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FredericBezies

source: FredericBezies

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En vrac’ rapide et libre.

mardi 29 octobre 2013 à 07:39

Petit en vrac’ pour me consacrer à un billet plus long qui vaudra son pesant d’arachide :)

Bon mardi !

Le logiciel libre et les distributions GNU/Linux : le grand suicide sous couvert de liberté ?

lundi 28 octobre 2013 à 19:06

Avant d’écrire ce billet, j’avoue que j’ai hésité longuement avant de le rédiger. J’avais envie de pondre un truc du genre : « Salut, et encore merci pour le poisson« . Je tiens donc à remercier les personnes qui m’ont contacté par courrier électronique pour exprimer ce qu’elle pensait, même si parfois ce n’était pas en toute cordialité.

Au moins, cela m’a permis de voir un peu plus clair. Une blogosphère linuxienne francophone monocolore ? Ca ne me tente pas vraiment.

Je comptais réouvrir le mardi 29 octobre matin, mais ce lundi soir m’est apparu un peu plus approprié. Revenons au sujet du billet.

J’avoue que je ne pensais pas que mon antépénultième billet apporte autant la merde et des commentaires aussi acerbes. C’était sans compter sur le « sectarisme » d’une partie du monde du logiciel libre qui refuse de voir une partie du problème qui se pose, et que je dénonce, de manière immature et maladroite, depuis des mois, voire des années.

J’ai déjà eu l’occasion de parler plusieurs fois de la politique du fork à tout va qui finit par desservir l’idéal du logiciel libre. Le dernier article en date datant d’avril 2013.

A trop forker, on finit par pondre la distribution en trop, celle qui en voulant révolutionner, réinvente la roue en recopiant pour la énième fois soit l’environnement de Microsoft Windows avant Microsoft Windows 8, soit celui de la firme de Cupertino. Pour un bénéfice proche de zéro.

L’échec de SolusOS est lié à une trop petite équipe portant un projet trop ambitieux. Avoir une trop petite équipe peut rendre l’avenir d’une distribution difficile à envisager. En dessous d’une dizaine de codeurs, à moins d’avoir une communauté forte pour soutenir les dits-codeurs, que ce soit graphiquement ou documentairement, l’avenir n’est pas des plus « roses ».

Il y a bien entendu des exceptions qui confirme la règle. Le premier qui me vient à l’esprit ? Juste une distribution ayant fêté ses 20 ans cette année : la Slackware Linux. Le fondateur Patrick Volkerding a longtemps travaillé seul avant d’intégrer des développeurs pour l’aider.

Je suis d’accord, c’est vraiment l’exception qui confirme la règle. Il y a aussi un autre problème lié à ce foisonnement de distributions qui sont souvent peu inventives les unes par rapport aux autres : Leur apport réel à la cause du libre et sa démocratisation.

On va commencer par une vérité : oui, c’est agréable de pondre une distribution. Oui, ça fait plaisir. Si elle apporte quelque chose de plus à l’utilisateur, pourquoi pas ? Trois exemples parmi les plus célèbres :

Linux Mint apporte quelque chose : un environnement fonctionnel « out-of-the-box », avec une interface graphique mimant l’ancienne génération du bureau de Microsoft Windows.

ElementaryOS apporte autre chose : une interface léchée, inspirée du Finder de MacOS-X sans tomber dans la photocopie bête et méchante. Et certains logiciels de qualité comme Shotwell, qui remplace le vieux gThumb depuis des années sur mes différentes installations.

Ubuntu, qui depuis 9 ans, essaye plus ou moins maladroitement de séduire des utilisateurs de Microsoft Windows.

D’autres distributions GNU/Linux dont Nuclear Snake a interviewé l’auteur me laisse plus pantois quant à leur intérêt général. Ce qui m’a valu une volée de bois vert, aussi bien dans l’article que dans les commentaires. Je vous laisse déguster les dits textes.

Cette politique du fork à tout prix, ou encore du « fork comme on a envie d’uriner » a un coût.

Outre le fait que les ressources ne sont pas extensibles à l’infini, cela se paye cash, par une mortalité qui fait peur.

Prenons distrowatch dont les statistiques de visite sont sources de troll à l’infini, et dont je n’ai pas envie de parler ici. Mais une autre est aisément vérifiable. Le site existe depuis 2002, soit 11 ans.

En 11 ans, le site a indexé quelque chose comme 764 distributions. Oui, vous avez bien lu. Vous pouvez vous pincer si vous en avez envie, ça fait du bien. Et 324 sur liste d’attente.

J’ignore combien sont encore vivantes ou mortes sur cette dernière liste. Donc, un bon gros millier de distributions en tout, dans l’ensemble du spectre des applications possible : bureautiques, ludiques, professionnelles (audio, vidéo, graphisme) ou encore des pare-feux et des serveurs de données.

Même si on attribue soit à Churchill soit à Mark Twain soit à Benjamin Disraeli la citation suivante : « Lies, damned lies, and statistics », ce qu’on traduit par « Mensonges, sacrés mensonges et statistiques », il faut regarder les dégats.

Prenons les statistiques proposées par la gazette du 28 octobre dernier.

Si on considère – pour se simplifier la vie – que le nombre d’abandon suit un rythme constant, cela donne un moyenne de 34,41 abandons par an.

Soit, une distribution abandonnée tous les 10 à 11 jours. Dans l’économie réelle, cela ferait peur de voir dans un domaine précis disparaître 34 à 35 entreprises par an. Parler de domaine sinistré serait assez réaliste, non ?

Encore, distrowatch ne doit pas avoir connaissance de la totalité des distributions qui sortent annuellement. Sans oublier les distributions nées puis mortes entre 1992 et 2001.  Jamais été indexées entre temps. Comme la Kheops Linux par exemple, dont la mort date de l’an 2000 ?

J’avoue que quand j’ai commencé à m’intéresser au monde du logiciel libre, il n’y avait pas grand choix, vers 1997. En gros pour résumer on avait droit à : Slackware, Debian GNU/Linux, Red Hat. Je ne me souviens plus si Gentoo existait déjà ou pas. Mais je pense que cette dernière doit être née vers 1999, merci de me corriger en cas d’erreur.

Le tournant a été en 2004, avec l’arrivée d’Ubuntu qui a donné un nécessaire coup de pied dans la fourmilière avec une simplification et une démocratisation qui a été croissante. Mais le nombre de dérivées qui sont nées a été le début du gaspillage que l’on connait actuellement.

On dit souvent que « L’enfer est pavé de bonnes intentions », c’est le cas ici. Il y a de nombreuses personnes talentueuses dans le domaine de la programmation (tout mon opposé, donc), tout comme il y en a qui le sont dans le domaine du graphisme et de la documentation.

L’idée qu’on peut faire mieux que son voisin, parfois au prix de réinventer complètement la roue au lieu de s’appuyer sur des bases solides et éprouvées est terriblement répandue. C’est un pari risqué qui peut fonctionner comme s’écrouler tel un chateau de cartes.

Il n’y a pas des légions de Linus Torvalds ni encore de Theo de Raadt dans le monde du libre. Des développeurs d’exception, avec des caractères plus ou moins porcins sachant regrouper d’autres développeurs autour d’eux.

Il n’y a aucun mal à tenter sa chance. Loin de moi cette idée. Ce qui est la force du logiciel libre est aussi sa faiblesse.

On s’éparpille, perdant au passage des occasions en or de proposer des solutions clés en main, comme ce fut le cas à l’époque du peu aimé Microsoft Windows Vista. Ou plus récemment avec l’arrivée de Microsoft Windows 8.

J’ai été affreusement maladroit dans mon antépénultième billet, mais il faut dire les choses comme elles sont. Nombres de distributions qui existent de nos jours seront surement morte à l’échelle de deux ans.

C’est la vie du logiciel libre, mais si on veut que celui-ci perce un jour dans le domaine du PC classique, il n’y aura pas 36 000 choix. Cyrille Borne l’a très bien expliqué dans son billet.

On va encore me dire que je me la joue « Madame Irma » (sans la boule de cristal), mais voici les noms de distributions que je vois mal dépasser la fin de l’année 2015 : Linux Mint Debian Edition, Pear OS, OpenMandriva. Ou encore la Foresight Linux, voire l’Antergos.

J’espère me tromper, seul l’avenir me dira si j’ai été un oiseau de mauvaise augure ou si j’ai visé juste. La loi de Laffer dit « Trop d’impôts tue l’impôt ».  Pourrait-on dire « trop de distributions tue les distributions » ?

Cela me fait penser un peu au zèle des nouveaux convertis d’une religion qui font du prosélytisme. Et qui considèrent que si on n’est pas laudateur envers leur distribution chérie, on est le pire des mécréants. Tout ce qui nous attend, c’est le bûcher sans autre forme de procès.

Il faut savoir évacuer ses gaz intestinaux de temps à autre. Comme dit le Chat, personnage de Philippe Geluck : « Quand on n’évacue pas les pets, ils finissent par remonter au cerveau. Et c’est ainsi que naissent les idées de merde ».

J’ai eu des mots dur avec NuTyX avant de me réconcilier avec la distribution quelques mois plus tard. Idem avec Ubuntu, même si la fâcherie a duré plus longtemps. Comme quoi, tout évolue. Savoir exprimer les choses, les mettre à plat, c’est largement mieux. Si un jour Archlinux chie dans la colle, je le dirais. Et je l’ai déjà dit par le passé. Je n’ai aucun tabou à dire les choses quand elles partent en cacahuètes.

Je tiens à préciser plusieurs points.

  1. Bien qu’on dise que je sois devenu un blogueur influent, je me refuse à accepter cette étiquette. Je ne suis qu’un blogueur comme un autre, qui s’exprime avec passion. Je suis très loin d’avoir la puissance de feu de Philippe Scoffoni.
  2. J’exprime toujours mon point de vue, de manière franche, et parfois un peu trop directe. Cela peut valoir des inimitiés. C’est un risque à prendre.
  3. Si une distribution n’apporte rien à mon point de vue, je continuerais de le dire. Idem si sa politique de communication et / ou de publication est suicidaire.
  4. Si vous n’êtes pas d’accord, dites-le en commentaires (ouverts durant la semaine qui suit la publication du billet) ou via un courrier électronique. Je réponds toujours.
  5. Si vous voulez de la langue de bois, allez voir ailleurs, merci. Certains webzines classiques seront pour vous des sources de réconfort.
  6. Si vous ne supportez plus ma prose, inutile d’être masochiste. La toile est suffisamment grande.
  7. Je ne serais jamais un développeur, juste une personne passionnée qui a envie de faire passer une passion, et de conseiller les utilisateurs vers ce que je considère être utile. Si cela déplait, tant pis !
  8. Je ne prétends pas détenir la vérité. Et je ne le prétendrais jamais ! Je laisse ceci aux experts.

Pour terminer, je citerais Pierre-Augustin Caron resté dans l’histoire sous le nom de Beaumarchais. Spécialement un extrait de la scène 5 de l’acte III de son oeuvre « Le Mariage de Figaro » :

« Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur. »

Comprenne qui aura envie de comprendre ! Je n’ai rien à rajouter de plus.

Fermeture du blog jusqu’à nouvel ordre.

vendredi 25 octobre 2013 à 16:35

Je ferme le blog pour une durée indéterminée, les commentaires du précédent billet m’ayant fait comprendre que critiquer le monde des distributions GNU/Linux est désormais un sport aussi dangereux que de jouer à la roulette russe avec 5 balles dans le barillet.

La réouverture ? J’ignore quand, mais cela vaut mieux pour tout le monde. J’ai aussi fermé les commentaires pour éviter toute polémique complémentaire.

A bientôt.

La mort prévisible de SolusOS, première d’une longue liste de distributions GNU/Linux à disparaître ?

vendredi 25 octobre 2013 à 08:34

J’avoue que l’annonce de la mort de la SolusOS ne me surprend pas le moins du monde. L’auteur annonce le tout dans un langage digne d’arracher quelques larmes au coeur le plus dur.

It is with a heavy heart that I must announce the closure of SolusOS. Simply put, there is no longer enough manpower to fulfil the vision. What began as a Debian derivative evolved into an independent distribution, without the large development team required to back such an effort.

Ce qui se traduit par :

C’est avec le coeur lourd que je dois annoncer la fermeture de SolusOS. Autrement dit, il n’y a plus assez de personnel pour concrétiser le projet. Ce qui a commencé comme une dérivée de Debian a évolué vers une distribution indépendante, sans l’équipe de développement suffisamment grosse nécessaire pour pérenniser un tel effort.

L’une des rares fois que j’ai parlé de cette distribution, j’avais été dubitatif sur la survie voire l’utilité de cette distribution, et d’un fork initié dans la douleur, ConsortOS.

Je souhaite bien de la réussite à SolusOS, mais je ne crois pas en la pérénité de leur projet. Qui se souvient du fork GoneMe ?

Ce qui est dommage, c’est le gaspillage de ressources et d’énergie lié à une volonté de forker pour un oui ou pour un non. Alors que cela pourrait aider des projets existant depuis pas mal de temps et qui aurait bien besoin d’aide pour faire avancer leur code.

Outre le fait que ce n’est pas la première distribution à clore ses portes cette année, ConnochaetOS nous a quitté en juillet 2013 pour citer un exemple. Evidemment, c’est une distribution moins connue, comme SolusOS. Mais des distributions plus connues souffre, je prendrais comme exemple la Frugalware Linux.

La distribution existe depuis 9 ans, sortant deux versions par an. La 19ième version, la 1.9 alias Arcturus prend du retard, étant annoncée sur le wiki pour le 28 octobre.

Il faut dire que c’est une distribution basée sur une petite équipe, surtout depuis le départ du fondateur pour travailler sur le code de LibreOffice à l’époque de la version 1.7.

Ryuo fait un travail monstre pour maintenir la distribution en vie, comme la réécriture complète de l’installateur, qui était assez imbuvable à l’époque de la 1.9pre2.

Je crains que nous n’apprenions d’ici une ou deux versions que la Frugalware ne suive le chemin de la SolusOS et ne ferme ses portes. A moins que ce ne soit d’autres projet ? Mais lesquels ? A vous de me dire, ne voulant pas m’attirer les foudres de certaines personnes :)

Ce qui en découle, c’est l’absence de nouveautés sur le plan des distributions. Depuis la sortie d’Ubuntu et de sa floppée de dérivées, des sites d’information grand public comme distrowatch montre une absence de nouveautés flagrante, pour ne pas dire inquiétante.

En ce 25 octobre 2013, on s’aperçoit que la dernière annonce en une, c’est la gazette hebdomadaire de distrowatch. Rien en 4 jours, sauf deux sorties entre temps : l’annonce de la sortie d’une nouvelle version d’une dérivée peu connue d’Archlinux d’origine italienne et la sortie d’une version RC pour une dérivée de la SalixOS.

J’ai connu plus dynamique. QuebecOS ? Pas vraiment mieux, je vous laisse juge. Mis à part la sortie d’une nouvelle version de Skype en une, et l’annonce de l’ultime version de la génération 5 de CentOS, c’est assez calme.

J’espère que ce n’est qu’une fatigue passagère, mais j’avoue que d’avoir si peu d’informations à se mettre sous la dent me fait penser que Cyrille Borne dans sa cruauté et son acidité n’a pas complètement tort quand il conclut un article en disant :

Pour le reste, rien de plus à raconter, rien de bien intéressant et de passionnant dans le monde Linuxien, rendez vous le mois prochain ou peut être dans plus longtemps tant l’actualité est horriblement pauvre.

Peut-être que la sortie d’une distribution majeure, même en version de développement donnera un coup de fouet bienvenu ?

Où en est Australis, l’interface nouvelle génération de Mozilla Firefox ?

mercredi 23 octobre 2013 à 22:37

En juin 2013, j’avais fait un premier article sur Australis, l’interface nouvelle génération de Mozilla Firefox. Celle qui devait pointer le bout de son museau avec Mozilla Firefox 25 (qui sort le 29 octobre prochain) et qui n’est toujours pas disponible sur les versions de développements, actuellement en 27.0a1

Pour voir où en est la nouvelle génération d’interface, j’aurais pu prendre une version précompilée disponible dans le répertoire ftp://ftp.mozilla.org/pub/firefox/nightly/latest-ux/

Mais, en bon compilateur fou – qui n’aime pourtant pas la Gentoo Linux, comme quoi – j’ai préféré avoir une version compilée sur mon ordinateur.

Comme pour l’article du mois de juin, j’ai suivi la documentation et récupéré le code source via mercurial.

Le .mozconfig que j’ai utilisé est le suivant :


# Pour Archlinux et les distributions proposant python 3
export AUTOCONF=autoconf-2.13
export PYTHON=python2


mk_add_options MOZ_OBJDIR=@TOPSRCDIR@/../objdir-fx
mk_add_options MOZ_MAKE_FLAGS=-j4
mk_add_options AUTOCLOBBER=1


ac_add_options --enable-application=browser
ac_add_options --enable-optimize
ac_add_options --disable-debug
ac_add_options --disable-tests
ac_add_options --disable-debug-symbols
ac_add_options --disable-crashreporter
ac_add_options --with-ccache
ac_add_options --disable-installer
ac_add_options --disable-warnings-as-errors

Le tout suivi d’un make -f client.mk build et d’une bonne heure et quart d’attente. Compilation terminée, j’ai empaqueté l’ensemble via :

cd ../objdir-fx
make package

On peut récupérer un Mozilla Firefox avec l’interface nouvelle génération. Et la voir en action. Le fond sonore est tiré du deuxième album de Garmish « Fishes ». Je n’ai pas rajouter de commentaires, la vidéo étant « parlante » par elle-même.

J’avoue que j’ai été surpris par certaines avancées du menu à la Chrome, surtout le côté « défilement » pour afficher les informations. L’ensemble est encore en travaux. Je ne me lancerais dans aucune prédiction, mais je pense qu’avoir avant 6 mois la nouvelle interface, c’est rester optimiste. A vous de voir :)