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FredericBezies

source: FredericBezies

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Vieux Geek, épisode 189 : Linux Kheops 97 ou quand Xfce n’était qu’un lanceur d’applications à la CDE…

lundi 13 avril 2020 à 11:07

J’ai commencé à m’intéresser à Linux et son doux monde vers 1996-1997. Avant l’arrivée de la première Mandrake en 1998, qui me résiste encore en terme de virtualisation, installer une distribution GNU/Linux, cela tenait du parcours du combattant. Les grands noms de l’époque, c’était RedHat, Debian ou encore Slackware. Oui, déjà !

Une petite entreprise connu sous le nom des « Logiciels du Soleil » (rachetée par RedHat en l’an 2000, dixit ce vieux journal de Linuxfr.org) lance un projet basé sur Slackware, la Kheops Linux. Je dois dire que c’est une des distributions que j’ai acheté à l’époque. Car oui, à cette époque lointaine – il y a près de 25 ans – il fallait acheter une distribution avant de l’utiliser. Il faut dire que télécharger une distribution avec une connexion RTC dont la vitesse de pointe était de 3 ou 4 Ko/s, ça donnait pas franchement envie.

En fouillant le site Abandonware Magazine à la recherche de cette distribution qui m’avait marqué à l’époque, je suis tombé sur le CD-ROM n°55 du magazine Windows News qui proposait une version « complète » de la Kheops Linux 97, basée sur la Slackware Linux 3.3, sortie en juin 1997.

Ses morceaux de choix, c’étaient le noyau Linux 2.0.30, et surtout une des premières versions d’un outil devenu un environnement de bureau par la suite, Xfce !

L’installation n’a pas été une partie de plaisir. Non seulement, il m’a fallu créer deux disquettes de démarrage, une dite « boot » pour démarrer et l’autre « root » qui contenait l’environnement minimal pour lancer l’installateur.

Une fois les deux disquettes créées et lancées, j’ai pu accéder à l’installateur de la Slackware en français.

Après avoir sélectionné ce qu’il fallait, j’ai eu une énorme surprise en voyant cette annonce traduite avec une orthographe un peu particulière…

Oui, en 1997, Xfce était un lanceur d’applications. La partie la plus ennuyeuse ? Configurer en ligne de commande cet empaffé de Xfree86 tout en espérant avoir un serveur X11 pour la carte que j’avais choisi dans PCEM… Pour les personnes qui se plaignent qu’installer une Archlinux est complexe, je pense que leur faire installer une distribution de cette époque serait une punition de haut vol !

Quoiqu’il en soit, après avoir configuré le fichier xinitrc pour qu’il charge la session Xfce, j’ai pu enfin lancer l’enregistreur de vidéo…

Il faut le dire, ça piquait franchement les yeux. Oui, c’était plus que laxatif à mettre en route. Oui, l’interface est datée. Oui, le premier Xfce était à la limite de la photocopie de la barre d’outils du Common Desktop Environment… On voit les progrès engrangés depuis, car la concurrence, c’était le trio Microsoft Windows 95, OS/2 Warp 3.0 et le MacOS 7.6.1 chez Apple…

En vrac’ d’un dimanche de Pâques confiné.

dimanche 12 avril 2020 à 16:22

Troisième billet en vrac’ depuis le début du confinement lié au covid-19… Et ce ne sera sûrement pas le dernier.

Côté logiciel libre, informatique et internet.

Côté culture ?

Pour finir, une vidéo positive sur le monde du logiciel libre, comme quoi, il m’arrive d’en faire parfois !

Bon week-end prolongé 🙂

Vieux Geek, épisode 188 : POD ou comment vendre le MMX avec un jeu de course !

vendredi 10 avril 2020 à 23:37

Les fondeurs de microprocesseurs ont toujours eu des relations assez tendues. En 1996, il y a trois fondeurs principaux pour les processeurs dits x86 : Intel, AMD et Cyrix. Pour essayer de prendre un avantage sur la concurrence, Intel développe en secret un jeu d’instructions pour la grande nouveauté de l’époque, le mot qui permettait de lever des millions, le multimédia.

En janvier 1997, Intel présente donc son nouveau processeur, le Pentium 166 MMX. Comme son nom l’indique, c’est un processeur dont la fréquence d’horloge est de 166 Mhz. Cette solution est vendue comme révolutionnaire. Le meilleur moyen de vendre une technologie ? Un jeu voyons ! Dans ce cas, c’est Ubi Soft qui s’y colle avec un jeu de course, Planet Of Death, POD.

Un jeu de course dont le scénario tient sur un ticket de métro, mais après tout, est-ce le plus important ? Mais le MMX n’était pas en réalité si impressionnant que cela… Surtout que POD était aussi optimisé pour un circuit graphique qui est resté dans la légende, le Voodoo de 3Dfx. Autant montrer l’ensemble en action.

Vous avez pu le voir, le MMX tenait plus du discours marketing que du réellement palpable. AMD répliqua en 1998 avec les instructions 3DNow. On a eu ensuite droit aux instructions MMX2 alias SSE, puis SSE2,3,4,5, AVX, AVX2 ou encore AVX512… Je me demande si le gain est si palpable que cela ou si de manière plus pragmatique, le vrai gain s’est déporté sur les cartes graphiques de plus en plus puissantes.

Vieux Geek, épisode 187 : Nettoyeur pour Windows 95, le Cleansweep à la sauce Micro Applications.

mercredi 8 avril 2020 à 18:14

Quand MS-Windows 95 est sorti, il lui manquait nombre d’outils de base, l’un d’entre eux étant un nettoyeur du système, fonctionnalité qui sera introduite avec MS-Windows 98. Durant les 3 ans de la durée de vie du premier MS-Windows 16/32 bits, il y a eu des outils dédiés de bonne qualité, comme Quaterdeck CleanSweep dont j’ai parlé en décembre 2015.

Et il y a eu Nettoyeur pour Windows 95 sorti par Micro-Application… Le niveau n’était pas franchement le même… Non seulement l’outil de Micro-Application était écrit en Visual Basic 4.0, mais il se permettait de toucher à tout. C’était le genre de merdiciel à l’image du plus que pourri Incredimail que l’on pouvait trouver dans les rayons micro-informatique à l’époque… Même des sharewares de magazines auraient pu faire mieux.

Mais le mieux étant de vous montrer cet étron en vidéo. J’ai donc utilisé PCEm pour émuler un Pentium 110 avec 16 Mo de mémoire vive et 1 Go de disque avec MS-Windows 95 SP1…

Vous avez pu le voir, tout était « cheap » dans l’outil : l’installateur, l’interface, les options plus sensibles qu’une bouteille de nitroglycérine.

C’était le genre d’outils qui a dû flinguer plus d’installation qu’elle n’a dû en sauver au final. Mais il était facile de mettre ce genre de problèmes sur MS-Windows 95 qui n’était pas non plus un parangon de stabilité.

Puisqu’on doit tous mourir, rions des projets parasites du monde du logiciel libre.

mardi 7 avril 2020 à 10:05

On va me dire que je radote, que je ferai mieux de passer à autre chose. Mais je dois dire que le confinement imposé sur une partie de la planète à cause du Covid19 me permet de tomber sur des projets parasites au sens biologique du terme : « un organisme qui vit aux dépens d’un autre organisme vivant. »

Dans le monde du logiciel libre qui hérige le fork ou embranchement logiciel comme principe inviolable et indépassable – et tant pis pour les utilisations abusives ! – on tombe sur des excréments bien gluants comme Glimpse (le fork éthique de GIMP) ou encore des navigateurs dont le principe est un « c’était mieux avant » comme Palemoon.

J’ai parlé à longueur d’années des distributions GNU/Linux qui se reproduisaient comme des lapins sans qu’une utilité flagrante justifie leur existence, ce que j’ai résumé sous l’acronyme de DGLFI : Distribution GNU/Linux Franchement Inutile. Des projets basés dans environ 80% des cas sur Ubuntu.

Car il faut dire que la famille officielle Ubuntu s’est bien agrandie depuis la première Ubuntu en 2004. Il y a eu en l’espace de 16 ans :

  1. Kubuntu, dès avril 2005
  2. Xubuntu, dès juin 2006
  3. Edubuntu, entre octobre 2005 et février 2016
  4. Lubuntu, dès avril 2010
  5. Ubuntu Mate, dès octobre 2014
  6. Ubuntu Budgie, dès novembre 2016

On a eu aussi la Ubuntu Gnome qui a refusionné avec le projet principal quand celui-ci est retourné sur Gnome Shell en lieu et place d’Unity. J’ai dû oublier un ou deux projets officiels, mais on approche de la dizaine de saveurs officielles. Il y a deux versions dont l’utilité est très faible – à l’image de la saveur Budgie, à savoir :

  1. La Cinnamon Remix, donc un clone de LinuxMint.
  2. La Ubuntu Deepin Desktop remix… Il est vrai que la distribution du même nom n’est pas la plateforme idéale pour le dit environnement !

Bref, deux projets dont l’utilité est nulle au sens mathématique du terme. On pourra aussi rajouter pour rire des projets comme Calam-Arch-Installer qui est une copie mal fignolée d’EndeavourOS ou encore le projet Garuda Linux que j’ai étrillé dans la vidéo ci-après.

Comme j’ai l’habitude de le dire, « Errare humanum est, perseverare libristum est ». Si cela amuse des personnes de perdre du temps dans des projets qui n’ont aucun avenir au lieu d’aider des projets utiles, c’est leur choix. Mais qu’elles ne viennent pas se plaindre si le monde du logiciel libre ne perce pas.

Je ne crois plus depuis longtemps à une quelconque percée du libre dans le monde bureautique et les abus dont je parle avec humour désormais en sont une preuve 🙂

Allez, bonne journée malgré tout !