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Framablog : Quelques enseignements de la décennie Pirate Bay sur la censure et le partage

samedi 17 août 2013 à 19:40

The Pirate Bay fête ses dix ans d’âge cette année.

L’occasion pour Rick Falkvinge (souvent traduit par le Framablog) d’en faire un petit bilan et perspectives…


Sopues - CC by


La décennie Pirate Bay : combattre la censure, les monopoles du copyright octet par octet

Pirate Bay decade: Fighting censorship, copyright monopolies bit by bit

Rick Falkvinge - 16 août 2013 - RT
(Traduction Framalang : Slystone, gaetanm, Alain_111, maximem, greygjhart, Asta, lamessen, FF255, angezanetti, @zKooky, Genma + anonymes)

Pendant 10 ans, The Pirate Bay a fait apparaître clairement qu’aucune loi dans le monde ne peut couper un service Internet voulu par des centaines de millions de personnes. Il continuera à se décentraliser pour se protéger des assauts légaux, affirme ici le fondateur du Parti Pirate suédois Rick Falkvinge.

Le phénomène de partage de la culture et du savoir semble osciller entre des cycles de décentralisation et de centralisation. The Pirate Bay est apparu sans tambour ni trompette il y a 10 ans en 2003. À cette époque, BitTorrent n’était pas du tout la technologie privilégiée pour le partage, et le groupe de réflexion suédois appellé The Pirate Bureau voulut tester cette technologie, qui semblait prometteuse car décentralisée.

Alors que nous pourrions penser que le partage devrait être décentralisé par nature, il apparaît que c’est rarement le cas. Quand nous partagions culture et savoir pendant notre adolescence, cela se faisait sur cassettes audio. Les lecteurs de cassette de cette époque étaient d’ailleurs livrés avec deux emplacements à cassettes et un bouton copier A sur B, fournissant des fonctionnalités pour faciliter le partage de la culture et du savoir entre les gens.

Quand les ordinateurs sont arrivés, ils utilisaient également les cassettes pour stocker la culture, la connaissance et les programmes, ainsi le partage au sein de ce nouveau monde n’en était que plus facilité.

Autour des années 90, les modems sur ligne téléphonique devinrent populaires, et un pré-Internet composés de proto-sites BBS (Bulletin Board System) émergea. Plutôt que de se connecter au Net et d’être en ligne avec tout le monde en même temps, on connectait son ordinateur à un seul BBS via sa ligne téléphonique, et ces BBS partageaient ensuite les fichiers entre eux, les rendant de ce fait disponibles à tous leurs utilisateurs.

Comme c’était toujours plus pratique que de partager et copier des cassettes entre amis, le partage de culture et de connaissance via les BBS se répandit rapidement. Il y avait des dépôts centralisés d’où vous pouviez télécharger les tendances du moment, principalement des fichiers textes, des jeux et occasionnellement de la pornographie pixélisée en faible résolution (Un BBS avec un demi gigaoctet d’espace disque était énorme à cette époque).

Centralisé versus décentralisé

Faisons avance rapide pour arriver au temps du déploiement d’Internet en général, et de Napster en particulier. Quand les BBS avaient l’intégralité des catalogues sur leurs disques durs, le génie de Napster fut de connecter les disques durs des utilisateurs les uns aux autres plutôt que de tenter de tout rassembler de façon centralisée.

Le pari de Napster était que l’industrie de l’enregistrement du disque verrait les opportunités de profits, et ferait de Napster une partie de cette industrie. L’alternative serait de forcer le partage clandestin, d’encourager la décentralisation.

Comme le dit Cory Doctorow : « Copier devient toujours plus simple, partager ne sera jamais plus difficile que ça ne l’est à présent. »

Napster était aussi une merveille dans sa facilité d’utilisation. Vous tapiez le nom d’une chanson, vous l’écoutiez quasiment instantanément. On ne pouvait pas mieux faire. À toutes les conférences sur le peer-to-peer et l’architecture technique qui expliquait le succès de Napster, c’était la simplicité d’utilisation qui était la caractéristique principale et non sa technique sous-jacente.

Maintenant, comme nous le savons, l’industrie de la musique a choisi la folie plutôt que la raison (et continue de faire ainsi), en décidant de tuer Napster.

À ses débuts, un protocole relativement décentralisé appelé DirectConnect est apparu, qui donnait la possibilité à tout un chacun de déployer son propre clone de Napster. Mais les transferts étaient plutôt inefficaces - vous deviez trouver spécifiquement la personne qui avait le contenu que vous vouliez, et ensuite créer votre propre copie du fichier culturel partagé depuis les sources fournies par cette personne.

L’ère Pirate Bay : combattre la censure

La technologie BitTorrent, rendue très populaire par The Pirate Bay, a amélioré cela de deux manières.

Dans un premier temps, tout le monde transférait à tout le monde. Si vous cherchiez des sources pour produire votre propre copie de Game of Thrones et que 10.000 personnes partageaint ces sources, vous ne les obteniez pas à partir d’une seule personne, mais à partir de différents morceaux de milliers de personnes à la fois. Ce qui était bien plus efficace.

La seconde amélioration eut ceci de remarquable qu’elle n’était pas technique mais juridique. Des personnes avaient été mises en cause pour le partage de milliers de fichiers culturels, permettant aux autres d’avoir leurs propres copies pour leurs propres usages, mais il n’était pas possible de voir quelles autres sources partageait une personne, juste parce que l’on ne recevait d’elle qu’une partie de ses fichiers pour un élément spécifique. Cela ajoutait une protection significative contre des poursuites éventuelles pour avoir enfreint le monopole du copyright.

Mais la vraie percée de The Pirate Bay ne repose pas dans sa technologie, mais dans sa défense des droits civiques. Lorsqu’ils étaient persécutés par les avocats de l’industrie du copyright, les opérateurs de The Pirate Bay leurs ont répondu, et les gens les aimaient pour cela. Ils n’ont pas perdu leur temps à être poli non plus. « Allez vous faire foutre » était une une réponse très gentille à une une menace vide d’un point de vue légal. Une fois qu’ils ont publié toutes les menaces reçues et leur réponse en ligne, ils sont instantanément devenus les héros d’une génération du partage.

Ce qui est le plus intrigant est que les avocats de ces industries du copyright martèlent que les droits exclusifs (les monopoles) sont une « propriété », alors que ce n’est clairement pas le cas dans la loi. On pourrait penser que les avocats ne mentiraient pas à propos de ce que dit réellement la loi. Pourtant ils persistent à le faire, pour de simples questions de relations publiques : essayer de faire apparaître le monopole comme de la propriété alors qu’en réalité c’est un monopole qui limite les droits à la propriété.

L’industrie du copyright n’a pas perdu de temps dans sa lutte visant à censurer The Pirate Bay, en utilisant tous les prétextes, de la pornographie infantile (oui, ils ont constamment tenté d’associer la culture du partage libre avec le viol d’enfant) aux embargos à l’échelle mondiale.

Dans certains pays, l’industrie du copyright a réussi à introduire ce type de censure en théorie, mais des outils pour la contourner apparaissent alors presque instantanément. Ainsi, The Pirate Bay se présente comme le site BitTorrent le plus résistant du monde, une réputation durement gagnée et à laquelle le site a tous les droits de prétendre. Il a combattu la censure à peu près partout dans le monde, enseignant par là-même à la population comment éviter la censure gouvernementale.

Il est clair et évident que The Pirate Bay évolue peu. Du point de vue technique, il reste à peu près le même site qu’en 2006. Il faut remarquer que c’est le seul dans son genre au sein du top 100 mondial des sites.

Ce fait en dit aussi beaucoup sur la demande actuelle pour les services fournis. La condamnation des premiers opérateurs de The Pirate Bay en 2009 n’a évidement rien changé en ce qui concerne le site lui-même. Alors que le procès en tant que tel était une blague juridique commandée par correspondance depuis les États-Unis que le futur jugera très sévèrement, il n’a pas fait la moindre égratignure au partage.

Aucune loi ne peut l’arrêter

À l’heure actuelle, en 2013, il existe des cartes recensant les endroits où les gens se livrent le plus au partage de la culture et de la connaissance, en violation du monopole du copyright. Les États-Unis sont systématiquement en dessous de la moyenne sur ces cartes, mais il n’y a pas de quoi se vanter : en comparant les cartes du partage à celles de la bande-passante domestique, on s’aperçoit qu’elles sont très fortement corrélées.

Ainsi, le fait que les gens résidant aux États-Unis partagent moins que leurs collègues européens ou asiatiques n’a rien à voir avec leur respect des monopoles qui faussent le marché : s’ils partagent moins, les causes réelles en sont les infrastructures gravement sous-développées et lentes présentes aux États-Unis.

Cet article a débuté avec une étude de l’opposition entre la centralisation et la décentralisation. Cela aurait tout aussi bien pu être une étude de la confrontation entre la communauté de la justice et celle des entrepreneurs techniques. Là où les juristes attaquent la technologie, cette dernière répond par la décentralisation, devenant de ce fait résistante aux attaques.

Une décennie avec The Pirate Bay a rendu quatre choses limpides quant aux prévisions pour le futur.

La première est que The Pirate Bay a montré qu’aucune loi existante ne peut arrêter un service voulu par des centaines de millions de personnes ; la seconde est que la censure gouvernementale est aussi détestée universellement qu’elle est facilement détournée ; la troisième est que les services continuent à se décentraliser pour se protéger des attaques légales ; et la quatrième est que le partage de la culture et de la connaissance en violation du monopole du droit d’auteur continue de croître tous les jours après avoir déjà atteint des sommets.

Je pense que des enseignements importants peuvent être tirés de ces quatre observations. Si seulement nos hommes politiques pouvaient en prendre conscience, nous nous en porterions beaucoup mieux.

Crédit photo : Sopues (Creative Commons By)

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Nicolas Lœuillet : poche 1.0 beta 3

samedi 17 août 2013 à 15:00

La troisième beta est sortie, voici les modifications :

Mise à jour

Installation

Pensez à supprimer le répertoire install/ après avoir créé votre base de données.

Pour télécharger cette version, c’est ici.
Pour l’installer, c’est ici.

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SckyzO : elementaryOS 0.3 devrait se nommer Isis

samedi 17 août 2013 à 12:01

Sur la mailing list, Daniel Foré (DanRabbit) a opté pour Isis comme nom de code d’elementaryOS 0.3. Je met cette nouvelle au conditionnel car certains sont pour et d’autres contre. Toutefois, je ne suis pas sûr que DanRabbit reviendra sur cette décision, concentrons-nous sur le développement plutôt comme il le dit ici.

I’m leaning strongly towards « Isis » for this one. It’s short (2 syllables),
should be generally pretty easy to pronounce, etc. Isis is the egyptian
mother god of the throne, « friend of slaves, sinners, artisans, and the
downtrodden ». You can read up more about her here:

http://en.wikipedia.org/wiki/Isis

DanRabbit explique d’ailleurs les raisons de son choix, Isis est un mot court, seulement 2 syllabes et facile à prononcer. Cela fait référence à la déesse-mère égyptienne: http://en.wikipedia.org/wiki/Isis

Il profite de l’occasion pour donner quelques directives:

Also, I think in general most of us think it would be the best idea to
release Isis (see, I’m already going with it) as closely as possible to
Ubuntu 14.04. We have a lot to prove about our ability to provide updates
in a timely manner and we’re getting some negative feedback from
developers/nerds about our 12.04 base. So let’s address that and make sure
that elementary is the best open platform for both users and developers
(and I guess nerds too).

Cody is currently working on updating Congrego to spit out some super
bleeding edge Saucy-based builds. If any of you are already on Saucy, you
know how broken Pantheon currently is. Indicators and Plugs are huge
problems that we need to address. We’re considering moving both of these
into lib peas plugins for Wingpanel and Switchboard (respectively). Any
feedback on that plan is very welcome.

In general, the first priority for Isis is going to be updating all of our
apps to compile/run with the latest libraries. You should know that Midori
with the latest webkitGTK is amazing. I’m working on porting eGtk and it’s
going pretty swell. You should also know that all the fancy libaccounts
stuff is now available for someone to start playing with so we can get
sweet online integration. I believe that Clutter with the touch-related
bits is also available so that is also very exciting for those of use that
have a multi-touch trackpad available.

Ce que nous pouvons retenir c’est que 0.3 Isis sera proche d’Ubuntu 14.04, que les Indicators et les Plugs devraient utiliser libpeas (peut être que cela aidera à porter Pantheon sur les autres distributions…), et que DanRabbit travaille sur eGTK pour celui soit compatible avec les récentes versions de GTK.

 

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Full Circle Magazine FR : Premier numéro spécial dédié à LibreOffice

samedi 17 août 2013 à 11:11

Le premier numéro spécial dédié à LibreOffice est maintenant disponible en français. Vous pouvez le télécharger ici ou en cliquant directement sur l'image ci-dessous.

NS_LibreOffice1.png

Bonnes fins de vacances et amusez-vous bien !

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SckyzO : Les wallpapers Elementary disponibles pour Android

samedi 17 août 2013 à 09:35

En attendant une possible version tablette et smartphone d’elementaryOS, sachez que la collection de fonds d’écran de votre distribution favorite est disponible pour le système Android. En effet, il suffit d’installer depuis le Play Store, l’application Elementary Wallpapers.

Capture du 2013-08-15 10:18:58

Une fois l’application installée, voici à quoi peut ressembler votre smartphone ou tablette android:

Capture du 2013-08-15 10:20:38

Capture du 2013-08-15 10:19:49

 

 

Il ne manque plus que le thème d’icônes :)

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