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FredericBezies

source: FredericBezies

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Les projets un peu fou du logiciel libre, épisode 25 : TenFourFox, le port de Mozilla Firefox pour Apple PowerPC.

dimanche 19 avril 2020 à 07:36

Après une longue période de disette, voici donc l’épisode 25 de la série des projets un peu fou du logiciel libre. Il faut dire que le dernier billet de la série datait de Noël 2019. J’ai donc profité du confinement lié au Covid19 pour me creuser les méninges et chercher un projet un peu fou du logiciel libre dont je n’aurai pas encore parlé.

C’est via mon flux RSS que l’illumination m’est venue. En effet, pourquoi ne pas parler d’un port un peu à la limite de l‘acharnement thérapeutique. Comme vous le savez sûrement, Apple utilise depuis janvier 2006 des processeurs Intel. Auparavant, il y a eu la génération des ordinateurs à base de processeurs Motorola 68000 (1984 à 1993) puis en PowerPC (1994 à 2006).

J’avais déjà parler de l’ultime version de MacOS dédié à l’architecture Motorola 68000 en février 2020, du dernier MacOS-X uniquement PowerPC, à savoir MacOS-X 10.3 Panther, la version 10.4 étant la première à officialiser la migration vers une nouvelle architecture.

Même s’il ne doit plus rester beaucoup de machines Mac de la première moitié des années 2000 encore en fonctionnement, cela n’empêche pas une équipe de proposer un port de Mozilla Firefox ESR pour les machines en question. C’est le projet TenFourFox.

Pour l’installer, il vous faut au minimum une version 10.4.11 de MacOS-X Tiger ou un MacOS-X 10.5 alias Leopard à jour. En fouillant un peu, j’ai pu trouver une image ISO d’installation du DVD de MacOS-X Tiger. Le wiki de Qemu pour PowerPC m’a donné les indications techniques pour lancer un MacOS-X Tiger, même si le son n’est pas présent 🙁

Je vous ferai grace des détails techniques. Voici donc quelques captures d’écran de l’installation.

La partie la plus « intéressante », c’est que j’ai pu récupérer les ultimes mises à jour de MacOS-X Tiger alors que celui-ci n’a plus été mis à jour depuis novembre 2007. Récupérer des mises à jour presque 13 ans après la fin de vie de l’OS, c’est pas si mal que cela.

Ah, le bonheur d’avoir un MacOS-X Tiger 10.4.11 en action 🙂

J’ai ensuite récupéré sur le site officiel de TenFourFox la version qui va bien et je vous montre le logiciel en action dans la vidéo ci-dessous.

Bon, vous avez pu constater la lenteur de l’ensemble, mais il ne faut pas oublier que tout était émulé et que chaque instruction devait être traduite pour être exécutée. Néanmoins, malgré les quelques bugs graphiques, si on reste dans la navigation de base, on doit pouvoir encore utiliser des vieux Mac à base de PowerPC G4 ou G5… À condition de se limiter à des bornes de consultation pour internet 🙂

Un projet fou, soit, mais si cela donne une belle fin de vie à du matériel plutôt ancien, pourquoi pas ? 🙂

Vieux Geek, épisode 192 : Wacky Wheel, l’un des premiers clone de Mario Kart sur PC.

samedi 18 avril 2020 à 09:45

En 1992, Nintendo sort le premier jeu de la série des Mario Kart, Super Mario Kart sur la Super Nintendo. Les standards de la série qui continue de nos jours sont posés : multijoueurs, les personnages du monde de Mario, des circuits marrants, la possibilité de mettre hors courses les concurrents avec des armes plus déjantées les unes que les autres, comme la peau de banane, les carapaces de tortue et autres joyeusetés de ce style.

Les développeurs du monde PC savent très bien que Nintendo ne portera pas ce jeu sur leurs plateformes et certains se mettent au travail pour proposer un clone. Un des essais les plus réussis, c’est Wacky Wheels, sorti en 1994 par l’équipe de Beavis Studios et publié par le roi du jeu en shareware, j’ai nommé Apogée Software.

Donc au lieu d’avoir les personnages de Mario, on a droit à des animaux, les carapaces de tortues étant remplacées par des hérissons que l’on peut attraper. Le jeu est rempli d’humour, surtout quand on voit des hérissons en train de lire le journal ou encore en train de satisfaire quelques besoins plus que naturels.

J’ai utilisé DosBox pour vous montrer la version librement téléchargeable.

Vous avez pu le voir, c’est de l’humour à l’état brut. Les musiques sont déjantées, les niveaux bonus où l’on doit tirer sur des canards – un hommage à Duck Hunt ? – sont franchement délires. Si vous ne connaissez pas, je vous conseille de tester ce jeu, même s’il a maintenant dépassé les 25 ans 🙂

Deepin 20 bêta, une attente pour pas grand chose au final ?

vendredi 17 avril 2020 à 10:40

Je m’amuse à suivre l’actualité linuxienne qui est en ce moment tellement maigre qu’un mannequin anorexique – tiens, un pléonasme ! – souffrirait d’obésité morbide.

Il est donc normal que les grands noms des youtubosphères linuxienne francophone et anglophone se soient jetés dessus comme des chiens affamés sur un os. Pour pondre des vidéos dépassant allègrement les 10 minutes voire frolant les 20. Il faut bien que la youtube money qui se fait rare en ce moment soit grapillée d’une manière ou d’une autre.

Ce qui me fait penser à ce titre d’un petit groupe scandinave peu connu des années 1970, ABBA.

Mais cessons donc de chercher la petite bête, car il faut dire les choses comme elles sont : il n’y a pas grand chose à dire sur l’environnement. Je me suis
demandé : est-il possible d’en parler en restant dans les 5 minutes ?

C’est le défi que je me suis lancé dans la vidéo ci-après.

Vous l’avez vu, on est dans un environnement complet, un peu à l’image d’un Gnome, d’un KDE voire d’un Mate-Desktop. Il est normal que les applications natives soient mises en avant et que les applications tierces ne s’intègrent pas. Il est normal que les développeurs de Deepin reprennent des idées qui ont fait leurs preuves ailleurs, comme le tableau de bord qui ressemble à un mélange entre celui de Gnome et du MacOS.

Il est aussi normal que la personnalisation soit réduite au maximum, car c’est toujours mieux de limiter la zone de casse potentielle. Plus vous rajouterez d’options, plus il y aura tendance à avoir de la casse à terme avec des mélanges d’options qui proposent des bugs difficiles à reproduire.

Bref, on est dans le peaufinage plus qu’autre chose, en refusant de voir qu’il est plus important de se concentrer sur l’applicatif au lieu de réinventer tout le temps la roue au niveau de l’interface graphique.

Vieux Geek, épisode 191 : Mandrake Linux 10.1, dernière version de l’époque de gloire de MandrakeSoft.

jeudi 16 avril 2020 à 15:16

Dans l’épisode 190, j’ai parlé de la première Mandrake Linux. Il était normal que je fasse un article sur la dernière version de la distribution qui s’est appelée ainsi, la Mandrake Linux 10.1.

Cette version est sortie quelques jours après un projet tout jeune : Ubuntu d’une boite inconnue fondée par un autre inconnu, Mark Shuttleworth.

En cette fin 2004, quand on veut faire du linux pour une personne n’ayant pas un bac+15 en informatique, Mandrake Linux est le choix idéal. Même si elle a une politique un peu spéciale, celle de faire payer assez cher des versions complètes en ne proposant que des versions minimales en libre téléchargement – et peu importe si à cette époque où l’ADSL décolle on peut récupérer via des réseaux plus ou moins licite les images ISO payantes – elle est loin devant la concurrence en terme d’ergonomie.

Elle est donc assez sûre d’elle quand sort cette version 10.1, le 27 octobre 2004. Elle propose pas mal d’outils à jour pour l’époque et elle permet de faire nombre de choses qu’on attend d’elle avec des outils comme OpenOffice.org 1.1.3, Gimp 2.0.4 et surtout une version quasi-complète de KDE 3.2.

L’installateur est assez sympathique, simple d’accès comme le prouve les captures d’écran ci-après :

La sélection des logiciels à installer, très complexe 🙂

L’écran d’accueil…

L’ajout d’un Mozilla 1.7.2 – Mozilla Firefox n’existe pas encore officiellement – est aussi très simple.

J’ai voulu vous montrer la Mandrake Linux 10.1 en action en faisant chauffer mon enregistreur de vidéo.

Comme vous avez pu le voir, l’ergonomie était déjà pas mal pour l’époque, les outils de Mandrake étant bien pratiques pour résoudre certaines tâches.

Cependant, comme je l’ai précisé plusieurs fois, les choix stratégiques qui seront faits comme la fusion avec Connectiva ou le maintien d’une édition payante et chère contre un service d’envoi gratuit proposé par Canonical feront que le projet Mandrake devenu Mandriva perdra de sa superbe et finira par s’écrouler sous son propre poids et sous la concurrence féroce d’Ubuntu.

Vieux Geek, épisode 190 : Mandrake Linux 5.1, première d’une longue lignée.

lundi 13 avril 2020 à 15:16

Dans l’épisode 189 de la série Vieux Geek, je parlais de la Kheops Linux 97. Moins d’un an après cette distribution, Gaël Duval propose une distribution dont il ignore que sa descendance existe 22 ans plus tard, la Mandrake Linux 5.1. Prenant comme base une RedHat Linux 5.0, il lui rajoute le tout jeune environnement KDE 1.0.

Il faut dire les choses comme elles sont. Durant une grosse douzaine d’années, en gros entre 1997 et 2009-2010, le monde Linux bouillonne d’innovations et chaque nouvelle distribution apporte son lot de nouveauté. Mandrake frappe fort en proposant KDE 1.0, comme Canonical mettra un grand coup en 2004 avec la Ubuntu 4.10 qui synthétisa les idées précédemment développées en les rendant plus accessibles.

Mais revenons à la Mandrake Linux, dont j’ai pu trouver la version 5.1 via archive.org. Vu son âge, la faire fonctionner dans un émulateur n’était pas des plus simples. L’installation est encore rustique, l’installateur graphique qu’utilise indirectement la Mageia 7 ne naissant que vers 1999-2000. On est donc confronté à un installateur texte, dont voici quelques captures d’écran.

On voit rapidement que la distribution ne nie pas ses origines…

Et qu’elle est assez lourde pour l’époque.

L’installateur m’avait bien proposé de configurer l’interface graphique, mais il a fallu que je lance xf86config pour affiner les réglages et avoir une interface graphique fonctionnelle. Il a aussi fallu que je crée un compte utilisateur. On était encore dans l’artisanal à l’époque.

Une fois tout bien configuré, j’ai fait chauffer l’enregistreur d’écran pour la vidéo ci-dessous.

Outre le fait qu’avoir émulé correctement cette ancestrale distribution a été un bonheur incroyable, cela montre à quel point des progrès avaient été engrangés en l’espace de quelques mois à l’époque. La seule Mandrake Linux que j’ai utilisé en dur, ce fut la version 9.1 dont j’ai parlé dans cet article d’avril 2013.