Le blues de « celui qui s’y connait en informatique ».
vendredi 16 janvier 2015 à 09:10Dans mon entourage proche, qu’il soit familial ou amical, je suis « celui qui s’y connait en informatique ». Celui qui s’est plongé tout petit dans les méandres incompréhensibles de l’informatique personnelle. Ce qui me vaut des coups de fil de la part de personnes qui ont parfois un arrière plan culturel plus développé que le mien (du genre ayant fait des formations niveaux Bac+3 dans leur domaine professionnel), et qui panique pour le moindre petit bobo informatique.
Dans un vieux récit publié sur Atramenta, moitié fiction, moitié réalité, « Mémoire de vieux geek », chapitre 10 :
[…]
Alors que je suis en train d’écrire ces quelques lignes, mon téléphone portable sonne. Tiens, encore un ami qui m’appelle pour que j’aille lui dépanner son ordinateur. J’enregistre le texte, et je pars après avoir pris mon équipement de « docteur pour ordinateur. »En moi-même, je sais à peu près combien de temps durera l’intervention. Que je pourrais être invité pour le repas du soir. Je dépanne mes amis à titre gracieux. Me faire payer le repas c’était toujours ça de pris. Au moins, je mangerais quelque chose d’équilibré et qui me fera varier mon régime alimentaire.[…]
C’est exactement ce qui se passe dans 99% des cas quand je dépanne des connaissances. Quand je vais voir les personnes en question, elles sont aussi paniquées et stressées que des voyageurs dans un tram plein à craquer et que le moindre gaz intestinal relaché par erreur pourrait se transformer en attentat olfactif avec un bilan très lourd.
Ce qui cause cette panique ? La peur de mal faire. La peur de faire des recherches préliminaires. La peur d’être curieux. Il faut dire qu’avec des usines à gaz comme MS-Windows 8.x (une horreur à dépanner, spécialement pour démarrer en mode sans échec), j’arrive à comprendre cela.
Vous pourriez me dire : pourquoi ne pas faire passer les personnes en question sous des distributions GNU/Linux « grand public » ? Simplement que je tiens à un minimum de tranquillité. Et ne pas être assailli de coups de fil car l’imprimante ne fonctionne pas, qu’il y a un message bizarre sur l’écran ou quelque autre joyeuseté qui se résoudrait en cinq minutes avec une simple requête bien pensée sur un moteur de recherche…
Quand j’ai commencé à utiliser l’informatique personnelle, il y avait un magazine devenu « mythique », c’était Amstrad Cent Pour Cent. Une remarque était envoyée de manière ironique aux personnes qui paniquaient vraiment : « mettez-vous donc au tricot ».
Je ne comprenais pas pourquoi à l’époque une telle remarque était faite. Avec le recul, j’ai fini par comprendre. Je la sortirai bien, mais il faut savoir rester sociable, non ?