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SckyzO : Les captures d'écran de la semaine

samedi 14 septembre 2013 à 12:20

Voici la sélection pour cette semaine:

D'Aldrik

Capture du 2013-09-13 18-40-03

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De Philippe

Capture du 2013-09-13 13-12-35

Source

De Josh

Screenshot from 2013-09-13 08-18-42

Source

D'Hanne

Screenshot from 2013-09-13 10-23-57

Source

De Fatih

Screenshot from 2013-09-11 04-28-39

Source

Screenshot from 2013-09-13 21-34-20

Source

De John

Source

Screenshot from 2013-09-14 00-53-30

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De Jesus

Captura de pantalla de 2013-09-13 23-18-02

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D'Eugene

Screenshot from 2013-09-13 22-09-21

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De Jao

Captura de ecra de 2013-09-12 18-55-14

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De Yoshimar

Screenshot from 2013-09-11 16-52-06

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De Gabor

#showyourdesktopfriday  – 2013-09-13 20-56-23

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SckyzO : Un plugin Switchboard pour contrôler l'usage des disques

samedi 14 septembre 2013 à 08:00

Sur la mailing list des développeurs d'elementaryOS, un contributeur vient d'annoncer qu'il travaille sur un plugin pour Switchboard (le panneau Paramètres Système) permettant de contôler l'usage des disques durs, comprenez par là, vérifier les espaces occupés et vides. L'idée provient d'un mockup sur deviantart:

disk_usage_plug_for_elementary_os_by_dahenson-d5fgg7y

Et grâce à Albert cela risque bien de devenir réalité. Le code est disponible sur launchpad via cette commande:

bzr branch lp:~optimisme/+junk/switchboard-drives

Il reste pas mal de choses à faire mais voici une capture:

pngYG27lLItyX

 

Prometteur, n'est ce pas ? :-)

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yeKcim : Corriger un livre électronique libre de droit

samedi 14 septembre 2013 à 00:13

Introduction

Après avoir lu Le procès sur mon téléphone, j'ai voulu lire un deuxième livre numérique libre de droit. Je ne pourrais pas vous dire pourquoi mais à partir du moment où j'ai vu Frankenstein ou le Prométhée moderne parmi la liste des livres disponibles en ligne depuis FBReader, je n'ai pas pu m'empêcher de vouloir le lire. Après la lecture de quelques lignes, j'ai toutefois vite constaté un problème : De nom-breux mots, loin de la bor-dure de pa-ge, voyaient très sou-vent et sans au-cune raison, leurs sylla-bes sé-parées d'un trait d'union, rendant a-lors la lecture péni-ble (n'est-ce pas ?).

Il existe de nombreux sites pour télécharger des livres gratuits, souvent du domaine public, mais surtout sans DRM. Voici une liste non exhaustive de ceux que j'ai trouvé :
ebooksgratuits.jpg inlibro.jpg livrespourtous.jpg gutenberg.jpg bouquineux.jpg feedbooks.png

Le fichier epub défectueux est par exemple disponible sur Feedbooks. J'ai alors cherché une autre version et ai trouvé un pdf sans ce défaut sur ebooksgratuits. Je l'ai converti en epub depuis Calibre, mais les numéros de pages s'intercalaient dans le texte (je ne suis pas un expert de l'epub, il y avait peut-être moyen de s'en sortir avec les nombreuses options de conversions que j'ai laissées par défaut). J'ai ensuite et enfin téléchargé un autre format accepté par Calibre que j'ai réussi à convertir en epub pour obtenir une version correcte. J'ai pu enfin dévorer ce petit chef d'œuvre.

Liberté ?

À la fin de ma lecture, j'ai été un peu surpris par une note, ajoutée par l'équipe de ebooksgratuits :

Les livres que nous mettons à votre disposition, sont des textes libres de droit, que vous pouvez utiliser librement, à une fin non commerciale et non professionnelle. Si vous désirez les faire paraître sur votre site, ils ne doivent pas être altérés en aucune sorte. Tout lien vers notre site est bienvenu...

Je pensais lire un livre du domaine public, libre de droit, me voilà donc quelque peu déconcerté. Alors, certes, je comprends leur position, ils ont fait un travail de mise en page, peut-être de correction, il y a un énorme travail d'archivage, peut-être même s'agit-il d'une traduction originale. C'est un travail énorme que je respecte et que j'ai apprécié puisque c'est grâce à lui que j'ai pu découvrir un livre que j'ai particulièrement aimé, je ne peux que remercier les membres de cette équipe. Le fait de voir leur travail vendu une somme certaine par Google, Apple ou encore Amazon, certainement avec des DRM qui plus est, pourrait être passablement agaçant et explique sûrement pourquoi ils ont choisi de mettre leur travail sous une licence restreignant l'usage commercial. Toutefois la licence n'est pas forcément très bien définie, le terme "altéré" par exemple signifie-t-il qu'il est impossible de le modifier de quelque façon que ce soit ? Ma conversion en epub serait alors interdite… Je suppose que oui. Je souhaitais modifier la couverture pour une plus sympathique que j'aurais dessinée moi-même, est-ce considéré comme une altération ?

À ma connaissance, la licence juridiquement reconnue qui aurait des caractéristiques correspondantes pourrait éventuellement être CC:BY-NC-ND (licence considérée comme non libre que ce soit avec ou sans la clause de non modification). Personnellement, la clause de non commercialisation me gène moins que la clause de non modification. Si certains documents sont sous CC:NC, je n'ai pas vraiment de gros problème avec cela[1], même s'il est vrai que parfois cela peut me sembler dommage. J'aurais personnellement trouvé le message beaucoup plus clair s'il avait été remplacé par le texte court décrivant la licence Creative Commons correspondante. Mais, trêve de digression…

Si je m'étais préalablement rendu sur le site d'ebooksgratuits ou la page yahoo du groupe, j'aurais pu lire :

Notre but est la création et la publication d'ebooks gratuits, à partir de textes libres de droit.

J'aurais alors compris que pour cette équipe, c'est la gratuité qui prévaut et non la liberté, c'est leur choix, est-ce le mien ?

Des modifications ?

Pendant ma lecture, je constate plusieurs fautes (typographiques, orthographiques,…) je commence alors à mettre des marques-pages virtuels chaque fois qu'une faute me saute aux yeux. Notez que pendant ma lecture j'ignore la licence du document que je lis, je pense lire une œuvre libre de droit. Je me dis alors qu'il est dommage de ne pas pouvoir partager très aisément des corrections, les marques-pages ne sont pas la manière la plus optimale d'apporter des modifications, d'ailleurs je ne fais que mettre en surbrillance les fautes, je ne les corrige pas… il faudra ensuite que je modifie le document depuis un logiciel adéquat et le document alors créé ne sera pas disponible pour qui que ce soit en dehors de… moi-même. Je nous imagine tous, chacun dans notre coin, lire de grands classiques de la littérature et corriger, chacun de notre côté les petites fautes qui émaillent presque toujours les documents.

Au fur et à mesure de mes marques, je rêve alors d'une extension FBReader permettant de modifier directement quelques petites fautes et avec laquelle il serait aisé en un simple clic de partager les modifications sur une plateforme en ligne. Corriger les fautes de façon collaborative… Je pense alors à Wikipedia et surtout à l'équipe de Framasoft-lab-lang-book-pad-blog-forge-… qui semble travailler de façon efficace pour traduire des textes avec des outils collaboratifs et que j'affectionne particulièrement, entre autre pour ses articles très pédagogiques relatifs à l'importance de la liberté.

J'imagine alors que certains de leurs textes, les nouvelles surtout, pourraient être disponibles librement directement depuis FBReader via un catalogue OPDS, comme par exemple la nouvelle Crime d'impression, par Cory Doctorow (copiez cette histoire) et imagine qu'il serait possible simplement d'en corriger les fautes depuis ma liseuse ou téléphone, sans passer de façon peu commode, par les commentaires du site. J'imagine que certaines œuvres libres seraient alors également (avec les mêmes possibilités d'édition) disponibles…

En poussant plus loin l'idée, l'epub (et/ou autre format) se régénérerait automatiquement après chaque modification. Peut-être serait-il même possible de proposer des mises à jour automatiques des livres électroniques, sur le même principe que ce que nous avons pour les nouvelles versions de logiciels dans les gestionnaires de paquets / logithèques (Linux, Android, iOS,…) de nos systèmes d'exploitation.

Autre point non négligeable, à mon avis, la couverture des livres d'ebooksgratuits ne donnnent pas vraiment envie, voici celle de Frankenstein, par exemple :

frankenstein_ebooksgratuits.jpg

Je pensais donc également proposer des couvertures plus modernes, pour les livres que j'aime particulièrement et d'en proposer des nouvelles au fur et à mesure de mes lectures (Alice au pays des merveilles, Peter Pan[2], Frankenstein,… ), les proposer complètement libres de droit, ne nécessitant alors aucunement de changement de licence[3].

Peut-être aussi des pages simples et claires pour présenter l'auteur,… Le rêve était beau, énorme même, imaginez donc ma déception en tombant sur la licence du livre en dernière page…

Sachant donc que les livres disponibles sur ebooksgratuits ne sont pas libres et que la plupart des sites proposent, en fait, la version d'ebooksgratuits, que dois-je faire de mes 63 marques-pages de corrections ? 63, oui ! Vous pensez peut-être comme moi qu'avec plus de 50 fautes qui sautent aux yeux, ce n'était pas vraiment la peine de supprimer le droit d'altérer le document !

Pour être tout à fait exact, parmi les sites proposant des livres numériques que j'ai listé plus haut, tous ne sont pas logés à la même enseigne au niveau des droits : Le Project Gutenberg me semble sortir légèrement du lot à propos des licences, en donnant quelques informations claires (mais non traduites en français) sur la licence de leurs livres. Le site, par contre, est une véritable horreur si vous n'êtes pas anglophone, même si vous commencez votre navigation sur le site francophone, après 2 ou 3 clics vous vous retrouverez en anglais. Livres pour tous précise souvent la licence des livres, pas toujours très lisiblement mais souvent l'information est disponible. Je m'écarte légèrement du sujet, mais je voulais être parfaitement honnête…

Et alors ? C'est gratuit de toute façon…

Quel est le danger ? Pourquoi se plaindre, après tout, ses œuvres restent disponibles ! Et gratuitement qui plus est ! Ce n'est pas comme si je les avais acquises via :

Mais si ce n'est pas libre…

Je ne sais pas vous, mais moi, ces questions ont commencé à me faire un peu peur. Pas de quoi être terrifié, sans doute, pour la plupart d'entre nous, mais moi, je me suis senti mal à l'idée de perdre cette liberté. C'est la première fois que je ressens vraiment de façon très négative cette perte. Lorsqu'on me parle de liberté logicielle, je sais que c'est important, je le comprends très bien et d'ailleurs je n'utilise pour ainsi dire que des logiciels libres, j'ai même participé au développement et à la promotion de certains. Mais jusqu'alors, jamais je n'avais été bloqué moi-même et si directement dans mon désir de modifier un fichier, je ne m'étais donc jamais rendu compte à quel point cela m'était nécessaire. On ne se rend souvent compte de l'importance de quelque chose qu'une fois qu'on vous l'enlève…

Wikisource

En réfléchissant à la mise au point technique d'une solution permettant la modification de textes du domaine public de façon collaborative directement depuis mon téléphone ou une liseuse, je suis tombé sur Wikisource que je ne connaissais pas jusqu'alors.

Wiki.jpg

Sur Wikisource, les livres sont vraiment et clairement libres, pas simplement gratuits et originellement dans le domaine public :

Tout texte publié sur Wikisource doit être soit dans le domaine public, soit sous licence CC BY-SA autorisant de le modifier et de le commercialiser. [4]

« Pourquoi ne pas avoir commencé par ce site ? » me demanderez-vous. Parce qu'il n'était pas présent dans la liste des sites proposant des livres numériques dans FBReader, tout simplement. Je l'ai découvert en cherchant qui avait déjà pensé à mettre en place un outil comme celui que j'imaginais. Car si le projet Wikisource n'est pas aussi avancé que mon projet ne l'est dans mon esprit (c'est souvent ainsi car un projet, même virtuel, est plus complexe et plus long à développer qu'une idée). En fait, le concept est le même, il ne manque que quelques outils, qui pourraient très bien être développés (y a plus qu'à…).

Sur Wikisource, vous pouvez consulter et éditer : lire des textes, les corriger, ou en publier de nouveaux. Par où commencer ? Les pages Guide du nouveau contributeur ou Accueil de la communauté me semble de bonnes portes d'entrée.

Prenons donc un exemple : sur ce site, il est donc possible de lire et corriger Alice au pays des merveilles. Il est possible de le lire directement en ligne ou récupérer une version djvu ou epub. Les illustrations originales de Sir John Tenniel sont incluses (ce qui en fait une meilleure édition que la version papier que j'avais acheté 1,5 €[5]). Bref, à mon sens que du bon…

Mais y a-t-il des défauts ? À mon sens oui, un gros d'ailleurs… Prenons cette fois l'exemple de Frankenstein, après tout, ce billet est intimement lié à ma lecture du livre de Mary Shelley. L'ouvrage est disponible en ligne, c'est déjà un bon point… Mais où sont les formats epub et djvu ? Ce livre n'est pas disponible dans ces formats car il est pour l'instant dans la catégorie "75%", c'est à dire :

Texte complet et formaté (y compris entête, typographie, catégories...). Reste à corriger coquilles, casse (majuscules et minuscules), ponctuation.

Seuls les livres des catégories[6] "100%" et "Textes validés" semblent être disponibles dans des formats epub ou djvu. À mon sens, Wikisource gagnerait énormément à fournir un maximum de formats, surtout pour cette catégorie "75%" et devrait fournir de manière bien évidente, des liens vers des catalogues OPDS par catégories[7]. Si j'avais vu Frankeinstein dans un tel catalogue j'aurais corrigé avec plaisir les fautes que j'aurais relevées. Certes, en utilisant les marques-pages et en passant par mon ordinateur par la suite, mais au moins je n'aurais pas eu 63 marques-pages inutiles…

Conclusion

Je vais de ce pas Créer un compte sur Wikisource et tenter de voir ce que je peux faire pour contribuer.

Je crois que je suis, dans ce billet, plus verbeux qu'à mon habitude, peut-être le suis-je plus encore que Ploum, sans avoir sa plume[8], hélas. Ajouté à cela mon fort appétit pour les tournures alambiquées et des digressions à ne plus savoir qu'en faire, il est fort probable que presque personne ne lira ce texte intégralement…

Notes

[1] J'ai par exemple très envie de lire Petit Frère disponible sous licence CC:NC-SA

[2] Euh, non finalement pas Peter Pan, ce serait trop compliqué

[3] Ces images seront le sujet d'un futur billet

[4] Wikisource : Aide:Droit d’auteur

[5] En relisant rapidement le billet que j'avais écrit à l'époque, je constate qu'en 2010, je connaissais Wikisource, amusant de constater qu'on connait parfois certains site sans vraiment les connaître.

[6] Pour plus de détails sur les différentes catégories, rendez-vous sur la page Wikisource : Qualité des textes

[7] La page Tpt/OPDS ne me semble pas suffisamment grand public

[8] Lisez au moins Les Non-humains si vous ne l'avez déjà fait

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Noireaude : Clementine *1.2 RC disponible – De nombreux changements au programme

vendredi 13 septembre 2013 à 21:56

Clementine

Les players audio sont très nombreux sous GNU/Linux et certains sont plus populaires que d’autres. J’ai souvent posté sur des nouveaux lecteurs ou sur des grosses machines déjà bien établies telles que VLC ou Rhythmbox et presque à chaque fois le même nom revient dans les commentaires (ou chacun y va de sa préférence), à savoir Clementine. J’en conclus donc sans trop de mal qu’il fait partie des softs les plus populaires dans ce domaine et que les utilisateurs doivent attendre de pied ferme la future version 1.2 de Clementine, qui ne devrait plus tarder. Nous allons faire un petit tour d’horizon de ce qui nous attends pour cette future version de et voir comment procéder à l’installation de la version dev.

Crédits : Ce billet se base sur celui de worldofgnome.org, signé Bill Toulas ;)

En ce qui concerne les nouveautés on notera dans un premier temps une amélioration globale de la prise en charge du cloud et de différents services en ligne.  Le changelog indique par exemple l’ajout du support pour l’indexation de vos fichiers sur des plateformes telles que Dropbox, Box, Skydrive et Ubuntu One, qui sont un devenus des références incontournables ces derniers temps. On notera également l’ajout du support pour Youtube et Subsonic.

Dans second temps on notera pas mal d’améliorations dont en vrac :

Et bien d’autres choses encore.

Plutôt sympa non ?!!

Si vous n’avez rien contre Qt et que vous avez envie de tester cette nouvelle version, rien de plus facile. Vous trouverez ce qu’il vous faut pour une compil sur la page de téléchargement du projet et pour ceux qui tournent sur Ubuntu et dérivés, la team Clementine a même pensé à fournir un PPA (officiel) permettant de tester les versions de développement.

Alors si ça vous tente il suffit d’entrer ces quelques lignes dans votre terminal et Enjoy…

*Important :

J’indique « 1.2 RC » dans l’intitulé de la commande et le titre car la version dev contient déjà pas mal des fonctions prévues pour la 1.2. Prenez acte que dans les fait elle est estampillée 1.1.1-629-g02e51da (ce qui est quand même moins Funky comme nom) et le « RC » est là quant à lui pour que les gens ne croient pas qu’il s’agisse de la dernière version stable en lisant le titre.

À propos de Clementine_003

Installer Clementine 1.2 RC sur Ubuntu et dérivés :

sudo add-apt-repository ppa:me-davidsansome/clementine-dev
sudo apt-get update
sudo apt-get install clementine

Désinstaller Clementine 1.2 RC :

sudo ppa-purge ppa:me-davidsansome/clementine-dev

ou

sudo add-apt-repository -r ppa:me-davidsansome/clementine-dev
sudo apt-get update
sudo apt-get remove clementine

Amusez-vous bien.

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Ploum : Printeurs 4

vendredi 13 septembre 2013 à 14:32
empty_street
Ceci est le billet 4 sur 4 dans la série Printeurs

Notre baiser est interrompu aussi soudainement qu’il a commencé. Eva me repousse d’un geste brusque.
— C’est bon, il est parti !

De sa poche, elle tire un petit spray de maquillage avec lequel elle commence à se dessiner de noires arabesques sur le visage. Elle me le tend :
— Tu connais des configurations anti reco ?
— Euh… oui mais je ne vois pas trop l’utilité. Cela fait depuis le début de la soirée qu’on passe devant toutes les caméras de sécurité.
— Ce quartier est plus ancien. Les caméras sont très rares. La municipalité envoie parfois des drones pour assurer « la sécurité » du voisinage. Mais, du coup, ils ne peuvent plus garantir une couverture totale. Pas assez de budget.
— Ah…

J’ai clairement entendu les guillemets d’ironie quand elle a parlé de sécurité. C’est un sujet récurrent, immortel, immuable. Une partie de la population exige plus de sécurité face à d’hypothétiques périls savamment mis en valeur tandis qu’une minorité est plus effrayée par les mesures sécuritaires que par les dangers à proprement parler. Mais si nous sommes nombreux, en ligne, à nous inquiéter sur les possibles dérives autoritaires du pouvoir en place, force est de constater que, jusqu’à présent, nous sommes encore dans une situation d’équilibre. Nous vivons bien, nous pouvons nous exprimer, l’injustice est réduite et les élections se déroulent sans grand soucis. Nul besoin de recourir à des mesures aussi paranoïaques que le maquillage. Après tout, si le gouvernement sait que je suis venu ici, grand bien lui fasse, je n’ai rien à cacher !

— Écoute Eva, es-tu vraiment sûre que tout ce cirque soit nécessaire ?
— Ton téléphone, fait-elle en pointant l’écran à mon poignet, éteins-le.
— Mais, écoute, c’est ridicule, …

Elle attrape mon poignet et détache l’écran du bracelet de support. D’un mouvement souple, elle le déplie en tablette et commence à pianoter d’une main.
— C’est quelle version ? Comment l’arrêtes-tu complètement, y compris les accessoires liés ?

Je lui reprends l’écran des mains, lui montre comment l’éteindre et le replie docilement. Un changement subtil vient de s’opérer autour de moi. Curieux, je me retourne. La rue est devenue plus sombre, plus menaçante, plus solitaire. Des ombres s’allongent et s’avancent, gagnant du terrain sur les quelques néons qui peinent à trouer la lourde noirceur de la nuit.
— Les pubs, me fait Eva.
— Quoi les pubs ?
— Les pubs que tu voyais dans les vitrines et sur les panneaux. Elles sont toutes projetées via tes lentilles. Ton forfait sans publicité ne couvre pas les publicités placées localement. Tu continuais donc à les voir. À ta tête, j’ai le sentiment tu n’as pas dû retirer tes lentilles depuis un bon moment.

Les murs semblent soudain affreusement nus. J’ai’impression d’avoir quitté une ville vivante, agitée, pour un chancre aux façades borgnes. Derrière les publicités désormais éteintes apparaissent des fenêtres poussiéreuses badigeonnées de peintures. Les attractifs éclats lumineux et colorés ont laissé la place à de sombres reflets, à de tristes ombres chinoises où se jouent d’effrayants pantomimes. Un frisson glacé me parcourt l’échine.

— Est-ce que tu as un autre modem sur toi ?
— Non, mes lentilles et mon neurex se sont éteints avec le téléphone. Pas de risque.
— Ok, alors maintenant on se dépêche. La disparition d’un téléphone entraîne parfois l’envoi d’un drone. Nous avons quelques minutes pour gagner mon appartement.

D’un pas rapide, nous nous éloignons tandis que je me barbouille le visage de maquillage. Sa démarche est souple, élancée. Je m’essouffle mais, malgré tout, je fais un effort pour ne rien laisser paraître. Je tente même de lancer une conversation sur un ton faussement serein.
— Cela donne l’impression d’être dans un film de science-fiction. Genre un bon vieux cyberpunk. Amusant, non ?

Elle me jette un regard noir. Bon, ce n’était pas drôle. Ou alors elle n’est pas versée dans le cyberpunk.
— Écoute Eva, tu ne penses pas sérieusement que toutes ces précautions soit réellement nécessaires ?
— Je ne t’ai pas convaincu ?
— Je ne sais pas. Le couplet des méchants riches qui exploitent les gentils pauvres, c’est un peu éculé, non ? Il n’y pas quelques humains méchants qui décident d’asservir l’humanité simplement pour assouvir leur soif de pouvoir. Chacun tente de tirer un bout de la couverture à lui mais il n’y a pas de volonté centralisée. Au fond, je pense que les humains sont tous convaincus d’agir pour le bien-être général. C’est toute l’humanité qui est responsable.

Nous arrivons devant la porte d’immeuble. Une ampoule blafarde tente de trouer l’obscurité moite de la rue. Elle acquiesce :
— Ton hypothèse n’est pas impossible. C’est même le pire scénario envisageable.
— Pourquoi le pire ?

Elle sort une vieille clé en métal et ouvre la porte. D’un geste, elle m’invite à entrer :
— Parce qu’alors ce n’est plus un petit groupe de corrompus qu’il nous faudrait combattre. Mais l’humanité toute entière !

Eva referme la porte derrière moi et m’attire dans une pièce du rez-de-chaussée. De surprise, je manque de tomber à la renverse tandis qu’elle me sussurre à l’oreille :
— Bienvenue dans la rébellion !

 

Image par Kenneth Moyle

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