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Editer la parole des prisonniers et des prisonnières, rencontre croisée avec Les éditions du bout de la ville et le journal L'Envolée

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rencontre à la librairie Quilombo, mercredi 20 septembre avec l'équipe des éditions du bout de la ville et L'Envolée, journal d'opinion des prisonniers et des prisonnières.

La librairie Quilombo met en avant les éditions du bout de la ville depuis quelques mois. L'équipe des éditions du bout de la ville présentera son travail d'édition sur la prison ainsi que le comité de rédaction de L'Envolée, journal d'opinion des prisonniers et des prisonnières en France depuis plus de 20 ans.

Quel est le sens politique de la publication et de l'édition de paroles de prisonniers et de prisonnières ?

Que signifie censurer une telle parole ?

Cette soirée sera notamment l'occasion de revenir sur le numéro 57 (juin 2023) de L'Envolée qui raconte et analyse les censures de l'administration pénitentiaire - notamment les trois numéros de L'Envolée publiés depuis deux ans.

Présentation des éditions du bout de la ville par la librairie Quilombo (extrait) :

" Les éditions du bout de la ville font également la part belle aux textes de prisonniers et de prisonnières. Il y a un véritable paradoxe social de la prison : elle est à la fois un angle mort de la société, une oubliette moderne que personne ne veut regarder en face, et dans le même temps il n'y a jamais eu autant de prisonniers et de prisonnières, autant de proches de personnes incarcérées, donc autant de personnes touchées par la prison. Depuis le Groupe information prison en 1972 et le Comité d'action des prisonniers (CAP), il existe une pensée critique extrêmement puissante qui s'élabore derrière les murs des prisons, par les prisonnières et les prisonniers eux-mêmes, qui ne s'est jamais arrêtée jusqu'à aujourd'hui. En 2017, les éditions font paraître Ça ne valait pas la peine mais ça valait le coup. 26 lettres contre la prison d'Hafed Benotman. Ce dernier était l'un des fondateurs de L'Envolée, le seul journal d'opinion écrit par des prisonniers et des proches de prisonniers en France, auquel participent plusieurs membres des éditions. Ce magnifique livre est un recueil de lettres, de textes et d'interventions de ce braqueur-écrivain-prisonnier qui nous a quittés en 2016. En octobre 2021, à l'occasion du quarantième anniversaire de l'abolition de la peine de mort, ils éditent La peine de mort n'a jamais été abolie, dits et écrits de prison choisis par L'Envolée. Dans ce livre au titre explicite, des prisonniers et des prisonnières racontent avec une impitoyable lucidité le quotidien mortifère de l'enfermement – isolement, absence de soin, suicides, morts « suspectes » – mais aussi la solidarité et les mouvements de protestation.

En 2022 sort Sur la sellette. Chroniques de comparutions immédiates, de Jonathan Delisle et Marie Laigle. Pendant un an, les auteur·e·s ont pris place dans la salle 4 du tribunal de Toulouse pour observer et chroniquer les procès en comparution immédiate qui s'y tiennent. Cette procédure expéditive, qui s'applique potentiellement à tous les délits, voit les accusé·e·s jugé·e·s en quelques minutes. C'est une justice à l'os, débarrassée de tous les apparats qui peuplent nos imaginaires de « Justice ». On y voit des grands bourgeois envoyer en prison à la chaîne des personnes appartenant aux classes les plus défavorisées de la société, qui n'ont aucun espace pour se défendre ou faire entendre les raisons qui ont pu les amener à sortir de la légalité. La justice de classe s'y montre à nu. Les récits d'audience rassemblés dans le livre sont éloquents et dévoilent, dans un style sec, factuel, la fonction essentielle de l'appareil judiciaire : enfermer les pauvres."

Lire la suite : https://librairie-quilombo.org/l-editeur-du-moment

L'Envolée n°57, édito, juin 2023 (extrait) :

"Le ministère de la Justice a interdit fin janvier 2023 la diffusion du journal en détention (le n°56, cette fois), et saisi des exemplaires dans les cellules des abonné·e·s. C'est la troisième fois en deux ans : le ministère avait déjà interdit la diffusion du n° 52 en janvier 2021 à cause d'un dossier consacré au décès de plusieurs prisonnier·e·s, et au printemps 2022, une note nationale avait privé tou·te·s les prisonnier·e·s de la lecture du n° 55 en raison de « propos diffamatoires à l'égard de l'administration pénitentiaire » ; il s'agissait encore de passages dénonçant le caractère mortifère de la prison. Éternel retour… Les offensives de la censure – officielle ou officieuse –, c'est toute l'histoire de l'AP avec L'Envolée.

Qu'on se batte contre la torture blanche des quartiers d'isolement, qu'on dénonce le mythe de l'impossible « réinsertion » après la peine, qu'un média de gauche enquête sur les conditions indignes de telle ou telle prison, au fond, le maton de base, il s'en tamponne le coquillard : c'est pas lui qui est visé, c'est son administration, c'est le droit, voire la société… Lui, il peut se dire qu'il y est pour rien. Mais dénoncer les fouilles abusives, l'arbitraire des placements au mitard, attaquer les violences des collègues, écrire que la violence et la déshumanisation sont les fondements structurels de la prison, ça, ça les froisse, les bichons.

C'est pas d'hier qu'on le dit ; et ça leur a jamais plu, comme en témoignent les censures, retenues de journaux et plaintes qui émaillent l'histoire de L'Envolée depuis sa création en 2001. La nouveauté, c'est que cette vérité de base, « la prison tue », commence à émerger de plus en plus dans le débat public, et que des liens se tissent avec celles et ceux qui dénoncent d'autres violences d'État – notamment celles des policiers. La nouvelle bordée de censures administratives dont notre petit canard fait l'objet prend un poids particulier au moment où l'on voit, d'un côté, des familles s'organiser pour se battre suite à la mort d'un proche en prison, et de l'autre, des syndicats de matons obtenir toujours plus de reconnaissance et de moyens. Quand les porteurs d'uniformes d'obédience fasciste sont de plus en plus influents et organisés. Bien sûr qu'ils n'ont jamais aimé que ce qu'ils font au fin fond des quartiers d'isolement ou des mitards soit révélé et dénoncé ; mais ils se sont donné de plus en plus de moyens de faire pression pour pas que ça se sache."

Lire la suite : https://lenvolee.net/lenvolee-57-est-de-sortie-special-censure/

La coupe du monde de rugby accélère la crise du logement notamment pour les sans-abris et les étudiants

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

600 000 supporters sont attendus en France entre le 8 septembre et le 28 octobre, dans 9 grandes villes … où la crise du logement bat son plein.
Article du DAL

De nombreux hôtels ont fermé leurs portes aux sans-abris, parfois depuis plusieurs mois, le temps de réaliser des travaux et proposer des nuitées à plusieurs centaines d'euros, là où le SAMU social payait la nuit 25€ par personne. Ainsi de nombreuses personnes et familles sans-logis doivent retourner à la rue ou accepter de partir en région, loin de leur emploi ou des écoles de leurs enfants. Elles payent le prix fort.

C'est le cas aussi des locataires HLM de l'Ile Saint Denis, qui ont subi un incendie meurtrier et dont les hébergements prennent fin … le 8 septembre, 1er jour de la compétition de rugby.

Pourtant les supporters ne se ruent pas vers les hôtels. Il a été écrit que beaucoup iraient chez des amis ou de la famille. On a du mal à croire que ceux et celles venu.e.s de nouvelle Zélande ou d'Irlande ont de la famille ou des amis… Mais alors où sont-ils passés ?

Il est évident que les supporters préfèrent festoyer dans un logement, plutôt que dans un hôtel : c'est plus facile et moins coûteux ;

Pourtant en cette période faste, ni Airbnb ni les autres plates-formes de locations ne donnent des informations sur le nombre de logements retirés du marché locatif en cette rentrée … feraient-elles profil bas ?

Beaucoup de locations à l'année, de locations étudiantes de 9 mois, seront donc indisponibles jusqu'à fin octobre, car les bailleurs ont prolongé leur saison d'été grâce à la coupe du monde, particulièrement autour du stade de France, mais aussi dans les 8 autres métropoles.

Les étudiants et autres candidats locataires à petites ressources n'ont plus qu'à patienter pour se loger, dans leur voiture, dans la rue, ou retourner vers leur famille jusqu'aux lendemains de la finale du 28 octobre, ou accepter un logement indigne.

Face à l'aggravation de la crise, E. Macron annonce une loi sur le logement dans le futur proche, qui d'ailleurs a tout lieu d'inquiéter, car la mise en œuvre de quelques mesures existantes suffiraient à répondre à l'urgence et à faire reculer le spectre de la crise :

Réquisition immédiate des immeubles vacants de grands propriétaires, et interdiction des locations de meublés touristiques en zone tendue ;
Arrêt des expulsions y compris de familles locataires HLM dont un des membres a été condamné ;
Baisse des loyers et des prix de l'énergie pour les ménages modestes, et hausse des APL ;
Financement d'un plan massif de logements sociaux ;
Respect des droits et des lois protégeant les locataires, les mal-logés et les sans-logis et abrogation de la loi Kasbarian-Bergé et du décret autorisant la location de logement d'1m80 sous plafond !

Un toit c'est un droit !

RDV le 30 septembre : journée de manifs unitaires0 ,pour la baisse des loyers et de l'energie,

Article repris du site du DAL

Soirée de mobilisation et de soutien à Safyatou, Salif et Ilan percutés volontairement par la police

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans la nuit du 13 avril, le scooter de ces enfants a été percuté volontairement par une voiture de police, provoquant leur chute. La conductrice, une jeune fille de 17 ans, a été hospitalisée avec pronostic vital engagé pendant plusieurs jours. Où en est-on aujourd'hui ?

Mercredi 15 septembre - 19h à la Flèche d'Or - 102 Bis Rue de Bagnolet, 75020

Safyatou a passé plus de deux mois à l'hôpital. Elle n'a pu rentrer à son domicile que le 24 juin. Si son état de santé s'est amélioré, il faut ici rappeler la gravité des blessures et donc des opérations lourdes qu'elle a dû subir : estomac perforé, intestin abimé, ce qui a nécessité une ablation d une partie de cet organe, rein et poumon touché, côtes cassées, fractures à la colonne vertébrale.

Cet acte criminel des policiers a donc des conséquences gravissimes sur les enfants, sur leur santé physique et morale. Safyatou, a loupé les épreuves du bac, ce qui l'a profondément affectée. Selon le principal de son collège, elle devrait pouvoir le repasser à la rentrée en séance de rattrapage. Le traumatisme vécu a évidemment des conséquences psychologiques importantes.On ne sort pas indemne d'une « tentative d'assassinat par personne dépositaire de l'autorité publique » intitulé de la plainte déposée au nom de la famille par Me Arié Alimi.

Son petit frère, Salif 13 ans, blessé au foie, va mieux.

Ilan, 14 ans souffre d'une fracture au genou. Grand sportif, il avait intégré le 8 mars, un cursus sport&études. Après la nuit du 13, c'est son avenir professionnel qui est pour l'instant remis en question car Ilan, veut devenir footballeur professionnel. Son haut niveau lui promettait d'intégrer un centre de formation spécifique, selon ses enseignants. C'est donc la double peine pour ces enfants car cet acte criminel de la police a des conséquences sur leur avenir.

Rappelons que : dès le départ, les policiers ont menti et tenté de camoufler cet acte délibéré. Après révélation des faits et publication des témoignages par Mediapart et Streetpress, le 21 avril, le conducteur du véhicule a mis en examen pour « violences avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique » et « faux en écriture publique » par un juge d'instruction. II a été placé sous contrôle judiciaire avec l'interdiction d'exercer son métier, ainsi que d'entrer en contact avec les victimes et les témoins. Mais quid des trois autres membres de l'équipage ? Ils n'ont pas été mis en examen, mais peuvent-ils continuer à faire leur métier sans problème, sans sanction ?

Parce que dans notre arrondissement, comme dans tous les quartiers populaires, - nous tenons à affirmer toute notre solidarité à la famille et aux amis de Nahel assassiné à Nanterre par un policier - nous connaissons le rapport inquiétant, raciste, constant, de la police avec les habitants, notamment les jeunes Arabes ou Noirs, nous voulons dire le 13 septembre, Plus jamais ça !! avec les familles des victimes, des associations de terrain qui luttent quotidiennement auprès des jeunes, des avocats, des collectifs de mères, des militants aguerris sur ces questions comme le Collectif des sans papiers du 20e arrondissement, et le Comité Vérité et justice pour Lamine Dieng assassiné par la police le 17 juin 2007.

Venez nombreux, on vous attend !

Le collectif Vérité et Justice pour Safyatou, Salif et Ilan

Cagnotte pour les familles : https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/soutien-verite-et-justice-pour-safyatou-salif-et-ilan

Concert de soutien aux inculpé.e.s du 8 décembre

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Concert de soutien aux inculpé.es du 8 décembre 2020 avant leur procès d'octobre, samedi 23 septembre de 16h à minuit !

Concert de soutien aux inculpé.es du 8 décembre 2020 avant leur procès d'octobre.
Le samedi 23 septembre de 16h à minuit !
Voir l'appel à la semaine de solidarité internationale du 16 au 23 septembre

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Un rappel de l'affaire et de son historique sera fait lors d'une discussion à 16h avec l'Envolée et la Quadrature du Net

A 18h commenceront les concerts avec :
🔥Culture Lutte en acoustique - trash punkHxC
🔥Marteaux Pikettes - happy punk rock
🔥Foune Curry - trio(t) punk rock
🔥Stateless - punk hardcore
🔥No Rep - street punk
🔥Emancipating Pit Fighting Fish - aquatic hardcore punk
Entrée : prix libre
cantine vegan

⚡Où : la Trotteuse, 61 rue Charles Nodier, Pantin, métro Porte de Pantin-Hoche⚡
⚠️relou.es et cie PAS bienvenu.es, ton chien n'est pas punk, quand aux chats.... on aime pas les greffiers
⚠️.⚠️⚠️⚠️Concert associatif de bien-fêteurs (et euses), réservé aux membres, adhésion gratuite sur place ou à emporter.⚠️.⚠️⚠️

Retour d'expérience autour du livre « Comment la police interroge et comment s'en défendre »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Un an après la publication du livre « Comment la police interroge et comment s'en défendre », nous souhaitons revenir sur cette expérience et en faire un petit feed-back.

En juillet 2022, nous avons auto-édité 2 000 exemplaires du livre « Comment la police interroge et comment s'en défendre » en français. Un an plus tard, notre stock est presque vide et nous arrêtons donc les envois, tout en réfléchissant à une ré-impression. À cette occasion, nous avons souhaité revenir sur l'expérience qu'a été ce projet et transmettre nos réflexions à d'autres.

Le début du projet

L'idée du livre est née d'un constat : plutôt que de se défendre en refusant de faire des déclarations, trop de personnes tombent encore dans les pièges que la police tend au travers des interrogatoires. Les formations anti-répression des milieux anti-autoritaires se contentent souvent de présenter le silence face à la police comme une règle à suivre, sans prendre le temps d'expliquer en profondeur pourquoi le refus de parler est le meilleur bouclier lors d'une confrontation avec la police. Or, suivre une règle sociale sans l'avoir totalement comprise ou se l'être appropriée peut s'avérer difficile quand on affronte la pression que représente un ou plusieurs interrogatoires, accompagnés d'un jour, une semaine, un mois, une année de détention provisoire. Alors, pour pouvoir détailler comment se défendre au mieux et pourquoi, nous avons choisi de commencer par expliquer comment la police apprend à mener des interrogatoires, quelles stratégies existent et comment elles sont utilisées.

L'écriture

Avant le format « livre », ce contenu a été transmis pendant plusieurs années sous la forme d'ateliers. L'idée d'en faire un livre est venue avec le souhait de diffuser ce contenu plus largement et notamment en dehors de son milieu anarchiste natal. Le processus de rédaction a duré une année et demie et s'est fait en prenant appui sur plusieurs réflexions :

Accessibilité

Dès le début, nous avions une volonté forte de rendre notre contenu le plus accessible possible et ce critère a été un fil rouge dans les différentes étapes du projet :

    1. un texte aéré, augmenté d'exemples concrets, de citations et d'extraits de livres,
    2. une mise en page sobre favorisant l'idée du livre-outil,
    3. un champ lexical explicité, une écriture simple et directe qui ne s'adresse pas uniquement aux initié.é.x.s,
    4. jusqu'à une diffusion à prix libre et une version PDF librement disponible sur le net.
Un processus individuel ET collectif

Écrit par une seule personne, le livre est néanmoins le fruit du travail d'une bonne quinzaine de complices tout au long des différentes étapes : relectures et retours critiques, corrections, traductions, illustrations, mise en page, diffusion.

Une perspective large

Le livre a été écrit avec une perspective anarchiste assumée et transparente, critiquant la police dans son ensemble, en tant qu'institution sociale et gouvernementale. Toutefois, le livre a dès le début été pensé pour toucher des gens en dehors des milieux anarchistes et pour l'amener plus largement vers les différentes catégories sociales ciblées par la police. En cela, il a donc semblé logique de le faire relire par des personnes extérieures à ces milieux, pour en enrichir le contenu avec d'autres regards et des parcours différents.
Pour les relectures une attention a été portée à favoriser une certaine diversité. Des personnes de quatre pays différents l'ont relu, certaines ayant une très bonne connaissance du fonctionnement de la répression, d'autres n'en ayant pas du tout. Certaines personnes se sont concentrées sur un seul aspect spécifique (orthographe, est-ce que le texte est compréhensible par des personnes sans connaissance du système répression, comment se lit-il depuis la perspective d'une personne ayant déjà eu recours à justice, etc…)
Malgré toutes ces relectures, une erreur (au moins) s'est glissée dans le texte, concernant le moment où une personne prévenue avait accès au dossier d'enquête (c'est à dire dès le premier contact avec son avocat.e.x).

Un outil international

Quand on s'intéresse à comment les flics apprennent à mener des interrogatoires, on remarque vite que le contexte juridique importe peu à cette question. C'est aussi pour cette raison que nous avons voulu créer un livre-outil qui fasse sens dans différents pays et contextes juridiques. Ça tombe bien, dans le projet-evasions on adore se situer aux interconnexions entre zones linguistiques et géographiques. Depuis sa publication, nous avons eu des retours positifs sur son utilisation depuis des endroits comme la Turquie, le Maroc, la Serbie, le Danemark et bien plus encore.
Le livre a directement été écrit en français et en allemand. Une version anglaise est en cours d'édition et des traductions vers l'espagnol, l'italien et la darija marocaine sont en cours. D'autres propositions de traductions sont toujours le bienvenues = (evasions(AT)riseup.net)

L'impression

L'impression a été faite par une imprimerie autogérée du coin (mais on ne dévoilera pas de quel coin il s'agit) à 2 000 exemplaires en allemand et 2 000 exemplaires en français.

Le financement

À l'exception du graphisme réalisé par une seule personne, tout le travail autour du livre a été non-rémunéré. Grâce à une opportunité en or (littéralement), l'impression du livre a pu être financée par un fonds de soutien aux projets politiques. Nous avons donc eu la position confortable d'avoir déjà tous les frais remboursés lorsqu'on a commencé la diffusion du livre. C'est aussi cela qui nous a permis de le diffuser à prix libre. Et pour les librairies qui ne souhaitaient pas travailler avec un prix libre, nous vendions le livre au prix coûtant de son impression, soit 4 €, avec la seule demande qu'il ne soit pas revendu à plus de 6 €. Après déduction des frais postaux, les entrées de prix libre constituent donc un bénéfice réinjecté dans les autres initiatives du projet-evasions.

La diffusion

Diffuser un livre sans maison d'édition ni diffuseur constitue un véritable travail de fourmis. Démarcher les librairies, présenter le livre, expliquer pourquoi on souhaite fonctionner à prix libre, expliquer pourquoi on n'a pas de compte bancaire où nous verser l'argent, faire les envois, trouver des punk-post… Tout ça prend énormément de temps.
Environ un tiers des livres en français a été diffusé à travers des librairies (et un musée). Un autre tiers est parti dans des infokiosques, fanzinothèques, tables de presse et groupes antirep. Le dernier tiers est parti soit en commande directe depuis le site web, soit à travers les stands du projet-evasions à l'occasion de différents évènements.

Pour pouvoir le diffuser plus largement (et donc toucher un public le plus large possible) nous avons pourvu le livre d'un numéro ISBN, porte d'entrée vers le « grand public » selon nos croyances. Pourtant, on n'a pas assez creusé cette thématique pour que ce soit réellement utile. Si nous l'avions fait, nous aurions su que la porte d'entrée, c'est surtout de mettre le numéro ISBN sous forme de code-barres sur le livre, ce qu'on n'a pas fait… En plus de ça, nous n'avons finalement jamais pris le temps de l'enregistrer dans la base de données utilisée par la majorité des librairies. En outre, une grande déception a été d'apprendre que très peu de bibliothèques publiques acceptent des livres auto-édités.

N'ayant pour l'instant pas de présence sur les réseaux a-sociaux, nous nous sommes donc « contenté·e·x·s » d'annoncer le lancement à travers les sites camarades du réseau mutu (reseaumutu.info). La suite s'est beaucoup faite par bouche-à-oreille et ce fut au final largement suffisant.

Et maintenant ?

Pour l'instant la version française, c'est fini !
Nous arrêtons ici la diffusion et nous gardons quelques exemplaires de livres en stock pour nos futurs ateliers. La version PDF est, elle, toujours librement disponible. La demande étant toujours là, nous avons d'abord hésité à nous relancer nous-mêmes dans une réimpression et continuer la diffusion en auto-édition, ce qui nous aurait permis de rester proches de notre envie d'indépendance. Mais vu la masse de travail que cela représente, on pense plutôt se tourner vers l'une ou l'autre des excellentes maisons d'édition émanant de l'univers militant (avis aux maisons d'éditions qui nous lisent, n'hésitez pas à prendre contact avec nous). Nous pourrons ainsi, de notre côté, nous concentrer sur la version allemande, les traductions et diffusions dans les autres zones linguistiques, et surtout de nouveaux projets enthousiasmants. On espère aussi atteindre un public encore plus large à travers le réseau de librairies du futur diffuseur, et outiller ainsi plein de personnes pour qu'elles puissent se protéger au mieux dans une situation d'interrogatoire.

Pour finir sur une bonne nouvelle, nous avons le plaisir d'annoncer qu'une version audio du livre, à partir d'une lecture enregistrée, sera bientôt disponible. Plus d'infos suivront sur le site du projet-evasions.

On continue avec intérêt à lire vos propres retours et feedback après lecture du livre. C'est très instructif et motivant.

Prenez-soin de vous et n'oubliez pas que même si les chats pouvaient parler aux flics, ils ne le feraient pas.