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FredericBezies

source: FredericBezies

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Le monde du libre actuel part en couilles ? Épisode 10 : la négation de la technophobie du grand public…

dimanche 26 novembre 2017 à 19:53

Si je regarde mon calendrier, je m’aperçois que je rédige cet article le 26 novembre 2017 en écoutant un bon petit album d’Opeth de leur grande époque death metal progressif :

Donc, vous pouvez vous dire que ce sera un billet bien saignant. Et oui, cela va être le cas, car j’en ai marre des personnes du monde du libre qui joue la politique de l’autruche en ce qui concerne le grand public.

Marre d’entendre des conneries sur la réinvention constante de la roue qui ne sert à rien si ce n’est perdre du temps dans la plupart des cas en plus d’une dispersion de ressources qui seraient utilisées plus utilement ailleurs. Je n’ai pas envie de revenir sur la conceté du fork COMPULSIF.

Le monde Linux est bloqué dans son petit monde d’utilisateurs technophiles, frange convaincue pour des raisons techniques que l’OS de Microsoft est un danger aussi bien pour la vie privée que pour la sécurité des données. L’OS fruité pour les personnes ayant des portefeuilles bien remplis n’est pas mieux ici si on y regarde bien.

En tant que technophile, j’ai vite compris que ce serait inutile de faire croire que l’on pourrait faire progresser la cause de la liberté informatique en multipliant les distributions à destination d’une minorité déjà plus que conquise.

On touche un fait précis. La trouille d’une partie du monde linux de perdre son statut de grand gourou de l’informatique. C’est la volonté de conserver un joujou pour geeks, comme je l’ai précisé dans l’épisode 2 de la série « Le monde du libre actuel part en couilles ? »

J’ai toujours assumé mes propos et mes idées. C’est pour cela que je fais des vidéos en face caméra, spécialement quand je parle de distributions qui sont des sombres bouses comme pour ma série des DGLFI.

C’est pour cela que j’affirme que si l’on veut vraiment que le monde Linux atteigne une certaine masse critique – les symboliques 10% de parts de marché pour que les constructeurs arrêtent de se foutre de la gueule du monde libre – ce n’est pas avec Archlinux, Slackware, Crux, Gentoo ou d’autres distributions nécessitant la ligne de commande pour s’installer que cela arrivera.

Au contraire, s’enfermer dans la création de ce genre de distributions, c’est la pire des concetés qu’il est possible de faire. Il faut arrêter de rêver.

Ce n’est pas parce qu’une personne conduit une voiture qu’elle est capable d’expliquer le fonctionnement d’un moteur à explosion par la carte. Une personne qui joue d’un instrument de musique sera sûrement incapable d’expliquer comment se propage les ondes sonores produites par son instrument.

Le grand public est technophobe. Si une volonté de proposer une informatique respectueuse de ses utilisateurs et utilisatrices veut devenir crédible, ce sera avec des projets simplificateurs comme l’a compris Canonical en 2004 en proposant Ubuntu même si c’est un peu parti en cacahuètes par la suite.

Je connais nombre de personnes qui ont été complètement perdues lors de la migration de Mozilla Firefox 56 vers la 57, simplement suite au remplacement de la page de démarrage par une présentation à la Speed Dial. Ce n’est pas grand chose, mais c’est suffisant pour nombre de personnes.

Alors messieurs et mesdames les technophiles, sortez un peu la tête du sable. Soyez réalistes, il est purement et simplement impossible de former tous les utilisateurs et toutes les utilisatrices pour en faire des cracks en informatique.

Je vous renvoie à l’excellent article de Nikki Kovacs sur ce sujet.

Comprenne qui pourra… Ou voudra comprendre !

En vrac’ de fin de semaine…

samedi 25 novembre 2017 à 20:14

Comme chaque fin de semaine, l’habituel en vrac.

Côté logiciel libre, informatique et internet. On va commencer par une floppée de DGLFI… Cela a été cette semaine une vraie fête du slip sur la liste d’attente de Distrowatch…

Côté culture ?

Bon week-end !

« MAr0kAït » d’Anti RubBer brAiN fAct0rY : le retour en fanfare de Yoram Rosilio et de son orchestre.

vendredi 24 novembre 2017 à 10:25

J’avais déjà parlé fin avril 2017 des créations de Yoram Rosilio et son orchestre Anti RubBer brAiN fAct0rY.

Le contrebassiste Yoram Rosilio revient travailler les musiques traditionnelles marocaines dans un nouvel album, enregistré fin septembre 2016, « MAr0kAït », et paru le 31 octobre 2017.

Comme pour le précédent article, j’ai été contacté par le label « Le Fondeur de Son » qui m’a permis d’écouter la totalité de l’album en question. J’ai pu ensuite recevoir à titre gracieux un exemplaire physique.

Sur la page bandcamp de l’album, il n’y que deux des six pistes de l’album, avec quand même 24 minutes au compteur. Il suffit de voir la pochette pour se dire que l’inventivité du free jazz et les musiques traditionnelles marocaines, ça peut donner un cocktail inventif 🙂

L’album complet affiche environ 69 minutes au compteur…

Au travers de ses six pistes, on voyage dans les régions du Maroc. Cet album est à la fois un voyage musical et un itinéraire touristique.

Outre la troisième piste « Mul Anuba » qui est un nouvel hommage à la confrérie soufie des Hmadcha après l’album « Serious Works and lots of Madness » dont j’ai parlé dans l’article d’avril 2017, on trouve différents répertoires abordés.

Avec la première piste « Kassi Frid », on se promène dans la région de Casablanca. On commence par une longue introduction à la contrebasse, on a droit à une piste qui dégage une certaine mélancolie, avec des rythmes hypnotiques.

Avec la deuxième piste « 3Abidat ‘Rma », on arrive dans la région d’Essaouira. La piste est plus jazzy dès son départ. La rythmique y est plus rapide que dans la première piste. En fermant les yeux, on pourrait s’imaginer en train de courir. Un piste assez rapide, presque essoufflante, en contraste complet avec celle qui l’a précédé.

Avec « Mul Anuba », on a droit à la plus longue piste de l’album avec un peu plus de 15 minutes au compteur. Après une longue introduction toute en instruments à vent, les percussions s’invitent pour offrir un rythme de nouveau hypnotique, emprunt de spiritualité. Une piste qui invite l’auditeur à se poser dans un fauteuil, avec une tasse de café ou de thé pour se reposer.

La quatrième piste « Leïlaa Lill » nous envoie dans le sud du Maroc. Comme pour la deuxième piste, on est accueilli par une orchestration typique du jazz. C’est sûrement la piste la plus classique de tout l’album dans son orchestration.

L’avant-dernière piste, « Dance in the Cave of Bon Jeloud » est la plus courte, mais aussi la plus rapide et sûrement la piste la moins abordable de tout l’album, du moins à la première écoute. C’est celle que j’aime le moins, je dois l’avouer.

L’ultime piste « Dbiha » qui se traduit par la chanson du sacrifice est dans la veine des première et troisième piste, un rythme hynoptique avec des percussions qui se marie rapidement à des cuivres, qui donne un côté festif à la piste.

Cet album montre une nouvelle fois que l’on peut mélanger les rythmes jazz avec les musiques un peu plus traditionnelles. Je tiens à remercier le Fondeur de Son de m’avoir fait parvenir cet album.

Si vous êtes un passionné de rythmes typique de l’Afrique du Nord et que vous aimez aussi le jazz, cet album pourrait vous parler. À vous de laisser trainer une oreille, donc 😉

Puisque le duo Archlinux avec OpenRC semble condamné, si on voyait un autre init alternatif comme s6 par exemple ?

jeudi 23 novembre 2017 à 12:18

Depuis l’arrivée du diabolique systemd, certains utilisateurs de distributions à base d’Archlinux ou affiliées à elle cherchent à proposer l’emploi d’OpenRC comme init de remplacement.

Cela donna d’abord l’excellente et malheureusement décédée Manjaro OpenRC pour donner l’infâme bouse qu’est l’Artix Linux. Au moment où je rédige ce billet, le 23 novembre 2017, une capture d’écran du site officiel résume bien la situation actuelle : un cul-de-sac.

Pour info, la situation est connue depuis au moins quatre jours au moment où je rédige ce billet, à savoir depuis le 19 novembre 2017. Le forum, le wiki, bref les sources d’information principales sont dans les choux… Ça en dit long sur ce qui restait de crédibilité à l’Artix…

Un site dédié aux distributions ne proposant pas systemd ne mâche pas ses mots et ne cache pas sa déception, je cite :

@Artoo ‘s statements from day 1 about the smooth move from Manjaro to Artix have been false just to let Manjaro off the hook (as an unofficially declared systemd-ONLY distribution). This has nothing to do with Manjaro other than Artoo quitting Manjaro (OpenRC-xfce) to work on Artix.
[…]
Another half day lost in Artix “mysticism”.

Ce qui donne traduit rapidement :

Les déclarations de @Artoo du premier jour à propos du passage en douceur de Manjaro à Artix ont été fausses juste pour laisser Manjaro de côté (la déclarant officieusement comme une distribution systemd-uniquement). Cela n’a rien à voir avec Manjaro en dehors du fait qu’Artoo quittant Manjaro (OpenRC-xfce) pour travailler sur Artix.
[…]
Une autre demi-journée perdue dans le « mysticisme » d’Artix.

Un autre article dit simplement qu’avec Artix c’est : si vous êtes pas content, cassez-vous. Dans des termes plus diplomatiques, mais l’idée est présente.

Mais le but de cet article n’étant pas de saborder le projet Artix – il y arrive très bien tout seul – mais de parler d’une alternative pour les personnes voulant conserver une base Archlinux mais sans systemd. Il y a bien la Parabola GNU/Linux mais il faut se plier à du 100% libre avec les limites que cela impose. Reste donc l’option Obarun.

Pour le créateur du projet Éric Vidal, Obarun n’est pas une Archlinux, mais un projet basé sur Archlinux avec s6 comme système d’initialisation.

C’est écrit en noir sur blanc (merdre, serait-ce une expression raciste ?) sur la page d’accueil du projet :

On other note, Obarun is neither a distribution of its own, is nor is it pure Archlinux, it’s a Build Concept. Obarun is based on Archlinux, but incorporates several changes.

Ce qu’on peut traduire par :

D’un autre côté, Obarun n’est ni une distribution à part, ni une Archlinux pure, c’est un concept de construction. Obarun est basée sur Archlinux, mais incorpore plusieurs changements.

Pour simplifier l’utilisation de s6, Éric Vidal a développé des scripts d’automatisation, s6opts qui permet de gérer facilement les services.

J’ai donc récupéré l’image ISO du mois de novembre via wget.

fred@fredo-arch ~/Téléchargements/ISO à tester % wget -c https://repo.obarun.org/iso/2017-11/Obarun_x86_64-2017-11.iso
–2017-11-23 09:15:42– https://repo.obarun.org/iso/2017-11/Obarun_x86_64-2017-11.iso
Certificat de l’autorité de certification « /etc/ssl/certs/ca-certificates.crt » chargé
Résolution de repo.obarun.org… 31.22.4.58
Connexion à repo.obarun.org|31.22.4.58|:443… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 878706688 (838M) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : « Obarun_x86_64-2017-11.iso »

Obarun_x86_64-2017- 100%[===================>] 838,00M 3,42MB/s ds 4m 9s

2017-11-23 09:19:51 (3,37 MB/s) — « Obarun_x86_64-2017-11.iso » sauvegardé [878706688/878706688]

J’ai ensuite fait chauffer mon ami VirtualBox pour montrer l’installateur en mode texte et les outils développés par Éric Vidal.

Il est vrai que ce projet ne s’adresse pas aux personnes qui débutent dans le monde linux.

D’ailleurs, mettre une Archlinux entre les mains de novices sous Linux, comment dire… Vous êtes complètement frappadingues ou quoi ?

Mais il peut intéresser des personnes qui ont atteint un certain niveau de geekitude et qui considèrent que systemd ne leur permet pas d’être suffisamment autonome ou indépendant.

Je ne connaissais pas s6, et j’avoue que les outils simplificateurs développé pour Obarun m’ont simplifié la tâche. Le wiki est correct, et surtout, tout s’installe du premier coup. Je n’aurais pas du prendre jwm par défaut, surtout avec mes galères pour gérer l’authentification et la montée temporaire en droits root.

J’avais parlé du projet Obarun en juin 2016 et j’avoue qu’il ait si bien évolué, même si à l’époque il était basé sur runit et s6 avant de s’orienter vers ce dernier.

Maintenant, à ce que j’ai compris, Éric Vidal veut éviter comme la peste le rapprochement avec Artix, surtout si on en croit un message plus que clair sur son forum.

Après tout, et c’est une constatation un brin vacharde mais réaliste, « À l’endroit où l’Artix passe, une distribution trépasse »…

Allez, bonne journée 🙂

SUN, le nouvel EP d’entertainment for the braindead : un rayon de soleil ? :)

mercredi 22 novembre 2017 à 12:10

Derrière ce jeu de mots plus que pourri – oui, je plaide coupable ici – se cache la dernière production en date de Julia Kotowski alias entertainment for the braindead.

Plus de 4 ans sont passés depuis son précédent EP, et « SUN » fait 8 pistes pour environ 43 minutes… Côté durée, on est plutôt dans le LP, mais ne chipotons pas pour si peu 🙂

Autant dire que j’attendais cet album avec impatience, ayant toujours aimé le travail de Julia Kotowski, et ce depuis que je l’ai découverte vers 2010 avec ses premiers albums « Hydrophobia » et « Seven+1 ».

On retrouve ici l’univers intime de l’artiste, avec son éternelle guitare sèche et sa voix si spéciale.

Des pistes douces, planantes. Il y a parfois des éléments un peu « rock et puissant », comme dans la première piste « The Sound ».

Julia Kotowski ne s’interdit pas des rythmiques parfois rapides comme pour « Your Knife », « Sugar », « Bicycle Bell ».

Dans les pistes aussi douces que du coton, je demande « Hands », « Gamble » ou encore le titre éponyme de l’album. L’ultime piste « Window Sills » s’inscrit aussi dans cette ambiance si typique de Julia Kotowski.

Inutile de préciser que j’ai sauté sur l’occasion d’avoir une version physique de l’album et que je l’ai commandé. Il faut juste espérer que je le reçoive assez rapidement !