PROJET AUTOBLOG


FredericBezies

source: FredericBezies

⇐ retour index

S’emmerder ferme au niveau des environnements graphiques, est-ce un mal ?

lundi 24 septembre 2018 à 15:57

Mon collègue blogueur Olivyeahh dans un billet du 23 septembre 2018 exprimait son sentiment d’ennui profond concernant la partie environnement graphique du monde libre.

Je le cite :

J’avais dit il y a quelques mois à Frédéric Bezies que niveau DE, on se faisait chier (dans le texte), que c’était devenu très stable tout cela…et diaboliquement efficace…

Comment dire ? Tu as foutrement raison. J’avoue que sur mon Mate-Desktop – pour paraphraser une connaissance tux’n’vapienne, Mate c’est la vie – le dernier point d’excitation a été la fin de la migration vers gtk3 lors de l’arrivée de Mate-Desktop 1.18, en mars 2017.

Oui, cela fait donc 18 mois au moment où je rédige ce billet que j’avoue ne plus m’enthousiasmer pour le moindre environnement de bureau. Je me souviens encore de la révolution qu’avait été le premier KDE sorti en 1998. Il faut dire que depuis l’arrivée d’Unity et Gnome en 2011, rien de révolutionnaire n’a touché le petit monde des environnements bureautique.

Budgie ? Je dois dire que sa maturation me laisse pantois. Quant à Deepin Desktop, il semble être lui aussi rentré dans les rangs. Il y a bien une volonté de faire renaître Unity 8, et j’ai bien ri en lisant que le port pour Archlinux était au stade de la version alpha… Pas vraiment différent de ce qu’a été la version pour Archlinux d’Unity 7 🙂

Pour les amoureux des distributions GNU/Linux de la fin des années 1990 comme les Red Hat Linux d’avant Fedora, la première génération de Mandrake, avoir des environnements où la seule question qu’on se pose est de savoir comment ne pas s’ennuyer à l’utilisation, ça fait bizarre.

Tellement bizarre que j’ai presque envie de reprendre une dose d’environnement semi-graphique comme i3 ou son équivalent waylandesque, Sway… Histoire de revenir aux sources du Linux que j’ai connu dans les années 1998-2000… Et de devoir m’occuper à nouveau du fonctionnement de mon interface graphique 😀

Anarchy Linux : faut-il continuer « l’acharnement thérapeutique ? »

dimanche 23 septembre 2018 à 14:33

Anarchy Linux, projet ambitieux – et un peu trop par endroit – de proposer une distribution entièrement basée sur Archlinux avec un installateur texte disponible en ligne de commande et dans une session Xfce revampée.

Anciennement connu sous le nom d’Arch-Anywhere, le projet est resté au point mort durant des semaines, voire des mois.

Début septembre 2018, aimant cet outil qui m’avait dépanné, je me suis attaqué à la résolution de bugs qui trainaît depuis trop longtemps dans le projet. Il faut dire que son fondateur n’a plus déposé la moindre ligne de code depuis au moins le mois de juillet 2018.

Autant dire que cela sentait le projet qui mourrait lentement mais sûrement. Il a fallu l’arrivée des images ISO du mois de septembre 2018 d’Archlinux (qui servent de base à Anarchy) pour montrer que cela commençait à sentir un brin le sapin.

Entre le 13 et le 23 septembre, j’ai proposé une bonne douzaine de correctifs – voire même plus ! – dont un certain nombre ont été accepté.

Les plus importants ?

  1. Un correctif pour générer des images d’installation en ligne de commande avec l’image ISO d’Archlinux de septembre 2018.
  2. Un correctif pour pouvoir obtenir à nouveau des images d’installation en mode graphique
  3. Un correctif trouvé par Baba Orhum que j’ai fait accepter dans le code source
  4. Un correctif concernant la lisibilité des options d’installation du système (en cours d’étude au moment où je rédige cet article, le 23 septembre 2018.)
  5. Une correction pour la session personnalisée Cinnamon (en cours d’étude au moment où je rédige cet article, le 23 septembre 2018.)

Bref, pas mal de petites choses pour améliorer l’ensemble. J’ai d’ailleurs fait plusieurs vidéos – que vous trouverez dans la suite de l’article pour montrer les progrès accomplis. Au point que Baba Orhum, fondateur du projet Tux’n’Vape voudrait bien continuer le travail en hébergeant des ISO de tests.

De plus, il faut noter qu’au 23 septembre 2018, si on va sur le site officiel d’Anarchy Linux, des images en ligne de commande de la version 1.0.1 sont disponibles… Depuis le 17 septembre 2018 !

Cela explique le peu d’articles que j’ai posté récemment sur le blog. Je me suis tellement consacré à ce projet – développé sur mon temps libre – que je n’ai pas eu trop l’occasion d’écrire, et je tiens à m’en excuser.

Mais je me demande si c’est un effort un peu tardif. En effet, j’ai pu mettre à mort des bugs dont certains remontaient au mois de janvier 2018, comme celui de l’impossibilité de générer des images ISO. Une volonté assumée – ou pas ? – de laisser le projet à l’abandon ?

Je dois dire que j’ai tellement donné au projet récemment que je finis par me dire que ces efforts sont à la limite de l’acharnement thérapeutique et les commentaires parfois orduriers et remplis de sous-entendus encore plus puant me font mettre le projet de côté.

Néanmoins, voici quelques vidéos que j’ai consacré au projet que j’essaye de faire survivre même si c’est sur certains plans pas franchement utile.

Le point au 21 septembre 2018 :

Une vidéo sur l’installation d’une Anarchy Linux avec une session Budgie Desktop brute de décoffrage :

La vidéo concernant mes premiers apports importants au projet, datant du 14 septembre 2018.

Ai-je eu tord de m’investir autant pour sauver un projet qui m’a plus d’une fois aidé dans mes activités ? J’avoue que je finis par me le demander. Si c’est pour faire cracher dessus via commentaires interposés sur un projet dont je ne suis qu’un repreneur potentiel, ça donne envie de faire comme Arpinux, papa du projet DFLinux : se tirer à grande vitesse.

Vu l’ambiance actuelle, j’en viendrai presque à regretter une chose : ne pas avoir assez de ressources financières pour me tirer une bonne fois pour toute dans le monde du Mac… Et ne plus me taper les errements du monde du logiciel libre… C’est quand même triste au final.

Guide d’installation pour Archlinux version de septembre 2018, deuxième !

mardi 18 septembre 2018 à 10:03

Décidément, cela devient une habitude… Qui j’espère ne va pas trop se prolonger. Au menu de la mise à jour de « mi-septembre » ?

  1. L’arrivée de Gnome 3.30
  2. Du nettoyage au niveau de la section consacrée à Plasma
  3. Quelques nettoyages ici et là

Vous trouverez la version à jour au format zip en cliquant ce lien 🙂

Donc, le guide est à peu de chose près à égalité avec les versions disponibles sur Github et Framagit.

Bonne lecture !

En vrac’ de fin de semaine…

samedi 15 septembre 2018 à 10:24

Comme chaque fin de semaine, l’habituel en vrac… Il va être copieux, on sent que la rentrée est passée 🙂

Côté logiciel libre, informatique et internet.

Côté culture ?

Bon week-end 🙂

Les DGLFI, symptôme d’un individualisme qui gangrène le monde du logiciel libre ?

mercredi 12 septembre 2018 à 10:56

Commençons par définir l’acronyme : Distributions GNU/Linux Franchement Inutiles.

Cela fait environ 2 ans et des bananes – au moment où je rédige cet article – le 12 septembre 2018 – que je fais une série de vidéos sur ce phénomène.

Il y a de tout dans ce domaine. Les principales sous-catégories ?

  1. Celles qui partent d’une base donnée et qui modifie la charte graphique, un peu la logithèque, et puis c’est tout. Je les surnomme les « 3 pages de pdf à suivre ».
  2. Celles qui reprennent le mantra d’Iznogoud, et qui recopie la recette de l’originale pour la reproduire en moins bien. On peut citer la feu (??) Cubuntu (Ubuntu + Cinnamon donc la base de la LinuxMint) ou encore la Namib GNU/Linux (une base Archlinux avec tous les outils de Manjaro repompés)
  3. Celles qui sont les doublons, triplons ou x-tuplons de distributions déjà existantes

Je vais revenir plus longuements sur ces projets « parasites ». J’en ai eu un récemment sous la souris, la CloverOS, qui est une base Gentoo Linux précompilée installable rapidement. Il faudra m’expliquer son intérêt – dans l’absolu – par rapport à une Redcore Linux (qui reprend la même recette modulo l’environnement supporté) ou par rapport à une Calculate Linux (qui est plus orientée monde professionnel).

J’en ai fait une vidéo, disponible ci-dessous :

Comme vous avez pu le voir, outre le fait que le projet est encore immature sur certains plans, son intérêt se résume à quoi ? Proposer une session fvwm personnalisée ? 🙂

Le monde des distributions GNU/Linux est digne d’un champ de bataille de la première guerre mondiale. Distrowatch qui est souvent critiqué pour son classement de curiosité propose des statistiques qui sont basés sur des faits, celles des fiches créées sur le site et qui répertorie en gros le nombre de projets ayant existé depuis 2002, date de naissance de Distrowatch.

Pour la gazette du 10 septembre 2018, on apprend ceci :

Number of all distributions in the database: 894
Number of active distributions in the database: 307
Number of dormant distributions: 57
Number of discontinued distributions: 530
Number of distributions on the waiting list: 160
Number of distributions waiting for evaluation: 45

Près de 900 distributions indexées en 12 ans et 59,28% sont mortes. 6,37% dans le coma. Ce qui n’est pas des plus joyeux. Et 160 attendent leur tour. Si toutes les distributions étaient indexées du jour au lendemain, on dépasserait aisément le millier de références. Y a pas comme un problème ?

Heureusement sur les 160, seulement 45 pourraient être intégrées rapidement. Ouf !

Mais il y a d’autres statistiques qui sont plus marrantes par rapport à ce récapitulatif. Si vous pensez que 160 projets en attente, c’est énorme, c’est rien ou presque.

Il faut remonter à avril 2014 pour assister un sacré nettoyage. Le 14 avril 2014, il y avait 350 projets sur la liste d’attente.

Je m’étais alors attaqué à la liste pour voir quels étaient encore les projets en vie… La purge fut digne d’un nettoyage de printemps. En effet, dans la gazette du 21 avril 2014, il n’y avait plus que… 266 projets en attente… Soit une baisse d’environ 24% avec la disparition de 84 projets.

J’ignore combien de DGLFI étaient dans le lot. Mais cela me fait poser une question et écrire des grossièretés : sur X projets doublons, combien pourraient mutualiser les efforts ? Combien d’équipes pourraient fusionner ?

J’ai l’impression qu’on est face à un individualisme chronique assaisonné d’une dose de « Stallmanisme ». En gros, sur les 4 libertés fondamentales du logiciel libre, une est utilisée sans prise de recul, la liberté 3 qui déclare :

la liberté de distribuer aux autres des copies de vos versions modifiées (liberté 3) ; en faisant cela, vous donnez à toute la communauté une possibilité de profiter de vos changements ; l’accès au code source est une condition nécessaire.

Avant qu’on me dise que je suis un mauvais libriste car j’ose critiquer l’utilisation abusive de la liberté 3, je vais vous poser une question : est-il obligatoire de sauter d’un pont avec un élastique aux pieds car cela est possible ? 🙂

Bien sûr que non, et mon exemple était volontairement caricatural.
Je ne dis pas que les personnes qui pensent avoir pondu la distribution ultime en parlent et se rajoute sur la liste d’attente de Distrowatch, mais qu’elles se demandent si elles ne pourraient pas être plus utiles au reste du monde libre en se rapprochant de projets mieux établis qui ont des caractéristiques communes avec leurs productions ?

Combien de distributions souffrent d’un manque de main d’oeuvre pour survivre ? Ou qui en sont mortes, comme la RevengeOS qui cherchait de l’aide en octobre 2017 ? Il y aura toujours des projets proches mais irréconciliables : je pense aux deux soeurs ennemies, filles de la distribution magique.

Des termes comme coopération, mutualisation des efforts, rapprochements de projets quasi-identiques sont des grossièretés dans le monde du libre en 2018 ? Vu le nombre de distributions qui se multiplient comme des bactéries sur un milieu de culture, on peut le craindre.

À croire qu’un proverbe comme « L’union fait la force » ne semble pas être reconnu dans le monde linuxien.

Malheureusement 🙁