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Pierre-Alain Bandinelli : Nextcloud, protection contre les attaques 'force brute' derrière un reverse proxy

lundi 17 octobre 2016 à 07:54

Nextcloud 10 a introduit différentes améliorations de sécurité : notamment une protection contre les attaques de type force brute. Le principe en est simple : si l'instance détecte de multiples essais de connexion avec un mot de passe erroné depuis une même adresse IP, alors les requêtes de connexion de cette adresse ne recevront une réponse qu'après un temps d'attente d'une trentaine de secondes, rendant l'attaque par force brute délicate à mener.

Dans les logs, on verra alors des lignes similaires à :

{"reqId":"b4hUi89HUuji","remoteAddr":"10.20.30.40","app":"core","message":"Bruteforce attempt from "10.20.30.40" detected for action "login".","level":1,"time":"2016-10-17T04:08:55+00:00","method":"PROPFIND","url":"\\/remote.php\\/carddav\\/","user":"--"}

qui nous apprennent que l'adresse 10.20.30.40 a fait un grand nombre d'essais de connexion ! Si l'on voulait renforcer la protection contre l'attaque de force brute, on pourrait alors également bannir cette adresse IP avec Fail2ban.

Et derrière un reverse proxy ?

Cependant, si l'on travaille derrière un reverse proxy (par ex. Pound ou Nginx) et si Nextcloud n'a pas été bien paramétré, alors l'adresse distante 'remoteAddr' sera celle du reverse proxy (192.168.1.1 dans l'exemple ci-dessous) :

{"reqId":"b4hUi89HUuji","remoteAddr":"192.168.1.1","app":"core","message":"Bruteforce attempt from "192.168.1.1" detected for action "login".","level":1,"time":"2016-10-17T04:08:55+00:00","method":"PROPFIND","url":"\\/remote.php\\/carddav\\/","user":"--"}

Dès lors, toute attaque par la force brute pénalisera toutes les connexions qui passent par le reverse proxy ! Heureusement, il est possible d'indiquer à Nextcloud d'utiliser l'adresse fournie par le reverse proxy, par exemple dans le champ 'X-Forwarded-For', comme adresse distante !

Nextcloud et X-Forwarded-For

Pour l'exercice, considérons que l'adresse IP du reverse proxy est 192.168.1.1 et qu'il est paramétré pour indiquer l'adresse source dans le champ X-Forwarded-For.

Dès lors, ouvrons le fichier de configuration de Nextcloud (par ex. /var/www/nextcloud/config/config.php) et ajoutons ces 2 lignes :

  'trusted_proxies' => array('192.168.1.1'),
  'forwarded_for_headers' => array('HTTP_X_FORWARDED_FOR'),

La première ligne indique l'adresse IP du reverse proxy (Nextcloud ne doit regarder les en-têtes forwarded_for que pour les paquets provenant d'un reverse proxy autorisé, sans quoi un astucieux attaquant pourrait transmettre des paquets avec des en-têtes X-Forwarded-For forgées et aléatoires).

La seconde ligne indique quel est le champ à chercher dans les en-têtes : X-Forwarded-For dans notre cas (donc HTTP_X_FORWARDED_FOR dans les en-têtes $_SERVER retournées en PHP à Nextcloud).

Le tour est joué : au lieu de lire l'adresse IP du reverse proxy, Nextcloud lit désormais celle de l'hôte d'origine que lui fournit le reverse proxy et la protection contre les attaques de force brute se fait contre les adresse malfaisantes !

Complément

Le commit qui a ajouté cette fonctionnalité à ownCloud/Nextcloud se trouve ici.

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Philippe Scoffoni : Comment trouver des prestataires en logiciel libre et open source ?

lundi 17 octobre 2016 à 07:30

recherche prestataire logiciel libreNous sommes en 2016. La question peut sembler étonnante et pourtant j’ai bien l’impression qu’elle reste plus que jamais d’actualité. Encore récemment, Christophe, président du GULL Icaunux, m’adressait le mail suivant :

Ayant des demandes de présentions des LL par des associations ou des TPE/PME nous souhaiterions pouvoir les aiguiller vers des ENL de proximité, car je l’ai entendu dans une de vos interviews les clients ont besoin de cette proximité. La difficulté réside dans le recensement et l’identification de ces ENL sachant que les listes et annuaires que l’on trouve sur internet sont la plupart du temps obsolètes. Quel conseil pouvez-vous me donner pour trouver les coordonnées des ENL en activité afin de pouvoir les donner aux TPE/PME intéressées par les solutions libres ? Il est frustrant de faire la promotion des LL sans avoir de suite à donner pour concrétiser notre démarche de promotion.

Essayons de recenser les sources d’informations à ce sujet et de suivre quelques pistes.

CNLL

Le Conseil National du Logiciel Libre fédère 12 clusters et associations d’entreprises régionales consacrés au logiciel libre, et représente plus de 400 entreprises. C’est à mon sens aujourd’hui le meilleur point d’entrée que l’on ait.

Si vous consultez la liste des membres du CNLL vous constaterez qu’il y a systématiquement un lien vers l’annuaire mis en place par chaque association. Il ne reste alors plus qu’à vous rapprocher de celle qui couvre votre région pour les contacter.

Les informations disponibles sur ces annuaires sont très variables. Elles vont de la simple liste de membres à de mini-moteur de recherche. Malheureusement, seuls les membres de ces associations seront visibles ainsi. Elles ne regroupent pas à ce jour tous les acteurs du numérique libre.

Les GULL

Les Groupes d’Utilisateurs de Logiciels libres sont une autre piste. Cependant à lire Christophe, il semblerait que pour elles aussi la chose ne soit pas simple. Cependant là aussi la demande peut exister en petit dépanneur, installateur GNU/Linux, etc… Vous en trouverez une liste sur l’Agenda du Libre.

Les sites web des logiciels libres

Certains logiciels libres, surtout quand ils ont vocation à être utilisés dans le cadre d’une activité professionnelle, communiquent sur des listes de prestataires. Pour prendre un cas que je connais bien, celui de Dolibarr, le wiki permet aux prestataires qui le souhaitent de référencer leur société. Un lien sur la page d’accueil du site français permet d’accéder à la liste des « prefered partner » et à tous les autres.

Les salons professionnels

Voilà une autre façon d’aller à la rencontre de prestataires. Il n’y a que très peu de salons professionnels dédiés aux logiciels libres et à l’open source. A l’échelon national, c’est le Paris Open Source Summit qui représente la plus grosse manifestation. Elle propose des conférences et la possibilité de rencontrer de nombreux prestataires sur le hall d’exposition. A noter également un village associatif où sont présentes de nombreuses associations. La prochaine édition a lieu les 16 et 17 novembre.

Plus proche de chez vous, ce sont les Rencontres Régionales du Logiciel Libre. Il s’agit de journées durant lesquelles vous pourrez assister à des conférences et rencontrer là aussi des prestataires. Consultez le site pour découvrir les prochaines dates dans votre région. Ces événements sont organisés localement et permettent de rencontrer des prestataires de votre région.

En tout état de cause, consultez l’Agenda du Libre qui peut vous permettre de découvrir des événements souvent locaux, où vous pourrez peut-être trouver des pistes ou des conseils pour dénicher un prestataire.

Google est ton ami ou demande à un ami

Évidemment, c’est pour provoquer 🙂 . Qwant, DuduckGo ou autre Startpage seront préférables. Là bien entendu c’est la pêche à l’aveugle sachant que bien souvent les acteurs du logiciel libre, même professionnel n’investissent que peu dans leur visibilité sur le web. Reste le bouche-à-oreille, pas toujours simple à mettre en œuvre.

Au passage, une recherche sur « prestataires logiciels libres » vous fera tomber sur cet annuaire www.logiciellibre.com qui recense 213 entreprises (mais pas uniquement en France).

Un annuaire français des prestataires du numérique libre

La conclusion principale est que ce n’est clairement pas très satisfaisant à l’ère du numérique. En rédigeant cette réponse à Christophe, j’ai l’impression de ne pas répondre à sa demande. Les informations indiquées ici, il les connaît sûrement. Je les partage néanmoins, car je pense qu’il y a sur ces « basiques » encore matière à communiquer.

L’idée d’annuaires n’a franchement rien d’original, mais il est étonnant de voir qu’elle n’a jamais franchi le stade de vœux pieux ou d’expérimentations… L’idée a été proposée au niveau du CNLL, mais reste pour l’instant lettre morte faute de bras pour la mettre en œuvre. Car il ne suffit pas de mettre en ligne cet annuaire, il faut le remplir et le maintenir dans le temps. Et surtout, il faudra le faire connaître, communiquer, probablement le plus gros du travail et du budget. C’est à mon sens ce dernier point qui est bloquant.

Si bien sûr vous avez d’autres pistes, n’hésitez pas à la communiquer en commentaire.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 17/10/2016. | Lien direct vers cet article

Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons BY à l'exception des images qui l'illustrent (celles-ci demeurent placées sous leur mention légale d'origine).

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Journal du hacker : Liens intéressants Journal du hacker semaine #41

lundi 17 octobre 2016 à 00:01

Pour la 41ème semaine de 2016, voici 5 liens intéressants que vous avez peut-être ratés, relayés par le Journal du hacker, votre source d’informations pour le Logiciel Libre francophone !

Pour ne plus rater aucun article de la communauté francophone, voici :

De plus le site web du Journal du hacker est « adaptatif (responsive) ». N’hésitez pas à le consulter depuis votre smartphone ou votre tablette !

Le Journal du hacker fonctionne de manière collaborative, grâce à la participation de ses membres. Rejoignez-nous pour proposer vos contenus à partager avec la communauté du Logiciel Libre francophone et faire connaître vos projets !

Et vous ? Qu’avez-vous pensé de ces articles ? N’hésitez pas à réagir directement dans les commentaires de l’article sur le Journal du hacker ou bien dans les commentaires de ce billet :)

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Carl Chenet : Le danger Slack

lundi 17 octobre 2016 à 00:00

Alors que l’e-mail régnait en maître comme principal moyen de communication dans les entreprises, Slack, offrant des salons de discussion permettant la discussion par groupe via des canaux (publiques ou privés) et de la messagerie instantanée entre deux personnes, a très rapidement bousculé la donne, en particulier dans le milieu des entreprises de l’IT.

Loin de s’arrêter à ces fonctionnalités connues et utilisées depuis le lancement de l’IRC fin des années 80, Slack autorise également l’envoi et le partage de fichiers mais aussi la citation de code, l’indexation et la recherche de tout ce qui transite via cette application. Slack est également très facilement extensible via de très nombreux connecteurs (plugins).

slack-logo

Fourni comme un service en ligne, gratuit dans sa version de base, puis payant en fonction des caractéristiques choisies, Slack s’est rapidement imposé auprès de la génération Github comme le nouveau moyen de communication d’entreprise par excellence.

Comme cela avait été le cas pour mon article Le danger Github, le but de cet article n’est pas de mettre en avant les qualités de Slack qui ont déjà été largement décrites en long et en travers dans un grand nombre d’articles, mais au contraire d’équilibrer cette vision jusqu’ici plutôt unilatérale en mettant en avant les graves risques qu’encourent les entreprises utilisatrices de ce service, des points complètement passés sous silence ou plus grave, volontairement ignorés au nom de l’idéologie du « Ça juste marche™ » et sacrifiant au passage toute considération économique et sécuritaire, sans même parler du respect de la vie privée et des libertés individuelles. Tous ces points seront développés plus bas.

Github, une forge logicielle sous forme de service en ligne, avec tous les avantages mais aussi les inconvénients de ce modèle

Toute la communication de votre entreprise depuis sa création

Quand une startup démarre et qu’elle fait le choix de Slack, la totalité de ses communications internes vont être confiées à Slack. Très naturellement dans l’utilisation de ce service, le simple fait d’échanger via cet outil entraîne le stockage au long terme des communications. On peut objecter que l’offre basique de Slack n’assure l’accessibilité qu’aux 10000 derniers messages. Mais il s’agit là d’un argument nul et non-avenu. Slack a enregistré tous les messages et tous les fichiers échangés et ce qu’il en fait est à sa discrétion. Nous verrons plus loin que ce comportement de l’application revêt une importance capitale dans le risque que Slack fait courir aux entreprises.

Et il en sera de même pour tous les autres types de sociétés qui feront le choix d’utiliser Slack à un moment de leur existence. Si elle remplace leurs canaux traditionnels de communication par ce service, Slack se retrouvera bientôt en possession de phénoménales données, pas seulement par leur volume, mais par l’importance qu’elles revêtent aux yeux de l’entreprise… ou de quelqu’un intéressé par la vie de cette entreprise.

Search your entire archive

L’un des arguments majeurs et une fonctionnalité très attrayante de Slack est « Search your entire archive ». On peut rechercher à peu près tout ce qu’on souhaite. Pourquoi ? Car tout est indexé. De la conversation que vous avez avec votre équipe aux documents plus ou moins confidentiels échangés avec la comptabilité, tout est indexé afin de rendre la fonctionnalité de recherche offerte par Slack la plus performante possible.

barre-recherche-slack

La barre de recherche bien connue des utilisateurs de Slack

 

Il s’agit là d’une fonctionnalité extrêmement intéressante pour tous les membres de l’organisation, inutile de le nier. Mais elle est aussi extrêmement intéressante pour toute personne souhaitant se renseigner sur la vie de l’entreprise. Et elle est d’autant plus facile à utiliser qu’on recherche des informations sur un sujet en particulier.

Si Slack est utilisé comme outil principal de communication de votre entreprise, et si comme je l’ai constaté dans ma vie professionnelle, certaines équipes préfèrent communiquer via Slack plutôt que de se déplacer jusqu’au bureau d’en face ou qu’ils vous aient reproché de ne pas mettre certaines informations dans un canal dédié au sujet sur lequel vous et d’autres travaillez, on peut rapidement en déduire que – dans ce type d’organisation – rien n’échappe à Slack. Et l’indexation automatique et la l’efficacité de la fonction de recherche qui en découlent sont des formidables outils pour faire ressortir toutes les informations possibles, quantitativement et qualitativement.

En bref il s’agit d’un formidable outil de social engineering pour toute personne y accédant, avec un historique aussi profond que la date de sa mise en place comme outil de communication pour l’entreprise.

Vers l’étranger… et au-delà !

Slack est un service web qui est propulsé, d’après les informations disponibles sur l’infrastructure de Slack, massivement par les services d’Amazon AWS et Cloudfront en particulier. Même sans avoir étudié complètement cette infrastructure, il est donc simple d’en conclure que les données d’un très grand nombre de sociétés innovantes mondiales et donc les sociétés françaises utilisatrices de e service – dont pour certaines la totalité de leur communications internes depuis leur création – sont hébergées aux États-Unis ou au moins contrôlées par une société américaine, soumise aux lois américaines, un état ayant pratiqué régulièrement l’espionnage industriel à large échelle comme l’a démontré le lanceur d’alertes Edward Snowden en 2013 et où l’accès aux données des entreprises ne subit aucun contrôle quand le Patriot Act est invoqué,  comme le cas récent de Microsoft en 2014 où des données hébergées en Irlande par l’éditeur logiciel de Redmond ont été communiquées par cette société aux autorités américaines.

snowden

Edward Snowden, se battant pour les libertés individuelles, et celles des entreprises

Et c’est en cela que l’indexation automatique et la fonction de recherche de Slack sont tout simplement du pain béni pour toute personne -service de renseignement ou hacker – accédant à cette fonction et jouissant de droits suffisants pour effectuer des recherches complètes.

Confier la totalité ou une grande partie des communications internes de l’entreprise à un tiers soumis à une réglementation différente de celle de votre entreprise, ou plus simplement à d’autres intérêts que les vôtres, représente un danger certain pour l’entreprise, que ce soit pour la sécurité de ses données ou plus largement pour sa compétitivité au niveau mondial, une fuite d’information au moment inopportun pouvant se révéler désastreuse. À quoi bon préparer la sortie d’un nouveau produit ou le rachat agressif d’un concurrent américain dans le plus grand secret si vos discussions Slack dans les derniers mois ont fuité, plans d’actions compris ?

Le piratage de Slack

Rappelons que le risque de piratage qui peut apparaître hypothétique ou un cas rare à un décideur pressé et mal informé, est loin d’être aussi hypothétique qu’il le croit (ou souhaite le croire).

Tout d’abord les piratages d’infrastructure sont monnaies courantes, suivre quelques jours l’actualité spécialisée via Hacker News ou des sites français comme Zataz ou le Journal du hacker vous en persuadera. Et plus précisément pour Slack, l’entreprise a déjà été piratée !

En février 2015 Slack subit un piratage durant 4 jours, piratage révélé par l’entreprise en mars. L’entreprise déclare que l’accès non-autorisé aurait été restreint à des informations des profils des utilisateurs… officiellement. Il est en effet impossible de connaître quoi et qui ont réellement été impactés par ce piratage. Citons l’exemple récent de Yahoo ayant annoncé le piratage de 500 millions de comptes (oui, 500 millions)… fin 2014 !

Yahoo! la société victime du plus large piratage de l'histoire en nombre de comptes utilisateurs

Yahoo! la société victime du plus large piratage de l’histoire en nombre de comptes utilisateurs

Encore officiellement, Slack déclarait que « No financial or payment information was accessed or compromised in this attack » (aucun information financière ni information relative au paiement n’a été accédé ou compromise dans cette attaque). Mais c’est de loin la moins intéressante des données stockées par Slack ! Avec les communications internes des entreprises – parfois complètes depuis la création – indexées et prêtes à être recherchées, Slack peut être la cible potentielle d’attaques ne visant pas les numéros de cartes bleues de ses clients mais bien des informations internes aux entreprises faciles à extraire. On peut imaginer que Slack communique sur une fuite massive de donnéees, fuite impossible à dissimuler. Mais qu’en sera-t-il d’une fuite ne concernant qu’un seul de ses clients ?

Le coût de Slack et la qualité de service associée

Au-delà de ces considérations sécuritaires et du risque réel de perte de compétitivité pour le sociétés innovantes, l’utilisation du service Slack a un coût. Si ce service sait très bien pénétrer les entreprises grâce à son offre de base offrant un premier accès limité mais gratuit au service offert par la société américaine, l’addition peut se révéler bien salée lorsqu’il est temps de passer à la caisse. À $8 par utilisateur par mois (ou $6,67 pour un paiement annuel) pour l’offre « Standard » pour une société de 10 personnes nous arrivons à $960 (ou $800,4 pour un paiement annuel).

Mais il en va bien autrement pour une société de 100 personnes, où le coût grimpe à $9600 (ou $8004 pour un paiement annuel). Pour ce coût et l’importance que Slack prend alors dans la vie de tous les jours de l’entreprise, il faut s’intéresser alors à la qualité de service offerte. Et c’est la surprise, pour cet élément critique dans la ligne de vie de l’entreprise, il faut monter à l’offre « Plus » pour bénéficier d’une garantie d’accès au service de 99,99% (4,38 heures d’arrêt par an) et d’un support 24/7 avec temps de réponse en 4h.

L’offre « Plus » est à $15 par utilisateur (ou $12,50 pour un paiement annuel), soit pour notre exemple d’une société de 10 personnes  $1800 ($1500 pour un paiement annuel) et pour 100 personnes $18000 ($15000 pour un paiement annuel). Sans oublier que Slack n’est accessible que via Internet et que vos communications internes seront donc soumises au maintien constant de votre accès Internet.

Prix actuels des offres de service Slack

Prix actuels des offres de service Slack

 

On voit donc que le modèle de facturation de Slack est clairement plus intéressant pour les petites entreprises, pour lesquelles $960 ou même $1800 annuel reste un prix intéressant. Mais petite société deviendra grande et une fois Slack en place, dans les habitudes des employés et interconnecté à l’ensemble des services disponibles, il devient très compliqué d’envisager une migration vers une alternative alors que le prix de Slack pour les sociétés moyennes ou grandes devient clairement moins bon marché, surtout si on prend en compte la propension à la gabegie de création de comptes et l’oubli de fermer ces comptes au fil de la vie de l’entreprise.

Les alternatives libres à Slack

Nous l’aurons compris, à l’étude des différents points vus ci-dessus, il s’avère nécessaire de trouver une alternative à Slack, que l’on puisse héberger soi-même afin de réduire les risques de diffusion des informations de votre entreprise, d’espionnage industriel, mais aussi réduire les coûts et votre dépendance à votre connectivité Internet. Heureusement pour nous le succès de Slack a fait apparaître de nombreux projets concurrents, dont certains sont aussi des logiciels libres.

Rocket.chat propose un logiciel très complet, avec bien sûr salons de discussion, messages directes et partage de fichiers, mais aussi  vidéoconférence et partage d’écran, et d’autres fonctionnalités à découvrir sur leur page de fonctionnalités supportées. Rocket.chat propose pour vous faire une idée de son service une démo en ligne. Cerise pour le gâteau pour nos besoins insatiables, Rocket.chat propose un système d’extension simple et une API.

rocket-chat-logo

Mattermost est un autre acteur mettant quant à lui l’accent sur sa proximité et sa compatibilité avec Slack. Il propose de nombreuses fonctionnalités dont les principales offertes par ce type de logiciel. Il propose également un grand nombre d’applications clientes ainsi que de très nombreux plugins offrant d’interagir avec des forges logicielles, des services en ligne, des outils d’intégration continue, etc.

mattermost-logo

Ça juste marche™

Nous parlions en introduction du « Ça juste marche™ » invoqué en général pour mettre au placard tous les arguments types confidentialité, protection des données et discrétion des échanges que nous avons décrits tout au long de cet article. En effet un développeur à son niveau peut se demander : »C’est vrai, pourquoi s’embêter avec tout cela si mon but est d’échanger avec mes collègues ou d’envoyer un fichier à tous rapidement et simplement ? »

Parce que la souscription au service Slack a un coût et entraîne un risque continu et à long terme pour l’entreprise. On peut objecter que cela n’est pas aux salariés de l’entreprise de mettre en avant ce risque, ces derniers devant avant tout trouver le moyen le plus efficace de réaliser les tâches qui leur sont confiées. D’un autre côté la direction de l’entreprise, en général non-technique, n’a peut-être pas conscience des risques que font courir à l’entreprise les choix techniques effectués. La direction technique des entreprises françaises a beau en général vouloir passer pour omniscient, personne n’est dupe.

Il faut donc soit une bonne question venant de la direction (mais où vont nos données et qui y accèdent ?) soit une recommandation technique venant des équipes techniques alliant efficacité et sûreté pour la vie de l’entreprise du choix technique. C’est à ce publique technique, pas toujours écouté par la direction certes, que s’adresse cet article pour qu’il soit – pour la partie qui le concerne – de bon conseil et que sa recommandation prenne l’ensemble des fonctionnalités et des risques associées en considération. Nous espérons que les différents points abordés dans cet article vous aideront à faire le bon choix.

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