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Dimitri Robert : Animer un chapiteau avec Synfig Studio

jeudi 28 mai 2020 à 14:25

Dans l’article précédent nous avons dessiné un chapiteau en vectoriel à l’aide d’Inkscape. Nous avons découpé l’image en calques afin de l’utiliser plus simplement dans Synfig Studio pour l’animer. Passons donc à l’animation.

Nous allons utiliser comme fond une photo du lieu où se déroulera le festival. Devant cette photo le chapiteau va apparaître progressivement : les mâts vont tomber du ciel l’un après l’autre suivis de la coupole qui va se faire attraper par deux câbles reliés au haut de chaque mât. Une fois la coupole stabilisée la bâche de toit tombera et viendra se tendre pour former le toit. Les bâches d’entourage vont ensuite apparaître une à une. Enfin, nous ouvrirons les deux bâches centrales en entrerons dans le chapiteau. Tout cela en appliquant un léger travelling (déplacement horizontal) à l’ensemble.

L’article est un peu long mais détaille toutes les étapes, en expliquant le pourquoi du comment. Aussi, si vous êtes totalement débutant vous pourrez apprendre tout en aboutissant à un résultat concret. Les ressources nécessaires (une archive ZIP car le format SIF de Synfig Studio n’est pas accepté par WordPress, même en le déclarant) pour réaliser ce tutoriel sont indiquées en fin d’article.

Cet article ainsi que le précédent ont été écrits pour être publiés dans la presse, mais finalement, ça ne sera pas le cas. Voici donc le second en intégralité.

Vous pouvez soutenir mon travail via un don :

Étape 1 : configurez le canevas

Commençons par configurer le canevas, c’est-à-dire, la zone de travail qui détermine également les caractéristiques de la vidéo. Allez dans le menu Canevas > Propriétés. Nous définissons les dimensions de la vidéo (Taille de l’image > Largeur et hauteur) à 1920×1080 (soit du Full HD dans le jargon). Ne touchez pas aux autres valeurs de cet onglet, elles sont exprimées en unité Synfig, concept quelque peu complexe que nous n’aborderons pas ici.

Dans l’onglet Temps vous pouvez définir une durée. Pour cette animation nous choisissons une durée de dix secondes (tapez 10s dans le champ durée) pour une fréquence de vingt-cinq images par seconde. Ne vous inquiétez pas, vous pourrez revenir sur ce paramètre ultérieurement.

Enfin, dans l’onglet Autre, cochez le verrou Aspect de l’image et décochez les autres. Cela vous permettra de réaliser un rendu de plus petites dimensions sans vous préoccuper de comprendre les unités Synfig.

Unités de temps

Depuis toujours la vidéo est constituée d’une succession rapide d’images fixes qui donne l’impression que les images sont animées. L’unité de base du temps est donc cette image fixe que l’on nomme frame en anglais.

Mais pour calculer correctement les durées il faut s’assurer de la fréquence des images. Généralement il est de vingt-cinq images par secondes.

Dans Synfig Studio, les images sont notées f et les secondes s.

Étape 2 : importez la photo de fond

Vous pouvez importer une image matricielle (photo, dessin scanné) soit via le menu Fichier > Importer, soit en la faisant glisser sur la fenêtre de Synfig Studio.

Dézoomez (avec la touche [Ctrl] et la molette de la souris) pour constater que la photo est peut-être beaucoup plus grande que le canevas. C’est mon cas ici avec une photo mesurant 4928×3264 pixels. Nous aurions pu réduire les dimensions avant l’import, mais une grande image n’alourdira pas la vidéo finale qui elle, est contrainte aux dimensions que nous avons définies au départ.

Sur la capture vous voyez également à droite la fenêtre des calques. Chaque élément posé sur le canevas est un calque. En réalité il s’agit d’une groupe de calques contenant un calque image. Plus précisément un groupe de type sélecteur. Nous aborderons cet aspect une prochaine fois, pour aujourd’hui vous vous contenterez de manipuler ce groupe sélecteur comme si c’était une image (ne touchez pas directement à l’image qui se trouve à l’intérieur). Profitez-en pour le renommer (double-clic sur le nom) pour une appellation plus pertinente (« Fond » par exemple).

Modes composition et animation

Lorsque vous ouvrez Synfig Studio il se trouve par défaut dans le mode composition. Dans ce mode vous positionnez tous vos éléments. Vous pouvez les déplacez sans aucun lien avec le temps, donc sans aucune incidence sur l’animation. Ce mode est matérialisé par un personnage vert et immobile en bas à droite de la fenêtre du canevas (à gauche sur la capture).

Si vous cliquez sur ce personnage vert, vous passez en mode animation. L’icône arbore alors un personne rouge et en mouvement. De plus, la fenêtre est encadrée de rouge. Dans ce mode toutes vos actions seront liées au temps où se trouve le curseur de temps et engendreront de nouveaux « points de passage ». Dans ce mode, vous définissez l’animation.

Attention, lorsque vous placez de nouveaux éléments, que vous changez certaines caractéristiques au niveau global, vous devez passer en mode composition. Si vous restez en mode animation, vous créez des variations dans l’animation !

Au cours de cet article je vous indiquerai quand passer dans quel mode et pourquoi.

Étape 3 : adaptez l’image au canevas

Il n’y a pas, actuellement, de fonction pour adapter l’image automatiquement au canevas (tout au plus une option dans les préférences). Nous allons procéder manuellement en n’oubliant pas que la photo doit couvrir entièrement le canevas (ne laissez pas apparaître la transparence) et qu’elle doit dépasser sur les côtés pour le travelling. En effet, lors du mouvement de travelling, la photo va se déplacer de droite à gauche et il ne faut, à aucun moment, que l’on voit apparaître le fond. Donc, laissez un peu de marge.

Dans Synfig Studio chaque élément peut être manipulé par des poignées. Ici la première qui nous concerne est la poignée de redimensionnement proportionnel (orange). Déplacez-la vers la poignée verte. Vous verrez ainsi les limites de la photo se rapprocher de celles du canevas (ou, pour le dire autrement, vous réduisez la taille d’affichage de la photo).

La poignée verte déplace le calque. Notez que si vous pressez la touche [Maj] pendant un déplacement, vous contraignez celui-ci sur un seul axe (horizontal ou vertical selon la direction que vous faites prendre à votre souris).

Étape 4 : placez l’image en vue du travelling

Au moyen des deux poignées vue à l’étape précédente vous devez placer le calque contenant l’image de fond de sorte à ce que :

Étape 5 : importez le chapiteau

À la différence de la photo de fond, nous ne pouvons utiliser le menu Fichier > Importer.
En effet, si vous utilisez cette méthode, l’image vectorielle au format SIF sera liée et non copiée dans la composition actuelle. Cela signifie que vous pourrez la manipuler en tant que telle, mais aucunement agir sur ses éléments (sous-calques).

Or nous voulons animer chaque partie du chapiteau, donc, nous allons procéder différemment.

Ouvrez l’image chapiteau.sif en tant que nouvelle composition (Fichier > Ouvrir). Celle-ci est ouverte dans un nouvel onglet. Sélectionnez les quatre groupes de calques (Coupole, Toit, Entourage et Mâts) puis groupez-les.

Renommez ce nouveau groupe en « Chapiteau ».

Enfin, assurez-vous que le calque « Chapiteau » est bien sélectionné et copiez-le ([Ctrl] + C ou le bouton prévu à cet effet dans le bas de la fenêtre des calques).

Étape 6 : placez le chapiteau

Revenez sur l’onglet de votre composition et collez.
Vous devez, à présent, utiliser les poignées de redimensionnement et de déplacement pour positionner le chapiteau à la taille désirée dans le décor.

Attention ! « Fond » et « Chapiteau » doivent être deux groupes de calques indépendants l’un de l’autre : si vous les refermez (cliquez sur les triangles dans la fenêtre des calques), vous devriez voir seulement ces deux groupes de calques dans la liste.

Vous pouvez fermer la composition chapiteau.sif.

Étape 7 : planifiez l’animation

Il est essentiel de savoir à quels moments vont se dérouler quels événements. Nous partons du principe que le chapiteau complet, tel que nous l’avons inséré est l’avant-dernière étape de notre animation. La dernière consistant à ouvrir le chapiteau et y faire entrer la caméra. Gardons une seconde pour cette dernière étape, les neuf premières seront consacrées au montage du chapiteau.

Je propose le découpage suivant :

Nous allons traduire cela par des images-clés (keyframes), c’est-à-dire des points de rendez-vous dans le temps. Une première image-clé est déjà placée en début de ligne de temps.

Pour positionner une nouvelle image-clé, vous devez d’abord déplacer le curseur de temps à la bonne position. À l’aide du clic gauche, placez le curseur de temps (trait jaune) dans la ligne grise (où sont mentionnées les valeurs de temps) à 9s. Cliquez ensuite avec le bouton droit sur la ligne bleue-grise (ligne des images-clés). Un menu s’ouvre vous proposant d’ajouter une image-clé.

Pour l’instant cette image-clé suffit.

Étape 8 : travelling, groupez

Première animation simple, le déplacement latéral (ou travelling) de l’ensemble. Il s’agit ici de déplacer à la fois le chapiteau et le fond. Nous devons donc commencer par grouper ces deux éléments.

Dans la fenêtre des calques, sélectionnez les groupes « chapiteau » et « fond », puis cliquez sur le bouton Grouper les calques. Vous obtenez un nouveau groupe contenant les deux précédents. Renommez ce groupe en « Scène » (double-cliquez sur le nom).

Étape 9 : travelling, animez

Passez en mode animation (cliquez sur le petit personnage vert).

À noter, j’ai choisi comme mode d’interpolation « Adoucir Entrée/sortie » afin d’avoir des débuts et fin de mouvement amortis, plus doux.

À priori la scène est actuellement disposée en position de départ (calée à gauche dans le canevas comme nous l’avons placée à l’étape XXX). Si ce n’est déjà le cas, positionnez le curseur de temps à 9s sur l’image-clé créée à l’étape précédente. Sélectionnez le groupe « Scène ».

Prenez la poignée de déplacement (rond vert), pressez la touche [Maj] et déplacez la scène vert la gauche. Calez le bord droit avec celui du canevas. Si vous ne pouvez être précis, assurez-vous que l’on ne voit pas le fond transparent : il faut toujours que la scène occupe tout l’écran.

Placez le curseur de temps au début et jouez l’animation pour vérifier.

Jouer l’animation

Le bas de la fenêtre principale (contenant le canevas) propose des boutons pour lire jouer votre animation. C’est utile notamment pour passer d’une image-clé à une autre lors de la composition.

Voici un récapitulatif des différentes icônes. À noter que la zone de saisie située à gauche indique la position du curseur de temps. Vous pouvez la modifier directement ici ou en déplaçant le curseur sur la ligne de temps.

Étape 10 : animez la toile d’entourage

Par simplicité nous allons commencer par la fin de l’animation. En effet, à la position 9s, le chapiteau doit apparaître tel que nous l’avons dessiné. Nous allons donc remonter le temps pour faire disparaître, petit à petit, ses composants.

Nous allons maintenant baliser cette partie d’animation par deux images-clés : 7s6f et 8s6f. Rappel, pour chacune, cliquez gauche pour placer le curseur jaune sur la ligne de temps puis cliquez droit pour ajouter l’image-clé.

Ensuite, dans la fenêtre des calques, ouvrez le groupe de calques « Entourage ». Il contient six formes correspondant chacune à un pan de toile. Normalement elles sont classées dans l’ordre : de haut en bas dans la liste correspondant à de gauche à droite sur le dessin. Si ce n’est pas le cas, cela serait plus pratique de les ordonner.

L’animation va faire apparaître chaque pan de gauche à droite. La dernière forme de la liste est donc la dernière à apparaître. Sélectionnez-la et placez le curseur de temps un peu avant l’image-clé de fin (8s6f), à 8s3f par exemple. Dans la fenêtre des paramètres modifiez la valeur Quantité pour la réduire à 0. Cela fait disparaître le pan de toile. Comme vous êtes en mode animation, cela crée automatiquement un point de passage à cet endroit-là, ainsi qu’aux images-clés les plus proches où la valeur d’origine est conservée.

À ce stade, le calque a une quantité de 1 entre les temps 0 et 7s6f. La quantité diminue progressivement entre 7s6f et 8s3f pour arriver à 0. Enfin, elle augmente entre 8s3f et 8s6f pour revenir à 1. Supprimez le point de passage situé sur la première image-clé (7s6f) via un clic-droit et Supprimer (ou la combinaison [Alt] + clic). Désormais il n’existe plus aucune information concernant la quantité entre les temps 0 et 8s3f, c’est donc la valeur paramétrée à 8s3f qui compte. Donc, le pan de toile est invisible du début de l’animation et commence à apparaître à partir de 8s3f. L’apparition est rapide car le pan ne met que 3f à atteindre son opacité maximale.

Pour animer le pan suivant positionnez le curseur de temps à 7s24f et définissez sa quantité à 0. Supprimez le point de passage situé à 7s6f. À ce stade-là, l’apparition de ce nouveau pan de toile dure 7f : il atteint son opacité maximale en même temps que le premier que nous avons traités. Comme nous voulons les faire apparaître les uns après les autres, il faut encore déplacer le point de passage situé à 8s6f pour raccourcir le temps d’apparition. À l’aide de la souris, cliquez-glissez le point de passage pour le positionner à 8s2f, ainsi, l’apparition durera 3f comme l’autre pan de toile.

Faites de même pour les quatre autres pans de toile en prenant soin de les décaler dans le temps.

Le premier pan de toile à apparaître doit avoir son point de passage avec la quantité à 0 au temps 7s6f, soit sur l’image-clé. Attention, il se peut que vous ayez créé un point de passage situé au temps 0. Si c’est le cas, supprimez-le.

Gérez l’opacité avec le paramètre Quantité

Le paramètre Quantité, disponible pour chaque calque ou groupe de calques, permet de gérer l’opacité de ce dernier. La valeur varie entre 0 (transparent) et 1 (opaque). Mettre la quantité à 0 permet donc de faire disparaître un calque.

Étape 11 : ordonnez les parties du toit

La toile de toit est constituée de trois parties. Ouvrez le groupe de calques « Toit » (fermez « Entourage » par la même occasion). Dans l’image chapiteau.sif d’origine, ces trois parties sont ordonnées de gauche à droite. Nous avons ici besoin que la partie centrale se trouve au-dessus des autres (profondeur Z à 0).

Sortez du mode animation pour revenir au mode composition.
Repérez-la en les sélectionnant successivement et faites-la monter au premier plan, à l’intérieur du groupe.
Retournez dans le mode animation.

Les deux autres sont les parties teintées.

Étape 12 : toit, cachez les parties teintées

Nous avons défini que la toile de toit se déploie entre les temps 4s20f et 6s18f. Créez donc ces deux images-clés. De plus, le début de l’animation de cette toile ne concerne que la partie centrale, celle qui porte la teinte de base. Les deux parties, plus claire et plus foncée, apparaissent dans un second temps, à partir de 6s. Créez également une image-clé pour ce temps-là.

Placez-vous sur cette dernière image-clé et définissez une quantité à 0 pour les deux parties teintées. Supprimez les points de passage apparaissant sur la première image-clé (4s20f). Laissez celui apparaissant de l’autre côté à 6s18f, nous le traiterons plus loin.

Étape 13 : toit, cachez la toile dans la coupole

Nous allons faire chuter la toile de toit depuis la coupole. Il faut donc qu’elle soit invisible entre les temps 0 et 4s20f. Mais avant de modifier sa quantité nous allons la déformer pour la glisser sous la forme de la coupole, comme si elle était cachée dedans.

Sélectionnez le calque correspondant à cette partie de toile. Renommez-la en « centre » pour plus de clarté dans les explications qui suivent. Vous devriez voir apparaître quatre nœuds marrons ainsi que deux tangentes à bout jaune, autour de la forme de la toile.

L’idée est de déplacer les deux nœuds du bas à l’intérieur de la forme de la coupole. Mais, si vous cliquez sur l’un des nœuds et que vous déplacez la souris, cela tire une nouvelle tangente (dans ce cas précis où une seule tangente est présente). Si vous voulez sélectionner le nœud pour le déplacer, même s’il n’a pas deux tangentes, tracez un rectangle de sélection autour, puis déplacez-le.

La capture de cette étape montre le nœud de gauche déjà déplacé et le rectangle de sélection autour du nœud de droite. Il suffit ensuite de le déplacer dans la zone de la coupole. La position exacte n’a aucune importance, la prochaine étape consistera à lâcher tout cela vers le bas.

Une fois cela fait, vous pouvez définir la quantité à 0 pour le temps 4s20f (image-clé). Déplacez le point de passage créé à 6s au temps 4s21f (ainsi le passage de la transparence à l’opacité sera instantané).

Important : pensez à supprimer les points de passage créés automatiquement au temps 0 sur les paramètres quantité et vertices.

Étape 14 : toit, chute de la toile

Placez-vous au temps 5s12f et sélectionnez le calque « centre ». Sélectionnez les deux nœuds du bas en traçant un rectangle de sélection et déplacez le tout jusqu’au bas des mâts.

Sélectionnez ensuite chacun des nœuds et rapprochez-les l’un de l’autre (donc vers le centre du chapiteau). N’hésitez pas à jouer avec les tangentes pour créer du mouvement dans la toile.

Cela crée un grand nombre de points de passage et heureusement, il n’y a rien à changer.

Étape 15 : toit, apparition des parties teintées

Avant de faire apparaître les parties teintées il faut faire remonter la partie centrale et l’étirer en largeur pour qu’elle occupe tout l’espace du futur toit.

Pour plus de facilité, placez le curseur de temps à l’image-clé 6s18f, là où les parties teintées sont apparentes. Puis, sélectionnez chacun des deux nœuds du bas (en traçant un rectangle de sélection pour ne pas tirer sur les tangentes) et déplacez-les de sorte à couvrir les parties teintées (à peu près, nous ne sommes pas en chirurgie tout de même). Vous pouvez tout de même déplacer légèrement les tangentes vers le bas, pour vraiment couvrir.

Il faut ensuite réorganiser les trois derniers points de passage du calque « centre ».

Enfin, sélectionnez chacune des deux parties teintées et déplacez le point de passage du temps 6s18f en 6s1f. Ainsi le temps d’apparition est réduit à une frame.

Étape 16 : descente de la coupole

Le mouvement de la coupole se déroule entre les temps 3s et 4s20f. Plus précisément, la dernière partie du mouvement, la remontée depuis le point le plus bas, commence à 4s14f. Créez donc les images-clés aux temps 3s et 4s14f (vous avez déjà créé celle du temps 4s20f lors d’une étape précédente).

Commençons par la partie descente afin d’accrocher les câbles à la coupole. Placez-vous au temps 3s. Déplacez la coupole hors-champ en pressant la touche [Maj] pour contraindre le déplacement sur l’axe vertical.

Trois points de passage sont créés.

Étape 17 : remontée de la coupole

Placez-vous sur l’image-clé 4s. Déplacez la coupole vers le bas de manière à la placer plus basse que sa position finale. L’idée étant de simuler une élasticité dans les câbles (que nous ajoutons à l’étape suivante) qui provoque ainsi une remontée de la coupole.

Étape 18 : tracé des câbles

Nous n’avons pas mis les câbles lors du dessin du chapiteau dans Inkscape. Nous allons les ajouter ici à la volée, lors de la chute de la coupole. Deux simples traits suffiront.

Attention, pour ajouter les câbles, nous devons à présent repasser en mode composition !

Placez le curseur de temps à 3s10f, à un moment où la coupole a commencé sa chute, mais reste encore au dessus du niveau des mâts. C’est là que nous allons faire apparaître les câbles.

Sélectionnez l’outil Spline. Cet outil permet de tracer des courbes, mais aussi de simples segments (comme dans Inkscape, si vous avez lu l’article précédent). Parmi les nombreuses fenêtres de Synfig Studio vous trouverez celle des options (à droite sur la capture).

Une fois ces paramètres fixés, tracez un chemin composé de trois segments comme sur la capture d’écran : partez du haut du mât de gauche jusqu’au coin inférieur gauche de la coupole, rejoignez l’autre côté et finissez en allant cliquer sur le haut du mât de droite. Effectuez bien de simples clics et ne laissez pas le doigt appuyé sur le bouton en déplaçant la souris afin de tracer des segments et non des courbes.

Important, pour terminer votre tracé vous devez cliquer sur un outil de la boîte à outils. C’est absolument pas intuitif, mais c’est comme ça, il faut le savoir (espérons que ça change dans une prochaine version).

Étape 19 : paramètres des câbles

Quelques ajustements s’imposent. Tout d’abord, la couleur du tracé. Dans la fenêtre des Paramètres (généralement en bas à gauche de Synfig Studio) changez le paramètre Couleur en cliquant sur le rectangle de couleur correspondant.

Cela vous ouvre la fenêtre Couleurs. Personnellement je trouve l’onglet TSL plus clair que les autres pour définir une couleur. Choisissez le noir.

Ensuite, il vous faudra sans doute changer l’ordre des calques pour faire passer le groupe de calques « Coupole » au-dessus du calque correspondant au tracé des câbles (profitez-en pour le renommer). Soit par cliqué-glissé, soit en utilisant les flèches situées en pied de fenêtre des calques. Cela a pour effet de faire passer le trait horizontal reliant les deux câbles sous la coupe, et ainsi le masquer.

Attention, n’insérez pas le calque « Câbles » dans le groupe « Coupole » !

Étape 20 : animation des câbles

S’il y a bien une fonction pour lier ensemble des nœuds de calques différents son usage est encore délicat voire horripilant. Attendons une prochaine version. Pour l’instant nous nous contenterons de faire bouger les câbles au même rythme que la coupole, à priori en suivant les mêmes images-clés.

Repassez en mode animation.

Placez-vous à l’image-clé 4s (le moment où la coupole est au plus bas). Sélectionnez le calque « Câbles » dans la fenêtre des calques, puis sélectionnez les deux nœuds du haut (c’est-à-dire, pas les extrémités qui doivent rester au niveau des mâts) en traçant un rectangle de sélection autour. Ils doivent tous deux passer du marron à l’orange. Déplacez ces deux nœuds en maintenant la touche [Maj] pour effectuer un déplacement vertical. Placez-les au niveau de la base de la coupole.

Trois points de passage sont créés.

Placez-vous donc à l’image-clé 4s20f. Sélectionnez à nouveau les deux nœuds centraux et replacez-les à la base de la coupole. Supprimez le point de passage créé à l’image-clé suivante (6s).

Pour finir, il faut faire disparaître les câbles avant le temps 3s10f. Placez donc le curseur de temps à 3s9f et définissez la quantité à 0. Sur la ligne quantité, supprimez le point de passage créé à 3s et déplacez celui créé en 4s à 3s10f.

Étape 21 : séparez les mâts

Le groupe « Mâts » contient deux calques de type « région » (une surface pleine). Comme il est difficile de manipuler des formes simples pour des opérations tels que le déplacement, la rotation, etc. nous allons grouper chacun des mâts de manière séparée. Derrière cette formulation à l’apparente contradiction il faut se souvenir qu’il est très souvent plus pratique d’enfermer un calque dans un groupe, même s’il est tout seul. Le groupe constitue une coquille sur laquelle les opérations basiques sont possibles et faciles.

Dans la fenêtre des calques ouvrez le groupe « Mats ». À l’intérieur se trouvent les deux calques région. Sélectionnez le premier puis utilisez le bouton Grouper les calques en pied de fenêtre. Repérez s’il s’agit du mât de droite ou de gauche dans la fenêtre d’affichage et renommez le nouveau groupe en conséquence. Faites de même pour le second mât.

Étape 22 : faites tomber les mâts

Créez les deux images-clés correspondant au moment où tombe chacun des deux mâts : 1s10f et 1s20f. Optez mode d’interpolation borné (losange orange) afin que l’atterrissage des mâts ne soit pas amorti.

Placez ensuite le curseur de temps à 1s18f et sélectionnez le groupe « droite » (contenant le mât de droite). Déplacez-le (avec la touche [Maj]) hors-champ vers le haut, si possible juste au dessus de la limite. Supprimez le point de passage créé à l’image-clé 1s10f.

Procédez de même pour le mât de gauche : départ à 1s8f, arrivée à 1s10f et supprimez le point de passage créé au temps 0.

Notez que vous pourriez en profiter pour faire trembler l’image à chaque impact de mât. Il suffit de créer un léger déplacement

Étape 23 : ouvrez le chapiteau !

Ouvrir le chapiteau consiste à ouvrir la toile au niveau des deux pans centraux. Concrètement, chaque pan est un chemin constitué de quatre nœuds. On va donc, pour le pan de gauche, déplacer le nœud situé en bas à droite vers la gauche et le haut. Et faire de même symétriquement sur le pan de droite. L’animation se déroule pendant dix frames à partir du temps 9s.

Ajoutez une image-clé à 9s et placez le curseur de temps à 9s10f. Sélectionnez le pan central de gauche.

Attention il y a deux façon de sélectionner un nœud, avec deux comportements différents ! Tracez un rectangle de sélection autour du nœud (marron) que vous souhaitez déplacer, puis déplacez-le par cliqué-glissé. Cette façon de déplacer ne modifie pas les tangentes.

Une fois que vous avez déplacé le nœud, vous constatez que le segment vertical qui monte vers le nœud du haut, est droit. Cliquez n’importe où sur le dessin pour désélectionner le nœud, puis déplacez à nouveau ce dernier par cliqué-glissé. Vous constatez que vous déplacez la tangente et non le nœud lui-même.

Une fois que les deux tangentes sont déployées, vous pouvez déplacer déplacer le nœud et les tangentes simplement par cliqué-glissé. Sur la capture vous constatez que Synfig a créé plusieurs points de passage pour chaque entité (nœud, tangente, sommet, vertices) : si vous déplacez celui assigné aux vertices, vous les déplacez tous.

Faites de même pour le pan de droite sans réellement vous soucier de créer une ouverture symétrique : il s’agit d’une toile souple.

Étape 24 : obscurcissez l’intérieur avec un rectangle noir

Une fois le chapiteau ouvert, on voit à travers ! Bien sûr, il faut remédier à cela. Nous allons créer un polygone noir et le placer au niveau de l’ouverture, derrière la toile d’entourage.

Passez en mode composition (petit bonhomme vert) et sélectionnez le groupe de calques « Entourage » (cela afin que le nouveau calque créé se situe au-dessus).

Avec l’outil Rectangle tracez un rectangle qui recouvre les deux pans de toile centraux (placez le curseur de temps à 9s ou avant pour les voir en position fermée).

Changez le paramètre de couleur pour le rendre noir (si vous trouvez que l’onglet RVB de la fenêtre de choix de couleur n’est pas pratique, essayez l’onglet TSL).

Ajustez le rectangle pour qu’il ne dépasse pas la toile en bas. Il peut dépasser en haut, ce n’est pas grave, il sera caché par la bâche de toit.

Étape 25 : animez l’obscurité

Évidemment ce nouveau rectangle sera visible pendant toute l’animation, ce que nous ne voulons pas. Il faut donc gérer son apparition, ainsi que sa position dans l’empilement des calques.

Commençons par la position. Renommez le calque « RectangleXXX » en « Intérieur noir ». Puis, déplacez-le dans la pile des calques de sorte à ce qu’il se retrouve sous le groupe « Entourage ». Désormais, vous ne voyez plus que son contour en pointillés.

Repassez en mode animation (petit bonhomme rouge).

Placez-vous au temps 9s10f. Vous voyez ainsi l’intérieur noir du chapiteau.

Placez-vous maintenant entre les images-clés 8s6f et 9s (idéalement à 8s24f). Il faut que le rectangle soit apparent au temps 9s, mais pas avant. Donc, sélectionnez le calque « Intérieur noir » et fixez sa quantité à zéro. Supprimez le point de passage créé au temps 8s6f afin que le rectangle noir soit caché depuis le temps 0.

Étape 26 : entrez dans le chapiteau !

Dernière étape de l’animation, un zoom va simuler l’entrée de la caméra dans le chapiteau. Pour cela, nous allons agir sur le groupe de calque « Scène » en :

Sélectionnez le groupe « Scène » et refermez tous les sous-groupes.

Ajoutez une image-clé à 9s15f et placez-vous au temps 9s20f.

Dézoomez fortement le canevas afin d’avoir une vision d’ensemble lorsque vous allez agrandir la scène. Utilisez la poignée d’agrandissement (marron) et la poignée de déplacement (verte) pour faire en sorte que l’on ne voit plus que du noir dans le canevas.

Étape 27 : exportez une vidéo

Voici l’étape finale où vous allez enfin réaliser le rendu de votre vidéo (notez que vous pouvez le faire à tout moment pour vous donner une idée de l’avancée de votre travail). Ouvrez le menu Fichier > Rendu…

Choisissez un fichier cible avec l’extension adaptée. Par exemple, mp4 pour de la vidéo, png pour une séquence d’images. Le type de cible (en réalité un choix de bibliothèques de rendu, dont les noms ne vous parleront pas forcément) que vous pouvez laisser sur automatique. Vous pouvez tout de même choisir « cairo_png » pour une séquence d’images au format PNG (le Jpeg est à proscrire à cause de la faible qualité de son rendu). Ou encore « ffmpeg » pour une vidéo. Le bouton Paramètres vous donne accès, pour « ffmpeg » au choix du codec et du débit vidéo (en kbit/s même si ce n’est pas précisé). Pour un rendu de qualité en 1080p choisissez 10000 kbit/s.

La capture de cette étape montre les trois onglets disponibles mais un seul est visible à la fois. L’onglet Image propose un certain nombre de valeurs pour modifier la définition du rendu. Si vous voulez effectuer un rendu de plus petite taille que celui de votre espace de travail rendez-vous d’abord dans l’onglet Autre pour cocher Aspect de l’image et décocher le reste. Sinon, vous aurez un recadrage plutôt qu’un redimensionnement. Évitez de toucher aux autres valeurs que largeur et hauteur

Enfin, l’onglet Temps vous permet de définir la fréquence d’image (minimum 25 ips, plus si vous trouvez que votre animation n’est pas assez fluide). À noter que si vous faites un rendu PNG, chaque frame est rendue sous forme d’une image PNG. Ainsi, dix secondes à 50 ips vont créer 500 images PNG. Vous pouvez également choisir la plage à rendre (par défaut toute la séquence est rendue).

Ressources

Résultat final

La bande-annonce complète (l’animation crée dans cet article représente moins de dix seconde de l’ensemble) :

L’article Animer un chapiteau avec Synfig Studio est apparu en premier sur Formation logiciel libre.

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genma : Yunohost, Nextcloud ou les deux ?

mercredi 27 mai 2020 à 09:00

Introduction

En 2020, après quelques années d'autohébergement, sous Yunohost, et utilisant différentes applications dont Nextcloud, je me suis posé la question suivante : Yunohost, Nextcloud ou les deux ? Yunohost et différentes applications séparées ou Nextcloud avec différentes applications intégrées ? En effet, la question se pose bel et bien. Nextcloud a un écosystème d'application qu'il est possible d'intégrer assez riche et on peut se demander à quoi peut encore servir Yunohost du coup ?

Mes usages principaux

Dans mes usages d'application en ligne au quotidien, j'utilise les applications suivantes :

* Agrégateur RSS : je reste fidèle à FreshRSS. Nextcloud propose une application mais je ne l'ai pas testé.
* Gestion des bookmarks : Shaarli. Nextcloud propose une application mais je ne l'ai pas testé.
* Wiki : Dokuwiki.
* Contact & Agenda : Yunohost propose un Serveur de synchronisation CalDAV et CardDAV, mais je n'ai jamais testé. Je suis directement parti sur les applications intégrées dans Nextcloud.
* Gestion de fichiers, partage, synchronisation à la Dropbox : Nextcloud. C'est d'ailleurs le coeur de l'application.
* Chat vidéo : Nextcloud avec l'application Talk
* Notes : l'application de saisie de Notes sur mon smartphone avec synchronisation avec Nextcloud.
* Pad : Ethepad sur Yunohost
* Wallabag : Wallabag sur Yunohost

J'ai donc un usage assez hybride et mixte entre du Nextcloud pur et des applications autres installée sur Yunohost.

Pour du travail collaboratif

Collabora et Onlyoffice sont intégrables dans Nextcloud. Pour faciliter leurs installations, je le fais sur une base Yunohost. J'installe Yunohost, Nextcloud et l'application Collabora et /ou Onlyoffice via son paquet dans Yunohost. Voir à ce sujet Cohabitation Nextcloud, Collabora, Onlyoffice. Donc là encore, ma préférence va à une base Yunohost pour installer Nextcloud.

Avantages de l'intégration de Nextcloud dans Yunohost

L'application Nextcloud est packagée pour Yunohost et cela présente quelques avantages.

On peut profiter de la sauvegarde et de la sécurité apportée par Yunohost, ainsi que la facilité d'installation et des mises à jour pour Nextcloud.

On profite du LDAP de Yunohost, de sa gestion des comptes utilisateurs.

On peut installer facilement plusieurs Nextcloud côté à côte, sur différents sous-domaines. (Voir à ce sujet ma série de billets Yunohost et plusieurs instances de Nextcloud en lisant avant Yunohost Nextcloud retour à version packagée, ainsi que Yunohost - Nextcloud - Migration d'un nom de domaines à un autre.)

Et pour la gestion du serveur sur lequel repose Nexctloud d'une façon générale, elle est assurée par Yunohost, avec une administration système bien pensée et facilité.

Avoir le temps pour faire de l'administration système

Dans les deux cas, il faut avoir du temps pour faire de l'administration système. Que ce soit avec Nextcloud ou Yunohost, il faut connaître l'administration système (même si elle est grandement facilitée avec Yunohost)

Pour quelqu'un n'ayant pas le temps de gérer ses machines, je conseille très fortement de se tourner vers un CHATON ou vers un professionnel.

Si on utilise uniquement Nextcloud, je conseillerai Nextcloud sur une Debian.

Si on a besoin d'autres applications en complément (comme c'est mon cas), je conseillerai Yunohost. Yunohost reste une base Debian, permet d'apprendre l'administration système Debian (en regardant les fichiers de configuration générés automatiquement par exemple ; en installant des outils complémentaires à utiliser en ligne de commande). Les applications packagées et la facilitée apportées par le packaging de Yunohost font gagner grandement du temps dans le cas où on a besoin d'applications tiers autres que Nextcloud.

Des conseils ?

Dans les deux cas, que ce soit au sein de Nextcloud ou sur Yunohost, je conseillerai de tout d'abord définir la liste des fonctionnalités et les usages dont on a besoin : agenda, contacts, partage de fichiers et autres, ce qui déterminera le type d'applications que l'on va installer.

Je conseille ensuite de tester et valider les applications /logiciels et de bien faire le tri pour ne garder que ceux dont on se servira. Il faut que les applications (que ce soit dans NextCloud ou sous Yunohost) soient maintenues à jour et mises à jour régulièrement (et que l'on applique ces mises à jour).

Qu'est ce que je conseillerai au final ?

Comme j'ai essayé de le montrer, ce n'est pas la même chose et c'est complémentaire. Nextcloud répond à des usages précis, peut répondre à des usages que je délègue à d'autres application installées sur Yunohost, par habitude ou du fait de ne pas vouloir mettre mes oeufs dans le même panier. Je ferai donc ne réponse de Normand. Les deux. Tout dépend du besoin. A chacun de se faire son propre avis.

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Francois Aichelbaum : Are you a Person of Interest ?

mardi 26 mai 2020 à 11:35

Of course, as an individual, you’re an interesting person. But are you a Person of Interest? By that I mean, are you a person that it is individually interesting to hack, or are you just a person who is immersed in the mass of data that the hacker has targeted? With the confinement and the video binge, the opportunity is too strong to make discover some TV series to neophytes, and to debate with them on all the questions they open. After having made discover series like Person of Interest (for mass surveillance and hacking), but also Mr. Robot (for hacking), we have a lot to do, and especially to question ourselves. So, are you a Person of Interest?

Mass surveillance in China
Mass surveillance in China

In the last episode of…

A short summary of these series that launched the debate, and thus this article, may be useful (thanks to Wikipedia).

Person of Interest centers on a mysterious reclusive billionaire computer programmer named Harold Finch, who develops a computer program for the federal government known as “The Machine” that is capable of collating all sources of information to predict terrorist acts and identify people planning them. The Machine also identifies perpetrators and victims of other premeditated deadly crimes, but, because the government considers these “irrelevant”, he programs the Machine to delete this information each night. Anticipating abuse of his creation, Finch created a backdoor into the Machine. Tormented by the “irrelevant” deaths that might have been prevented, he eventually decides to use his backdoor to act covertly. To escape detection, he directs the Machine to provide only a tiny fragment of data: the social security number of a “person of interest”. The person may be a victim, a perpetrator, or an innocent bystander caught up in lethal events. The first episode shows how Finch recruited John Reese, a former Green Beret and CIA agent now presumed dead, to investigate the number provided by the Machine and act accordingly. As time passes, others join the team. From the beginning, the program raises an array of moral issues, from questions of privacy and “the greater good” to the idea of justifiable homicide to problems caused by working with limited information.

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Mr. Robot follows Elliot Alderson, a young man living in New York City, who works at the cyber security company Allsafe as a cybersecurity engineer. Constantly struggling with social anxiety, dissociative identity disorder and clinical depression, Elliot’s thought process seems heavily influenced by paranoia and delusion. He connects to people by hacking them, which often leads him to act as a cyber-vigilante. He is recruited by a mysterious insurrectionary anarchist known as Mr. Robot and joins his team of hacktivists known as fsociety (namely “F*ck Society”). One of their missions is to cancel all consumer debt by destroying the data of one of the largest corporations in the world, E Corp (which Elliot perceives as Evil Corp), which also happens to be Allsafe’s biggest client.

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Let’s not forget The Bureau, and in particular its latest season, which puts a little more emphasis on hacking.

Ok, that I’ve turned paranoid…

Personally, I’ve grown very fond of these shows. Not so much for the technical aspect (far too romanticized on Person if Interest, and a few too many mistakes on Mr. Robot), but for the questions they always raise. A good way to awaken the paranoid or conspiratorial in you.

The first question to be generally stated is:

But is there such a thing as mass surveillance?

There, you just have to call back quickly, for example:

You're being watched
You’re being watched

We are talking about everything that is state-owned, but we should not forget private interests:

And scandals related to the (mis)use of your personal data by all these organisations regularly make the headlines.

You shall not pass

The second question is in general:

But how easy is it to hack me, whether it’s my phone, my computer, or even my online banking account?

You shall not pass!
You shall not pass!

I like to answer this question in such a way as to make sure you are totally paranoid: excessively easy. Well, I admit, that kind of answer often makes me lose a part of the audience that is already between throwing the phone and the computer into the fire. But, for those who remain open, we can dig up the why.

If you have finished building your Faraday cage at the foot of the Green Bank Telescope, we can continue with my explanation.

The first answer to be given concerns the means. For those that do (see the second answer), companies spend astronomical budgets to guarantee the security of information systems. However, the result is not “is the door locked properly”, but “how long will the lock hold”. As with your armoured door. The real goal is not to prevent access, but to slow down the attacker enough so that you are warned and can take action. And very often these companies fail: just read the various daily announcements about massive data theft. So if, with their means, these companies fail, how can you be perfectly impervious?

The second answer concerns responsibility. So we know that your means are limited: you don’t necessarily have the knowledge or the support to do it. All too often, security measures are so restrictive for normal use that users end up competing with each other in ingenuity to circumvent them, and thus make them useless. Under these conditions, it is therefore incumbent on those who provide you with these services to guarantee their security, but also their confidentiality. This is the purpose of, for example, the GDPR in Europe, or the CCPA in California. In the same way, they must provide you with simple (and motivating) ways to make use of any security that you may be entrusted with.

It’s time now

But are they all effective? What can you do? The answer varies greatly from one solution to the next, but when I hear some people take pride in having “secured” their iPhone with FaceID, I can only recall an old episode of Columbo, where the assassin’s accomplice was driving around in a car, carrying a picture of the assassin to fool the cameras. Of course, not everyone is Columbo, but what about that young boy who manages to unlock his mother’s phone with his own face?

Columbo's mask
Columbo’s mask

The first rule is to review your PIN codes and passwords:

So yes, it can quickly become very complicated to have an ultra-complex password (a number, a special character, a lowercase, an uppercase, a hieroglyph, an emoticon, and especially in the right order in relation to what you ask the site or application.

But it doesn’t matter: you still have your post-its and your notebook… … … Did you hear me yelling there?

If you have an excellent memory and like mental gymnastics, you still can:

Except that you will always have sites or applications for which this will not fit, and you will have to find an exception… and how to memorize it.

Some users are more perverse: they lie about anything at every use and as soon as the system asks them for a password again, they follow the lost password procedure. It’s almost effective, but it’s tiring.

Others will rely on password portfolio solutions (Dashlane, 1Password, …). Why not! But we come back to the above mentioned aspects on responsibilities and their obligations. On your side, this can clearly simplify your life: there is only one password to memorize, and you can make it as complex as you want! But there is one important point to remember: they can sometimes send you a temporary code to your main e-mail address to make sure that it is you who is trying to access the wallet, so remember the password as well. That’s only two, but still.

But a password, it’s crackable. So it may take time, but since there is no such thing as zero risk, … It has to be reduced. That’s what the different techniques of [MFA] (https://en.wikipedia.org/wiki/Multi-factor_authentication) are all about:

The use of multiple authentication factors to prove one’s identity is based on the premise that an unauthorized actor is unlikely to be able to supply the factors required for access. If, in an authentication attempt, at least one of the components is missing or supplied incorrectly, the user’s identity is not established with sufficient certainty and access to the asset (e.g., a building, or data) being protected by multi-factor authentication then remains blocked. The authentication factors of a multi-factor authentication scheme may include:

  • Something you have - some physical object in the possession of the user, such as a USB stick with a secret token, a bank card, a key, etc.
  • Something you know - certain knowledge only known to the user, such as a password, PIN, TAN, etc.
  • Something you are - some physical characteristic of the user (biometrics), such as a fingerprint, eye iris, voice, typing speed, pattern in key press intervals, etc.
  • Somewhere you are - some connection to a specific computing network or utilizing a GPS signal to identify the location.

The applications listed above can help you with this, for example.

Okay, great, so you can “secure” access to your tools within certain limits. But what about your devices (computers, phone, …)? They are just as vunerable. Coming back to our friends Harold and Elliot, you too often leave open access to your phones: Wifi, Bluetooth, NFC, … So start by disabling them whenever possible. In the case of Bluetooth, some software versions allow to have it active (so that it connects elsewhere) but without “publishing” it. Same for the Wifi in your home.

Then, a good antivirus is always useful. A paying one is better. It’s stupid to say but, the advanced functions above are very useful but paying. You could always multiply the free applications that each brings a part of these functions … But this can become counterproductive in terms of security, but also in terms of performance. We then come back to the constraints that you would try to bypass.

Yes, but me I’m under Mac OS, and there’s no virus or anything like that!

Objection!
Objection!

Just last week, I was able to demonstrate just by installing an antivirus on a friend’s Mac that it was a nice marketing illusion that had served its time.

Yes, but when I’m on the net, I surf via a VPN

Well, beyond the question of trust in this VPN service, a VPN is still a tunnel. Have you ever seen a road tunnel preventing a pedestrian from entering it in the opposite direction of the cars? It’s bullshit without a no, but it’s possible. So your VPN, apart from getting you to the other side of the mountain, has little use in that. And when I see the TV commercials of some people promising you privacy on the internet, I can’t help but giggle…

Am I safe?

It depends. We can finally get back to the original subject: are you a Person of Interest?

You have now done a lot for your security: you have cut useless accesses, you don’t use Social Logins anymore, you have made your passwords more complex, you abuse MFAs, … It’s not bad. So you still have the sites and applications you use. Remember, you got out of your Faraday cage to come back on the internet to read the rest of this article. You are therefore connected to third parties.

I remember last year, a friend of mine was worried because he had received an email “sent by himself” (remind me to tell you about Sender Forgery and Spoofing), threatening him to “divulge he knows exactly what was found on his hard drive” unless he paid a Bitcoin ransom. So for one, this famous friend is a bit paranoid and only uses LiveUSB. And two, he doesn’t store anything because he’s unable to find anything (which can be funny in private life). Anyway, the question was: why was he targeted?

Well, he wasn’t actually targeted. His email was simply found in a database that was hacked, and the vile offenders decided to send emails to all known addresses found in it. After all, they would find at least one person “who knows very well what was lying around on his hard drive” and who would pay his ransom without flinching.

However, there is no stolen confidential data here, nor any real ransom. This is just an attempt at a mass con.

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But the point is interesting. This reminds me of the episode Shut Up and Dance of Black Mirror. That pretty much sums it up. If we hack you specifically, knowing you for real, there’s an interest. But this is still extremely exceptional, and no, your personal savings do not interest us. Either you’re doing something illegal, and that interests the authorities or the avengers. Either you actually have money (we are talking in billions). Or finally, you have access to interesting information (business, strategy, … always for values in billions).

But, again, this is an exception. The general rule is that you are just drowning in the mass of information hacked from vulnerable sites/tools. There are various ways to see if this is possible: the portfolios mentioned above, but also a well provisioned website: Have I been pwned?.

My soul of great paranoid romantic prefers to stay on the idea that I am a Person of Interest, and that the Machine is watching me. And you, are you a person of interest?

PS: remember: You’re being watched.

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Framablog : Our plans for PeerTube v3 : progressive fundraising, live streaming coming next fall

mardi 26 mai 2020 à 09:12

Today, we are publishing the roadmap for the next six months of PeerTube’s development. With your help, we want to continue improving on this software that allows individuals, structures and collectives to emancipate from YouTube’s chokehold and regain power over how their videos are hosted.

Just like all the other information regarding PeerTube, this article is directly published in both French and English so that you can share it beyond the language barrier, and so that French speakers are not the only ones promoting, supporting and funding software that has been translated into 16 languages, and is used all around the world.

Creating the world after with PeerTube

From YouTube channels to Facebook lives, as well as Amazon-Twitch, Instagram, Snapchat and Tiktok videos, the web giants’ tools are made with the same political ideology in mind : surveillance capitalism. Their goal is simple : get your attention in to study your behaviors, file them and improve their targeted advertising. Their method is effective : offering as much software comfort and immediate gratification as possible, in order to make you abandon your control over your tool, so that they can invade and fill your available human brain time.

As such, these tools are perfectly adapted for people who have no issue with a society based on over-consumption, and who trust multi-billionaire companies (and therefore the « market ») to decide what will or will not be shown on our screens (like with Tiktok, which moderates the videos and accounts of users they deem too ugly, fat or poor).

At Framasoft, we’re on the other side, the one that wants to see a contribution-based society arise.

Connected even when isolated. Illustration CC-By-SA association LILA

The pandemic we are currently going through has been a good opportunity for us to question what we are doing and what we want to do : we thought about our role in this vaunted « world after ». More than ever, we believe that our place is close to those people who make efforts and contribute to a more human, more resilient and more respectful society. And we believe that PeerTube is a tool that can be of use to the people who defend this vision of society.

Because it is free and federated, and as such efforts have to be made to share power and responsibilities, because it democratizes online video hosting, because it empowers academies and allows previously marginalized communities to show themselves and exist… We are convinced that PeerTube is a tool that we must strengthen so that it can even better serve those who participate in this contribution society.

QueerMotion is a French-speaking PeerTube instance hosted by and for queer creators.

The « Roadmap » shows up on JoinPeertube.org

We just released a roadmap describing our intentions for the next six months of PeerTube’s development, which will lead to its third version, a « v3 ». These six months will be split between 4 steps, and each step will focus on a specific part of PeerTube. The idea behind this v3 really is to strengthen what’s already there, based on the feedback we got from instance hosters, video creators and viewers.

Step 1 - global search - Peertube

We are aware that searching for videos on a PeerTube instance can be frustrating for viewers who just want to get access to content without having to wonder who’s federated with who. For the first step of this roadmap, we will create a globalized video index to make it easier to search for content throughout the whole federation. This index will be made so that it can be easily reproduced and configured so that anyone can offer their own index, with its own eligibility rules. We hope to see indexes with no adult content, others with only content from instances dedicated to videogames, and so on.

Step 2 - moderation - Peertube

If each version of PeerTube has brought its share of moderation tools, we are aware that those features are essential for the teams that administer instances, manage their federation bubble and moderate the content hosted there. For the 2nd step of development, we will dedicate a month to developing and improving moderation tools. From reports monitoring to fighting spam, without forgetting moderation history : our list is already quite full and we will prioritize it depending on the feedback we got.

Step 3 - plugins playlists - Peertube

During the third step of the roadmap, we want to improve on the ergonomy and display of Peertube’s video playlists. The goal is to allow video creators to more easily embed playlists into their websites as well as their social media threads.

In addition, we want to make it easier to contribute to PeerTube’s code. To this end, we will improve the plugins system that allows for the addition of new features to PeerTube without having to access the code itself. We want to create a video annotation tool by ourselves. This will allow us to better understand how to facilitate and highlight the work made by those who contribute to PeerTube by creating plugins.

PeerTube v3 : going live !

The 4th and final step of this roadmap will be dedicated to the development of a new, highly anticipated feature : live peer-to-peer video streaming. We ran some tests, we know that this is a big undertaking, but we are confident that we can do it.

But be careful, with a single full-time developer on this project, we will not program the « twitch-killer » that’s as fun as « insta lives » in just two months. If you were expecting live chat modules, funny animated gifs when Karen42 makes a donation or hearts and thumbs ups popping up all over your screen, you’re going to be very disappointed !

Step 4 - live - Peertube

It is now a matter of laying the foundations for live peer-to-peer streaming. By using the « HLS » video player implemented in PeerTube version 1.3, we believe we can have live streaming with one minute of difference (or 30 seconds in optimal cases) between the video creator and the viewers. In return for this slight delay, the stream load will be able to be shared between all the devices that will be displaying the stream.

As such, this first implementation of PeerTube live streaming will be minimalist, and will probably require some effort (such as using the free software OBS to capture your audio and video streams). Nevertheless, this would be the beginning of a revolutionary tool : no need for Amazon-Twitch’s huge datacenters to stream live videos to a large amount of people, peer-to-peer will let us democratize live stream hosting !

Marie-Cécile Godwin Paccard, designer

On top of those 4 steps of development, all throughout those six months, we intend to do in-depth work regarding PeerTube’s user experience. We have chosen not to announce anything specific on this subject, to let those who will work on these matters all the freedom they need to improve PeerTube in the way they deem the most relevant.

Progressive fundraising for no-condition development

Before the pandemic, we considered starting a crowdfunding to get the € 60,000 we need for those 6 months of work dedicated to PeerTube v3. Today, as France is getting out of quarantine and as we can barely fathom the awful human and material consequences this crisis will have for many people, this does not seem appropriate to us.

However, PeerTube v3 seems even more important to us when we imagine a world where we might need to stay at home, broadcast live classes and conferences remotely, or stream an event live. We feel like we need to develop it, that we have to. Imposing a condition stating « if we do not get our 60,000€, then there will not be a v3 » here, would be a lie, marketing manipulation : this is not the kind of relation we want to maintain with you.

Sepia, PeerTube’s mascot, as they’re watching a « Can a digital tool be apolitical ? » debate video (allegory)
CC-By David Revoy, re-framed by us.

Nevertheless, we will still need to find those 60,000€. Here at Framasoft, we commit to developping PeerTube v3, even if we need to take money from the donations made to the association to support all the projects we undertake, and therefore from our 2020 budget.

At the same time, we have placed a donation button dedicated to the PeerTube project on the roadmap’s page, as well as a bar indicating where we are regarding the funds for this project. This is far less exciting than the stretch goals and the countdown of traditional crowdfundings, where people are incited to donate before a deadline, so that they do not forget and move on to something else…

Yet this is also much closer to our reality : we will make improvements, because we believe that this tool is a necessary one. This is why we are willing to take the risk to put a bad strain on our 2020 budget. We know that we can trust you to contribute to funding PeerTube if you share our enthusiasm and if you have the means for it.

Study CC-By David Revoy. We thank him dearly for illustrating this roadmap.
Click to find the final original drawings.

Get further away from marketing, get closer to you

Off we go towards six months of development. On the Framablog, we will share our progress on the various steps of development as well as the finances when we will publish PeerTube’s v3, planned for November 2020. Until then, if you want to follow each step of the development, you can subscribe to the PeerTube newsletter (sent in French and in English), whose information is archived on the news page on JoinPeertube.org, and relayed by JoinPeertube’s Mastodon and Twitter accounts.

« Another » world cannot be built using surveillance capitalism’s tools.

Making it easier to access content, sharing power and responsibilities, opening up to contributions, generalizing live broadcasting thanks to peer-to-peer… PeerTube’s v3 aims to consolidate it as an alternative to Google-Youtube and Facebook-Live that is more and more convivial.

A case of force majeure has encouraged us to go even further away from traditional marketing ploys regarding fundraising : in concrete terms, our 2020 budget is in your hands. More than ever, we will need your help to actively follow and share this roadmap, make it known around you and outside of the French-speaking world.

In the end, we have decided to believe in PeerTube and to believe in you.

To go further

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Framablog : Nos plans pour PeerTube v3 : collecte perlée, du live pour cet automne

mardi 26 mai 2020 à 09:12

Nous dévoilons aujourd’hui la feuille de route des six prochains mois de développement de PeerTube. Avec votre soutien, nous voulons poursuivre les améliorations sur ce logiciel qui permet aux particuliers, structures et collectifs de s’émanciper de YouTube et de reprendre le pouvoir sur l’hébergement de leurs vidéos.

Comme toutes les informations concernant PeerTube, cet article est directement publié en français et en anglais, afin que vous puissiez le partager au-delà de la barrière de la langue, et que ce ne soit pas uniquement la francophonie qui promeuve, soutienne et finance un logiciel traduit en 16 langues et utilisé dans le monde entier.

Faire le monde d’après avec PeerTube

Des chaînes YouTube aux live Facebook en passant par Amazon-Twitch, les vidéos Insta, Snap ou Tiktok, les outils des géants du Web sont conçus dans la même idéologie politique : le capitalisme de surveillance. L’objectif est simple : capter votre attention pour étudier vos comportements, les ficher et mieux cibler la pub. Leur méthode est efficace : offrir un maximum de confort logiciel et de gratification immédiate pour que vous abandonniez votre contrôle sur l’outil afin de mieux envahir et meubler votre temps de cerveau disponible.

Ces outils sont donc tout à fait adaptés aux personnes qui n’ont aucun problème avec la société d’hyper consommation, et qui font confiance à des entreprises multi-milliardaires (donc au « marché ») pour décider de ce qui se verra ou pas sur nos écrans (comme TikTok, qui modère les vidéos et les comptes des membres jugés trop moches, gros ou pauvres).

Chez Framasoft, nous faisons partie des autres personnes, celles qui veulent voir exister une société de contribution.

PeerTube permet de créer du lien même lorsqu’on doit s’isoler.
Illustration CC-By-SA l’association LILA

La pandémie que nous vivons actuellement a été l’occasion d’une grande remise en question de ce que nous faisons et voulons faire : nous avons réfléchi à notre rôle dans ce fameux « monde d’après ». Plus que jamais, nous croyons que notre place est auprès de ces personnes qui font l’effort de contribuer à une société plus humaine, plus résiliente, plus respectueuse. Et nous pensons que PeerTube est un outil qui peut servir les personnes qui défendent cette vision de la société.

Parce qu’il est libre et fédéré et donc qu’il demande l’effort de se partager le pouvoir et les responsabilités, parce qu’il démocratise l’hébergement de vidéos en ligne, parce qu’il autonomise des académies et permet à des communautés invisibilisées de s’afficher et d’exister… nous avons la conviction que PeerTube est un outil que nous devons renforcer, pour qu’il serve encore mieux celles et ceux qui font la société de contribution.

Page d’accueil du collectif QueerMotion, qui héberge une instance PeerTube réservée aux vidéastes Queer.

La « Roadmap » s’affiche sur JoinPeertube.org

Nous venons de publier une feuille de route décrivant nos intentions pour les six prochains mois du développement de PeerTube, menant à une troisième version du logiciel, ou une « v3 ». Ces six mois seront découpés en 4 étapes, et chaque étape se concentrera sur un domaine spécifique de PeerTube. L’idée de cette v3, c’est vraiment de renforcer l’existant, en se basant sur les retours que nous avons reçus des hébergeuses d’instance, vidéastes et spectateurs.

Etape 1 - recherche globale - Peertube

Nous savons que la recherche de vidéos sur une instance PeerTube peut être frustrante pour les spectateurs qui veulent juste accéder simplement à un contenu sans devoir se demander qui est fédéré avec qui. Pour la première étape de cette feuille de route, nous allons créer un index globalisé des vidéos, pour faciliter la recherche de contenus au travers de toute la fédération. Cet index sera conçu de façon à être facilement reproductible et paramétrable pour que quiconque puisse proposer son propre index, avec ses propres règles d’admissibilité. Nous espérons voir fleurir par exemple des index sans contenu pour adultes, d’autres avec uniquement les contenus d’instances dédiées aux jeux vidéo, etc.

Etape 2 - moderation - Peertube

Si chaque version de PeerTube a apporté son lot d’outils de modération, nous savons que ces fonctionnalités sont essentielles pour les équipes qui administrent des instances, gèrent leur bulle de fédération et modèrent les contenus qui y sont hébergés. Durant la 2e étape de développement, nous allons donc consacrer un mois à développer et améliorer les outils de modération. Du suivi des signalements à la lutte contre les spams en passant par les historiques de modération : notre liste est déjà bien remplie et nous la prioriserons en fonction des retours que nous avons reçus.

Etape 3 - plugin playlists - Peertube

Au cours de la troisième étape de la roadmap, nous voulons améliorer l’ergonomie et l’affichage des listes de lecture de vidéos dans PeerTube. L’objectif est de permettre aux vidéastes d’intégrer des playlists directement dans leurs sites web ainsi que dans leurs fils de médias sociaux.

Par ailleurs, nous souhaitons faciliter les contributions au code de PeerTube. Pour cela, nous allons améliorer le système de plugins qui permet d’ajouter une nouvelle fonctionnalité à PeerTube sans toucher au cœur du code. Nous souhaitons réaliser nous-même un outil d’annotation de vidéos, ce qui nous permettra de mieux comprendre comment faciliter et mettre en valeur le travail des personnes qui contribuent à PeerTube en créant des plugins.

PeerTube v3 : ça part en live !

La 4e et dernière étape de cette feuille de route sera consacrée au développement d’une nouvelle fonctionnalité très attendue : la diffusion de vidéos en direct et en pair-à-pair. Nous avons fait des tests, nous savons qu’il s’agit là d’un gros morceau, comme on dit, mais nous sommes confiant·es sur le fait d’y arriver.

Alors attention, avec un seul développeur à plein temps sur le projet, nous n’allons pas coder en deux mois le twitch-killer avec tout le fun des insta lives. Si vous vous attendez à des modules de tchat en direct, à des gifs rigolos qui s’animent lorsque Karen42 fait un don ou encore à des cœurs et des pouces qui poppent autour de l’écran, vous allez être très déçu·es !

Etape 4 - live - Peertube

Il s’agit là de poser les fondations techniques de la diffusion en live et en pair-à-pair. En utilisant le lecteur vidéo « HLS » mis en place depuis la version 1.3 de PeerTube, nous pensons pouvoir réaliser un direct avec un décalage d’une minute (voire 30 secondes dans les situations optimales) entre les vidéastes et les spectatrices. En contrepartie de ce léger délai, la charge du flux pourra être partagée entre tous les appareils qui afficheront le direct.

Cette première implémentation du live dans PeerTube sera donc minimaliste, et demandera probablement certains efforts (comme celui de passer par le logiciel libre OBS pour capter vos flux audios et vidéos). Néanmoins, ce serait le début d’un outil révolutionnaire : plus besoin d’avoir la grosse ferme de serveurs d’Amazon-Twitch pour diffuser des vidéos en direct à un grand nombre de personnes, le pair-à-pair permettra de démocratiser l’hébergement des lives !

Marie-Cécile Godwin Paccard, designer

En plus des 4 étapes de développement, tout au long de ces six mois, nous comptons entreprendre un travail de fond sur l’expérience d’utilisation de PeerTube. Nous choisissons de ne rien annoncer de spécifique à ce sujet, pour laisser aux personnes qui vont travailler sur ces points toute la liberté d’améliorer PeerTube de la manière qui leur semblera la plus pertinente.

Une collecte perlée pour un développement sans condition

Avant la pandémie, nous envisagions d’animer un crowdfunding pour récolter les 60 000 € que vont coûter ces 6 mois de travail consacrés à la v3 de PeerTube. Aujourd’hui, alors que la France sort d’une période de confinement et que l’on peine à cerner les conséquences humaines et matérielles terribles que cette crise aura pour de nombreuses personnes, cela ne nous semble pas décent.

Néanmoins, cette v3 de PeerTube nous semble d’autant plus importante lorsque nous imaginons un monde où l’on doit parfois rester chez soi, diffuser des cours et conférences en live et à distance, ou filmer en direct une manifestation. Nous avons la conviction que nous devons la développer. Imposer la condition « si nous ne récoltons pas 60 000 €, alors il n’y aura pas de v3 » serait -dans ce cas précis- un mensonge, une manipulation marketing : ce n’est pas la relation que nous voulons avoir avec vous.

Sepia, regardant un débat « un outil technologique est-il politiquement neutre ? » (allégorie)
Illustration de David Revoy recadrée par nos soins – Licence : CC-By 4.0

Pour autant, ces 60 000 €, il va bien falloir les trouver. À Framasoft, nous nous engageons à développer cette v3 de PeerTube, quitte à devoir puiser dans les dons qui sont faits à notre association pour soutenir l’ensemble des projets que nous menons de front, donc dans notre budget 2020.

Dans le même temps, nous avons placé un bouton de don dédié au projet PeerTube sur la page de la roadmap, ainsi qu’une barre indiquant où nous en sommes de la récolte de financements fléchés pour ce projet. C’est beaucoup moins palpitant que les paliers et le compte à rebours d’un crowdfunding traditionnel, où l’on est incité à donner avant une date limite, pour ne pas oublier et passer à autre chose…

Mais c’est aussi beaucoup plus proche de notre réalité : nous allons faire ces améliorations, car nous croyons en la nécessité de cet outil. Nous prenons donc le risque de sérieusement grever notre budget 2020. Nous savons que nous pouvons vous faire confiance pour contribuer au financement de PeerTube si vous partagez notre enthousiasme et en avez les moyens.

Étude de David Revoy, CC-By, que nous remercions chaudement pour les illustrations de cette roadmap.
Cliquez sur l’image pour retrouver les dessins finaux (et leurs sources).

S’éloigner du marketing, se rapprocher de vous

Nous voilà parti·e⋅s pour six mois de développement. Nous ferons, sur le Framablog, le bilan sur la réalisation des étapes de développement ainsi que sur les finances lorsque nous publierons la v3 de PeerTube, prévue pour novembre 2020.

D’ici là, si vous désirez en suivre chaque étape, vous pouvez vous inscrire à la newsletter de PeerTube (envoyée en français et en anglais), dont les informations sont archivées sur la page actus de JoinPeertube.org et relayées par les comptes Mastodon et Twitter de PeerTube.

Un « autre » monde ne pourra pas se construire avec les outils du capitalisme de surveillance.

Faciliter l’accès aux contenus, partager les pouvoirs et responsabilités, s’ouvrir aux contributions, démocratiser le direct grâce au pair-à-pair… La v3 de PeerTube vise à consolider cet outil comme une alternative de plus en plus conviviale aux Google-YouTube et autres Facebook-Lives.

Un cas de force majeure nous a incités à nous éloigner encore plus des techniques de marketing traditionnelles pour la récolte de fonds : concrètement, nous mettons notre budget 2020 entre vos mains. Plus que jamais, nous allons avoir besoin de votre aide pour suivre et partager activement cette feuille de route, la faire connaître autour de vous et hors de la francophonie.

Nous avons, en fait, décidé de croire en PeerTube et de croire en vous.

Alors… vous embarquez ?
Illustration de David Revoy – Licence : CC-By 4.0

 

 

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