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FredericBezies

source: FredericBezies

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 23 : le Katana Desktop Environment.

lundi 29 avril 2019 à 09:24

Dans le monde du logiciel libre, il y a de nombreux environnements de bureau principalement Gnome, Plasma et Mate-Desktop, et des gestionnaires de fenêtres par paquets de douze. Je vous renvoie à la page du wiki d’Archlinux, c’est presque sans fin !

Il y a aussi la volonté de faire vivre des anciennements environnements, que ce soit KDE 3 via le Trinity Desktop Environment ou Gnome 2 via Mate-Desktop. KDE 4 n’échappe pas à cette volonté et c’est ici qu’intervient le projet Katana Desktop Environment.

C’est un projet lancé par Ivailo Monev alias fluxer. Sur son dépot git, ce développeur a décidé de reprendre KDE mais en l’allégeant. À l’origine, c’était pour la défunte Entropy Linux née sous le nom de Less Systemd Linux.

Le projet avance lentement, mais il est enfin compilable et lançable sur une base moderne. En effet, on peut trouver des fichiers PKGBUILD pour les distributions de la famille Archlinux.

Aucun paquet précompilé n’étant disponible, il faut y aller la mimine pour avoir un aperçu de ce travail en cours. Je suis parti d’une base Archlinux installée manuellement et j’ai fait compiler les paquets dans l’ordre suivant.

  1. ariya-icons
  2. strigi
  3. katanalibs
  4. katana-baseapps
  5. katana-workspace
  6. qimageblitz
  7. qca-qt4
  8. eigen2, en provenance d’AUR
  9. katana-extraapps
  10. katana-l10n

J’ai participé un tout petit peu au projet, soit en proposant un minuscule correctif, soit en rapportant des bugs plus ou moins chiants :

  1. Un problème de compilation de strigi
  2. Un problème de compilation de kde-workspace
  3. Un problème de compilation des katana-extraapps
  4. Un deuxième problème de compilation des katana-extraapps
  5. Un autre problème mais lié à l’installation des katana-extraapps

Évidemment, ce n’est pas super technique, mais ça aide toujours. Après avoir la compilation et l’installation de l’ensemble, j’ai décidé d’enregistrer une petite vidéo pour montrer l’avancement du projet.

Comme vous avez pu le voir, c’est encore du travail en cours, mais on ne peut pas nier une évidence : c’est franchement léger, la surcharge pondérale de KDE 4.x ayant été bien mise de côté. Reste un point crucial : est-ce que le développeur continuera le développement du projet ? La charge de travail sera-t-elle trop importante ? En tout cas, ce serait un candidat à envisager en cas d’abandon du projet Trinity Desktop.

Le monde du libre actuel part en couilles ? Bonus n°4 : vouloir faire « cavalier seul », maladie du logiciel libre ?

dimanche 28 avril 2019 à 10:51

Attention, « article vieux con qui pensait que c’était mieux il y a une quinzaine d’années » à suivre. Maintenant que l’annonce a été faite, attaquons le coeur du problème.

Depuis une grosse quinzaine d’années, j’ai pu constater la montée en puissance d’un individualisme qui est contraire à un des fondements du monde libre : la coopération, remplacée par la concurrence à tout crin.

En clair, tout l’opposé qui avait permis au noyau Linux de connaitre sa première version en moins de trois ans après le lancement du projet. J’ai déjà eu l’occasion de parler ad-nauseam des forks compulsifs qui donneront naissance à des projets qui ne vivront parfois que quelques semaines ou quelques mois.

Un des articles que j’ai bien aimé écrire sur cette utilisation abusive du fork date de novembre 2014, auquel je vous renvoie donc la conclusion est la suivante, toujours aussi vraie plus de 4 ans et demi après.

Chacun voit midi à sa porte, et je continuerai de dénoncer les forks compulsifs. Ce n’est pas en ignorant un problème lié à l’abus d’une composante du logiciel libre qu’on le résoudra.

Mais, c’est vrai… Je ne suis que l’emmerdeur de base, l’utilisateur final, somme négligeable au final 🙂

Mais j’ai envie de parler d’une volonté qu’on peut voir de temps à autre, celle de vouloir faire cavalier seul contre le reste du monde libre en espérant imposer son point de vue par la force. Oui, en gros, faire son Microsoft.

Il y a une boîte qui a fait énormément de bien pour la démocratisation du libre qui est l’exemple même de cette politique de cavalier, c’est Canonical. Oui, la maison mère d’Ubuntu. Avant que certaines personnes ne sortent les haches, les torches et les cordes pour me lyncher, je tiens à préciser que j’ai apprécié ce qu’à fait la boite de Mark Shuttleworth durant les années 2004-2009. Depuis c’est moins le cas.

On peut citer au moins trois tentatives pour imposer ses solutions qui se sont viandées. Chronologiquement ?

  1. Upstart (2006-2014)
  2. Unity (2010-2016)
  3. Mir en tant que remplaçant de Wayland (2013-2017)

Revenons sur chacun d’entre eux. Pour upstart, c’était la volonté de remplacer le vieillissant sysVinit. Introduit avec ubuntu 6.10 en octobre 2006, il sera supporté par Canonical jusqu’à la version 15.04. Red Hat l’utilisera pour sa Fedora entre les versions 9 et 15.

Inutile de préciser quel système d’init a remplacé upstart… Bref, un échec cinglant pour Canonical.

Pour Unity, le problème venait du fait que c’était un environnement conçu pour être intimement lié à Ubuntu. Je vous renvoie à mes archives pour montrer à quel point la portabilité n’était pas prévue. Il suffit de voir le nombre de paquets qu’il fallait faire recompiler et rustiner pour faire fonctionner Unity sur Archlinux… Un article rédigé en juillet 2016 vous montre le bazar monstrueux que c’était à l’époque.

Parlons pour finir de Mir. Introduit par Canonical pour proposer son propre successeur à X11 et donc concurrencer Wayland début 2013, il n’avait quasiment aucune chance de s’imposer ailleurs. Si on regarde sur le github du projet, la première version du fichier README.md est claire. On est le 19 décembre 2012.

mir – cross-platform display manager

Mir is a display manager that provides efficient support for graphics coprocessors.

Est-il besoin de traduire ? 🙂

Après l’abandon d’unity pour la Ubuntu 17.10 et l’officialisation de Gnome à la place, et la sortie d’Ubuntu 18.04 LTS, en juillet 2018, le fichier README.md est fortement modifié.

On a alors droit à quelque chose qui montre une volonté de se raccrocher au train Wayland :

Mir is set of libraries for building Wayland based shells.

De concurrent de Wayland, Mir en devient une « implémentation », en quelque sorte. Sacrée descente aux enfers.

On va me dire qu’il y a eu d’autres projets de ce type qui ont existé depuis des années. Mais l’importance de Canonical dans le monde du libre depuis 2004 ont mis en avant les projets « maisons » qui n’ont pas fonctionné. On est loin du cimetière des services et technologies enterrées par Google néanmoins.

Faire cavalier seul dans le monde du libre, ça sert à rien !

Vieux Geek, épisode 149 : le Norton Desktop, la surcouche pour MS-Windows 3.x développée par Symantec.

samedi 27 avril 2019 à 09:49

Symantec est surtout connu pour ses Norton Utilities et son antivirus dont la qualité a varié au fil des années.

Cependant, au début des années 1990, l’entreprise en question décida de tenter sa chance en proposant une surcouche à MS-Windows 3.x, j’ai nommé le Norton Desktop. Dans l’épisode 148 de la série Vieux Geek, j’avais parlé du Workplace Shell. Ici, on est dans la surcouche luxueuse qui servait autant à compenser les manques ergonomique de MS-Windows 3.x qu’à faire de la publicité aux Norton Utilities de l’époque.

C’est grâce à WinWorld que j’ai mis la main sur l’ultime version sortie en 1993. Dans les écrans d’installation, on peut tomber sur de la publicité comme l’utilisation du clic droit ou encore la présence d’un défragmenteur de disque…

Après la fin de l’installation, j’ai donc fait chauffer mon ami SimpleScreenRecorder pour vous montrer un peu l’interface de Norton Desktop…

Comme vous avez pu le voir, l’influence du Finder des Mac de l’époque était quand même assez flagrante.

Dommage que le défragmenteur soit parti en cacahuètes, mais on peut mettre ceci sur le dos de l’émulation. Pas mal d’idées étaient présentes qui seront reprises en partie dans le grand succès du milieu des années 1990 pour Microsoft, j’ai nommé MS-Windows 95…

Vieux Geek, épisode 148 : Le Workplace Shell pour Windows 3.1, un avant goût d’OS/2 Warp.

mercredi 24 avril 2019 à 09:18

Quand OS/2 3.0 alias Warp est sorti en 1994, il a tout pour plaire sur le plan technique : OS entièrement 32 bits – il faudra attendre MS-Windows XP pour avoir l’équivalent chez Microsoft – compatibilité avec MS-Windows 3.1… Cependant, IBM n’a pas la force de frappe nécessaire pour imposer en vente liée son OS comme le fait Microsoft avec le duo MS-DOS et MS-Windows 3.1.

Des développeurs d’IBM décident de développer un petit logiciel pour initier les utilisateurs de MS-Windows 3.1 à l’ergonomie un brin spéciale d’OS/2. Son interface est orientée objets et surtout elle utilise le bouton droit de la souris pour pas mal d’actions.

Il faut se souvenir que MS-Windows 3.1 est orienté utilisation du clic avec le bouton gauche. Il fallait avoir MS-Word pour un début d’utilisation du clic droit…

C’est grâce à Win3x.org que j’ai pu remettre la main sur cet émulateur d’interface d’OS/2 Warp et que je peux vous en faire une démonstration rapide en vidéo.

Comme vous avez pu le voir, l’ergonomie était complètement différente. L’arrivée de MS-Windows 95 qui rendra enfin utile le bouton droit marquera le début de la fin pour OS/2, ce qui sur certains plans est assez dommage 🙁

En vrac’ de fin de semaine…

samedi 20 avril 2019 à 09:22

Comme chaque fin de semaine, l’habituel en vrac…

Côté logiciel libre, informatique et internet.

Côté culture ?

C’est tout, je sais, c’est court…

Bon week-end 🙂