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Benoît Boud@ud : Mon smartphone est libér/é/

samedi 26 octobre 2019 à 21:00

Non, je vous rassure tout de suite. Le titre n’est pas rédigé selon les canons de cette abominable écriture inclusive qui s’est donnée pour objectif de détruire une langue que le monde entier nous envie (enfin, au moins les Allemands…). Je suis un.e inclusivophobe convaincu, et si ça ne vous plaît pas, ce n’est pas la peine de continuer à lire cet article. Vous pouvez dégager!

Le é entouré de slashes signifie que j’ai réussi à installer le système d’exploitation français /e/ sur mon portable. Nous reviendrons un peu plus tard sur ce /e/ qui me chagrine un peu à vrai dire.

En attendant, laissez-moi vous conter ma dernière aventure. J’ai découvert /e/ dans un article de Toolinux. Il est bien ce journal. Il s’agit donc d’un système d’exploitation qui est une version d’Androïd totalement dégouguelisée. Je vous invite à vous rendre sur le site de la e.fondation. La devise de celle-ci est Vos données sont vos données. Personnellement, j’aurais traduit par Vos données vous appartiennent.

Le créateur de /e/  Le créateur d’/e/ Le cr/é/ateur s’appelle Gaël Duval. Il est bien connu dans le monde du libre pour en être l’un de ses pionniers et pour avoir notamment lancé en 1998 la distribution Mandrake Linux. Cocorico!

Vous trouverez sur cette page la liste de tous les smartphones qui peuvent basculer sur /e/. Le mien est un Samsoul Galaxy S6. Il est dans la liste. Je me suis donc fait un plaisir de tenter l’expérience. Ça faisait longtemps que j’avais envie de libérer mon smartphone mais je ne savais pas comment m’y prendre. J’ai essayé des trucs plus ou moins foireux qui n’ont jamais abouti. C’est vous dire ma joie en réalisant qu’une alternative sérieuse existait… Je me suis couché tard hier soir, ou plutôt tôt ce matin, car le tutoriel d’installation n’est pas fait pour les débutants, ni même pour les autres d’ailleurs. C’est assez obscur et il m’a fallu une bonne dose de chance avant de voir se dessiner la lettre stylisée /e/ sur la page d’accueil de mon Samsoul. Les ingénieurs et les techniciens ne sont souvent pas de grands pédagogues. J’ai remarqué qu’ils avaient du mal à faire le tri entre les informations importantes qui doivent être communiquées au néophyte et les détails inutiles qui ne font qu’embrouiller ce dernier.

Heureusement, la fondation /e/ propose deux alternatives à celles et ceux qui ne veulent pas se lancer dans une si périlleuse installation :

C’est sur cette page que ça se passe. À moins d’être mentalement dérangé, je vous conseille vivement de ne pas vous lancer vous-même dans une installation qui peut se transformer en naufrage. Personnellement, je me suis fait des frayeurs! En attendant que les tutoriels soient plus accessibles, contentez vous d’envoyer votre smartphone à la fondation. Et si vraiment vous tenez à installer vous-même /e/, faites-le à jeûn.

Le résultat de l’opération, le voici :

e

Je me retrouve avec un smartphone parfaitement opérationnel, dont les données personnelles sont protégées, un smartphone très agréable à utiliser parce que plus léger. Que du bonheur!

Vous savez quoi? Lorsque le logo /e/ s’est matérialisé sur mon smartphone, j’ai repensé au moment précis où, en 2010, j’ai vu apparaître pour la première fois, le logo Ubuntu sur mon ordinateur portable. Un moment presque magique, une émotion difficile à contrôler… J’ai éclaté en sanglots.

Maintenant, passons à ce qui me chagrine, en l’occurrence le nom du système d’exploitation… /e/. C’est juste pas possible! C’est quoi cette langue? Comment ça se prononce un slash?

Plus grave encore, j’ai tapé /e/ dans le champ de saisie de Qwant, mon moteur de recherche favori. Je n’ai obtenu aucune occurrence, je dis bien aucune. /e/ est complètement invisible! Et compte tenu de la réussite évidente de ce produit, moi je trouve que c’est dommage. Alors, comme je n’aime pas les gens qui ne savent que critiquer et qui ne proposent jamais de solutions, je me lance dans une suggestion :

Alt/e/r

Comme cela, on retrouve le /e/ et Alt/e/r fait penser à alternatif. On est en plein dans le sujet!

Bon… Je vais me coucher.

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Full Circle Magazine FR : Le numéro 149 est arrivé

samedi 26 octobre 2019 à 14:26

Bonjour !

L'équipe très réduite du FCMfr est heureuse de pouvoir vous présenter le numéro 149, celui de septembre 2019, traduit en français. Vous pouvez le lire ou le télécharger sur notre page Numéros ou le récupérer directement en cliquant sur la photo de couverture ci-dessous.

issue149fr.png

Ce mois-ci, une nouvelle série, qui promet d'être passionnante, débute. Le sujet en est l'automatisation avec xdotool. Tout faire automatiquement, comme dans les films ? Il paraît que c'est possible.

Des séries continuent, d'autres se terminent. Il semblerait que même Lucas (Command & Conquer) va passer à autre chose après au moins une douzaine d'années de bons et loyaux services. Il est urgent de lire l'Éditoriel de Ronnie à ce sujet ET de réagir.

Dans ce numéro, Ronnie nous propose :

Nous vous en souhaitons bonne lecture.

Bab, scribeur et relecteur, d52fr, traducteur et relecteur, et moi, AE, traductrice et relectrice.

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Framablog : Framapétitions est mort, vive Pytition !

vendredi 25 octobre 2019 à 10:20

Dans le cadre de notre campagne « Dégooglisons Internet », nous nous étions engagés à produire, parmi 30 autres services, une alternative aux plateformes de pétition telles que Change ou Avaaz. Cet engagement n’a pas été tenu. Pourquoi ?

Cet article fait partie des « Carnets de voyage de Contributopia ». D’octobre à décembre 2019, nous y ferons le bilan des nombreuses actions que nous menons, lesquelles sont financées par vos dons (qui peuvent donner lieu à une réduction d’impôts pour les contribuables français). Si vous le pouvez, pensez à nous soutenir.

Il était une fois les outils libres de pétitions

Les pétitions sont devenues monnaie courantes sur Internet. On peut en trouver sur à peu près tous les sujets, et elles peuvent être initiées par à peu près n’importe qui.

Évidemment, il pourra nous être opposé que ces pétitions n’ont aucun effet, si ce n’est de (se) donner bonne conscience (« J’ai signé, donc j’ai agi, donc je peux passer à autre chose »). Ou, au contraire, qu’il s’agit d’un outil de mobilisation fort utile permettant de se compter, et de récolter des contacts d’allié⋅es afin de pouvoir s’organiser collectivement. Au fond peu importe, nous faisons le constat que ces outils sont là, et qu’ils sont plébiscités par beaucoup d’internautes.

Le souci, c’est qu’il demeure forcément un flou autour de l’utilisation de nos données (très) personnelles par des plateformes dont le code n’est pas accessible, et qu’on ne peut donc utiliser ou installer pour soi en toute confiance. Ces entreprises peuvent nous jurer, la main sur le cœur, qu’elle ne font pas d’utilisation commerciale de nos données, le fait est qu’elles possèdent des données extrêmement sensibles sur nous (noms, adresses, email, objets de militances, etc.) et que l’histoire nous montre chaque jour à quel point nous devons nous méfier des plateformes (si ce n’est pas le cas, lire notre veille hebdomadaire devrait vous en convaincre rapidement !).

Or, les outils libres de pétitions, qui permettraient de déléguer notre confiance en celles et ceux qui font tourner la plateforme, ne sont pas légion.

On peut citer par exemple l’outil de la Maison Blanche « We The People », dont le code est présent sur Github depuis des années, mais absolument plus maintenu, ce qui pose d’énormes problèmes de sécurité.

Paradoxalement, un des outils les plus solides que nous avions repéré est ce bon vieux SPIP (un logiciel français-oui-monsieur-oui-madame qui a motorisé l’annuaire Framasoft pendant plusieurs années à nos débuts). Cependant, SPIP permettant 1 000 autres choses, son interface de gestion ne nous a pas parue pas adaptée pour de simples pétitions, et nous avions identifié par ailleurs plusieurs problèmes potentiels dans le cadre d’un usage « multi-organisation ».

Framapétitions dans Contributopia

Framapétitions dans Contributopia (CC-By David Revoy)

Framapétitions : paf, pastèque !

Framapétitions et Framamail resteront les deux engagements non tenus de notre campagne « Dégooglisons Internet ».

Autant pour le Framamail, c’était un choix de notre part (trop coûteux à mettre en place et maintenir, et trop de risque de créer une dépendance à Framasoft), autant pour Framapétitions, il ne manquait pas grand chose pour y parvenir.

En effet, Framapétitions devait être un « sous produit » de Framaforms, développé par Pierre-Yves Gosset (« pyg » pour les intimes), le directeur et délégué général de Framasoft. Comme ce dernier l’indiquait en 2016

[…] en fait Framaforms servira aussi de « bêta test grandeur nature » à un autre projet « Dégooglisons » de Framasoft, à savoir Framapétitions. Si mes choix tiennent la route, alors je pense que je pourrai me relancer un nouveau défi : réaliser Framapétitions en moins de 4 jours ETP (Équivalent Temps Plein) et 0 ligne de code :)

Et alors… ? Et bien « paf-pastèque », comme on dit chez nous ! Il faut croire qu’être directeur de Framasoft ne lui aura pas permis, en trois ans, de trouver une semaine pour s’abstraire du monde et aller coder dans une grotte.

En conséquence, Framapétitions fut sans cesse repoussé au profit d’autres urgences professionnelles ou personnelles.

Une rencontre opportune (et opportuniste)

Début 2018, alors que notre pyg national se demandait encore quand il allait pouvoir trouver le temps de se remettre à Framapétitions, nous avons eu la chance de croiser le chemin d’une autre association : « Résistance à l’Agression Publicitaire » (R.A.P.). Bien qu’ayant un objet de militance a priori éloigné du logiciel libre (la lutte contre le système publicitaire et ses effets négatifs), nous avons vite accroché avec cette association dont les valeurs et les modalités d’actions nous semblent proches des nôtres.

Lors d’une discussion informelle autour de l’intérêt de mettre en place une instance PeerTube au sein de R.A.P. (ce que l’association a fait depuis, bravo à elle !), pyg a évoqué sa frustration concernant Framapétitions. La réaction fut aussi surprenante qu’intéressante : « Ha mais nous on a développé notre propre outil de pétitions, et on l’a mis sous licence libre. »

 

Site web de Résistance à l'Agression Publicitaire

Site web de Résistance à l’Agression Publicitaire

 

Les discussions commencèrent alors avec Yann, le développeur de cet outil, nommé Pytition (car le logiciel est développé en langage Python).

Nous avons alors convenu un partenariat informel entre nos deux structures, Yann continuerait le développement de Pytition (notamment en y ajoutant une couche permettant de gérer de multiples organisations), et Framasoft participerait la communication et à l’agrandissement de la communauté de cet outil.

L’intérêt pour R.A.P., c’est que leur projet ne reste pas dans un tiroir, et puisse servir à d’autres structures amies, tout en ayant une certaine pérennité.

L’intérêt pour Framasoft, c’est qu’on ne charge pas sur nos épaules le développement et le maintien d’une application de plus (on rame déjà suffisamment avec celles qu’on propose, merci :) ).

L’intérêt commun, c’est de démontrer qu’il est possible, pour une structure qui n’est pas spécialisée dans le numérique, de malgré tout produire et se réapproprier ses propres outils !

Si R.A.P. peut produire son outil de pétitions, pourquoi Greenpeace, par exemple, ne pourrait-elle pas produire un outil libre de crowdfunding ? Ou la Ligue des Droits de l’Homme développer un outil libre de gestion de revue de presse ?

Pytition avance, et a besoin de vous

Bonne nouvelle : Yann a bien avancé depuis notre première rencontre. Le logiciel fonctionne bien, puisqu’il est utilisé actuellement en production en version 1.x par R.A.P. Pytition est même très, très proche d’une version 2.0 (il ne manque plus que votre aide : voyez comment en bas de cet article !).

Capture écran Pytition v1

Capture écran Pytition v1 depuis le site de R.A.P.

 

Mais Yann a cependant besoin d’aide pour finaliser cette version 2.0. Afin qu’elle puisse être proposée au public et surtout aux associations qui voudraient l’installer et gérer leurs propres pétitions.

Le mieux est sans doute de lui donner la parole !

Interview de Yann Sionneau, développeur de Pytition

Bonjour Yann, peux-tu te présenter ?

Bonjour, exercice difficile !

J’ai 31 ans, j’habite Grenoble depuis bientôt 1 an, avant j’étais sur Paris. Je contribue bénévolement au monde associatif depuis quelques années. Bénévole de l’association Résistance a l’Agression Publicitaire depuis 2016 (loi travail), je suis membre du conseil d’administration de l’association depuis 1 an et je viens de m’y faire ré-élire le week-end dernier lors de l’assemblée générale a Lyon pendant les « rencontres intergalactiques ».

Trompettiste sur mes heures perdues (qui sont plus rares que je ne voudrais =)), je profite aussi des montagnes Grenobloises pour faire de l’escalade.
Professionnellement je suis développeur de logiciel embarqué dans une boite qui fait du semi conducteur, je bosse principalement sur le kernel Linux, la libc, et je commence à mettre les mains dans la toolchain (gcc, binutils).

Tout ça, comme tu peux le voir est bien loin du développement web, matière ou je suis plutôt novice et en cours d’auto-formation :)

Pourquoi t’es tu lancé dans le développement de Pytition ?

Il faut savoir qu’à R.A.P. (Résistance à l’Agression Publicitaire), on essaie d’être le plus « propre » qu’on peut dans notre démarche militante et les moyens qu’on met en place pour atteindre nos buts.

Par exemple on a une vraie réflexion sur l’usage des réseaux sociaux, sur les aspects vie privée, et publicité, mais aussi sur la culture de l’instantané et l’économie de l’attention.

A partir de là, il faut quand même être pragmatique et quand on veut toucher les gens avec nos articles, nos communiqués et nos pétitions, il est clairement plus efficace d’utiliser les réseaux sociaux hégémoniques.

Un compromis a du être mis en place chez R.A.P., on a donc écrit une charte d’utilisation des réseaux sociaux qu’on essaie de respecter le plus possible.

En l’occurrence, on s’autorise à poster sur les réseaux sociaux propriétaires/publicitaires, avec des liens vers nos sites et vers les autres réseaux alternatifs. Mais on s’interdit de ramener des gens vers les réseaux propriétaires en faisant des liens de notre site vers eux. Donc pas de lien d’antipub.org vers f*cebook, mais on va faire des billets f*cebook avec des liens vers nos articles R.A.P..

Un jour, Khaled (ancien président de R.A.P., aujourd’hui salarié) me demande si je peux regarder si je trouve un moyen pour que RAP puisse auto-héberger ses pétitions en ligne vu que nous nous interdisions d’utiliser des plateformes telles que « change dot org ».

Le module WordPress utilisé à l’époque étant peu satisfaisant en termes de fonctions et d’interface.

On a regardé, et on n’a rien trouvé qui répondait à nos besoins.

J’étais chaud pour me lancer dans l’écriture d’une solution ad-hoc pour R.A.P., mais dans le doute quand même avant de commencer j’ai contacté Framasoft pour savoir s’il n’y avait pas un Framapétitions prêt à sortir. Dans ce cas j’aurai attendu un peu, mais on m’a plutôt encouragé à développer une solution pour R.A.P., quitte à ensuite la rendre plus générique pour étendre son usage au delà de la galaxie RAP.
On avait besoin d’un système de pétition « pour dans 2 mois ».

J’ai donc écrit, à la va-vite, depuis 0, un système très basique, uniquement destiné à l’usage de R.A.P., dans un langage que je connaissais bien : Python (avec le framework web Django).

Au final ça a été rapidement mis en production, et cette v1.0 héberge déjà 9 pétitions, consultables ici : https://petition.antipub.org/

Pytition, tu en es où, tu veux aller où ?

Par rapport à la v1.0, on a fait beaucoup de chemin.

Les plans pour le futur ?

Capture écran Pytition v2 bêta

Capture écran du tableau de bord Pytition v2 bêta

 

On peut tester Pytition ?

Oui !

Une version de démonstration de la v2.0, en bêta, est disponible ici : https://pytitiondemo.sionneau.net/

C’est uniquement disponible pour jouer avec, car la base de donnée sera effacée régulièrement au grès des mises à jour. Ne pas s’en servir pour une vraie pétition ;)

Comment peut-on t’aider ?

Vous pouvez m’aider de plein de manières différentes :

J’ai aussi besoin d’aide pour financer le développement du projet, vous pouvez faire des dons ici :

 

Quelque chose à ajouter ?

Je suis ravi qu’on puisse tisser des liens entre le monde de l’anti-pub et celui du logiciel libre. Deux mondes a priori distincts mais qui en réalité s’entrecroisent de bien des manières.

Dans un deuxième temps, je profite de cet espace de parole qui m’est laissé pour passer un petit coup de gueule.

Je voudrais pointer du doigt ce qui m’apparaît comme une montée en puissance de la répression vis à vis des mouvements sociaux en général et du monde associatif en particulier. On voit de plus en plus d’associations comme Attac, ANV/Alternatiba ou RAP dernièrement (mais aussi entre autre des groupes informels féministes qui dénoncent les féminicides, le collectif Vérité pour Adama, …) qui subissent de sérieuses tentatives d’intimidation suite à leur actions. Ce genre d’actions, il n’y a pas si longtemps, ne déclenchait pas tous ces mécanismes : interpellations, contrôles d’identité, gardes à vues, souvent suivis de procédures judiciaires. Il devient très compliqué de faire avancer les sujets de société sans se trouver rapidement confronté à la police et à la justice. Je trouve ça très dommageable pour notre démocratie. Celle-ci ne s’arrête en théorie pas au simple fait de voter pour l’exécutif et le législatif mais inclue aussi la participation direct des citoyen⋅ne⋅s : dans les échanges, le plaidoyer, la mobilisation, la sensibilisation, la co-construction d’alternatives et bien d’autres modes d’actions.

Je déplore la radicalisation de l’exécutif, qui s’isole de plus en plus de l’effervescence politique du reste de la population. J’aimerai que l’exécutif s’inspire beaucoup plus de ce qu’il se passe dans la société civile plutôt que de rester dans la confrontation. Pour finir sur une note plus positive, je pense que malgré les difficultés posées par le contexte répressif, il faut continuer d’œuvrer pour construire la société dans laquelle nous souhaitons vivre.

[Note de Framasoft : pour celles et ceux que le sujet intéresse, nous reparlerons spécifiquement de ce rétrécissement de l’espace démocratique et des formes de répréssions envers les associations dans quelques semaines sur le Framablog]

Framasoft : Merci Yann d’avoir répondu à nos questions, et d’avoir développé Pytitions ! Nous encourageons les lectrices et lecteurs du Framablog à soutenir Yann, que ça soit sous forme financière pour qu’il puisse se dégager du temps, en l’aidant sur le logiciel (documentation, développement, etc.), ou tout simplement en le remerciant et en l’encourageant à poursuivre ce travail.

Rendez-vous sur la page des Carnets de Contributopia pour y découvrir d’autres articles, d’autres actions que nous avons menées grâce à vos dons. Si ce que vous venez de lire vous plaît, pensez à soutenir notre association, qui ne vit que par vos dons. Framasoft étant reconnue d’intérêt général, un don de 100 € d’un contribuable français reviendra, après déduction, à 34 €.

Soutenir Framasoft

Illustration d’entête : CC-By David Revoy

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Remi Collet : Utilisation de l'extension FFI avec PHP 7.4

mercredi 23 octobre 2019 à 14:05

L'extension FFI (Foreign Function Interface) permet d'accéder aux fonctionnalités de bibliothèques systèmes directement depuis PHP sans recours à une autre extension.

Voici quelques exemples, résultats de mes tests de cette extension.

1. Pré-chargement

Une autre nouveauté de PHP 7.4 est la possibilité de pré-charger des classes, qui seront ensuite utilisables comme des classes natives du language, ou d'une extension.

Utilisation

$ php -dopcache.preload=preload-foo.inc foo.php
Class Remi\\Foo exists

Nous utiliserons donc cette fonctionnalité avec FFI.

2. Compression ZSTD

Zstandard est un algorithme de compression très efficace et très répandu. La bibliothèque libzstd offre une implémentation de référence.

Il existe déjà une extension zstd pour PHP, que nous utiliserons aussi pour contrôler les performances de notre solution FFI.

A noter: si la classe n'est pas pré-chargée, elle sera incluse par le script de test, utilisation simple :

$ php zstd.php

Si seul le script est préchargé, les entêtes seront chargées par un  appel à FFI;load(), utilisation :

$ php -d opcache.preload=preload-zstd.inc zstd.php

A partir de 7.4.0RC5 (ou avec les RPM de mon dépôt), il est aussi possible de précharger les entêtes qui seront récupérés avec FFI:scope(), utilisation:

$ php d ffi.preload=preload-zstd.h -d opcache.preload=preload-zstd.inc zstd.php

Dans les versions précédentes, le préchargement des entêtes ne fonctionnent qu'en utilisateur normal, et donc ne fonctionnement pas avec mod_php ou php-fpm qui est administrateur (root) lors de son lancement.

Exécution:

PHP version 7.4.0RC4
Use preloaded class
Using FFI::scope OK

Src length           = 8673632
ZSTD_compress        = 1828461
Src length           = 1828461
ZSTD_decompress      = 8673632
Check                = OK
Using FFI  extension = 0,09"

Src length           = 8673632
ZSTD_compress        = 1828461
Src length           = 1828461
ZSTD_decompress      = 8673632
Check                = OK
Using ZSTD extension = 0,09"

Pour l'utilisateur, le code utilisant FFI ou l'extension Zstd est équivalent, ainsi que les performances (aucune différence notable).

3. Client Redis

Il existe déjà plusieurs implémentation du client Redis en C ou en PHP, Cet exemple utilisera FFI pour accéder aux fonctions de la bibliothèque hiredis.

Utilisation (extrait) :

$ php74 -d ffi.preload=preload-redis.h -d opcache.preload=preload-redis.inc redis.php
...
+ Remi\\Redis::__construct(localhost, 6379)
+ Remi\\Redis::initFFI()
+ Remi\\Redis::del(foo)
int(1)
+ Remi\\Redis::get(foo)
NULL
+ Remi\\Redis::set(foo, 2019/10/23 12:45:03)
string(2) "OK"
+ Remi\\Redis::get(foo)
string(19) "2019/10/23 12:45:03"
+ Remi\\Redis::__destruct

Ce code simplissime, écrit en quelques heures fonctionne est rempli sa mission.

4. Liens

5. Conclusion

FFI apparait comme un nouveau moyen de développement, directement en PHP, et permettant plus de fonctionnalités, sans devoir recourir à la création et la maintenance d'extension écrite en langage C.

Son utilisation nécessite tout de même de solides connaissances en C, pour comprendre les entêtes et la documentation des bibliothèques et pour éviter les fuites de mémoire, mais devrait attirer plus de développeurs / contributeurs.

L'avenir nous dira si elle tient ses promesses pour une utilisation en production, et si elle permettra de diminuer le nombres d'extensions existantes et qui devront être  maintenues et adaptées pour les prochaines versions de PHP.

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RaspbianFrance : Transférer des fichiers sur la Raspberry Pi sans FTP avec SSH.

mardi 22 octobre 2019 à 16:30
Transfert de fichiers en SSH.

Je suis certain que vous avez déjà eu besoin de transférer des fichiers depuis votre PC vers votre Raspberry Pi en passant par le réseau. Si c’est le cas, il y a de fortes chances pour que vous ayez dû installer un serveur FTP. Et pourtant, il y avait un moyen beaucoup plus simple…

Dans ce tutoriel nous verrons comment transférer des fichiers depuis notre ordinateur sur notre Raspberry Pi sans avoir à installer de serveur FTP, mais uniquement en utilisant le serveur SSH déjà installé sur la Raspberry Pi et la commande scp !

Le matériel utilisé dans ce tutoriel

Dans ce tutoriel nous allons utiliser le matériel suivant :

Par ailleurs, pour réalisez ce tutoriel vous devrez également avoir activé le serveur SSH de votre Raspberry Pi. Si vous ne savez pas comment faire, consultez notre tutoriel pour activer SSH.

Transférer des fichiers avec SSH, c’est quoi SCP ?

Si vous utilisez la Raspberry Pi vous avez probablement déjà entendu parler de SSH, un outil qui vous permet de prendre le contrôle d’un ordinateur à distance en lignes de commandes. Mais ce que vous ignoriez peut-être, c’est que SSH ne sert pas qu’à ça.

Une des nombreuses utilisations possibles de SSH, c’est SCP, pour Secure CoPy. Il s’agit d’un protocole permettant de transférer des fichiers d’un ordinateur à un autre, en s’appuyant sur le protocole SSH qui chiffrera les données transférées.

Prenez le contrôle de votre Raspberry Pi avec SSH
SSH est un protocole de contrôle à distance avec chiffrement des données.

Pour nous qui travaillons avec la Raspberry Pi, SCP est donc particulièrement intéressant, puisque la Raspberry Pi possède déjà un serveur SSH intégré et que nous n’aurons donc pas à installer ou à configurer un serveur, comme c’est le cas avec FTP.

Si vous ne connaissez pas du tout SSH, vous auriez probablement intérêt à lire notre tutoriel sur SSH avant de continuer. Ce n’est pas indispensable, mais je pense que ça rend les choses plus claires.

Transférer des fichiers avec SCP depuis un ordinateur Linux

Si vous travaillez depuis un ordinateur Linux, rien n’est plus simple que d’envoyer un fichier en utilisant SCP, il va suffire d’utiliser la commande scp depuis votre terminal.

La commande scp s’utilise de la façon suivante : scp

En premier, vous mettez donc la ressource à envoyer (il peut y en avoir plusieurs, séparées par des espaces) et à la fin de la commande l’endroit où les envoyer.

Les ressources et les destinations sont en fait identifiées par des chemins. Il peut s’agir de simples chemins de fichiers, ou il peut s’agir d’identifiants de connexion associés à des chemins de fichiers.

Transfert d'un fichier en SCP.
Ici par exemple, vous pouvez voir le transfert d’un fichier de sauvegarde vers le répertoire temporaire de la Pi.

Et ça fonctionne comme SSH, vous renseignez un compte utilisateur, un hôte, un chemin, on vous demande le mot de passe du compte, et si le mot de passe est bon le fichier est transféré.

Quelques exemples pour mieux comprendre les chemins SCP.

Pour vous aider à mieux comprendre comment ça fonctionne, voici quelques exemples de chemins et de commandes SCP.

Dans tous les exemples ci-dessous, nous enverrons et récupérerons des fichiers depuis une Raspberry Pi connectée sur le réseau à l’adresse IP 192.168.0.15 et avec l’utilisateur par défaut, pi.

Envoyer le fichier /home/bernard/photo.jpg de votre PC vers le répertoire /home/pi de la Raspberry :

scp /home/bernard/photo.jpg pi@192.168.0.15:/home/pi

 

Récupérer le fichier /home/pi/toto.txt sur la Raspberry Pi et le copier dans le dossier /tmp de votre PC :

scp pi@192.168.0.15:/home/pi/toto.txt /tmp

 

Transférer les fichiers ~/file1 et ~/file2 de votre PC vers le dossier /home/pi de votre Raspberry :

scp ~/file1 ~/file2 pi@192.168.0.15:/home/pi

 

Enfin, cas particulier, transférer tout le dossier /home/pi de votre Raspberry Pi vers un nouveau dossier ~/tmp_pi dans votre PC :

scp -r pi@192.168.0.15:/home/pi ~/tmp_pi

Notez l’utilisation de l’argument -r qui permet le transfert de dossier.

 

Sous Linux donc, rien de plus simple que de transférer un fichier sur ou depuis votre Raspberry Pi avec SCP via le réseau !

Transférer des fichiers sur la Raspberry Pi depuis Windows ou Mac OS

Sous Windows ou Mac OS, comme souvent, nous n’allons pas transférer les fichiers directement en lignes de commandes, mais nous allons utiliser une interface graphique à la place.

Nous allons en fait utiliser un outil que vous connaissez probablement si vous avez déjà utilisé un serveur FTP, FileZilla. En effet, si FileZilla est à l’origine un client FTP, il fait aussi office de client SFTP et SCP.

Rendez-vous sur la page de téléchargement de FileZilla, prenez la version adaptée à votre système, installez là et lancez le logiciel.

Interface d'accueil de FileZilla
Au démarrage de FileZilla seule la partie gauche (votre ordinateur) est disponible.

Une fois FileZilla lancé, cliquez sur « Fichier », « Gestionnaire de site », une fenêtre s’ouvre vous permettant de gérer vos sites. Faîtes « Nouveau Site », la partie de droite vous permet de rentrer les informations de connexion à votre Raspberry Pi.

Dans la partie « Hôte », renseignez l’adresse IP de votre Raspberry Pi (si vous ne la connaissez pas, allez voir notre tutoriel pour trouver l’adresse IP de sa Raspberry Pi).

Dans la partie port, renseignez le port SSH de votre Raspberry Pi, par défaut c’est le 22.

Le plus important, dans la partie « Protocole » sélectionnez SSH File Transfer Protocol, c’est un protocole de transfert basé sur SSH qui a remplacé SCP et qui est supporté par FileZilla.

Enfin, pour la partie « Type d’authentification », choisissez « Normal », et renseignez votre utilisateur Raspberry, pi et votre mot de passe.

Il ne vous reste plus qu’à cliquer sur « Connexion ».

Interface d'ajout d'un site pour le transfert SCP/SFTP.
Vos champs devraient ressembler à peu prêt à ça, en adaptant l’IP bien entendu.

Vous devriez alors voir un message apparaître vous demandant de valider la clé du serveur hôte. Cela vient du fait que contrairement à FTP, SFTP utilise SSH pour chiffrer les données, et a donc besoin pour cela d’une clé de chiffrement. Cliquez sur « Valider ».

message de confirmation de la clé ssh
Vous devez valider la clé de chiffrement du serveur.

Et voilà, vous êtes connecté à votre Raspberry Pi ! Vous pouvez désormais explorer le système de fichier comme le pourrait votre utilisateur Pi.

Interface de FileZilla avec connection en SFTP au serveur.
Maintenant que vous êtes connecté au serveur, vous pouvez voir ses fichiers dans la partie droite.

Cela signifie que vous avez le droit de faire sur le serveur tout ce que votre utilisateur Pi peut faire. Vous pouvez ainsi facilement transférer des fichiers entre votre Raspberry Pi et votre Ordinateur par de simples glissé-déposé !

Maintenant, à vous de jouer !

Lire l'article complet : Transférer des fichiers sur la Raspberry Pi sans FTP avec SSH.

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