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Romaine Lubrique : FAQ du domaine public en Suisse

mardi 25 mars 2014 à 12:28

L'Institut fédéral de la propriété intellectuelle suisse (IGE/IPI) a mis en ligne sur son site une FAQ, Questions Fréquemment Posées, tout à fait pertinente et éclairante sur le domaine public.

Attention, ceci vaut donc uniquement pour la Suisse. Quand bien même les pays signataires de la Convention de Berne soient en accord sur les grands principes, il peut y avoir des différences comme par exemple la durée du droit d'auteur ou la liberté de panorama (autorisée en Suisse et non en France par exemple).

  1. Qu'entend-on par « domaine public » ?
  2. Quelles œuvres font partie du domaine public ?
  3. Comment les œuvres relevant du domaine public peuvent-elles être utilisées ?
  4. Numériser (une numérisation, une photographie) une œuvre du domaine public génère-t-il une nouvelle protection par le droit d'auteur qui limiterait par conséquent l'utilisation et la reproduction de la numérisation ou de la photographie ? Qu'en est-il des œuvres bi- ou tridimensionnelles ?
  5. Certaines organisations commercialisent des œuvres appartenant au domaine public et les protègent par des mesures techniques telles les DRM (Digital Rights Management). Puis-je contourner les systèmes DRM ?
  6. Certaines organisations munissent les œuvres du domaine public de filigranes (tatouage numérique) ou de signes similaires avant de les publier sur Internet. L'apposition de ce type de signe sur une œuvre appartenant au domaine public implique-t-elle une nouvelle protection qui peut restreindre l'utilisation et la reproduction de l'œuvre ?
  7. Certaines organisations exposent des œuvres appartenant au domaine public, mais interdisent de les photographier. Puis-je contourner cette interdiction ?
  8. Dans quelle mesure les métadonnées sont-elles protégées par le droit d'auteur suisse ?
  9. Puis-je renoncer à la protection par le droit d'auteur de l'une de mes œuvres en l'attribuant au domaine public ?
  10. Dans quelle mesure une personne peut-elle être rendue responsable d'avoir déclaré à tort qu'une œuvre appartient au domaine public ?
  11. Dans quelle mesure une institution ou une personne qui revendique à tort la protection du droit d'auteur pour une œuvre appartenant au domaine public peut-elle être rendue responsable ?

1. Qu'entend-on par « domaine public » ?

La notion de domaine public désigne les contenus qui ne sont pas ou plus protégés par le droit d'auteur et qui sont donc librement accessibles. On dit que ces contenus appartiennent au domaine public. Il n'est pas possible de limiter leur accès par le droit d'auteur, ni de le soumettre à un paiement.

2. Quelles œuvres font partie du domaine public ?

a. Quels contenus appartiennent au domaine public en vertu du droit suisse ?

Font partie du domaine public les créations de l'esprit ne possédant pas de caractère individuel, comme les photographies en amateur, les créations de l'esprit pourvues de caractère individuel dont la durée de protection est échue ou celles qui sont exclues de la protection conférée par le droit d'auteur aux termes de la loi (p. ex. les lois, cf. question 2.c.).

b. Que se passe-t-il lorsqu'une création de l'esprit ne présente pas le degré d'individualité requis pour bénéficier de la protection par le droit d'auteur ?

Seules les créations de l'esprit qui ont un caractère individuel sont assimilées à des œuvres protégées par le droit d'auteur. En l'absence d'individualité, la création ne bénéficie d'aucune protection et relève du domaine public.

c. Quelles sont les publications émanant des autorités qui appartiennent au domaine public ?

Les œuvres émanant des autorités exclues du droit d'auteur sont nombreuses : les lois, les actes officiels, les moyens de paiement, les décisions, les procès-verbaux, les rapports qui émanent des autorités ou des administrations publiques, les fascicules de brevets et les publications de demandes de brevet.

Cela ne signifie cependant pas que toutes les œuvres émanant des autorités appartiennent au domaine public. Tel n'est par ex. pas le cas des documents administratifs internes ou des documents dépourvus de caractère régalien (p. ex. les périodiques édités par les autorités), dont l'accès est, sous certaines conditions, octroyé en vertu de la loi sur la transparence.

d. Les données scientifiques qui relèvent du domaine des faits appartiennent-elles au domaine public ?

N'étant pas considérées comme une création de l'esprit, les données scientifiques (p. ex. chiffres de population) font partie du domaine public. Les déclarations d'un scientifique concernant des situations, des activités ou d'autres faits tombent dans le domaine public avec la publication de leur contenu et ne sont pas protégées par le droit d'auteur même s'il s'agit de nouvelles connaissances ou qu'elles sont le fruit d'efforts notables (ATF 113 II 306, consid. 3a). La manière de communiquer le contenu scientifique bénéficie toutefois d'une protection (p. ex. rapport écrit portant sur un travail de recherche).

Les bases de données peuvent être protégées par le droit d'auteur à titre de recueils, indépendamment du fait que les différentes données qu'elles recèlent soient protégées ou non, si elles possèdent un caractère individuel en raison du choix et de la disposition des données. Mais généralement, le choix des données vise exclusivement l'exhaustivité, et la disposition se fonde sur des critères systématiques. Aussi, une simple liste de numéros de téléphone d'une région déterminée ne peut pas être considérée comme suffisamment individuelle pour pouvoir bénéficier de la protection par le droit d'auteur. Les mêmes critères d'évaluation s'appliquent aux bases de données qui contiennent des métadonnées d'œuvres.

L'Union européenne a réglementé la protection juridique des bases de données dans une directive spécifique (Directive 96/9/CE). Il n'est par conséquent pas exclu que l'extraction ou la réutilisation d'une partie essentielle du contenu d'une base de données soient autorisées par le droit suisse, mais interdite en vertu du droit européen.

e. Quelle est la situation juridique lorsque l'auteur d'une œuvre est inconnu (ou que l'œuvre a été créée par plusieurs personnes) ?

Lorsque l'auteur est inconnu, la protection de l'œuvre prend fin 70 ans (pour les logiciels 50 ans) après qu'elle a été divulguée ou après la dernière livraison.

En présence de coauteurs (plusieurs personnes ont concouru en qualité d'auteurs à la création d'une œuvre), la protection prend fin 70 ou 50 ans après le décès du dernier coauteur. Si les apports respectifs peuvent être disjoints (p. ex. texte et mélodie d'une chanson), la durée de la protection est valable pour chaque apport utilisable séparément. Un régime particulier s'applique aux œuvres audiovisuelles, tels les films : la production impliquant la participation d'un grand nombre de personnes, on ne prend en considération que la date de décès du réalisateur.

f. Que se passe-t-il lorsque la date exacte de la mort de l'auteur n'est pas connue ?

Lorsque la date exacte du décès de l'auteur n'est pas connue, la protection cesse, et l'œuvre entre dans le domaine public dès le moment où l'on peut supposer que l'auteur est mort depuis plus de 70 ans (ou de 50 ans pour les programmes d'ordinateur).

g. Quelle est la situation juridique lorsqu'il existe divers droits sur une œuvre (p. ex. le droit d'auteur sur une chanson et le droit d'exécution de cette chanson) ?

Dans ces cas, il existe diverses durées de protection pour les différents droits protégés. Prenons comme exemple l'opéra Carmen de Bizet. L'opéra appartient au domaine public puisque Georges Bizet est mort en 1875 et que la durée de protection est échue depuis longtemps déjà. Mais pour l'adaptation filmique de cet opéra que Francesco Rosi a réalisée en 1984, il subsiste des droits d'auteur, des artistes interprètes et du producteur. S'il est donc possible de représenter l'opéra Carmen sans autorisation et sans avoir à payer une redevance, une autorisation des titulaires des droits et le paiement d'une redevance sont nécessaires pour projeter le film de Francesco Rosi.

h. Quelle est la situation juridique concernant les traductions ou les rééditions d'œuvres appartenant au domaine public, lorsque celles-ci sont adaptées aux nouvelles règles d'orthographe en vigueur ou que des fautes de frappe y sont corrigées ?

Les traductions, même d'œuvres appartenant au domaine public, peuvent être protégées par le droit d'auteur. Une traduction implique un travail d'adaptation, autrement dit elle constitue une œuvre de l'esprit possédant un caractère individuel.

Il est difficile de donner une réponse générale à la question de savoir si les rééditions (qui ont été adaptées du point de vue de l'orthographe ou qui ont fait l'objet de corrections des erreurs de frappe) bénéficient de la protection du droit d'auteur. Il convient de déterminer si, dans son ensemble, l'adaptation est suffisamment importante pour conférer un caractère individuel à la nouvelle édition.

L'œuvre originale reste dans le domaine public et peut continuer à être utilisée sans restrictions.

i. Pour qu'une œuvre entre dans le domaine public, doit-elle avoir été publiée au préalable (p. ex. correspondance d'une personne décédée depuis plus de 70 ans) ?

Une œuvre entre automatiquement dans le domaine public à l'échéance du délai de protection, indépendamment du fait qu'elle ait été publiée ou non entre-temps.

3. Comment les œuvres relevant du domaine public peuvent-elles être utilisées ?

a. Comment peut-on utiliser une œuvre du domaine public sans avoir à demander une autorisation ?

On peut utiliser librement une œuvre qui appartient au domaine public sans avoir à demander d'autorisation. Cela veut dire qu'elle peut être reproduite (copiée), adaptée, distribuée, etc.

b. La loi prévoit-elle des restrictions dans l'utilisation d'œuvres appartenant au domaine public ?

L'utilisation d'œuvres appartenant au domaine public est elle aussi susceptible d'être restreinte par des normes telles l'interdiction de la discrimination raciale ou les dispositions pénales en matière de pornographie.

4. Numériser (une numérisation, une photographie) une œuvre du domaine public génère-t-il une nouvelle protection par le droit d'auteur qui limiterait par conséquent l'utilisation et la reproduction de la numérisation ou de la photographie ? Qu'en est-il des œuvres bi- ou tridimensionnelles ?

Dans le cas d'une reproduction conforme à l'original, le caractère individuel requis pour bénéficier de la protection conférée par le droit d'auteur fait souvent défaut. En revanche, une photographie artistique d'une œuvre du domaine public peut bénéficier de la protection du droit d'auteur en tant qu'œuvre dérivée. L'œuvre originale photographiée, quant à elle, demeure dans le domaine public.

Peu importe dans ce cas si l'œuvre est bi- ou tridimensionnelle. Cela revêt une importance uniquement pour ce que l'on appelle la « liberté de panorama » : l'œuvre protégée par le droit d'auteur se trouvant sur une voie ou sur une place accessible au public peut être photographiée sans autorisation sur un support bidimensionnel (mais pas tridimensionnel). Par exemple, il est permis de prendre un cliché de la fontaine de Meret Oppenheim à Berne, qui peut être réutilisé et ce même à des fins commerciales, comme pour la production de posters ou de cartes postales.

5. Certaines organisations commercialisent des œuvres appartenant au domaine public et les protègent par des mesures techniques telles les DRM (Digital Rights Management). Puis-je contourner les systèmes DRM ?

La loi sur le droit d'auteur opère une distinction entre deux types de DRM. Les mesures techniques de protection (Technical Protection Measures, TPM) permettent de contrôler l'utilisation d'une œuvre. Les informations sur le régime des droits (Rights Management Information, RMI), quant à elles, renseignent sur la situation juridique de l'œuvre. Seules les TPM peuvent être contournées. Les RMI ne peuvent pas faire l'objet d'un contournement puisqu'elles n'empêchent aucune utilisation. En revanche, il est possible de les détruire ou de les supprimer.

Le contournement des mesures techniques est interdit uniquement si le titulaire de droits les a utilisées pour contrôler l'utilisation de son œuvre protégée. Les œuvres du domaine public n'étant pas protégées par des droits d'auteur, le contournement des mesures techniques ne constitue pas une atteinte à la loi sur le droit d'auteur. Une interdiction peut cependant être invoquée au titre des infractions informatiques (soustraction de données, intrusion dans un système de traitement de données).

6. Certaines organisations munissent les œuvres du domaine public de filigranes (tatouage numérique) ou de signes similaires avant de les publier sur Internet. L'apposition de ce type de signe sur une œuvre appartenant au domaine public implique-t-elle une nouvelle protection qui peut restreindre l'utilisation et la reproduction de l'œuvre ?

Bien que les filigranes ajoutés aux œuvres du domaine public puissent déranger, ils ne restreignent pas leur utilisation. Ils ne sont pas conçus dans le but de prolonger la protection du droit d'auteur. Sous l'angle du droit d'auteur, l'apposition d'un filigrane sur une œuvre qui appartient déjà au domaine public n'engendre donc pas une nouvelle protection. Sur le plan théorique, on pourrait toutefois imaginer que les filigranes sont une création de l'esprit possédant un caractère individuel et qu'ils sont donc protégés par le droit d'auteur. Dans ce cas, il serait problématique de continuer à utiliser les œuvres appartenant au domaine public puisque leur utilisation impliquerait également l'usage des filigranes.

7. Certaines organisations exposent des œuvres appartenant au domaine public, mais interdisent de les photographier. Puis-je contourner cette interdiction ?

Il ne s'agit pas d'un cas d'application du droit d'auteur. Une organisation (p. ex. un musée) peut imposer une interdiction de photographier en se basant sur le droit du maître de maison.

La majorité des musées regroupent les dispositions relevant du droit de maître de maison dans un règlement, qui définit quel comportement le visiteur doit adopter au sein du musée. Normalement, il précise aussi s'il est autorisé ou non de photographier les œuvres exposées.

L'interdiction de photographier peut avoir plusieurs raisons : par exemple protéger les images de la lumière du flash ou garantir le bon fonctionnement du musée.

8. Dans quelle mesure les métadonnées sont-elles protégées par le droit d'auteur suisse ?

En soi, les métadonnées ne sont pas protégées par le droit d'auteur. Cependant, dans le cas où elles sont intégrées à un phonogramme, à un vidéogramme ou à un support de données, ou si elles apparaissent lors de la reproduction, il s'agit vraisemblablement d'informations sur la gestion des droits, protégées par le droit d'auteur (Rights Management Information, RMI). Il est par conséquent interdit d'effacer les métadonnées d'une chanson (p. ex. titre de la chanson ou nom du compositeur) présentes sur un CD pour ensuite la rediffuser sans ces données.

9. Puis-je renoncer à la protection par le droit d'auteur de l'une de mes œuvres en l'attribuant au domaine public ?

Le droit d'auteur naît automatiquement et, contrairement au droit réel, il n'est pas possible de renoncer à son droit. Un auteur n'est dès lors pas directement habilité à « léguer » une œuvre au domaine public. Il est toutefois libre de tolérer des atteintes au droit d'auteur et de renoncer aux poursuites judiciaires y relatives. De plus, l'auteur a la possibilité de mettre son œuvre à la disposition du public en optant pour une licence Creative Commons ou une licence similaire, qui sont très proches du domaine public.

10. Dans quelle mesure une personne peut-elle être rendue responsable d'avoir déclaré à tort qu'une œuvre appartient au domaine public ?

La personne qui a violé le droit d'auteur est responsable de son acte. Selon les circonstances, il existe une possibilité de recours pour information erronée, mais il est fortement recommandé de contrôler soi-même attentivement l'appartenance ou non d'une œuvre au domaine public.

11. Dans quelle mesure une institution ou une personne qui revendique à tort la protection du droit d'auteur pour une œuvre appartenant au domaine public peut-elle être rendue responsable ?

L'institution ou la personne qui revendique la protection du droit d'auteur pour une œuvre tout en sachant qu'elle appartient au domaine public commet un délit de tromperie. Si un contrat de licence ayant comme objet une œuvre du domaine public a été conclu, la personne lésée n'est pas nécessairement liée par celui-ci si elle déclare devant le tribunal ne pas être d'accord avec le contrat.

Revendiquer sciemment des redevances de droit d'auteur pour des œuvres relevant du domaine public est assimilable à un enrichissement illicite. En l'espèce, la personne serait tenue de rembourser la redevance qu'elle a touchée.

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Wooster by CheckmyWebsite : Docker: Que faut-il en penser ?

mardi 25 mars 2014 à 09:30
Docker

Docker est un moteur open-source qui automatise le déploiement de n’importe quelle application en un container léger, portable, autonome pouvant être exécuté pratiquement n’importe où.

Les containers Docker peuvent encapsuler n’importe quelle charge utile, tout en restant consistants entre pratiquement n’importe quel type de serveur. Le même container, construit par un développeur pour des essais sur un ordinateur portable pourra être déployé et dimensionné en production sans modification. Ces containers peuvent tourner sur des machines virtuelles, des serveurs physiques, des clusters OpenStack, des instances publiques ou n’importe quelle combinaison des éléments précités.

Il est possible d’utiliser Docker dans ces cas notamment:

Docker est en cours de développement intensif et n’est pas (encore) recommandé pour la production.

Alors pourquoi ce bout de logiciel fait-il autant parler de lui depuis le lancement du projet en mars 2013 ?

Au carrefour de la virtualisation et de l’automatisation

La définition de Docker laisse entrevoir un positionnement particulier de l’outil, à mi-chemin entre automatisation des infrastructures et virtualisation. Toutes proportions gardées, cela fait rentrer Docker dans le champ des logiciels comme Chef, Puppet, Ansible, Rudder qui sont spécialisés dans le déploiement et l’automatisation d’infrastructures mais aussi dans le champ de logiciels « Cloud » comme Libvirt-bin, Proxmox…

Une automatisation simple

Si vous avez utilisé l’un des systèmes d’automatisation cités ci-dessus, vous avez alors constaté la charge de travail non négligeable, le temps passé pour créer des recettes et autres manifests pour gérer vos serveurs. Ce coût n’est alors amorti que si vous avez un grand nombre de serveurs à configurer de la même façon. Et si possible sur des systèmes relativement équivalents car la promesse de l’abstraction totale des systèmes d’exploitation sous-jacents rendent les recettes encore plus compliquées, voir impossibles à maintenir dans le temps.

Docker répond par un worklow très simple. A chaque application est associé un ou plusieurs containers nécessaires au fonctionnement de celle-ci. Chaque container est un dérivé d’un container sous-jacent plus simple. C’est donc un modèle par couche ou pour les devs et admins plus pâtissiers, un millefeuille !

A chaque container est associé un fichier Dockerfile listant les opérations nécessaires à l’obtention d’un container prêt à la production. On est pas très éloigné d’un script shell post-installation pour l’écriture de ces étapes mais en plus prévisible!

Ces fichiers et les containers résultant sont versionnés de sorte qu’il est possible de traiter ces containers comme du code. Il existe par ailleurs un index des containers de la communauté Docker.

Virtualisation performante

Et pour cause, Docker s’appuie sur LXC et ne gère donc pas des machines virtuelles complètes au hardware émulé mais de simples containers isolés du système hôte par un ensemble de mécanismes.

À partir du moment ou vous n’avez besoin que de virtualiser des serveurs Linux tournant sur la même version du noyau, utiliser des containers LXC plutôt qu’une virtualisation complète comme KVM ou VMware est un gage de performance. Vos serveurs démarrent en moins de temps qu’il ne faut pour le dire et sont moins consommateurs en ressources.

Qu’apporte Docker par rapport à LXC seul ?

C’est simple, Docker agit au dessus de LXC comme une API orientée dev. Et là où LXC s’arrête commence la magie de Docker.

Prenons le cas concret de quelqu’un souhaitant construire un blog wordpress et souhaitant isoler chacune des briques composant la solution. Il va donc avoir besoin de:

  • Un serveur web Apache2, Nginx ou autres.
  • Un serveur MySQL ou MariaDB.
  • Un serveur PHP5-FPM.

Sans rentrer dans le détail, pour construire un container Nginx par exemple, nous pouvons écrire le Dockerfile suivant:

# use the ubuntu base image provided by dotCloud
FROM ubuntu

# get nginx apt repository key
RUN apt-get install -y wget apt-utils
RUN wget -q -O - http://nginx.org/keys/nginx_signing.key | apt-key add -

# make sure the package repository is up to date
RUN echo "deb http://nginx.org/packages/ubuntu/ precise nginx" > /etc/apt/sources.list.d/nginx.list
RUN echo "deb-src http://nginx.org/packages/ubuntu/ precise nginx" >> /etc/apt/sources.list.d/nginx.list

# update all before anyhting else
RUN apt-get update
RUN apt-get upgrade

# install nginx
RUN apt-get install -y nginx

C’est je crois plutôt parlant et commenté. Nous dérivons avec FROM notre container depuis le container officiel Ubuntu. Et chaque étape RUN n’est ni plus ni moins que l’exécution d’une ligne de commande.

Un simple docker build . à l’endroit ou est stocké le fichier Dockerfile vous permet désormais de reproduire ce résultat systématiquement.

Un pas vers l’immutabilité des serveurs

Il est possible de définir l’immutabilité d’une infrastructure par deux caractéristiques:

  1. Automatiser la configuration et le déploiement pour toutes les parties et toutes les couches de votre infrastructure.
  2. Ne jamais changer une partie de votre système une fois qu’il est déployé. Si vous avez besoin de changer, déployez un nouveau système.

Complétez votre Dockerfile des quelques éléments nécessaires à résoudre le delta entre la production et la cible et bootez cette nouvelle version du container.

Un projet français Monsieur !

Avec Docker, vous êtes au carrefour des technologies et méthodes qui font le buzz comme DevOps, l’intégration continue, la virtualisation, l’automatisation des infrastructures, systèmes immutables…

Et bien c’est un français, Solomon Hykes qui a démarré le projet et ils restent nombreux à travailler au sein de docker.io. Voilà qui devrait faire plaisir à un certain Mr M.;et ce même si les équipes travaillent depuis les États-Unis.

L’essayer, c’est peut-être l’adopter

Comme tout concept un tant soit peu « novateur », il faut un peu de temps pour prendre en main Docker. Non pas que la prise en main technique en soit complexe mais le cycle de vie d’un serveur est complètement redéfini. Il faut du temps pour admettre, surtout pour un vieil admin sys habitué à bichonner ses serveurs; que ceux-ci sont désormais une matière jetable, à dates de péremption de plus en plus courtes.

Docker n’est pas non plus sans surprise puisqu’il ne sauvegarde pas les modifications apportées au container pendant sa durée de vie. Il faut donc prévoir quelque chose si vous souhaitez gérer des données persistantes avec ce genre de technologie.

Docker est un tout cas un hybride bien fascinant dont je ne manquerais pas de vous reparler sur Wooster.

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mozillaZine-fr : Brendan Eich devient président de la branche entreprise de Mozilla

mardi 25 mars 2014 à 07:54

Brendan Eich est un peu un dinosaure de Mozilla, si on peut se permettre ce jeu de mot amical (rapport à la mascotte ci-contre), puisqu’il était ingénieur chez Netscape avant la libération du code qui a permis l’apparition de Mozilla puis de Firefox. C’est d’ailleurs chez Netscape qu’il a inventé un petit langage qui a un succès de plus en plus fou : JavaScript. C’est donc à la fois une promotion interne, et l’ascension d’un profil technique au sommet de la branche entreprise de Mozilla. Les fans de Firefox seront peut-être rassurés de voir que le marketing n’a pas pris le dessus sur la technique dans une entreprise aussi fondamentalement technologique que Mozilla.

Pour vous, est-ce une bonne décision ?

Pour plus de détails, voir l’article « Mozilla : Brendan Eich nommé PDG et autres changements de leadership » sur BlogZiNet.

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Articles similaires

Alexandre LUCAZEAU : Photos sous licences libres.

lundi 24 mars 2014 à 20:37
Hello tout le monde,

Ce soir point d'article technique. Il s'agit d'une simple annonce. J'ai décidé de diffuser quelques photos sous licence libre.

Cela faisait longtemps que ça me démangeait. La licence choisie est Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 2.0

On peut retrouver un résumé de la licence ici

Elles sont diffusées pour l'instant via une instance piwigo. Pour l'instant car j'aimerai passer à une galerie sans base de données comme EnVadrouille mais j'aimerai trouver un autre thème que ceux de bases, et ajouter la licence. En plus j'ai rencontré un bug avec les répertoires contenant des caractères accentués.

Le montage de l'ensemble sent encore bon le plâtre humide.

Je me suis aussi abstenu de renommer les photos avec des noms, comment dire, alacon. Je me contente du nom donné par l'appareil photo. Je pense que je passerai après sur une nomenclature plus pratique.

Le but n'est pas la littérature mais les photos. D'ailleurs elles sont pour commencer au nombre de 19. Les photos sont disponibles ici. Elles sont bruts de sortie du boîtier.

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Romaine Lubrique : Et Gallica enfanta des Gallicanautes grâce au domaine public

lundi 24 mars 2014 à 18:59

Mettez à disposition, en quantité et en qualité, du contenu du domaine public dans de bonnes conditions techniques et humaines, et vous obtenez des Gallicanautes. De quoi intéresser Romaine Lubrique, qui proposera sur son site des interviews de certains de ses spécimens et des articles sur l'actualité de la sphère Gallica.

Nouveaux voyageurs immobiles

Qu'est-ce donc qu'un « Gallicanaute » ? Un spationaute galactique intersidéral ? Un navigateur des temps modernes ?

Il y a des mots qui résonnent comme des promesses, certains les tiennent, et c'est le cas ici . Un Gallicanaute est effectivement un explorateur de l'espace et du temps, un aventurier qui embrasse un vaste univers pour y découvrir d'abord et nous offrir ensuite des trésors cachés. Mais point besoin ici de prendre son bagage et parcourir des kilomètres, il suffit de rester à sa fenêtre et d'observer le monde avec curiosité. Le « voyageur immobile » cher à Jean Giono n'est pas loin.

Bnf -> Gallica -> Gallicanaute

La Bibliothèque nationale de France (BnF) a pour mission de conserver, préserver et donner accès à son extraordinaire patrimoine culturel. Depuis 1997 elle numérise ses fonds et les diffuse à travers sa bibliothèque numérique : Gallica.

Donnons alors sans plus attendre une définition du Gallicanaute :

Internaute utilisant Gallica et participant activement à la diffusion des documents de la bibliothèque numérique sur le Web (blogs, réseaux sociaux...)

C'est aussi simple que ça. Tout le monde peut devenir Gallicanaute. Certains, tel Monsieur Jourdain, ignorent d'ailleurs en faire partie. Il aura cependant fallu réunir certaines conditions pour voir nos Gallicanautes sortir en nombre de la cuisse de Gallica.

Gallica a évolué, son public aussi

Gallica s'est bonifiée au fil du temps. De l'image brute à ses débuts au texte intégral au format ePub aujourd'hui, la numérisation est passée d'un mode artisanal à un mode industriel de production, permettant actuellement de numériser des centaines de milliers de documents par an. En moins de vingt ans plus de 2,5 millions de fichiers (livres, photos, manuscrits, estampes, cartes, partitions, enregistrements sonores, revues, journaux, etc.), de toutes les époques, ont été ainsi numérisés et mis en ligne sur Internet. L'ergonomie et l'interface d'accueil, de visualisation et de recherche ont suivi le même chemin.

Ces améliorations quantitatives et qualitatives ont évidemment eu une forte influence sur la croissance du trafic du site, agrandissant le premier cercle traditionnel d'utilisateurs que sont les chercheurs, les étudiants ou les éditeurs pour atteindre aujourd'hui le grand public.

Il convient également de rendre hommage à l'excellent travail de l'équipe qui anime depuis quelques années le blog, la lettre d'information et les très actifs comptes Twitter, Facebook et Pinterest de Gallica, sans oublier de mentionner l'existence d'une application dédiée pour smartphone (iPhone, Android).

En relation avec les spécialistes de chaque département de la BnF, cette équipe informe, regroupe, recoupe et met en valeur le fonds Gallica, avec pertinence et non sans malice. Dans l'autre sens, elle veille, échange et relaie bien volontiers les trouvailles des utilisateurs qui apprécient cette reconnaissance. Tag dédié sur le blog et hashtag spécifique sur Twitter participent ainsi grandement à la dissémination de l'expression. Le grand public s'intéresse à Gallica, et en retour Gallica met donc en lumière ce que ce dernier en fait. Mobilité, réseaux sociaux... plutôt rare pour une institution française, cette médiation est une véritable réussite en allant « là où le public se trouve ».

L'émergence récente des Gallicanautes est la conséquence directe de ces évolutions techniques et de ces nouvelles pratiques collaboratives.

Partager sa curiosité

Diverses et variées sont les motivations du grand public pour se rendre sur Gallica.

Il peut s'agir d'une recherche pour s'informer ou renouer avec une histoire et une mémoire. Il peut s'agir également de parfaire ses connaissances sur un sujet donné, ou d'illustrer son blog. Parmi les centres d'intérêt remarqués, nous trouvons ainsi la généalogie, les sciences occultes, la rétro-cuisine (néologisme autour de la passion pour les recettes d'antan), les dictionnaires, la Première Guerre mondiale, la couture, etc.

C'est le savoir du passé qui guide notre visiteur mais c'est tout autant sa curiosité. On trouve en effet dans Gallica de véritables pépites, des documents intéressants, passionnants, inédits, insolites dans tous les domaines et sous toutes les formes (livres, images, photos, enregistrements sonores, articles de presse...). Remplie d'îles au trésor, Gallica devient alors un vaste océan à explorer, permettant de se constituer son propre petit cabinet de curiosités.

Lorsqu'on trouve quelque chose après parfois de longues recherches, il arrive qu'on souhaite conserver cela pour soi. Ce n'est pas le cas de notre Gallicanaute qui ira de suite prévenir Internet de sa découverte. En retour, il se nourrira des commentaires et échanges ainsi que des propres découvertes de ceux qui le suivent, créant ainsi un stimulant cercle vertueux.

C'est ce qui le caractérise et le distingue du simple utilisateur de Gallica.

Par exemple, le blogueur Blouzouga Memphis farfouille dans Gallica de quoi réjouir les internautes. Il a notamment inventé sur Twitter la très ludique opération #TrouveUnSosieDansGallica, où l'on s'amuse à dénicher ensemble le sosie passé de célébrités actuelles (résultat surprenant).

Sans domaine public, pas de Gallicanautes

Rappelons ici un fait essentiel : toute cette dynamique ne pourrait exister sans le domaine public. En effet, à quelques exceptions près, l'ensemble de ce que propose Gallica est dans le domaine public, expliquant d'ailleurs pourquoi on s'arrête généralement aux portes de la Deuxième Guerre mondiale (après c'est sous droit d'auteur).

C'est ce qui a permis à la BnF de numériser ses fonds pour les mettre à notre disposition (sinon elle aurait donc eu à faire avec les auteurs et leurs ayants droit). C'est ce qui permet au public de les consulter, copier et réutiliser gratuitement et librement tant qu'il n'en fait pas un usage commercial [1]. C'est ce qui permet aux plus passionnés d'entre eux, c'est-à-dire nos Gallicanautes, d'essaimer et nous faire partager leurs découvertes sur Internet en toute légalité.

Sans Gallicanautes, un domaine public moins vivant

Qu'ils en soient ou non conscients, les Gallicanautes valorisent Gallica et par ricochets le domaine public. Ils sont donc naturellement des amis de Romaine Lubrique. Et c'est pourquoi nous avons donc décidé d'inaugurer ici une modeste rubrique spécialement dédiée à Gallica et ses Gallicanautes au sein de notre site.

En complément de ce que publient et relaient les excellents médiateurs de Gallica, nous vous proposerons, entre autres, des portraits de Gallicanautes, la mise en lumière de documents insolites et un œil attentif sur son actualité.

Et de vous inviter, pourquoi pas, à devenir vous aussi un Gallicanaute, si ce n'est déjà fait.


Illustrations : Affiche de Mai 68 (source : Gallica) - Aster (source : Dessin de Presse)


[1] Nous faisons partie de ceux qui souhaitent que cette restriction soit levée, arguant que la numérisation du domaine public (sur fonds publics) doit rester dans le domaine public. Le président de la BnF, Bruno Racine, a récemment évoqué cela lors d'une audition au Sénat, expliquant que cela rapportait un demi million d'euros par an et que c'était un choix politique.

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