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wilfried caruel : L’interview de la semaine : Samuel Vermeulen

samedi 5 avril 2014 à 14:53

Interview Samuel Vermeulen

 

Samuel Vermeulen est un inconnu et un copain. Il aide à la vulgarisation du monde Libre, c’est grâce à lui que vous pouvez lire ce blog qu’il héberge. Maintenant vous allez mieux le connaître après cette interview.

Samuel peux tu te présenter aux lecteurs ?

Je m’appelle Samuel VERMEULEN, je suis auto-entrepreneur en tant que technicien informatique. En même temps je milite pour la défense des pingouins, du moins dans le domaine des logiciels et systèmes libre comme « Linux »

Pourquoi tant d’engagement envers le libre ? 

Tout à commencé lorsque j’étais gamin. Comme tout le monde à 12 ans nous avons tous eu notre premier micro-ordinateur. Le mien était un « AMSTRAD CPC 6128 » l’un des premiers dans le genre à disquettes 3 pouces, s’il vous plaît !!

Et oui j’en était fier de cet ordinateur sur lequel je passais de longues heures dans ma chambre, je ne me contentais pas de faire que des jeux. Une fois l’ordinateur allumé, il y avait l’invité de commande du BASIC 1.1 qui se présentait à moi. Il n’y avait plus qu’à…

C’est ainsi que je me suis lancé dans mes premiers programmes. La programmation était devenue à cette époque pour moi une grande passion. Je ne voulais pas vendre ce que je réalisais mais plutôt partager mes créations avec les copains. A l’école on formait déjà une communauté de passionnés.
Aujourd’hui j’ai retrouvé cet esprit de partage et de passion pour le développement dans le monde du Libre

Tu utilises quelle distribution Linux ou OS ? 

J’ai essayé un tas de distributions Linux en 10 ans, j’ai commencé avec « Mandrake Linux », aujourd’hui devenu « Mandriva Linux ». Mais un beau jour de 2007 je fis la découverte de Ubuntu qui à ce jour reste la distribution Linux que j’utilise au quotidien. Ceci-dit j’ai toujours un Windows sous la main, en guise de couteau suisse si je peux dire ainsi, car il nous reste encore quelques logiciels indispensables qui malheureusement ne sont pas toujours ou encore compatibles avec les 2 systèmes.

Peux tu dire de ce que tu fais pour le logiciel libre dans la vie de tous les jours ? 

J’en vente bien sûr les mérites. Mais avant tout j’insiste sur le fait, que lorsque l’on dit « Logiciel Libre » ne veut pas dire forcement « Gratuit ». Pourtant c’est la pensée des gens que je croise encore dans la rue et qui me disent : « tiens j’ai téléchargé GIMP, il est gratuit ». A en croire leurs réactions, je suis sûre que dans le lot de ces individus, GIMP a été téléchargé bêtement sans que le développeur ait récolté le moindre don.

C’est comme pour le système Linux, que ces même gens croient encore qu’il s’agisse d’un invité de commande sur fond noir, qui ne peut qu’être interprété par des « geeks ». 
C’est bien pour cela qu’il existe des associations, ou encore des passionnés comme moi pour ouvrir le monde du Libre au Grand Public et afin de bien démontrer que cela n’est pas plus dépaysant que d’utiliser un vulgaire Windows.

Tu es auto entrepreneur, tu n’utilises que du libre dans tes activités ? 

Que du Libre à 99 %

Quelles sont les conditions, pour pouvoir profiter de tes services (hébergement, cloud etc.)  ?

J’invite tes lecteurs à se rendre sur (Vermeulen Samuel Internet Libre) découvrir un internet libre. Des solutions basés sur des logiciels libres et open-source.

Pour y adhérer juste un don (pas d’abonnement) sur le service que l’on souhaite souscrire. Pour en revenir sur la réponse d’une des questions précédentes. Un don pour faire vivre le Libre, encourager les développeurs qui passent de leur temps « libre », pouvoir continuer à partager, et former des communautés pour apprendre et évoluer dans ce domaine.

Que penses tu de cette nouvelle rubrique et des interviews en général sur ce blog ?

Déjà je trouve que ton blog d’une façon générale est une très bonne initiative et surtout l’idée d’interviewer les développeurs de logiciels ou de services dont tu fais la promotion. Félicitation et un grand merci à toi pour ton investissement dans ce monde

Quelle est ton approche pour faire adopter ou parler du libre dans ton entourage ?

Comme je disais précédemment, créer des communautés, des événements en parler autour de soi, à sa famille, dans la rue, etc…

Aujourd’hui on a la chance d’avoir internet et les réseaux sociaux.

Depuis combien de temps œuvres tu pour le logiciel libre ou opensource ?

Depuis 2007 je m’y investi vraiment davantage

Je te remercie de m’avoir répondu à l’interview, je te laisse à tes occupations libres ou pas.
C’est moi, ce fut un plaisir. Bonnes continuations et longue vie au blog « Wilfried Caruel »

Quelques liens :

 

 

 

 

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Monnaie libre : La Russie lâche le dollar

samedi 5 avril 2014 à 09:56

Dans un article Italien de Pop Off repris et traduit par new360x on apprend, et cela est un phénomène parfaitement conforme aux conséquences de la TRM, que la Russie a bien compris l’asymétrie qui consiste à utiliser une monnaie que l’on émet pas soi-même.

La Russie est en effet en route vers une utilisation généralisée du Rouble pour ses propres échanges internationaux et l’abandon du système dollar, y compris via le développement d’un réseau de paiement électronique indépendant.

Poutine Grand Maître International

Poutine Grand Maître International

La guerre des monnaies définie ici-même dès 2010 est, selon la Théorie Relative de la Monnaie (TRM), une conséquence d’une asymétrie monétaire perpétuée sur longue période devant l’espérance de vie humaine (1929 + 80 ans = 2009) liée au fait fondamental que l’ensemble d’une société humaine est entièrement reconstituée au bout d’une telle période.

La violation cumulée des 4 libertés économiques produit selon les principes édictés et démontrés par la TRM une somme sur longue période de non-libertés (=nuisances), dont la résultante est une nuisance d’ordre supérieur qui se manifeste alors sous la forme d’une insurrection, révolution ou guerre.

Ce principe applicable à des communautés entre-elles, entre pays, est d’autant plus valable au niveau de l’individu, le niveau le plus fondamental qui soit de toute économie.

Un niveau qui ne repose sur aucune prétendue « valeur économique » arbitraire, donnée parfaitement relative, mais qui repose sur l’individu lui-même, un être à durée de vie limitée, seul producteur et juge de toute valeur (cf la vidéo Light Speed TRM view).

Il reste encore deux semaines pour s’inscrire au 3ème Freedom Money Meeting et contribuer au lancement prochain de OpenUDC/uCoin ou d’une monnaie libre équivalente.

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Tuxicoman : Un paquet debian pour GooglePlayDownloader

vendredi 4 avril 2014 à 18:00

J’ai empaqueté mon GooglePlayDownloader (logiciel permettant de télécharger les APKs du PlayStore de Google) pour Debian 7 et plus.

Le .deb se trouve ici.

C’est mon premier paquet Debian, donc si vous vous y connaissez un peu en paquet Debian n’hésitez pas à me donner des conseils. Les sources se trouvent là.

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Framablog : FLOK Society en Équateur : et si cela changeait véritablement la donne ?

vendredi 4 avril 2014 à 14:42

Il a été dit dans un article précédent qu’il suffit qu’un pays change ses règles du jeu pour que cela impacte tous les autres. Ce pays sera peut-être l’Équateur et son ambitieux projet FLOK Society.

FLOK est l’acronyme de Free/Libre Open Knowledge Society, la société pour la connaissance libre et ouverte. Le projet est ainsi présenté sur le site de nos amis de Remix the Commons :

Alors que le « Buen Vivir » vise à remplacer l’accumulation aveugle de la croissance économique par une forme de croissance qui profite directement au bien-être du peuple équatorien, le « Buen Saber » vise à créer des communs de la connaissance ouverts qui faciliteront une telle transition ; à travers le projet de recherche Free/Libre Open Knowledge (FLOK), l’Équateur entreprend de refonder son économie en déclenchant une transition nationale vers une société de la connaissance libre et ouverte.

Parmi les actions prévues, il y a la mise en place d’un réseau mondial de chercheurs sur la transition, emmené par Michel Bauwens dont le point d’orgue devrait être une grande conférence internationale organisée sous peu (Jérémie Zimmerman et Bernard Stiegler sont par exemple dans la boucle, parmi les Français).

Nous avons voulu en savoir plus en traduisant cette interview de quelques-uns des ses acteurs.

Remarque : Les vieux lecteurs du Framablog se souviendront peut-être de cette vibrante allocution de président Correa en faveur du logiciel libre (2007 déjà). Et on n’oublie pas que Julian Assange vit actuellement à l’ambassade d’Équateur à Londres depuis juin 2012.


FLOK Society


Comment la société FLOK apporte une approche des biens communs à l’économie de l’Équateur

How the FLOK Society Brings a Commons Approach to Ecuador’s Economy

Bethany Horne - 22 octobre 2013 - Shareable.net
(Traduction : lamessen, baba, lamessen, baba, Asta, Penguin)

Cette année, Rafael Vicente Correa Delgado, président de la République de l’Équateur, s’est intéressé à la communauté indigène sur le thème de « bien gagner sa vie », ou Sumak Kawsay en Kichwa.

J’ai eu récemment le plaisir d’interviewer mes collègues Carlos Prieto del Campo, Xabier Barandiaran et Daniel Vazquez de la société FLOK, un projet en Équateur qui a pour but de créer une société « gratuite, libre, où le savoir est accessible ». Lisez la suite pour découvrir nos plans pour influencer les changements structurels dans le modèle économique du pays, en utilisant le modèle des biens communs.

Bethany Horne : Qu’est-ce qui a inspiré le projet de société FLOK ? Pouvez-vous décrire ses liens avec la décision du gouvernement équatorien d’adopter l’accessibilité au savoir ?

Daniel Vazquez : L’idée d’une société FLOK — une société de « connaissance libre et ouverte » — est directement issue du plan quinquennal stratégique de l’Équateur appelé « Plan de Bonnes Conditions de Vie » (NdT : Plan of Good Living). Il a été publié la première fois en 2009. Une seconde version a été publiée cette année, mais elle n’est pas encore disponible en anglais. Le plan lui-même envisage des pistes pour quitter le modèle économique de l’Équateur, basé sur l’extraction pétrolière, au profit d’un autre basé sur la connaissance ouverte et partagée.

Plus précisement, quelques membres de aLabs, une société de logiciel libre, étaient à Quito (en Équateur) en 2012 quand Julian Assange a demandé asile à l’ambassade équatorienne de Londres. Quand le gouvernement a accepté sa requête, ces personnes ont contacté l’Institut National d’Éducation Supérieure (IAEN de ses initiales espagnoles), qui est en charge de l’étude sur la collaboration universitaire qui informera sur la transition que je viens de décrire. Carlos Prieto, le directeur de l’IAEN, a partagé avec eux les visions du Secrétaire des Sciences, de la Technologie et l’Éducation Supérieure sur le changement de la matrice productive de l’Équateur, ainsi que sa forte conviction selon laquelle l’Équateur doit devenir un « paradis de la connaissance ».

Ce fut le point de départ du FLOK. Nous avons proposé un processus d’étude qui pouvait être mené par un dialogue entre le public équatorien et les communautés scientifiques locales, régionales et internationales. À la fin de ce processus, notre objectif est de créer dix documents « de référence » à partir desquels les règles pourront être définies pour permettre la transition de l’Équateur vers une société de partage et de libre connaissance pour l’industrie, l’éducation, la recherche scientifique, les institutions publiques, les infrastructures, etc.

Je devrais aussi rappeler qu’aux côtés du gouvernement, les initiatives venant de la société civile et les mouvements sociaux en Équateur ont une longue histoire pour ce qui est de la contribution à une société de connaissances communes et ouvertes. Cette aspiration place l’Équateur au sein d’une communauté d’activistes d’Internet, de chercheurs, de hackers, et de commoners de tous types qui ont attendu longtemps de pouvoir s’engager politiquement, socialement et institutionnellement pour inventer une nouvelle économie et une société fondées sur les principes de connaissances communes libres.

Bethany Horne : Pouvez-vous nous en dire plus sur le concept de bien vivre et la façon dont il intervient dans la société FLOK ?

Daniel Vazquez : Le concept de bien vivre comprend l’harmonie, l’égalité, la justice et la solidarité. C’est l’antithèse de l’accumulation de richesses ou d’une croissance économique infinie qui n’est pas mise en commun. Le Plan de Bonnes Conditions de Vie définit le « bien vivre » comme un mode de vie qui permet le bonheur et maintient la diversité culturelle et environnementale. Le Bien Vivre est aussi un concept indigène, connu en Équateur et dans d’autres pays andins sous le nom de Sumak Kawsay, une phrase Kichwa. Pour nous, le Sumak Kasway est un produit de Sumak Yachay, qui signifie bonne connaissance. Une prospérité économique partagée provient du partage des connaissances, des efforts et des technologies. Le Plan de Bonnes Conditions de Vie établit un cadre clair pour une économie de pair à pair, fondée sur le partage de connaissances en Équateur.

Le Plan de Bonnes Conditions de Vie discute aussi explicitement de la révolution de la connaissance et de notre besoin de développer une connaissance ouverte de biens communs. La société FLOK a pour but de développer un plan détaillé qui rendra cette révolution durable à la fois socialement, écologiquement et économiquement, en suivant les principes du bien vivre.

Bethany Horne : Quel est le lien entre le projet de société FLOK et l’approche des biens communs ? Y a-t-il aussi un lien entre les équatoriens et les défenseurs mondiaux du bien commun ?

Xabier Barandiaran : Seule une approche politique et économique construite autour des biens communs peut ouvrir l’espace politique nécessaire pour créer un ensemble de politiques publiques qui réaliseront le pacte politique souscrit dans la constitution équatorienne de 2008. Les biens communs offrent une approche pragmatique de la transformation structurelle que nous devons accomplir dans les vingt cinq prochaines années, du modèle capitaliste au système mondial post-capitaliste.

L’économie et la société équatoriennes correspondent parfaitement au paradigme des biens communs. Il ne sera pas possible de transformer la structure de notre pouvoir actuel, de construire un modèle de société juste et durable, ou de concevoir un nouveau modèle à intégrer dans le marché mondial en utilisant une approche néolibérale, sociale-démocrate ou « développementiste ». Mais ce sera possible en utilisant une approche des biens communs, qui offre une logique post-capitaliste à la transformation.

Il y a aussi une convergence unique entre les objectifs du peuple équatorien, ses combats, notre histoire politique récente et les aspirations et expériences des défenseurs du bien commun mondial. Le projet de société FLOK tire parti de cette convergence extraordinaire. Par exemple, nous permettons aux hackers et aux communautés locales de faire ensemble ce qu’ils font le mieux : partager la connaissance. Nous attendions cette occasion depuis longtemps.

Bethany Horne : Quelle est la prochaine étape du projet de société FLOK ?

Carlos Prieto : Dans un futur proche, nous devons intégrer FLOK au sein du conseil qui oriente la restructuration de la matrice productive de l’Équateur. Michel Bauwens de la fondation P2P nous a rejoint à Quito en temps que chercheur en chef. Il forme actuellement une équipe de chercheurs avec des universitaires de haut rang du monde entier. L’équipe comprend Vasilis Kostakis, un chercheur dans le domaine de la collaboration libre qui a obtenu son doctorat avec Carlota Perez ; Daniel Araya, un éditeur de plusieurs livres universitaires sur l’éducation ouverte et l’apprentissage participatif ; Janine Figueredo, une activiste des biens communs au Brésil qui travaillait précédemment avec l’IADB à Washington et à Paris ; et John Restakis, l’ancien dirigeant de la British Columbia Cooperative Association (Association Co-opérative de Colombie Britannique), qui a étudié les formes les plus avancées, et celles émergentes, de néo-coopératives.

Ces gens vont vite arriver dans le pays pour commencer leurs recherches. En mars, le processus de recherche aura suffisamment avancé pour que nous puissions tenir le sommet prévu.

Bethany Horne : Quel est votre objectif final ?

Carlos Prieto : Après plus de vingt ans de néolibéralisme, nous devons démontrer que le paradigme des biens communs peut nous aider à créer et implémenter de nouveaux modes de production, de circuits de distributions monétaires et de flux. Nous espérons que le projet de société FLOK impactera la possibilité d’un changement structurel et démontrera que le champs de l’économie politique est plus large que ce que voudraient nous faire croire les paradigmes dominants.

Nous comptons créer un réseau mondial de chercheurs , en pair-à-pair, qui produit un ensemble complet de connaissances. Même si les résultats de ce processus de recherche collaborative et de conception participative ne pourra pas être pleinement ou immédiatement partie intégrante du cadre institutionnel équatorien, il fera partie des biens communs comme un plan soigneusement conçu pour ouvrir de nouvelles formes d’économies sociales — une forme qui casse les clôtures imposées par le capitalisme cognitif dans le but de créer un avenir durable.

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Framablog : Le Libre est-il dans le pré ?

vendredi 4 avril 2014 à 13:59

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Nous avons reçu il y a quelque jours un appel téléphonique. Jusque là, rien d’anormal. Ce qui l’était plus, c’était qu’il émanait d’un groupe d’agricultrices. Leur demande ? Faire réaliser un logiciel qui leur permettrait de suivre un programme expérimental d’utilisation de produits en médecines alternatives (homéopathie/aromathérapie notamment). Pour le suivi de l’expérimentation, elles souhaiteraient utiliser un logiciel leur permettant de saisir des données sur leurs smartphones, ainsi qu’obtenir différents types de bilans ou statistiques.

Ce type de développement (quand bien même rémunéré, ce qui serait le cas ici) ne rentre pas vraiment dans le cadre des missions de Framasoft. Cependant, en répondant à leurs questions, il nous est apparu assez clairement que nous avions des valeurs communes (partage du savoir, non appropriation du bien commun, volonté d’agir “ensemble”, etc.).

Nous avions déjà, il y a quelques mois, mis en avant un logiciel libre dédié à l’agriculture : Agritux (on me souffle à l’oreille que si vous êtes intéressés par le sujet, vous devriez aussi jeter un œil à Ekylibre). Il est donc plutôt passionnant de voir des liens se tisser entre ces deux mondes en théorie relativement éloignés.

Pour en savoir plus, nous avons demandé à ces agricultrices de répondre à quelques questions.

Et si vous souhaitez développer une application libre (avec une interface pour smartphone) répondant à leur problématique, n’hésitez pas à les contacter.

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Bonjour, pouvez-vous vous présenter, ainsi que votre projet ?

Nous sommes 8 agricultrices regroupées en collectif GEDA (Groupe d’Études et de Développement Agricole) au niveau d’un canton au Nord de Rennes.

Nous échangeons régulièrement sur des thèmes variés techniques ou pas, professionnels ou pas suivant nos propres choix. Nous cherchons également à faire mieux connaitre notre métier en intervenant dans les écoles primaires et maternelles. Nous collaborons également avec les élus de notre territoire. La réflexion collective est en effet un moyen de nous sentir rassurées dans notre métier. Elle nous donne la force d’oser dialoguer avec l’ensemble des acteurs non agricoles de notre territoire et de partager nos travaux au-delà des frontières de nos fermes.

Nous avons décidé en 2012 d’en connaitre davantage sur les médecines alternatives en élevage bovin pour maîtriser la santé de nos troupeaux d’une manière plus respectueuse de l’environnement et de la santé humaine. Très vite nous avons donc commencé à tester l’homéopathie et à observer des résultats positifs sur nos troupeaux. Et depuis notre soif de savoirs et d’expériences s’est accrue : l’aromathérapie, les méthodes d’observation du troupeau (Obsalim®), la phytothérapie, … sont aujourd’hui autant de voies que nous souhaitons découvrir et tester sur nos exploitations pour adapter au mieux notre stratégie d’exploitation. En parallèle notre envie de communiquer pour revaloriser notre beau métier s’est développé. De là est né notre projet sur trois ans qui nous permettra de :

Pour atteindre ces objectifs, nous avons notamment décidé de travailler à la conception d’un outil de suivi de notre expérimentation sur Smartphone. C’est dans ce cadre que notre collectif vous a contacté.

Pour cela, vous souhaitez éventuellement faire réaliser un projet logiciel. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Pour bien appréhender les problèmes de santé des animaux, une observation minutieuse des bovins est indispensable au quotidien et à tout moment. Un suivi également des traitements alternatifs appliqués (homéopathie, aromathérapie,..) est indispensable aussi pour ensuite pouvoir identifier les facteurs d’échecs ou de réussites de nos expérimentations. Un support pour enregistrer ces informations est donc nécessaire et doit correspondre à nos conditions de travail : plus on a d’animaux, plus le nombre de remarques et d’actions effectuées est important. Comment tout noter en permanence de façon confortable et surtout efficace ?

De nombreux agriculteurs sont aujourd’hui équipés de smartphones. Celui-ci permettrait un enregistrement rapide et confortable quel que soit le lieu d’observation : de la salle de traite aux pâturages. Toutes les informations concernant chaque animal dès sa naissance doivent pouvoir être enregistrées dans cette application: les événements importants et marquants, ses particularités (caractère, physique,…), son comportement, avec les dates, etc… Pour être efficace dans la pratique des médecines alternatives, le moindre événement dans la vie de l’animal peut être important et le choix du traitement à appliquer tout comme sa réussite en dépendent. Ce logiciel nous permettra également de capitaliser plus facilement puis d’analyser collectivement nos résultats d’expérimentations de soins alternatifs aux traitements conventionnels.

Le logiciel libre semble porter certaines valeurs communes avec votre projet, comme par exemple la mutualisation, la coopération, la volonté de partager le savoir et les connaissances, etc. Pourtant, le monde du logiciel et celui de l’agriculture semblent bien éloignés. Aviez-vous entendu parler de logiciel libre ou de culture libre avant d’avoir ce projet logiciel ?

Bien sûr nous en avions entendu parler mais uniquement dans le cadre de la sphère privée avec les logiciels libres de traitement de texte par exemple.

Avant l’émergence de notre projet collectif, nous n’avions pas vraiment fait le lien entre notre métier et le monde de la culture libre, mais dès que l’idée d’un logiciel a émergé nous avons tout de suite pensé à une application gratuite et diffusable à tous. Pourquoi ? Tout simplement parce que notre démarche collective qui vise l’échange et le partage, la reconquête notre autonomie, notre liberté de choisir et celle du mouvement des logiciels libres sont parallèles et cohérentes. Dans les 2 cas il s’agit de démarche de partage et de liberté.

Pour aller plus loin dans le parallèle, grâce à ce projet et en partenariat avec le lycée agricole de notre secteur, nous voulons également transmettre nos expériences au plus grand nombre agriculteurs et aux générations futures d’agriculteurs. Les communautés qui prônent le logiciel libre sont également dans cette démarche puisque les outils développés sont transmissibles, modifiables et adaptables librement.

Et nous ne nous étendrons pas sur la similitude entre les semences agricoles qui pourraient être comparées à des logiciels. Si aujourd’hui nous avons le droit de pouvoir ressemer l’année suivante notre propre semence récoltée (cela est de plus en plus remis en question), nous ne pouvons échanger ou vendre des semences non certifiées. Pourquoi devoir en permanence dépendre des grosses firmes multinationales “de semences” ? Le côté économique est un élément important car une semence “certifiée” a un coût beaucoup plus élevé qu’une semence récoltée sur l’exploitation. Et on ne parle que de blé et d’orge car le maïs hybride ne se développera pas ou de manière dégénérée l’année suivante si on tente de le semer. Sur ce point encore nos idées se rejoignent : à quand la semence libre ? :)

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Pour les non-initiés, l’informatique (et internet) semble jouer un rôle croissant dans le quotidien d’une exploitation agricole. Vous confirmez ?

Effectivement, sans internet, l’exploitation fonctionne au ralenti…L’accès à l’information se fait de plus en plus via les sites agricoles spécialisés : marchés, réglementation, résultats d’analyses (réaction plus rapide si résultats connus précocement).

La gestion financière de l’exploitation se fait au jour le jour et est facilitée par la consultation régulière des comptes bancaires. La gestion administrative, de plus en plus exigeante et importante est facilitée par les messageries électroniques qui permettent de communiquer plus rapidement et efficacement avec nos différents partenaires, le téléchargement de formulaires.

La gestion des cultures et de ses différents enregistrements se fait fréquemment sur des logiciels spécialisés qui permettent de répondre aux exigences réglementaires (intrants…).

La gestion des troupeaux peut être gérée informatiquement via différents supports : quantités de lait produites, gestion de la reproduction via des aides à la détection de chaleurs, de vêlage, gestion de l’alimentation (en production porcine notamment). L’identification animale se fait via des serveurs spécialisées qui permettent l’accès aux bases de données animales.

Merci ! :) Un petit mot pour la fin ?

Nous aurons bien sûr besoin d’un développeur pour notre logiciel :=), donc si des personnes sont intéressées, contactez-nous par email : frgeda.bretagne (chez) gmail (point) com

Pour financer notre projet sur trois ans, nous avons répondu à l’appel à projet de la Région Bretagne sur Agriculture Écologiquement performante, alors croisez les doigts pour nous ;)

Et surtout merci à vous de nous guider pour nos premiers pas dans ce monde du logiciel libre!!!!

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