberté le logiciel libre souhaite-t-il défendre ?

Vous aurez compris dans mon esprit que accessibilité et liberté font partie du même sujet. Mais si c’est une telle évidence, comment se fait-il que les logiciels libres ne prennent pas davantage en compte cette question ? Peut-être n’y a-t-on pas pensé, tout simplement ?
Le logiciel libre est défini par quatre liberté :

  1. liberté 0 : liberté d’exécuter le logiciel
  2. liberté 1 : liberté d’étudier le fonctionnement du programme et de l’adapter à vos besoins
  3. liberté 2 : liberté d’en redistribuer des copies pour aider les autres
  4. liberté 3 : liberté de modifier le programme et de rendre publiques vos modifications pour que tout le monde en bénéficie

Si un logiciel n’est pas exécutable par une personne handicapée, car non accessible, peut-on toujours considérer que les 4 libertés sont respectées ? Autrement dit, un logiciel est-il vraiment libre s’il n’est pas accessible ?
C’est donc la question que j’ai posée à Richard Stallman cet été, et qui nous a occupés lors d’un échange de mails que je vais vous résumer[4].

La liberté 0 en question

Ma question concernait donc précisément la liberté 0. Comment doit-elle être interprétée dans le projet GNU ?
La réponse fut très claire : Richard Stallman considère que l’accessibilité est une fonctionnalité qu’on ne saurait imposer et qui n’a rien à voir avec la vision de la liberté défendue par la FSF.
Bref, si un logiciel respecte formellement, sur le plan juridique, les quatre libertés, il sera considéré comme libérateur, même si inutilisable par certaines personnes.
Notons à ce propos un abus de langage dans certaines traductions françaises. La liberté 0 n’a jamais concerné la liberté d’utiliser le logiciel, mais seulement la liberté de l’exécuter (run en anglais).
Richard fonde son raisonnement sur deux aspects :

Et de conclure nos échanges en m’expliquant que je me trompais en liant les deux sujets, accessibilité et liberté n’auraient rien à voir.
Autant je pourrais très bien comprendre la première explication comme un choix stratégique : on ne peut pas tout défendre, on concentre nos forces sur ce qui est le plus facile dans un souci d’efficacité et ce qui nous importe le plus. C’est le choix de nombreuses associations qui choisissent un terrain d’action particulier. Cela ne signifie pas qu’elles ne trouvent pas les autres sujets importants, mais choisir implique de renoncer à certaines options.
Mais j’avoue que la deuxième raison me laisse perplexe. Non, il n’est pas juste d’être privé de l’accès à un programme parce qu’on a un handicap. C’est même encore plus injuste que de ne pas pouvoir le modifier.
Vous aurez compris que je ne partage pas cette vision de la justice et de la liberté. Le mot-clé à retenir ici est sans doute le mot « vision » : il ne s’agit que d’une interprétation, une vision de la liberté. Nous l’avons vu plus haut, elle s’inscrit dans une approche philosophique particulière de la liberté, mais c’est loin d’être la seule voie possible.
En défendant une approche de la liberté fondée sur l’être humain plutôt que sur les droits théoriques accordés par une licence, je ne me trompe pas, je ne fais pas une erreur d’interprétation, je fais un choix. Autrement dit, j’utilise mon libre arbitre.

« Liberté, Égalité, Fraternité », vraiment ?

Ce qui est troublant dans cette réponse de Richard Stallman, c’est que la définition du logiciel libre n’est pas seulement technique, elle est même avant tout politique. Il introduit d’ailleurs généralement la notion en s’appuyant sur la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Or, admettons que la vision limitée de la liberté 0 telle que définie par Richard Stallman puisse correspondre au premier mot Liberté, comment justifier de laisser de côté l’accessibilité si on tend à défendre dans le même temps l’Égalité et la Fraternité ? Car la liberté théorique donnée par une licence ne permet pas de rétablir une égalité d’action, et de là les internautes n’ont pas tous la possibilité de partager.
Je n’ai malheureusement pas eu de réponse à cette question, autre que « Le logiciel libre apporte tous les trois, par sa nature. ».

Hacker la liberté 0

Cet échange était vraiment instructif, et je tiens à remercier publiquement Richard Stallman d’avoir pris le temps de répondre à mes interrogations. Avoir la chance de dialoguer avec le fondateur d’un mouvement aussi important est un privilège induit également par la philosophie du Libre.
Et bien que je ne me satisfasse pas de la définition donnée par les 4 libertés, cette brique de base est un fondement essentiel pour plus de liberté. Or, que faisons-nous dans le monde du Libre quand un système ne fait pas ce que nous souhaitons ? Nous utilisons la liberté 3 de modifier le logiciel pour développer autre chose.
Et c’est exactement ce que je vous propose de faire. Il ne s’agira pas de hacker un système informatique, mais un système de pensée, pour le rendre meilleur. Nous avons désormais la source du raisonnement, appuyons-nous sur l’existant et corrigeons les bugs ;)

L’accessibilité, une question de liberté !

Je sais qu’il peut paraître prétentieux de parler de défaillance ou de bug, mais pourtant sortir l’accessibilité du champ de la liberté, et donc ne pas compter le handicap comme une limitation de la liberté, à l’ère du numérique, me paraît une erreur.
Aujourd’hui, les personnes ont le choix de s’émanciper et de retrouver une autonomie perdue grâce aux outils informatiques. Et je vais révéler une réalité assez dérangeante, mais le système qui offre aujourd’hui le plus de liberté à une personne aveugle en mobilité, c’est l’iPhone de la marque à la pomme. Le système le plus fermé et le plus restrictif sur le plan juridique offre également le plus de liberté d’un point de vue technique à ses utilisateurs. Vous voulez vous orienter dans la rue, savoir quelle est la monnaie qu’on vous rend en échange de votre billet, lire le menu du restaurant, vérifier l’état de vos comptes bancaires… Autant de choses basiques et quotidiennes qu’on ne peut pas faire de façon autonome quand on est aveugle, à moins d’avoir un iPhone.[5]
Non, je ne m’y trompe pas. Je ne fais pas d’erreur. Je maintiens ce que je dis. Un produit Apple aujourd’hui rend plus libre une personne handicapée que n’importe quel autre système. L’accessibilité est pensée et intégrée de base dans tous les produits Apple, pas d’option, pas de surcoût, tout est disponible immédiatement à l’achat. L’utilisateur sera-t-il complètement libre ? Non, bien sûr que non puisqu’il sera sous le joug commercial d’Apple et de ses nombreuses atteintes aux libertés. Mais il sera toujours plus libre que sans solution du tout.
Il est donc des cas où des produits privateurs rendent plus libres que des logiciels sous licence libre. Et pour une libriste militante comme je le suis, ça a légèrement tendance à me faire… enrager ! Me répondre qu’il suffirait de modifier le logiciel libre pour le rendre accessible est seulement une façon de ne pas prendre ses responsabilités. Nous sommes responsables de ce que nous créons et de l’impact que cela peut avoir sur les gens, qu’on en ait ou non conscience. Si le logiciel libre peut potentiellement être rendu accessible, en théorie, ce n’est pas toujours vrai en pratique. Et ce n’est pas à quelqu’un d’autre de rendre votre logiciel accessible, il en va de votre responsabilité.
Le Libre doit-il concerner la liberté face à l’ordinateur uniquement ou permettre de libérer la personne en lui apportant plus d’autonomie ?

Pas d’accessibilité sans liberté

Les 4 libertés du logiciel libre offrent une base sans laquelle nous ne pourrions rien construire. Il s’agit d’un préalable nécessaire. Il n’y a qu’à lire cette histoire d’une petite fille de 4 ans réduite au silence pour une question de brevet (article traduit en français sur le Framablog[6]).
Et il ne faudrait pas non plus donner une vision noire du Libre en matière d’accessibilité. Car il existe déjà de très nombreux projets prenant en compte la dimension de l’accessibilité. C’est souvent l’œuvre de personnes isolées, conscientes de l’importance du sujet et de son impact sur la Liberté et qui essaient d’améliorer les choses à leur niveau. Et ça fonctionne très bien. Certains logiciels libres sont aussi performants voire meilleurs que leur pendant non libres.
Il manque sans doute un espace pour partager nos expériences, transversal aux différents projets et permettant de promouvoir une liberté d’utilisation pour tous, au-delà de la simple possibilité juridique d’exécution. Un espace pour construire, échanger, se former, partager et promouvoir une vision de la Liberté basée sur l’être humain, avec toutes ses limites et toutes ses différences. Car il n’est pas nécessaire d’avoir un handicap reconnu pour se retrouver incapable d’utiliser un logiciel.
Si vous vous retrouvez dans cette définition, que vous considérez que la Liberté est un enjeu trop important pour être réduit à une définition technique ou juridique, rendez-vous sur liberte0.org.

Pour conclure, j’aimerais rappeler que le projet GNU, à l’origine de la notion même de logiciel libre, s’apprête à fêter ses 30 ans. À cette occasion, quelques pistes sont déjà évoquées concernant les orientations futures du projet. J’aimerais donc souhaiter un très bon anniversaire au gentil Gnu, et lui dire : s’il te plaît, dans le futur, pense à l’accessibilité.

Merci.
Bisous.
Armony


[1] Pour un condensé de l’histoire philosophique de la notion de liberté, vous pouvez lire le livre de Cyril Morana et Éric Oudin, La Liberté d’Épicure à Sartre, Eyrolles, 2010, 186p.

[2] Op. Cit., p.8

[3] Op. Cit., p.11

[4] J’ai demandé l’autorisation à Richard Stallman de publier notre échange dans sa forme brute, sans modification, par souci de transparence. Mais il m’a répondu qu’il ne le souhaitait pas…

[5] Une démonstration en vidéo à consulter sur le site de Paris Web et réalisée par Tanguy Lohéac à l’occasion de sa conférence “Une journée accélérée en pure mobilité : une idée fixe ?” : http://www.paris-web.fr/2012/conferences/une-journee-acceleree-en-pure-mobilite-une-idee-fixe.php

[6] Consulter l’article traduit sous l’intitulé “La petite fille muette réduite au silence par Apple, les brevets, la loi et la concurrence” http://www.framablog.org/index.php/post/2012/06/14/silence-maya

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Full Circle Magazine FR : Et voici le numéro 71 en français

samedi 24 août 2013 à 09:22

Bonjour à toutes et à tous !

L'équipe entière est heureuse de vous présenter le numéro 71 du Full Circle, celui de mars 2013, en français. Cela nous prend tant de temps parce que les membres assidus de l'équipe sont peu nombreux et que nous visons l'excellence...

Vous pouvez le lire ou le télécharger ici ou le télécharger tout simplement en cliquant sur l'image ci-dessous.

issue71fr.png

Parmi les nouveautés ce mois-ci, vous trouverez :

Et je ne parle pas des tutoriels et des rubriques habituels. Bref, encore une fois, le FCM-fr est plein à craquer de choses géniales.

Nous vous en souhaitons bonne lecture,

Toute l'équipe du FCM-fr, dont Bab, scribeur et relecteur, FredPhil91 et moi-même pour les traductions et, pour les relectures (oui, c'est au pluriel : il en faut 5 ou 6 par article), Bab, diogene, Ekel, Tiboo, Wees et moi-même, AuntieE

P.S. En fait, sauf un peu d'aide par-ci, par-là, cinq personnes ont vraiment contribué à ce numéro : n'hésitez pas à vous joindre à nous !

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alienus : Utiliser emacs 24 sur elementaryOS luna

samedi 24 août 2013 à 00:00

ElementaryOS "Luna" utilise Ubuntu 12.04 LTS ("The Precise Pangolin") comme fondation. La version d'Emacs disponible est donc la version 23.3.

2 choix s'offrent à nous si on souhaite utilser la version 24 et ses nombreuses améliorations. À savoir la compilation à partir des sources où l'utilisation d'un paquet gentiment proposé par quelqu'un.

Et c'est là qu'on remarque l'utilité et la puissance des PPA ("Personal Package Archives"). Ces derniers sont des dépôts de paquets de personnes comme vous et moi, et ceci est à tout de même à prendre en considération avant d'en utiliser un.

Bref, le service est proposé par la forge Launchpad. Celui qui désire mettre un paquet à disposition fournit le code source à la forge qui se chargera de compiler les paquets pour les diverses versions d'Ubuntu.

Dans le cas d'Emacs, un utilisateur, Mr Damien Cassou fournit les dernières versions à savoir, à ce jour, la version stable 24.3.1 et la version en cours de développement ("snapshot").

Procédure pour une installation bien propre

Désinstallation d'emacs 23 (si précédemment installé ;))

$ sudo apt-get update
$ sudo apt-get install
$ sudo apt-get purge emacs23 emacs23-bin-common emacs23-common emacs23-el emacs23-nox emacs23-lucid

Ajout du PPA au gestionnaire de paquet

$ sudo add-apt-repository ppa:cassou/emacs
$ sudo apt-get update

Installation d'emacs 24

$ sudo apt-get install emacs24 emacs24-el emacs24-common-non-dfsg

Et voilou, merci Damien !

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