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Framablog : Ils liquident la démocratie, si nous la rendions liquide ?

mercredi 9 décembre 2015 à 11:54

Avec un pourcentage très important d’abstentions, les dernières élections ont fait apparaître une fois encore l’insatisfaction éprouvée par tous ceux qui estiment que le mode de scrutin ne leur convient pas : pas de prise en compte des votes blancs dans les suffrages exprimés, candidats choisis et présentés par les partis et souvent parfaitement inconnus des électeurs, offre électorale réduite au choix du « moins pire » par l’élimination arithmétique des « petites listes » au deuxième tour, etc. Plus largement, et sans entrer dans les débats sur la tumultueuse situation actuelle, de gros doutes sur la représentativité des politiques une fois élus se sont durablement installés, au point que certains en viennent à souhaiter tourner la page de la démocratie représentative (notre framasoftien Gee est lui-même étonné d’avoir touché juste) et expliquent avec de solides arguments qu’ils n’ont pas voté et ne le feront pas.

Bien sûr des propositions existent, plus ou moins crédibles (à chacun d’en juger) : certains veulent passer à la VIe République, d’autres veulent un processus transparent et démocratique pour déterminer les candidats aux prochaines élections présidentielles, d’autres encore militent pour la prise en compte du vote blanc

L’article que Framalang a traduit pour vous détaille l’intérêt de la démocratie liquide, processus peu connu mais utilisé par plusieurs Partis Pirates avec l’outil LiquidFeedback (notez qu’il nécessite toutefois un tutoriel assez dense). Dans la même catégorie, il existe Loomio qui propose d’optimiser les prises de décision collectives et qui pourrait être proposé au cours de l’année prochaine dans le cadre de notre campagne Degooglisons.

Il se peut que vous trouviez la démocratie liquide une possibilité intéressante et à mettre en pratique, ou au contraire irréaliste, voire dangereuse (proposer le vote électronique même chiffré peut susciter des inquiétudes), nous souhaitons seulement en publiant cette traduction vous inviter à nous faire part librement de vos réactions.

 

La démocratie liquide : une véritable démocratie pour le 21e siècle

par Dominik Schiener

Article original publié sur Medium : Liquid Democracy : True Democracy for the 21st Century

Traduction Framalang : valvin, KoS, r0u, roptat, Myrsa, audionuma, Éric, McGregor, goofy, sebastien, Vincent, simon, Obny, mseyne

La démocratie liquide, aussi appelée démocratie par délégation, est un puissant modèle de scrutin pour la prise de décision collective au sein de grandes communautés. La démocratie liquide combine les avantages de la démocratie directe et ceux de la démocratie représentative. Elle crée un type de scrutin réellement démocratique, qui confère aux électeurs le pouvoir de voter directement sur un sujet ou de déléguer leur droit de vote à un tiers de confiance.

Au travers de la délégation, les personnes qui disposent d’un savoir dans un domaine spécifique sont capables d’influencer davantage le résultat des décisions, ce qui de fait mène à une meilleure gouvernance de l’État. Grâce à cela, la démocratie liquide se transforme naturellement en une méritocratie, dans laquelle les décisions sont principalement prises par ceux qui ont le type de connaissances et d’expériences requis pour prendre des décisions éclairées sur les sujets concernés.

Globalement, la démocratie liquide dispose d’un gros potentiel pour constituer le socle de la prise de décision, non seulement dans des communautés virtuelles, mais aussi dans des communautés locales et des gouvernements tout entiers. L’objectif de cet article de blog est de donner au lecteur un aperçu de ce qu’est la démocratie liquide et des avantages qu’elle offre à ses participants. D’autres articles sur le même sujet suivront.

Qu’est qui ne va pas dans la démocratie aujourd’hui ?

Même s’il existe de nombreuses formes de démocratie, les deux seules actuellement en place sont la démocratie directe et la démocratie représentative (et un hybride des deux). Décrivons-les :

En dehors de ces failles évidentes dans les démocraties directes et représentatives, une autre, moins évidente celle-là, se situe dans les procédés de vote actuellement en place, qui sont complètement dépassés et ne sont plus en phase avec les technologies disponibles. Au lieu de mettre en place, sécuriser et faciliter le vote en ligne, les électeurs doivent se déplacer dans des bureaux de vote éloignés de leur domicile juste pour remplir un bulletin en papier [1]. Cela leur demande un effort supplémentaire et peut les inciter à renoncer à aller voter.

Ironiquement, c’est exactement ce que la démocratie essaie d’empêcher. L’opinion de chacun compte et devrait être incluse dans le processus de prise de décision collectif. Toutefois, les obstacles au processus de vote qui sont toujours présents aujourd’hui empêchent cela de se produire.

Qu’est-ce que la démocratie liquide ?

La démocratie liquide est une nouvelle forme de prise de décision collective qui offre aux électeurs un contrôle décisionnel complet. Ils peuvent soit voter directement sur des sujets, soit déléguer leur droit de vote à des délégués (c’est-à-dire des représentants) qui votent à leur place. La délégation peut être spécifique à un domaine, ce qui signifie que les électeurs peuvent déléguer leurs votes à différents experts de différents domaines.

Voilà qui change de la démocratie directe, où les participants doivent voter en personne sur tous les sujets, et de la démocratie représentative où les participants votent pour des représentants une seule fois par cycle électoral, pour ne plus avoir à se soucier de devoir voter de nouveau.

Le diagramme ci-dessous montre une comparaison entre les trois systèmes de vote.

Liquid_democratie_diagramme1

Dans le modèle de la démocratie directe, tous les électeurs votent directement sur les questions. Dans le modèle de la démocratie représentative, ils élisent d’abord des représentants qui votent ensuite en leur nom. Le point intéressant mis en évidence par le diagramme est bien évidemment le modèle de la démocratie liquide. Là, les électeurs peuvent voter directement sur certaines questions (comme les deux électeurs indépendants sur les bords droit et gauche), ou peuvent déléguer leur vote à des représentants qui ont plus de connaissances spécialisées sur la question, ou simplement plus de temps pour se tenir informés.

La délégation est un signe de confiance. Un électeur fait confiance à un délégué pour le représenter dans certaines décisions. Si cette confiance est rompue (par des divergences idéologiques croissantes, ou par la corruption du délégué), il peut simplement révoquer la délégation et soit voter directement, soit déléguer sa voix à quelqu’un d’autre. Comme nous le verrons plus tard, cette notion de confiance provisoire est importante pour créer un sens de la responsabilité chez les délégués et les inciter à rendre des comptes.

Une propriété importante de la démocratie liquide est la transitivité. La délégation peut ne pas avoir lieu en un seul saut, elle est parfaitement transitive. Cela signifie que les délégués peuvent déléguer à d’autres délégués pour qu’ils votent à leur place et à celle des électeurs précédents (qui avaient délégué leur vote) dans la chaîne. Cette transitivité assure que des experts peuvent déléguer la confiance qu’ils ont accumulée à d’autres délégués sur certaines questions pour lesquelles ils n’ont pas suffisamment de connaissances et de recul.

Il manque dans le diagramme précédent la délégation spécifique à un domaine. Un électeur peut ne pas déléguer sa voix à un seul délégué, mais peut la déléguer à plusieurs autres délégués qui recevront ce droit en fonction du domaine de la question. Avec un tel système, il y a de fortes chances pour que des experts parviennent à influencer positivement le résultat du scrutin et conduisent à un résultat globalement meilleur.

La catégorisation des sujets est laissée à la décision de la communauté toute entière, mais une catégorisation très simple à l’intérieur d’un gouvernement pourrait être la politique fiscale, la politique monétaire, la politique environnementale…

Pour vous donner un autre exemple, prenons un parti politique qui utiliserait la démocratie liquide pour prendre ses décisions en interne. Les catégories qui auraient du sens pour une telle organisation seraient : Finances, Marketing & diffusion, Programme politique et Décisions administratives. Les décisions à prendre seraient réparties entre ces quatre catégories. Les membres du parti politique pourraient soit voter directement pour ces décisions, soit déléguer leur droit de vote à des personnes possédant un savoir plus spécialisé nécessaire pour se forger une opinion éclairée.

Liquid_democratie_diagramme2

Permettez-moi d’expliquer le diagramme en détail, il peut sembler un peu confus à première vue. Concentrons-nous sur celui qui concerne le Gouvernement, le diagramme concernant les partis politiques est très similaire. En tout, il y a 6 électeurs, dont 3 qui ont pris la responsabilité d’être délégués. Comme mentionné précédemment, il existe trois types de sujets (et donc 3 types de domaine d’expertise) : Politiques fiscales, Politiques monétaires et Politiques environnementales.

Comme vous pouvez le constater, les 6 électeurs ont pratiquement tous délégué leur vote d’une façon ou d’une autre, à l’exception de la déléguée en haut, qui a voté de façon indépendante sur tous les sujets (elle doit être une véritable experte). L’électeur B a délégué chaque vote, soit il est trop occupé ou pas intéressé, soit il ne possède pas les compétences requises sur les sujets concernés.

Globalement, la démocratie liquide est à peine plus complexe que les démocraties directe ou représentative. Mais les avantages qu’elle offre l’emportent largement sur cette difficulté initiale d’apprentissage. Voyons en détail quels sont ces avantages.

Pourquoi choisir la démocratie liquide ?

Maintenant que nous cernons mieux les problèmes soulevés par la démocratie de nos jours, et que nous avons un bon aperçu de la façon dont fonctionne la démocratie liquide, nous pouvons nous pencher davantage sur les raisons de préférer ce choix. Avant tout, nous devons fournir des arguments solides expliquant pourquoi la démocratie liquide est une bien meilleure solution que le statu quo. J’espère que nous y parviendrons en dressant une liste des caractéristiques et avantages principaux de la démocratie liquide par rapport aux démocraties directe et représentative.

La démocratie liquide est véritablement démocratique. Les électeurs ont le choix soit de voter en personne, soit de déléguer leur vote à quelqu’un d’autre. Cela tranche nettement avec les démocraties en place de nos jours, dans lesquelles les citoyens ne peuvent que voter systématiquement en leur nom propre (démocratie directe) ou pour un représentant à intervalles de quelques années (démocratie représentative). Dans ces deux modèles, les électeurs se retrouvent soit dépassés par le type de travail requis pour participer, soit déçus et pas suffisamment impliqués dans les prises de décision du gouvernement. La démocratie liquide leur fournit la liberté de décider de leur niveau d’engagement, tout en leur permettant de le moduler à tout moment. Cela signifie que la prise de décision d’un pays est confiée directement à la population tout entière.

La démocratie liquide présente peu d’obstacles à la participation. L’exigence minimale à satisfaire pour devenir délégué est d’obtenir la confiance d’une autre personne. Pratiquement toutes les personnes qui souhaitent endosser cette responsabilité peuvent avoir le statut de délégué. Aucun parti politique n’est nécessaire pour rallier des sympathisants à votre cause. À la place de campagnes électorales scandaleuses dans lesquelles les électeurs sont délibérément trompés, la compétence et les connaissances d’une personne sur un sujet suffisent à rallier des délégués. En limitant autant que possible les obstacles à la participation, le processus global de prise de décision, qui implique un échange d’idées, des commentaires et des débats, sera plus animé et il en jaillira davantage d’idées et de points de vue. Grâce à cela, le résultat du scrutin aura de plus fortes chances de satisfaire une grande partie de la population et d’entraîner une meilleure gouvernance globale du pays.

La démocratie liquide, c’est la coopération, pas la compétition. De nos jours, dans les démocraties représentatives, la compétition durant la course aux élections est dominée par des dépenses de campagne élevées et inutiles, des tentatives pour démasquer des adversaires politiques et des mensonges délibérés pour tromper les électeurs. Souvent, de nombreux candidats perdent plus de temps à organiser des campagnes électorales pour remporter les élections qu’à se concentrer réellement sur leur supposé programme politique et sur les systèmes à mettre en place pour diriger un pays. Si s’assurer le vote des électeurs est plus important que la propre gouvernance du pays, c’est le signe que le système est miné de l’intérieur. Tout remporter et être élu, ou tout perdre. Voilà la devise de la démocratie de nos jours. Dans la démocratie liquide, cette compétition pour être élu représentant est écartée. À la place, les délégués rivalisent uniquement pour gagner la confiance des électeurs, ce qui ne peut être obtenu qu’en fournissant des efforts continuels et en apportant la preuve de ses compétences. Il est impossible de tromper les électeurs (tout du moins pas à long terme) et le mérite, la volonté et la capacité à améliorer la situation du pays font toute la différence.

La démocratie liquide crée de la responsabilité. La délégation est un indice de confiance. Si cette confiance est trahie, un électeur peut immédiatement désigner un autre délégué ou voter pour lui-même. Cette confiance provisoire entraîne un sens des responsabilités et du devoir de rendre des comptes chez les délégués, car ils peuvent perdre leur droit de vote à tout moment. Grâce à cela, ils sont plus enclins à agir de façon honnête et à voter dans l’intérêt des citoyens plutôt que dans le leur.

La démocratie liquide, c’est la représentation directe des minorités. Grâce à la quasi-absence d’obstacles à la participation, il est plus facile pour les minorités d’être représentées au sein du gouvernement. Cela signifie qu’aucune loi supplémentaire nécessitant un minimum de représentants issus de certaines minorités ethniques n’est exigée. En effet, la démocratie liquide constitue une représentation directe des différentes couches de la société et permet aux minorités et aux groupes ethniques, quelle que soit leur taille, de participer au processus de prise de décision et à la gouvernance du pays.

La démocratie liquide mène à de meilleures décisions. En évoluant en un réseau d’échanges qui prennent des décisions éclairées dans des domaines spécifiques, la démocratie liquide mène à de meilleures décisions globales. La démocratie liquide finit par évoluer en une méritocratie où les électeurs les plus talentueux, expérimentés et les mieux informés prennent les décisions dans leur domaine d’expertise.

La démocratie liquide est évolutive. De nos jours, les gens disposent de trop peu de temps pour se tenir au courant en permanence de la manière dont l’État est gouverné. Les décisions qu’il est nécessaire de prendre sont en nombre croissant, tandis que le temps est si précieux que beaucoup ne veulent simplement plus le passer à prendre des décisions de gouvernance. De plus, nous sommes dans une société de la spécialisation, et peu de gens sont réellement vraiment bien informés dans différents domaines. Du coup, au travers de la délégation, la prise de décision est placée entre les mains d’experts bien informés, dont le temps et les connaissances peuvent être dédiés à la meilleure gouvernance globale de l’État.

L’état actuel de la démocratie liquide

La raison principale pour laquelle la démocratie liquide n’a pas été mise en pratique durant la dernière décennie est principalement liée aux obstacles à sa mise en place. Les démocraties liquides, comme les démocraties directes, nécessitent une infrastructure technique de fond qui permet aux participants de constamment pouvoir voter directement ou par délégation. C’est uniquement par le biais d’Internet et avec les avancées de la cryptographie que cela a été rendu possible durant les dernières décennies.

Au-delà des obstacles technologiques, un obstacle de plus grande ampleur aujourd’hui relève de l’éducation. Le sondage Avez-vous entendu parler de la démocratie liquide ? le montre bien : seule une petite frange de la population a au mieux entendu parler de la démocratie liquide. Par voie de conséquence, afin de réussir à implanter la démocratie liquide dans des communautés de grande envergure, des efforts bien plus importants sont nécessaires pour éduquer les citoyens sur les avantages et les possibilités que peut offrir la démocratie liquide. La seule réelle réponse à cela est la création de cas concrets intéressants qui montreraient à la population externe ou interne à la communauté ce que la démocratie liquide signifie et apporte concrètement.

Un gros effort est déjà mené par les partis pirates en Europe, qui utilisent des logiciels du genre Liquidfeedback pour certaines décisions et même au cours de certaines élections. En outre, Google a récemment publié des résultats d’expérimentations internes de démocratie liquide. Nous verrons beaucoup d’autres développements dans ce domaine, et je pense que la démocratie liquide va bien progresser, avec de nouvelles initiatives qui se mettent en place. Je travaillerai personnellement sur une implémentation de la démocratie liquide sur Ethereum, et collaborerai aussi à quelques autres solutions de vote pour créer de nouveaux cas représentatifs.

Conclusion

La démocratie liquide est le modèle démocratique qui correspond le mieux à notre société actuelle. La technologie est prête, le seul levier qui manque est l’effort dans l’implémentation concrète, tandis que la recherche dans ce domaine relève plus du détail. Plus important encore est le besoin de déterminer quels modèles sont applicables pour la gouvernance (exécutive ou administrative) concrète d’un pays.

Je suis confiant dans le fait que dans les années qui viennent, beaucoup de questions que je me pose, comme tant d’autres, trouveront leur réponse. Qui sait, peut-être verrons-nous une petite ville, ou même juste un village, adopter la démocratie liquide dans une ou deux décennies. C’est tout à fait possible.

Sources

[1] http://homepage.cs.uiowa.edu/~jones/voting/pictures/

[2] http://www.civicyouth.org/2014-youth-turnout-and-youth-registration-rates-lowest-ever-recorded-changes-essential-in-2016/

demoliquideGeektionerd

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genma : Mozilla arrête Firefox OS ? Vraiment ?

mercredi 9 décembre 2015 à 09:30

C'est un article non sourcé de Techcrunch qui fait à peu le buzz en titrant Mozilla Will Stop Developing And Selling Firefox OS Smartphones, que l'on pourrait traduire par Mozilla va arrêter le développement et la vente de Smartphone Firefox OS.

Et là on voit plein de messages arrivé dans la communauté sur l'arrêt de Firefox OS par Mozilla. L'inquiétude est légitime, vu qu'ils laissent Thunderbird à la communauté...

Déjà l'article n'est pas très précis. Mozilla arrêterait de vendre des téléphones avec Firefox OS directement installé. Ce qu'il faut en comprendre en attendant une annonce officielle, c'est que l'OS lui même continuera d'évoluer et sera disponible pour des téléphones existants. Firefox OS est et sera encore développé, mais dans un but différent. Au lieu d'être vendu directement en préinstallé sur des smartphones avec des partenariats constructeurs, il sera installé à postériori sur de plus en plus d'appareils.

Les constructeurs ne jouent pas le jeu de faire les mises à jour. Ils ne jouent pas le jeu de faire la promotion de FirefoxOS. Ils ont saisis une opportunité pour toucher quelques geeks, ne communiquent pas et s'étonnent après du peu de vente... Exemple que je connais bien : ZTE n'a pas fait le support du ZTE Open C en France...

C'est donc la communauté qui s'en charge et on sait que la communauté a un rôle crucial. L'enjeu des install party (voir à ce sujet mon billet Firefox OS - Des Install Party ?) et de porter l'OS sur un maximum de téléphone est vital maintenant. Il y a le programme Foxfooding de Mozilla et le portage sur de plus en plus de plateformes... De plus en plus de téléphones sont supportés par Firefox OS, un grand travail est fait de la part des développeurs, qu'ils soient employés de Mozilla ou simple membres de la communauté.

On est dans le monde du logiciel libre. Il n'y a pas que les employés. Il y a aussi la communauté. Des bénévoles qui estiment qu'il est important de passer du temps à faire du code, de la documentation, de la traduction. Si j'ai décidé de passer du temps, de m'investir au sein de la communauté Firefox Os, c'est que je crois dans cet OS, de part sa différence et sa philosophie.

Si vous voulez passer du temps à faire des pseudo-débats, à dire "je l'avais annoncé" ou "c'était perdu d'avance" et à extrapolez sur un article sans source, faites-le. Mais ne relayez pas ce FUD et attendez une annonce officielle. MERCI.

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Frédéric Micout : Notepad++ et la GPL

mercredi 9 décembre 2015 à 09:23

Le message suivant provient de Don Ho, créateur du célèbre Notepad++. J'utilise ce logiciel au travail et il est vraiment pratique.

« Désinstalle Notepad++ si tu as voté FN.

Je me fous de perdre les utilisateurs et je veux que tu saches : ton Notepad++ est écrit par un immigré, et il t’emmerde. »

En elle même, l'opinion de l'auteur n'est pas le problème et il est parfaitement en droit de s'exprimer. Le fait qu'il mette à profit la notoriété du logiciel qu'il a créé ne me choque pas non plus. Par contre, le souhait exprimé est en contradiction avec les termes de la licence GPLv3 appliquée à Notepad++.

Article 2. Permissions de base.

Tous les droits accordés suivant cette Licence le sont jusqu’au terme des Droits d’Auteur (“copyright”) sur le Programme, et sont irrévocables pourvu que les conditions établies soient remplies. Cette Licence affirme explicitement votre permission illimitée d’exécuter le Programme non modifié. ...

En utilisant cette licence, un auteur ne peut pas interdire après l'usage de son logiciel à certaines personnes, sous prétexte qu'elles ont des idées qui ne lui conviennent pas. Les licences libres ont justement ça de spécial qu'elles garantissent aux utilisateurs qu'ils ne seront pas victimes de ce type de dérive. Aujourd'hui, ceux qui ont voté pour tel parti politique, demain ceux qui sont pour tel projet de loi, après...

En tant qu'utilisateur désireux de respecter le souhait de l'auteur, ça devient compliqué, d'autant que l'auteur va exprimer des souhaits contradictoires et qu'il est susceptible d'élargir les restrictions d'usage quand bon lui semble.

Il y a donc peut être une question à se poser maintenant quand à la conservation la GPL ou non pour Notepad++. Question de cohérence.

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Renault : Semaine électorale chez Fedora !

mercredi 9 décembre 2015 à 00:33

Si la France est actuellement en pleine période électorale pour les élections régionales, Fedora n'est pas en reste avec cette semaine pas moins de trois élections.

En effet, comme le projet Fedora est communautaire, une partie du collège des organisations suivantes doit être renouvelée : Council, FESCo et FAmSCo. Et ce sont les contributeurs qui décident ! Chaque candidat a bien sûr un programme et un passif qu'ils souhaitent mettre en avant durant leur mandat pour orienter le projet Fedora dans certaines directions. Je vous invite à étudier les propositions des différents candidats pour cela.

J'ai voté

Pour voter, il est nécessaire d'avoir un compte FAS actif et de faire son choix sur le site du scrutin. Vous avez jusqu'au mardi 15 décembre à 1h du matin heure française pour le faire. Donc n'attendez pas trop.

Je vais profiter de l'occasion pour résumer le rôle de chacun de ces comités afin de clarifier l'aspect décisionnel du projet Fedora mais aussi visualiser le caractère communautaire de celui-ci.

Council

Le Council est ce qu'on pourrait qualifier le grand conseil du projet. C'est donc l'organe décisionnaire le plus élevé de Fedora. Le conseil définit les objectifs à long terme du projet Fedora et participe à l'organisation de celui-ci pour y parvenir. Cela se fait notamment par le biais de discussions ouvertes et transparentes vis à vis de la communauté.

Mais il gère également l'aspect financier. Cela concerne notamment les budgets alloués pour organiser les évènements, produire les goodies, ou des initiatives permettant de remplir les dits objectifs. Ils ont enfin la charge de régler les conflits personnels importants au sein du projet, tout comme les aspects légaux liés à la marque Fedora.

Les rôles au sein du conseil sont complexes.

Ceux avec droit de vote complet

Tout d'abord il y a le FPL (Fedora Project Leader) qui est le dirigeant du conseil et de facto le représentant du projet. Son rôle est lié à la tenue de l'agenda et des discussions du conseil, mais aussi de représenter le projet Fedora dans son ensemble. Il doit également servir à dégager un consensus au cours des débats. Ce rôle est tenu par un employé de Red Hat et est choisi avec le consentement du conseil en question.

Il y a aussi le FCAIC (Fedora Community Action and Impact Coordinator) qui fait le lien entre la communauté et l'entreprise Red Hat pour faciliter et encourager la coopération. Comme pour le FPL, c'est un employé de Red Hat qui occupe cette position avec l'approbation du conseil.

Il y a deux places destinées à la représentation technique et à la représentation plus marketing / ambassadrice du projet. Ces deux places découlent d'une nomination décidée au sein des organes dédiées à ces activités : le FESCo et le FAmSCo. Ces places sont communautaires mais ce sont uniquement ces comités qui décident des attributions.

Il reste deux places communautaires totalement ouvertes et dont tout le monde peut soumettre sa candidature ou voter. Cela permet de représenter les autres secteurs d'activité comme la traduction ou la documentation mais aussi la voix communautaire au sens la plus large possible. C'est pour l'une de ces places que le vote est ouvert cette semaine !

Ceux avec le droit de vote partiel

Un conseiller en diversité est nommé par le FPL avec le soutien du conseil pour favoriser l'intégration au sein du projet des populations le plus souvent discriminées. Son objectif est donc de déterminer les programmes pour régler cette problématique et résoudre les conflits associés qui peuvent se présenter.

Un gestionnaire du programme Fedora qui s'occupe du planning des différentes versions de Fedora. Il s'assure du bon respect des délais, du suivi des fonctionnalités et des cycles de tests. Il fait également office de secrétaire du conseil. C'est un employé de Red Hat qui occupe ce rôle toujours avec l'approbation du conseil.

FESCo

Le FESCo (Fedora Engineering Steering Committee) est un conseil entièrement composé de membres élus et totalement dévoués à l'aspect technique du projet Fedora.

Ils vont donc traiter en particulier les points suivants :

Le responsable de ce groupe est tournant. Les 9 membres sont élus pour un an, sachant que chaque élection renouvelle la moitié du collège.

FAmSCo

Le FAmSCo (Fedora Ambassadors Steering Committee) est l'équivalent du FESCo sur l'aspect plus humain du projet. Pendant que le FESCo se préoccupera beaucoup plus des empaqueteurs, la préoccupation de ce conseil est plutôt l'ambassadeur.

Voici un exemple des thèmes dont il a compétence :

Les 7 membres de cette équipe sont également entièrement élus avec une durée de mandat d'un an. Chaque élection renouvelle le collège par moitié.

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François Boulogne : Don du mois : la quadrature

mercredi 9 décembre 2015 à 00:00

Ce post s'inscrit dans la série des dons pour vous donner envie de contribuer même très modestement à des logiciels libres. Les petites pierres font les grands édifices.

La quadrature du net a mis en place (comme d'autres associations april, fsf) une levée de fond pour financer leurs actions futures. Je peux vous conseiller de regarder la vidéo de Benjamin Bayart & Christopher Talib : Ce que font les exégètes amateurs dans leur garage, pour un bilan de ce qui a été réalisé.

Pour ma part, ce sont 30€ qui partent à la quadrature et je pense renouveller plus fréquemment mes dons vers cette association qui possède une action incisive et décisive.

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