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FredericBezies

source: FredericBezies

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Article invité : « C’est la faute à Linus ».

mardi 16 octobre 2018 à 13:25

Je ne publie que rarement des textes dont je ne suis pas l’auteur. Je fais une exception à la demande de Baba Orhum, créateur du projet Manjaro Tux’n’Vape qui voulait exprimer son point de vue sur les mésaventures arrivées à Linus Torvalds. Le texte est repris verbatim, modulo les corrections grammaticales et orthographiques.

Je dois dire que j’aurai exprimé les mêmes choses avec un peu plus d’acidité au final.

Bonne lecture.


C’est la faute à Linus…

Pourquoi un titre pareil ? C’est tout simplement parce qu’il semble souffler un vent d’accusations, de rébellion contre le père dans l’ensemble du monde l’Open-Source.
Vous me connaissez, je donne mon avis librement et sans prendre de gants…
Pourquoi cet article ? Tout simplement parce que je n’ai vu aucune analyse de fond sur le pourquoi du comment du retrait (provisoire ?) de Linus Torvalds de l’équipe du kernel.

Point par point

Je vais tout simplement amener une réflexion point par point en vu de déterminer ou tout du moins de faire réfléchir sur les raisons du retrait du créateur du noyau Linux, le prétexte d’un comportement non professionnel ou inapproprié est il une explication convenable ou il y a-t-il autre chose derrière ?

« …j’ai jugé une situation et contribué à un environnement non professionnel  » : L’ensemble tient à cela, Linus serait un affreux dictateur non dénoncé de 1991 à 2015 (https://hacked.com/sjws-trying-frame-linux-creator-linus-torvalds-fake-sexual-assault-charges/).

Personne jusqu’à 2015 ne lui en à fait la réflexion sur quelques forums, mailing list du noyau et il a fallu l’arrivée des messies S.J.W. (Social Justice Warriors) pour pouvoir dénoncer un comportement très bien accepté jusqu’alors pendant, allez on va être gentil, 20 ans (en effet on ne va pas compter depuis 1991 mais plutôt depuis 1995).

Note de Frédéric : le noyau linux 1.0 est sorti en 1994.

C’est l’actuelle théorie se basant sur les dires du concerné, mais y a-t-il d’autres théories pouvant expliquer ce repli ?

Trois hypothèses

J’ai élaboré trois théories basées sur l’étude des relations de Torvalds de 2015 à nos jours (celles-ci peuvent aussi être imbriquées) :

1 – Virer le vieux pour mieux prendre sa place

Quand on veut jeter une personnalité publique rien de mieux qu’un bon scandale sociétal, on peut d’ailleurs aujourd’hui saupoudrer ça d’attaques sur le « sexisme » réel ou imaginaire (le plus souvent imaginaire) de la personne, un scandale carrément sexuel ou sur un comportement non politiquement correct donc défini autoritairement de non professionnel.

Il faut savoir tout de même que jamais le monde de l’Open-Source n’a été politiquement correct, parfois assimilable à l’ultra-anarchisme (donc le droit de tout dire et de tout faire) aidant justement à un vocabulaire très tranché, le réel de l’éviction pourraient être de multiples pressions de membres plus ou moins nouveaux du kernel qui commencent à en avoir marre d’être régulé par le « vieux con » de service. Il faut savoir que gagner en renommée dans le gratin du monde Open-Source c’est s’assurer une place durable au soleil, quand il y a du cash en jeu tous les coups sont permis.

2 – La mise en place misandre d’une pseudo-discrimination positive

Rien de plus saoulant pour un pro des différents métiers de l’informatique que de ne pas juger le travail de quelqu’un pour ce qu’il est, bon ou mauvais, à revoir, à corriger (https://linuxfr.org/users/patrick_g/journaux/linus-confie-momentanement-les-renes-du-noyau-a-greg-kh, voir les messages en commentaires par rapport à l’article du New-Yorker).

La discrimination positive des féministes S.J.W., à ne pas confondre avec le féminisme des années 1970, 1960 et avant, est incompatible avec un travail de qualité, il faut rappeler que parmi les hommes ou les femmes il y a souvent de manière égale autant de gens de qualité que d’incompétents notoires (non je ne marcherais pas dans le jeu de l’écriture inclusive…)

On peut penser alors que Linus avec son niveau de compétence n’ait pas envie, sous prétexte que c’est une développeuse, d’accepter un travail minable avec le sourire et l’inclure dans le noyau dans l’espoir de voir renforcer le nombre de femmes dans l’équipe, ce n’est pas dans l’ADN d’origine des professions de l’informatique.

3 – Linus ne veut pas risquer un climat d’anarchie s’il disparaît demain

La méthodologie d’origine pour l’acceptation de changement au sein du noyau devait en passer par le créateur du noyau. S’il est à noter que cela n’est plus le cas depuis quelques années, qu’en serait-il si le leader, créateur originel venait à disparaître. Est-ce que l’équipe resterait unie comme actuellement ou chacun ferait-il son petit fork ????

On peut penser que Linus souhaite peut-être observer, par son retrait, comment le reste de l’équipe se débrouille sans son leader. Mais pour faire plus vrai il devait trouver une excuse, un prétexte.

En guise de conclusion

À mon humble avis la théorie officielle ne tient pas une seule seconde, des problèmes relationnels seraient apparus dans les dix premières années avec, non pas un accroissement, mais une fuite des bonnes volontés (vers les BSDs lol)… Linux n’était pas aussi connu et aussi rentable à la fin des années 1990 que maintenant.

Je pense plutôt que les deux premières théories alternatives tiennent debout et sont quasi confirmés par les articles sur les attaques des S.J.W. dès 2014, Linus prend de l’âge et on peut penser que les S.J.W. sont aussi du pain béni pour virer le vieux à terme et laisser enfin la place aux jeunes qui ont bien le droit de profiter un peu même si c’est sur la gueule du père… Hein ??? Pas vrai ?

Et vous, qu’en pensez-vous ? Laissez un commentaire.

A Whale’s Lantern, un groupe fondé via le réseau Mastodon

lundi 15 octobre 2018 à 09:27

Mastodon, c’est l’équivalent ouvert et réussi de Twitter. Alors que le réseau a fêté ses deux ans le 14 octobre 2018, c’est pour moi l’occasion de parler d’un groupe musical né via Mastodon, A Whale’s Lantern, dont les créations sont téléchargeables à prix libre sur Bandcamp.

C’est un groupe de musiciens, qui à l’image de Tryad créé en 2005 collaborant via internet, a pris mastodon comme support de mise en contact.

Le groupe a sorti trois albums depuis décembre 2017. Le noyau dur est constitué principalement par Kevin Hogson, Mascha et Michael Silverstone. D’autres artistes se sont joints ponctuellement ou sur la durée pour les albums suivants.

Après « Flight into The Nebula » en décembre 2017 et « Everything Is Made of Smaller Parts » en avril 2018 (qui est aussi l’album le plus long), en octobre 2018 est sorti « Field Trip« .

Quant au genre musical ? Comme le précise si bien le groupe, c’est un mélange de folk plus ou moins expérimentale, avec quelques tendances électroniques spécialement sur le dernier opus. Mais je vous laisse découvrir tout cela. Au moins, cela prouve une chose : si des personnes considèrent Mastodon comme complètement inutiles, elles se sont trompées !

Bonne écoute !

Que sont-elles devenues les distributions GNU/Linux de 2013 ? Sixième partie.

dimanche 14 octobre 2018 à 11:11

Après le massacre du mois de septembre, voyons si le bilan du mois d’octobre 2013 permet de remonter le niveau. Un mois où je n’ai pas fait des tonnes de billets dans le domaine des distributions GNU/Linux.

4 billets, 4 distributions citées. Une morte suite à des manipulations plus ou moins propres et qui est revenue sous le nom de DFLinux. Donc une casse plutôt limitée, même si les images ISO de la DFLinux commence à sentir la naphtaline. Arpinux a laissé le projet à la communauté. À elle de se débrouiller avec.

Le mois de novembre va-t-il confirmer cette tendance ou pas ?

La survie du logiciel libre passe-t-elle par l’abandon du « Stallmannisme » ?

samedi 13 octobre 2018 à 11:28

Je suis utilisateur de distributions GNU/Linux (soyons Stallmannien ici) en mono-démarrage depuis la mi 2006, soit près de 10 ans après mon premier contact avec le monde du logiciel libre.

Si j’ai franchis l’étape du mono-démarrage, c’est grace à la distribution produite par Canonical, Ubuntu. Même si je considère qu’Ubuntu a fait pas mal de boulettes au fil des années avec upstart, Unity, Mir ou encore Snap, c’est grâce à elle que j’ai pu réaliser un rêve ancien : utiliser au quotidien un OS libre. Pas 100% libre car comme j’ai pu le montrer dans un article du 12 octobre 2018, les distributions 100% libres sont en réalité pas franchement utilisables au quotidien…

Pour le quotidien d’une personne qui a besoin d’aller sur la toile, ouvrir des documents non libres comme des fichiers MS-Word, MS-Excel, c’est la plaie. Sans oublier les circuits wifi qui sont souvent des galères sans fin à configurer. Ou le support complet des cartes et / ou circuits graphiques sans passer par des pilotes adaptés mais au code source non disponible. C’est plus une gestion des restrictions qu’une possibilité d’utiliser librement son équipement informatique.

Ce qui m’a donné envie d’écrire cet article, c’est celui proposé par Iceman au titre parlant « Autodestruction » et auquel je vous renvoie.

Car le monde du libre est en train de se faire seppuku en public avec une tronçonneuse et tout le monde applaudit. « Panem et circenses » comme disait le poète Juvénal… Rien de nouveau une vingtaine de siècles plus tard. Je vous renvoie à ma série de billets sur « Le monde du libre part en… »

Mais commençons par définir le Stallmannisme.

C’est simple. C’est l’application mécaniquement absurde des quatre libertés du logiciel libre comme décrites sur le site de la FSF.

Pour résumer ?

  1. Liberté 0 : celle d’exécuter le programme
  2. Liberté 1 : celle d’analyser et modifier le programme si nécessaire
  3. Liberté 2 : celle de proposer des copies
  4. Liberté 3 : celle de proposer des copies modifiées en suivant le principe de la liberté 1

Vous comprenez alors que si on est un peu trop zélote au niveau des 3 dernières libertés, on en arrive à des publications de forks qui n’ont pas pour but de faire survivre un projet, mais juste de se faire mousser l’ego.

Des forks compulsifs qui n’ont presque aucune justification et qui donne au niveau le plus visible à la naissance de dizaines de distributions GNU/Linux identiques à 95% modulo une charte graphique ou une logithèque ne différant que pour un ou deux produits.

C’est ce que j’appelle les DGLFI : distributions GNU/Linux Franchement Inutiles. Cela entraine mécaniquement de la dispersion de ressources. Dispersion que l’on justifiera au nom de la liberté des développeurs de faire ce qu’ils veulent faire.

Il y a la célèbre phrase apocryphe attribuée à Manon Roland (1754-1793) : « Ô Liberté, que de crimes l’on commet en ton nom ». Ici, on est dans le même cas de figure, sauf que l’on ne risque pas de se retrouver découpé en deux au niveau de la nuque.

Si une personne me demande à quoi ressemble le monde du logiciel libre, je lui répondrai ceci : un monde typiquement Brejnevien où remettre en cause les fondements est presque puni du goulag idéologique.

Un monde qui est incapable d’unir ses forces sur des projets qui auraient une chance de tenir la dragée haute au monde non-libre, tout cela au nom de la liberté des développeurs d’agir à leur guise… Et donc de s’ôter toute responsabilité si ça tourne mal.

Les idées de Richard Stallman ont été nécessaires au début, vers 1984, pour lancer le mouvement. Mais il faut rester réaliste. Le logiciel libre ne serait pas grand chose sans le noyau lancé en 1991 par un étudiant Finlandais dans sa chambre. En 2018, le noyau 100% libre se fait attendre, et s’il sort un jour, ce sera sûrement au moment où le Soleil sera officiellement une géante rouge.

Les libertés énoncées par la FSF sont indispensables, mais il faut que tout le monde se responsabilise et accepte de travailler ensemble. Je sais qu’on me répliquera : « et la liberté alors ? »

C’est simplement la justification idéale pour produire des forks dont l’inutilité est flagrante… Autant dire que les géants du logiciel que sont Microsoft, Apple ou encore Google sont en plein overdose de chips et de boissons gazeuses.

Mais continuons, car tout va très bien, Madame la Marquise… Continuons de nous étriper pour les environnements de bureaux, les navigateurs, les noyaux, la pureté du logiciel ou encore le système d’initialisation à utiliser. Pendant ce temps là, les logiciels vraiment utiles qui ont besoin de main d’oeuvre continueront de souffrir en silence…

La Parabola GNU/Linux est-elle dans une mauvaise passe ?

vendredi 12 octobre 2018 à 14:48

Dans le monde des distributions GNU/Linux 100% libre, il n’y a que deux distributions qui soient vraiment utilisables : la Trisquel et la Parabola.

La Trisquel, c’est la Ubuntu à la sauce Free Software Foundation. Le problème vient de la petitesse de son équipe de développement qui a entrainé la sortie de sa version basée sur Ubuntu 16.04 une petite semaine avant la sortie de la Ubuntu 18.04…

Pour la Parabola, c’est « simplement » une Archlinux à la sauce FSF. Cependant, quand on regarde l’âge de certains paquets et leur durée d’obsolescence – j’y reviendrais plus tard – on est tenté de dire que la Hyperbola alias la ArchBian est en train de l’étouffer.

Si on regarde les images ISO disponibles sur la page de téléchargement, la dernière en date est une image CLI proposant OpenRC… Désolé de le dire aussi directement, mais pour moi le duo Archlinux et OpenRC, c’est Artix Linux et rien d’autre.

J’ai donc récupéré la dernière image ISO, et j’ai évité comme la peste les scripts automatisés. J’ai préféré installer une Parabola GNU/Linux à la mimine en utilisant mon guide pour Archlinux comme base.

Il y a bien entendu quelques différences. Comme le noyau qui s’appelle linux-libre au lieu de linux. Il n’y a pas de pilotes de VirtualBox. Mozilla Firefox et Mozilla Thunderbird sont absents, remplacés par IceWeasel et IceDove…

Pour l’environnement ? J’ai pris pour changer… Mate-Desktop, étant donné que c’est un script proposé par l’image ISO de Parabola.

Une fois l’installation terminée, j’ai un brin modifié l’apparence pour éviter d’avoir mal aux yeux à cause d’un thème trop clair. Puis, j’ai lancé l’enregistreur de vidéo.

Dans les points faibles ? L’absence de grosses cylindrées : pas de Chromium, pas de Mozilla Firefox, pas de Mozilla Thunderbird. On note aussi l’absence de VirtualBox. Certains logiciels sont effroyablement en retard, comme le mois de retard pris au moment où j’enregistre la vidéo pour le navigateur web. Sans oublier une liste sans fin de paquets marqués comme obsolète, parfois depuis… deux ans !

De plus, pour pouvoir utiliser Octopi – une purge sur le plan pratique – il faut installer l’obsolète gksu…

Autant dire qu’à mon point de vue, la Parabola GNU/Linux est en cette mi-octobre 2018 sur la pente descendante… Ce qui est vraiment plus que dommage pour le petit monde des distributions GNU/Linux 100% libre…