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Actions à la frontière française nord contre le projet de nouveau CRA

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ces derniers jours, de multiples actions ont eu lieu contre le projet des gouvernements français et britannique d'ouvrir un nouveau centre de rétention administrative (CRA) à la frontière.

Un CRA est une prison pour enfermer les personnes étrangères avant de les déporter hors du pays.

Ce projet a été annoncé en mars 2023 suite à un énième accord entre les deux pays de militarisation de la frontière. Partout en Europe les états durcissent les politiques aux frontières (prisons-flottantes au sud de l'angleterre, multiplications des centres de rétentions : allemagne, belgique, france, italie…).

Si les polices s'organisent au niveau international, les sources d'inspiration sont aussi partout : fermetures par le feu (comme au CPR de Turin en février-mars 2023), évasions, expulsions empêchées… il est possible de résister et d'attaquer.

Les actions menées dans différents lieux proches de la frontière franco-britannique ces derniers jours ont pour but d'intensifier la mobilisation contre tous les centres de rétention, ici comme ailleurs. Les personnes étrangères et/ou enfermées sont les premières à agir quotidiennement dans cette lutte. Ces actions sont en solidarité avec elleux. Voici quelques exemples récents :

  • Une cinquantaine de personnes ont fait un parloir sauvage en soutien des prisonnier-es du CRA de Coquelles, à côté de Calais.
  • Plus de 200 personnes ont manifesté contre les CRA à Calais ce dimanche 17/09.
  • Déploiement de nombreuses banderoles au-dessus l'autoroute A16 : « CRA ni ici ni ailleurs », « Pas de frontières, pas de nations, stop déportations », « Papiers pour tous.tes »…
  • Tags à Lille sur le siège de Vinci Immobilier, une entreprise qui se fait du fric sur la construction de prisons : « Stop tes CRA et tes prisons ».
  • Diffusion de tracts pour dénoncer le projet de nouveau CRA franco-britannique dans différents lieux de la frontière.

Contre toute forme de surveillance, de fichage et d'enfermement, ne restons pas indifférent-es ! Multiplions les actions et le harcèlement contre tous ceux qui profitent du marché sécuritaire : entreprises et compagnies aériennes (https://abaslescra.noblogs.org/files/2022/09/boites-collabo-CRA.cleaned.pdf), politicien-nes de tout bord qui font leur beurre électoral sur la misère sociale…

Article paru initialement sur Calais Migrants Solidarity

Appel Féministe à rejoindre le rassemblement de soutien aux Inculpé.es du 8/12

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Mardi 3 octobre 2023 à 12h devant le tribunal judiciaire de Paris, porte de Clichy.

Solidarité féministe face à la répression

mardi 3 octobre 2023 à 12h devant le tribunal judiciaire de Paris, porte de Clichy.

Le mardi 8 décembre 2020, 9 personnes, qui ne se connaissent pas toustes, désignées comme membres de « l'ultragauche » ont été arrêtées, aux quatre coins de la France, par la DGSI dans le cadre d'une enquête pour « association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes criminels ».

Parmi ces personnes, cinq seront incarcérées, en détention provisoire sous le régime des « détenus particulièrement signalés », comprenant l'isolement et la surveillance renforcée, la privation de balade, la rétention du courrier, les réveils toutes les deux heures,...

Pourtant,si on leur reproche la confection de gros pétards et d'avoir participé à des parties de "air soft", aucun projet ne leur est reproché. Sans preuve tangible, les sept inculpé·es sont suspecté·es d'avoir eu l'intention de nuire à la police, ou à l'armée, peut-être… Leur privation de liberté repose donc sur des « soupçons » de potentiels « projets » de « dégradation de biens et d'action violente ». Il s'agit de présomption d'intention.

En réalité, les renseignements généraux écoutaient déjà les personnes en question depuis 10 mois avant leurs arrestations. Cependant cela n'a pas fait émerger de preuve de quoi que ce soit. Or, la spécificité de l'antiterrorisme est de baser des accusations sur des intentions supposées, à caractère politique. Dans ce cas, cette lutte est instrumentalisée sous couvert "d'anti-terrorisme". Le traitement répressif des inculpé·es du 8/12 s'appuie uniquement sur des supposés propos critiques, voire une colère, à l'égard de la police.
Leur refus de communiquer des conventions secrètes de déchiffrement,c'est-à-dire de donner leur mot de passe de téléphone portable et ordinateurs, viendraient appuyer leur culpabilité.Preuve irréfutable, n'est ce pas ?

La traque de ces militant·es des luttes sociales, écologistes, féministes, anti-impérialistes ou antifascistes s'est donc soldée par des perquisitions aux aurores par le RAID et la DGSI, menottant toutes les personnes présentes et saccageant les foyers. Les gardes à vue qui ont suivi se sont déroulées sur 4 jours sous les néons éblouissants sans interruption, avec 6 heures d'interrogatoire par jour. Des conditions proches ou assimilables à de la "torture blanche".

De plus, lors de la médiatisation de l'affaire, des informations privées ont été publiées, mettant toustes les inculpé·es et leur entourage en danger.

Depuis le début de l'affaire, nous dénonçons cette répression politique, ces inculpations infondées et ce traitement abusif et irrespectueux de la dignité. Aujourd'hui, à l'occasion de l'ouverture de leur procès(du 3 ou 27 octobre), nous réaffirmons notre solidarité avec les inculpé·es.

Nous affirmions à deux reprises notre solidarité féministe avec les inculpé·es début 2021 dans deux tribunes portées par des militantes et par des personnalités et collectifs féministes.

Aujourd'hui, nous appelons à la mobilisation de soutien durant le procès en octobre, avec une attention particulière à notre camarade Camille, la seule femme parmi les sept inculpé·es.

Sans faire exception, son arrestation a été plus que musclée. En effet, au cours de celle-ci la porte de chez elle a été défoncée, sa chambre retournée, son lit détruit. Sidérée face aux boucliers par-balle et aux armes à feu, Camille a été cagoulée de force et embarquée dans un fourgon banalisé, sans savoir jusqu'où. Et après trois jours dans les locaux de la DGSI, C'est à Fleury-Mérogis qu'elle est descendue et a été enfermée pendant 4 mois et demi, dans les conditions évoquées plus haut.

Nous dénonçons toutes les violences qu'ont subi les inculpé·es et nous nous mobilisons particulièrement en solidarité avec Camille, maltraitée ces trois dernières années et qui a subi à de nombreuses reprises le harcèlement et les agressions sexistes des personnels policier, pénitencier et judiciaire.
Nous nous mobilisons de la même manière en solidarité avec toutes les mères, amies et compagnes qui ont elles aussi dû se battre contre toutes ces violences et à qui nous adressons notre sincère soutien.

La justice crée des récits et des personnages. Quand il s'agit de présomption d'intention, le récit n'est que fantasmagorique.
Les femmes de leurs histoires sont toutes empreintes de clichés sexistes. Et s'il faut se battre contre un récit absurde, on doit aussi se défendre de ces rôles et assignations qui nous décrédibilisent.

Ici, Camille estd'abordpassée pourla "femme du chef",celle dont on délégitime continuellement les propos, àqui on faitdu chantageen utilisant des biais intimes collectés pendant toute la période de renseignement et dont on traite et interprète le moindrecomportement sous le registre de l'émotion.

De manière générale cette infantilisation et dévalorisation justifie un traitement autoritaire et punitif, privant les femmes de leur autonomie et de leur auto-affirmation.Un mécanisme que l'on ne connaît que trop bien.

Puis, à s'en défendre pour reclamer le droit d'etre entendue, Camille se voit placer sous une autre assignation:elle devient alors la manipulatrice, celle qui serait la plus empreinte d'une idéologie violente et qui insidueusement influencerait le groupe. On retrouve ainsi ici une autre représentation classique des femmes fourbes et calculatrices, qui doivent inspirer méfiance et mépris.
Nous ne pouvons accepter d'être caricaturées selon ces stéréotypes sexistes. Si ceux-ci nous cantonnent dans des rôles souvent infantilisants nous assignant au silence, quand nous sommes renvoyées à la figure de la femme perfide , ils peuvent aussi nous mettre en danger.

Ces mécanismes viennent effacer la personne dont il est question et son expérience,tout en justifiant et même motivant les mesures de contrôle mises en place, que ce soit dans nos vies à toustes, mais ici plus particulièrement pour Camille.

En effet, tout au long de son parcours de détention et de harcèlement judiciaire, les personnels lui ont infligé abus et violences sexistes. Les policiers l'ont menacée de l'agresser sexuellement pour obtenir son ADN, l'ont fouillée systématiquement à nu de manière illégale. Les policiers l'ont harcelée et ont opéré des filatures constantes et excessives, allant jusqu'à la suivre aux portes de l'hôpital où Camille se rendait pour un rendez-vous gynécologique important.

Toutes ces mesures recouvrent de harcèlement sexiste et sexuel, moral, voire physique. Elles alimentent également un climat d'épuisement et de crainte et bafouent tout droit à la vie privée et à la dignité. Elles font partie d'une insidieuse stratégie : celle de détruire pour mettre au pas.

L'application de ce type de mesures à destination de la seule femme mise en examen dans cette affaire révèle une fois de plus le sexisme systémique des institutions policières et judiciaires. Contre les violences sexistes et sexuelles, ces institutions n'ont jamais été et ne serons jamais nos alliées.
Chaque violence est une violence de trop. L'infliction de ces violences par des institutions qui, en plus, prétendent nous en protéger est d'une hypocrisie sans nom et insupportable.

Nous dénonçons évidemment avec colère le traitement sexiste infligé à notre camarade Camille et lui affirmons tout notre soutien.

Mais notre colère et notre solidarité vient rencontrer ici l'idéal d'un monde féministe basé sur l'émancipation collective.Et si nous savons que le système patriarcal nous est hostile, nous devons nous battre contre les moyens que ce monde déploie pour se maintenir. Sous couvert d'antiterrorisme, c'est bien une façon de faire société qui s'affirme et se défend.

Parce que "l'anti-terrorisme" est un outil répressif puissant et totalisant qui cherche à asseoir l'omniprésence et l'omnipuissance de l'État dans nos vies, qu'il justifie un arsenal de moyens intrusifs d'enquête et de contrôle de la population et permet à l'État de juger et réprimer les comportements en fonction de sa morale, il représente un monde complétement antinomique avec ce monde féministe que nous rêvons.

Nous défendons avec ferveur et véhémence des vies dignes, libres et sans violence pour toustes. Si ces mots d'ordre sont martelés par le mouvement féministe, ils ne s'arrêtent pas à la seule question des violences sexistes et sexuelles. Ils ne sont pas vides et nous ne les laisseront pas être vains.

Les inculpé·es du 8/12 se sont vu·es privé·es de leur dignité, de leur liberté, et ont été violenté·es. Alors même qu'iels étaient simplement impliqué·es dans des luttes sociales diverses.

Nous voyons cette affaire comme une attaque directe de toustes les militant·es et toutes les personnes qui contestent l'ordre établi, qui luttent pour les libertés, la solidarité et l'entraide.

Cette pente extrêmement glissante guide tout droit à un durcissement de la répression politique. On le constate à travers le fichage et la criminalisation des opposant·es politiques, des personnes mobilisé·es contre les gouvernements successifs. Cette tendance s'accompagne alors d'un recours accru à la juridiction antiterroriste, mais aussi d'un quasi-plein pouvoir accordé aux forces de police.

C'est d'ailleurs un message assez clair qu'a envoyé le gouvernement Macron fin 2020 lors de ces arrestations. En plein contexte de lutte contre la loi Sécurité globale, les pratiques autoritaires et les violences policières, cette répression dissuasive sous-entend alors : « Si vous critiquez la police, on peut vous mettre en taule, sans procès ! »

Par ailleurs, l'utilisation et même l'instrumentalisation des mesures "anti-terroristes" est particulièrement préoccupante. A la fois par la généralisation de l'emploi du champ lexical dès que des mobilisations progressistes prennent forme, comme on le voit actuellement avec les termes "éco-terroristes" ou encore "terroristes intellectuel·les". Mais aussi en dévoyant toute lutte sociale en l'associant de fait à une figure grossière de terroriste, les idéaux défendus étant pourtant diamétralement opposés.

Si nous sommes taxé·es de terroristes, ce sont pourtant les discours médiatiques et politiques qui diffusent la terreur. D'un côté en étouffant tout mouvement contestataire par la peur de la répression physique ou judiciaire. D'un autre côté en diabolisant les mobilisations auprès de la population, présentant les militant·es comme une menace et nos modes d'actions comme dangereux et violents.

Finalement, nous savons que l'affaire du 8/12 n'est pas une question de sécurité nationale, loin de là, mais bien une bataille politique. Ce procès est instrumentalisé pour servir de précédent afin de durcir encore plus la répression des mouvements contestataires, afin d'étouffer les personnes qui les font vivre.

Derrière ce procès, ce sont des logiques autoritaires et réactionnaires qui se profilent.
Ces logiques menacent tous les combats que nous portons pour un monde libéré des rapports de domination et d'exploitation, notamment en déroulant le tapis rouge à l'extrême-droite en diffusant ses pratiques de menace et d'intimidation ainsi queses idées nauséabondes.

Toutes les lois successives des dernières années comme la loi séparatiste ou la loi sécurité globale, sont la porte ouverte à l'élargissement des mesures de répression à toute forme d'opposition politique.

Militant·es des mouvements antifascistes, anticapitalistes, antiracistes, écologistes, féministes et queers, etc. : nous sommes toustes sur leur liste.

Or, nous ne céderons pas à la peur.
Nous ne céderons sur rien.
Ni sur la légitimité de nos existences,
ni sur nos horizons politiques,
ni sur notre droit à vivre ici et maintenant des vies dignes, libres et sans violence.

Ainsi, nous appelons à rejoindre la mobilisation de soutien aux inculpé·es du 8/12 lors de l'ouverture de leur procès.

Rejoignez-nous le mardi 3 octobre 2023 à 12h, porte de Clichy, devant le tribunal judiciaire de Paris pour une action de solidarité féministe !

Nous refusons la peur, nous refusons de faire vivre l'image qui nous est assignée par les médias et les figures politiques.
Nos luttes sont positives. Alors même que nos colères grondent, nos luttes croient en la liberté, l'amour et la joie.

Soyons nombreux·ses pour soutenir les inculpé·es et démontrer notre solidaritéaux inculpées du 8 décembre.
Nous appelons à une présence féministe forte, rejoignez-nous pour chanter, crier, lutter.

Face à la répression, face aux violences de l'État : vous n'aurez plus le confort de nos silences.

Des militant·es féministes

Lafarge, Daesh et la DGSE. La raison d'Etat dans le chaos syrien

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ce mardi 19 septembre avait lieu une audience à la cour de cassation concernant dans cadre de l'affaire Lafarge en Syrie dans laquelle le cimentier et ses dirigeants sont par ailleurs accusé de fiancement du terrorisme. Alors que le terme terrorisme plane frauduleusement autour du désarmement de l'usine de Bouc-bel-Air, voilà l'occasion d'un petit retour en arrière.

Audience de Lafarge à la cour de cassation, pour statuer sur le maintien de la mise en examen pour mise en danger de la vie d'autrui.

En octobre 2022, le volet américain de l'affaire Lafarge se clôturait. Le premier producteur de ciment au monde était poursuivie aux États-Unis pour avoir porté atteinte à la « sécurité nationale » afin de maintenir son activité en Syrie au prix du versement de commissions à divers groupes terroristes comme le Front Al-Nosra (à l'époque affilié à Al-Qaida) mais aussi à Daesh. La firme décidait de plaider coupable et de débourser 778 millions de dollars en échange de l'abandon des poursuites. Le volet français de l'affaire est loin d'être terminé. En France Lafarge n'a pas la possibilité de se débarrasser du fardeau en faisant briller la monnaie. Il n'est pas sûr pourtant que ce soit la vertu qui pousse la justice française à traiter cette affaire encombrante, dans laquelle l'industriel, le pouvoir politique et les services de renseignement du pays des droits de l'homme traitent l'éthique comme une balle de flipper.

C'est un véritable feuilleton judiciaire que l'histoire au long cours de cette plainte. C'est en octobre 2016 que le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire, faisant suite à une plainte du ministère des finances pour « relations financières illicites entre la France et la Syrie ». Dans cette enquête les auditions des neuf principaux responsables de Lafarge et de sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS), décrivent de l'intérieur l'entêtement du groupe de ne pas abandonner la cimenterie que l'entreprise possède en Syrie, ceci afin de conserver un avantage stratégique dans la perspective de la reconstruction du pays.

En 2016 l'ONG Sherpa et onze anciens employés syriens de l'usine déposent plainte en France contre Lafarge, sa filiale syrienne ainsi que ses dirigeants pour complicité de crime contre l'humanité, financement d'entreprise terroriste, mise en danger délibérée de la vie d'autrui, exploitation abusive du travail d'autrui et conditions de travail indigne. Une instruction est ouverte en 2017 et le procureur joint à l'instruction un nouveau chef d'inculpation, la violation d'embargo.

Entre la fin de l'année 2017 et la mi 2018, plusieurs anciens dirigeants de Lafarge sont aussi personnellement mis en examen sous plusieurs chefs d'inculpation dont celui de financement d'une entreprise terroriste. En juin 2018 la société Lafarge elle-même est mise en examen pour complicité de crime contre l'humanité, violation d'embargo, mise en danger d'autrui et financement d'entreprise terroriste.

En 2022, après des délibérés et des renvois, la chambre d'instruction confirme la mise en examen de Lafarge SA pour complicité de crime contre l'humanité et mise en danger délibérée de la vie de ses salariés syriens. L'entreprise se pourvoit alors à nouveau en cassation. Si les chefs d'inculpation de financement du terrorisme et de complicité de crimes contre l'humanité ont tous deux déjà été confirmés par différentes chambres, Lafarge cherche encore à contester celui de mise en danger de la vie d'autrui.

Il s'agissait donc, ce 19 septembre, pour la cour de cassation de statuer sur le maintien ou non de la mise en examen de Lafarge concernant ces faits de mise en danger de la vie d'autrui.

Lafarge en Syrie

Fin 2007 Lafarge achète à l'entreprise égyptienne Orascom une cimenterie encore en construction à Jalabiya, à 87km de Raqqa, dans le nord-est de la Syrie. C'est un investissement de plus de 600 millions d'euros pour Lafarge Cement Syria. Afin de s'implanter en Syrie, le groupe a besoin d'un appui proche du pouvoir. C'est Firas Tlass, une des plus grandes fortunes du pays, qui en devient actionnaire. Fils de Mustafa Tlass, officier de l'armée et ministre syrien de la défense de 1972 à 2004. Personnage important dans l'affaire pour les liens qu'il entretient ensuite avec la DGSE.

Le site de Jalabiya est mis en service en 2010 et emploie des Syriens et des Français expatriés. Entre 2013-2014, alors que le conflit en Syrie s'intensifie et que l'État Islamique prend possession de territoires proches de la cimenterie. Pas question de stopper la production. L'entreprise aurait donc versé, via sa filiale syrienne, près de 13 millions d'euros à des groupes armés, dont Daech, et à des intermédiaires, afin de maintenir son activité. Ceci sans compter tout le béton que l'entreprise leur a aussi vendu.

La direction du site, de toute évidence consciente des dangers, fait rapatrier ses employés français. Le fonctionnement de l'usine ne repose alors plus que sur une trentaine d'employés syriens. Ceux-ci sont régulièrement menacés, puis en octobre 2012, neuf employés de l'usine sont kidnappés sur la route de la cimenterie. Lafarge doit payer une rançon de 200 000 dollars pour les libérer. À partir de 2013, Firas Tlass devient l'intermédiaire qui permet de payer les pots-de-vin aux check-points contrôlés par Daech afin de permettre aux camions d'entrer et de sortir de l'usine.

Les tractations sont opérées par les cadres de Lafarge, dont deux anciens militaires et deux professionels du renseignement à qui est confiée la sécurité du site. A ce stade, les programmes industriels et militaires ne font plus qu'un.

Au bout de trois années de guerre civile, le 29 juin 2014 l'État islamique proclame le Califat. Le même jour, à Raqqa, un cadre de Lafarge informe par mail ses supérieurs qu'il a pris rendez-vous avec un « responsable de l'État islamique » pour négocier la sécurité des employés du site. Puis Firas Tlass négocie aussi un rendez vous avec les cadres de l'EI. Le 20 juillet 2014, il écrit "J'ai mis l'offre suivante sur la table : 10 millions de livres syriennes par mois, pour le libre passage des matières premières et du personnel." Une somme qui correspond à 25 000 euros.

Le compromis ne dure pas puisque Daech attaque et occupe l'usine le 19 septembre 2014. 27 personnes se trouvent encore dans la cimenterie, elles parviennent à quitter les lieux par leurs propres moyens. En 2015 le site est repris par les kurdes.

Mais pendant toute la période entre 2011 et 2014, l'usine de Jalabiya a servi de base pour tout le renseignement français, DGSE (Direction Generale de la Sécurité Extérieure), DGSI (Direction Generale de la Sécurité Intérieure) et DRM (Direction du Renseignement Militaire). Tous bien contents d'avoir un pied dans la zone alors que toutes les entreprises et ambassades avaient plié bagage. Au moins douze rendez-vous entre le cadre de sureté de Lafarge et un officier de la DGSE auraient eu lieu entre 2011 et 2014. Le maintien de l'activité de Lafarge en Syrie est le fruit de la rencontre entre les intérêts de l'État incarnés dans les services de renseignement et l'avidité des cadres du groupe réticents à lacher leur nouvelle usine.

L'affaire Lafarge en Syrie est un signe, s'il en fallait encore, tant du cynisme du cimentier que de celui du renseignement.

Prétendant soutenir les révolutionnaires, les véritables objectifs de l'État Français, de ses services de renseignement et de ses industriels, étaient de maintenir la puissance française dans un Moyen-Orient façonné par l'entreprise coloniale. Mais c'était aussi assurer la domination des secteurs stratégiques et la sécurité de l'État, quel qu'en soit le coût humain et fut-ce au prix du financement, des forces contre-revolutionnaires. Ce qui se cache dans ce procès dans lequel Lafarge et la DGSE se renvoient la balle, c'est leur culpabilité commune dans le chaos syrien actuel.

Les guerres et les catastrophes écologiques, qui souvent sont alternativement le fruit l'une de l'autre, sont la toile de fond et le cœur de métier de la DGSE. Les services de renseignement et la force militaire, alliés à l'industrie, incarnent la vision impériale d'un monde sans peuple fait de régimes à manipuler, de ressources à s'approprier et de coups d'États à fomenter dans le but manifeste de maintenir la domination coloniale.

Dans d'autres lieux et d'autres temps

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Lafarge avait déjà collaboré avec le Troisème Reich. Le dirigeant de l'époque a participé au gouvernement de Vichy, et œuvré grandement à la construction du mur de l'Atlantique. Pendant la seconde guerre mondiale, c'est grâce à ses activités en Algérie, en Tunisie et au Maroc que le groupe tient. À la libération, Lafarge est mis en cause pour avoir livré du ciment à l'organisation Todt, groupe de génie civil et militaire de l'Allemagne nazie. Sa mise sous séquestre se limite à l'usine mère de Viviers en Ardèche et sera levée en juin 1946.

Plus tard, l'entreprise répondra favorablement à la demande de DonaldTrump pour la construction du mur entre le Mexique et les États-Unis.

Par ailleurs, Lafarge-Holcim est responsable de pollutions environnementales et de violation des droits de l'homme dans de nombreux pays, ainsi que le montre une enquête de Greenpeace. Le processus de fabrication du ciment nécéssitant de chauffer des matériaux, les cimenteries brûlent tous types de combustibles dans leurs fours : pneus, solvants, coke de pétrole, déchets ménagers et médicaux, plastique... Au Brésil, en Inde, en Serbie, au Cameroun, par exemple, les usines dégagent des nuages de poussières toxiques, engendrant des maladies respiratoires graves. En France aussi plusieurs collectifs ont signalé ces dernières années la pollution générée par différents sites Lafarge-Holcim. A Port-la-Nouvelle, dans l'Aude, les habitants témoignent d'une poussière quotidienne qui s'infiltre partout, à commencer par les voies respiratoires. À Paris, Lafarge déverse dans la Seine des boues de ciment et de plastique, résidus de sa production, et si l'entreprise plaide l'erreur, plusieurs associations dénoncent une pratique courante et ancienne. A Bouc-Bel-Air près de Marseille, la cimenterie Lafarge rejette des panaches de fumées jaunâtres depuis son ouverture en 1958, qui deviennent plus présentes encore depuis quelques années. Ces fumées de poussières, de particules fines, d'ammoniaque, de dioxyde de soufre, sont extrêmement toxiques et causent de graves troubles respiratoires et des irritations occulaires.

De l'extraction à la production l'industrie du ciment est une des plus polluantes de la planète. Pour autant, lors de la COP27, en novembre 2022, Emmanuel Macron recevait les dirigeants des 50 sites les plus polluants du pays à qui il a promis des aides financières pour leur décarbonation, mais sans contrepartie pour ne pas brusquer les industriels, fleurons de l'économie française. Face à l'incapacité de la justice et au soutien indéfectible de l'État au cimentier, plusieurs actions ont eu lieu ces dernières années pour tenter d'enrayer les chaines de production. Evidemment ce n'est pas du goût de l'entreprise, qui a engagé quasi systématiquement des procédures judiciaires.

Pendant six mois, des militants et militantes ont occupé les terrains sur lesquels Lafarge-Holcim devait agrandir une de ses carrières en Suisse. Lafarge, depuis sa fusion avec Holcim - fusion qui la pourvoit d'un nouveau nom lui permettant de faire fi du passé - a déménagé son siège social dans ce pays frontalier. A la suite de cette occupation plusieurs personnes ont été arrêtées, sont passées en procès et ont écopé d'amendes.

A Genève, Jérémy fait face à la répression pour une affaire concernant Lafarge. Il* est accusé par la justice d'avoir, en janvier 2022, incendié deux véhicules et saboté des machines de chantier dans la gravière de Sézegnin appartenant à Lafarge-Holcim. Il est placé en prison préventive le 15 mars 2022.

En Serbie, une association de citoyens et citoyennes est active depuis 2015. Par peur des représailles de l'entreprise, ils luttent dans l'anonymat.

En Inde des populations ont essayé d'empêcher l'implantation de l'entreprise qui a finalement réussi à installer une nouvelle carrière après une longue bataille juridique et le soutien de certains élus locaux. Et ce malgré le fait que dans cette région la communauté indienne Khasi ait un droit qui rend l'acquisition des terres très difficiles pour des non tribaux.

En France, divers collectifs ont envahi, ou bloqué ou saboté plusieurs sites Lafarge-Holcim à différents moments, à Gennevilliers, Pantin, Perpignan, Bouc-Bel-Air...

La raison nous interdit de comparer les quelques pecadilles perdues par le cimentier lors des actions menées par celles et ceux qui entendent se battre contre leur cynisme vénal avec les quelques 15 milliards qu'ils brassent chaque année. Pour autant, aveuglés par le pouvoir et confortés par l'idéologie néolibérale et la raison d'État, le groupe, bien qu'accusé de complicité de crime contre l'humanité, ose s'indigner du fait qu'on les déteste et porte même plainte. Dans le cas de l'action à Bouc-bel-Air en décembre 2022, une opération de police a même été menée les 5 et 20 juin 2023 par la gendarmerie d'Aix-en-Provence conjointement avec la Sous-Direction Anti-Terroriste et ce aux quatre coins de la France. Une trentaine de personnes ont été perquisitionnnées et placées en garde à vue pour destruction en bande organisée et association de malfaiteurs. Deux d'entre elles sont mises en examen depuis le 11 juillet. L'instruction est encore en cours et il est déjà clair que l'enquête est largement alimentée par la DGSI.

Est-ce là une nouvelle preuve du soutien manifeste d'un pouvoir politique qui, soucieux de maintenir de bonnes relations avec l'une des multinationales stratégiques de la puissance française, tente de reparer l'amitié quelque peu brisée dans le désert syrien ? Cette tentative de retournement sémantique et judiciaire des accusations de lien avec une entreprise terroriste, pourra elle laver l'honneur de la multinationale ? Ou ne sera t-elle qu'une preuve de plus de son cynisme vénal poussé par la raison d'État ?

Alors que la cour de cassation doit statuer au sujet d'un énième méandre de l'affaire Lafarge en Syrie, après déjà sept années de procédure, il est clair que Lafarge continuera de dévaster la planète avec l'appui du renseignement et de la force militaire française, quitte à générer misère et chaos et que ce n'est pas sur la justice qu'il faut compter pour l'en empêcher.

Sources :

https://www.la-croix.com/Economie/Entreprises/Lafarge-entreprise-familiale-devenue-groupe-mondial-2017-04-24-1200842065
https://lundi.am/Marseille-l-usine-Lafarge-de-la-Malle-envahie-et-sabotee-par-200-activistes

Sur Lafarge et les pollutions :

https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/paris-ce-que-l-on-sait-de-la-pollution-de-la-seine-reprochee-au-cimentier-lafarge_4091271.html
https://marsactu.fr/a-bouc-bel-air-la-cimenterie-lafarge-forcee-de-reduire-ses-sulfureux-rejets/
https://reporterre.net/Les-odeurs-sont-indescriptibles-pres-de-Marseille-les-voisins-d-une-cimenterie-suffoquent
https://www.lindependant.fr/2022/12/27/pollution-ce-quil-sest-passe-les-23-et-24-decembre-a-lusine-lafarge-de-port-la-nouvelle-10891464.php
https://www.greenpeace.ch/fr/story-fr/60155/lafargeholcim-pollution-environnement-maladies/
https://www.zonebourse.com/cours/action/HOLCIM-LTD-2956274/actualite/Holcim-se-defend-d-accusations-de-pollution-d-une-cimenterie-serbe-35776688/
https://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/13238681-holcim-poursuivi-en-justice-pour-sa-responsabilite-dans-la-crise-climatique.html
https://www.ledauphine.com/edition-bourgoin-la-tour-du-pin/2020/02/11/plus-de-ciments-et-moins-de-pollution-pour-lafargeholcim
https://www.francebleu.fr/infos/environnement/decarbonation-emmanuel-macron-reunit-les-industriels-les-plus-polluants-1667907454
https://www.francebleu.fr/infos/environnement/la-cimenterie-lafarge-de-martres-tolosane-parmi-les-50-sites-industriels-les-plus-polluants-de-1667837961
https://www.publiceye.ch/fr/a-propos-de-public-eye/prix-dinvestigation/comment-holcim-pollue-lair-en-serbie-en-toute-impunite
https://multinationales.org/fr/actualites/dans-le-nord-est-de-l-inde-lafarge-face-aux-populations-indigenes
https://www.greenpeace.ch/fr/communique-de-presse/60085/lafargeholcim-pollution-maladies/

Sur Lafarge en Syrie :

https://www.asso-sherpa.org/affaire-lafarge-syrie
https://www.leprogres.fr/faits-divers-justice/2021/09/08/lafarge-accuse-de-financer-le-terrorisme-un-dossier-explosif-pour-le-geant-du-ciment
https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/19/financement-de-terrorisme-lafarge-paie-pour-eteindre-les-poursuites-aux-etats-unis_6146446_3210.html
https://theconversation.com/syrie-pourquoi-le-groupe-lafarge-est-il-reste-si-longtemps-malgre-la-guerre-166064
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview/l-interview-de-secrets-d-info-du-samedi-01-avril-2023-4274490
https://www.liberation.fr/societe/police-justice/lafarge-en-syrie-la-collaboration-secrete-entre-le-cimentier-et-le-renseignement-francais-au-coeur-dun-documentaire-20230331_4AZ5RK6NLBH27O37WGPR5MDZPM/
https://www.lemonde.fr/international/article/2017/09/20/ce-que-revele-l-enquete-judiciaire-sur-les-agissements-du-cimentier-lafarge-en-syrie_5188546_3210.html
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/06/21/comment-le-cimentier-lafarge-a-travaille-avec-l-etat-islamique-en-syrie_4955039_3218.html
https://www.lemonde.fr/international/article/2016/06/21/l-usine-lafarge-en-syrie-est-devenue-une-base-des-forces-speciales-occidentales_4955033_3210.html
https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/offensive-jihadiste-en-irak/video-un-echange-de-mails-revele-que-lafarge-versait-25-000-euros-par-mois-a-daech_2667508.html
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/secrets-d-info/lafarge-en-syrie-du-ciment-a-tout-prix-8939773
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-interview/l-interview-de-secrets-d-info-du-samedi-01-avril-2023-4274490
https://www.youtube.com/watch?v=au1x7EWCtqA
https://www.guillaume-dasquie.fr/?s=lafarge
https://www.aa.com.tr/en/world/anadolu-agency-accesses-documents-showing-french-intelligence-aware-of-lafarge-financing-daesh-isis/2357992
https://en.wikipedia.org/wiki/Firas_Tlass
https://en.wikipedia.org/wiki/Mustafa_Tlass
https://www.liberation.fr/france/2017/12/14/firas-tlass-partenaire-local-de-lafarge-en-syrie_1616777/
https://english-alarabiya-net.translate.goog/articles/2012/07/26/228550?_x_tr_sl=auto&_x_tr_tl=en&_x_tr_hl=en-US&_x_tr_pto=wapp

Atelier « Construction d'une relaxe » et soirée de soutien à Riposte Collective

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Présentation d'une affaire judiciaire en début de mouvement contre la réforme des retraites (présentation des étapes du suivi juridique, failles du dossier, stratégie de défense) suivi de concerts, ce samedi 30 septembre.

17h « Construction d'une relaxe » - Présentation d'une affaire judiciaire !

Au début du mouvement contre la réforme des retraites, lors d'une manifestation à Paris fin janvier, une personne se fait interpeller et placer en garde à vue. On lui reproche d'avoir entravé une interpellation, ainsi que les faits de rebellion et groupement en vue de commettre des violences ou dégradations. Pendant la garde-à-vue sont ajoutées les accusations de refus de donner son code de téléphone et son ADN. Soit des chefs d'accusation très courants dans un contexte de manifestation.

Riposte Collective vous propose de vous présenter les différentes étapes du suivi juridique, les failles du dossier et la stratégie de défense menée. Comment le camarade a-t-il construit sa défense ? Quelles leçons tirer de l'étude de ce dossier ? Quelle stratégie de défense adopter pour s'en sortir au mieux sans tomber dans l'innocentisme ni le jeu du tribunal ?

Samedi 30 septembre
Dès 19h : prises de parole et concerts !

Line up :
@rok.wav
@coco_fran6.321go & @jarrjarr.sauvage
@aza.musazi
& nos DJ maison

Entrée prix libre
Bar et cantine végane sur place
Table de presse
Tombola
Pas de CB, prenez du cash

Rdv dès 17h près du métro Hoche à Pantin, demandez nous l'adresse en message privé ou par mail !

mail : ripostecollective@riseup.net
instagram : @ripostecollective
twitter : @riposte_col
facebook : Riposte Collective

Affaire du « 8 décembre » : antiterrorisme et criminalisation du chiffrement

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La Quadrature du Net organise une soirée de discussion autour de la criminalisation du chiffrement à l'oeuvre dans l'affaire du « 8 décembre » à la Bourse du travail à 19h. Avec N0thing2Hide, le SNJ, les avocat·es du 8/12 et d'autres...

Il y a quelques mois, La Quadrature révélait comment les services des renseignements et la justice ont transformé les pratiques numériques des inculpé·es en « preuves » d'une soi-disant « clandestinité » trahissant l'existence d'un projet terroriste.

Cet article a suscité de vives réactions. Plus de 130 universitaires, journalistes, militant·es, acteur·rices du monde associatif et de l'écosystème numérique ont signé une tribune dénonçant cette instrumentalisation et défendant le droit au chiffrement.

Alors que le procès s'ouvrira en octobre, cette soirée sera l'occasion de revenir sur les éléments de cette affaire et de débattre ensemble des menaces qui pèsent actuellement sur le chiffrement.

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Lundi 25 septembre à partir de 19h
Bourse du Travail, Paris (Varlin - Bd du Temple)
29 Boulevard du Temple 75003 Paris