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Bridouz : Écrire sur le libre, le point

dimanche 26 juin 2016 à 14:38
Depuis que j'ai commencé à écrire j'observe, en retrait, le débat qui anime la toile libre entre Planet-Libre, Journal du hacker et effondrement de la communauté du blog sur le libre. On pourrait y voir un signe précurseur de la fin du monde mais en réalité ça ne l'est pas du tout car les gens continuent à vivre, à écrire,à s'exprimer et c'est peut-être une histoire de temps avant que certains prennent la plume ou alors la plume n'attire plus.

Ça fait une dizaine d'années que j'utilise Linux et les logiciels libres et je commence tout juste, depuis un an, à m'intéresser à la sphère qui gravite autour, aux gens qui écrivent sur le sujet et qui partagent leurs avis. J'essaie le plus de commenter les billets, car je remarque que les gens ont délaissé les blogs pour commenter, préférant le plus souvent aller sur les réseaux sociaux.

Partager c'est une chose qui évolue, qui prend du temps pour arriver à maturité. Si je prends mon cas je dois bien avoir un tiers des billets que je ne publie pas car je ne vois pas ce que ça peut apporter. C'est assez dur d'écrire et ça demande du temps. Le plaisir en revanche est bien là.
Quand j'ai commencé à avoir en tête l'idée de créer un blog je ne savais pas encore ce que j'allais écrire, ce que je voulais écrire. Je ne suis pas un professionnel de l'informatique alors les billets sur les trucs de sysadmin ou les choses techniques ce n'est pas pour moi. Je n'ai pas envie non plus de faire des tests de distributions à la pelle, certains le font très bien et je ne vois pas ce que je pourrais apporter à déglinguer une distribution ou à en introniser une autre. Le choix de la distribution est un choix personnel.
Je vais donc parler de choses qui me touchent, donner mon avis sur des sujets, parler de l'état de ma réflexion sur le libre ou encore sur mon métier à un moment T. Car oui un blog est, comme un discours, une idée à un moment donné et, je pense, ne doit surtout pas être fixe, au contraire la liberté de changer son point de vue est une force.

Alors quid du débat Planet-Libre ou Journal du Hacker ?  Eh bien je trouve que les deux ont des buts différents et peuvent être complémentaires :
  • D'un côté Planet-Libre, qui est alimenté à l'initiative des blogueurs, comme le faisait remarquer Gemna récemment il est possible que l'effervescence soit retombée et que maintenant les billets sont un poil plus pro qu'auparavant. Mais il y a encore des gens qui parlent du libre avec un regard amateur.
  • De l'autre le Journal du Hacker qui lui, est un moyen pour les lecteurs de partager les billets ou articles qui les ont marqués, interpellé. L'utilité est différente que le planet-libre, mais il permet tout de même de découvrir des billets sympas.

Je n'ai pas connu cet âge d'or du blog dont certains parlent régulièrement mais, je pense effectivement qu'un changement s'est opéré mais qu'il ne signe pas l'arrêt de mort des blogs traitant du libre.
L'utilisation a changé en une dizaine d'années, l'émergence des smartphones et tablettes a considérablement influencé la manière d'utiliser son outil. Les routards du libre ont peut-être arrêté d'écrire, car ces nouveautés ne les attirent plus autant qu'à une époque mais, des nouveaux prennent la plume, essaient du moins. L'heure est plus à la vidéo qu'à l'écrit ou même l'audio, mais je pense sincèrement que ces deux derniers persisteront.

Le libre c'est professionalisé certes, mais je pense que le clivage dichotomique qui a émergé dans la mouvance Linux a pu en refroidir plus d'un de sortir sa plume d'amateur. Il est assez compliqué de vouloir écrire simplement, avec passion, quand on sait qu'il y aura toujours des gens pour nous dire qu'on a rien compris. Il faut réussir à passer dessus, vous comprenez ce que vous voulez et c'est très bien comme ça.
Discuter est un verbe qui se perd, on assiste de plus en plus – et on peut le constater dans d'autres domaines que le logiciel libre – à des débats où seul deux camps s'affrontent à coups de "moi j'ai raison" ou "moi, c'est mieux.". Pour moi ce manque de discussion est représentative de la société actuelle, on se divise souvent en deux camps (les traditionnels pour et contre) en rapportant que très rarement un avis plus développé et au final ça n'avance pas, ou du moins ça occulte le peu de visibilité que pourrait avoir les projets innovants.

Linux a aussi vu sa population d'utilisateurs se transformer, il y a quelques années c'était seulement les passionnés de bidouillage qui s'aventuraient dans les terres parfois semées d'embûches qu'étaient les distributions linux à l'époque. Je me rappelle avoir voulu convaincre des amis, il y a bien 6 ou 7 ans, d'utiliser Linux. Et même si les principes les attiraient, ils ont vite déchanté face aux bugs et changements qui s'imposaient à leurs habitudes d'utilisations windowsiennes.


Le libre s'est développé et s'inscrit dorénavant plus dans une démarche alternative. Le libre est la déclinaison informatique d'une façon de pensée respectueuse, libertaire, démocratique, d'un mode de vie où l'on revient à l'humain à l'entraide. Pour le moment il faut bien reconnaître que ce n'est pas accessible pour n'importe qui mais, finalement, est-ce une nécessité ? Doit-on assister à un monopole Linux ? Linux et le libre ne sont-ils pas plus fort en position d'alternatives ? Ce rêve utopique où l'on serait libres, respectueux, bienveillants restera peut-être qu'un simple rêve mais au moins il pousse à écrire à réfléchir, à débattre. Ça sert à ça de rêver, ça fait avancer.

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Bridouz : Je crois que j'aime Gnome 3

dimanche 26 juin 2016 à 14:31
Il y a quelques semaines je délaissais GNOME pour XFCE avec pour but de retrouver de la légèreté et de la liberté en n'étant plus dépendant des choix imposés par GNOME. Aujourd'hui je suis revenu sur mon choix car finalement GNOME est un DE qui me convient pour l'utilisation que je fais de mon OS et, en étant sûr que tout roule, je peux me concentrer sur d'autres choses.

XFCE est un DE solide, mais que je trouve assez décousu. Le manque de MAJ n'est pas un problème, car les versions (4.10 comme 4.12) sont d'une stabilité remarquable et on retrouve ce qu'il faut pour utiliser son système. Non ce qui m'a réellement le plus déplu c'est ce côté décousu par rapport à GNOME. Je n'arrive pas à y retrouver cette cohérence uniforme qui avec gnome-shell me permet de naviguer intuitivement. Je comprends la philosophie, mais je pense finalement que je n'y adhère pas complètement et que ce manque nuit à mon utilisation. La légèreté est vraiment agréable et la liberté possible pour se concocter un bureau sur mesure est géniale mais, je ne m'y retrouve pas, ou peu.

Là où le débat fait rage entre les DE et de savoir lequel est le meilleur, je vois plutôt ce sujet comme la base de la philosophie libre. Il y en a pour tous les goûts et personne n'est obligée de se voir imposer un DE. Certains ont hurlé au scandale quand Gnome 3 a introduit sa headerbar et son look singulier, personnellement je trouve que cela a gagné en clarté et je m'y retrouve très bien en revanche, quand je lis les débats que cela a pu engendrer je me dis qu'on tourne en rond. La puissance du logiciel libre et de Linux c'est qu'il est facilement possible de créer une alternative et, en matière de DE ce n'est pas le choix qui manque. Des initiatives comme Mate, Cinnamon, Budgie Desktop ou encore LxQT montrent qu'il y a des alternatives existantes si Plasma ou Gnome ne conviennent pas et libre à chacun d'aller là où il le souhaite, d'utiliser ce qu'il veut.

La simplification de GNOME ne me pose donc que très peu de problèmes, au contraire même je trouve que le DE a gagné en efficacité et que les choix pris ne me pénalisent pas tant que ça. Je parlais un peu plus haut de la headerbar qui pour moi est un réel atout et une idée intelligente pour uniformiser les logiciels. Quand j'utilise mon ordinateur c'est principalement pour aller sur internet, pour de la bureautique, écouter de la musique, lire quelques PDF (quand la tablette est en rade de batterie) ou encore trier des photos personnelles. En fait j'ai une utilisation assez banale de Linux et GNOME m'apporte un environnement où tout est cohérent, où mon bureau a un look moderne qui me convient et où je peux facilement utiliser le système. L'intégration possible avec une instance Owncloud est également un point qui m'a fait repasser à Gnome. Le simple fait de pouvoir voir mes rdv, mes tâches de mon calendrier CalDAV d'un simple clic sur mon bureau est agréable.
Et quand GNOME a fait des choix que je n'apprécie que peu, je me tourne vers Gnome Tweak Tool pour palier à ces choix ou à des logiciels tiers. Je n'arrive pas à utiliser Gnome-Music mais j'utilise Lollypop comme alternative. Le look Gnomiesque est là, le lecteur me propose ce dont j'ai besoin et c'est parfait comme ça.

Je pense finalement que Gnome a perturbé les habitudes des utilisateurs et d'un côté je suis plutôt content de ces changements, car cela a permis de voir émerger des alternatives comme Mate ou Budgie Desktop. C'est vraiment cela que j'apprécie dans le logiciel libre, il y a toujours moyen de créer quelque-chose et il y en a pour tous les goûts, pour toutes les envies et pour tous les types d'utilisations. En revanche je ne suis pas un développeur alors je peux peut-être louper le côté "facilité de dev et workflow", peut-être que Gnome a fait des choix qui sont assez compliqués pour les devs et leurs logiciels et peut-être qu'il est compliqué de travailler (professionnellement) avec Gnome 3 maintenant. Peut-être, mais ça je ne connais pas.

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Bridouz : Less Is More et libérté

dimanche 26 juin 2016 à 14:15

Bien que nos machines deviennent de plus en plus puissantes et capables de supporter une charge de travail plus importante je suis, en ce moment, en quête de légèreté que ce soit sur mon ordinateur que sur mon smartphone. Cette quête de légèreté bien qu'initialement commencée pour décharger virtuellement la charge de travail de mes appareils, qui eux aussi ont bien le droit aux 35 heures semaine, m'amène à revoir mon utilisation des technologies et la part de mes libertés qu'elles m'ont emprunté revient peu à peu entre mes mains.
La semaine dernière je parlais du KISS et ce que j'en comprenais et comment j'appliquais cette philosophie. Aujourd'hui et suite à un commentaire d'Antistress qui me renvoyait à deux de ses billets, je me suis intéressé au Less is more et finalement c'est ce que j'ai entrepris depuis un moment déjà et il s'avère que ce concept se marie très bien avec le KISS.

 

Par un heureux hasard il se trouve que Iceman et Cyrille Borne ont également écrit sur le sujet (où s'en rapprochant sur certains aspects.)


Sur Android

L'appareil que j'utilise le plus est sans aucun doute mon smartphone android, il dispose d'un processeur quad-core cadencé à 1,19 Ghz avec 1 Go de RAM. Ce n'est donc pas une bête comparée aux mastodontes, mais il fait le job à merveille et ce même avec une utilisation assez poussée il reste suffisamment véloce.
Quand je suis entré dans le monde Android avec mon Nexus S je ne jurais que par Google et les services propriétaires, c'était il y a 7 ans maintenant et on peut considérer ça comme une erreur de jeunesse. J'étais obnubilé par l'imbrication de tous ces services entre eux, mon espace Dropbox était alimenté quotidiennement par les données synchronisées avec mes applications, j'étais over-connecté, à la pointe, Monsieur High-Tech, le king, le chef...
Mais en attendant je n'utilisais pas le tiers des applications installées sur mon téléphone et je ne réfléchissais pas non plus au système qui se cache derrière ces services et l'argent, les données que je donnais gracieusement à des firmes ne voulant que se mettre du blé de côté, pour se dorer la pilule tranquillement. Je ne connaissais pas bien le monde du libre et ce qu'il pouvait m'apporter. Bien que j'utilisais déjà Linux à l'époque il me manquait cette réflexion sur le libre et de vraiment savoir pourquoi je préférais Linux à Windows et tout ce qui en découle.

Donc c'est un grand ménage que j'ai entrepris et je privilégie bien entendu le libre mais surtout des applications simples, m'apportant uniquement ce dont j'ai besoin :

Le résultat c'est que je passe moins de temps sur mon téléphone, je respire. Et lorsque j'utilise mon téléphone c'est utile et concret. Alors bien sûr je continue à utiliser quelques services propriétaires comme Gmail ou YouTube car je ne suis pas un puriste, et que je n'aime pas ce manichéisme installé entre le libre et le proprio et je prends le temps de m'informer si une solution libre existe pour la préférer à un service propriétaire. F-Droid s'est bien étoffé depuis ces derniers mois et je pense qu'il peut amplement convenir pour une utilisation classique d'un smartphone.

 

La dépendance

En utilisant tout un tas de services en ligne je me suis rendu compte de ma dépendance à ces outils qui, ne  m'appartenant pas, peuvent tranquillement disparaître et m'enlever bien des choses.
Prenons un exemple simple :

Et c'est bien là que réside le problème, sous couvert de faciliter notre vie, avec un usage simple, ces services nous emprisonnent et nous rendent dépendants d'eux.
Ne pas en abuser et refaire confiance à notre petit cerveau de temps à autre c'est récupérer une partie de liberté que nous avions préalablement donné sans réfléchir à des inconnus, c'est réapprendre à se rappeler de choses importantes.
En quittant Facebook je dois bien avouer que ça n'a pas été facile. Perdre le flux d'activités c'était une bonne chose en revanche, perdre la fonctionnalité de messagerie c'était perdre un certain contact avec mes amis pour discuter à plusieurs, organiser des choses. Cette perte m'a pesé au début puis a rapidement disparu quand je me suis rendu compte du temps que je gagnais à ne plus vagabonder sans but sur Facebook, et puis il reste toujours le SMS et si l'on veut me contacter il faudra faire l'effort de passer par un autre moyen de communication.

J'essaie également d'appliquer cette philosophie quant aux informations. La surinformation peut être dangereuse et je me limite donc à deux flashs infos par jour sur mon smartphone avec Yahoo News Digest. L'application est remarquable, car elle arrive à créer du contenu synthétique de qualité tout en traitant des sujets divers et variés tout autour du globe. Je garde également l'application du Monde pour les notifications push bien que 75 %  d'entre elles ne sont pas de la réelle information mais plutôt de la news people, sportive ou politique. J'ai également une newsletter du Guardian tous les matins qui synthétise l'actualité du moment, vu d'un autre pays. Ensuite je suis revenu à du traditionnel, à savoir un hebdomadaire papier qui prend le temps de poser l'information, car c'est bien cela le souci avec toute cette surinformation et cette rapidité qu'a apporté internet. Il n'y a plus de traitement de l'information, on réagit de façon compulsive, on n’approfondit ni ne recoupe les informations et surtout on ne cherche pas à aller plus loin. Nous avons perdu la main.

Se séparer de services propriétaires c'est accepté l'éventualité de ne pas retrouver ce confort immédiatement. Soit parce que les services alternatifs n'apportent pas autant de choses, soit parce que leurs mises en œuvre demandent du temps et il faudra peut-être tester plusieurs alternatives avant de trouver chaussure à son pied.
Changer pour une alternative libre ou éthique quand on utilise un service propriétaire c'est un peu comme faire un saut à l'élastique. On flippe avant de se lancer, puis vient le frisson, ce sentiment de liberté retrouvée, de contrôle (bon ça ne marche pas avec le saut à l'élastique.) et une fois le saut effectué on se dit que finalement ce n'était pas grand-chose et qu'on y retournerait bien tellement c'était bon.

 

Renoncer au confort de l'imbrication c'est abaisser au minimum l'effort de migration ultérieur et donc préserver au mieux sa liberté

Antistress, Le pénible chemin de la liberté


Au final, le choix de solutions libres et indépendantes les unes des autres me permet de me recentrer sur l'essentiel, avoir du temps pour écrire, faire autre-chose. Je reprends le contrôle de mon utilisation et ainsi je prends également le temps de comprendre ce que je veux vraiment et comment je le veux. Même si parfois le chemin de la simplicité, de la liberté et du libre peut s'avérer ardue il en reste pas moins fascinant et riche d'enseignement.

La déconnexion des services propriétaires, le temps (nécessaire) à prendre pour s'informer et réfléchir font partie d'un processus qui prend du temps à se mettre en place mais qui, au long terme, replace l'humain au centre en restaurant son implication dans ce qu'il fait.
Et peut-être qui sait, que je pousserai la démarche plus loin en repassant par du format papiers pour certaines choses.

Alors je n'essaierai pas de convaincre les autres que leur utilisation est nul, ni que la mienne est la voie à suivre pour être accepter au paradis. En revanche je resterai ouvert et critique, car le débat est la seule solution pour faire bouger les choses, pour façonner des hommes. Et si certains souhaitent découvrir Linux, le logiciel libre et la philosophie qui émerge de ces mouvements je serai là, et je partagerais avec plaisir et entendrai également ce que des non-passionnés en pensent. Car oui il faut souligner que beaucoup de libristes sont également des passionnés d'informatique tout comme de logiciel libre et donc, nos avis se rejoignent souvent sur certains points et il peut arriver qu'on en oublie les personnes souhaitant juste utiliser leur système.

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Bridouz : Le KISS peut-il être pour tous ?

dimanche 26 juin 2016 à 13:53
Suite à mon billet sur Xfce on m'a fait remarquer que je n'avais pas la bonne définition de ce qu'était le principe KISS. En faisant des recherches sur le sujet je me suis alors posé une question : Le KISS est-il pour tous.

Je ne suis pas un fin connaisseur de Linux, je me débrouille et j'aime chercher l'origine de mes problèmes et les solutions de mon côté avant de demander de l'aide alors cet avis est bien sûr personnel.


Si on s'en tient au wiki français d'Arch Linux, la définition du KISS en est :
Il y a bien sûr plusieurs façons d'être simple : la simplicité selon ArchLinux, c'est une conception sans complications (techniques), sans superflu et dont le code reste simple et élégant.
Jamais ArchLinux ne prendra l'initiative de cacher ou d'interfacer des fonctionnalités ou des possibilités à l'utilisateur. Si un outil de configuration doit exister, la philosophie d'ArchLinux est de laisser son développement aux auteurs du logiciel. Wiki d'ArchLinux




Je suis d'accord sur le fait qu'un utilisateur doit connaître le fonctionnement de son système et de ses logiciels pour pouvoir les utiliser comme il se doit en revanche j'ai plus de mal avec ce qui est les WM comme dwm ou i3. Ils sont certes légers et la structure des fichiers de configurations est simple à comprendre et extrêmement bien documentée en revanche je me pose des questions sur l'accessibilité.

Des bureaux comme XFCE, GNOME ou encore KDE proposent aux utilisateurs des environnements complets et fonctionnant sans la moindre intervention de l'utilisateur.

  • Si je prends le cas de GNOME le projet a pris le parti pris de simplifier au maximum l'interface pour que l'utilisateur puisse rapidement prendre en main et modifier son bureau. En revanche le principe KISS n'est ici pas respecté car l'utilisateur est complètement dirigé par les choix irrémédiables de Gnome (pas de transparence possible en natif avec le terminal par exemple.) et il est difficile de venir comprendre et configurer son système.
  • KDE ne peut lui non plus être qualifié de bureau KISS, car il est assez complexe bien que fonctionnant sans réglages préalables. La multitude d'options disponibles peut amener l'utilisateur à se perdre dans les méandres des menus.
  • Il reste alors le cas XFCE, je comprends qu'il ne peut être qualifié de KISS car il fait beaucoup de chose à la place de l'utilisateur. En revanche il reste assez simple dans son fonctionnement et surtout customisable. Je trouve qu'il respecte totalement la philosophie Unix car il laisse l'utilisateur libre de ses choix. On peut pratiquement tout modifier et c'est un réel bonheur.




Alors je me conçois le KISS comme deux choses à part entière :

  • Je suis d'accord avec la philosophie d'Arch Linux, l'utilisateur doit disposer d'un système simple avec des fichiers de configurations bien documentés laissant le choix ou non d'être modifiés simplement.
  • Je suis également d'accord qu'il est nécessaire pour l'utilisateur d'être maître de son système et pour cela il faut en comprendre les rouages. Ce n'est pas simple, mais je trouve que l'apprentissage est très enrichissant.
  • En revanche l'aspect minimaliste qui peut être associé au KISS me dérange un peu car il laisse alors de côté un grand nombre d'utilisateurs souhaitant un environnement stable et fonctionnant nativement sans trop mettre les mains dans le cambouis.
  • C'est pour cela que je trouve qu'XFCE se positionne comme une alternative entre la simplicité et la grande customisation possible selon les désirs et besoins des utilisateurs.


Arch Linux n'est pas système KISS en tant que tel mais plutôt une distribution KISS. Les paquets sont upstreams, sans modifications et les outils utilisés pour la distribution sont simples et essaient d'être le plus minimaliste possible. C'est en ça qu'Arch peut être qualifié de KISS.

Ensuite c'est une question  d'utilisateur, chacun est libre de faire tourner son OS comme il le veut. Le choix est totalement libre pour l'utilisateur est c'est bien la grande force d'Arch. Bien qu'il est nécessaire d'avoir au préalable un bagage de connaissances avant d'utiliser Arch Linux il en reste pas moins un moyen d'apprendre énormément de choses sur Linux et la gestion d'un système.
En ce qui concerne les DE et WM c'est une autre histoire et fort heureusement il y en a pour tous les goûts. Pour ma part je pense qu'XFCE permet d'avoir un environnement graphique propre et fonctionnel tout en étant possible de l'adapter à chaque utilisateur. Si l'on regarde par exemple ce que les gars de chez HandyLinux font, je ne pense pas que le résultat pourrait être autant en accord avec leurs principes  l'accessibilité et de liberté avec un autre DE.

En revanche je vais continuer à suivre de près ce que propose Gnome, je trouve que Gnome 3 a su se bonifier avec le temps et est devenu vraiment mature et ergonomique. La philosophie KISS ne semble pas être un axe de développement chez GNOME mais leurs logiciels fonctionnent, sont ergonomiques et faciles à prendre en main et ils essaient d'apporter de nouvelles choses pour Linux et c'est tant mieux. De plus les récents ajouts et modifications faite à Gnome-Shell et ses logiciels sont franchement intéressants, notamment les ajouts faits à Gnome-Map qui propose dorénavant de pouvoir éditer les points OpenStreetMap.

Linux est loin d'être mort et la diversité des projets continue de faire sa grande force : Il y en a pour tous les goûts et tous les types d'utilisateurs peuvent pleinement profiter du monde du logiciel libre et ça c'est une bonne chose.

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Bridouz : XFCE ou le bureau KISS pour tous

dimanche 26 juin 2016 à 13:47
Depuis quelques semaines je tourne sous Debian et je suis complètement conquis par cette stabilité qu'offre la distribution. Ne pas avoir à se soucier des MAJ quotidiennement est un réel plaisir pour l'utilisateur. Au début j'avais installé Debian avec GNOME 3.14, j'aime beaucoup la fraîcheur qu'a su insuffler Gnome pour son renouveau. L'environnement est original, fonctionnel et plutôt complète. On adhère ou on déteste... Ou alors on se trouve dans le même cas que moi et on admire d'un côté l'interface et l'ergonomie du projet tout en ayant l'impression d'avoir les mains liées, de ne pas pouvoir utiliser son PC comme on le souhaiterait.

En fait je pense qu'il n'y a pas de guerre à créer sur "le meilleur DE" mais c'est simplement une histoire de goûts. Je pense que beaucoup peuvent utiliser Gnome au quotidien et être complètement conquis, il est vrai que le DE comporte tout ce dont un utilisateur lambda a besoin pour utiliser son OS mais, dans mon cas, je me sens à l’étroit et surtout, je n'aime pas que l'on prenne des décisions arbitraires à ma place en limitant les possibilités de customisation possibles.
Bref il était temps de revenir à XFCE.

Avec mon bon vieux compagnon qu'est mon HP G72, qui m'accompagne dignement depuis bientôt 7 ans, ça commence à faiblir légèrement et je n'ai pas envie de trop lui en demander pour le préserver le plus possible. Je me suis donc relancé dans l'expérience XFCE. Out-of-the-box je trouve l'interface absolument dégueulasse il n'y a pas d'autres mots mais, fort heureusement, on peut quasiment tout customiser. Et c'est bien cela la force d'XFCE, il propose de base un environnement simple et fonctionnel qui pourra être installé sur un grand nombre de machines puis il suffit de l'adapter à sa sauce, de se l’approprier pour qu'il soit en parfait accord avec ce que l'on souhaite faire sur notre système.

Ce qui me plaît également dans le projet XFCE c'est qu'il se superpose complètement avec la philosophie du projet Debian. En effet les deux souhaite une stabilité pour les utilisateurs avec des outils simples et fonctionnels. Le projet XFCE n'a certes pas autant de logiciels maisons que GNOME ou encore KDE (eux en revanche en ont peut-être un peu trop.) mais il offre l'essentiel avec un terminal, un éditeur de texte, une afficheuse d'image et un gestionnaire de fichiers. Ensuite libre à chacun de prendre les logiciels qu'il souhaite. Récemment le projet a d'ailleurs publié un billet sur son blog où il explique ce que sera la prochaine version d'XFCE (version 4.14) et les problèmes que l'équipe rencontre actuellement pour avancer sur le projet. Ce qui est bien c'est qu'ils prennent le temps de fournir des versions quasi sans bugs et fonctionnels et se concentrent actuellement sur ce que l'on trouve sous le capot en travaillant sur le portage à GTK3. Bref la version 4.14 n'est pas pour tout de suite mais en attendant, la 4.12 (et la 4.10 pour Debian Stable) marchent parfaitement.

XFCE est stable et son développement est assez lent, je suis alors allé voir du côté de chez Mate pour voir ce qu'ils proposaient comme alternative légère et fonctionnelle. Les logiciels inclus dans le projet sont des forks de ceux développés par GNOME et donc nous avons le droit à des logiciels complets et fonctionnels. Mention spéciale à Atril, le lecteur pdf, qui allie légèreté, rapidité et fonctionnalités (merci Evince). Caja, le gestionnaire de fichier est lui aussi très complet et s'avère être facile à prendre en main tout en restant léger. Il se pose donc comme parfait compétiteur à un Thunar vieillissant sut le point de L'ergonomie. En revanche Caja semble être la pierre angulaire de Mate Desktop, c'est à dire qu'il gère le bureau, le fond d'écran et autres et que s'il plante et bien tout plante.
D'ailleurs pour tester le bureau Mate j'avais passé ma Debian en testing... Grand mal m'a pris car il y a beaucoup de MAJ et de petits bugs sont apparus. Pour la stabilité et la tranquillité ce n'est pas ça.

Niveau customisation et paramétrage mate est relativement bien fourni même si quelques points pourraient être améliorés. Il est possible d'utiliser des thèmes alternatifs comme le magnifique thème Arc qui, depuis quelques mois, s'est imposé comme un des plus beaux thèmes pour environnements gtk. Mais là où Mate pêche c'est pour changer de thèmes d'icônes, le procédé n'est pas du tout intuitif et il faut faire quelques manips pour simplement changer le jeu d’icônes. En effet il faut passer par le thème gtk puis trouver le bouton personnaliser pour pouvoir changer les icônes. Ce n'est pas des plus simples.

XFCE se veut léger et personnalisable, je vous propose donc de partager avec vous ma logithèque sous Debian pour un bureau fonctionnel :
  • LibreOffice, la suite bureautique qu'on ne présente plus. Stable, fonctionnelle et permettant d'ouvrir et d'éditer les formats de fichiers les plus utilisés. Un must pour tous les ordinateurs.
  • Firefox, lui non plus n'est plus à présenter. Il est LE navigateur alternatif par excellence et avec ses systèmes d'addons et de synchronisation (Firefox est également disponible sous Android) sur les différents appareils où Firefox Sync est configuré, le navigateur est une valeurs-sûre si vous souhaitez lâcher Chrome et la sphère.Google.
  • Gimp, un troisième "grand nom" du libre. Alternative à Photoshop et autres logiciels de traitement d'image.
  • Transmission, Client Bittorrent écrit en GTK, il fait ce qu'on lui demande simplement et efficacement.
  • MPD et Sonata, pour la musique j'utilise MPD qui est fonctionne comme un serveur pour diffuser votre musique et comme client pour mon PC j'utilise Sonata, un client léger écrit en GTK qui fait simplement ce qu'on lui demande : lister la bibliothèque musicale et jouer les fichiers. C'est efficace, peu demandeur en ressources et ça fonctionne du tonnerre.
  • MPV, Lecteur multimédia (comme VLC), il est cependant moins intuitif car il faut passer par des fichiers .conf pour paramétrer l'interface et les raccourcis claviers. Cependant il est très léger et d'une qualité impressionnante pour son jeune âge.
  • Radiotray, dernier logiciel multimédia que j'utilise et que j'affectionne tout particulièrement Radiotray est un petit utilitaire qui se loge dans la zone de notification et qui propose, comme son nom l'indique, d'écouter différentes sources internet de radios. Si vous aussi vous aimez la radio et souhaitez un petit utilitaire pouvant être accessible facilement Radiotray est fait pour vous. Et si vous n'avez pas envie de vous configurer les stations à la main Arpinux de l'équipe d'HandyLinux partage le fichier de configuration avec un grand nombre de radios dedans. Et en prime vous avez le droit aux lignes de commandes pour le télécharger et le déplacer directement dans le dossier de Radiotray.
  • Engrampa, l'outils de manipulation d'archives du projet Mate. Il a le mérite d'être un poil plus ergonomique qu'Xarchiver et il fonctionne vraiment bien.
  • Atril, Lecteur pdf du projet Mate, fork d'Evince. C'est donc du robuste et la multitude de formats supportés est tout simplement hallucinante.


XFCE de part sa stabilité et sa simplicité s'impose comme un DE pouvant être facilement pris en main par des utilisateurs néophytes et pourra également ravir les vieux barbus adeptes de légèreté et de liberté. Je ne sais pas combien de temps XFCE se lancera en tant que DE principal chez moi mais je suis agréablement surpris de sa rapidité et sa légèreté sur mon PC. Je pense d'ailleurs que ce qu'il me manquait avant pour pleinement l'adopter c'était simplement du temps pour le modifier comme je l'entends au niveau esthétique et logithèque afin de l'utiliser tous les jours, sans avoir peur qu'il plante.

Ce que j'entends en qualifiant XFCE de KISS n'est pas exactement comme ce que peut être Arch Linux où i3 et autres WM. En fait je qualifie quelque-chose de KISS quand il est simple à prendre en main et surtout, accessible à tous et facilement tout en pouvant s'adapter à chaque utilisateur. Je sens que ça mérite un billet entier d'ailleurs.

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