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FredericBezies

source: FredericBezies

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Emmabuntüs 3 beta : le retour de la distribution éthique, au sens noble du terme.

mardi 10 juin 2014 à 18:27

La version béta de la Emmabuntüs 3 est sortie le 9 juin 2014. Cette version est basée sur la Xubuntu 14.04 LTS.

Après avoir aidé un petit peu au débogage de la dite béta, j’ai pensé qu’il serait intéressant de vous montrer l’évolution cette distribution éthique au sens noble du terme. Tout en estimant que la version finale sortira sûrement vers août ou septembre 2014.

J’ai donc récupéré l’image ISO et j’ai utilisé mon ami VirtualBox pour présenter cette nouvelle préversion.

[fred@fredo-arch ISO à tester]$ wget -c http://freefr.dl.sourceforge.net/project/emmabuntus/Emmabuntus%203/Images/Beta/Emmabuntus3-desktop-14.04.beta.iso
–2014-06-10 14:09:51– http://freefr.dl.sourceforge.net/project/emmabuntus/Emmabuntus%203/Images/Beta/Emmabuntus3-desktop-14.04.beta.iso
Résolution de freefr.dl.sourceforge.net (freefr.dl.sourceforge.net)… 2a01:e0d:1:8:58bf:fa88:0:1, 88.191.250.136
Connexion à freefr.dl.sourceforge.net (freefr.dl.sourceforge.net)|2a01:e0d:1:8:58bf:fa88:0:1|:80… connecté.
requête HTTP transmise, en attente de la réponse… 200 OK
Taille : 3646013440 (3,4G) [application/octet-stream]
Sauvegarde en : « Emmabuntus3-desktop-14.04.beta.iso »

100%[====================================>] 3 646 013 440 1,62MB/s ds 34m 51s

2014-06-10 14:44:42 (1,66 MB/s) — « Emmabuntus3-desktop-14.04.beta.iso » sauvegardé [3646013440/3646013440]

Au démarrage, il faut penser à appuyer sur la touche échap, et sélectionner le français pour être tranquille par la suite. J’ai pris l’option de l’installation dès le départ.

C’est ubiquity – l’installateur d’ubuntu et de ses dérivées officielles – qui nous accueille. La gourmandise, liée à la taille de la logithèque qui est très complète, nous indique qu’une bonne quinzaine de Go sont nécessaires.

J’ai demandé à ce que les mises à jour disponibles soient installées en même temps que le reste de la distribution. Mais apparemment, cela n’a pas fonctionné :(

Au premier démarrage post-installation, il y a un léger bug avec VirtualBox et toutes les distributions basées sur Ubuntu : la résolution de l’écran n’est pas correcte. Il faut installer le paquet virtualbox-guest-dkms et redémarrer. Ce que j’ai fait après une première mise à jour de l’ensemble.

Avant toute chose, j’ai demandé la version « complète » du cairo-dock pour que la totalité de la logithèque soit visible.

La purge des langues inutiles, je l’ai faite au démarrage suivant. Ainsi que la gestion des logiciels non-libres.

On peut accéder à la logithèque soit via le menu whisker installé en haut de l’écran soit par Cairo-dock, qui souffre d’un léger bug avec VirtualBox.

Cependant, impossible de trouver un correctif pour le moment. Ce qui rend l’ensemble difficile lisible par moment. Bref…

Côté équipement, on trouve de tout, pour tous les utilisateurs et tous les âges. Le but étant de fournir une distribution clé en main. Le mieux étant de montrer la distribution en action.

Je sens déjà certaines personnes s’exciter à cause de la présence de logiciels comme la version windows de Picasa (utilisant la surcouche Wine). Mais il ne faut pas oublier que cette distribution est à direction d’un public qui veut recycler son matériel, et qui n’a pas envie de bouleverser ses habitudes du tout au tout en une seule fois.

Si des logiciels non libres sont disponibles, on demande à l’utilisateur s’il désire ou pas les installer. Bien qu’étant encore en béta, l’ensemble est déjà très utilisable. Il reste quelques angles à arrondir, mais si cette distribution permet à des personnes d’entrer par le biais du recyclage de leurs machines en train de pourrir sous un Windows XP qui n’est plus maintenu à jour dans le monde du logiciel libre, est-ce un mal ?

En vrac rapide et plus ou moins libre en ce pluvieux lundi de Pentecôte.

lundi 9 juin 2014 à 10:39

Un petit vrac pour commencer cette semaine.

Voila, c’est tout pour aujourd’hui :)

Quand culture rime avec argent… Un petit « worst of » des pratiques des acteurs de la culture…

vendredi 6 juin 2014 à 16:52

Oui, j’utilise un « néologisme ». On emploie souvent le terme de « best of » pour parler du meilleur. Mais pourquoi ne pas parler du pire, donc le terme « worst of » (le pire de) pour montrer les dérives qu’on peut constater.

Commençons par le monde de l’édition du livre. Dans un article du site « Lecteurs en colère« , on apprend que désormais certains éditeurs, apparemment une minorité, s’amusent à pondre des versions différentes du même livre au format électronique.

En gros, c’est pour reprendre le titre de l’article en question, « l’invention du livre numérique au format poche ».

Pour vous mettre l’eau à la bouche, je cite le morceau de choix du début de l’article, c’est assez clair…

[...]Dans toute courte vie d’un livre, celui-ci commence souvent par un grand format. C’est le cas du livre qui nous concerne aujourd’hui. Paru aux Editions Denoël, Cleer de L. L. Kloetzer suit ce cheminement classique.

Ce titre ayant rencontré un certain succès, il a donc continué sa vie sous le format poche, chez Folio SF.

Rien d’anormal jusque-là. Mais si on se penche sur la version numérique de ce titre, c’est là que tout se complique un peu. Un livre numérique, tiré du format poche ou du grand format, est à peu de chose près le même ; le texte n’a pas soudainement rétréci ou perdu de sa valeur.

Et pourtant, dans le groupe Gallimard (eh oui, précisons que Denoël et Folio SF font partie du même groupe), ils ont réussi à inventer le livre numérique au format poche…[...]

Le reste de l’article est assez intéressant sur certaines pratiques qui sont vraiment très croustillantes.

Bah, je sens arriver les arguments en béton armé pour justifier ce genre de pratiques… Mais ne soyons pas aveugle, et parlons donc d’une pratique qui me débecte particulièrement et qui touche l’industrie de l’inculture musicale : la multiplication des éditions à tort et à travers…

Je ne parle pas de la réédition des albums sortis dans un format précédent sous prétexte de remastérisation, mais une pratique qu’on pourrait approcher de la volonté de presser les amateurs de musique comme des citrons.

Tout en écoutant la version deluxe de l’album Ghost Reveries d’Opeth, un exemple du foutage de … envers les passionnés de musique est les multiples éditions d’un concert acoustique des allemands de Scorpions, « MTV unplugged in Athens ». Merci à Amazon pour m’offrir les références.

En effet, en l’espace de 2 mois, deux versions différentes sont sorties. En effet, nous avons la version classique qui est un double CD, sortie en décembre 2013.

Et au mois de janvier 2014, la version deluxe sort, rajoutant un autre CD et un DVD du concert… Autant dire que c’est très gentil pour les fans de Scorpions ayant dépensé près de 20 € de voir qu’une version plus luxueuse a été sortie quelques semaines après… au même prix ! Un sentiment de pompage de portefeuille est plus que justifié, non ?

C’est vrai qu’il aurait été trop difficile de sortir les deux versions en même temps comme l’a fait Black Sabbath pour son ultime album studio « 13″…

Autre truc qui me dérange, c’est la sortie d’albums posthumes à foison. Je ne sais combien d’enregistrement post-mortem de Jimi Hendrix ont été publiés. Si on en croit cette page wikipedia, on est dans la douzaine d’enregistrements en studio sortis depuis la mort de ce guitariste en 1970. Pour les live, je n’ai pas osé compter !

Un exemple récent est la sortie du deuxième album posthume de Michael Jackson. Oui seulement deux. Mais il faut se souvenir que l’auto-proclamé « King of Pop » n’est mort qu’en juin 2009.

Donc, d’ici le dixième anniversaire de sa mort, fin juin 2019, on aura sûrement atteint la demi-douzaine d’albums posthumes en raclant les fonds de tiroirs. Je ne saurais trop vous conseiller cet article de RTL sur le syndrôme des albums posthumes.

Et ce qui est vrai pour l’industrie de l’(in)culture musicale l’est aussi pour celle du cinéma. Il suffit de voir le nombre de versions (sur support différents) des différents navets blockbusters récents…

Dire que tout cela, c’est pour le fric et rançonner un peu plus les poches des amatrices et amateurs de culture…

Faudra pas se plaindre que nombre de personnes, en ayant ras-le-**l (mettez ici votre mot de 3 lettres finissant par « L ») de se faire prendre pour porte-monnaie sur jambes,  aillent voir du côté du streaming et du partage en pair à pair pour la musique et la vidéo pour assouvir leur soif de culture.

Je finirais avec une citation attribuée au Chef amérindien des Apaches Chiricahuas Géronimo (1829-1909) :

« Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, alors on saura que l’argent ne se mange pas. »

Mon premier roman en auto-édition : premier bilan rapide au bout de 6 semaines.

jeudi 5 juin 2014 à 18:06

Il y a 6 semaines environ, mon premier roman était auto-édité grace aux services d’Atramenta. Je me suis dit que faire un bilan un mois et demi après la sortie des versions papier et électronique serait un bon point de départ.

Je dois dire que je ne suis pas mécontent des chiffres que j’ai obtenu. J’ai presque atteint les 20 ventes cumulées. Une moyenne de trois ventes par semaine, en sachant que je m’occupe tout seul ou presque de la promotion du roman. Ce n’est pas si mal que cela :)

atramenta,  6 semaines après la publication de mon premier roman

Les premiers retours que j’ai sont assez positifs, comme vous pouvez le voir sur la fiche Atramenta du livre physique. Ou encore sur la fiche Amazon du livre.

Et oui, ce sont des commentaires de vrais personnes ! :)

Il est vrai que mon livre fait presque 400 pages en format papier, et le double en format électronique. Donc des retours au bout de deux jours, faut pas trop y compter dessus :)

Autant dire que pour le moment, je suis très content du résultat obtenu, et qu’il dépasse même mes attentes. Je ne pensais pas arriver à presque 20 ventes avant trois mois au minimum. D’ailleurs il faut rester réaliste comme l’a si bien dit Jérôme Dumont dans l’interview que je lui ai consacré :

[...]
C’est un marché (l’auto-édition) en plein essor dans lequel il y a énormément de choses à faire. Il y a de belles initiatives, à destination des auteurs, que ce soit le mag des indés de Chris Simon ou le service Kouvertures récemment lancé par David Forrest ou encore la plateforme des auteurs auto-édités de Bruno Challard.

Il faut également être disposé à investir du temps dans la promotion de ses ouvrages. C’est un domaine passionnant dans lequel tout est également à faire. Promouvoir ses ouvrages ne se limite pas à répéter tel un disque rayé « achetez mes livres ». Il faut être imaginatif, intéresser les lecteurs potentiels, offrir du contenu aux lecteurs existants.

Et tâcher d’avoir une plateforme la plus professionnelle possible : un « vrai » site web, choisir les réseaux sociaux sur lesquels on souhaite être présent et se dire que Rome ne s’est pas faite en un jour. Patience et persévérance. En restant soi-même.[...]

Tout est dit ! Et surtout, il ne faut pas espérer faire fortune dans le domaine de l’auto-édition.

Je tiens à remercier les personnes qui ont acheté un exemplaire de mon roman. Je travaille sur mon temps libre le soir sur le prochain roman qui sera auto-édité sur Atramenta, vers septembre / octobre prochain.

Si vous voulez acheter mon livre et que vous ne voulez pas passer par Atramenta, vous trouverez ici la liste des plateformes le proposant au format électronique.

L’affaire de l’EME, symptome d’une crise de croissance de la communauté du logiciel libre ?

mercredi 4 juin 2014 à 10:03

L’EME, technologie introduite par les dinosaures de l’édition vidéo et audio dans les protocoles ouverts du W3C et qui est encore à l’état de brouillon en ce mois de juin 2014. Aucun code n’a été fusionné au 4 juin 2014, date d’écriture de ce billet, dans Mozilla Firefox. Si vous êtes intéressé par le degré d’ajout du code de cette technologie dans Mozilla Firefox, voici le bug en question, le 1015800.

Après que pas mal d’encre électronique ait coulée, j’ai eu envie de prendre un peu de hauteur et j’ai fini par comprendre que cette histoire est un symptome d’une crise de croissance de la communauté du logiciel libre.

Crise liée à sa lente démocratisation. Depuis une grosse dizaine d’années, on se moque des 1% de la part d’utilisateurs d’OS libres, que ce soit des distributions GNU/Linux ou encore les divers BSD libres.

Cependant, c’est oublier que ce pourcent est celui d’une population en croissance constante. Pour mémoire, entre 2001 et 2012, la population d’internautes en France est passée de 11,9 à 40 millions de personnes.

Donc, en gros, un doublement des utilisateurs. On peut penser – sans commettre trop d’erreurs – que ce doublement de la population d’internautes a du être la même au niveau mondial. Et comme on mesure le nombre d’utilisateurs de logiciels libres grace à l’internet…

Donc, même si certains commentateurs ont eu tendance à se moquer du libre – au niveau de ses utilisateurs finaux – leur nombre a explosé.

Ce qui pose la question : comment conserver et faire fructifier ce nombre d’utilisateurs dans le temps. Cyrille Borne a déclaré dans un article qu’un utilisateur de logiciel libre devait faire preuve d’un minimum de masochisme.

C’est vrai que si l’on veut respecter au pied de la lettre, et c’est tout à l’honneur des personnes qui veulent le faire, les règles édictées par la Free Software Foundation, on se retrouve avec une informatique libre, mais à quel prix ?

Celui de devoir fouiller pour trouver le moindre matériel, quelqu’il soit, pour ne pas avoir à utiliser de code non-libre. Devoir faire un tri sur les services qu’on peut utiliser sur la toile, à cause du grand méchant Flash. D’ailleurs, le lancement du Mozilla Firefox à la sauce FSF montre à quel point on peut pousser la chasse au logiciel non libre. Et se retrouver avec quelque chose de limite inutilisable.

Bon d’accord, avoir laissé la compilation d’une version de Mozilla Firefox en tache de fond n’était pas une très bonne idée :)

Dans un deuxième billet, Cyrille Borne met encore les pieds dans le plat. Il n’a pas tort sur une partie.

Quand il dit qu’il faut que l’utilisateur vienne au logiciel libre pour les bonnes raisons, comme la possibilité de retrouver le contrôle de sa machine, de ses données, etc… Mais le problème, c’est que ce sera toujours une minorité des utilisateurs qui viendra ainsi au logiciel libre.

Cependant, je suis en désaccord quand il dit qu’il ne faut pas essayer de séduire la masse des utilisateurs. Sans une masse critique qui ne pourra être atteinte qu’avec une proportion croissante des utilisateurs séduite par d’autres avantages du logiciel libre, comme la possibilité de l’utiliser sans délier sa bourse outre mesure, la possibilité de donner une seconde vie à son matériel (avec des projets comme Handy Linux ou encore Emmabuntüs), le logiciel libre restera un petit monde qui se masturbera intellectuellement sur la puissance des fondements de sa philosophie.

Bien beau, mais complètement inutile.

Quand je suis arrivé dans le monde du libre, en 1997, en installant ma première distribution sur un Cyrix 486DX2 66Mhz, c’était pour satisfaire ma curiosité de technophile. Oui, j’ai employé volontairement.

Car nous sommes en train de passer d’un cercle d’utilisateurs technophiles quand la Free Software Foundation est née en 1984, à un cercle plus large, celui des utilisateurs qui emploient du libre non pas pour sa philosophie mais pour sa qualité.

Cependant, il ne faut pas être tel un député de la majorité de la Chambre Introuvable de 1815. Comme l’a souligné Philippe Scoffoni dans un billet récent, un utilisateur qui emploie une distribution GNU/Linux, c’est déjà une victoire. S’il utilise des logiciels non-libre pour faire fonctionner son matériel, où est le mal ?

Sur ma machine, les seuls logiciels non libres ? Adobe Flash, Gnash n’étant pas encore suffisamment puissant pour remplacer le greffon officiel, google music manager (pour avoir une copie supplémentaire de ma musique au format numérique), le pilote de mon imprimante (qui ne semble pas être 100% libre au niveau de la licence employée), et le noyau linux dans sa version officielle. Ce qui n’est pas grand chose.

Mais je me souviens qu’il y a encore un an et demi à deux ans, j’avais rajouté à cette liste le pilote de ma carte Nvidia. Pour tout dire, depuis que je suis en mono-boot avec une distribution GNu/Linux sur mes ordinateurs, le nombre de logiciels non libres a été réduit comme peau de chagrin.

On pourra me critiquer sur l’utilisation de Flash, mais je vous répondrais : trouvez-moi une alternative à Bandcamp, mine d’or pour l’amoureux de musique non-mainstream que je suis pour trouver des artistes tous domaines confondus.

L’idéal serait qu’il fonctionne avec Gnash ou qu’il passe à des technologies html5. Je suis d’accord, mais en attendant, je refuse – par confort ? par volonté de conserver un accès à la culture ? – de me passer de ce site.

Il faut arrêter de se masquer les yeux. Même si on peut critiquer la volonté de Canonical de faire son propre écosystème (même si Ubuntu One s’est révelé être un fiasco) pour aider à populariser un peu le logiciel libre dans son ensemble auprès de l’utilisateur final. D’ailleurs, il faut le dire, nombre de personnes ont migré pour de bon sur des distributions GNU/Linux en se faisant la main avec Ubuntu.

Tant que la communauté du logiciel libre ne prendra pas conscience que tous les utilisateurs, qu’ils soient technophiles ou technophobes, sont bons à prendre pour faire avancer la cause du libre dans son entièreté, le surplace sera la règle.

Un utilisateur qui n’est pas branché technique pourra toujours parler de son expérience, surtout si elle est bonne pour arriver à faire mieux connaitre le libre. S’il a des connaissances en anglais, il pourra toujours aider à traduire des logiciels.

Pour finir, une simple question de la part d’une personne qui n’a pas le permis de conduire, bien qu’ayant atteint la quarantaine. Sur 100 personnes qui conduisent, combien seraient capables d’expliquer le fonctionnement d’un moteur diesel ? Et est-ce que cela les empêche d’utiliser une voiture ?