Oui, j’imagine déjà les commentaires qui vont dire que je suis à la recherche d’un bruit médiatique, que je veux me payer la trogne de Canonical. Mais je reste dans les faits et je suis dans le constat. Depuis sa naissance en 2004, Ubuntu a été connu pour avoir tenté plusieurs fois d’influencer le monde du libre en imposant des solutions logicielles faites maison. C’est de bonne guerre, surtout quand on voit que le monde du libre est plus proche du capitalisme (avec la concurrence parfois hargneuse entre les projets) que du monde soviétique.
Mais je n’ai pas envie de lancer un débat sur les systèmes économiques ici. Revenons aux faits. Dans un article de fin avril 2019, je disais ceci :
[…]
Il y a une boîte qui a fait énormément de bien pour la démocratisation du libre qui est l’exemple même de cette politique de cavalier, c’est Canonical. Oui, la maison mère d’Ubuntu. Avant que certaines personnes ne sortent les haches, les torches et les cordes pour me lyncher, je tiens à préciser que j’ai apprécié ce qu’à fait la boite de Mark Shuttleworth durant les années 2004-2009. Depuis c’est moins le cas.
On peut citer au moins trois tentatives pour imposer ses solutions qui se sont viandées. Chronologiquement ?
1. Upstart (2006-2014)
2. Unity (2010-2016)
3. Mir en tant que remplaçant de Wayland (2013-2017)
[…]
Je vous renvoie à la suite de l’article en ce qui concerne le remplaçant de sysVinit et l’interface graphique pour les outils de Gnome 3.
Depuis, on peut rajouter les paquets universels appelés snap contre les flatpak (poussés par IBM et RedHat) et les Appimages. Je ne trouve aucun intérêt à ce genre de logiciels sur une distribution à flux constant contrairement au modèle de publication à date donnée (que la date soit impérative ou qu’elle glisse en fonction de l’avancement).
J’ai pu constater que Canonical a décidé d’appliquer une nouvelle fois sa politique du « cavalier seul » en cherchant à remplacer le vieillissant installateur Ubiquity (qui doit dater de l’époque de la Ubuntu 6.06 LTS alias Dapper Drake) en privilégiant un développement en interne.
Il est vrai qu’il n’existe pas un cadriciel (framework en bon anglais informatique) qui propose un installateur plutôt neutre. Vous savez, le logiciel qui a un nom d’animal marin et qui commence par C… Oui, je parle de Calamares.
De mémoire, voici une liste de distributions non exhaustive qui l’utilisent depuis 2013 (?) :
- Manjaro Linux (famille Arch)
- EndeavourOS (famille Arch)
- ArcoLinux (famille Arch)
- KaOS (cousine d’Arch)
- Siduction (famille debian)
- OpenMandriva (famille RPM)
Je suis resté dans les grosses cylindrées qui proposent l’installateur Calamares. Le monde archlinuxien l’a adopté rapidement, ce qui en fait souvent penser que si Calamares est utilisé, c’est du Archlinux en dessous. Mais il suffit de deux contre-exemples pour montrer que ce n’est pas à 100% le cas.
Ensuite, il est compréhensible que Canonical veuille garder son indépendance au niveau de l’installateur. Dommage que cela se fasse au détriment du reste. On ne voit qu’une fois un installateur, mais les autres logiciels, on les voit au quotidien !