Ah, l’erreur de vouloir analyser des notes de publications…
mercredi 19 juillet 2017 à 20:57Vous trouverez juste après ce paragraphe mon analyse rapide en vidéo de l’annonce de publication de la sortie de la Mageia 6.
Je reviens ici sur certains points qui auraient pu être mal compris ou incompris.
Deux points me font dire que les notes de publication sont du plus pur langage marketing. Du moins pour les technophiles
Le premier point concerne cette annonce, que je recopie ici verbatim, qui se situe aux alentours de 1 minute 45 de la vidéo :
GRUB2 comme chargeur d’amorçage par défaut
Une question me vient… Est-ce que Grub2 est à ce point récent que Mageia se vante d’y être passé avec sa nouvelle version ? Pas vraiment. Une recherche rapide m’a renvoyé vers un article de LinuxFr daté de juillet 2012 !
Une nouveauté vieille de 5 ans. Il faudra m’expliquer en quoi cette entrée est indispensable pour parler d’une distribution « fixed release » qui existe depuis juin 2011.
Je me doute que migrer un gestionnaire de démarrage ne doit pas être hyper simple, mais mettre 5 ans pour le faire, ça fait un peu long
Deuxième point, aux alentours de la 5e minute, c’est l’annonce suivante :
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une nouvelle fonctionnalité, Mageia 6 prend en charge plus de 25 environnements de bureau et gestionnaires de fenêtres (les détails seront disponibles lors d’une prochaine publication sur le blog) !
25 ? Rien que le nombre est effrayant… Peut-on assurer le même niveau de qualité quand on multiplie par 25 le nombre d’environnement graphique plus ou complet ? Ça me fait un peu peur. Je ne suis même pas certain de pouvoir en lister autant, même avec 20 ans de libre dans les pattes…
Dénombrons les principaux environnements de bureaux, par ordre alphabétique :
Pour les gestionnaires de fenêtres, par ordre alphabétique :
- Awesome
- Budgie Desktop
- BspWM
- Dwm
- Fvwm
- FluxBox
- i3
- OpenBox
- PekWM
- WindowMaker
J’en ai trouvé 18, si d’autres vous viennent à l’esprit, je suis preneur…
Peut-on imaginer, si la liste officiellement supportée est couverte ici, que toutes les interfaces graphiques utilisateurs peuvent avoir le niveau de finition de l’environnement Plasma ? Malgré les dénégations des développeurs, KDE a été l’environnement primaire de Mandrake Linux, puis de Mandriva Linux, donc par extension des deux soeurs ennemies qui en sont issues ?
Ouvrons une rapide parenthèse historique : Pour info, j’ai retrouvé cet article signé Gaël Duval pour Linux Weekly News datant de l’an 2000…
Je cite l’article :
[…]At this time I also discovered a new graphical interface called KDE in it’s alpha stage of development. I kept on playing with Red Hat and KDE and in the same time I became more and more interested in learning how to rebuild a customized Linux distribution, with new packages and improvements. After a year of learning, and seeing that Red Hat definitely wouldn’t want to put KDE in their distribution I decided to release a new Linux distribution on the top of Red Hat Linux with KDE as default and several improvements that would make it easier to use. After all, it was GPLed so everyone could improve it and redistribute it! […]
Ce que l’on peut traduire par :
[…]À cette époque, j’ai également découvert une nouvelle interface graphique appelée KDE dans son stade alpha de développement. J’ai continué à jouer avec Red Hat et KDE et, en même temps, j’ai eu envie de plus en plus d’apprendre à reconstruire une distribution Linux personnalisée, avec de nouveaux paquets et des améliorations. Après une année d’apprentissage, et voyant que Red Hat ne voudrait certainement pas mettre KDE dans sa distribution, j’ai décidé de publier une nouvelle distribution Linux au dessus de Red Hat Linux avec KDE par défaut et plusieurs améliorations qui rendraient plus facile de utilisation. Après tout, c’était GPL pour que tout le monde puisse l’améliorer et le redistribuer![…]
Fermons cette parenthèse historique qui est un fait têtu. À moins d’avoir une équipe pléthorique digne de celle qui développe un OS comme MS-Windows, il faut répondre honnêtement par la négative. On ne peut pas assurer que toutes les interfaces seront impeccables et irréprochables.
Je concluais la vidéo en disant que cette version de la Mageia 6 est plus une volonté de rattraper le temps perdu suite à un développement torturé.
En lisant les notes de publications, j’ai été confirmé dans mon idée de ne pas consacrer un article complet et une vidéo sur la distribution en dehors de l’analyse fournie ici.
Cette distribution a son public ? Tant mieux pour elle. Cependant, j’ai comme l’impression que les notes de publication n’ont pas été suffisamment relues par les techniciens du projet. Sinon, ils auraient juste mis un truc du genre : « nous avons procédés à des mises à jour de certains composants clés, dont Grub2. »
Cela aurait moins fait langue de bois marketing… Enfin, je dis cela, mais je dis rien. N’étant pas dans le secret des dieux, ce n’est qu’une hypothèse que j’émets ici.
Je souhaite cependant le meilleur à la distribution, et surtout bien du courage aux mainteneurs pour sortir une Mageia 7 dans un délai de 18 mois, surtout si l’abandon des outils historiques comme la suite urpmi (qui date de la Mandrake Linux 7.0, vers 1999-2000) pour des outils plus modernes et plus adaptés comme dnf.