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8 mars 2023 Grêve féministe interprofessionnelle et des quartiers populaires - Rassemblement St Denis La Plaine

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Appel à rassemblement à la Plaine Saint-Denis par la marche Féministe Antiraciste le 8 mars 2023 pour la journée internationale des luttes des femmes et minorités de genre

Rassemblement 8 mars 2023

✊A l'occasion de la journée internationale des luttes des femmes et minorités de genre, la Marche Féministe Antiraciste organise un rassemblement devant l'Agence Régionale de la Santé à la plaine Saint Denis.
Dans le cadre du mouvement des retraites, nous voulons faire entendre la voix des minorités oublié.e.s exploité.e.s et en lutte dans nos quartiers !

“retraite de misère
retraite au cimetière
on n'en veut pas !”

Pénibilité du travail, exploitation pénitentiaire, charge du racisme dans nos vies, carrières interrompues, temps partiels, précarité, violences sexistes, sexuelles et LGBTQIphobes
Jeunesse précaire des quartiers populaires, familles monoparentales, charge familiale des chibani.a.s

Rassemblement 10h30 devant l'ARS avant un départ collectif pour la grève du 8 mars !
ARS : 13 Rue du Landy, RER B La Plaine Saint Denis

Nos quartiers ne sont pas des déserts féministes !

AG LGBTQI & luttes sociales (Pink Bloc)

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Nous, organisations LGBTQI, appelons les personnes queers à se réunir le samedi 18 février pour une Assemblée Générale afin de réfléchir ensemble aux perspectives de luttes dans le contexte de mobilisation sociale qui est le nôtre.

Dans les manifestations contre la réforme des retraites, le pink bloc a su montrer à quel point nous étions nombreux.ses, mobilisé.e.s et prêt.e.s à nous battre contre les différentes prises de positions politiques - racistes, sexistes, validistes, transphobes et libérales (nous le savons malheureusement, la liste est longue !) du gouvernement.

En tant que personnes LGBTQI, nous souhaitons continuer à nous mobiliser et ainsi réfléchir ensemble à de nouveaux modes d'action pour une retraite et une vie dignes pour toustes, en repensant de manière unie l'importance de notre présence dans les mobilisations actuelles et futures.

Pour une lutte sociale, intersectionnelle et unitaire, ne laissons personne derrière nous !

Réforme des retraites : injustice et enfumage...

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

En 1889, au moment où il mettait en place en Allemagne le premier système de retraites au monde, le chancelier Bismarck aurait demandé à son conseiller : « À quel âge faut-il fixer l'âge de la retraite pour qu'on n'ait jamais à la verser ? », ce à quoi le conseiller aurait répondu : « 65 ans ». Une mesure qui, à une époque où l'espérance de vie était inférieure à 65 ans, permettait à l'État allemand de réaliser quelques économies...

En France, ce fut le même âge qui fut choisi, en 1910, lors de la discussion du projet de loi relatif au régime des retraites ouvrières et paysannes (ROP). À l'époque, l'espérance de vie des Français ne dépassait pas 45 ans. Ses détracteurs l'avaient alors qualifiée de « Retraite pour les morts ».

France 2023. Le pays est surendetté (à hauteur de 110 % de son PIB) et emprunte sur les marchés financiers presque 400 milliards par an. Or, pour obtenir des prêts à des taux très favorables, l'État français doit donner des garanties aux marchés financiers. En gros, il doit les assurer de sa solvabilité à terme et leur montrer qu'il ne laisse pas trop déraper ses comptes publics.

Premier levier pour alimenter les caisses publiques : l'impôt. Le gouvernement pourrait alors taxer les (super)profits des entreprises, entreprises bénéficiant par ailleurs d'un soutien plus ou moins direct de l'état (prêts garantis, fonds de solidarité, politiques de grands travaux et autres investissements publics). Au lieu de ça, le gouvernement actuel s'attelle à diminuer les taxes sur les entreprises (baisse de l'impôt sur les sociétés, suppression de la CVAE...) en rognant sur les dépenses sociales pour compenser les pertes.

Dans le projet de réforme des retraites actuel, il s'agit d'allonger la durée de cotisation de deux ans, en faisant passer l'âge de départ légal (minimal) de 62 à 64 ans. Une réforme qui devrait bien sûr permettre au gouvernement de réaliser des économies (plus d'années de cotisation, autant d'années en moins à reverser le « fruit » des cotisations). Soit environ 9 milliards d'euros par an. Mais la principale arnaque ne se trouve pas là...

En fixant une durée minimale de cotisation à 43 ans (172 trimestres) et un âge de départ maximal à 67 ans, le gouvernement table aussi sur le fait que beaucoup d'entre nous (parce qu'ils ont commencé tard, ont eu une carrière hachée, se sentent usés à partir d'un certain âge) ne partirons pas avec une retraite complète : pas un « taux plein » pour ceux qui partiront avant 67 ans sans leurs 172 trimestres ; un « taux plein » mais pas une « retraite complète » pour ceux qui partiront à 67 sans les 172 trimestres... finalement, seuls ceux qui partirons entre 64 et 67 ans avec leurs 172 trimestres auront une retraite complète.

Pour les retraites « non complètes », la pension sera calculée au prorata des trimestres cotisés (nombre de trimestres cotisés sur les 172 totaux). Quant aux retraites « pas à taux plein », le choc est plus brutal : une décote consistant à réduire le taux plein (50 % sur la moyenne des 25 meilleures années) de 1,25 % par trimestre manquant. Je vous laisse faire le calcul (en n'oubliant pas non plus de défalquer les primes, non prises en compte dans le calcul des retraites...).

Comme à son habitude, le gouvernement essaye de noyer le poisson... en surcommuniquant sur des cas abstraits. Comme cette promesse de revalorisation des petites retraites à 1200 euros ; une mesure qui, après étude (conditions extrêmement restrictives), s'avère ne concerner qu'un nombre ultra-réduit de personnes...

Certains, à l'extrême droite notamment, expliquent que la réforme des retraites est imposée par l'union européenne. C'est faux. L'Union Européenne définit des règles de politique générale (ne pas dépasser les 3 % de déficit par exemple), émet des recommandations en vue d'atteindre certains objectifs (uniformiser les systèmes des retraites au sein de l'UE par exemple) mais ne contraint aucun État-membre à adopter une réforme de son système de retraite.

Quelle nécessité (urgence) y a-t-il a faire cette réforme ? « La France est à l'euro près » nous explique Bruno Le Maire. C'est sûr que quand on lâche d'un côté (15 milliards d'euros par an de cadeaux aux entreprises via la suppression de la CVAE, 11 milliards via la diminution du taux de l'impôt sur les sociétés), il faut pouvoir reprendre de l'autre (9 milliards d'euros par an économisés via la réforme des retraites).

Et puis, que sont ces 9 milliards, au sein d'un État qui en dépense annuellement 1.100 ? Ils ne financeront même pas ce qu'on est en train de donner pour la filière hydrogène (plan d'investissement France 2030)... Et quid des 400 milliards d'euros (100 milliards de plus que la dernière fois), promis à l'armée lors de la dernière loi de programmation militaire ? Ne sommes-nous pas censés être dans l'Otan, et à ce titre, déjà protégé des menaces extérieures ?

Selon le rapport du conseil d'orientation des retraites (COR), l'instance référente sur le sujet, le système des retraite n'est pas, pour l'instant, déficitaire. Il devrait même enregistrer un excédent de plus de 3 milliards d'euros cette année. D'où le questionnement sur l'urgence d'une telle réforme. Avec un gouvernement se prenant un peu les pieds dans le tapis : en expliquant dans un premier temps que l'argent économisé servira à financer d'autres mesures (baisses d'impôts ...), puis, devant le tollé suscité, en indiquant finalement que cet argent sera entièrement réaffecté au système de retraite.

Si le COR prévoit bien que le système des retraites sera déficitaire dans les années qui viennent, il entrevoit aussi un retour à l'équilibre, et même à l'excédent, à partir du milieu des années 2030. Et ce, sans avoir à mener de nouvelle réforme ; pour cela, il faudrait bien sûr que l'état accepte d'ici là de « combler le trou ».

En réalité, tout cela n'est qu'une question de choix politique. Car l'argent existe, il suffit d'aller le chercher... dans les paradis fiscaux par exemple (plus de 50 milliards envolés par an). Mais il est manifestement plus simple, pour nos gouvernants, de faire régulièrement les poches du petit peuple ; en comptant sur sa capacité de résignation ; en essayant de le diviser aussi : le public contre le privé ; ou les « fainéants », « preneurs d'otages », « bordélisateurs »... contre les « honnêtes travailleurs », « pénalisés dans leur quotidien »...

Réformes Balladur 1993, Fillon 2003, Woerth 2010, Touraine 2014 puis... Borne 2023 ? Et après ? Progressivement, c'est tout le système de retraite qui est en train de disparaître. La fameuse « fable de la grenouille ». Cela s'arrêtera quand ? Quand le peuple uni, déterminé, le décidera. Avec la réforme actuelle, l'âge de départ moyen est en train de toucher l'espérance de vie en bonne santé (65 ans). C'est peut-être le moment de dire stop, non ?

Quelques liens

Une réforme pour rassurer les marchés financiers (1)

Rassurer les marchés financiers (2)

Les chiffres du Conseil d'Orientation des retraites (COR) (1)

Les chiffres du COR (2)

Baisse de l'impôt sur les sociétés

Suppression de la CVAE

Des cadeaux au patronat

Des réformes fiscales qui globalement favorisent les plus riches

La réforme des retraites est-elle vraiment dictée par Bruxelles ?

Le mirage des petites retraites à 1200 euros

Une réforme pour financer des mesures annexes ?

100 milliards en plus promis à l'armée lors de la dernière loi de programmation militaire

Au théâtre de La Commune, la répression syndicale se renouvelle

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

En 2018, des salarié.e.s du Théâtre de La Commune se sont mis en grève pendant 3 mois pour dénoncer le harcèlement au sein de leur structure.
5 ans plus tard, la directrice, Marie José Malis, renouvelée par le Ministère de la Culture malgré ses agissements coupable envers les salarié.e.s ayant pris part à la grève, n'a eu de cesse que de monter les membres du personnel les un.e.s contre les autres. Résultat, vendredi 10 février 2023, une partie du personnel, dont nous, ancien.ne.s grévistes, victimes de répression syndicale incessante depuis toutes ces années, avons pris connaissance d'une tribune appelant à demi-mot à notre licenciement, en des termes vagues, pseudo-humaniste, qui dissimulent un désir d'ordre.
Nous leur adressons notre réponse, ainsi qu'une analyse de la situation au Théâtre de La Commune, où la maltraitance venue de patron auto-proclamé « de gauche » bat son plein. De quoi la répression syndicale y est-elle le nom ?

En 2018, des salarié.e.s du Théâtre de La Commune se sont mis en grève pendant 3 mois pour dénoncer le harcèlement à l'oeuvre dans leur structure.
5 ans plus tard, la directrice, Marie José Malis, renouvelée par le Ministère de la Culture malgré ses agissements inaccpetables envers les salarié.e.s ayant pris part à la grève, n'a eu de cesse que de monter les membres du personnel les un.e.s contre les autres. Résultat, vendredi 10 février 2023, une partie du personnel, dont nous, ancien.ne.s grévistes, victimes de répression syndicale incessante depuis toutes ces années, a pris connaissance d'une tribune appelant à demi-mot à notre licenciement, en des termes vagues, pseudo-humanistes, dissimulant un désir d'ordre.
Nous leur adressons notre réponse, et poursuivons ainsi notre analyse de la situation au Théâtre de La Commune, où la maltraitance venue de patron auto-proclamé « de gauche » bat son plein. De quoi cette répression syndicale y est-elle le nom ?

En cette période de mobilisation massive contre la réforme des retraites, c'est avec une profonde consternation que nous avons pris connaissance par voie de presse, le vendredi 10 février 2023, d'une tribune parue sur Sceneweb, et dont une « majorité » de nos collègues serait signataire.

Tribune consultable sur ce lien :

<style> .lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }

Quel en est l'objet ?

Une adresse aux futur.e.s candidat.e.s à la direction du CDN d'Aubervilliers, pour les avertir qu'une minorité « toxique » de salarié.e.s sévit au théâtre, et que pour « protéger » les futur.e.s artistes dirigeant.e.s et « traiter la question » de « manière pérenne », ils sont prêts à déployer « des moyens d'action pour aller au bout de [leur] démarche »…

Qui sont les signataires ?
Bien sûr, nous pourrions relever que, sur les 11 signataires, 10 ont été embauchés par l'actuelle direction, 2 font partie du « CODIR » (comité de direction du théâtre), et que parmi les solidaires-non-signataires apparaissent 4 ex-membres de la direction. Cependant, même en relativisant le nombre de signataires, le vocabulaire technocratique et glaçant avec lequel une partie du personnel voue l'autre aux gémonies et appelle à demi-mot à son licenciement, ne peut qu'interpeller.

À commencer par les conditions de son élaboration. Ce texte n'a pas été conçu ou proposé lors d'une réunion du personnel ou d'une AG. De nombreux salarié.e.s n'étaient pas informé.e.s de cette initiative, et notamment 6 des 7 salarié.e.s qui étaient déjà présent.e.s sous la précédente direction. Nous avons à ce jour comptabilisé 11 salarié.e.s permanent.e.s de La Commune qui nous ont dit ne pas avoir été informés de cette démarche, soit autant que de signataires ! La « majorité » prétendue est donc plus que relative...

Dans ces conditions, ce collectif de salarié.e.s ne peut ni se prétendre majoritaire (11 signataires sur un effectif global de 25 en ne comptant que les permanent.e.s et les apprenti.e.s) ni se taxer d'une quelconque représentativité.

Cependant, bien que nous condamnions tant sur le fond que sur la forme la démarche entreprise par ces collègues, avec qui nous entretenions jusque-là, pour beaucoup, de très bons rapports de travail, nous tenons à les assurer de notre volonté de trouver coûte que coûte les voies d'un possible échange quelles que soient les embûches que la direction mettra sur notre chemin. En effet nous voulons croire qu'un dialogue sincère pourra réparer ce qui a été gravement abîmé par une direction sans vergogne.

De qui parle ce texte et qui sont les salarié.e.s « toxiques » ?

Si le texte de cette tribune « spontanée » reste allusif, en revanche nous avons la chance de disposer d'un courriel que, concomitamment, la directrice du théâtre, Marie-José Malis, a envoyé à l'ACDN (Association des Centre Dramatiques Nationaux) pour demander le soutien de ses consœurs et confrères dirigeant.e.s.

Texte intégral de ce mail ci-dessous  :

<style> .lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }

Dans ce mail, nous comprenons aisément quel.le.s sont les salarié.e.s visé.e.s : les syndiqué.e.s et militant.e.s d'un « syndicat très puissant dans nos maisons » (Madame est trop bonne... ), à savoir la CGT.

À l'heure où nos conquis sociaux sont plus que jamais menacés, nous savons combien la répression syndicale s'érige en norme dans de nombreux secteurs. Pour autant, il ne nous est pas moins pénible de constater que c'est précisément dans celui de la culture et du spectacle vivant, qui aime tant à se parer d'oripeaux aux couleurs de l'« émancipation » ou de l'« hospitalité », que cette logique délétère est portée à son paroxysme. Car, dans le théâtre subventionné comme dans les entreprises du groupe Bolloré, malheur à celles et ceux qui « mordent la main qui les nourrit » !

Que signifie « traiter la question » ?

Lors des différents mandats de Marie-José Malis, de nombreux.euses salarié.e.s ont été « convaincu.e.s » de quitter l'entreprise : ruptures conventionnelles ou négociations transactionnelles (avec clauses de confidentialité bâillonnant nos collègues), acharnement disciplinaire allant jusqu'à des tentatives de licenciement, gestion RH totalement inégalitaire des promotions et salaires, proposition de formation à la condition sine qua non d'aller travailler ailleurs, placardisation de salarié.e.s sous couvert de restructuration des services, dénonciations calomnieuses (harcèlement, racisme, sexisme...), dénigrement systématique auprès des tutelles, des partenaires, des collègues (en particulier celles et ceux récemment embauché.e.s ou peu présent.e.s dans la structure), instrumentalisation des tensions interpersonnelles pour cliver les équipes, humiliations et propos vexatoires au quotidien, notamment en réunions...

Cependant, force est de constater, que depuis le conflit social de 2018 les brimades et mesures punitives énumérées plus haut (liste non exhaustive) ont ciblé plus volontiers les ex salarié.e.s grévistes.

Ainsi, depuis 2018, ceux-ci totalisent presqu'une dizaine de mesures disciplinaires, dont une demande de licenciement, toujours en attente de jugement au tribunal administratif, après rejet de l'inspection et du ministère du travail. Et malgré ces revers, dans ce dossier, la direction du théâtre continue son acharnement juridique, subvertissant le droit du travail pour en faire un outil de répression syndicale et dilapidant l'argent public en procédures dispendieuses autant qu'inutiles, privant ainsi de financement des ateliers pour la population d'Aubervilliers, ou des spectacles pour le jeune public, dont le nombre de représentations s'est réduit comme peau de chagrin durant la mandature de l'actuelle direction malgré une forte demande des équipes pédagogiques de la ville.

Comme on le voit, sous couvert de « difficultés » dans le travail, c'est en réalité une répression syndicale féroce qui s'exerce actuellement.

Mais cela n'est pas encore suffisant semble-t-il puisque les salarié.e.s signataires de cette tribune envisagent, pour leur part, de « mettre en œuvre » de nouveaux « moyens » pour aller jusqu'au bout de leur « démarche ».
Faut-il s'attendre à encore un peu plus de brimades, de dénonciations, d'humiliations ? Faut-il même craindre pire ?...

Nous rentrons là dans une spirale bien dangereuse et, dans tous les cas, si la santé et la sécurité de nos camarades devaient encore en pâtir cela relèverait d'une faute inexcusable de l'employeur puisque l'on voit clairement, au travers du mail de Marie-José Malis à l'ACDN, la part active que prend la direction dans ce lynchage prémédité.

Que nous est-il réellement reproché ?

Là encore, le texte n'est pas très explicite. Nous sommes accusé.e.s de façon très générale d'avoir un "rapport au travail […] toxique pour tout le collectif" et d'être à l'origine de « difficultés majeures ». Mais en quoi notre rapport au travail serait-il toxique ? On ne sait pas bien. Il faut donc le croire sur parole, ou demander des précisions par e-mail, comme cela est obligeamment proposé en fin de tribune, ce qui permet accessoirement d'éviter toute contradiction. L'information : « oui » - mais dans l'opacité !

Pour notre part, nous ne voyons aucun inconvénient à entrer dans le détail. Et puisque ce sont les salarié.e.s proches de la CGT qui sont plus explicitement visé.e.s, rappelons quelles ont été nos principales revendications depuis l'arrivée de l'actuelle direction :

  • Est-il réellement « toxique » de demander que les directions se rémunèrent en fonction de la grille interne des salaires applicable dans l'entreprise ? Nous avons d'ailleurs eu la joie de voir ce point - soulevé par nous en 2014 - repris dans l'actuel appel à candidatures.
  • Est-il « toxique » de demander que les amateur.e.s sur les spectacles payants (les Pièces d'actualité par exemple) soient rémunéré.e.s, et de surcroît conformément à la grille interne des salaires (2014) ?
  • Est-il « toxique » de demander que les artistes interprètes « débutant » (c'est-à-dire n'ayant participé à aucun spectacle professionnel selon la direction) se voient rémunéré.e.s en fonction de la grille interne et non au minimum conventionnel (2016) ?
  • Est-il « toxique » de demander l'arrêt des pratiques de management pathogène, le respect des instances représentatives du personnel, et la mise en place d'un audit sur les conditions de travail, revendications du mouvement social de 2018 au sein de notre structure ?
  • Est-il « toxique » de demander pendant la crise sanitaire de 2020/2021 que les contrats et les promesses d'embauches soient toutes honorées ?
  • Est-il « toxique » sur cette même période de réclamer des explications sur l'utilisation des fonds perçus au titre du chômage technique et du soutien aux entreprises ?
  • Est-il « toxique » de demander que les apprenti.e.s soient rémunéré.e.s en fonction du poste occupé et non pas systématiquement au SMIC (2022) ?
  • Est-il « toxique » de demander des explications lorsque nous constatons des disparités de salaire très importantes parmi les salarié.e.s (notamment parmi les signataires de cette tribune) certain.e.s pouvant percevoir des salaires jusqu'à 49% au-dessus des minimas conventionnels (2022) ?

Toutes ces revendications ont été balayées par la direction, et nous sommes au regret de dire que ces dernières années nous n'avons reçu à ce sujet aucun soutien des représentants de FO 93 (syndicat actuellement majoritaire dans la structure) signataires de cette tribune, et fervents défenseurs de la direction.
Seraient-ce donc ces tentatives d'avancées sociales favorables aux salarié.e.s les moins bien lôti.e.s, qu'ils-elles soient artistes, administratifs.ives ou technicien.ne.s, intermittent.e.s ou permanent.e.s, qui seraient si insupportables à nos collègues, demandes obstinément refusées par une direction qui se voudrait pourtant l'avant garde éclairée de la lutte contre le capitalisme ? À moins que l'on nous punisse pour avoir mis notre direction face à ses propres contradictions, révélant ainsi que dans le monde des "patrons de gauche", le roi est nu ?

Pourtant, la gestion d'une entreprise, fût-elle artistique, n'est pas le fait du prince.

Les salarié.e.s disposent de droits, et se battre pour les faire appliquer ou pour en conquérir de nouveaux ne relève pas d'un rapport « toxique » au travail, bien au contraire. Dans la relation contractuelle, le.la salarié.e est la partie faible du contrat... même et peut-être surtout lorsque le.la patron.ne se dit de "gauche". C'est pourquoi il.elle bénéficie de protections sociales et de représentant.e.s pour veiller à leur application.

Et c'est spécifiquement sur ce point que notre vision du travail diverge avec la direction et les salarié.e.s fier.e.s et heureux.euses de porter le projet « novateur » de Marie-José Malis. Pour nous, le fonctionnement et l'organisation du travail ne doivent pas dépendre exclusivement du « projet » (artistique ou non) porté par une direction mais se discutent et s'envisagent en concertation avec les salarié.e.s - TOU.TE.S les salarié.e.s. Une structure culturelle publique n'est pas une scène de théâtre. On ne met pas en scène le travail et le collectif de travail.

Les 10 ans de présence de Marie-José Malis et Frédéric Sacard auront été une longue succession d'incompréhensions, de violences, et d'enfermement dans un système profondément destructeur : pour le public, pour le théâtre, et pour son personnel. Signalons au passage que la fréquentation a été divisée par 2 depuis 2014 : 19 355 spectateurs en 2014-15 vs 10 039 spectateurs en 2021-22.

Ce désastre aurait pu s'achever dans une certaine discrétion... mais non. Il fallait une fois encore radicalement briser le collectif et les salarié.es avant de partir. En adepte de la politique de la terre brûlée, Marie-José Malis utilise cette tribune comme un dernier coup porté pour que plus rien après elle ne puisse repousser. La dernière tentative, aussi, pour rejeter ses fautes sur d'autres alors même qu'elle cherche un nouveau point de chute après l'échec dernièrement de sa candidature aux Tréteaux de France, au CNSAD (Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique) et au Théâtre du Peuple de Bussang.

Sur ce point, nous vous renvoyons aux excellents articles écrits en 2020 dans Jef Klak et Rapports de force.

Liens pour les articles ci-dessous :

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Nous vous invitons également à lire le courrier de l'un des administrateurs ayant travaillé à La Commune avec Didier Bezace en réponse à celui de Marie-José Malis et qui se désolidarise de sa présentation des faits.

Courrier de Philippe Luciat-Labry ci-dessous :

<style> .lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }

Par ailleurs, si la direction en poste souhaite réellement ouvrir un débat public sur la « toxicité » dans l'entreprise, nous lui suggérons de relever totalement de leurs obligations de confidentialité les salarié.e.s actuellement en poste ainsi que l'ensemble de nos ex collègues ayant quitté le théâtre ces 10 dernières années afin qu'ils et elles puissent s'exprimer en toute liberté.

Nous souhaitons, en conclusion, et nous rejoignons Marie-José Malis sur ce point, alerter sur le fait que les dirigeant.e.s nommé.e.s à la tête de nos institutions publiques sont souvent mal formé.es, mal préparé.es et mal accompagné.es. Nous pensons également que la nécessaire vigilance que devrait exercer le ministère (surtout lors de l'arrivée d'une nouvelle direction) est défaillante, et que les départs précipités des salarié.es dans ces circonstances sont totalement banalisés, voire souhaités... quelles que soient les violences exercées.

Aux futur.e.s candidat.e.s à la direction du Théâtre de La Commune, CDN d'Aubervilliers, nous souhaitons dire que ce lieu n'est pas une page blanche. Il est riche de son histoire et de ses salarié.e.s. Il est emblématique d'une étape glorieuse de la décentralisation et il est aussi à l'image du temps. L'accompagnement des pouvoirs publics est fragile et le territoire est à regagner.

Mais la tâche est belle, tout est possible et nous sommes certain.e.s qu'après le départ de la direction sortante, elle pourra s'accomplir. Aussi, nous vous souhaitons par avance : Bienvenue à toutes et tous, et que vive le Théâtre de La Commune ! Les mauvais jours finiront !

Les Salarié.e.s du Théâtre de La Commune en lutte
Nous retrouver et suivre nos publications :

<style> .lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }

Soirée de soutien le 17 février pour la grève générale féministe du 7 et 8 mars !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Soirée de soutien à l'AG feministe Paris-Banlieue pour la préparation des journées des 7 et 8 mars, le 17 février à La Baudrière.
Son but est triple : faire connaître ce cadre d'organisation, diffuser nos points de vue sur la grève féministe et récolter des fonds. L'AG étant autogérée, elle ne bénéficie d'aucun financement, ce qui limite nos possibles. Afin donc de remplir nos caisses et de faire grossir nos rangs, nous proposons une soirée festive autour de la grève féministe et de ses enjeux.

Soirée de soutien à l'AG feministe Paris-Banlieue pour la préparation des journées des 7 et 8 mars, le 17 février à La Baudrière.
Son but est triple : faire connaître ce cadre d'organisation, diffuser nos points de vue sur la grève féministe et récolter des fonds. L'AG étant autogérée, elle ne bénéficie d'aucun financement, ce qui limite nos possibles. Afin donc de remplir nos caisses et de faire grossir nos rangs, nous proposons une soirée festive autour de la grève féministe et de ses enjeux.

👊 Nous espérons que celle-ci convaincra les participant·es de rejoindre l'organisation et/ou de faire grève les 7 et 8 mars, d'autant que l'intersyndicale a décidé de faire de ces deux journées un temps fort de la mobilisation contre la réforme des retraites et que celle-ci va encore précariser les conditions de vie des femmes et des personnes minorisées.

Rendez-vous à la Baudriere, squat anarcha-feministe TransPdGouine à Montreuil !
Le 17 de 17h30 à 2h du matin
65BIS rue Voltaire, Montreuil