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Tuxicoman : Pulseaudio partagé sur le LAN

lundi 17 février 2014 à 23:15

J’ai toute ma musique organisée et stockée sur mon ordinateur portable avec mon interface au poil. Et mes amis font de même. Du coup, quand on fait une soirée ou que je me faire plaisir j’aimerai diffuser ma musique sur mes enceintes HiFi  « over the air »sans prise de tête et que mes amis puissent faire de même. J’ai connecté un petit PC à enceintes et c’est là que Pulseaudio entre en scène.

Pour configurer Pulseaudio, lancez la commande $ paprefs:

Sur les 2 ordinateurs, j’ai coché cette option:

pulseaudio-config

Sur le PC relié aux enceintes seulement, j’ai coché ces options :pulseaudio-config2Vous remarquerez qu’il faut une autorisation pour se connecter. Le fichier ~/.config/pulse/cookie (si vous avez une version de Pulseaudio < 3, il s’agit du fichier ~/.pulse-cookie ) sert de clé partagée entre tous les ordinateurs qui veulent partager leur périphériques audio. Il faut donc faire en sorte que ce fichier soit identique entre toutes les machines.

Si vous voulez appliquez des changements à Pulseaudio, il faut parfois le redémarrer. La commande $ pulseaudio -k fait ça.

Normalement, vous devriez alors voir les sorties audio du PC relié aux enceintes apparaître sur votre PC portable !

pulseaudio-config3

C’est magique, on peut choisir la sortie audio en live, régler le niveau sonore, sortir le son sur les enceintes locales et distantes en simultané. Tout ça à distance sans se lever de son fauteuil. Je peux streamer Youtube, mon film sur VLC, Grooveshark, mes Flac, Ogg, mp3. Plus de risque que des amis bousillent les PC fixe ou augmentent le volume sonore plus que de raison. Que du bonheur.

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alterlibriste : Interview croisée avec antistress

lundi 17 février 2014 à 22:00

Il y a deux semaines, Antistress, que je côtoie régulièrement dans les commentaires de podcast et sur nos blogs respectifs, me proposait de m’interviewer.
Pas de problème de mon côté ; en gros, j’avais le droit de répondre aux questions que je me posais à moi-même. Je me suis dis que pour le coup il serait intéressant de faire une interview croisée et qu’il réponde à ces mêmes questions. Il faut que vous sachiez que l’on n’a pas triché chacun ayant attendu les réponses de l’autre et la publication ayant lieu en même temps sur nos blogs afin de mieux mettre en lumières nos éventuelles convergences/divergences
Place donc à l’interview d’Antistress :

Peux-tu te présenter rapidement ?

Trentenaire (né en 1976, donc en route vers la quarantaine) vivant en région parisienne, passionné d’informatique, mes centres d’intérêt sont le logiciel libre dans ses aspects technique (j’aime comprendre comment les choses marchent, et, une fois que je me suis documenté – bien souvent à partir d’articles en anglais –, je me fais un devoir de synthétiser ce que j’ai appris et de le partager, sur mon blogue, sur LinuxFR.org et sur Wikipédia principalement) et philosophique (même remarque, mais s’agissant de la compréhension des enjeux cette fois). Mon activité professionnelle est sans rapport direct avec l’informatique.

Quel est ton parcours par rapport aux logiciels libres ?

J’ai connu tout d’abord les logiciels libres sous Microsoft Windows même si je n’avais pas nécessairement conscience, à l’époque, de tout ce que cela impliquait au delà de la simple gratuité. Fin 2005 j’ai tenté l’aventure GNU/Linux en remplaçant purement et simplement Windows par Ubuntu (j’ai choisi l’immersion totale plutôt qu’un double boot) : la migration s’est très bien passée puisque 1°) je bénéficiais des mêmes applications sous Ubuntu que celles que j’utilisais sous Windows (Firefox, VLC, OpenOffice… il faut dire aussi que je ne joue pas sur PC) et 2°) la communauté des utilisateurs (http://forum.ubuntu-fr.org/) s’est montrée très disponible. En 2011 je suis passé à Debian, ce qui fait que je n’ai connu à ce jour, en tout et pour tout, que deux distributions… D’ailleurs je n’ai connu également que deux environnements graphiques : GNOME 2 et GNOME 3.

Au niveau des logiciels, je m’intéresse particulièrement au développement de Firefox, GNOME et Linux que j’utilise sans réserve (avec d’autres, comme LibreOffice, mais que je suis de plus loin).

Si tu es capable de bidouiller ton ordinateur, alors es-tu un gentil geek ou un méchant hacker ?

Si je sais parfaitement assembler et faire évoluer un PC, je n’ai pas de compétence particulièrement au niveau logiciel : je suis un utilisateur moyen dans ce domaine, et je vais régulièrement chercher de l’aide d’utilisateurs avertis sur les forums... donc je ne hacke pas vraiment en ce sens, faute de compétences.

Pour être tout à fait complet, j’ai des notions d’algorithmique et j’ai même un peu programmé en BASIC étant plus jeune sur un micro-ordinateur Thomson MO6 à K7 (le BASIC était intégré par défaut sur ces machines qui étaient d’ailleurs accompagnées d’un guide de programmation très didactique, une démarche aux vertus éducatives certaines qui manque aujourd’hui à mon avis).

Cela dit, si j’étais hacker, j’imagine qu’il ne serait pas évident de répondre à la question : Edward Snowden, Jacob Appelbaum et Julian Assange, par exemple, sont-ils des gentils ou des méchants ? Question de point de vue ;) Ce qui est sûr c’est que l’esprit hacker est pour moi synonyme d’indépendance et de liberté, et généralement d’engagement (c’est sans doute ce dernier point qui fera la différence entre un gentil et un méchant hacker) : un hacker n’aime pas se laisser dicter sa conduite ni être enfermé dans un nombre limité de choix... Je pense que les militants du logiciel libre se retrouvent dans cette description. Pour moi un type comme Jérémie Zimmermann n’a pas besoin d’un ordinateur pour agir en hacker. De même l’ordinateur de Richard Stallman n’est plus son principal outil de hacking aujourd’hui. L’action militante est une forme de hacking très puissante, et en tout cas un complément indispensable au hacking informatique. Les deux sortes de hacking (fabriquer les outils informatiques adéquats et s’assurer que chacun en comprend les enjeux) sont indispensables dans notre société qui est dorénavant largement numérique.

À un niveau philosophique, puisque la question invite à s’interroger sur le bien et le mal, je suis convaincu que c’est la vertu, le sens de l’intérêt général, qui fait la différence entre deux systèmes parfaitement organisés par ailleurs. Qu’il s’agisse d’une démocratie garantissant les droits de l’homme ou du Troisième Reich, il est intéressant de souligner qu’il s’agit dans les deux cas de systèmes parfaitement légalistes. On voit bien que la Loi ne suffit pas à elle-seule à garantir les libertés de chacun, et qu’un système légaliste peut basculer à tout moment dans l’oppression s’il n’est pas doté d’un supplément d’âme. C’est pourquoi chacun doit veiller à ce que nos dirigeants ne perdent pas de vue le but qui leur a été confié, à savoir l’intérêt général. Or on voit bien que la dissémination de dispositifs informatiques dans notre environnement est porteur de dangers pour la démocratie et qu’ils constituent une tentation quotidienne pour nos dirigeants de renforcer leur pouvoir au détriment de nos libertés fondamentales : droit à la vie privée et à la liberté de conscience bafoués par les techniques numériques d’espionnage massif des citoyens, droit à la liberté d’expression bafoué par les atteintes à la neutralité et à l’universalité d’Internet ainsi que par les lois de responsabilisation des intermédiaires, liberté d’aller et venir que nos dirigeants souhaitent voir disparaître. Voilà autant de marqueurs d’un glissement vers une société non-démocratique.

Je ne sais pas si la question était politique mais il semble bien que ma réponse le soit...

Quels sont tes rapports à la technologie (appareils mobiles, connectés, géolocalisés, tactiles, le cloud, ...) ?

J’utilise un ordinateur fixe, et à l’occasion un netbook (dont je viens de remplacer la batterie et qui fonctionne très bien, même si ça reste un outil d’appoint). Comme ces appareils ne tournent qu’avec du logiciel libre (une fois la machine initialisée), j’ai des réticences à acheter un smartphone ou une tablette qui n’offrent pas encore la même possibilité de contrôle de sa machine. Cela dit, avec mon PC fixe je suis bien embêté de devoir en passer par le boîtier ADSL de mon fournisseur d’accès à internet, que je ne contrôle absolument pas. J’aimerais changer pour un de ces boîtiers ADSL du commerce sur lequel j’installerais un système d’exploitation libre mais alors je perdrais la fonction téléphone semble t-il... C’est une question qui me chagrine et que je souhaite creuser.

Je ne place pas actuellement mes données personnelles sur le cloud d’un tiers. Cela dit j’y réfléchis à titre de sauvegarde, pour des données que je chiffrerai préalablement. C’est à peu près la seule utilisation du cloud qui me paraît acceptable pour des données privées. Je ne suis pas hostile au cloud en soi : la Freedombox à laquelle travaille la FSF permettra à terme un cloud décentralisé et respectueux de la vie privée. Et pas seulement : la FreedomBox est le projet d’un mini boîtier prêt à brancher sur le courant et à relier à Internet, qui doit permettre à chaque détenteur de redevenir le maître de ses données et communications en ligne. Il s’agit, d’une part, d’éviter de se reposer sur des services en ligne centralisés qui peuvent décider arbitrairement de censurer telle personne, tel propos, telle photo, tel livre etc. Et, d’autre part, de faire en sorte que la confiance ne repose plus sur les affirmations d’un tiers (cas des certificats SSL/TLS actuels) mais découle de votre mode de communication (généralisation du chiffrement). Je recommande vivement le visionnage de cette conférence sous-titrée en français : Presentation of the FreedomBox from James Vasile

À part ça j’ai un simple téléphone portable qui me sert pour téléphoner et échanger des SMS. Actuellement je cherche plutôt à me libérer de la dictature de la connexion permanente, aussi je souhaite restreindre mon usage du téléphone portable. Je réfléchis à la possibilité de ne l’allumer qu’à certaines périodes de la journée par exemple.

Pourquoi es-tu convaincu de l’importance des logiciels libres ?

Sans eux, on n’est pas maître de sa machine. À notre ère numérique c’est donc une des conditions de l’exercice de nos libertés.

Pourrais-tu décrire un monde où la technologie a pris le contrôle de l’homme ?

Pas la peine d’aller chercher bien loin, c’est le cas autour de moi, dans la France de 2014. Y a t-il des exemples de pays dans lesquels la technologie s’est immiscée dans la vie quotidienne des gens et où ce n’est pas le cas ? Si l’on exclut quelques initiatives individuelles de personnes qui résistent ou tentent de le faire, j’ai peur qu’aucun gouvernement n’en fasse sa préoccupation... et ce n’est pas par ignorance.

Au contraire, quelle est ta vision d’un avenir idéal dans lequel la technologie et les connaissances seraient libres ?

La question est fortement orientée ;)

Outre la nécessité de contrecarrer les évolutions politiques évoquées ci-dessus, il faut s’indigner de la mécanique des dispositifs de contrôle des usages (D.R.M.) et autres anti-fonctionnalités par lesquels les industriels s’arrogent dorénavant le droit de s’immiscer dans notre sphère privée pour contrôler nos usages : à quel site nous pouvons nous connecter, quel livre nous pouvons lire et combien de temps et si nous avons le droit de le prêter, de le donner ou de le revendre... On s’aperçoit qu’un certain nombre de libertés qui allaient de soit pour nos parents sont remises en cause aujourd’hui simplement parce que « le passage au numérique » donne à quelques uns les moyens de le faire. Finalement nous découvrons avec effarement que la garantie principale d’un certain nombre de libertés résidait en fait dans l’incapacité technique de les remettre en cause, d’avantage que dans une quelconque volonté politique ou que dans la combinaison d’un système de normes contraignantes et d’institutions chargées de les faire respecter. Ces libertés ne sont tout simplement pas gardées et cèdent du terrain sous les coups de boutoir répétés de quelques acteurs privés avec la bénédiction des différents gouvernements.

Tous ces éléments traduisent une formidable régression et non un progrès. Si l’on arrive à préserver les libertés qui allaient de soi à l’ère analogique, alors nous pourrons peut-être jouir du bénéfice des technologies numériques, à commencer par celui que peut offrir Internet en matière de liberté d’information et d’expression.

Comment t’investis-tu pour le développement des logiciels libres ?

Outre la tenue de mon blogue où j’aborde ces questions, je suis membre (plus ou moins dormant) de l’APRIL et de FDN ainsi que sympathisant (plus ou moins actif) de Framasoft et du Planet Libre.
Comme indiqué précédemment, je contribue également à LinuxFR.org et à Wikipédia.
J’essaie aussi d’être utile en faisant des rapports de bogues ou des demandes de fonctionnalités pour les logiciels que j’utilise. C’est aussi très valorisant pour l’utilisateur. C’est même une des choses qui m’empêcherait de revenir au logiciel non-libre aujourd’hui !
Plus généralement il m’arrive de donner de mon temps ou de l’argent à différents projets...

As-tu des projets ?

À long terme : rester vigilant.
À court terme : finir de me désintoxiquer des services Web centralisés.
À très court terme : lire tes réponses à ces mêmes questions ;)

Un grand merci à antistress pour ces réponses tout à fait en accord avec les miennes.
Et si vous êtes comme lui, impatients de lire mes réponses, c’est ici que ça se passe.

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Antistress : Entretien croisé avec alterlibriste

lundi 17 février 2014 à 21:00

Micro tendu

Ça fait un moment qu'avec alterlibriste on se renifle le derrière : on se retrouve souvent aux mêmes endroits de la Toile à tenir le même genre de propos. D'ailleurs, lorsqu'il a ouvert son blogue l'an passé, j'ai trouvé que ses objectifs affichés pour ce dernier ressemblaient étrangement aux miens. Alors certes, l'un est anti quand l'autre est alter... mais cela suffit-il à discerner parfaitement les personnages ? Pour y arriver, nous avons eu l'idée d'un entretien croisé.

Vous trouverez donc ci-dessous l'entretien que m'a gentiment accordé mon alter ego alterlibriste, tandis que vous pourrez lire sur son blogue celui qu'il m'a soutiré que je lui ai à mon tour accordé. Vous n'avez pas tout saisi ? Ce n'est pas grave, c'est maintenant que ça commence.

NB : Les questions, communes aux deux entretiens, sont d'alterlibriste (partisan que je suis du moindre effort ;)

Peux-tu te présenter rapidement ?

Mon pseudo est alterlibriste mais IRL, je m'appelle Fabrice, j'habite sur la Côte d'Opale dans le Nord de la France. J'ai 39 ans et je baigne dans l'informatique depuis mes 12 ans et cela m'a toujours intéressé de chercher à savoir comment ça marche et de bidouiller.
J'ai une formation en environnement mais le marché de l'emploi m'a contraint à être développeur mainframe pendant 5 ans au début des années 2000. Je me suis reconverti pour être artisan à mon compte en 2008.

Quel est ton parcours par rapport aux logiciels libres ?

Lorsque j'ai commencé à entendre parler de GNU/Linux, l'idée m'a vraiment plu. Je me souviens de mes premières tentatives d'installation de Red Hat et Slackware avec la grosse croix quand on a réussi à vaincre xorg.conf ; pourtant, il a fallu que j'attende 5-6 ans avant de pouvoir installer une distribution qui tourne vraiment (problèmes matériels) et puisse remplir toutes les fonctions dont j'avais besoin. C'était Ubuntu 6.06. Bien sûr, avant cela, j'étais déjà adepte de Netscape puis Firefox, OpenOffice, VLC, etc. mais j'avoue que c'était plus parce qu'ils étaient gratuits que libre. Même en utilisant Ubuntu (et parfois Windows XP parce que tout ne marchait pas), je n'étais pas encore vraiment libriste dans le sens où je comprenais et défendais l'intérêt des logiciels libres. C'est l'écoute de plus en plus effrénée de podcasts depuis un peu plus d'un an d'abord dans un but d'information et formation qui m'a vraiment sensibilisé, puis la lecture de blogs et l'ouverture du mien l'été dernier pour consigner mes découvertes et points de vue qui ont été des étapes décisives.

Si tu es capable de bidouiller ton ordinateur, alors es-tu un gentil geek ou un méchant hacker ?

Pas sûr. Je n'aime pas trop les étiquettes d'autant qu'elles ne sont pas toujours bien définies surtout par les médias.
Geek ? Certainement pas au sens de l'amateur du dernier gadget technologique et de tous les iTrucs. Sans doute pas non plus au sens du vieil ado avec un bras greffé sur la souris, en plus, je ne suis pas célibataire et je ne porte pas de lunettes.
Hacker ? Pas au sens de ceux qui portent un chapeau (white hat/black hat) pour pénétrer sur les réseaux en utilisant des failles. Pas non plus au sens de développeur utilisé couramment par Richard Stallman. Par contre, à lire des choses là-dessus, je me suis rendu compte qu'il m'arrivait souvent de faire des hacks, c'est à dire de bidouiller (pas que des logiciels) pour que ça marche sans que ça n'était vraiment prévu au départ. Un exemple : mon gamin s'est un peu énervé sur mon clavier et a pété les pattes qui permettent de l'incliner. J'ai utilisé du cartons épais plié en 3 pour avoir la même fonction.

Quels sont tes rapports à la technologie (appareils mobiles, connectés, géolocalisés, tactiles, le cloud, ...) ?

Je n'en ai quasiment aucun.
Pas que j'ai peur de ne pas savoir les utiliser (sans avoir touché à Android auparavant, j'ai dépanné ma belle-mère qui voulait ajouter des raccourcis et installer un traducteur sans compte Google - merci F-Droid), ni que je ne m'y intéresse pas car j'essaie de rester informé.
D'abord, je n'en ai pas vraiment besoin. Il y a quelques siècles, j'ai craqué pour un équivalent du Palm, c'est à dire au début des années 2000, mais finalement, c'était très geeky mais pas si utile que ça : j'ai fini par arrêter de l'utiliser sans avoir besoin d'un smartphone pour continuer à avoir un organiseur.
Ensuite, je n'aime pas pouvoir être pisté en permanence et qu'une machine me dise quel chemin je dois prendre, dans quel magasin je pourrais aller, etc. C'est un des aspects du libre je trouve, pouvoir décider par soi-même. Je comprends qu'un livreur ou une infirmière à domicile puissent avoir besoin d'un GPS pour ne pas galérer à trouver une adresse dans un coin qu'ils ne connaissent pas mais franchement, dans notre vie privée, on fait toujours les mêmes trajets pour aller bosser, aller à nos activités de loisir et aller voir nos connaissances. Reste les vacances, où si on choisit de ne pas être en voyage organisé, il est intéressant de consulter une carte pour visiter selon ses envies et faire éventuellement un détour.
Lorsque je vais à un endroit que je ne connais pas, je cherche l'itinéraire sur OSRM (Open Source Routing Machine, basé sur Open Street Map) avant de partir... parce que je n'ai aucun appareil mobile. Du coup, pas besoin de Wi-Fi ni de Cloud non plus, je fais des sauvegardes sur un disque dur externe et j'utilise des clés USB pour transférer les fichiers dont j'ai besoin sur mon laptop ou mon Raspberry.

Mais alors tu n'as pas non plus de portable, est-ce que c'est envisageable en 2014 de vivre sans ?

J'en ai eu un à carte entre 1998 et 2008 environ, mais déjà je n'aime pas téléphoner et encore moins être dérangé tout le temps donc je ne l'utilisais qu'en cas d'urgence et principalement pour envoyer des SMS car c'est la fonction que je lui préfère. Mais ensuite, comme je travaille chez moi, un numéro de fixe m'a suffit. Ma femme en a un que l'on utilise lorsque l'on sort et que l'on peut en avoir besoin. Pour le côté accès à internet, je trouve le desktop plus pratique que tous les appareils mobiles même si ça peut dépanner pour trouver une adresse ou une information importante dans une discussion (merci Wikipédia).

Pourquoi es-tu convaincu de l'importance des logiciels libres ?

Parce que ce n'est pas à la machine de prendre le contrôle de l'homme mais bien à l'homme de s'en servir pour ses besoins. Dès qu'il y a une contrainte ou une restriction de la liberté, ce n'est pas bon. Le problème, c'est que beaucoup de monde craint la technologie et s'y soumet en la remerciant de faire assez mal ce dont il a besoin mais dont il est devenu dépendant. Beaucoup de monde ne sait pas non plus qu'il existe des alternatives. Enfin, beaucoup de monde s'est laissé avoir par des services gratuits au détriment de leur liberté d'action, ils sont pris au piège et sont totalement dépendants... mais ce n'ai pas à toi que je vais apprendre cela, tu as écris récemment un billet avec lequel je suis tout à fait d'accord.
Nous sommes une (très) petite proportion à avoir pris conscience de cela et nous sommes mis dans la démarche de sortir de ce système ; personnellement, je ne suis pas un prédicateur du libre, mais je peux montrer à ceux qui le souhaitent que l'on peut faire autrement et si quelqu'un se montre intéressé par ces moyens, je suis prêt à l'aider et les lui montrer. L'important, c'est qu'ils existent et continuent d'exister.

Pourrais-tu décrire un monde où la technologie a pris le contrôle de l'homme ?

Numendil l'a très bien fait sur son blog pixellibre.net dans une série de billets intitulés "Fiction ?" ; il a donné un exemple concret dans lequel un individu quelconque peut déjà être totalement suivi dans tous ses faits et gestes. Pour le moment, cette surveillance a principalement un but marketing et dans les pays démocratiques, notre liberté de conscience, d'expression et de rassemblement n'est pas encore menacée mais je redoute le jour où un organisme (qui ne serait peut-être même pas un État) déciderait qu'à partir de maintenant les règles ont changé et que « comme nous savons tout de vous et que vous ne pouvez pas nous échapper, vous avez intérêt à faire ce que l'on vous dit sinon, vous n'aurez plus aucun droit : de paiement, de communication, de déplacement, etc. ».
Je suis un grand fan de Philip K Dick et beaucoup de ses romans parlent de la prise de pouvoir des grands consortium et de l'esclavage de l'homme par la technologie avec plus de 60 ans d'avance ; c'était un grand visionnaire.
Sous certains aspects, je pourrais paraître parano mais c'est juste pour envisager l'éventualité et faire en sorte qu'elle n'arrive pas.

Au contraire, quelle est ta vision d'un avenir idéal dans lequel la technologie et les connaissances seraient libres ?

Je viens de parler de SF et j'aime particulièrement un genre qui s'appelle la dystopie : en gros, les histoires se passent où tout est sous contrôle pour le bien de tous, sauf que ce contrôle empêche la liberté. En général, les protagonistes doivent sortir de la société qui les opprime pour pouvoir retrouver leur liberté au prix d'une grande perte de confort (il faut reconstruire une société dans le monde sauvage).
Pour ma part, je pense qu'un autre monde existe (bah oui, alterlibriste, ce n'est pas pour rien) mais qu'il existe déjà en germes un peu partout et qu'il suffit de s'extirper de tous les systèmes qui essaient de nous utiliser. Si plus aucune entreprise n'a de prise sur nous, il est possible de faire autrement. Certaines grandes compagnies ou agences de renseignements ont sans doute quelques bribes de données sur moi mais elles n'a pas mon emploi du temps, mes déplacements, mes discussions et ne peuvent pas faire pression sur moi.
De même la réappropriation du savoir, de la culture et de la cartographie par la population grâce aux commons et aux œuvres du domaine public numérisées, librement accessibles par tous, sont un moyen de garder une information libre et ouverte plutôt qu'une dangereuse mise sous tutelle étatique ou privée.
La communauté du libre nous donne beaucoup d'espoir. Grâce à elle, j'ai des systèmes paramétrables à volonté, qui font exactement ce que je souhaite, ont des interfaces très esthétiques et tout cela mieux qu'avec des logiciels propriétaires que j'aurais dû acheter et m'auraient enfermés dans des formats non ouverts et auraient laissés des backdoors pour prendre le contrôle de ma machine ou de mes données à mon insu.

Comment t'investis-tu pour le développement des logiciels libres ?

Pour le moment, ma principale action a été de prêcher des convaincus au travers de mon blog (mais au moins, on se sent moins seul, la preuve, cette interview).
Comme, pour moi, la meilleure connaissance des logiciels libres et de l'intérêt du libre m'est venue grâce aux podcasts, j'en fait régulièrement la publicité en faisant une revue complète de chaque podcast et en signalant les émissions les plus intéressantes ou en réagissant par rapport à un sujet traité. Bien sûr, je ne suis pas encore comme toi une guest star dans de nombreuses émissions.
L'objectif de mon blog était aussi de consigner les astuces ou tuto pour régler les problèmes que j'ai rencontrés afin d'en faire profiter aux autres comme j'ai pu le faire à de nombreuses occasions.
J'ai aussi commencé à faire remonter des bugs lorsque j'en rencontre ou à proposer des nouvelles fonctionnalités que je trouverais utiles sur les logiciels que j'utilise.
J'aimerais pouvoir m'investir plus mais je ne sais pas encore comment ; je lis actuellement « Libres conseils », édité par Framasoft, pour savoir les conseils qu'auraient aimés avoir en commençant les personnes actuellement impliquées dans les logiciels libres. Ça me donne quelques idées, comme je ne m'y connais pas beaucoup en langages de programmation modernes, peut-être que je vais approfondir les pistes du test ou de la documentation.

As-tu des projets ?

Il y a quelques semaines, j'ai entendu à la radio une association qui voulait récupérer des ordinateurs pour les mettre à disposition de personnes en centre hospitalisé loin de leur famille afin de pouvoir communiquer par Skype. J'ai vraiment pensé que je pouvais donner un coup de main et que la distribution HandyLinux que je venais de tester convenait parfaitement. Malheureusement, ils avaient déjà un stagiaire pas trop aguerri au logiciel libre. Mais finalement, ils veulent bien qu'on essaie d'installer GNU/Linux sur les très vieux PC sans licence. C'est déjà une première étape.
Je crois que ce genre d'actions me plairaient bien car j'aime bien bidouiller mais il faut le support d'une asso pour récupérer le matos et monter les machines afin de leur trouver ensuite de nouveaux usages à destination de personnes qui en ont besoin.
Je pense personnellement que les logiciels libres ne sont pas assez développés à cause de la vente liée et la pré-installation des logiciels propriétaires ; si on mettait à disposition des utilisateurs de base des systèmes opérationnels, ils n'auraient pas de problème à les utiliser, mais pour cela il faut bien vouloir donner (ou échanger) son temps libre en attendant de trouver une façon rentable de faire cette activité.

Merci !

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Philippe Scoffoni : Pourquoi l’open source disparaît-il des sites des éditeurs ?

lundi 17 février 2014 à 16:50

Tiens, cela faisait longtemps que je n’avais pas lu d’article de Matt Asay. Comme souvent, il pose des questions non dénuées d’intérêt. Il a constaté la disparition du mot open source du site  de plusieurs grandes entreprises de ce secteur : Red Hat, SugarCRM, Alfresco, Red Hat Jboss.

Comment interpréter la disparition de cette information. Le fait d’être open source ne serait donc plus un avantage concurrentiel ? Ou les fournisseurs de solutions open source seraient-ils en train de placer le combat sur le plan de la valeur apportée ?

L’open source reste un avantage concurrentiel en ce qu’il confère une grande souplesse d’actions pour la construction de solutions pour tous les acteurs qu’ils soient éditeurs ou intégrateurs de solution. Pas de barrière à l’entrée si ce n’est la compétence technique, la possibilité de mutualiser sa recherche et développement et pas de compte à rendre souvent sur l’emploi qui est fait du code source. L’open source reste en fin de compte une commodité et un moteur d’innovation.

La valeur qu’apporte une solution informatique est désormais primordiale. Le fait qu’elle soit basée sur des logiciels open source n’est finalement plus que la cerise sur le gâteau pour l’utilisateur. L’utilisateur a un besoin et il cherche une réponse à celui-ci avant tout. Un discours que l’on entend communément parmi les décideurs informatiques.

Concernant ce dernier point, si je peux l’accepter dans le cadre de l’entreprise privée, l’argument me semble moins tenir dés que l’on parle du secteur public. Car si le citoyen (l’utilisateur) attend avant tout une réponse à ses besoins, le fait qu’il soit fait usage de logiciel open source ou mieux de logiciel libre devrait lui importer également. Ne serait-ce que parce qu’ils contribuent bien mieux au fonctionnement de l’économie locale et qu’il s’agit d’argent public.

En tout cas la réflexion n’est pas inintéressante et rejoint des questions que je me pose souvent vis-à-vis de mon activité. Dois-je mettre en avant l’open source ? Ou dois-je mettre en avant la plus-value que je peux apporter à mes clients ? Probablement encore les deux, mais lequel en critère majeur ? Si souvent on vient me voir parce que je propose de l’open source, il n’en reste pas moins qu’une autre moitié cherche avant tout une réponse à son besoin, quel que soit l’outil.


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Article original écrit par Philippe Scoffoni le 17/02/2014. | Lien direct vers cet article

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mozillaZine-fr : Donnons la priorité au logiciel libre en adhérant à l’APRIL

lundi 17 février 2014 à 14:02

Pour une vie numérique sous MON contrôle. PRIORITÉ AU LOGICIEL LIBRE. Je soutiens l'April.Nous sommes persuadés que le logiciel libre n’est pas une technologie concurrente mais un choix de société. Il a besoin d’être soutenu et défendu pour assurer nos libertés. C’est ici qu’intervient l’association April de promotion et de défense du logiciel libre.

Aux côtés du site communautaire francophone MozFr et de Tristan Nitot, principal évangéliste de Mozilla et membre du Conseil national du numérique, nous apportons notre soutien à la campagne d’adhésion que vient de lancer l’April.

Intitulée Donnons la priorité au logiciel libre !, cette campagne vise à donner à l’April les moyens de poursuivre ses actions et de défendre des principes qui nous sont chers. Citons quelques domaines dans lesquels agit l’April :

L’année qui vient de finir a vu la mise au jour des pratiques des États qui mettent en danger nos libertés et notre vie privée avec des méthodes et des techniques qui ont nécessité la participation des géants du logiciel – dont tous les grands concurrents de Mozilla sur les marchés des navigateurs et des systèmes d’exploitation mobiles – et qui ont mis en évidence la nécessaire protection des données privées et la toute aussi nécessaire inspection de l’intégrité du code des logiciels utilisés.

L’April est un rempart face aux dangers pour les libertés fondamentales. Elle est toujours vigilante et active face à toute atteinte au logiciel libre et aux libertés numériques (DADVSI, DRM, HADOPI, brevets logiciels, ACTA, PRISM…).

Comme l’explique son président, Lionel Allorge, sur le Framablog, l’April est l’association nationale de promotion et défense du logiciel libre. Depuis 1996, côté pile nous menons des activités visant à promouvoir le logiciel libre auprès du grand public, des professionnels, des associations et des pouvoirs publics. Côté face, nous luttons contre toute atteinte au logiciel libre et plus globalement aux libertés fondamentales à l’ère du numérique.

Les combats sont légions et demandent votre soutien. Ainsi, nous nous inquiétons des régressions qu’entraîne le passage à l’internet mobile de la façon dont il se fait actuellement. Le silos logiciels privent leurs utilisateurs de leurs libertés.

Toujours selon le président de l’April, Microsoft reste toujours une menace, mais n’est effectivement plus la seule. J’ai vu que la campagne 2013 Framasoft prônait « moins de Google et plus de Libre », d’autres entreprises comme Apple, Amazon ou Facebook, menacent le logiciel libre. Ces entreprises privent aujourd’hui leurs utilisateurs de leurs libertés sans qu’ils s’en rendent pleinement compte, abusent de leur confiance, récupèrent leurs données privées, accèdent à leur informatique sans les prévenir.

Enfin, comme lui, nous sommes conscient que le logiciel libre n’est certainement pas la solution ultime et unique à ces problématiques, mais il constitue une brique essentielle et nécessaire dans le combat pour les libertés.

Concrètement, vous pouvez :

  1. Adhérer maintenant à l’April ;
  2. Partager l’info sur les réseaux sociaux (avec les mots-dièse #prioriteLL #JeSoutiensApril en mentionnant le compte Twitter @aprilorg) ou en mettant une bannière sur votre site/blog et en en parlant autour de vous ;
  3. Relayer ou participer aux campagnes Candidats.fr pour les élections municipales de mars et FreeSoftwarePact.eu pour les élections européennes de mai.

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