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FredericBezies

source: FredericBezies

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Un trop plein de distributions GNU/Linux tue-t-il le port d’applications tierces ?

samedi 24 novembre 2018 à 11:15

Outre le fait que certaines personnes vont hurler au titre franchement « putassier », il faut dire que le bilan des distributions GNU/Linux indexées sur Distrowatch depuis 2002 est tout sauf des plus réjouissants.

En dehors du classement de curiosité de distrowatch qui n’a aucune valeur statistiques – étant donné qu’aucune distribution ou presque ne téléphone à la maison et qu’une page vue ne veut pas dire un téléchargement ou une installation – la seule statistique vraiment fiable, c’est celui d’indexation de distrowatch qui ne compte que les distributions ayant été prise en compte par l’équipe du site.

C’est sans compter les dizaines voire les centaines de distributions qui sont restées sur la liste d’attentes et mortes entre temps…

Prenons donc la première gazette de chaque année depuis 2004. Même si le site existe depuis 2002, les gazettes n’ont commencé que courant 2003. Voici donc le nombre de distributions indéxées, abandonnées, dans le coma (rajouté courant 2009) au début de chaque année depuis 2004 :

Si on regarde la dernière gazette au moment où j’écris cet article, celle du 19 novembre 2018, on a droit à en se basant sur le trio total, mortes, coma : 895, 536, 56.

Soit déjà 13 distributions de plus qui sont mortes en l’espace de 11 mois et demi. On peut penser qu’une ou deux de plus nous quitterons d’ici début janvier 2019.

J’ai donc compilé les données dans une feuille de tableur LibreOffice Calc et voici donc le résultat en mode graphique.

On peut déjà voir qu’il y a eu trois périodes de boucheries intenses :

  1. 2008 : 84 disparitions, soit 1,61 distribution morte par semaine en moyenne
  2. 2009 : 81 disparitions, soit 1,55 distribution morte par semaine en moyenne
  3. 2013 : 65 disparitions, soit 1,25 distribution morte par semaine en moyenne

Depuis 5 ans, on a une grosse vingtaine de morts par an. Si on prend les dernières statistiques d’indexation au moment où j’écris cet article, il y a donc 303 distributions indexées. Si on sort les BSD (19), les Solaris (5), les bases autre que Linux (5), nous n’avons plus que 274 distributions GNU/Linux.

Mais il faut encore sortir les distributions spécialisées comme celle pour du pare-feu (14), les serveurs purs et durs (17), on arrive dans les 243 distributions type bureautique ou multimedia.

Donc on a dans les 200 à 240 voire distributions qui se battent toutes pour la niche de l’utilisateur lambda. Bien entendu, il y a des produits redondants car étant des copies conformes au niveau technique ou presque. Oui, vous l’avez compris, je parle des deux soeurs ennemies issues de la Mandriva Linux.

Sans oublier les distributions qui utilisent une base Ubuntu avec un environnement donné qui ne sont souvent que des enrobages avec un nouveau fond d’écran ou un jeu d’icône donné. Si on sortait les doublons, je pense qu’on pourrait descendre à 50% de distributions en moins sans que la face du monde linux en soit changée.

Maintenant, imaginez la gueule d’une boite qui voudrait porter son logiciel pour le monde linux et s’offrir un marché complémentaire en terme de débouchés. Sur quelle distribution se porter ? Quel format de paquets prévilégier ? Quel widget graphique ? Quel environnement graphique doit-on sélectionner ? Bref, des questions qui ne se posent pas quand on est sur un environnement Apple ou Microsoft.

Avant qu’on me réplique la liberté de choix, je répondrai par une simple loi, celle de Hick : « Plus l’utilisateur à de choix, plus il prendra de temps à se décider » ou plus simplement : « trop de choix tue le choix. »

Mais je dis cela, mais je dis rien au final… Allez, bonne journée !

Linux plus compliqué que MS-Windows ? Vraiment ? :)

vendredi 23 novembre 2018 à 15:54

Linux – dans le sens distribution GNU/Linux – est associé à l’image d’un OS complexe à utiliser, bourré de ligne de commande, imbuvable et réservés aux geeks les plus asociaux qui existent.

Il est vrai que si l’on parle de distributions comme Gentoo, Slackware, NuTyX ou Archlinux – que je vous recommande d’installer à la main sans passer par des installateurs simplificateurs comme Antergos, RebornOS, Anarchy – on colle à fond au cliché en question.

Cependant, il faut savoir raison garder et ne pas oublier que depuis 2004, des sociétés comme Canonical ont décidé de casser cette image et de la balancer à la poubelle. Avec plus ou moins de succès, mais on peut très bien utiliser une distribution à orientation grand public sans avoir à se taper cette maudite ligne de commande qui fout la trouille.

Prenez des distributions comme la LinuxMint ou la Manjaro et la ligne de commande, vous n’y toucherez presque jamais. Mais il n’y a pas que cela. On dit souvent que Linux est complexe à configurer.

Si on veut. En regardant une vidéo de Thomas Cyrix intitulée « 10 choses que j’aimerais dire à MICROSOFT – Jetons-leur des Tomates Pourries ! ft. Léo TechMaker » j’ai vu un passage qui m’a fait exploser de rire, la création d’un compte utilisateur… Où on voit que Microsoft fait volontairement du complexe pour embrouiller les utilisaeurs et utilisatrices qui ne veulent qu’une chose : utiliser leur ordinateur comme un outil.

Il m’est venu une idée : pourquoi ne pas voir comment se comporte les deux ou trois premières distributions au classement de curiosité de distrowatch pour créer un premier compte utilisateur. Et de comparer avec la création d’un compte sur une installation fraichement terminée de MS-Windows 10.

Au 23 novembre 2018, le top 3 du classement de curiosité de distrowatch est le suivant :

  1. Manjaro Linux (la fille d’Archlinux)
  2. LinuxMint (base ubuntu avec Cinnamon, Mate-Desktop ou Xfce)
  3. ElementaryOS (base ubuntu avec Pantheon)

Donc deux installateurs différents : Calamares pour Manjaro, Ubiquity pour LinuxMint et ElementaryOS. Donc autant prendre sur le plan technique la Manjaro et la LinuxMint.

J’ai donc fait chauffer mon VirtualBox, lancé l’installation d’un MS-Windows 10 jusqu’à l’étape de la création du compte utilisateur. Puis j’ai fait de même avec une LinuxMint Mate et une Manjaro Linux Mate.

Outre le fait que Microsoft fait tout pour forcer la main à la personne derrière le clavier pour imposer son compte en ligne – et récolter ainsi des données – il tente sa chance par la suite pour siphonner encore plus de données.

En comparaison, que ce soit Calamares ou Ubiquity, la création de compte est largement plus rapide et plus simple…

Mais il est vrai que Linux est tellement compliqué, ça fait peur au final. Il est aussi vrai qu’en 2018, il n’existe aucune distribution qui soit au final à 99% graphique pour les opérations les plus courantes, non, aucune 🙂

« Persona », premier album de François Merlin… Du post-rock français comme je l’aime !

mercredi 21 novembre 2018 à 14:08

Comme je l’avais dit dans l’article consacré au nouvel opus de KesakoO, voici donc un autre article musical, consacré au premier album de François Merlin. Compositeur et interprète spécialisé post-rock, il m’avait contacté pour me parler de son premier album que j’ai eu l’occasion d’écouter et d’apprécier en avant première.

Ayant acheté une version numérique de l’album – en attendant sa version physique – voici donc un petit article pour vous le présenter plus en détail sur Persona.

Je dois le dire, j’apprécie le post-rock français que j’ai découvert il y a de nombreuses années avec les orléanais de Have The Moskovik.

L’album malgré son nombre important de pistes ne fait qu’un peu plus de 33 minutes. On est loin de l’image de l’album de post-rock avec des pistes dépassant les 7 voire 8 minutes. Ici on est dans le « on fait court et costaud » ce qui n’est pas plus mal.

On commence avec une piste assez rythmé, rapide, entrainante, hypnotique. La deuxième piste « Le mutisme d’Electre » commence avec des bruits de pas, puis une mélodie à la guitare vient vous attaquer. Arrive une des figures de style du post-rock : des textes parlés accompagnés par la musique.

C’est aussi la piste la plus longue, avec seulement 6 minutes et 40 secondes au compteur. La mélodie y est assez lourde, parfois pesante, mais pas oppressante. On dirait presque des rythmiques metal par moment.

La troisième piste, « Fuite à Farö » reprend cette recette avec une ambiance un peu plus légère, même si on a droit à une montée en puissance dans la deuxième moitié de la piste. Toujours aussi bon, au point qu’on a envie de faire un peu de headbanging pour marquer le rythme.

La quatrième piste « La lettre » avec sa guitare lointaine en introduction donne un petit côté « shoegaze » au titre. L’ambiance est un brin plus « mélancolique » que les pistes qui précédent.

On continue l’ambiance lourde avec la piste suivante, qui porte le nom de « Mater Dolorosa »… C’est l’une des pistes les plus sombres de l’album, avec une atmosphère pesante presque collante.

L’avant dernière piste « L’immolation au Tibet » est carrément métal, lourde, pesante, le post-rock est bien oublié. C’est aussi la piste la plus courte.

L’album se termine avec le titre éponyme. Ici, on a droit à une conclusion en douceur qui contraste avec la piste d’avant. Le xylophone qu’on peut entendre en fond donne une légereté bienvenue à la fin de l’album.

Comme je l’ai dit au début de l’article, l’album est assez court ce qui permet d’avoir un ensemble cohérent. Seul regret ? Qu’il ne soit pas encore disponible en version physique.

« In my head », le nouvel album de KesakoO.

mardi 20 novembre 2018 à 16:41

En attendant un article qui sera publié après celui-ci et qui sera aussi musical, commençons avec KesakoO. J’en ai déjà parlé lors de ses précédentes créations, en octobre 2017 avec l’EP « Noctis » (dans un article consacré à ma découverte du trip-hop) ou bien avant avec « Merysland ». Quand j’écris cet article, en novembre 2018, Kesakoo continue le financement participatif d’une version physique de l’album dont je vais vous parler dans cet article.

Donc, en ce mois de novembre 2018, KesakoO remet une couche avec son nouvel album, « In my head », au prix modique de 5€ au format numérique sur Bandcamp.

L’album est assez court, un peu plus de 27 minutes pour 7 pistes. Ce qui fait qu’on change régulièrement d’ambiance. On commence avec la piste éponyme.

On retrouve ici le mélange si typique de KesakoO qui prend une dose de trip-hop, une de hip-hop, un peu de downtempo. Un mélange qui fait que l’on est emporté dès la première avec les instruments et la voix qui joue aussi le rôle d’un instrument.

Avec la deuxième piste « You are you again », on est dans quelconque chose de plus lent, moins chaloupé que la première piste, avec une accélération qui intervient au tiers de la piste et qui donne furieusement envie de danser !

La troisième piste, « Seal Lullaby » on est dans des sonorités trip hop assez classique. C’est une de mes piste préférées de la première moitié de l’album.

La quatrième piste, « Mountain Lab » est aussi la plus courte de l’album. C’est la piste la plus « jazzy » de l’album avec des sonorités qui font penser à de la clarinette.

La cinquième piste, « Mazed feat Ra2z » est la première des deux avec une collaboration. C’est une piste aussi assez jazzy de part l’utilisation d’un saxophone en introduction. C’est aussi une piste avec une partie franchement rap. Même si je ne suis pas fan de ce genre musical, je dois dire que pour une fois, j’ai franchement apprécié le passage en question.

L’avant-dernière piste « Red Table » se la joue un brin post-rock et reprend la célèbre expérience de Milgram. Avec une rythmique trip-hop rythmée dessus, c’est un mélange détonnant.

L’ultime piste, « Tide feat Screen Djeh » est la deuxième avec une collaboration. C’est la seule piste entièrement instrumentale de l’album.

Pour conclure, j’espère que le financement participatif sera un succès. Sinon, je m’achèterai un exemplaire en numérique sur Bandcamp et je m’en ferai une gravure du CD-R…

Bonne écoute !

Ah, les dépots tiers pour Archlinux et sa famille…

dimanche 18 novembre 2018 à 11:01

Un petit article sur un problème qui touche les distributions dans leur entiereté, même si je prends le prisme Archlinuxien, et que je pourrai en prendre un autre. Comme je l’ai dit dans un article du 16 novembre 2018, la guerre des distributions, c’est de la… Bref !

Je l’ai déjà exprimé plus d’une fois, il faut éviter comme la peste les dépôts tiers. Si c’est souvent essentiel pour contourner les limites de certaines distributions fixed release, c’est parfois inutile voire contre-productif pour les distributions en rolling-release comme Archlinux ou sa fille Manjaro Linux.

J’ai déjà critiqué par ailleurs les installateurs simplificateurs pour Archlinux qui ont tendance à utiliser des dépôts tiers. Je parlais d’une forme de malédiction les touchant, et même si Anarchy Linux semblait avoir repris du poil de la bête, c’est reparti dans les choux actuellement avec un github de nouveau au ralenti. Mais j’y reviendrais plus loin.

Le problème est que parfois le dépôt tiers s’impose sur les dépôts officiels avec les risques de conflits de paquets que cela peut entrainer. Un dépôt tiers, c’est à mettre en oeuvre après les dépôts officiels. Point final !

Oui, je parle ici de la célèbre Antergos jadis connue sous le nom de CinnArch qui n’a toujours pas stabilisé son installateur qui existe depuis le début du projet en 2012, et qui laisse penser que ce sera le GNU/Hurd dans ce domaine 🙂

S’il n’y avait que cela et l’émétique thème numix ainsi qu’un LightDM pas franchement léger, ce serait bien. Mais c’est après avoir vu le bug suivant sur le dépôt gitlab de Pamac que j’ai décidé d’alerter l’équipe d’Antergos. En effet, et ce n’est pas un trucage, le dépôt tiers imposé propose… Pamac 6.4.0 alors que la version 7.3.0 est sortie la veille de la date de rédaction de l’article que vous lisez.

Inutile de dire qu’une version sortie en juin 2018 pour un outil au développement dynamique comme Pamac est complètement obsolète cinq mois plus tard. J’utilise sur mon Archlinux mon propre paquet AUR, à savoir pamac-aur-git.

Je vous renvoie au commentaire que j’ai envoyé à lots0logs pour lui faire prendre conscience que la version fournie par Antergos elle est plus qu’en voie de décomposition avancée.

Ce problème de Pamac obsolète touche aussi Anarchy Linux même si c’est moins flagrant avec seulement une version 7.1.1. J’ai laissé un rapport de bug. On verra bien le temps nécessaire pour la correction du bug.

Vous allez me dire : oui, mais tu ne peux pas faire de deux exemples une généralité. Je suis d’accord. Mais j’ai juste voulu apporter une preuve supplémentaire des problèmes pouvant être engendré par des dépôts tiers.

Cela nécessite en face une surveillance des logiciels surtout pour certains qui sont assez dynamiques. Encore plus quand ce sont des applicatifs systèmes régulièrement utilisés…

Maintenir un dépôt tiers, cela prend du temps et demande de l’assuidité. Un dépôt tiers, ça peut aller, mais quand on en mets plusieurs… 🙁

Les faits restent les faits. Antergos et Anarchy Linux apporte la preuve qu’il est potentiellement casse-gueule d’utiliser les dépôts tiers. Je suis resté dans le monde Archlinux car c’est celui que je connais le mieux, le pratiquant avec assiduité depuis 2009.

Je pense que des personnes utilisant des distributions à base de deb ou de rpm et devant passer par des dépôts tiers pourront confirmer ce que j’avance dans cet article.

Nous sommes ici dans une mauvaise gestion d’applicatifs tiers de bas niveau, ceux juste au-dessus du système de base, de la bête ligne de commande qui est le cliché anti-linuxien le plus répandu.