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Philippe Scoffoni : Thunderbird, ébauche d’un nouveau carnet d’adresses

mercredi 30 novembre 2016 à 14:18

C’est le résultat du travail d’étudiants de l’école d’ingénieur en informatique de l’Université de Willigton en Nouvelle-Zélande. Leur objectif était de créer un carnet d’adresses moderne et basé sur les standards en la matière pour remplacer l’existant.

Le carnet d’adresses reste le point faible de Thunderbird. Sa gestion des listes est notamment peu ergonomique. De plus la structure d’une fiche contact est figée. Certes, il fait « le job » et remplit l’essentiel des besoins.

Le résultat produit par les étudiants est une extension encore au stade de prototype. Les sources sont disponibles sur un projet GitHub. Si vous souhaitez le tester, vous pouvez télécharger l’extension à ajouter à Thunderbird sur cette page. Une fois l’extension installée, utilisez le menu « Personnaliser » pour ajouter le bouton donnant accès à ce nouveau carnet d’adresses. Voici à quoi cela ressemble.

Thunderbird vcontact

Le look de l’interface s’inspire du material design tant à la mode. Sous le capot les données sont gérées en se basant sur une structure dynamique qui permet une décomposition de la fiche contact en composants. Ceci afin d’avoir des fiches à géométrie variable. Un fonctionnement que l’on retrouve sur le carnet d’adresses de logiciels libres comme Owncloud/Newtcloud.

A ce niveau d’ailleurs ce rapprochement serait très favorable, car à l’heure actuelle, si je peux saisir autant de numéros de téléphone mobile « Privé » que je le souhaite sur Owncloud/Netxcloud pour un contact, un seul sera synchronisé sur Thunderbird. Idem pour les adresses si vous souhaitez stocker deux adresses « privées » pour un contact. Nous sommes d’accord, ce sont des cas limites, mais qui peuvent néanmoins se présenter et ne sont pas couvert actuellement du fait de la structure figée du carnet d’adresses de Thunderbird.

Pour le stockage des fiches contact, l’idée si j’ai bien compris est de s’appuyer sur des « fournisseurs de contacts ». Ceci doit permettre notamment d’ouvrir l’accès à des sources hétérogènes aussi bien locales que distante via toute sorte de moyens : base de données locale ou distante, annuaire LDAP, protocole type CardDav, etc…

Il reste encore beaucoup de travail sur ce composant pour être utilisable « en production ». Un appel à participation a été lancé sur la liste des utilisateurs de Thunderbird pour continuer le travail entamé. Mais le chantier reste immense, je ne sais pas dans quelle mesure il pourra être poursuivi. A suivre…


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 30/11/2016. | Lien direct vers cet article

Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons BY à l'exception des images qui l'illustrent (celles-ci demeurent placées sous leur mention légale d'origine).

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Carl Chenet : Pourquoi je préfère la licence GPL aux licences permissives type BSD/MIT

mercredi 30 novembre 2016 à 00:00

En avant-propos, ce billet ne représente que ma démarche personnelle et mon humble point de vue sur l’utilisation des licences libres, correspondant forcément à ma façon d’agir, de faire, un point de vue duquel je suis volontiers prêt à discuter.

En matière de licence, pour tout ce qui ne concerne pas mes projets personnels, j’adopte complètement le point de vue de Zed Shaw, auteur du manuel de Python Learn Python The Hard Way et d’articles parfois polémiques (mais souvent intéressants), qui a écrit son point de vue sur le choix de la licence d’un logiciel par son auteur dans cet article et que je vais essentiellement résumer par cette citation :

I really don’t care what license people use on their software, it’s their software and bitching at them for the license they choose is offensive. They wrote it, put their blood and sweat into it, and you should be glad that you get the privilege of even seeing it.

(traduction approximative : Je me fiche complètement de la licence que les gens utilisent pour leur logiciel, c’est leur logiciel et dire du mal d’eux pour la licence qu’ils ont choisi est offensant. Ils l’ont écrit, ont sué sang et eau pour lui et vous devriez être content d’avoir le privilège de juste le voir)

En tant que programmeur du Logiciel Libre, je ne peux qu’adhérer à ce point de vue. Par contre, je peux décrire pourquoi dans quasiment tous mes projets je n’utilise – personnellement encore une fois – que la GPLv3 (General Public License version 3).

GPL vs BSD

GPL vs BSD, une opposition classique au sein du Logiciel Libre

Éviter la fuite de code hors de la communauté

Rappelons quelques bases : tout le code écrit sous une licence permissive type BSD ou MIT restera dans la communauté du Libre. Par contre l’une des principales caractéristiques des licences permissives est la possibilité offerte de rendre privatrice une bifurcation (fork) d’une base de code au précédent sous une licence permissive. Très concrètement, il est autorisé de bifurquer un logiciel sous licence BSD ou MIT et d’en faire un logiciel privateur. Cet aspect est bien connu et parfois voulu des utilisateurs de ces licences, permettant toutes les utilisations possibles des bases de code sous ces licences. Le but recherché est d’attirer la plus large base possible d’utilisateurs et de contributeurs qui utiliseront et contribueront peut-être un jour à la base de code originale ou à ses dérivées.

FreeBSD, principal projet des BSD sous licence MIT

FreeBSD, principal projet sous licence BSD

J’ai toujours été pour ma part gêné par cette caractéristique des licences permissives. Je l’assimile à une potentielle fuite de code hors de la communauté. En effet, un cas d’usage de ces licences va consister à bifurquer une base de code existante et à implémenter de nouvelles fonctionnalités à partir de cette base de code. Ces nouvelles fonctionnalités, développées au sein d’une base de code privatrice, n’alimenteront donc pas en retour la base de code communautaire, accessible publiquement, librement utilisable et modifiable.

Prenons un cas assez courant, les routeurs construits sur une base de code sous licence BSD (souvent FreeBSD et OpenBSD). Pour le dire franchement, la liste de ces produits est à tomber par terre. Et ça n’est bien sûr que l’extrême sommet de l’iceberg.

Ma position est donc au final que ces licences permissives, bien que facilitant l’appropriation d’un Logiciel Libre et assurant à l’individu le maximum de droits sur une base de code qu’il n’a pas écrite, desservent la communauté dans son ensemble en laissant optionnelle la réintégration à la base de code communautaire les éventuels développements survenus sur la bifurcation devenue privatrice, développements pourtant eux-mêmes basés sur cette base de code produite à l’origine par la communauté.

iceberg

On peut se douter de la masse de produits privateurs réalisés à partir de logiciels sous licences permissives par l’important nombre de ceux qui sont connus

Une licence est fondée sur le droit, pas sur l’informatique

La GPLv3 et d’une manière générale perçue comme complexe par les informaticiens du Libre, ce qui représente un frein à son adoption. Inutile de le nier, elle l’est indubitablement pour quelqu’un de non-formé au droit (moi le premier). Le texte court et aisément compréhensible des licences BSD/MIT provoque souvent un phénomène d’adhésion, faisant que les licences BSD/MIT sont souvent préférées à la GPLv3. Mais cette brièveté cache des conséquences potentielles insoupçonnées, dont la plus importante a été décrite au chapitre précédent.

C’est à mon sens une grave erreur que de se référer à la brièveté d’une licence pour la percevoir comme « bonne ». Il est bon d’avoir le contrôle complet sur ce que l’on produit, mais la licence n’est pas une partie technique du programme, mais la définition juridique des droits que vous accordez à vos futurs utilisateurs et exploitants de votre code, le droit d’auteur vous donnant par défaut tous les droits sur la production de votre programme.

La licence évolue dans le monde du droit et le fait que vous soyez ou non capable de la lire ne devrait avoir dans les faits avoir que peu d’importance. Êtes-vous capable d’écrire vous-même le contrat de vente de votre maison ? Êtes-vous capable de percevoir et comprendre toutes les implications des conditions générales d’utilisation et de confidentialité des services en ligne que vous utilisez, comme celles de Facebook ou Gmail (désolé si vous n’êtes pas utilisateur de ces services, beaucoup le sont même chez les Libristes. J’utilise moi-même Twitter) ? La plupart du temps, vous n’êtes pas en capacité de le faire et vous devez vous appuyer sur un avocat pour étudier correctement un contrat. C’est absolument la même chose avec votre programme. Si vous souhaitez le défendre juridiquement de manière efficace, il vous faudra vous reposer sur le travail de professionnels du droit.

Eben Moglen

Eben Moglen, avocat conseil de la Free Software Foundation et président du Software Freedom Law Center.

Et c’est ici que la GPLv3 entre en jeu. Autant elle peut paraître effrayante par sa complexité, autant elle protégera juridiquement de manière efficace votre logiciel. Cette licence a su évoluer face aux attaques que le Logiciel Libre a subi, comme la Tivoisation. Cela est bien sûr valable si vous adhérez aux principes prônés par le créateur de cette licence, ce qui est mon cas dans le cadre de mes projets.

Une licence en accord avec sa démarche propre

Comme décrit en introduction, je pense qu’il faut accorder de l’importance à la licence qu’on choisit pour son logiciel afin de le protéger juridiquement, et par la même occasion protéger sa communauté d’utilisateurs et le travail produit par cette communauté.

Ce choix est également primordial pour s’assurer que le cadre d’utilisation dudit logiciel sera conforme à celui que désirait le créateur du projet. Dans mon cas, la GPLv3 accorde à chaque utilisateur du code les mêmes droits mais aussi les mêmes devoirs, à savoir reverser à la communauté le code modifié rendu public en conservant la même licence. Cela permet ainsi aux individus de se nourrir du travail de la communauté, et la communauté de bénéficier du travail des individus. Un cercle vertueux qui correspond à mon idéal personnel pour la communauté du Logiciel Libre.

Et vous ? Que pensez-vous du choix de la licence GPLv3 au lieu des licences plus permissives type BSD/MIT pour vos projets ? N’hésitez pas à réagir dans les commentaires.

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genma : Bookeen - Le code source

mardi 29 novembre 2016 à 09:00

Les liseuses Booken, appareil électronique, tournent avec du logiciel. Qu'en est-il des sources ? Le compte Twitter Booken m'a indiqué comme lien de référence le dépôt Github suivant : https://github.com/bookeen.

Voici une analyse rapide de ce dépôt et quelques réflexions et retours.

Analyses du dépot Github et ce que cela nous apprend

ETL workflow library

https://github.com/BOOKEEN/etl-workflow

Les dernières modifications remontent à il y 6 mois pour un simple script PHP. L'ensemble des sources de ce dépôt sont en PHP. Ce dépôt est décrit comme étant This bundle provide a simple Extract-Transform-Load Workflow with ETL interfaces.

ETL étant un terme technique qui décrit une solution qui repose sur des connecteurs servant à exporter ou importer les données dans les applications (ex. : connecteur Oracle ou SAP…), des transformateurs qui manipulent les données (agrégations, filtres, conversions…), et des mises en correspondance (mappages). L'objectif est l'intégration ou la réexploitation de données d'un réservoir source dans un réservoir cible. Source de cette définition
Ce que confirme l'étude rapide du code source php, on a des interfaces décrites et on voit que ça réutilise le framework Symfony.
Je n'ai pas poussé plus loin.

Rôle et objectif de ce dépôt : encore inconnu pour moi.

u-boot-2011

https://github.com/BOOKEEN/u-boot-2011 U-boot used on Allwinner-based reader (Cybook Muse, Odyssey)

Là on est face à du code en C, avec les librairies et les make-file qui vont bien. Dans le fichier README on lit This directory contains the source code for U-Boot, a boot loader for Embedded boards based on PowerPC, ARM, MIPS and several other processors, which can be installed in a boot ROM and used to initialize and test the hardware or to download and run application code.

Rôle et objectif de ce dépôt : c'est l'équivalent, de ce que je comprends, du BIOS / UEFI (qu'on a sur PC) mais pour la liseuse, c'est le code minimale qui lui permet de démarrer et ensuite de lancer le noyau Linux qui gére le matériel complet de façon plus abouti.

kernel-linux-3.0

https://github.com/BOOKEEN/kernel-linux-3.0 Kernel used on Allwinner-based reader (Cybook Muse, Odyssey)

Là encore, du code en C, le code source du noyau Linux 3.0.

Rôle et objectif de ce dépôt : la liseuse utilise donc un noyau Linux pour l'interaction avec le hardware.

Ce qu'il manque

Il manque tout le code source de l'interface utilisateur, la partie graphique visible et manipulable sur la liseuse (affichage des livres, gestion de la librairie et du contenu, paramétrage etc.), dont le code reste fermé (vu qu'il n'est pas accessible). Cette partie du code est donc propriétaire / fermée (par choix de Bookeen, que l'on peut comprendre car c'est là que réside sa plus-value, en dehors du choix du matériel).

Quelle confiance avoir ?

Certaines personnes préfèreront sûrement avoir une liseuse pour laquelle on a accès à un firmware alternatif 100% libre, les mêmes qui iront jusqu'à installer Coreboot en remplacement de l'UEFI sur leurs machines. Personnellement, le fait que les sources de la la partie interaction avec l'utilisateur ne soit pas disponible (et donc que la liseuse Bookeen ne repose pas totalement sur du logiciel libre) ne me gène pas plus que ça.

Certes on n'a pas accès au code source d'un objet qui pourrait être un objet connecté, mais comme je ne connecte pas ma liseuse en Wifi (une fonctionnalité possible), que je fais le dépôt de livres dessus via une connexion en USB en utilisant le fait qu'elle est reconnue comme un périphérique de stockage de masse (comme une clef USB donc), ou alors via l'excellent logiciel Calibre (que tout possesseur de liseuse devrait utiliser pour gérer sa bibliothèque numérique).

On comparera cette liseuse à un Kindle d'Amazon qui remonte pas mal d'information à Amazon : avancée dans la lecture du livre, temps de lecture etc. Amazon pouvant même effacer des livres sur la liseuse Kindle dès lors que celle-ci est connecté à Internet (Amazon ayant alors un accès permanent sur la liseuse). Du côté de la FNAC, le firmware des Kobo intégrait (à voir si encore vrai) des scripts Google analytics... là encore pour une remontée d'infos sur les statistiques d'utilisation...

Conclusion et l'avenir...

J'ai déjà pas mal parlé de la qualité de l'objet et du confort de lecture dans mes billets précédents. Bookeen reste une petite entreprise (à comparer à l'Ogre Amazon ou Fnac) et faire le choix d'une liseuse Bookeen, c'est faire aussi un acte militant en choisissant des les soutenir eux. Il y a une confiance qui s'est instaurée entre eux et sa communauté, des échanges et témoignages que j'ai eu et en intégrant la communauté via mon achat, en parlant régulièrement de ma liseuse, je contribue à mon échelle à les soutenir. Tout le code source n'est pas accessible, la liseuse Booken est un appareil électronique avec un noyau Linux, ce qui est sympa à savoir, même si on ne fera rien de particulier de cette information, la liseuse n'étant pas hackable en l'état.

Des discussions avec Bookeen ont confirmés le fait qu'une intégration de Wallabag au sein de la liseuse était en cours. A voir comment ça sera fait et quelles fonctionnalités seront proposées. Il y a des chances qu'une connexion au Wifi soit nécessaire. Sinon, il restera ma solution de bidouille de génération d'un epub depuis sa propre instance Wallabag.

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genma : Au Premier Samedi on parle Yunohost

lundi 28 novembre 2016 à 09:00

Chaque premier samedi de chaque mois, de 14h00 à 18h00, des bénévoles passionnés de logiciels libres se retrouvent au Carrefour Numérique² de la Cité des Sciences à Paris, France, pour une install-party de distributions GNU/Linux, ainsi que des ateliers et des conférences. C'est ce que l'on appelle Le 1er samedi http://premier-samedi.org/

Le prochain ce sera le samedi 3 décembre 2016

Lors de cet événement, une rencontre autour de Yunohost & La Brique Internet et de l'autohébergement en général a également lieu en présence de membres de Franciliens.net (Association parisienne membre de la Fédération FDN), entre autre, pour créer une communauté et une synergie autour de hébergement, de la Brique Internet, de Yunohost, avec support et entre-aide, présentation des projets etc.

J'essaie d'être présent à chaque fois, l'occasion de de (re)voir et de parler de ces projets ?

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Journal du hacker : Liens intéressants Journal du hacker semaine #47

lundi 28 novembre 2016 à 00:01

Pour la 46ème semaine de 2016, voici 5 liens intéressants que vous avez peut-être ratés, relayés par le Journal du hacker, votre source d’informations pour le Logiciel Libre francophone !

Pour ne plus rater aucun article de la communauté francophone, voici :

De plus le site web du Journal du hacker est « adaptatif (responsive) ». N’hésitez pas à le consulter depuis votre smartphone ou votre tablette !

Le Journal du hacker fonctionne de manière collaborative, grâce à la participation de ses membres. Rejoignez-nous pour proposer vos contenus à partager avec la communauté du Logiciel Libre francophone et faire connaître vos projets !

Et vous ? Qu’avez-vous pensé de ces articles ? N’hésitez pas à réagir directement dans les commentaires de l’article sur le Journal du hacker ou bien dans les commentaires de ce billet :)

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