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Framablog : Interview de Tristan Nitot dans le tout nouveau Mozilla Space Paris

mardi 30 avril 2013 à 14:50

Tristan Nitot a eu la gentillesse de bien vouloir m’accueillir vendredi dernier dans les nouveaux locaux de Mozilla à Paris.

J’en ai profité pour lui poser quelques questions non seulement sur le lieu et son actualité mais également sur le Conseil de national du numérique dont il fait partie, sans oublier une dernière petite question Framasoft pour la route…


Télécharger la vidéo au format WebM (si problème avec le player, son trop bas par exemple) 34 Mo.

Transcript

Tristan Nitot, bonjour !

Bonjour.

Merci de m’accueillir au tout nouveau « Mozilla Space Paris ».

Oui, qui n’est pas officiellement inauguré, c’est une première.

Alors peux-tu m’en dire plus ? Là je viens de visiter, je reconnais que c’est assez spectaculaire. Vous êtes dans de bonnes conditions, donc on espère que les bonnes conditions vont amener du bon code ;)

C’est ce qu’on espère aussi, et de la bonne collaboration avec la communauté.

Donc en fait en gros, l’espace est divisé, il est dans Paris centre, dans le IXème arrondissement, limite IIème, sur les grands boulevards, et l’objectif c’est d’une part d’accueillir la communauté. Il y a un grand espace communautaire comme tu as pu le voir où on va pouvoir recevoir la communauté Mozilla mais aussi recevoir des projet autour du logiciel libre et du Web, pour des conférences, des hackathons, ce genre de choses.

Donc vraiment est un lieu communautaire pour les deux grand piliers de Mozilla à savoir le logiciel libre et le Web. Et en plus de ça, évidemment, accueillir des employés dans des conditions qui sont vachement sympas avec des supers bureaux, des grands écrans, des fauteuils hyper ergonomiques… d’excellentes conditions de travail parce qu’on veut embaucher les meilleurs développeurs. Si vous êtes un très bon développeur et que vous aimez le logiciel libre, vous connaissez Python ou JavaScript c’est pour vous careers.mozilla.org c’est ouvert et il y en a un paquet.

C’est noté. Malheureusement, moi j’ai un petit peu raté ma vocation J’ai fait prof de maths.

Moi je ne suis pas développeur non plus…

Ma fille est à Montréal en informatique pour information… Évidemment pour Framasoft c’est important, vous mettez en avant l’aspect communautaire et vous souhaitez des ponts, des liens, beaucoup plus forts que par le passé parce que vous pouvez enfin les accueillir. J’imagine que c’est aussi bien pour soutenir les associations et la communauté que pour faire avancer les projets Mozilla.

Oui, bien sûr, il y a une partie du Web qui est commerciale et ça c’est bon ça marche bien, merci, mais il y a également toute une partie qui est plus dans la gratuité, le partage… C’est ça aussi qu’on cherche à promouvoir. Nous on a la chance de pouvoir le faire et donc on veut attirer plus de gens vers Mozilla mais aussi donner un coup de main à des associations, je ne veux pas citer de nom parce que c’est pas encore fait, mais des gens qu’on pourrait accueillir et à qui on pourrait prêter nos locaux pour peu qu’ils soient vraiment bien alignés avec Mozilla : partage, gratuité, Web.

C’est aussi une manière de marque votre différence par rapport à d’autres. Et puis j’imagine que si vous repérez des très très bons développeurs dans la communauté, vous pouvez aussi les recruter à l’occasion ;)

Ah bah, ça ne peut pas faire de mal oui…

Au niveau de l’actualité globale de Mozilla, Firefox OS, son Marketplace, les choses avancent j’ai l’impression…

Oui, ça bouge super bien. Cette semaine les premiers téléphones viennent de sortir, chez geeksphone notre partenaire qui fait des téléphones pour développeur (déjà dépassé par le succès soit dit en passant). C’est une une préversion du logiciel, mais enfin ça va permettre aux développeurs d’avoir un téléphone entre les mains et de tester leurs applications, donc ça bouge.

Puis à côté de ça il y a la Marketplace qui avance, Firefox OS qui approche de la version finale puisque dans un certain nombre de pays, en particulier on parle d’Espagne, de Pologne… il va y avoir des lancements de Firefox OS sur des téléphones dans ces pays-là entre juillet et septembre. Donc si on voit des développeurs dans les couloirs, ils ont un petit peu les cernes là, parce qu’une bonne partie de Firefox OS est développée ici à Paris en particulier tout ce qui est interface utilisateur.

J’en appelle à une autre de tes casquettes. Tu fais partie du Conseil National du Numérique, ça ne fait pas longtemps. J’ai vu qu’il y avait un rapport qui était sorti. Quelle première expérience tires-tu de ces quelques semaines et puis est-ce que vous avez l’impression de peser dans le débat public ?

On espère bien. On a travaillé dans un premier temps à marche forcée sur la neutralité du net parce que c’est vraiment un sujet chaud. La ministre, avant même que la reconstitution du Conseil National du Numérique (CNN) soit effective, a dit : « dès que c’est fait je veux qu’ils travaillent sur la neutralité du net avec un agenda très court ». Et puis moi, en tant que citoyen du numérique et activiste, je me suis retrouvé là, heureusement surpris de faire parti du CNN, et on m’a dit « on cherche des volontaires qui vont dormir un peu moins le soir pour travailler sur la neutralité du net ». J’ai alors levé les deux mains parce que c’est formidable pour moi qui suis très préoccupé par le sujet de pouvoir contribuer à conserver l’Internet tel qu’il est, c’est-à-dire ouvert. Et la neutralité du net c’est ça, c’est permettre à tout le monde de participer au net sans avoir à signer des deals avec des gros fournisseurs d’accès qui vont vous favoriser au dépend d’autres.

Donc la neutralité du net c’était super important, j’étais ravi de participer à ça. On a remis un avis assorti d’un rapport. On a récemment fait à la Cantine une soirée débat autour de la neutralité du net. On continue à pousser ça. On espère que ça va devenir une loi aussi rapidement que possible. On ne sait pas encore quelle forme ça pourrait prendre. On a fait des propositions de changer une certaine loi, on veut que la France soit un des premiers pays à transcrire la neutralité du net dans sa loi et ce le plus haut possible, éventuellement quasiment constitutionnel quoi. Vraiment dire que la neutralité du net ça ne se négocie pas, ça fait partie des grands principes de la France. Et ça ce serait génial.

D’accord, on compte sur vous :) Et un dernier mot par rapport à notre propre actualité à Framasoft. On a spectaculairement mis à jour notre page d’accueil. L’idée était de dégager 3 axes, on avait tellement de projets, on s’est dit : « mais est-ce qu’on ne peut pas un petit peu les regrouper ? » Donc l’axe historique « logiciel libre » , l’axe « culture libre » et l’axe « services libres », le cloud libre. Qu’est-ce que tu penses, graphiquement, et de cette évolution de Framasoft ?

Ah moi je trouve ça génial. J’ai beaucoup souri en voyant les pingouins sortir de l’eau en gif animé :) C’est beaucoup plus aéré, c’est vraiment sympa. C’est peupleLà qui a fait ça, c’est ça ?

Sandra…

Ah je ne connais pas son nom… Ben écoute, bravo Sandra en tout cas, super boulot, c’est très clair, c’est vachement sympa et je suis très content de voir vos services du cloud être mis plus avant. Nous on est fan et grands utilisateurs de Framadate chez Mozilla. Au lieu d’un service bien connu plein de publicités…

Avec deux « o » dans le nom.

On taira le nom… C’est bien, continuez, c’est génial.

Merci Tristan.

Y a pas de quoi.

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Quack1 : Ubuntu. Grandeur et Décadence ?

mardi 30 avril 2013 à 13:37

 

Ça fait un moment déjà que je pensais à écrire cet article. Et finalement la sortie d'Ubuntu 13.04, aka The Raring Ringtail, et surtout les réactions suscitées ici et ont fini par me lancer dans cet article.

Un peu d'histoire

Pour commencer, posons quelques bases nécessaires à la compréhension du pourquoi de cet article. Canonical, société éditrice d'Ubuntu a publié jeudi dernier la version 13.04 de son système d'exploitation, soit la 18eme release stable depuis la création de l'OS.

Il y a 2 an, lors de la sortie de la version 11.04, Ubuntu abandonnait l'environnement de bureau Gnome, alors dans sa version 2, pour intégrer son propre environment, Unity, apportant dans le même temps une refonte graphique totale de son système et de nombreuses améliorations visuelles dignes de Mac OSX.

Ces changements n'ont malheureusement pas été totalement bénéfiques pour Ubuntu. Malgré qu'ils permettent à des néophytes d'intégrer beaucoup plus facilement le milieu GNU/Linux, de nombreux autres utilisateurs ont quitté le navire, faisant ainsi perdre à Ubuntu, selon Distrowatch, sa 1ere place au top des Distributions Linux les plus utilisées.

Cependant, le pire est arrivé au cours de la dernière année. Lors de la sortie de la version 12.10, Canonical choisi d'intégrer au Dash d'Unity des résultats de recherche Amazon, transitant par les serveurs de Canonical. Poussés par leur mentor Steve Jobs^W^WRichard Stallman, les plus barbus crient au scandale.

Plus tôt dans la même année, Canonical annonce travailler sur plusieurs grands projets. Une TV connectée tournant sur une version modifiée d'Ubuntu, une version d'Ubuntu pour Android, permettant de bénéficier d'un OS complet sur son téléphone, en branchant simplement celui-ci a un clavier et à un écran. Enfin, en fin d'année dernière, Ubuntu Touch, pour smartphones et tablettes est annoncé, puis présenté au CES 2013, apportant avec lui son lot d'améliorations par rapport à Android et iOS.

Cette dernière annonce à été suivie de l'annonce de Mir, nouveau moteur graphique développé pour remplacer le vieillissant X11 au sein d'Ubuntu, mais surtout au sein d'Ubuntu Touch, pour unifier les systèmes graphiques de tous les systèmes proposés par Canonical.

Enfin, la mouture "Avril 2013" de l'OS est publiée la semaine dernière, avec pour beaucoup, trop peu de nouveautés.

Mais alors?

Le "probleme" qui m'a amené à écrire ce billet, c'est que je lis de plus en plus d'articles chez d'autres blogueurs à propos des points que je viens justement de lister plus haut. Mais au moment de leur répondre par commentaire, je me rend compte que j'ai trop de choses à dire et que j'aurais à répéter trop souvent mes arguments pour chaque article. Donc je vais faire un gros billet global que je linkerais directement dans leurs commentaires!

Il ne faut cependant pas croire que je pense qu'ils ont tous complètement tort et que ce ne sont que des gros trolls. Au contraire, je suis parfois d'accord avec eux, et je ne pense pas que troller, d'un côté comme de l'autre, puisse faire avancer le débat.

Sur ces bonnes paroles, commençons! :-)

De la popularité d'Unity

La nouvelle interface graphique d'Ubuntu, depuis 2 ans déjà, est Unity. Plus User-Friendly, elle apporte comme grandes nouveautés la présence d'un lanceur d'applications sur la gauche de l'écran, d'un Dash qui permet de rechercher des fichiers et lancer des applications, et d'un menu unifié dans le haut de l'écran. Enfin, de nombreux effets visuels sont ajoutés, au moyen notamment de Compiz, qui est directement intégré à Unity.

Autant le dire clairement, c'est radicalement différent de Gnome 2, l'ancien gestionnaire de fenêtres de la distribution.

A mon sens, le seul inconvénient ici est la présence de Compiz, puisque cela rend plus difficile l'installation d'Ubuntu sur une machine plus légère et moins performante au niveau graphique. C'est pour cette raison qu'une version Unity2D avait été publiée pour désactiver les effets visuels et permettre à l'ensemble de tourner plus facilement sur des machines plus anciennes.

A part Compiz, je trouve que l'interface est très agréable à utiliser et permet de se passer presque complètement de souris. Lorsqu'il fallait avec Gnome 2 l'utiliser pour lancer une application en naviguant dans les menus, il suffit simplement ici d'appuyer sur la touche Super (ou Windows) puis de taper le nom du logiciel et faire Entrée pour lancer une application. Je ne vais pas détailler ici tous les raisons pour lesquelles j'apprécie Unity, vous pouvez en retrouver certaines dans un article que j'avais écrit il y a un an et qui est toujours d'actualité.

Je pense que si les haters critiquent autant Unity et Ubuntu c'est à la base parce qu'on leur change leur environnement pour quelque chose de plus moderne, de plus visuel, et de plus "accessible" qu'un Gnome 2. On peut d'ailleurs voir le même effet vis à vis de Gnome 3 qui tarde à plaire alors que c'est également du Gnome. Il suffit pour cela de regarder le nouvel engouement pour Xfce notamment.

Amazon dans le Dash - Le loup dans la bergerie?

Alors là on aborde les choses sérieuses... Ubuntu affiche depuis 1 ou 2 versions des résultats de recherche Amazon dans le Dash, en fonction de ce qui est tapé par l'utilisateur. Le problème n'est pas fondamentalement Amazon, mais plutôt le fait que les recherches et les résultats passent par les serveurs de Canonical pour être "anonymisés" avant d'atterrir chez Amazon. On a donc des données utilisateur qui passent chez Canonical.

En soi, ce n'est pas, à mon sens, un très gros problème. Je m'explique.

Cette fonctionnalité est très facilement desactivable via les paramètres du système. Donc OK, c'est actif par défaut, mais c'est pas le premier truc qu'on nous active par défaut sur un produit quelconque, et ce sera sûrement pas le dernier. Suffit de prendre 30 secondes pour décocher une case...

Ensuite, il faut un peut réfléchir à la qualité et à la quantité des informations qui sont envoyées à Amazon par cette fonctionnalité. Si les gens avaient utilisé un peu Unity avant de basher a tout va, ils auraient bien compris qu'on ne fait pas dans le Dash des recherches complexes dans lesquelles on donne toutes ses mensurations et le code de sa carte bleue. Au maximum, on va taper un nom de logiciel, bien souvent après avoir tapé 3 lettres l'application cherchée s'affiche et on appuie sur Entrée. Pour chercher de fichiers, c'est bien la même chose. Soit on connaît son nom, on tape 4 lettres et c'est fini, soit on passe directement par Nautilus pour être plus efficace. Donc au final Amazon et Canonical ne pourront pas faire grand chose de mes "Fir" et "Sub".

C'est le problème courant résolu par une analyse de risques, on croit qu'il y a un problème mais en fait non, on ne leak quasiment pas d'infos. Donc c'est sûr, après si les gens n'ont pas d'autre opinion que celle que Stallman leur a demandé d'avoir on va pas pouvoir avancer. (Oui, troll spotted ;-)).

Enfin, c'est il y a un point qu'il faut garder à l'esprit : Canonical est une entreprise qui, même si elle fait des logiciels libres, a besoin de faire rentrer de l'argent. Je pense donc que le partenariat avec Amazon peut leur permettre d'arriver à un équilibre financier, et si c'est le prix à payer pour avoir une distribution stable, qui marche, et qui soit libre, je suis OK avec ça.

Trop de diversification? Perte des efforts?

Je vous le disais en intro, Canonical a, depuis 1 an, énormément communiqué sur de nombreux produits dérivés d'Ubuntu, comme l'Ubuntu TV ou plus récemment Ubuntu Touch.

Il est vrai, comme le dit Frederic dans son article, que Canonical se diversifie beaucoup. Je cite Fred, qui lui même cite Cyrille Borne :

L’impression que me donne de plus en plus Canonical, c’est d’être la société qui essaie, qui propose, mais qui ne concrétise pas. Et encore quand je dis qui essaie, du fait de ne voir aucun appareil commercialisé, le terme est un peu fort.

Donc oui, Canonical propose beaucoup, la TV plus les smartphones, ça fait 2 grosses annonces en 1 an mais sans produit commercialisé. C'est vrai, pour l'instant, on n'a toujours rien. Mais le processus de développement d'un produit (qui plus est, un logiciel), puis la recherche de partenaires pour la partie hardware, puis la production, la communication, la mise en vente, ça peut prendre du temps. Autre point, on ne trouve pas, ou très peu, de TV connectée de ce type en ce moment, hormis l'Apple TV qui ne m'a pas l'air très utilisée. Peut être que Canonical attend que cette activité se développe avant de rentrer sur le marché. À vrai dire, je ne sais pas. En tout cas, une TV comme ça ça pourrait m'intéresser!

Pour les smartphones, je suis plus partagé. Je ne suis pas certain qu'Ubuntu Touch puisse vraiment faire la différence sur le marché, mais en même temps, à part les geeks, les gens ne cherchent pas à avoir forcément un iOS ou un Android. Dans mon entourage de non geeks, les gens connaissent l'iPhone, ok, normal, sinon ils connaissent "un LG", ou "un Samsung", sans savoir que tout ces appareils tournent sur le même OS. Donc dire qu'Ubuntu Touch serait de trop sur le "duopole iOS / Android". Je pense que les constructeurs sont un peu frileux à sortir de nouveaux produits, mais les consommateurs n'en auront que faire de savoir si c'est propulsé par de l'Android, de l'Ubuntu ou du Firefox OS. Le plus important, encore une fois, c'est la comm' autour de ça. Si c'est bien emballé pour que l'utilisateur lambda s'y intéresse, je pense que ça peut vraiment marcher. Ubuntu Touch m'a l'air vraiment prometteur de part ses nouveautés.

Canonical veut-il nettoyer l'univers des gestionnaires graphiques à grand coup de Mir (Vaisselle) ?

À propos de Mir, j'ai peu de chose à dire. La plupart des distrib' travaillent ou encouragent Wayland, Canonical fait le choix (fou ?) de tout plaquer et développer son propre manager graphique : Mir. La raison ? Avoir un système graphique unifié pour tous ses devices : Ubuntu, Ubuntu Touch (, Ubuntu TV ?). Le problème est que Mir ne sera (à priori) pas compatible avec Wayland, et que la portabilité entre les deux risque d'être complexe.

À mon sens, les deux partis sont en tort ici :

Je suis donc ici plus modéré que tous les trolls anti-Ubuntu : Canonical a bien fait de développer sa solution pour unifier son système sur plusieurs plate-formes, mais il aurait été, à mon sens, plus judicieux d'en parler avant et de se concerter avec les équipes de Wayland pour avoir de systèmes compatibles entre eux.

Ubuntu 13.04 trop maigre en nouveautés ?

Enfin, dernier point que je souhaitais aborder : la "maigre" release qu'est Ubuntu 13.04.

Alors, oui, Ubuntu 13.04 apporte peu de nouveautés par rapport aux précédentes releases de l'OS, l'utilisateur ne voit pas vraiment la différence par rapport à la 12.10, à part quelques modifications visuelles mineures. Mais, juste comme ça, je voudrais poser une question simple : quels sont les OS qui arrivent à sortir autant de nouveautés tous les 6 mois ? On a beau ne pas aimer Ubuntu et/ou Unity, il faut reconnaitre que Canonical travaille énormément sur son système, et apporte beaucoup au libre, notamment à Debian qui (si je me plante pas) reçoit des mises à jour d'Ubuntu...

On n'a donc peut être pas de nouveautés majeures et visuelles, par contre, le système est beaucoup plus stable et Unity moins gourmand en ressources que sur la version précédente. Je vois clairement la différence sur mon laptop pourtant pas si vieux (1 an 1/2). De nombreuses améliorations du code de coeur du système ont également été effectuées pour obtenir une qualité de code plus aboutie au sein d'un OS unifié pour toutes les plate-formes.

Donc, finalement, c'est plutôt bien de faire sa mise à jour je pense ;-)

Conclusion ?

En conclusion, j'aime toujours autant Ubuntu. Il ne faut pas oublier que si bon nombre de gens (du grand public) utilisent du libre aujourd'hui cela vient beaucoup d'Ubuntu. C'est pour moi une très bonne distribution, qui devient de plus en plus mature pour une utilisation massive par le grand public ou en entreprise.

Cependant, je garde un oeil sur les dérives "Apple-esque" de Canonical qui tend à vouloir peut être trop contrôler l'expérience de ses utilisateurs et les bloquer dans un environnement "tout-Ubuntu".

 

Voilà, messieurs-dames les trolls, si vous attendiez depuis le début de cet article pour vous lancez, allez-y, les commentaires sont tout à vous! :-)

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Philippe Scoffoni : Communautés, Logiciels libres et “Time to Market”

mardi 30 avril 2013 à 08:13

communauteOn reproche souvent au logiciel libre de n’être qu’un « suiveur ». Autrement dit de ne faire que copier et tenter de remplacer les logiciels propriétaires sans pour autant innover. Si le constat n’est pas totalement faux, on peut également s’interroger si le développement communautaire des bénévoles se prête bien aux impératifs du « Time to Market ». Quant aux communautés “professionnelles”, leur finalité est-elle vraiment la liberté des utilisateurs ? Une troisième voie peut-elle exister ?

Time to Market ou être prêt au bon moment

Cette expression anglo-saxonne est utilisée pour exprimer le délai nécessaire pour le développement et la mise au point d’un projet ou d’un produit, avant qu’il puisse être lancé sur le marché. Cette durée dans le domaine des technologies de l’information est souvent décisive. C’est elle qui sépare les leaders de ceux qui ne seront que des suiveurs.

Rapportée au logiciel libre, et plus précisément à celui porté par les amateurs, bénévoles, geeks et autres bidouilleurs éclairés, cette notion a bien peu de sens. Dans un monde où les logiciels sortent « quand ils sont prêts » à l’image de la distribution communautaire Debian, les contraintes entrepreneuriales reçoivent peu d’échos.

Pourtant que l’on veuille gagner de l’argent ou faire d’un logiciel libre un leader dans son domaine se pose le problème de disposer du logiciel au bon moment. La réponse semble simple, payer des développeurs pour fiabiliser le développement des logiciels libres.

Communautés industrielles et logiciels libres

Les éditeurs de logiciels libres ont apporté une première réponse. Ils ont permis l’émergence d’un grand nombre de solutions répondant à des besoins non satisfaits par les logiciels libres existants. Sans eux, probablement que le logiciel libre n’aurait pas pu autant franchir les portes des entreprises et acquérir dans certains domaines la crédibilité qui est sienne aujourd’hui. Mais souvent ces éditeurs ont été amenés à forker, refaire des pans entiers de leur logiciel sans s’appuyer sur les éléments communautaires par essence “trop peu contrôlables”.

La contre-mesure pour les professionnels du logiciel libre fut alors de s’unir, de mutualiser leur Recherche et Développement . Ainsi naissent les communautés dites “industrielles” de logiciels libres ou devrais-je dire open source. Ce sont par exemple les Fondations Apache, Linux ou encore OpenStack. Mais souvent leurs travaux n’ont pas pour objectif de fournir un outil “utilisable” sans passer par eux. Ces entreprises veulent rester incontournables. Il s’agit juste de partager du code, pas de libérer l’utilisateur ou plus exactement, le client.

Un troisième modèle communautaire ?

Nous avons donc deux modèles qui l’un est incompatible avec les exigences du marché et l’autre qui ne vise qu’à mieux le contrôler, le maîtriser et à optimiser les marges financières.  Pourtant le modèle communautaire est le seul modèle apte à garantir une « vraie » liberté pour les utilisateurs, en garantissant que le logiciel n’appartiendra jamais à personne.

The Document Foundation porte la suite bureautique LibreOffice. Une fondation naît des turpitudes et aléas qui sont parfois (souvent ?) le lot des logiciels portés par une entreprise. Il n’y a pas de développeurs employés directement par la fondation. Ce qui la classe plutôt dans le domaine des communautés industrielles malgré la présence d’une communauté de bénévoles (en reste-t-il dans les développeurs ?). La principale différence avec les fondations précédentes réside dans le logiciel produit qui s’adresse à tous : entreprises, collectivités, associations, mais aussi grand public.

Il existe cependant un troisième modèle communautaire représenté par Mozilla. Il semble avoir réussi à créer les conditions d’un modèle communautaire non industriel, potentiellement efficace et capable de se positionner sur un secteur pour le conquérir. Mozilla n’est pas piloté par un groupement d’entreprises, c’est un organisme indépendant avec sa propre gouvernance et ses propres développeurs pour faire avancer ses produits selon une approche en phase avec les exigences du “marché”.

C’est ce type de modèle que j’aimerais voir se développer pour le logiciel libre. Un modèle qui laisse la place aux entreprises pour vendre leurs services et contribuer tout en permettant à des bénévoles de participer sans être exploités. Un modèle qui porte et favorise le développement de logiciels vraiment libres, innovants, prêts pour le marché et surtout dont le caractère d’intérêt général ne saurait être remis en cause.

C’est tout l’enjeu d’un projet comme Meza|Lab. Mais un enjeu qui reste mal compris et souvent mal accepté. Elle impose des ruptures dans les façons de faire des communautés de logiciel libre « traditionnelles » et “industrielles”. Si vous voulez comprendre et discuter de ces enjeux, la porte est toujours ouverte , il suffit de la pousser.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 30/04/2013. | Lien direct vers cet article

Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons BY à l'exception des images qui l'illustrent (celles-ci demeurent placées sous leur mention légale d'origine).

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Xavier Chotard : DNS perso + interface administration BBox

mardi 30 avril 2013 à 08:00

L'interface d'administration de la BBox est accessible via l'url suivante : gestionbbox.lan. Utiliser l'adresse IP (par défaut 192.168.1.254) redirige vers gestionbbox.lan. Que se passe-t-il si vous utilisez un serveur DNS perso et pas celui de la BBox ? Réponse : le nom de domaine gestionbbox.lan n'existe pas, et l'interface est alors inaccessible. Heureusement cela peut se corriger rapidement, il suffit de créer une zone. Voici les paramètres à ajouter pour bind.

/etc/bind/named.conf.local (ou named.conf selon la distribution) :

zone "gestionbbox.lan" {
        type master;
        file "/etc/bind/gestionbbox.lan";
};

/etc/bind/gestionbbox.lan :

$TTL    604800
@       IN      SOA     gestionbbox.lan.     hostmaster.gestionbbox.lan. (
                                1               ; Serial
                                604800          ; Refresh
                                86400           ; Retry
                                2419200         ; Expire
                                604800 )        ; Negative Cache TTL

;
@       IN      NS      gestionbbox.lan.
@       IN      A       192.168.1.254

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Carl Chenet : PokerTH disponible en version 1.0.1 dans le dépôt experimental de Debian

mardi 30 avril 2013 à 01:51

Suivez-moi aussi sur Identi.ca : http://identi.ca/carlchenet

PokerTH est un très sympathique jeu de poker sans argent réel (play money) dont le principal intérêt – à mes yeux – est de proposer un jeu multijoueur par internet avec un classement mondial  à travers le site ami poker-heroes.com, ce qui compense le fait de ne pas utiliser d’argent réel et crée une émulation entre les joueurs motivés par le classement.

pokerth-template-logo

Le classement est remis à zéro tous les trois mois et un système de pénalité permet d’avoir un classement cohérent en fonction de votre niveau de participation et des résultats obtenus, pour qu’un jour ayant très peu joué avec des résultats excellents ne devienne pas premier du classement, passant devant des joueurs à 150 parties avec un très bon taux de 25 à 30% de première place.

poker-heroes

Il faut souligner le formidable travail de Evgeni Golov, développeur Debian et de l’équipe des jeux Debian (Debian games team), qui réalisent rapidement le nouveau paquet de chaque nouvelle version de PokerTH et le rendent disponible d’abord dans le dépôt expérimental. C’est en effet un point critique car souvent les nouvelles versions ne sont pas rétro-compatibles et vous empêchent de participer au jeu sur internet. Vous devez donc soit compiler laborieusement la nouvelle version avant de pouvoir rejouer soit utiliser le travail de Evgeni Golov.

Petit rappel de comment installer PokerTH sur votre Wheezy à partir du dépôt experimental:

Et à bientôt autour de la table verte ;)


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