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Framablog : Sortie de la Framakey Wikipédia !

lundi 8 octobre 2012 à 13:23

Ce serait sympa d’avoir rien moins que Wikipédia sur une Framakey non ?

Et bien c’est désormais possible avec ce nouveau et spectaculaire projet réalisé en partenariat avec Wikimédia France et Kiwix !

Framakey Wikipédia

Comme nous l’annonce Wikimédia France sur son blog : « Le principe est simple : offrir sur une simple clé USB une collection raisonnée et choisie de logiciels libres, accompagnés de l’intégralité du contenu de Wikipédia en français. Rendre tout cela accessible d’un simple clic, utilisable partout, dans les écoles, dans les lieux faiblement connectés, dans des situations d’itinérance, bref partout où les utilisateurs ont besoin d’une solution simple et solide pour accéder à des contenus et utiliser leur ordinateur avec des logiciels fiables et libres. »

Les logiciels « fiables et libres » ce sont ceux de notre traditionnelle Framakey et la consultation de Wikipédia hors-ligne à même la clé se fait en utilisant la technologie (libre) développée par Kiwix.

Vous pouvez vous procurer la clé sur notre boutique En Vente Libre au prix de 25 euros pour une capacité de 32 Go. Et évidemment vous pouvez également et comme d’habitude télécharger et installer le tout sur votre propre clé via le site Framakey (15 Go tout de même, mais il faut bien faire rentrer le gros million d’articles dedans !).

Attention, le projet est considéré en bêta dans le sens où il demeure encore pour le moment un certain nombre de limitations techniques que nous chercherons à lever dans les prochaines versions (mais pour Windows elle fonctionne déjà tout à fait bien). C’est ce qui explique aussi pourquoi nous ne proposons qu’une cinquantaine d’exemplaires « collector » à la vente.

Toujours est-il que nous sommes vraiment fiers de participer à ce projet tant le logiciel libre et Wikipédia sont pour nous intimement liés.

Firefox, LibreOffice, Gimp, Inkscape… plus donc aujourd’hui Wikipédia, je me demande si on n’a jamais diffusé autant de biens communs collaboratifs dans un si petit objet !

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Lolokai : Centreon 2.4 : les nouveautés à venir

lundi 8 octobre 2012 à 12:19
J’ai eu la chance d’assister via WebEx au Centreon Bar Camp du week end et j’ai eu l’occasion de voir les nouveautés proposés par la future version 2.4. Ci-dessous les nouveautés :
  • Une traduction FR enfin fonctionnelle
  • On remplace le mot Nagios par Monitoring Engine pour ne plus créer la confusion entre Nagios et Centreon Engine
  • Les widgets font leurs apparition dans Centreon 2.4 : certains sont déjà fournit par MERETHIS et d’autres pourront être développé via un API fournit par MERETHIS (les widgets peuvent être affichés avant la vue tactique pour disposer d’une vue plus personnalisable et intuitive)
  • Un wizard est fournit pour configurer Centreon Broker afin d’éviter que les gens se mèlent trop les pinceaux (la configuration à l’ancienne demeure cependant).
  • Une nouvelle génération des trappes SNMP est à l’ordre du jour : plus intuitive
  • Apparition d’un nouvel objet : connecteur pour assurer la connexion permanente entre un collecteur et le serveur central
  • Dans la partie Supervision, apparition d’une nouvelle colonne : CRITICITE ce qui permet aux exploitants de visualiser d’un seul coup d’oeil le niveau de criticité de leurs services ou hôte. Les services seront affichés en priorité par criticité puis par état (CRITICAL, WARNING, OK …)
  • C’est finit l’import d’utilisateur LDAP, maintenant on se logue directement en communication avec le serveur LDAP

Si j’ai oublié quelque chose il ne faut surtout pas hésiter à me le dire. Pour conclure, je dirais que cette nouvelle version promet et qu’elle confirme la position de MERETHIS qui est de devenir de plus en plus indépendant de la solution de base à savoir Centreon + Nagios.

Je tiens à remercier MERETHIS de s’être donné la peine de m’ouvrir une session WebEx à distance pour que je puisse participer à cet évènement ;)

Loic FONTAINE

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Zeus DeltaGeekBlog : Truecrypt ou comment chiffrer ses données

lundi 8 octobre 2012 à 11:11

Introduction

Nous avons tous des données sur nos ordinateurs, que nous n’aimerions pas voir balader dans la nature (factures, papiers d’identité numérisé, …).

N’importe quelle personne possédant un accès à une machine peut aisément y voler des fichiers (trojan, accès direct,usb stealer, …)

Il est important de savoir protéger ses données !
Dans cet article je vais vous présenter un logiciel qui a fait ses preuves et les bases de son utilisation.

À quoi ça sert ?

Truecrypt permet de stocker des fichiers de manières chiffrés et invisibles pour ceux qui ne possèdent pas une autorisation (mot de passe, fichier clé, …)
Il agit comme un coffre fort numérique.

Comment ça marche ?

Truecrypt utilise le principe de fichier conteneur, dans ce fichier il va créer un système de fichier.Une fois ce fichier « monté », un nouveau disque dur sera disponible sur votre ordinateur, dans ce disque vous pouvez copier les fichiers que vous souhaiter protéger, une fois le conteneur « démonté » comprendre fermé, le disque dur disparaitra, les fichiers présents à l’intérieur sont dorénavant chiffrés.

Vous avez des secrets plus secrets que d’autres ?

Truecrypt offre une possibilité qui peut être très utile aux plus paranos d’entre vous: le conteneur caché, il s’agit d’un double fond pour votre conteneur principal.

Prenons le cas suivant

Un volume basique truecrypt « Volume A » d’une taille de 1go, dans ce volume nous allons créer un volume caché « Volume B » d’une taille de 100 Mio pour stocker les documents les plus secrets.Le mot de passe de ce volume DOIT être différent du mot de passe du volume principal.

C’est fiable ?

À priori oui, le FBI a tenté de bruteforcer un volume chiffré via truecrypt sans succès pendant un an.
http://korben.info/truecrypt-a-lepreuve-du-fbi.html

Installation

http://www.truecrypt.org/downloads
Choisir ce qui correspond à votre système/architecture.
L’installation est aussi simple sur Windows que Linux.

helios@unPc ~/Téléchargements % tar -xzf truecrypt-7.1a-linux-x64.tar.gz
#on récupère un fichier binaire à exécuter avec les droits administrateur
helios@unPc ~/Téléchargements % sudo ./truecrypt-7.1a-setup-x64

#On tape 1 pour l'installer sur le système,on appuie sur "q" pour passer le EULA, un "yes" pour accepter la licence.

Voilà TrueCrypt est installé sur votre système, normalement vous devriez le retrouver dans le menu, sinon la commande « truecrypt » fera l’affaire.

Voici l’interface du logiciel.Vous remarquerez qu’il est en anglais sous linux, toute fois il n’y a pas besoin d’être bilingue pour l’utiliser.Il est possible de le mettre en français sous windows, en décompressant ce fichier dans le répertoire d’installation du soft.

Utilisation

Création d’un volume simple


Nous souhaitons créer uniquement un conteneur (fichier qui permet le stockage) donc sélectionnez la première option.
La deuxième permet de chiffrer une partition complète


Pour commencer, nous allons créer un conteneur simple et donc choisir la première option.


L’emplacement du fichier, ici /tmp/, vous pouvez le stocker où bon vous semble.

Il est possible d’utiliser l’extension de fichier « .tc »,Windows reconnait ce type de fichier et l’ouvre directement avec TrueCrypt.



Ici c’est l’algorithme de chiffrement qui est à choisir, si vous n’avez pas envie de vous compliquer la tâche laissez par défaut.


Si les performances sont importantes pour vous un benchmark est à votre disposition, qui vous permet de choisir l’algorithme le plus rapide.


Ici la taille du conteneur.

Le choix du mot de passe est important, pour bien protéger ses données il est important de choisir un mot de passe fort, pour éviter qu’il ne soit découvert en cas d’attaque par bruteforce.

Avec TrueCrypt il est possible de doubler l’ouverture du conteneur avec un fichier clé.

N’importe quel fichier peut servir de clé, il est important que ce fichier ne soit pas modifié, sinon vous ne pourriez plus ouvrir votre conteneur (la clé serait différente…).


Si vous souhaitez ouvrir votre conteneur aussi bien sur GNU/Linux, MacOS, Windows le système de fichier « fat » sera le plus approprié, il est supporté nativement par tous ces systèmes.

Windows ne peut pas lire les partitions Ext* (sauf logiciels tiers…)

Montage d’un volume

Nous avons vu la procédure pour créer un volume, maintenant nous allons voir comment monter un volume.

Tout d’abord, il est nécessaire de choisir le fichier que vous avons préalablement créé, via le bouton « Select File ».


Il faut saisir le mot de passe du volume et éventuellement sélectionner le(s) fichier(s) clé.



Truecrypt a besoin des droits administrateur pour monter le volume, ici Ubuntu, il faut saisir le mot de passe de votre utilisateur.Sur Windows, aucun mot de passe n’est demandé (sur un compte privilégié)



Voilà, le volume est monté, il ne vous reste plus qu’à y placer les fichiers que vous souhaitez chiffrer.

Vous pouvez ouvrir  vos fichiers directement depuis le « disque dur virtuel ».



Une fois votre travail terminé, il est important de faire démonter le volume.
Pour ça deux possibilités :

Un clic sur le bouton « Dismount All »

Un clic droit sur la ligne du volume à démonter puis « dismount »

Conclusion

Il est possible pour toutes personnes sachant se servir d’une souris de protéger ses données de manière fiable.

Il est cependant important d’utiliser un mot de passe fort, voire de le combiner à l’utilisation d’un fichier clé qui peut être stocké sur une clé usb par exemple.

Nous verrons dans un prochain tuto comment utiliser TrueCrypt de manière plus poussée:

Source

Site officiel de TrueCrypt

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Philippe Scoffoni : Edito vidéo – Joomla 3.0, quoi de neuf ?

lundi 8 octobre 2012 à 08:04


Transcription du texte de la vidéo

Bonjour à toutes et à tous et bienvenue pour cet édito du 8 octobre 2012. La troisième mouture du logiciel de gestion de contenus Joomla vient de sortir. Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore cette famille de logiciels que l’on appelle aussi CMS de l’acomnyme anglais Content Management System, il s’agit d’outils permettant de réaliser des sites web. Ces sites web peuvent aussi bien être des sites institutionnels de société, des blogs ou encore un intranet d’entreprise.

Sur ce marché aujourd’hui dominé par trois acteurs principaux, on retrouve WordPress, Drupal et donc Joomla. Je citerais quand même SPIP, un CMS communautaire très répandu en France. Si WordPress est la plateforme aujourd’hui principalement utilisée pour les blogs, mais aussi les magazines en ligne, Drupal est lui devenu un outil essentiellement utilisé par des professionnels et s’oriente davantage vers le kit de développement qu’un outil à destination des utilisateurs.

Joomla est au milieu du chemin. Il cherche clairement à séduire les utilisateurs en apportant une interface d’administration qui se veut simple au premier abord. Certes si l’on veut faire des choses un peu plus complexes, il faudra y consacrer pas mal de temps et d’énergie pour arriver à trouver la bonne combinaison d’extensions qui donnera le résultat escompté sans générer d’effet de bord.

Il n’en reste pas moins que la communauté Joomla est également très orientée  business dans la mesure où l’on trouve énormément de thèmes et d’extensions payantes. Joomla adresserait donc une sorte de juste milieu entre les utilisateurs occasionnels et les professionnels qui ne reculeront pas devant l’achat d’une extension à quelques dizaines d’euros.

La version 3 de Joomla apporte des améliorations dans le domaine des mobiles avec un support amélioré pour ce type de terminal. Il inclut notamment la bibliothèque Bootstrap issue de Twitter  qui permet de créer des sites et des applications web plus facilement. L’interface d’administration est devenue “responsive“, c’est-à-dire qu’elle s’adapte automatiquement en fonction du terminal utilisé et de sa taille d’écran

On peut aussi retenir de nouvelles fonctionnalités comme la possibilité de dupliquer un thème ou d’installer des langues supplémentaires depuis le gestionnaire d’extensions. On notera aussi l’apparition du support de la base de données PostgreSQL. Pour rappel  Joomla fonctionnait jusqu’à présent avec MySQL et SQL Server de Microsoft.

Cette troisième version du CMS s’inscrit dans les tendances actuelles du web et de la consultation de ce dernier depuis les smartphones et tablettes. Il est probable que cette version ne change pas fondamentalement la donne dans le classement de tête des CMS, mais en tout cas conforte la place de Joomla dans le trio de tête et lui donne peut-être un petit coup d’avance sur WordPress.

Je serais sur les plateaux TV de l’Open World Forum jeudi et vendredi 11 et 12 octobre. On se retrouve pour un prochain édito semaine prochaine. En attendant, portez-vous bien et à très bientôt.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 08/10/2012. | Lien direct vers cet article

Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons BY à l'exception des images qui l'illustrent (celles-ci demeurent placées sous leur mention légale d'origine).

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Framablog : Un logiciel libre n'est pas toujours collaboratif et de qualité

lundi 8 octobre 2012 à 01:19

Voici un titre étrange pour un blog comme le nôtre.

Oui il existe des logiciels libres de mauvaise qualité qui ne souffrent pas la comparaison avec leurs concurrents propriétaires ! Et oui encore la majorité des logiciels libres sont uniquement développés par un seul et unique contributeur : leur créateur !

Face à de tels logiciels, les partisans de l’open source pleurent car ils détruisent aussi bien leur argumentaire pratico-technique que le mythe de la collaboration spontanée. Les partisans de logiciel libre envisagent quant à eu les choses différemment car ce qu’ils voient avant tout c’est que le logiciel est libre.

Le logiciel libre n’est pas meilleur en pratique mais il est libre en théorie et c’est bien ça le plus important…

Remarque : Cette traduction est le fruit d’une coopération entre Framasoft (et son énergie plurielle présente sur Framalang et les réseaux sociaux) et l’April (via son équipe de traduction du site GNU.org)

James Rickwood - CC by

Quand le logiciel libre n’est pas meilleur, en pratique

When Free Software Isn’t (Practically) Better

Benjamin Mako Hill - GNU.org
Licence Creative Commons By-Nd - Version du 6 octobre 2012
(Traduction : Framalang et l’équipe Trad-GNU de l’April)

Les objectifs affichés par l‘Open Source Initiative sont les suivants : « L’open source est une méthode de développement logiciel qui exploite la puissance d’une évaluation décentralisée, par les pairs, et la transparence des processus. Les promesses de l’open source sont une meilleure qualité, une plus grande fiabilité, davantage de flexibilité, un moindre coût et la fin d’une situation permettant à des fournisseurs rapaces de verrouiller leurs produits. »

Depuis plus de dix ans maintenant, la Free Software Foundation ne cesse d’argumenter contre la qualification d’« open source » dont on affuble le mouvement du logiciel libre. Si nous, les partisans du logiciel libre, réfutons ce qualificatif d’« open source », c’est surtout parce que nous considérons qu’il s’agit d’un effort volontaire pour réduire la portée de notre message de liberté et masquer le rôle de notre mouvement dans le succès du logiciel que nous avons bâti. Si nous disons que le terme « open source » est mauvais, c’est fondamentalement parce qu’il tente d’éviter toute discussion à propos de la liberté du logiciel. Mais il y a une autre raison pour laquelle nous devrions nous méfier du cadre « open source ». L’argument fondamental de l’open source, tel qu’il est défini dans la déclaration ci-dessus, est souvent incorrect.

Malgré la suggestion de l‘Open Source Initiative, que « la promesse de l’open source est une meilleure qualité, une plus grande fiabilité, plus de flexibilité », cette promesse n’est pas toujours honorée. Bien que nous ne le mettions pas souvent en avant, tout utilisateur d’un logiciel libre aux premiers stades de son développement peut expliquer que ce logiciel n’est pas toujours aussi pratique, sur le plan purement fonctionnel, que ses concurrents privateurs[1] Un logiciel libre est parfois de piètre qualité. Il n’est pas toujours très fiable. La souplesse lui fait parfois défaut. Si les gens prennent les arguments en faveur de l’open source au sérieux, ils doivent expliquer pourquoi l’open source n’a pas tenu ses « promesses » et conclure que des outils privateurs seraient un meilleur choix. Il n’y a aucune raison pour que nous fassions de même.

Richard Stallman parle de cela dans son article « Pourquoi l’open source passe à côté du problème que soulève le logiciel libre » lorsqu’il explique : « L’open source repose sur l’idée qu’en permettant aux utilisateurs de changer et redistribuer le logiciel, celui-ci en sortira plus puissant et plus fiable. Mais cela n’est pas garanti. Les développeurs de logiciels privateurs ne sont pas forcément incompétents. Parfois ils produisent un programme qui est puissant et fiable, même s’il ne respecte pas la liberté de l’utilisateur. »

Pour l’open source, la mauvaise qualité d’un logiciel est un problème à analyser ou une raison de fuir ce logiciel. Pour le libre, c’est un problème à résoudre. Pour les partisans du libre, les bogues et les fonctionnalités manquantes ne sont jamais une raison d’avoir honte. Tout logiciel qui respecte la liberté de ses utilisateurs possède un avantage inhérent sur son concurrent privateur. Même s’il a ses propres problèmes, un logiciel libre a toujours la liberté.

Bien évidemment, tout logiciel libre doit commencer quelque part. Un nouveau programme, par exemple, a peu de chances d’offrir plus de fonctionnalités qu’un programme privateur déjà établi. Un projet commence avec de nombreux bogues et s’améliore avec le temps. Alors que les partisans de l’open source peuvent argumenter qu’un projet deviendra utile avec du temps et un peu de chance, un projet libre représente pour les partisans du logiciel libre une importante contribution, dès le premier jour. Chaque logiciel qui donne aux utilisateurs le contrôle sur leur technologie est un pas en avant. L’amélioration en qualité due à la maturation d’un projet n’est que la cerise sur le gâteau.

Un second point, peut-être plus accablant encore, est que le processus de développement collaboratif, distribué, évalué par les pairs, qui est au cœur de la définition de l’open source, ne ressemble que de loin à la manière dont sont développés en pratique la plupart des projets sous licence libre (ou « open source »).

Plusieurs études universitaires menées sur les sites d’hébergement de logiciels libres SourceForge et Savannah ont démontré ce que beaucoup de développeurs de logiciels libres ayant mis en ligne une base de code savent déjà : la grande majorité des projets libres ne sont pas particulièrement collaboratifs. Le nombre médian de contributeurs à un projet de logiciel libre sur SourceForge ? Un. Un développeur solitaire. Les projets de SourceForge du quatre-vingt-quinzième centile en termes de nombre de participants n’ont que cinq contributeurs. Plus de la moitié de ces projets libres, et même la plupart des projets qui ont fait plusieurs versions à succès et ont été téléchargés fréquemment sont l’œuvre d’un seul développeur avec un peu d’aide de l’extérieur.

En insistant sur la puissance du développement collaboratif et de « l’évaluation décentralisée par les pairs », l’approche open source semble ne pas avoir grand chose à dire, dans la majorité des cas, sur les raisons pour lesquelles on devrait contribuer à un projet libre ou se servir d’un logiciel en développement. Puisque les avantages supposés de la collaboration ne peuvent être constatés quand il n’y a pas de collaboration, la grande majorité des projets de développement libres n’ont pas d’avantage technique sur leurs concurrents privateurs.

Pour les partisans du logiciel libre, ces mêmes projets sont tous vus comme des succès importants. Comme chaque logiciel libre respecte la liberté de ses utilisateurs, les partisans du libre peuvent argumenter qu’il possède au départ un avantage éthique intrinsèque sur les concurrents privateurs – même sur ceux qui proposent plus de fonctionnalités. En insistant sur la liberté plutôt que sur les avantages pratiques, la défense du logiciel libre est ancrée dans la réalité technique d’une façon qui manque souvent à l’open source. Quand le logiciel libre est meilleur, nous pouvons nous en réjouir. Quand il ne l’est pas, nous n’avons pas à considérer cela comme une attaque dirigée contre lui ni même comme un argument valable contre l’utilisation du logiciel en question.

Les partisans de l’open source doivent défendre leur thèse selon laquelle le logiciel développé librement devrait, ou devra avec le temps, être meilleur que le logiciel privateur. Les militants du logiciel libre peuvent quant à eux demander : « Comment peut-on rendre le logiciel libre meilleur ? » Dans le cadre du libre, les logiciels de haute qualité existent comme un moyen plutôt que comme une fin en soi. Les développeurs de logiciels libres doivent s’efforcer de créer des logiciels fonctionnels, flexibles, qui servent bien leurs utilisateurs. Mais ceci n’est pas le seul moyen de progresser vers la réalisation d’un objectif qui est à la fois plus simple et bien plus important : respecter et protéger leurs libertés.

Bien sûr, nous ne cherchons pas à nier que la collaboration joue un rôle important dans la création de logiciels de haute qualité. Dans la plupart des projets libres ayant réussi, ce fut d’ailleurs le cas. Il faut comprendre, soutenir et développer la collaboration, plutôt que de considérer dogmatiquement qu’elle va de soi, quand bien même les faits sont là pour montrer le contraire.

Crédit photo : James Rickwood (Creative Commons By)

Notes

[1] Autre traduction de proprietary : propriétaire

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