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Remi Collet : Bascule de Gnome vers KDE

lundi 23 décembre 2013 à 13:37

Certains penseront sans doute que ne fais que suivre la mode...

Pour mémoire, j'utilise Linux sur mon ordinateur de bureau depuis Red Hat Linux 8 (aka Psyche), donc depuis 2002. Depuis cette date, après avoir rapidement testé KDE, j'ai choisi d'utiliser l'environnement Gnome.

Pendant plus de 10 ans j'ai donc considéré Gnome comme le meilleur environnement de Bureau, et je l'ai énormément défendu.

J'ai été parmi les premiers à tester Gnome Shell (dès F14), à l'adopter rapidement et à le défendre devant ses nombreux détracteurs.

Je suis habituellement très fidèle et je ne change pas facilement d'avis au premier petit problème. Oui, il y avait besoin de changement, Gnome 2 était devenu obsolète, et Gnome 3 a fait des choix courageux.

Je suis sans doute un utilisateur un peu particulier (mais on est tous différents), je n'utilise pratiquement aucune des applications intégrées à Gnome, je reste fidèle depuis mes début à Firefox, Thunderbird, X(Hex)chat. Mes principaux outils sont le terminal et l'éditeur de texte et je ne personnalise pratiquement pas l'environnement.

Mais voila, à force d'entendre des critiques, j'ai fini par les trouver justifiées, et je ne peux plus trouver d'excuses au projet. Et dernièrement j'ai aussi mes critiques.

Ok, beaucoup sont des points de détails, ou des bugs temporaires. Mais voila c'en est trop pour moi, alors j'ai décidé de changer d'environnement et depuis quelques jours je "teste" KDE.

Voila mes réglages actuels (pour les retrouver au besoin), rien de bien compliqué, juste histoire de conserver mes habitudes :

J'utilise clairement KDE à minima, comme j'utilisais Gnome. Pour l'instant ça me convient.

Aujourd'hui je comprends mieux tout ceux qui ont abandonné Gnome, mais je ne serais pas un promoteur de Kde, juste un simple utilisateur.

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alterlibriste : Vie privée : généralités

lundi 23 décembre 2013 à 11:35

Je voudrais aborder un thème dont je n’ai pas encore parlé mais qui était au programme de ce blog : le respect de la vie privée.

Je passerai sur le débat du "je n’ai rien à cacher donc ce n’est pas si grave si l’on me surveille". Comme tout libriste qui a pris le temps de réfléchir à la question, mon point de vue est simple : nous avons tous quelque chose à cacher ; nos idées, points de vue, croyances, tendances politiques, adhésions, pratiques, habitudes, sexualités, lectures, ... relèvent de notre vie privée et personnelle et si elles ne nous semblent pas forcément non divulguables, ce n’est pas le cas avec tout le monde et en tout temps.

Quelques exemples très distincts :

Et au bon français moyen qui prétend ne jamais avoir fait partie de ces catégories et n’avoir jamais fait d’infidélités aux bonnes mœurs prodiguées par TF1, demandez-lui s’il serait prêt à ce que l’on mettre une caméra dans ses toilettes et sa chambre afin qu’on puisse contrôler que sa vie est vraiment impeccable.

Une fois passé ce constat, inutile de dire que si vous avez déjà étalé tous les détails de votre vie sur les réseaux sociaux ou votre blog, vous y repenserez peut-être lorsqu’on vous le resservira comme argument le jour de votre entretien d’embauche, de demande en mariage ou de souhait d’être sur une liste électorale.

Pour ceux qui sont un peu plus pudiques, il reste à vous assurer que l’on ne vous trahit pas trop et que vos proches ne dévoilent pas à qui veut l’entendre vos appartenances diverses.

Enfin, il vous faudra vérifier que la technique ne joue pas trop les Petit Poucet en plaçant précautionneusement des petits cailloux afin que quelqu’un d’un peu curieux puisse suivre les pistes et accéder aux informations que vous préfèreriez garder pour vous.

Je détaillerai ces aspects techniques dans un très prochain billet.

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Articles similaires

Progi1984 : Piwik : Comment suivre les visites sur les pages imprimées ?

lundi 23 décembre 2013 à 09:30

Suite à cet article de Web Standards Sherpa sur le suivi des visites sur les pages imprimées via Google Analytics, je me suis comment pourrait-on le faire avec Piwik ?

Théorie

Le problème des pages imprimées est que l’on déconseille d’y mettre la moindre ligne de code de Javascript car l’interactivité a besoin d’y être nulle. Le but de cette contexte est l’impression, donc il faut passer par une feuille de style CSS donc le media est de type

print
pour avoir un rendu correct. Mais comment savoir qui utilise ces pages dans ce contexte sans Javascript et juste avec du CSS ? La solution reste de mettre les images souvent fournis par les services d’analyse d’audience web pour calculer les visites.

Pratique utilisée avec Google Analytics

La première chose à faire dans le CSS est de définir dans le media query que ce sera sur le

media : print
. Ensuite, on définit un style
header::after
où ce sera définit l’image de tracking.

header::after {
    content: url(http://www.google-analytics.com/__utm.gif?
      utmac=UA-XXXXXXX-X& /* Compte Google Analytics */
      utmwv=4.3& /* Version du code de tracking */
      utmn=2013326124551& /* ID Unique pour prévenir de la mise en cache des fichiers GIF */
      utmhn=website.tld& /* Nom du hostname */
      utmr=-& /* Referrer */
      utmp=/your_page.php& /* Page actuelle */
      utmt=event& /* Type de requête */
      utme=5%28Print*/your_page.php%29& /* Paramètre facultatif utilisé pour les évènements */
      utmcc=__utma%3D267504222.1477743002.1364314722.1364314722
      .1364314722.1%3B%2B
      __utmb%3D267504222.17.7.1364314901604%3B%2B
      __utmz%3D267504222.1364314722.1.1.utmcsr%3D%28direct%29
      |utmccn%3D%28direct%29|utmcmd%3D%28none%29);  /* Valeur du cookie */
  }

Lien : Paramètres pour le fichier __utm.gif

Pratique utilisée avec Piwik

On va utiliser la même technique que celle utilisée pour Google Analytics.
Evidemment, les paramètres et l’URL vont changer mais chaque paramètre du GIF de Google Analytics a – quasiment – un équivalent chez Piwik.

header::after {
    content: url(http://domain.tld/piwik.php?
      idsite=X& /* ID du site */
      rec=1& /* Doit être défini à 1 pour le tracking */
      url=/your_page.php& /* Page actuelle */
      rand=2013326124551& /* ID Unique pour prévenir de la mise en cache du fichier */
      apiv=1& /* Version du code de tracking */
      urlref=-& /* Referrer */
      action_name=5%28Print*/your_page.php; /* Paramètre permettant de définir l'impression */
  }

Lien : http://piwik.org/docs/tracking-api/#image-tracker-code
Lien : http://developer.piwik.org/api-reference/tracking-api

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Planet Libre : Brèves du Planet Libre - lundi 23, décembre 2013

lundi 23 décembre 2013 à 00:00

Silencieusement, Google retire l'upload des PDF de Play Livres pour Android - PC INpact

google android DRM


antistress : "Google vient de pousser une nouvelle mise à jour pour son application Play Livres sous Android. Si la note de version n'indique aucun changement, il y en a pourtant un : il est désormais impossible d'uploader un PDF depuis son terminal mobile". Google a précisé que « cette fonctionnalité n'était présente qu'à titre expérimental et elle fera son retour plus tard ». Bien sûr... Tiens c'est marrant, c'était pareil pour ça http://liens.planet-libre.org/?kRH8Gg


Les dérives du filtrage du porno deviennent réalité en Angleterre - Numerama

Web filtrage


C'était prévisible. Poussés par le gouvernement britannique, les fournisseurs d'accès à Internet ont mis en place des filtres pour empêcher l'accès aux sites pornographiques. Or, des tests ont montré que ces mesures techniques entravent aussi la connexion à des sites légitimes [...] la mesure défendue par le gouvernement britannique est en train de perturber l'accès des internautes à des espaces d'information qui traitent notamment d'éducation sexuelle et de dépendance à la pornographie."


La France envoie à Google toujours plus de requêtes de suppression - Numerama

filtrage Web institution Google


antistress : "Google note que le nombre de requêtes adressées par les autorités françaises pour obtenir la suppression de contenus sur ses services est en augmentation. Par rapport à la période de référence, le volume de demande a progressé de 81 %". Wow : +81 % quand même, alors qu'on était déjà haut ! Hors demandes émanant des tribunaux, la France reste l'un des pays qui produit le plus de demandes : elle est en 8e position, derrière la Turquie, la Russie, l'Inde, les USA, le Brésil, le Royaume-Uni et la Corée du Sud...


LPM : la CNIL craint une "atteinte disproportionnée" à la vie privée - Numerama

pistage institution droit


antistress : « Plus généralement, la commission reprend la proposition de sa présidente sur la nécessité d'un débat "sur la mise en place d'une société de surveillance". Avec la loi de programmation militaire et les révélations sur PRISM, Isabelle Falque-Pierrotin a estimé la semaine dernière que "l'on atteint un peu les limites d'une forme de pacte social" ». Difficile d'être plus clair...


Contre la NSA, l'Europe déroule ses solutions - Numerama

pistage institution droit


antistress : "La commission des libertés civiles (LIBE) du Parlement européen a présenté ses premières conclusions sur la surveillance de masse menée par la NSA. Mercredi, elle a proposé plusieurs solutions pour limiter l'espionnage électronique et renforcer la vie privée des citoyens européens". Bien curieux de voir ce que les gouvernements nationaux d'Europe vont en faire...


Au cas où vous n’auriez pas compris que Google vous traque depuis longtemps - Le nouvel Observateur

pistage Google Android mobile


antistress : "A force, ça va finir par se savoir : votre téléphone est un mouchard. Que vous soyez sous Android (Google) ou iOS (Apple), votre appareil transmet en permanence vos données de localisation. [...] L’américain Techcrunch attire notre attention sur un service oublié de Google : Location History. A première vue, les captures d’écran ont de quoi faire peur : vos trajets, téléphone en poche, tissent sur la carte une grossière toile d’araignée. Tout y est, de vos courses hebdomadaires à Leclerc à vos rendez-vous de travail."


An NSA Coworker Remembers The Real Edward Snowden: 'A Genius Among Geniuses' - Forbes

snowden nsa espoinage


antistress : Un portrait de Snowden vu par ses collègues, bien plus flatteur (quant à ses compétences informatiques et son éthique) que celui que tente de dresser la NSA... instructif.


Vie privée : Google annule des réglages très utiles sur Android - Numerama

vie neutralité google Android


antistress : "Avec Android 4.3, Google a donné la possibilité à l'usager de régler très précisément les autorisations d'accès pour chaque application. Or, la firme de Mountain View affirme qu'il n'était pas prévu de donner ce contrôle à l'usager, le groupe évoquant une expérimentation. Avec Android 4.4.2, ces réglages ont été retirés, Google pointant une instabilité logicielle." Cf aussi - hasard ou coïncidence : http://liens.planet-libre.org/?JNmknQ


Alir by clochix

reader lecteur


antistress : Je laisse Clochix parler de son bébé : "Je suis en train de créer mon propre lecteur hors-ligne, Àlir (et aussi, je l’avoue, parce que je n’aime rien autant que réinventer la roue et utiliser des versions cuisinées à la maison des logiciels prêts à porter). Il peut fonctionner de manière complètement autonome sur un FirefoxPhone, sans nécessiter le moindre composant sur un serveur. Il suffit de l’installer sur le terminal et de lui envoyer des articles depuis le butineur. Alternativement, on peut également le synchroniser via le génial protocole remoteStorage, ce qui permet de pousser des articles vers l’application depuis n’importe quelle source capable d’envoyer un POST (j’utilise actuellement une extension Firefox et une macro Mutt pour faire le boulot). La synchronisation nécessite dans ce cas de passer par un serveur, on a le choix entre installer son propre serveur remoteStorage, en utiliser un d’un prestataire commercial comme 5apps ou utiliser un compte Dropbox ou Google Drive, avec lesquels remoteStorage est compatible."


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Ehvince : Comment la ville de Munich est passée de Microsoft aux logiciels libres

dimanche 22 décembre 2013 à 19:51

La ville de Munich est en passe de donner la touche finale à un projet de migration de leur parc informatique, commencé il y a 10 ans, qui consiste à remplacer les outils Microsoft par GNU/Linux et des logiciels libres en général.  La visite de Steve Ballmer en personne, le PDG de Microsoft, n’a pas suffi à infléchir le maire de la troisième plus grande ville d’Allemagne.

(traduction «libre» de http://www.techrepublic.com/article/how-munich-rejected-steve-ballmer-and-kicked-microsoft-out-of-the-city/)

Le conseil municipal déclare avoir ainsi économisé 10 millions d’euros (un chiffre évidemment contesté par Microsoft). Mais là n’était pas l’objectif principal, explique Peter Hofmann, l’homme en charge du projet. L’objectif était de devenir indépendants.
«C’est la cause d’échec de nombreux projets libres, remarque Hofmann. S’ils sont motivés uniquement par l’aspect financier et que l’organisation obtient plus de fonds ou que quelqu’un dit que "les calculs sont faux", alors la motivation disparait. Cela n’a jamais été l’objectif principale du projet de la ville de Munich. Notre premier objectif était de devenir indépendants.»

Munich a l’habitude d’aller son propre chemin. La ville gère ses propres écoles et est une des rares villes socialiste de Bavière.
Devenir indépendant signifiait se libérer de logiciels «fermés» et propriétaires, plus précisément du système d’exploitation Microsoft Windows NT et de la suite bureautique Microsoft Office, ainsi que d’un ensemble d’autres technologies non libres sur lesquelles reposait l’infrastructure informatique de la ville en 2002.

Mais ce projet est aussi la conséquence de problèmes pratiques.  Munich était confrontée à un problème début 2002: il leur fallait dans tous les cas mettre à jour leur parc informatique car le support officiel de Windows NT, le système d’exploitation des 14 000 machines du personnel, allait expirer, et il leur fallait du même coup migrer vers la nouvelle version de la suite bureautique Microsoft Office. La municipalité a donc commandé un  rapport comparant  les  migrations vers  le  (à l’époque)  nouveau Windows XP et la nouvelle suite  Office, ou vers un système GNU/Linux, la suite OpenOffice et d’autres logiciels libres.

En plus d’être dépendante des mises à jour de windows, ils se rendaient compte être chaque année plus liés à l’écosystème de Microsoft, dit Hofmann.  «Windows est passé d’un système d’exploitation focalisé sur le PC, comme l’était Windows 3.11, à une entière infrastructure. Lorsqu’on reste avec Microsoft il est de plus en plus difficile de changer son infrastructure».

La mairie a donc jugé que passer aux logiciels libres était la meilleure solution, principalement parce que cela la libérait de la dépendance d’un revendeur unique, et parce qu’elle s’assurait la compatibilité future de sa technologie grâce aux formats et protocoles ouverts.

L’évocation de la perte d’un si gros client (et des autres organisations potentiellement suivant son mouvement) a incité Microsoft à monter une dernière campagne pour le ramener dans son giron. Le mot d’ordre d’un chef des ventes à ce moment-là était «ne pas perdre contre Linux, sous AUCUN prétexte». Steve Ballmer, le PDG de Microsoft lui-même, a interrompu ses vacances au ski pour faire une nouvelle offre commerciale, en mars 2003, suivie deux mois plus tard d’une baisse de plusieurs millions d’euros sur le prix de Windows et Office.

Ce lobbying n’a pas porté, et en juin 2004 la mairie donnait son feu vert pour amorcer la migration de Windows NT et Office 97/2000 vers un système d’exploitation GNU/Linux (basé sur Ubuntu LTS), une version personnalisée d’OpenOffice ainsi qu’un ensemble d’autres logiciels libres, tels que le navigateur web Mozilla Firefox, le client mail Mozilla Thunderbird ou le logiciel de retouche d’images Gimp.  Le projet LiMux commençait, d’après le nom de leur système personnalisé.

Le projet LiMux était plus qu’une simple transition et il s’est révélé plus complexe que prévu.  Cette complexité était exacerbée par la manière dont l’informatique était géré: 22 départements s’occupaient de différentes parties de l’infrastructure et chacun avait des logiciels et des architectures différentes.  C’était «un énorme zoo», d’autant plus qu’on ne savait pas identifier de manière précise les dépendances matérielles et les besoins logiciels.

L’objectif de terminer en 2011 a dû être revu à la hausse. Munich a trouvé trop long de gérer les problèmes matériels rencontrés au cas par cas, impossibles à prévoir sans l’état des lieux de leur parc informatique.  Ils ont donc choisi de standardiser le processus.  Afin de contrôler les tests nécessaires et les versions logicielles, ils ont inventorié l’infrastructure et les besoins de chaque département.  La nature du projet a donc changée.  «Nous n’avions jamais prévu une migration éclair, explique Hofmann.  Nous avions prévu une migration lente dès le début, menant le développement de notre client LiMux en parrallèle». Et l’accent mis sur la qualité a rajouté quelques années de travail.

Le temps nécessaire au projet est une des multiples critiques formulées par Microsoft.  Selon un rapport produit par HP pour la firme de Redmond, cette dernière aurait pu conduire la migration au rythme de 50 à 500 PCs par jour, au lieu des 8 quotidiens qu’on attribuait communément à LiMux.  Pour autant, d’après Hofmann, c’est cette migration lente et sûre qui permit au projet de rester dans son budget. Ils ont fini en octobre 2013, avec plus de 14 800 machines passées à LiMux et plus de 15 000 à OpenOffice.

L’équipe informatique a dû faire face à une myriade de challenges techniques pour interfacer correctement ce qui utilisait des formats et protocoles propriétaires avec les formats ouverts. Par exemple, une grosse proportion de macros pour Microsoft Office était écrite en Visual Basic (le format propriétaire de Microsoft), tandis que que certains utilisateurs dépendaient d’extensions spécifiques à Internet Explorer.  La municipalité utilisait plus de 300 logiciels de bureautique classiques et 170 applications spécifiques (allant d’infrastructures informatiques aux macros liées à Microsoft Office).  Le portage de ces applications vers LiMux a donc coûté 200 000 € de plus qu’un changement de version de Windows. À comparer avec 6,8 millions d’euros qu’ils disent avoir économisé l’année dernière pour ne pas avoir dû changer de version de Windows et Office.
Aujourd’hui, 90% de ces applications ont été portées sous LiMux, et les restantes sont accessibles comme applications web (à travers de serveurs terminaux ou à l’aide de virtualisation).

Les utilisateurs se plaignent régulièrement de (à vos paris !)  certaines incompatibilités entre OpenOffice et Microsoft Office, utilisé par le «monde extérieur». Certaines polices de caractère, certains tableaux ou images ne s’affichent pas tout à fait pareil. «Nous pensions en commençant que d’autres organisations nous suivraient, mais ce n’est clairement pas facile», note Peter Hofmann. Ils espèrent donc résoudre ces problèmes en faisant passer leurs utilisateurs de OpenOffice à LibreOffice. De plus, ils se sont alliés avec les villes de Freiburg et de Vienne (Autriche) pour payer des mises à jour à LibreOffice afin d’améliorer l’inter-opérabilité.  Freiburg, d’ailleurs, a abandonné l’année dernière son propre plan de migration aux logiciels libres, arguant que cela lui aurait coûté 250 € par machine pour résoudre les problèmes d’inter-opérabilité.

C’est pour cela que Hofmann met en guarde contre le fait de justifier une migration uniquement par des arguments économiques.  De plus, les coûts finaux seront connus fin 2013, mais déjà en août Munich disait que la migration complète lui avait coûté 23 millions d’euros, alors que cela leur en aurait coûté 34 de passer à Windows 7 et à la nouvelle version d’Office; par ailleurs l’étendue de la durée de vie de leurs PCs grâce à LiMux leur aurait fait économiser 4,6 millions d’euros l’année dernière.  De plus, le travail d’uniformisation de leur infrastructure aurait été nécessaire à un moment donné quelque soit le système d’exploitation, dit Hofmann.

Après l’installation, la formation.  Et la municipalité estime que former ses agents aux nouveaux outils lui aurait coûté la même chose avec n’importe quel système (soit 1,69 million). Mais l’avantage d’OpenOffice, d’après Hofmann, est qu’il ressemble de plus près à leur ancienne version d’Office.

C’est une équipe de 25 personnes qui développe leur propre version d’Ubuntu GNU/Linux et fournit l’assistance technique. Bien que plus de gens s’occupent de l’administration quotidienne des machines, le chiffre est bien éloigné de celui de 1 000 personnes avancé par le rapport d’HP pour Microsoft. Quant au support des technologies libres, ils travaillent avec les communautés existantes (Ubuntu, KDE, LibreOffice).  «Si vous êtes un utilisateur avec un simple contrat d’assitance, vous n’avez pas votre mot à dire sur la manière dont les choses sont faites dans Ubuntu ou LibreOffice.  Cela devient possible quand vous travaillez avec la communauté».

Maintenant que la migration vers LiMux est terminée, Munich prévoit de continuer à développer LiMux et continue d’intégrer les changements effectués à Ubuntu LTS (Long Term Support), et ils continuent de changer un outil propriétaire quand ils peuvent.

Hofmann ne voit aucune raison pour laquelle la municipalité reviendrait un jour en arrière. «On a vu dès le début que lorsque vous ne vous reposez que sur un seul acteur pour gérer toute votre installation informatique, vous êtes lié, dépendant de lui. Vous devez faire ce qu’il vous dit de faire. S’ils disent "le support pour votre suite bureautique est terminé", alors vous devez acheter la nouvelle version. Vous ne pouvez plus prendre ce genre de décision vous-même».

Il espère que Munich sera un exemple pour d’autres organisations. Un exemple qui dit que oui, même si c’est un processus long et difficile, passer aux logiciels libres est faisable sans pour autant jeter son installation actuelle.  «C’est la meilleure chose que vous puissiez faire», conclut-il.


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