PROJET AUTOBLOG


FredericBezies

source: FredericBezies

⇐ retour index

Systemd est-il en train de gagner petit à petit la guerre d’usure des systèmes d’initialisation ?

jeudi 10 juillet 2014 à 00:12

Ah, systemd… Jamais une technologie n’aura été autant détesté et controversée dans le monde du logiciel libre. En dehors des pages pamphlets qui tiennent plus de l’envie de casser Lennart Poettering qu’autre chose, la part de marché des systèmes d’initialisation à la sysvinit sont en train de se réduire lentement mais sûrement.

Dans les grandes distributions, il ne reste plus que les versions supportées de la Ubuntu jusqu’à la 14.04 LTS inclues (et sa tripotée de dérivées), la Slackware Linux, les Debian GNU/Linux Squeeze et Wheezy, la Gentoo Linux, la Crux, la NuTyX et la nichesque 0Linux pour ne pas utiliser systemd. J’espère ne pas en avoir oublié ;)

Dès la version 14.10 de la Ubuntu, systemd sera supporté (et activé par défaut ?), Debian GNU/Linux Jessie marquant le passage au nouveau système d’initialisation. J’avais parlé d’une distribution purement idéologique sortie en février 2013, la LSD Linux, LSD = Less SystemD.

J’ai donc voulu voir presque 18 mois après le précédent article où en était la LSD Linux qui me semblait purement idéologique dans sa conception.

La première chose qui m’a frappé, c’est que les dernières modifications sur les paquets sont vieux de plusieurs mois. En effet, si on prend la dernière modification enregistrée pour les dépots stables, à savoir « updated xterm », on s’aperçoit que la modification a été enregistrée en… février 2014 !

Et pour la partie instable ? C’est « added various ports », qui date du mois de mars 2014.

Autre indice qui pourrait laisser penser qu’une odeur prononcée de sapin se promène dans l’air ? La dernière image iso disponible au téléchargement date du… 30 décembre 2013. C’est une image avec KDE SC en 32 bits.

Je veux bien que la GoboLinux soit restée au point mort durant plusieurs années, mais qu’une distribution qui se veut être une rolling release (dixit sa page d’accueil) et ne propose pas d’ISO d’installation depuis plus de 7 mois… Mais récupérons donc la dernière ISO disponible.

J’ai donc lancé l’ISO dans une machine virtuelle.


[fred@fredo-arch ISO à tester]$ qemu-img create -f qed disk.img 128G
Formatting 'disk.img', fmt=qed size=137438953472 cluster_size=65536
[fred@fredo-arch ISO à tester]$ kvm32 -hda disk.img -cdrom KDE-i686-20131230.iso -boot order=cd &

J’ai demandé directement l’installation pour avoir un système installé et donc ayant plus de mordant.

L’installateur est très classique, et reprend les grandes étapes de ce que doit faire un outil d’installation. Inutile de s’apesantir outre mesure ici. Quelques captures d’écran pour montrer les principales étapes suffisent.

A la différence de ma première tentative, la partition de swap est prise en compte.

Après l’installation, j’ai demandé à connaître la liste des mises à jour en utilisant la commande : sudo spm repo -csu

Chose notable, le noyau n’en fait pas partie. J’avoue que je n’ai pas fait compiler les mises à jour. Et si peu de mise à jour disponibles pour une distribution pur rolling release… Surtout pour une installation basée sur une iso vieille de près de 7 mois.

Autant dire que la distribution est morte ou au mieux en piteux état.

Laissons-lui encore du temps pour voir si on peut sortir le cercueil ou pas.

C’était prévisible dès sa naissance, et cela pourrait être considéré comme une preuve que les distributions créée dans le but de faciliter le transit intestinal de Lennart Poettering et des autres développeurs derrière systemd ne servent à rien.

Kwort Linux 4.1 : Crux a-t-elle trouvée son « ubuntu » ?

mercredi 9 juillet 2014 à 15:45

Cela fait pas mal de temps que je voyais la Kwort Linux, qui se présente comme une version dérivée de la Crux. La sortie de la version 4.1 m’a donné envie de vous en parler… Bien que je m’en sois mordu les doigts par la suite.

Mais ne brûlons pas les étapes. Parlons de la base de Kwort Linux, j’ai nommé la Crux. C’est une distribution assez austère qui demande à l’utilisateur de compiler son propre noyau, mais qui a un système de ports de logiciels à la BSD qui en fait sa force. J’avais d’ailleurs parlé de la Crux à l’époque de sa version 2.8.

La légende veut même que le papa d’Archlinux, Judd Vinet, se soit inspiré de la Crux au départ pour proposer sa propre distribution, mais revenons-en à la Crux et sa dérivée simplificatrice (dans le sens où il ne faut pas compiler le noyau), la Kwort Linux. Et si j’ai employé le terme « d’ubuntu », c’est dans le sens d’une distribution qui prend une base et la simplifie pour la rendre plus conviviale.

Dans l’annonce de publication de la version 4.1 de la Kwort Linux que la logithèque proposée est quand même intéressante : linux 3.13.7 (même si le noyau 3.13 est en fin de vie depuis le 22 avril 2014 avec sa version 3.13.11), LibreOffice 4.2.2 qu’il faut rajouter à la main après l’installation, Chromium 34 et Mozilla Firefox 30.0 disponibles dès le départ.

Il semblerait que depuis la sortie de la Kwort Linux 4.0 en mai 2013, la distribution soit uniquement en 64 bits.

J’ai donc récupéré et vérifié l’ISO de la Kwort Linux 4.1 et j’ai lancé le tout dans une machine virtuelle VirtualBox. Et dès le départ, un message d’erreur sans gravité de grub nous accueille… Ca commence bien.

On arrive à un panneau qui permet de choisir le clavier à utiliser.

On nous demande ensuite si on veut utiliser l’installateur directement. Soyons fou, acceptons ! :)

C’est ensuite au tour de l’outil de partitionnement de disque. Mais celui-ci ne se lance pas. J’ai donc du passer par le live-CD de Gparted pour me créer les partitions nécessaires à la machine virtuelle. Ca continue bien :p

Après avoir partitionné le disque avec gParted, j’ai repris l’installation à l’endroit où j’étais bloqué précédemment. On commence par sélectionner la partition de swap. On continue par la partition racine, puis on rajoute la partition /home à la main si on en a défini une.

La suite est automatisée. Il suffit de demander le système de fichiers pour les partitions à utiliser. Seuls ext2, ext3 et ext4 sont supportés par défaut.

L’installation des paquets se fait et est assez rapide.

A la fin de l’installation, on nous demande le mot de passe du compte root.

Au tour de grub2, et on peut par la suite redémarrer.

A noter l’erreur de traduction du dernier écran de l’installateur.

Par la suite, on peut s’attaquer aux choses sérieuses… La première chose est de modifier le fichier /etc/rc.d/net pour avoir accès au réseau. Par malchance, le script semble être incorrect si on veut une connexion en dhcp automatisée. Si vous aimez nano, pas de chance, seul vim est disponible par défaut.

J’ai donc du prendre la documentation de la Crux 3.0 pour corriger le script de connexion. En effet, le port indiqué pour la connexion est incorrect.

J’ai du remplacer les lignes : /sbin/dhcpcd eth0 & et /sbin/dhcpcd -k eth0 par /sbin/dhcpcd -t 10 et /sbin/dhcpcd -x. Cf les deux captures d’écran ci-après.

Après un rédemarrage, j’ai modifié le fichier /etc/rc.conf pour faire prendre en compte plusieurs choses, dont le clavier, le nom de l’ordinateur en réseau et le fuseau horaire. On peut enfin passer à l’ajout d’un dépot pour gérer les mises à jour des paquets principaux. Cela s’est fait avec la commande : kpkg instkdb http://europa.fapyd.unr.edu.ar/pub/kwort/4.1/europa.kdb.

J’ai effectué par la suite une vérification des mises à jour disponibles.

Ceci fait, j’ai fignolé les réglages, comme le son, ou encore l’ajout des traductions françaises.

localedef -i fr_FR -f ISO-8859-1 fr_FR
localedef -i fr_FR -f ISO-8859-1 fr_FR.ISO-8859-1
localedef -i fr_FR -f UTF-8 fr_FR.UTF-8

Pour la prise en charge des traductions françaises ?

Après de longues recherches, j’ai fini par trouver la solution. Modifier le fichier /etc/profile et lui rajouter les lignes suivantes :


export LANG=fr_FR.UTF-8
export LC_ALL=fr_FR.UTF-8

Pour l’ajout du clavier français quand on lance Xorg, cela a été assez simple. Il a fallu que j’ajoute le fichier /etc/X11/xorg.conf.d/10-keyboard-layout.conf avec le contenu suivant :


Section "InputClass"
Identifier "Keyboard Layout"
MatchIsKeyboard "yes"
MatchDevicePath "/dev/input/event*"
Option "XkbLayout" "fr"
Option "XkbVariant" "latin9"
EndSection

J’ai rajouté un compte utilisateur avec la ligne de commande : useradd -m -g wheel -s /bin/bash fred

Après tant d’épreuves, j’ai pensé qu’il était le moment de montrer les qualités et les points faibles de la distribution en action.

Pour conclure cet article, il reste deux possibilités. Soit la distribution est très mal documentée, soit elle est très peu utilisable.

Entre le menu d’OpenBox qui est invalide et incomplet, le non ajout de certains logiciels par défaut, l’obligation de fouiller sur la toile et sur la documentation de la Crux pour avoir des informations, et le script de connexion réseau incorrect, je finis par pencher pour la deuxième hypothèse.

Le seul avantage de la Kwort Linux, c’est son installation facilitée. Mais ce n’est pas une tache insurmontable de faire compiler un noyau de nos jours, surtout avec des commandes pour aider l’utilisateur dans cette tâche. La Crux n’a pas encore trouvée son « Ubuntu ». Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? Serait-ce les deux au final ?!

En tout cas, la Kwort est à réserver aux personnes aventureuses et n’ayant pas peur de connaître une calvitie naissante.

Black Lab Linux… OS/4 OpenLinux, le retour en fanfare… ou pas ?

mardi 8 juillet 2014 à 12:25

En septembre 2013, je parlais d’une dérivée assez peu à jour (sur le plan du noyau au moins) de la Xubuntu 12.04 LTS, la OS/4 OpenLinux. Outre le fait qu’elle était vraiment pompée sur le design du Workbench d’Amiga, et quelques outils dont un émulateur pour le dit ordinateur mythique.

Il faut dire que le nom a du être changé à cause d’un patent troll, dixit le développeur de la distribution et est devenue la Black Lab Linux.

A moins que ce ne soit lié au logo très connu de la balle blanche et rouge qui appartient à Amiga Inc et Hyperion qui développement encore l’AmigaOS ? Saura-t-on jamais la vérité ?

Pour les vieux de la vieille, la mascotte vous fera sûrement vous souvenir d’un moteur de recherche qui a eu son heure de gloire au tournant de l’an 2000, j’ai nommé Lycos. Pour ceux qui n’ont pas connu cette époque, voici une des publicités emblématiques du moteur de recherche en question.

J’ai récupéré l’ISO de la version 5.0.2 de la Black Lab Linux sortie le 13 juin 2014. Dans les notes de publications, on peut lire entre autre, avec une traduction rapide :

Black Lab revient de nouveau à la disposition deux panneaux et supprime Docky. Certaines personnes ont connu un problème avec Docky où il se bloque en mode live et fait planter lightdm avec lui.

Cool, on se sent déjà bien en confiance :)

Un peu plus bas, on peut prendre connaissance de l’équipement logiciel de la Black Lab Linux à l’époque de la 5.0.1, avec entre autre le noyau linux 3.5. Pour mémoire, ce noyau a été déclaré en fin de vie le 13 octobre 2012… Ca sent bon pour la suite… :)

Mais ne soyons pas pessimiste, voyons donc ce que cette distribution canine a dans le ventre. J’ai donc récupéré l’ISO et lancé le tout dans une machine virtuelle VirtualBox.

Dès le démarrage, on sent qu’on est sur une Xubuntu revampée. Et après un look à la Workbench, on arrive à un ensemble qui fait furieusement penser à Common Desktop Environment, CDE, l’environnement mis au point par HP, IBM, Novell et Sun Microsystems dans les années 1993-1997 et dont le code a été ouvert en août 2012.

L’installation semble assez gourmande, car elle recommande 8 Go d’espace.

Après l’installation et l’application des mises à jour, j’ai fait passé l’ensemble en français. En faisant les mises à jour en ligne de commande, j’ai pu m’apercevoir que la base est une Xubuntu 12.04 alias Precise Pangolin.

De plus, installer la traduction française nécessite de passer par synaptic, sinon, ça coince.

Une fois tout en place, j’ai fait une petite vidéo.

Comment conclure ? Cette distribution me fait dire : pourquoi tant de haine ? Entre le noyau mort en amont, une Xubuntu 12.04 LTS, un Xfce 4.10, une traduction à l’arrache, des clins d’oeil constant à la logithèque de l’Amiga, et une apparence qui fait penser à Common Desktop Environment, on peut se demander si l’auteur n’est pas bloqué dix à quinze ans en arrière sur le plan ergonomie et présentation.

Si vous voulez voir une distribution bizarre, pourquoi pas. Mais l’installer en dur ? Si vous êtes vraiment ultra curieux, je veux bien. Pour une utilisation courante ? La vraie Xubuntu sera largement plus utilisable, et surtout donnera moins l’impression d’être un patchwork fait de bric et de broc.

« Transition » et « Cyborgs », les deux opus de Kassiel sorti en 2014.

dimanche 6 juillet 2014 à 18:53

Kassiel est un artiste que je suis depuis plusieurs années. A l’origine – si mes souvenirs sont bons – j’avais entendu les premières oeuvres de Kassiel via Jamendo, ce qui doit remonter à 2007 ou 2008.

Puis, j’ai suivi de loin en loin les réalisations, comme celle de son compère Uzziel avec qui il compose le duo « Planète Sauvage« . Agnès de Destinations Passions avait parlé rapidement de la sortie d’Exode produit par Uzziel, en avril 2013.

Note : Les albums du duo sont disponibles sur Bandcamp, en téléchargement à prix libre, et sous licence CC-BY-NC-ND. De plus, si vous voulez vous faire vos propres boitiers en gravant une galette pour chaque album, tout est fourni.

Je comptais déjà parler de « Transition », mais ayant pris du retard suite à plusieurs contretemps, je profite pour faire d’une pierre deux coups.

L’album est sorti en janvier 2014.

Pour qualifier le style de Kassiel, on peut dire que c’est la musique électronique à tendance progressive. En effet, les pistes ne font pas moins de 6 minutes en moyenne.

On se trouve avec des rythmes électroniques classiques, même un peu « old-school » par moment. La première piste « La revanche des krolls » fleure bon des titres de science fiction de la fin des années 1970 début des années 1980.

D’ailleurs, en écoutant cette piste, je n’ai pu m’empêcher d’imaginer des décors de Blade Runner.

La deuxième piste, la plus courte de l’album, est plus « mélancolique », surtout son introduction. La troisième piste « Les vents d’Eole » fait penser à un slow à la sauce musique électronique. C’est une piste très reposante, très planante, presque idéale pour se relaxer et méditer.

Je parlais de Blade Runner un peu plus haut. Le clin d’oeil est énorme avec la quatrième piste qui s’appelle « Do computers dream of analogic devices »… Pour info, le livre dont est tiré le film culte de Ridley Scott en anglais s’appelle « Do Androids Dream of Electric Sheep ? » de Philip K. Dick.

C’est une piste tout en douceur et en rondeur. L’avance dernière piste « Tangram III » se la joue oriental, avec une introduction qui pourrait s’entendre en Asie. Vraiment très bon !

L’album se termine avec la piste éponyme. C’est la plus longue de l’album mais elle le termine en beauté. On y retrouve la douceur et le coté « mélancolique » des pistes qui ont précédé.

Le deuxième album « Cyborgs » est sorti en ce mois de juillet 2014.

« A Princess Of Mars » ouvre l’album, et on sent que des influences digne de Vangelis (au début de sa carrière) ont inspiré Kassiel. Des grandes nappes qui submergent l’auditeur, suivi par un rythme plus « classique ». Une très bonne piste pour introduire l’album.

La piste éponyme commence à une rythmique qui fait penser à la musique du Parrain, puis on se retrouve avec une musique fortement typée années 1980, avec certains passages sont très solennels, et une finition assez « pop-rock » :)

« A Better World » est un peu le titre slow de l’album. Tout y fait, entre l’introduction, les notes chaudes, et le rythme presque hypnotique qu’on peut entendre en fond.

« Phase 2″ est une piste assez moyenne par rapport à celle qui précède. Elle ne fait que reprendre les précédentes, dommage :(

« Androids » m’a fait penser quand je l’ai écouté à un bal où des androides danseraient entre eux un slow langoureux. Le milieu de la piste m’a fait un peu penser à Chants Magnétiques 5.

L’avant-dernière piste « The Positronic Man » est un titre avec une rythmique plus martiale, presque militaire avec une batterie en fond donne le rythme au début de la piste. Mais rapidement, on sent une forme de tristesse qui prend le dessus.

L’ultime piste « Hana-Bi » reprend un peu les influcences orientales entendues sur la piste « Tangram III » du précédent album. Avant de nous proposer des sonorités qui sentent bon le rock des années 1970, puis de revenir dans les sonorités classiques de la musique électronique.

Même si j’ai moins aimé « Cyborgs », ce sont deux très bons albums proposés par Kassiel, qui permet de montrer que la musique électronique ne se limite pas aux DJs surfriqués et surbronzés :)

En vrac’ rapide et libre.

vendredi 4 juillet 2014 à 22:06

Un petit en vrac’ rapide et libre avant d’attaquer un week-end « studieux ».

Bon week-end !