Un article culinaire, le premier ici. Pourquoi ? Très simplement,
j'aime cuisiner. J'aime aussi l'analogie que Richard Stallman utilise
fréquemment, pour les néophytes, entre le logiciel libre et la cuisine. Elle
révèle une philosophie qui est avant tout un art de vivre. Vivre
ensemble. Et bien vivre.
Un logiciel libre et une recette de cuisine donnent des instructions utiles,
pas à pas, pour accomplir une tâche. Une recette de cuisine, comme le code d'un
logiciel libre, peut aisément être modifiée ou adaptée selon le goût ou les
désirs de chacun ou pour des circonstances particulières : « Vous
n’avez pas à suivre une recette avec précision. Vous pouvez laisser de côté
certains ingrédients. Ajouter quelques champignons parce que vous en raffolez.
Mettre moins de sel car votre médecin vous le conseille — peu importe. »
Ou plutôt, c'est précisément ce qui importe. Et pour moi, c'est sans viande. Je
suis végétarien.
Je le sais bien, de ce côté-ci du monde, du côté du monde
majoritaire, quand on dit qu'on est "végétarien", ça ne fait pas trop
rêver. L'alimentation carnivore étant considérée comme un
enrichissement du régime végétarien, le végétarisme est assimilé,
quand il est subi, je veux dire simplement "non volontaire" (culturel
par exemple, comme pour 40% de la population de l'Inde) à une forme de
pauvreté et, quand il est délibéré, une forme d'austérité ou d'ascèse
voire de contrition.
Cette référence au repentir mériterait à elle seule un long
développement.
Ici, de là où j'écris en ce moment, et dans tous les pays
développés ou riches, comme dans les pays émergents, les
pauvres mangent moins de viande que les riches, c'est ainsi… On devrait plutôt
dire, plus on est riche, plus on mange de viande, j'y reviendrai
peut-être dans un autre article. Le végétarisme est alors perçu comme une
espèce de dissidence dans la famille des Homo sapiens, une forme
d'auto-exclusion voire une sinistre marginalité alimentaire.
— Un végétarien, au restaurant entre amis ou à la table de famille, nul
besoin d'en avoir fait l'expérience, ça casse l'ambiance ! c'est un peu
comme un attentat à la cuisine : « Hein ! Pas de
viande ! »
Pourtant, ma fille ou mes amis vous le diront, le végétarisme n'a rien de
déprimant ! On peut être gréviste du steak sans être un pisse-froid
de la fourchette !
Végétarisme et bon goût peuvent faire bon ménage. Illustration avec ma
dernière création culinaire… Une recette qui autorise toutes sortes de
variations :
Petits chaussons au fromage frais
Ingrédients
- 200 gr de fromage frais (chèvre/brebis...)
- 250 gr de pâte brisée
- 1 jaune d'œuf
- 2 figues sèches
- 4 cerneaux de noix
- Sel, poivre (et autres épices à votre goût)
Préparation
1. Couper les figues en petits morceaux, concasser
grossièrement les noix. Écraser le fromage à la fourchette. Incorporer les
figues et les noix. Saler, poivrer.
2. Étaler la pâte brisée sur un plan de travail légèrement
fariné. Découper 8 disques de 10 cm de diamètre (env.).
3. Déposer une cuillerée (cuiller à soupe) du mélange
fromage/figues/noix au centre de chaque disque de pâte.
4. Badigeonner les bords avec un pinceau trempé dans de
l'eau tiède. Plier chaque disque en deux pour fermer chaque petit chausson.
Dorer la surface avec du jaune d'œuf dilué dans deux cuillerée d'eau
froide.
5. Déposer les petits chaussons sur un plaque à pâtisserie
recouverte de papier sulfurisé. Enfourner (env.) 20 mm.
6. Déguster chauds ou tièdes accompagnés d'une salade ou
comme bon vous semble !
Hier, par exemple, j'ai préparé deux variétés de petits chaussons (fromage
et légumes méditerranéens) et les ai accompagnés d'un plat que ma fille aime
beaucoup, une recette indienne de pois chiches… des épices (graines de cumin,
curcuma, curry, clous de girofle, laurier, sel, poivre) et des légumes (ail,
oignons tomates, pois chiches...).
À propos de l'auteur : Christophe
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