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alterlibriste : Dans le doute, abstiens-toi

lundi 31 juillet 2017 à 23:46

Revenons sur le billet de Cascador repris et approfondi par Cyrille qui de ses travers de prof lui accorde un 12 alors qu’il ne mérite pas la moyenne. Car le 12 est accordé sur l’analyse qui ne va pas assez loin (mais une suite est promise), alors que l’attitude est digne d’un cancre.

En résumé, nous avons un libriste plutôt convaincu qui nous annonce sur fond d’annonces apocalyptiques sur la fin du monde de Firefox que, de toutes façons, s’il venait à être vraiment moins performant que la concurrence, il n’hésiterait pas longtemps. Et pourtant de se défendre dans les commentaires que s’il disparaissait, ce serait la mort dans l’âme qu’il installerait Chrome de force.

C’est à se demander si le doute n’est pas à immiscer dans l’esprit des gens afin de n’être pas le seul à retourner sa veste le moment venu.

D’un autre côté, Cyrille nous dit que c’est avant tout pour la gratuité qu’on utilise du libre et d’interroger notre rapport à l’argent. Il se demande si on est prêt à contribuer ou pas et de quelle manière (code, contribution, débogage, financement…). Lui est prêt à utiliser si c’est gratuit tant qu’il ne serve pas de pigeon (données, liberté…).

Le sujet passionne et les commentaires fusent arguant notamment qu’il n’y a pas que Firefox et Chrome et qu’un tas d’autres petits navigateurs peuvent faire le job si Firefox devaient définitivement décliner.

Si Cyrille va plus loin, enfin dans plus de directions (mais je ne suis pas qualifié pour lui donner une note), il reste encore pas mal de facettes qui n’ont pas été abordées.

Pour résumer ma situation personnelle, j’ai toujours fui Internet Explorer pour Netscape et naturellement, j’ai adopté Firefox depuis sa sortie et sans défection envers lui, la réciproque n’étant pas toujours vraie, j’y reviendrai. Un navigateur qui ne dépende pas d’un gros monopole logiciel (que ce soit Microsoft ou Google) est pour moi indispensable pour garantir une navigation libre et un internet sain. Le parallèle entre ces deux monstres peut être mené plus loin puisque ils s’imposent tous les deux de manière plus ou moins forcée en profitant d’être installés par défaut ou en forçant la main de l’utilisateur peu attentif.

D’ailleurs, tout le monde ne cesse de parler de la montée de Chrome en présentant l’argument de la performance alors qu’une bien petite partie d’utilisateurs le choisit pour cela, mis à part les geeks qui cherchent l’outil le plus puissant. On a parlé d’une installation plus ou moins forcée, beaucoup de monde oublie aussi que le mobile a dépassé le desktop en volume de consultation web et ne cesse d’augmenter ; comme par hasard, Android étant majoritaire, c’est Chrome qui est le navigateur par défaut, CQFD. Les gens ne choisissent pas Chrome, ils sont sur Android. Sur PC, pas sûr que beaucoup fassent la différence mais si c’est la même icône que sur le téléphone, c’est plus facile à trouver.

Je pense que le débat sur le choix du navigateur concerne une minorité de gens, et nous ne représentons qu’une petite goutte d’eau qui ne changerait pas grand-chose aux chiffres. La question a se poser, c’est pourquoi nous, on a choisi Firefox ? Certains s’accrochent à leur extension favorite qui risque de disparaître, pourquoi pas ? Mais c’est un peu faible. Moi, c’est parce que pour l’instant, il me semble que mes données ne les intéressent pas et qu’ils me laissent paramétrer mon navigateur comme je l’entends et surtout bloquer la pub. Quand bien même Chrome serait deux fois plus rapide, si mes données sont traquées et que je suis abreuvé de messages sponsorisés ou publicitaires, c’est sans moi.

Le problème, c’est que Mozilla, qui est quand même une fondation, a pris une attitude de start-up ou de n’importe quel géant du web : il faut de la poudre aux yeux, une nouvelle version toutes les 6 semaines, des projets qui marchent vite, les autres on les abandonne en route (RIP Firefox OS), des locaux à prix exorbitants en plein Paris, des tentatives pour gagner de l’argent (divers moteurs de recherche un peu indiscrets, Pocket, du Google qui se cache dans les coins …), des tentatives inespérées pour courir derrière Chrome avec bientôt du préchargement de pages alors qu’on n’a rien demandé… n’en jetez plus, on va m’accuser de Mozilla bashing. Parce que oui Mozilla déçoit le libriste, avec Firefox OS, plein de gens enthousiastes soutenaient cette entité en espérant avoir accès à un internet plus libre depuis des appareils mobiles. Nous avons été quelques uns à succomber aux sirènes alors que nous résistions encore aux appels de ces petites machines sous prétexte qu’elles n’étaient pas libres. Bravo, cela a fait plus d’utilisateurs maintenant sous Android (plus ou moins castré pour se donner bonne conscience, “mais cette appli-là, ce n’est pas négociable”). Alors, oui la confiance est rompue, de Mozillien convaincu, je suis devenu très méfiant vis-à-vis de toute nouvelle annonce.

En plus d’avoir déçu ceux qui défendaient la cause, maintenant certains se sont retournés contre elle et bientôt recommanderont Chrome pour tel ou tel avantage technique. Et bientôt, comme un Mark Shuttleworth reprochant aux libristes de troller et d’être à l’origine de l’échec de Mir ou Ubuntu Touch, Mozilla nous reprochera de ne pas les avoir soutenus et d’être à l’origine de sa faillite. Mais nous n’avons pas demandé Pocket, d’intégrer les DRM, de précharger les pages ou que sais-je. Nous voulons naviguer tranquillement sur un web non pollué et sans être espionné par les sites que l’on visite. C’est tout ! Bien sûr, c’est quand même mieux si ça ne prend pas trois plombes, et surtout si ça marche.

Et c’est là que le bât blesse et pourtant je ne vois jamais ce type d’argument. Il arrive que certains sites fonctionnent mal ou pas du tout avec Firefox. Bien sûr, à trop protéger son intimité, on se crée parfois des barrages, un adblock qui empêche le chargement, bon le site nous dit qu’il faut le désactiver, à chacun de savoir s’il continue ou pas. Plus gênant, lorsque l’on empêche de transmettre les Referer (savoir d’où l’on vient), certains sites ne fonctionnent pas, celui de ma médiathèque par exemple qui ne charge pas tout (va savoir pourquoi), j’ai eu du mal à en trouver la cause. Pire, mon gamin qui va entrer en 6ᵉ a besoin d’une carte de bus qu’on ne peut faire qu’en ligne sur le site de la compagnie de bus de l’agglomération.

Ici, je vais faire un petit aparté (ce billet va être long, Cascador risque de s’endormir). À la maison, c’est moi qui décide de ce qui tourne sur les appareils électroniques, la plupart des trucs proprio sont éjectés manu militari. Donc forcément, j’ai droit à des souhaits du genre : j’aimerais bien avoir cette appli, ce jeu, accéder à tel service, etc. Souvent, je dois me résoudre à répondre “Ça ne marche pas sous Linux”, mais je fais quand même mon maximum pour trouver des alternatives ou des moyens détournés ; je dois quand même dire que je ne m’en sors pas trop mal et que la situation a (avait ?) tendance à s’améliorer (Flash va mourir, c’est promis). Mais dans le cas de la carte de bus dont ma femme a essayé de s’occuper, j’ai quand même eu droit à un “Parfois, j’aimerais quand même être sur un système normal”. Le problème, c’est que ça ne venait pas du système mais du site car si tout le monde est sur Chrome, pourquoi s’embêter à coder quelque chose de compatible avec d’autres navigateurs ?

J’ai toujours au moins un navigateur alternatif installé pour les cas de sites qui ne répondent pas à mon Firefox un peu protégé et pourtant, je n’ai que 3-4 plugins (anti-pub, cookies, referer) alors que certains bloquent tout y compris les scripts. J’essaye donc sur Midori ou Qupzilla, des projets un peu à la ramasse au niveau innovations et périodicité de releases sans compter que c’était sous Jessie, donc des navigateurs datant de plus de deux ans. Pour créer cette carte de bus, avec Firefox ESR (enfin j’ai dû en essayer au moins 3 versions, y compris celle de Firefox OS) bloquait à la 2ème étape sur 5. On clique sur suivant et rien ne se passe. Eh bien avec le vieux Qupzilla, seule la validation finale bloquait. La mort dans l’âme, j’ai donc installé Chromium et c’est passé comme une lettre à la poste. C’est là où l’on va. Nous n’aurons plus le choix parce que les sites seront prévus pour un seul navigateur (disons deux avec Safari pour les utilisateurs plus riches).

Bien sûr qu’à défaut de Firefox, je me rabattrai sur le premier fork venu ou sur un dérivé le plus libre possible mais jusque quand aurons-nous encore le choix de naviguer sur autre chose que sur un truc propriétaire à l’affût de nos données et souhaitant nous montrer toutes les pubs qu’il souhaite ?
En tout cas, ce jour-là je pourrai dire sans aucun doute que mon internet est mort.
En attendant, j’essaie encore de le garder sous respiration artificielle, faire douter de Firefox, c’est presque l’euthanasier.

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PostBlue : LaTeX : 4 flyers sur une page A4

lundi 31 juillet 2017 à 09:06

Afin d’avoir 4 fois le même document en A6 sur une même page A4, j’utilise le code LaTeX suivant :

\\documentclass[a4paper]{article}
\\usepackage{pdfpages}

\\begin{document}

\\includepdf[nup=2x2, duplicatepages=4, delta=20 20]{Document-1}

\\end{document}

Explication

Résultat

(Oui j’assume le graphisme rétro-futuriste.)

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Journal du hacker : Liens intéressants Journal du hacker semaine #30

lundi 31 juillet 2017 à 00:01

Pour la 30ème semaine de 2017, voici 10 liens intéressants que vous avez peut-être ratés, relayés par le Journal du hacker, votre source d’informations pour le Logiciel Libre francophone !

Pour ne plus rater aucun article de la communauté francophone, voici :

De plus le site web du Journal du hacker est « adaptatif (responsive) ». N’hésitez pas à le consulter depuis votre smartphone ou votre tablette !

Le Journal du hacker fonctionne de manière collaborative, grâce à la participation de ses membres. Rejoignez-nous pour proposer vos contenus à partager avec la communauté du Logiciel Libre francophone et faire connaître vos projets !

Et vous ? Qu’avez-vous pensé de ces articles ? N’hésitez pas à réagir directement dans les commentaires de l’article sur le Journal du hacker ou bien dans les commentaires de ce billet :)

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Julien L : Linux : résoudre le problème de double mise en veille

dimanche 30 juillet 2017 à 00:14

J’ai récemment mis à jour mon système Salix OS de la version 14.1 vers la version 14.2. Il s’agit de la troisième mise à jour que je fais et cela se passe toujours sans gros problème, si ce n’est que je dois, à chaque fois, renouveler la procédure d’installation du pilote pour le Wifi.

Cependant, il arrive de temps en temps des petites surprises, en particulier avec la gestion des boutons liés à l’énergie.

Il y d’abord la fermeture de l’écran de mon ordinateur portable pour laquelle je souhaite qu’une hibernation (appelée aussi « mise en veille prolongée » dans Microsoft Windows, ou suspend-to-disk) soit effectuée.

Et il y a ensuite la mise en veille (appelée aussi suspend-to-ram) que je souhaite déclencher lors de l’appui de la touche Lune de mon ordinateur (Fn + F1).

Pour faire tout cela, sous Slackware (pour rappel, Salix OS utilise Slackware comme base), cela se passe dans le fichier de script shell /etc/acpi/acpi_handler.sh :
#!/bin/sh
# Default acpi script that takes an entry for all actions

IFS=${IFS}/
set $@

case « $1″ in
  button)
    case « $2″ in
      power) /sbin/init 0
         ;;
      *) logger « ACPI action $2 is not defined »
         ;;
    esac
    ;;
  *)
    logger « ACPI group $1 / action $2 is not defined »
    ;;
esac

Pour déclencher l’hibernation, j’avais simplement ajouté la branche suivante dans le case :
     lid) pm-hibernate
         ;;

« lid » (qui veut dire en anglais « couvercle ») correspond au bouton (plutôt virtuel dans le cas mon ordinateur) lié à la manipulation de l’écran d’un ordinateur portable. Je l’ai donc associé à la commande pm-hibernate, qui s’occupe de mettre l’ordinateur dans l’état d’hibernation de manière correcte.

Et pour déclencher une mise en veille, j’avais simplement ajouté la branche suivante :
     sleep) pm-suspend
         ;;

« sleep » correspond à la touche Lune de mon ordinateur. Je l’ai donc associé à la commande pm-suspend, qui s’occupe de mettre l’ordinateur dans l’état de veille.

Tout cela fonctionnait plutôt bien jusqu’à une première mise à jour, suite à laquelle il est apparu que le retour d’hibernation déclenchait automatiquement une nouvelle hibernation.

L’astuce que j’avais trouvée à l’époque était d’appliquer un contrôle sur l’état effectif du bouton lid :
     lid) grep -q closed /proc/acpi/button/lid/*/state && pm-hibernate

Suite à ma récente mise à jour vers Salix OS 14.2, un problème similaire est apparu avec la mise en veille déclenchée par la touche Lune. Suite au retour de veille, une deuxième mise en veille était effectuée immédiatement.

Lors de ma recherche d’une solution sur le Web, j’ai découvert, via cet article, l’existence de l’outil acpi_listen. Cet outil permet de voir les événements ACPI exacts déclenchés. Il suffit de le lancer puis de déclencher les boutons/touches :
# acpi_listen
button/lid LID close
button/lid LID open
button/sleep SBTN 00000080 00000000
button/sleep PNP0C0E:00 00000080 00000008

Ici, le résultat montre que la fermeture et l’ouverture de l’écran déclenchent deux événements. Il montre aussi que l’appui de la touche Lune déclenche deux événements.

Il m’est donc apparu clairement qu’utiliser les deux premiers composants de l’événement ACPI ($1 et $2 dans le fichier acpi_handler.sh) n’était pas suffisant. J’ai donc adapté le script de la façon suivante :
      lid) test $4 = « close » && pm-hibernate
         ;;
      sleep) test $3 = « SBTN » && pm-suspend
         ;;

Cela a réglé le problème… jusqu’à la prochaine mise à jour en tout cas. Car les composants supplémentaires ($3 et $4 dans le script) sont-ils suffisamment stables pour être utilisés ? Qui me dit que leurs valeurs ne changera pas lors d’une prochaine mise à jour ? L’avenir nous le dira…

Ci-dessous, le script complet du fichier /etc/acpi/acpi_handler.sh, après modification :
#!/bin/sh
# Default acpi script that takes an entry for all actions

IFS=${IFS}/
set $@

case « $1″ in
  button)
    case « $2″ in
      power) /sbin/init 0
         ;;
      lid) test $4 = « close » && pm-hibernate
         ;;
      sleep) test $3 = « SBTN » && pm-suspend
         ;;
      *) logger « ACPI action $2 is not defined »
         ;;
    esac
    ;;
  *)
    logger « ACPI group $1 / action $2 is not defined »
    ;;
esac

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Frédéric Micout : Mon adresse email est inhabituelle

vendredi 28 juillet 2017 à 22:35

Cela fait 10 ans cette année que je gère mon mail comme un grand. C'est super d'avoir ses adresses mail personnelles sur son propre serveur mail. Je peux en créer autant que je veux dessus, avec n'importe quel nom, du plus drôle au plus court en passant par des choses plus passe partout. Je ne risque pas en tout cas de ne pas pouvoir en créer une car une autre personne l'a déjà prise. Pour les quelques adresses créées, je suis généralement resté sur des choses courtes ou assez évocatrices en fonction des besoins. Je peux par exemple décider de créer une adresse en cas d'inscription à une liste de diffusion ou quand je sais que je risque de me faire spammer lorsque je dois quand même laisser une adresse valide quelque part. Dans ce dernier cas, je pourrais aussi me créer des adresses jetables ailleurs.

La contrepartie, c'est que mon nom de domaine est ce qu'il est d'une part, et qu'il est surtout inhabituel pour le quidam dans une adresse mail. En soit, il n'est pas trop compliqué car composé de deux mots existants intercalés par un tiret et qu'il est enregistré sur le TLD .fr . Toutefois, il est devenu de plus en plus rare de voir des adresses mail autres que celles fournies par gmail, yahoo et les FAI en général. Non comptant de présenter un problème de manque de diversité (la centralisation est énorme sur les services mail en général), cela renforce l'idée qu'une adresse mail doit forcement se terminer par un truc comme gmail.com, yahoo.fr, orange.fr, etc... Cela me pose parfois un problème lorsque je donne une adresse personnel de vive voix. Une fois l'étonnement de mon interlocuteur passé, vient le moment où il faut bien épeler le truc. C'est là qu'on peut avoir l'impression d'agacer alors même que ce n'est pas le but. Est-ce que je peux leur en vouloir individuellement ? Non bien entendu. L'environement global conduit massivement vers cela, c'est tout.

Fut un temps, je donnais encore une adresse yahoo dont les mails étaient redirigés vers l'une des boîtes mail sur mon serveur pour éviter de gêner mon monde sans doute. J'ai passé le cap et maintenant, je donne directement l'adresse sur mon domaine. Si c'est pénible, ce n'est pas mon problème. Moi, c'est l'adresse que j'utilise et que je consulte et ce n'est pas moins une adresse mail qu'une autre avec un nom de domaine plus commun. Une lubie de geek ? En partie au début probablement mais aujourd'hui non, je vois les choses de manière plus simple. L'outil est assez ouvert pour permettre à quiconque de le faire (comprendre "quiconque" par le fait que c'est techniquement possible et qu'il n'y a pas d'interdiction à le faire) et je pense que je suis la personne la mieux placée pour gérer mes serveurs mail. Finalement, mes adresses ne sont pas plus compliquées que celles proposées par les gros services de mail mais la complexité ne se retrouve pas au même endroit.

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