Je suis un vilain idéologue, vous l’ignoriez ? :D
mercredi 30 juillet 2014 à 22:44J’ai reçu un courrier enflammé de la part d’une personne travaillant pour un site que j’avais employé dans un vieil article concernant mon point de vue sur la dangerosité intrinsèque de faire dépendre le financement d’un site internet par la seule manne publicitaire. Un vieux billet d’avril 2014 avec une vidéo à l’appui.
Apparemment, ayant froissé certaines sensibilités d’un site qui doit avoir 20 à 30 fois plus de visites quotidiennement que mon humble blog, dont le pic a été une journée à 2500 pages vues, et qu’un article vu peut-être une centaine de fois depuis sa rédaction a été source d’un fil de messages où les leçons de morale se sont succédées aux « vous n’y connaissez rien », ou encore « votre métier de blogueur n’a rien à voir avec celui d’éditeur ».
Non seulement, je ne suis pas un blogueur de métier, et s’il y a une cinquantaine de personnes en France métropolitaine qui peuvent le prétendre, ce doit être le bout du monde.
Mais qu’on soit blogueur ou éditeur, on tombe sous le coup de la loi du 29 juillet 1881, dite loi sur la liberté de la presse.
Je suis d’accord, l’humble blogueur que je suis n’a pas à se poser de questions sur comment payer la facture de l’hébergement du blog ou le salaire des collaborateurs. D’ailleurs, dans le respect de la loi de 1881, je préfère par sécurité fermer les commentaires d’un article au bout d’une semaine, les spams ayant tendance à arriver sur les vieux articles.
Des gros sites dits d’informations jouent avec le feu, mélangeant allègrement le publi-rédactionnel avec le vrai rédactionnel, imposent des panneaux infranchissables, des intermèdes musicals ou autre cochoncetés de ce style. Du pousse au crime pour installer un bloqueur de publicité, donc. A cause de cette minorité d’orifice excréteur fessiers, les sites honnêtes et respectueux envers leurs visiteurs payeront les pots cassés.
La principale remarque a été que je suis un idéologue , et je dois dire que je suis en partie d’accord. J’ai des opinions et des idées, je les exprime, je les argumente.
On pourrait appliquer ce terme aussi à Ploum quand il parle du sujet de la publicité sur la toile, que ce soit son coût réel, son coût humain, ou sur un business-model en mal de renouvellement.
Attaquons donc un nécessaire aphorisme.
Je suis un vilain idéologue qui ose dire que culpabiliser ses visiteurs, ça sert à rien. Autant jouer à la roulette russe avec 6 balles dans le barillet.
Je suis un vilain idéologue qui ose dire qu’avoir une seule source de revenus, c’est dangereux, comme de croire qu’en posant la tête sur le billot à côté du bourreau armé que la hache ne tombera pas sur son cou. Marie Stuart l’a prouvé, non ?
Je suis un vilain idéologue qui considère que la transparence est un moyen de gagner la confiance des personnes qui viennent lire les articles qu’on se fait chier à rédiger par soi-même.
Je suis un vilain idéologue qui n’a pas gagné le moindre centime en écrivant un article, et qui refusera toujours toute forme d’articles sponsorisé par respect pour ses lecteurs.
Je suis un vilain idéologue qui considère que partager la connaissance est une forme de richesse.
Je suis un vilain idéologue qui sait que l’overdose de publicité nous guette et que le sevrage n’en sera que plus dur.
Maintenant, je dis cela, mais je ne dis rien. C’est vrai, en quoi un humble blogueur qui n’y connait rien en économie (alors qu’il a fait un cursus économique au lycée) pourrait-il avoir raison ?