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Cyrille BORNE : Amateurisme et gratuité, partage, forces et faiblesse du libre ?

samedi 22 décembre 2012 à 09:00

Article rédigé par cep

L'autre jour je croisais Christophe au hasard d'un commentaire sur un article de Cyrille. C'est toujours un plaisir d'échanger avec Christophe et une de ses phrase m'interpellait plus particulièrement. Il y écrivait entre autres : « C'est toute cette économie du don dans laquelle le libre se positionne qui l'empoisonne. »

Et il ajoutait dans un second commentaire pour préciser sa pensée : « Mais prenons plutôt un exemple concret de ce que je veux dire en parlant d'amateurisme : il est tout à fait possible de mettre, comme l'a démontré Cyrille, tout un établissement scolaire, par exemple, sous Debian. Avec des machines configurées au poil près. La somme des compétences nécessaires pour réaliser cette mise en œuvre est conséquente, importante. Cyrille a choisi de prendre sur lui. Comme le font beaucoup d'acteurs du Libre. Ce qui laisse entendre que tout ça ne "vaut rien" en termes de services, de prestations, etc. Il en coûterait combien audit établissement si l'ensemble avait été facturé ? »

Avant de poursuivre je ferai tout de même une distinction au niveau des dons. Je suis effaré par cette multiplication des appels aux dons financiers, à la générosité des utilisateurs du Libre. À longueur de pages cette même litanie, donnez, donnez, versez votre obole pour ceci, pour cela. Sans aucune gêne on mélange la lutte contre la faim, contre certaines maladies, avec le soutien envers quelques actions du monde du Libre, en faveur de projets plus ou moins obscures ou même justifiés, en faisant ressortir souvent les avantages fiscaux à faire un don. On sollicite l'utilisateur, on le culpabilise. Je ne suis pas opposé aux dons en argent, seulement gêné par ce recours systématique de la part de certains, cette banalisation sans intérêt précis et ciblé clairement.

Mais à côté de cette « mendicité » il y a une autre forme de don, que l'on pourrait appeler le « don de soi » qui pourrait, si l'on n'y prend garde, s'estomper, voire disparaître faute de reconnaissance. Et ce don fait appel au partage. Partage de connaissances, d'analyses, pour développer, traduire, déboguer, commenter, expliquer, etc. etc.

Et, concernant ce modèle de don, même si l'on n'a bien entendu aucun problème avec le partage, cela pourrait-il être une dérive dangereuse pour le Libre ?

Christophe met en avant avec raison la somme de travail énorme fournie par Cyrille dans le cadre de son environnement professionnel car, prenant en grande partie sur son temps libre il a, entre autres activités, basculé deux établissements scolaires sous Debian. Certes, pour faire cela Cyrille a du se former, parfaire ses connaissances, acquérir sans cesse des connaissances sur le matériel, sur les logiciels, analyser les besoins, tester différentes solutions, améliorer sans cesse, puis faire les mises à jour, les adaptations. Bref, en effet un travail considérable et, ne serait-ce que dans la partie fermée du forum j'ai été témoin de nombreuses recherches faites, connaissances acquises.

Et oui, cela a un coût. Le chiffrer ? Il serai tout à fait possible de faire des hypothèses. En terme d'économies réalisées par les établissements sur le hardware d'abord. Facilement, au bas mot 400 € par poste. Sur le software ensuite, en tenant compte des licences pour le système d'exploitation et les programmes, on pourrait dire entre 150 et 250 € par poste. Le temps passé pour l'audit et la mise en production ? 50 € de l'heure dirons-nous multiplié par un nombre incalculable d'heures. Au final, oui très certainement les établissements scolaires ont pu réaliser ainsi une économie de plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d'euros.

Est-ce de l'amateurisme ? Pour l'enseignant, ou toute autre acteur qui s'investit ainsi non, très clairement ce n'est pas de l'amateurisme.  À ce niveau de connaissances et de résultats on a affaire à un professionnel sans aucun doute possible.

Par contre, pour les établissements ou entreprises qui bénéficient ainsi de ces formes de dons, oui on pourrait peut-être penser que cela frise l'amateurisme, probablement inconscient d'ailleurs, de se reposer sur des solutions apportées de manière spontanée mais sujettes à bien des aléas et reposant entièrement sur le bon vouloir de ceux qui, tel Cyrille, acceptent de donner autant d'eux-mêmes.

Alors, ces dons n'ont aucune valeur monétaire ? Christophe écrit : «  Ce qui laisse entendre que tout ça ne "vaut rien" en termes de services, de prestations » Cette remarque est-elle justifiée ? Peut-être, oui pour certains, pour ceux qui pensent que ce qui est donné ne vaut pas un pet. Mais pas seulement pour ceux qui ne savent pas apprécier le don et là aussi Christophe soulève un vrai problème.

Tout comme on peut « chiffrer » le travail d'un intervenant bénévole, James Bromberger, développeur Debian a voulu chiffrer la valeur de la distribution Debian, ou plus exactement son coût de développement, et arrive au chiffre de 14 millards d'euros. Voir à ce sujet l'article de patrick_g et le lien vers le blog de Bromberger ainsi que ce passage traduit par Patrick :  « C'est intéressant de savoir que plus de 14 milliards d'euros de logiciels sont disponibles pour utilisation, passage en revue, amélioration et partage. Tout ça pour un prix de 0 euro. Si seulement plus d'entreprises réalisaient le potentiel de ce qu'elles ont sous leur nez. »

Ces doutes sur la valeur monétaire doivent-ils condamner une forme d'économie basée en partie sur le partage ? D’abord il est bien entendu que le gratuit n'est pas vraiment gratuit. Tous les acteurs du Libre et Gratuit participent à leur niveau, sur leur temps libre voire sur leur temps salarié parfois, sur leurs infrastructures personnelles, à la bonne marche de l'ensemble, et permettent ainsi d'éclater le coût réel. D'autres, essentiellement de grands groupes, font des dons et financent car ils y ont des contreparties. Donc même si c'est gratuit pour l'utilisateur final, et il est important qu'il reste gratuit car il participe du partage des connaissances, le Libre n'est pas gratuit mais d'un coût supporté par un grand nombre,

Et il ne faut pas oublier non plus que celui qui décide de « payer de sa personne » le fait en toute connaissance de cause, sans obligations, car il sait au fond de lui y trouver une certaine forme de satisfaction et peut lorsqu'il le désire lever le pied, même s'il sait aussi qu'il s'est rendu dans une certaine mesure indispensable à la bonne marche du projet réalisé grâce à lui.

Et il existe aussi, en parallèle, des intervenants, particuliers, entreprises, qui apportent eux aussi leur savoir faire contre rémunérations. Eux aussi il faut les mettre en avant, faire connaître leur existence afin que les donneurs d'ordres puissent choisir en toute connaissance de cause.

Ne pas oublier non plus le « crowdfunding » ou financement participatif : http://fr.wikipedia.org/wiki/Crowdfunding qui permet de lever des fonds pour un projet déterminé, donc une forme de partage entre personnes ayant un même intérêt, un même besoin et qui veulent aider à sa réalisation, et cela au profit d'un plus grand nombre encore.

Au final un produit, un logiciel, une distribution seront proposés gratuitement à la grande majorité grâce à la participation, au partage d'autres intervenants.

Telle solution serait plus pérenne que l'autre ? Par définition l'appel à un professionnel rémunéré semble en effet plus fiable dans le temps mais rien n'est bien sûr. Hormis le sérieux et la fiabilité des professionnels dans leur ensemble une somme de partages reposant sur plusieurs acteurs bénévoles peut être aussi un gage de longévité. Aux entreprises bénéficiaires au final du travail de ces « bénévoles » de permettre d'une façon ou d'une autre la formation et la mise en avant de ces intervenants, de leur garantir une forme de reconnaissance, voire de rémunération.

Un autre élément à prendre en compte est le fait que le gratuit ne doit pas « cacher un loup », des contreparties voilées, fréquentes dans le monde « propriétaire ». Voir par exemple les conditions d'utilisation d'Instagram / Facebook prévoyant « désormais que les photographies publiées par les utilisateurs puissent être utilisées par Facebook dans le cadre de ses campagnes publicitaires ». Le Libre, avec ses licences, son mode de développement, permet en général de mettre à l'abri l'utilisateur de ce genre de pratiques, mais il faut tout de même rester vigilant, certaines dérives sont toujours possibles et la tentation de générer des profits est parfois forte. Ce référer d'ailleurs au développement de quelques « lens-shopping » toujours préoccupantes.

Alors, oui les modèles sont multiples, les solutions aussi, et il faudrait se garder d'enfermer le Libre dans un seul business plan soi-disant plus professionnel que les autres et, si grâce à ce billet j'ai pu mettre en avant le travail bénévole de certains intervenants alors je serais tout à fait satisfait, en ne niant pas pour autant les problèmes patents et les solutions multiples. Une dernière chose, pour les besoins de mon raisonnement j'ai pris Cyrille en exemple et à son insu, mais il y en a bien d'autres, des inconnus, des anonymes, qui interviennent et apportent leur élément d'un ensemble en devenir permanent. Il faut aussi se méfier d'une certaine forme de pragmatisme de bon goût, qui semble en odeur de sainteté chez certains et les pousse à penser qu'une solution peut être considérée comme Libre à partir de moment où elle permet à un utilisateur de faire certaines choses de manière plus pratique et facilement, et qu'il est libre de les utiliser, voire de les payer, ces mêmes personnes aveuglées au point d'écrire : "qui est le plus libre. Celui qui, grâce à Skype, peut discuter avec sa famille gratuitement à travers les océans ou celui qui ne peut pas communiquer du tout parce qu'Empathy crashe ? ". Sans épiloguer d'avantage sur ce sommet de philosophie toute personnelle du Libre on pourrait en effet se demander qui est plus libre, l'utilisateur de Skype en Chine et censuré, ou celui qui essaye de faire fonctionner un programme libre même avec des bugs.

cep

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Lemarinel Sébastien : Ubuntu One : Un client OS X officiel et la gestion des albums en ligne

vendredi 21 décembre 2012 à 22:50
Le service de stockage en ligne Ubuntu One est accessible à l'aide de logiciels clients sur Ubuntu, Windows, Android, et iOS. Dernièrement, Canonical a apporté deux nouveautés. D'une part, la publication d'un client pour Mac OS X et d'autre part, la possibilité de visualiser et partager ses albums photos sur l'interface Web d'Ubuntu One. Depuis Ubuntu 9.10 The Karmic Koala, les utilisateurs ont accès à un espace de stockage en ligne grâce au service d'infonuagique (cloud) d'Ubuntu : Ubuntu One. Dorénavant multi-système, les utilisateurs de ce service ont accès gratuitement à 5 Go d'espace de stockage et la possibilité d'augmenter cet espace grâce à un abonnement. Ubuntu One permet de d'associer les ordinateurs et appareils mobiles, tels les téléphones et les tablettes, à son compte personnel pour permettre à l'utilisateur de sauvegarder ses fichiers et les synchroniser entre ses périphériques, et publier en ligne du contenu tels des photos et des documents. Le service continue de rencontrer un certains succès. Il y a deux ans, il y avait environ un million d'utilisateurs actifs d'Ubuntu One ; ce nombre est passé à trois millions il y a six mois.  

Ubuntu One pour Mac OS X

 

Capture d’écran 2012-12-21 à 21.37.18

  La version bêta sortait il y a maintenant quelques mois. Aujourd'hui, c'est le résultat d'un dur et long travail de la part des développeurs et testeurs que nous pouvons apprécier. Commençons tout de suite par souligner le fait que les testeurs de la version bêta devront installer la version finale manuellement, car la mise à jour automatique ne fonctionne qu'à partir de cette version finale. Elle porte pour numéro de version 4.0, et les quelques nouveautés sont les suivantes : Le client pour Mac OS X est disponible sur le site Web d'Ubuntu One. Cependant, n'espérez pas voir cette application dans l'App Store d'Apple. Ce n'est pas dans les projets des développeurs.  

Albums photos

 

Capture du 2012-12-21 21:05:13

  Son espace de stockage Ubuntu One est aussi accessible à l'aide d'une interface Web, utilisable à partir de n'importe quel navigateur Web. Ceci est intéressant pour ceux qui n'ont pas la possibilité ou qui ne souhaitent simplement pas installer de client dans leur système d'exploitation, ou qui utilisent fréquemment des postes de travail qui ne sont pas le leur. Une nouveauté vient s'ajouter aux différentes fonctionnalités présentes dans l'interface Web : la visualisation d'albums photos. Une fois l'onglet "Photos" ouvert, on se retrouve devant une interface très intuitive. Les photos de l'utilisateur sont affichées par album, et il peut aisément utiliser la navigation au clavier. De plus, un bouton "Panorama", servant à faire défiler toutes les photos présentes dans Ubuntu One, est disponible. On peut également partager une photo sur Facebook et Twitter ou à l'aide d'un hyperlien, en sachant que ce lien peut être désactivé à tout moment par le propriétaire et qu'il peut en recréer un nouveau. Enfin, l'utilisateur a la possibilité de partager un album entier. Pour un exemple d'un album partagé à travers Ubuntu One, voyez l'album de System76.   ---------- Lien officiel : https://one.ubuntu.com/downloads/mac/

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Framablog : Framasoft et le Père Gnuël vous souhaitent de joyeuses fêtes !

vendredi 21 décembre 2012 à 17:54

Avec ce sourire, nous en profitons pour vous remercier chaleureusement de votre soutien cette année, qu’il s’agisse d’un don[1], d’une participation ou tout simplement en diffusant la bonne parole du Libre autour de vous.

Rendez-vous en 2013, parce qu’il reste encore plein de sales gosses à convertir ;)


Geektionnerd - Simon Gee Giraudot - CC by-sa


Crédit : Simon Gee Giraudot (Creative Commons By-Sa)

Notes

[1] Pour rappel : C’est le dernier moment pour faire un don 2012 défiscalisable à 66% (si vous êtes soumis à l’impôt sur le revenu).

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Artisan Numérique : Ajouter la notification à UrXVT

vendredi 21 décembre 2012 à 17:12
urxvt Python perl libnotify lua awesome weechat
Ajouter la notification à UrXVT
Le 21 décembre, 2012 - 18:12 | Ulhume

Il y a quelques temps, Hobbestigrou proposait une méthode client/serveur offrant à weechat une notification par popup utilisable à distance. Dans la discussion, j'avais proposé une autre approche, directement intégrée à UrXVT et donc compatible avec toute application texte capable de faire un "echo" dans la console. Alors histoire d'arrêter de pourrir ses commentaires, j'ai mis tout cela ici :)

Principes

Comme nous l'avons vu avec dans cet article, toute application texte peut facilement communiquer avec son terminal par le biais de séquence d'échappement. Pour rappeler rapidement le principe, le terminal "écoute" le flux de caractères émis par l'application. On peut donc écrire dans cette application des séquences de caractères spéciales qui seront comprises par le terminal comme des ordres. C'est la base même du standard ANSI qui permet à une application de mettre son texte en rouge, effacer l'écran, positionner le curseur, etc.

L'avantage de cette approche c'est qu'elle est dés-facto transparente pour le réseau. En effet, si on lance dans un terminal un tunnel SSH, et que dans ce tunnel on exécute une application comme weechat, le rendu visuel se ferra en local et les traitement eux resterons distants. Il est donc possible d'appliquer le même principe non plus pour altérer le contenu du terminal, mais pour exécuter une commande externe de notification.

De la sorte, une séquence spéciale sera écrite par l'application distante, elle remontera le tunnel SSH et sera comprise par le terminal qui lui est local. Il pourra alors faire apparaître une popup graphique de notification, toujours en local.

A noter cependant que l'approche d'Hibbestigrou reste plus efficace si l'on cherche à ce qu'une application continue à remonter des alertes même si elle n'est plus rattachée à un terminal. L'approche décrite ici est donc adaptée à des applications locales ou distantes, mais toutes rattachées à un terminal bien visible.

Ring a Bell

En réalité le principe consistant à faire passer un signal de l'application au terminal existe depuis longtemps avec la commande BELL. Lorsque cette commande, qui a comme code ASCII 7 est émise par une application, le terminal l'interprète comme une alerte. Il va alors changer le statut de sa fenêtre graphique (X11) pour passer en mode "urgent". Selon les gestionnaires de fenêtre ce mode sera répercuté par un "flash" sur la barre de titre, par un surlignage du tag où se trouve la fenêtre, etc.

Un tel comportement s'active avec UrXVT par un paramétrage dans ~/.Xdefaults :

URxvt.urgentOnBell: true
Activation du marquage des fenêtres urgentes sur bell

Une fois le paramétrage changé, en prenant soin de recharger les ressources (xrdb -load ~/.Xdefaults), vous pouvez ouvrir un nouveau terminal et tester :

gaston$sleep 3 ; echo -ne "\\007"
Ring the bell...

Allez maintenant sur une autre fenêtre et attendez 3 secondes, lorsque le BELL est émis, la fenêtre où vous étiez devrait "flasher".

Cette approche est pratique car très simple à mettre en œuvre et globalement standard. Par exemple pour mutt, il suffit de rajouter le code suivant pour faire ainsi beeper le terminal à l'arrivée de nouveaux courriels

set mail_check=5
set beep=yes
set beep_new=yes
Activation de BELL avec mutt

libnotify

L'approche BELL ne permet cependant pas de remonter la raison de l'alerte. Pour cela il nous faut utiliser la librairie libnotify. libnotify est un système client/serveur basé sur le protocole DBUS et largement présent sur les bureaux et même gestionnaires de fenêtre. Par exemple Awesome implémente un serveur libnotify en standard, c'est le module naughty (ils vont au bout de leur délire ;-) qui s'active simplement en rajoutant ceci à votre rc.lua :

-- Ajout de naughty
require("naughty")

-- Un peu de réglages
naughty.config.presets.normal.border_color="#712900"
naughty.config.default_preset.bg="#262626"
naughty.config.default_preset.fg="#8A825A"
naughty.config.default_preset.border_width=2
naughty.config.default_preset.font="Meslo LG S DZ 13"
naughty.config.default_preset.screen=1
naughty.config.default_preset.width = 400
activation de naughty

Pour tester le serveur, nous devons installer la partie cliente de libnotify via le paquet libnotify-bin et la commande notify-send :

gaston$notify-send World Hello
Envoie d'une notification

Si tout c'est bien passé, une petite pop-up a du apparaître quelque part avec "Hello" en corps et "World" en titre.

Maintenant que la théorie est prête, voyons le plugin à réaliser pour urxvt.

Plugin Notify

Comme pour le focus, nous allons ajouter un plugin à urxvt, écrit en Perl.

#!/usr/bin/perl

sub on_osc_seq_perl {
  my ($term, $osc, $resp) = @_;
  if ($osc =~ /^notify;(\\S+);(.*)$/) {
    system("notify-send '$1' '$2'");
    system("aplay environnement/share/skype/sounds/ChatIncoming.wav")
  }
}

Super complexe non ? :) Ici on utilise le hook urxvt on_osc_seq_perl. Ce hook est déclenché à la réception par le terminal d'une séquence de la forme ESC]777;XXXXXBELL. L'avantage de cette forme est que l'on est certain de ne pas rentrer en conflit avec des séquences propres à URXVT.

La convention veut que l'on sépare les arguments de ces séquences par des ;. Dans notre cas nous allons donc interpréter une séquence de notification de la forme ESC]777;notify;TITRE;MESSAGEBELL

La chaîne XXX est récupérée dans le paramètre $osc de l'implémentation du hook. Un petit coup de regexp nous permet 1/ de vérifier que la première partie est bien notify; 2/ que la seconde partie soit le "titre" de la notification, et le reste le message.

Ensuite un simple appel à notify-send et le tour est joué. J'avais fait une tentative sans passer par une commande externe, via la librairie perl GTK2:Notify mais elle est sévèrement buggée.

Petite cerise sur le gâteau, on agrémente la notification d'un petit signal audio (le chemin vers un autre fichier son est à adapter dans votre cas).

Maintenant il ne reste plus qu'à ajouter notre nouveau plugin à Urxvt (via ~/.Xdefaults), de recharger xrdb et de lancer un nouveau terminal pour tester cela : $$ echo -ne "\\033]777;notify;Moi;Hello World\\007\\007"

Si tout s'est passé correctement, vous devez avoir 1/ la popup 2/ le signal audio 3/ la mise en urgence de la fenêtre (c'est pour cela que j'ai doublé le /007).

Il ne reste maintenant plus qu'à faire le même test mais en distant cette fois, ce qui devrait marcher sans problème :-)

Intégration à weechat

Pour ceux qui ne le connaissent pas, weechat est un excellent client IRC en mode texte. Elle dispose de l'une des interfaces texte les plus efficace que j'ai peu touché jusqu'à maintenant. En plus elle est totalement paramétrable et extensible avec des plugins en python, perl, lua, etc. J'ai longtemps utilisé IRSSI (un autre très bon client) mais Weechat le surclasse clairement. Ajoutez à cela un petit serveur Bitlbee et vous avez un même outil qui gère IRC, Jabbel, Twitter, etc.

Pour mettre en place la notification, il nous suffit donc d'écrire un petit plugin, en python cette fois, à placer dans le dossier ~/.weechat/python/autoload :

import weechat, string, subprocess,sys
weechat.register("osc_notify", "ulhume", "0.1.1", "GPL3", "osc_notify - Terminal OSC notification", "", "")

settings = {
  "notify_highlights"       : "on",
  "notify_private_messages" : "on",
}

for option, default_value in settings.items():
  if weechat.config_get_plugin(option) == "":
    weechat.config_set_plugin(option, default_value)

weechat.hook_print("", "irc_privmsg", "", 1, "oscn_irc_privmsg", "")

def oscn_irc_privmsg(data, buffer, date, tags, displayed, highlight, prefix, message):
  name = (weechat.buffer_get_string(buffer, "short_name") or weechat.buffer_get_string(buffer, "name"))
  if ( (weechat.buffer_get_string(buffer, "localvar_type") == "private" and
        weechat.config_get_plugin('notify_private_messages') == "on" and name==prefix) or
       (highlight == "1" and weechat.config_get_plugin('notify_highlights') == "on") ):
    subprocess.call('echo -n "\\033]777;notify;'+name+';'+message+'\\007\\007" > /dev/stderr', shell=True)
  return weechat.WEECHAT_RC_OK

Rien de bien compliqué pour peu de lire la très bonne documentation (en français!!) de l'API des plugins. La seule chose un peu désagréable est de devoir passer par subprocess.call plutôt que de faire un bête sys.stderr.write('...''). La raison en est que Weechat semble filtrer les canaux stdout/stderr des plugins empêchant une impression directe.

Lorsque le plugin est écrit et sauvegardé à sa place, il suffit dans weechat de taper /plugin reload python et d'attendre que quelqu'un vous parle :-)

Intégration à mutt

Mutt n'a étrangement aucun moyen direct de spécifier une commande pour être notifié de l'arrivée des nouveaux courrier. Autant ce mailler est de loin le meilleur que j'ai pu utiliser jusqu'à maintenant, autant il faudrait un jour trouver le courage d'en dépoussiérer furieusement le code...

La solution de contournement consiste à modifier la variable status_format qui autorise la prise en charge du formattage de la barre de status par un une commande externe. Et comme dans les données en entrée on peut injecter le nombre de nouveaux courriels (via %n, Voir la documentation),cela permet la "triche" :

set status_format="/home/gaston/.config/mutt/status.py '%n'|"

Ensuite le code python pour effectuer le formattage :

#!/usr/bin/python

import sys

# On récupère le nombre de nouveaux messages
new = int(sys.argv[1])

# On regarde quel nombre précédent nous avions
fileName="/tmp/mutt-new-messages"
f = open (fileName,"r")
last = int(f.read())
f.close()

# Si y'a du neuf...
if (new!=last):
  # Et que ce neuf n'est pas rien
  if (new!=0):
    # on injecte la notification
    message = str(new)+' nouveau(x) message(s)'
    name= "Courrier"
    sys.stderr.write('\\033]777;notify;'+name+';'+message+'\\007\\007')

  # et on met à jour le dernier nombre de courriels
  file = open(fileName, "w")
  file.write(str(new))
  file.close
/home/gaston/.config/mutt/status.py

Voilà, c'est terminé. Il faut relancer mutt (ou sourcer sa config) pour que cela fonctionne. La barre de statut est mise à jour à l'arrivée d'un nouveau courriel, ou lorsque vous revenez sur le pager.

Pour compléter la solution on apprécierait d'avoir dans les options de formattage le titre et l'auteur du dernier message reçu mais mutt n'offre pas cela. Donc si on veut aller plus loin, il nous faudra passer par des utilitaires comme mailcheck.

Conclusion

Pour ceux qui utilisent Urxvt comme interface visuelle standard pour à peu prés tout leur bureau, UrxVT montre une fois de plus sa capacité à s'adapter à tous les besoins. Maintenant on a le focus, la notification, il ne reste plus qu'à gérer le presse-papier distant et l'envoi de fichier, et la solution sera complète ;-)

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Jeoffrey Bauvin : Autoriser le SSH en root depuis une seule IP

jeudi 20 décembre 2012 à 12:15

Une directive intéressante de SSH est "Match", qui permet de faire des sortes de conditions... Dans mon cas, j'avais besoin d'autoriser la connexion en root uniquement depuis une IP... Allons jouer avec la configuration d'OpenSSH...

Éditez /etc/ssh/sshd_config :

À la fin, ajoutez ce bloc :

Match Address 192.168.2.45
	PermitRootLogin yes

Match Address *
	PermitRootLogin no

Que fait ce bloc : si on notre connexion SSH vient de l'IP 192.168.2.45, on pourra se connecter en root (à condition d'avoir le mot de passe, ou d'y avoir paramétré sa clé SSH). Par contre, si on vient de toute autre adresse, pas de connexion en tant que root...

Hop, restart d'OpenSSH, et on teste :

/etc/init.d/ssh restart
[192.168.0.1] jeoffrey@arch ~ $ ssh root@mail
root@srvdev1.mind-lab.eu's password: 
Permission denied, please try again.

[192.168.2.45] jeoffrey@ubu ~ $ ssh root@mail
root@mail's password: 
Last login: Thu Dec 20 09:46:51 2012 from ubu
root@mail ~ # logout

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