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Décembre 2023 à Calais

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Résumé de ce qui s'est passé à Calais au mois de décembre en terme de violences d'état et de luttes.

On ne veut plus compter les mort.es

Le 04/12, le corps d'un homme a été retrouvé sur la plage de Dannes. Il s'agit du corps d'Eskeil, cet homme érythréen recherché par ses proches depuis le naufrage du 22/11 au large de Boulogne.
Le 09/12, Bashir, un homme soudanais est mort électrocuté dans un train de marchandises à Calais.
Le 15/12, Mustafa, un jeune homme irakien s'est noyé au large de Grand-Fort-Philippe lors d'un naufrage. Deux autres personnes sont portées disparues.
Le 15/12, le même jour, Ahmed, un jeune soudanais a été retrouvé en arrêt cardiaque sur la plage suite au naufrage d'un small boat qui a eu lieu au large de Sangatte.
Le 22/12, un corps a été découvert au pied de la falaise à Audinghen près du cap Gris-Nez.
Toutes ces personnes sont décédées en tentant de rejoindre le royaume-uni.
En 2023, ce sont au moins 28 personnes qui sont mortes à cause de la frontière franco-britannique.

Grève de la faim

Un bénévole d'une association présente à Calais et à Dunkerque a entamé une grève de la faim le 22/11. Ses revendications sont minces et pourtant ignorées : ravitaillement en eau par la sécurité civile pour les personnes exilées, respect du travail des associations et application de la trêve hivernale.

Squats

Le 08/12, des personnes exilées survivant à la rue et des solidaires ont officialisé l'occupation d'un petit immeuble à l'abandon pour y vivre loin des intempéries, du froid, des expulsions quotidiennes et du harcèlement policier. Les keufs ont expulsé 80 personnes de ce squat qui se trouvait dans le centre-ville de Calais. Les sortant.es qui n'acceptaient pas l'expulsion ont été gazé.es. Deux personnes (des soutiens) ont fait une garde à vue sans suite judiciaire.
Le 28/12, les flics ont fait une descente dans un autre squat d'environ 200 personnes installées depuis plusieurs semaines dans un grand hangar à l'abandon près de Marck. Ils ont demandé à tout le monde de sortir du hangar et 5 personnes ont été arrêtées par la PAF. Le soir même, les gens s'étaient déjà réinstallés. Logement pour toustes !

Palestine libre

Le 09/12, à l'appel du collectif calaisien Free Palestine, une bonne centaine de personnes ont manifesté pour la paix en Palestine. Malgré la durée des combats et l'absence de perspective de paix, les rassemblements et les manifestations continuent. La complicité de l'état français, le blocus de Gaza, les bombardements et la colonisation doivent cesser.

Venue de Darmanin

Le 15/12, Darmanin est venu à Calais pour faire la promo de sa loi immigration. Quelques dizaines de personnes venues crier leur désaccord avec cette loi ont été nassées aux abords du commissariat. Une personne a été violemment emmenée au poste pour une vérif d'identité.
Pendant ce temps, ce cher ministre de l'intérieur a salué la militarisation de la frontière et a décoré les « pauvres » policiers et gendarmes blessés lors des opérations de harcèlement sur les personnes exilées. Hors-sol quand on pense aux deux personnes qui ont perdu la vie le matin même.
Il a aussi annoncé la création d'un nouveau commissariat de police à Calais (200 000 euros). Pour rappel, une enveloppe de 25 millions d'euros sera également mobilisée par l'état pour la construction d'un cantonnement de CRS.
Plus le gouvernement militarise la frontière, plus le nombre de morts augmente ! Une politique d'accueil et de libre circulation sera-t-elle un jour envisagée ?

Mobilisation anti-CRA

Le 15/12, une réunion publique a eu lieu à Dunkerque contre la construction annoncée d'un Centre de Rétention Administrative. Une trentaine de personnes étaient présentes avec une forte envie de s'organiser contre cet énième projet de prison pour étranger.es. De prochains évènements sont à venir.

Création du MIRA Paris-Nord (Mouvement Indépendant de Riposte Antifasciste)

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Communiqué du MIRA : pour un antifascisme populaire et autonome

Nous annonçons aujourd'hui la création du MIRA Paris-Nord, le Mouvement Indépendant de Riposte Antifasciste.

Si Paris Nord est un espace populaire où les solidarités sont nombreuses et vives, il constitue aussi un lieu de gentrification accélérée, quadrillé par la police raciste qui en fait son terrain de chasse, d'où les pauvres sont de plus en plus rejeté·es. Alors que des groupuscules fascistes intimident et agressent des personnes racisées et queers, que l'antifascisme est criminalisé par l'État républicain et que la situation politique pousse la bourgeoisie raciste, et notamment ses secteurs les plus islamophobes, à considérer que l'extrême-droite constitue une solution de gouvernement, il n'y a pas d'autre réponse à attendre qu'une auto-organisation populaire. Nous voulons mener la lutte depuis nos lieux de vie, nos espaces de travail et d'étude.

S'il s'agit d'une activité essentielle, l'antifascisme ne doit pas se limiter à seulement dégager les fascistes de la rue. Il importe aussi et surtout de s'en prendre directement aux structures et aux dynamiques de la fascisation en cours. Ces dernières ne sont que les manifestations les plus monstrueuses du système capitaliste, raciste et cishétéro-patriarcal, et sont présentées comme une solution radicale à sa crise persistante, afin de maintenir les exploitations, les dominations et les exclusions. Pour les combattre, nous voulons participer, avec de nombreux·ses autres, à la construction de solidarités populaires, de pratiques de partage, de moments de rencontres et d'entraides. Nous savons que, si l'autodéfense antifasciste est une nécessité première, il ne peut y avoir d'offensive et de victoire autrement que dans une perspective révolutionnaire, antiraciste, féministe et queer.

Notre antifascisme est autonome ; il se tient à distance des institutions traditionnelles, de la gauche qui ne trouvent rien à redire à l'ordre du monde, tout en tentant de récupérer la force et l'inventivité de nos luttes. Il est un antifascisme qui part d'en bas. Un antifascisme qui voit en l'État non pas un instrument neutre, encore moins un soutien potentiel, mais le garant des rapports d'exploitation et de domination, à travers sa police qui blesse et tue, ses prisons qui enferment et son armée qui protège les intérêts impérialistes.

Autonome ne veut pas dire isolé : face aux attaques généralisées, notre force viendra de notre détermination mais aussi de notre capacité à agir ensemble, rendant nécessaires des alliances avec d'autres collectifs et organisations, spécifiquement antifascistes ou non. Contre un antifascisme spécialisé, qui serait l'apanage de quelques militant·es, nous voulons au MIRA participer à l'élaboration et à la propagation de réflexes généralisés et de pratique larges.

On ne fait pas de l'antifascisme de la même manière aujourd'hui qu'avant la survenue des ravages d'une pandémie gérée de façon eugéniste et raciste, qui a renforcé encore les tendances fascisantes de la société. De la bourgeoisie libérale qui considère que les prolétaires racisé·es peuvent bien tomber malades et mourir au nom du capital, aux conspirationnistes, antivax et autres idéologues d'extrême droite, en passant par de faux camarades qui tiennent des discours validistes et essentialistes, souvent transphobes et antisémites : nos ennemi·es sont nombreux·ses, nous les traiterons en conséquence. Face à elles et eux, nous réaffirmons que l'autodéfense sanitaire et l'autodéfense antifasciste doivent être menées de concert.

Nous avons donc inauguré la création du MIRA par le biais de deux actions. Depuis plusieurs semaines, nous diffusons des milliers de tracts auprès d'étudiant·es intra- et extra-muros afin d'alerter sur les initiatives des micro-organisations fascistes au sein des universités. Contre leur stratégie confusionniste consistant à avancer couvertes, nous prônons une information antifasciste qui serve à les débusquer et les chasser, soit bien les connaître pour mieux les combattre. Nous avons aussi organisé mi-décembre une cantine populaire antifasciste dans le quartier de Barbès. Ce moment chaleureux a été l'occasion d'échanger directement avec des habitant·es de Paris Nord, en vue de nous organiser pour combattre l'isolement et la violence quotidiens. Nous en avons également fait un lieu d'information sur les moyens de lutte des collectifs des sans-papiers contre la dernière loi raciste de contrôle de l'immigration, et avons appelé à les rejoindre largement lors de la marche du 18 décembre.

L'antifascisme ne demande qu'à être étendu, partagé, approprié collectivement par toutes les personnes, habitant·es, étudiant·es, travailleur·euses qui, au-delà des cercles militants, veulent s'engager contre le pourrissement raciste, lgbtiphobe et eugéniste d'un monde mortifère.

Paris Nord est un espace populaire, où les fascistes n'ont pas et n'auront jamais leur place. Vive la solidarité populaire, vive l'autodéfense antifasciste.

Instagram : mira_paname
Twitter : mira_paname
Mail : mira_paname@riseup.net

JO de Paris 2024, qui gagne aux jeux ? Débat avec Saccage 2024 et le journal Le Chiffon

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Cette rencontre a pour but de défaire le mythe des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) soi-disant « inclusifs » et « les plus verts de l'Histoire... » et de participer à une réflexion sur les transformations anthropologiques qu'implique la pratique sportive.

C'est une rencontre avec le Collectif Saccage2024, qui lutte contre les saccages des JOP, et avec Le Chiffon, le journal de Paname et sa banlieue, pour la présentation de son n°11 spécial JO.

L'objectif de cette rencontre à Saint-Denis, lieu phare des JOP 2024, est de proposer un panorama critique des JOP, que nous considérons comme destructeurs à tous les niveaux : économique, anthropologique, social, écologique et sécuritaire.

À la Librairie Bourlinguer, Jeudi 11 janvier 2024, 19h00, 37 rue de la Légion d'Honneur, Saint-Denis.

Plus d'information sur les organisateurs :

JO de Paris 2024 et aliénation sportive : rencontre avec Jean-Marie Brohm et le journal Le Chiffon, le journal de Paname et sa banlieue

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

À l'occasion du numéro spécial consacré aux Jeux Olympiques de Paris 2024, l'équipe du Chiffon, le journal de Paname et de sa banlieue, le présentera en compagnie de Jean-Marie Brohm, auteur de Pierre de Coubertin, le Seigneur des anneaux (Éditions Quel Sport ?) // dès 20h dans la librairie (23 rue Voltaire, Paris XIe, m° Rue des boulets ou Nation).

Présentation du numéro spécial du Chiffon et débat avec Jean-Marie Brohm, initiateur de la théorie critique du sport, professeur émérite de sociologie à l'université de Montpellier III. Auteur entre autre du Mythe olympique, Coubertin et la religion athlétique.

Extrait de l'entretien à retrouver dans Le Chiffon :

Le Chiffon – Quand le sport apparaît-il ? Est-il consubstantiel à l'activité physique humaine ?

Jean-Marie Brohm – Il y a deux réponses possibles. La première provient de l'idéologie sportive traditionnelle. Des auteurs très sérieux expliquent que depuis des temps immémoriaux l'homme est un sportif qui pratique la natation, la course, la lutte, la boxe, etc.

La seconde réponse cherche à distinguer plusieurs choses. D'une part, elle rappelle qu'il y a des « activités corporelles » constitutives de l'humain depuis son hominisation. C'est ce que le grand anthropologue Marcel Mauss va appeler les « techniques du corps ». C'est le fait de savoir marcher, sauter, courir, nager, faire l'amour, accoucher, etc. Ces techniques du corps sont en partie variables d'une culture à l'autre et peuvent être considérées comme des activités physiques.

D'autre part, il y a le « sport » proprement dit, c'est-à-dire l'institution de la compétition physique codifiée. On le voit apparaître dans l'Antiquité. Mais il y a une césure très nette entre le sport dit « antique » (Grec) qui était un acte cultuel et le sport dit « moderne ».

Globalement, le sport moderne commence à se forger vers 1750 en Angleterre, c'est-à-dire là où le capitalisme s'ébauche . Les premiers sports institués avec des fédérations, des règlements, des records, vont être le rugby, le football, l'athlétisme, l'équitation et le tennis.

Le sport s'organise autour de trois caractéristiques majeurs. Primo, la compétition systématique comme finalité. Secundo, l'entraînement régulier comme préparation à la compétition. Tertio, l'insertion dans une structure institutionnelle organisant et contrôlant l'activité sportive (fédérations, clubs, comités, etc.) selon des règles strictes (classes d'âge et de poids, licences, conditions d'accès aux épreuves, etc.). Mais les frontières entre activités physiques et pratiques sportives peuvent être perméables. En outre, il y a une tendance à la professionnalisation (via le salariat) des sportifs, c'est-à-dire leur transformation en capital. C'est ce qu'entament les premiers clubs anglais de football qui vont ensuite s'exporter en France, notamment au Havre.

En somme, je distinguerais les « techniques du corps » spécialisées de l'être humain – que l'éducation physique contemporaine permet de stimuler – et le sport proprement dit qui est éminemment lié au capitalisme.

[...]

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RDV le 3 janvier en solidarité avec les 12 personnes interpellées à côté du CRA de Vincennes !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

12 personnes ont été arrêtées à proximité de ce CRA le soir du réveillon, soutenons-les demain au Tribunal Judiciaire de Paris, à Porte de Clichy à 13h30.

Tous les 31 décembre, des feux d'artifices sont tirés devant les prisons et les centres de rétention administrative (CRA) en solidarité avec les personnes enfermées. Cette année, le 25 décembre, 11 personnes se sont évadées du CRA de Vincennes. Le lendemain, des feux d'artifices ont été tirés à l'extérieur en solidarité, alors qu'à l'intérieur les flics se vengeaient sur les prisonniers. Suite à tout cela, le préfet de police de Paris a annoncé un renforcement de la présence des keufs autour du CRA. C'est dans ce contexte de pression policière renforcée que 12 personnes ont été arrêtées à proximité de ce CRA le soir du réveillon.
La police a été prompte à faire fuiter des informations en direction de la presse d'extrême droite, qui a construit son discours et prêté des intentions aux personnes arrêtées.

Qu'il s'agisse d'évasions, de feux d'artifices, d'actions directes, de parloirs sauvages, de grèves de la faim, de mutineries ou de manifestations, nous sommes solidaires de celleux qui sont accusés de lutter contre l'enfermement.

Nous appelons donc à soutenir les 12 personnes accusées qui passeront en procès demain au Tribunal Judiciaire de Paris, à Porte de Clichy à 13h30.

Rendez-vous sur le parvis du tribunal à 13h. Soyons nombreux.se.s !

Les évadés n'ont pas été retrouvés, bon vent à eux !
Liberté pour toustes

Il est encore possible que l'orientation change et qu'iels ne passent pas en procès. Si c'est le cas, on mettra cet article à jour demain matin !