PROJET AUTOBLOG


Paris-luttes.info

Site original : Paris-luttes.info

⇐ retour index

Rencontre « Stop Arming Israël » France - Collaborations militaires France-Israël

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Lundi 12 février (19h), Stop Arming Israël France vous donne rendez-vous pour une rencontre avec M. Rigouste, P. Bouveret et A. Paq, à la bourse du travail République, pour s'informer et agir contre les collaborations militaires France-Israël

Lundi 12 février, Stop Arming Israël France vous donne rendez-vous pour une rencontre avec :

✊✊ Et comme s'informer permet d'agir, nous présenterons ensemble différents moyens d'action concrets que nous pouvons mettre en œuvre pour lutter contre ces coopérations criminelles France-Israël.

🇵🇸 RDV à 19h à la Bourse du Travail, salle Jaurès, 3 rue du château d'eau 75010 Paris

Qu'est-ce que Stop Arming Israël France ?
Stop Arming Israël France est une réponse à l'appel mondial à l'aide lancé par 30 syndicats palestiniens, le 16 octobre 2023 : « End all complicity. Stop Arming Israel »

L'appel peut être lu sur le site internet workersinpalestine.org :
https://www.workersinpalestine.org/

Les revendications de cet appel sont simples, elles demandent aux travailleurs et aux syndicats partout dans le monde de :

• Refuser de construire des armes destinées à Israël.
• Refuser de transporter des armes vers Israël.
• Adopter des motions en ce sens au sein de leurs syndicats.
• Agir contre les entreprises complices qui participent à la mise en œuvre du siège brutal et illégal d'Israël.
• Faire pression sur les gouvernements pour qu'ils cessent tout commerce militaire avec Israël et, dans le cas des États-Unis, qu'ils cessent de le financer.

Cet appel s'inscrit dans la tradition de solidarité internationale entre les travailleurs qui est centrale dans le mouvement syndical et ouvrier.

Dès novembre 2023, nous avons décidé de répondre à cet appel et ce dans le but d'enrayer la machine de guerre israélienne.

Sans le soutien militaire des pays occidentaux, Israël ne pourrait pas mener l'offensive génocidaire en cours. Sans les envois d'armes, de technologies, de pièces détachées par les grandes puissances du monde, les bombardements cesseraient au bout de trois jours !

Depuis octobre 2023, nous implorons nos gouvernants, jour après jour, de demander un cessez-le-feu mais il est clair que ni Netanyahou ni nos chefs d'État ne nous écoutent ni ne nous écouteront. Ce cessez-le-feu, nous devons donc l'imposer, en coupant les vivres à l'armée israélienne, en coupant le robinet des envois d'armes !

Mais la France collabore-t-elle vraiment, militairement parlant, avec Israël ?
On entend souvent dire que ce ne sera pas ou plus le cas…
Officiellement, le ministère des armées prétend que la France n'exporte pas de matériels létaux susceptibles d'être employés contre la population civile à Gaza… Mais ce même ministère assure également que la France « exporte des équipements militaires à Israël afin de lui permettre d'assurer sa défense. »
Certes, Israël est un petit marché pour la France (de 15 à 25 millions d'euros chaque année. Pour comparaison, les exportations totales de la France, en matière d'armement, se comptent en dizaines de milliards d'euros).
Mais, OUI, la France vend bien des armes à Israël : des drones (Safran, Thalès, Dassault), des missiles (MDBA, Nexter) mais encore des bombes, des torpilles, des roquettes, des avions. Toutes collaborations que nous préciserons et dont nous discuterons le 12 février. Le salon de l'armement Milipol, en date du 15 novembre dernier, avec en vedette 52 entreprises israéliennes, prouve également toute l'étendue de la complicité mortifère de la France avec Israël.
Donc, OUI, il faut désarmer Israël pour que cessent les exactions atroces dont les palestiniennes et palestiniens sont victimes.

Cette soirée du lundi 12 février nous permettra, précisément, d'une part, de mettre à jour les liens militaires, multiples et opaques, entre la France et Israël, d'autre part, nous y discuterons de la façon de les rompre, de ce que nous pouvons concrètement mettre en œuvre, collectivement, pour que le désastre humanitaire en cours à Gaza s'achève.

Nous le savons, après plus de trois mois de guerre, nous ne pouvons compter que sur nous pour lutter contre le génocide en cours ainsi que contre le soutien et la collaboration, militaire notamment, de la France avec Israël. Plus que jamais, ne désespérons pas de nos forces et de la puissance de la solidarité, nationale et internationale et n'acceptons jamais le silence ou l'inaction face à la politique criminelle que Macron mène en notre nom !

Nous vous attendons donc, nombreuses, nombreux, lundi 12 février à la bourse du travail République, pour une soirée d'information et de lutte !

Ne restons pas impuissants et continuons à nous mobiliser pour que cessent les massacres à Gaza et la colonisation dans toute la Palestine.

#ToutLeMondeDetesteLesVendeursdArmes

🇵🇸🇵🇸 PALESTINE VIVRA, PALESTINE VAINCRA 🇵🇸🇵🇸

Si vous voulez nous contacter : stoparmingisraelfrance@proton.me
Nos différents RS :
Twitter : @stoparmingisr
Instagram : http://instagram.com/stoparmingisraelfrance
Telegram : https//t.me/stoparmingisraelfrance

Carte des usines d'armement en France, tracts et affiches à imprimer :
https://padlet.com/stoparmingisraelfrance/ressources

Moments Palestine

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Evénement en soutien à la Palestine

Université Paris 8
vendredi 2 février 2024

Ouverture des Moments Palestine, proposée par l'Université, et organisée dans le cadre des Rencontres des arts de l'UFR arts, philosophie, esthétique

15h-17h, salle A2 217
Le temps du paysage en conflit. Marion Slitine en conversation avec Taysir Batniji.

17h-17h30, salle A1-181
Projection du court métrage : Liwan. A story of cultural resistance (Doris Hakim, réalisatrice)
Liwan est un documentaire sur un lieu culturel créé dans la ville de Nazareth. À la fin des années 1990, un projet de « réaménagement » du gouvernement israélien a entraîné la fermeture de la plupart des commerces du souk pendant de nombreuses années et, après sa réouverture, le marché avait perdu une grande partie de sa vitalité. L'initiative « Liwan » a conduit à l'ouverture de nouveaux lieux culturels et a créé un mouvement de résistance culturelle autour du concept d'identité palestinienne.

17h35-17h50, salle A1-169
Solo de live électronique : Silences amplifiés (Sara Lehad)
Sara Lehad est musicienne et doctorante en recherche-création (Musidanse, ED EDESTA, Université Paris 8), avec un projet intitulé Fabulations électroacoustiques de voix antérieures : le passage d'une écoute obéissante à une écoute créatrice

18h-19h, amphi X
Concert et poésie avec le duo MALQA (Kamilya Jubran, Loïc Guénin) et Anas Alaili
Kamilya Jubran est une musicienne, chanteuse et compositrice d'origines palestiniennes vivant en France. Elle œuvre pour une modernité musicale qui, partant de la musique classique et de la poésie du Proche Orient s'ouvre à des expérimentations sonores et poétiques riches et multiples. Elle collabore avec le musicien électronique et trompettiste Werner Hasler, ainsi que la contrebassiste Sarah Murcia, entre autres. Elle démarre un nouveau projet avec Loïc Guénin, qu'ils présenteront pour la première fois durant cet événement. Loïc Guénin est compositeur, musicien, improvisateur et plasticien. Dans une nouvelle approche de l'écologie sonore, son travail s'ancre dans les paysages qu'il traverse, urbains, industriels ou sauvages et naturels. Il assure la direction artistique de la compagnie Le Phare à Lucioles ainsi que du m ![lieu], un lieu qu'il aime décrire comme une zone de créations turbulentes, situé dans le mont Ventoux, dans le sud-est de la France. Ensemble ils ont créé le Duo MALQA.
Anas Alaili est poète, traducteur et parolier. Les poèmes lus dans le cadre de cette soirée ont déjà paru dans le recueil Danser d'une seule jambe, publié récemment par le prestigieux éditeur libanais Dar Al-nahda Al-arabiyya à Beyrouth (2023). Il a également publié d'autres recueils de poèmes notamment Étreintes tardives chez l'Harmattan (2016).

19h30-19h50, amphi X
Performance théâtrale : The Horse (Alaa Shehade)
Alaa Shehade est un acteur et un comédien, formé à l'école d'art dramatique du Freedom Theatre, dans le camp de réfugiés de Jénine, en Palestine. Il est cofondateur du Palestine comedy club et clown médecin dans les hôpitaux palestiniens avec Red Noses International en Cisjordanie. En Europe il travaille avec la Troupe Courage à Amsterdam avec laquelle il a développé une esthétique très particulière de jeu masqué. Alaa a travaillé avec les metteurs en scène Amir Nizar Zubi, Di Trevis et Katrien Van Beurden. Il s'est produit au Theatre Royal Stratford de Londres, au LaMaMa Theatre de New York, au Malthouse de Melbourne, au John Kennedy Centre de Washington DC, au Kim- mel Centre de Philadelphie, au Gathrie Theatre de Minneapolis et au Public Theater de New York. Il a reçu le prix du jury au Festival international du théâtre libéral en Jordanie, le prix du meilleur spectacle au Festival national du théâtre palestinien 2018, et le prix du meilleur coscénariste 2019 pour London Jenin.

20h-21h, amphi X
Echanges avec la salle
Modération : Giulia Filicanapa, Makis Solomos

Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Université Paris 8, métro Saint-Denis université

Soirée anticarcérale : écriture de lettres aux prisonnier.es palestinien.nes et discussion

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Soirée anticarcérale : écriture de lettres aux prisonnier.es palestinien.nes et d'ailleurs + discussion autour d'une brochure sur la résistance dans les prisons coloniales israéliennes

Cet été en France, suite aux révoltes pour Nahel, un peu moins de 2,000 jeunes des quartiers sont broyé.es par la machine juridique et carcérale raciste, rappelant à l'ordre les descendant.es d'immigré.es originaires des anciennes colonies françaises.

Quelques mois plus tard, sur un autre continent, à des milliers de kilomètres d'ici, Israël intensifie son invasion coloniale et génocidaire, cherchant à rendre inhabitable ce qui reste des terres palestiniennes. On parle surtout des bombardements, qui sont l'aspect le plus visible, le plus immédiatement choquant du pouvoir colonial. Pourtant, les prisons opèrent à plein régime. Les ressortissant.es palestinien.nes sont emprisonné.es, victimes d'une justice coloniale à deux vitesses ou de rétention administrative sans aucune forme de procès. Le nombre de prisonnier.es a été doublé ces derniers mois pour mieux briser toute forme de résistance et discipliner tout un peuple que l'on massacre.

Comme nous le disions dans notre texte : « Dans le cas du colonialisme, la prison joue alors un rôle très important pour punir toute une population qui refuserait de se laisser faire ».

<style type="text/css"> .balise-article-modele article { padding-top: 0.5rem; padding-right: 0.5rem; background-color: #f6f6f6; border-width: 2px 0px 2px 0px; border-style: solid; border-color: #a30006; margin-bottom: 1rem; } .balise-article-modele a { display: inline-block; text-decoration: none !important; } .balise-article-modele h4 { display: inline; margin: 0; font-size: 1.1rem; line-height: 1.6rem; font-weight: 400; color:#a30006; } .balise-article-modele h4 span { color: #696969; } .balise-article-modele p { font-size: 0.889rem; line-height: 1.5rem; margin-top: 0.4rem; color:black; } .balise-article-modele time { font-size: .8rem; color: #696969; font-style: normal; }

Chaque réalité carcérale a beau être différente, nous croyons qu'il nous faut aujourd'hui partir de là où les logiques meurtrières se rejoignent pour mieux s'y opposer, tissant des liens de solidarité transnationale.

Nous vous invitons donc à nous rejoindre le vendredi 2 février à 18h pour écrire collectivement des lettres aux prisonnier.es et élaborer ensemble les différentes pistes de solidarité qui s'offrent à nous depuis ici. Si poster une lettre ne mettra pas fin à l'enfermement, cela reste une manière concrète de soutenir les prisonnier.es face à l'isolement carcéral qui est une forme de torture. Nous vous proposons aussi dans la même soirée une discussion autour d'une brochure traduite sur les résistances des prisonnières palestiniennes au sein des prisons coloniales.(https://trueleappress.files.wordpress.com/2023/11/pallove.pdf)

Extrait de l'Introduction : « Cette brochure a été réalisée suite à une délégation en Palestine en mars 2016. La délégation a été convoquée par M. Rabab Abdulhadi, professeur à l'Université d'État de San Francisco, et a été la première des États-Unis à se concentrer spécifiquement sur l'emprisonnement politique et la solidarité entre les prisonniers palestiniens et américains. L'idée de la délégation avait été lancée en 2013 lorsque les prisonniers de Pelican Bay en Californie ont entrepris une grève de la faim historique pour protester contre le confinement solitaire à long terme en même temps que les prisonniers palestiniens étaient en grève de la faim contre la politique illégale d'Israël de détention administrative. Khader Adnan, un ancien prisonnier politique palestinien qui avait mené une grève de la faim dans les prisons israéliennes pendant 66 jours, a envoyé un message de solidarité aux grévistes de la faim de Californie. »

Par le RISI (Réseau insurrectionnel de solidarité internationaliste)

Quand : vendredi 2 février à partir de 18h (ramène à grignoter !)
 : Si tu veux connaître l'adresse, envoie un mail à risi-1967@protonmail.com

PS : Nous remercions chaleureusement Samidoun Paris-Banlieue pour leur confiance et de nous avoir donné toutes les infos possibles pour que les lettres arrivent à destination ! Nous tenons à leur apporter tout notre soutien suite à la menace de dissolution de la part du gouvernement qui plane sur leur collectif.

4 personnes en GAV suite à une manifestation de soutien aux luttes des prisonniers du CRA de Vincennes

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Appel à se rendre au tribunal mardi 30 janvier à 17h

Dimanche 28 janvier, environ 70 personnes se sont rassemblées devant le CRA de Vincennes pour montrer leur solidarité avec les personnes à l'intérieur et protester contre les CRA et l'enfermement. A cette occasion, 4 personnes ont été interpellées et sont toujours en garde à vue à l'heure actuelle. Dans un contexte de répression particulièrement fort des luttes des prisonniers et des actions de solidarité à l'extérieur, nous appelons à se rendre au tribunal demain mardi à partir de 17h pour soutenir les personnes en cas de déferrement.

Actuellement à Vincennes, les prisonniers subissent la pression des keufs, particulièrement au taquet depuis que 11 personnes se sont évadées du CRA le 25 décembre. Fouilles incessantes, réveils 3 fois par nuit pour contrôler les gens, violences policières et mises à l'isolement... Il y a 5 jours au bâtiment 2A, des flics visiblement bourrés sont entrés violemment dans les cellules et ont commencé à tabasser des gens. Face à tout cela les prisonniers sont solidaires et organisés : cette nuit là, ils ont décidé en réaction de tous sortir dans la promenade en sous vêtements à 5h du matin, et d'entamer dès le lendemain une grève de la faim. Cette grève continue et depuis dimanche, elle a été rejointe par des prisonniers des bâtiments 2B et 1 (voir les témoignages et revendications des prisonniers ici)

C'est dans ce contexte que la manifestation d'hier (dimanche 28 janvier) a eu lieu et a bien été entendue par les prisonniers des 3 bâtiments. Les flics sont tout de suite intervenus pour empêcher la manif de soutien qui se déployait devant le CRA. Ils ont arraché une banderole blessant gravement une personne à la main. Ils ont nassé le cortège menaçant d'embarquer tout le monde avant de finalement pousser la manifestation jusqu'au RER. Entre le CRA et le RER, alors que des gens tentaient de soigner la personne blessée, les keufs ont brutalement décidé de l'interpeller lui et deux autres personnes. Quelques mètres plus loin, ils ont interpellé violemment une quatrième personne. Ces 4 personnes ont été placées en garde à vue à partir de 11h30 au commissariat du 11e arrondissement, gav prolongée lundi matin.

A Vincennes et dans les CRA en général, les luttes des prisonniers sont particulièrement réprimées, d'autant plus dans le contexte actuel du vote de la loi Darmanin, qui ne peut être appliquée sans la construction de 10 nouveaux CRA. A l'intérieur du CRA de Vincennes au moins deux personnes ont été placées en garde à vue suite à la grève de la faim. La solidarité à l'extérieur est aussi de plus en plus réprimées : le 31 décembre des personnes solidaires ont été arrêtées près du CRA de Vincennes, ont du passer 3 jours en GAV et sont convoquées pour un procès le 14 février. L'État sait bien que les luttes des prisonniers ont un potentiel explosif pour enrayer la machine à expulser, et que bloquer toute tentative d'établir des liens entre l'intérieur et l'extérieur est un moyen d'affaiblir ces luttes.

Face à cette répression nous appelons à venir au tribunal de Paris soutenir les 4 personnes qui seront probablement déferrées demain mardi 30 janvier, à partir de 17h (s'il y a comparution immédiate elles ne commenceront que tard dans l'après midi au vu des délais).

A bas les CRA et liberté pour tous-tes, avec ou sans papiers !

Martinique et Guadeloupe empoisonnées aux pesticides, Nous exigeons Justice et Réparations !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous le mardi 6 février à partir de 10h à l'académie du climat (4e) pour une discussion autour des pesticides en Martinique et en Guadeloupe.

Depuis la fin des années 1960, nos terres, nos cours d'eau, nos eaux côtières, et nos corps sont empoisonnés aux pesticides, parmi les plus dangereux et les plus polluants, dont le chlordécone et ce, au nom du profit. Nos vies ont été sacrifiées, par les grands planteurs, sous l'égide de l'État français sur l'hôtel des monocultures coloniales que sont celles de la banane, de la canne à sucre, de l'ananas, dont les productions sont des:nées à satisfaire les besoins de la France et de l'Europe.

La dangerosité du chlordécone pour la santé humaine et pour l'environnement, du fait de son caractère persistant et rémanent était connue depuis 1968, date à laquelle la Commission d'Étude de l'Emploi des Toxiques en Agriculture s'est opposée à son usage du fait de « sa grande persistance et de sa toxicité ». Malgré les alertes plurielles formulées par la communauté scientifique, l'État a autorisé l'utilisation de cette molécule en Martinique et en Guadeloupe, de 1972 à 1993.

Les Grands planteurs ont contraint les ouvrier.e.s agricoles, dont des femmes enceintes, à manipuler une litanie de pesticides, dont le chlordécone, sans aucune protection, malgré leurs luttes et alertes répétées. Lors de la grève des 1974 dans les bananeraies, les travailleurs exigeaient la suppression des produits toxiques. Il leur a été répondu par des tirs de balles réelles.

L'enquête de terrain menée par le COAADEP auprès des ouvrier.e.s agricoles et de leurs familles, a révélé qu'ils et elles sont presque tous et toutes atteint.e.s de lourdes pathologies (cancers de la prostate, des os, de l'utérus, du sein, des poumons, de la thyroïde, généralisé, de leucémie, de cécité, de déchaussement des dents, de polyarthrite rhumatoïde, etc).

Les premières victimes du scandale, non pas seulement du chlordécone, mais des pesticides, que sont les ouvrier.e.s agricoles et leurs ayants- droit, sont les grand.e.s oublié.e.s des plans de santé publique relatifs au chlordécone. Nos populations et territoires dits « ultra-marins » ne sont perçus qu'au travers d'un prisme utilitariste et colonial tant par les gouvernements successifs que par la classe dominante dont font partie les Grands planteurs. Cette perception étant celle-la même ayant permis au scandale du chlordécone d'advenir, à ses conséquences de se poursuivre et aux grands planteurs de continuer l'usage irraisonné de pesticides.

Lors du Comité interministériel des Outre-mer, tenu en juillet 2023, l'ancienne Première Ministre déclarait que « les Outre-mer sont une chance inespérée pour la France », l'inverse n'est manifestement pas vrai. Plus de 90% des Martiniquais.es et des guadeloupéen.ne.s sont empoisonné.e.s par le chlordécone, et, en l'absence d'un grand plan de dépollution, ce triste état de fait se poursuivra pour des siècles encore selon les prévisions des scientifiques.

En l'espace de 14 ans, quatre « Plans chlordécone » ont été annoncés. Ils se sont révélés stériles et inadaptés face à l'immensité du désastre environnemental, sanitaire, social et économique que connaît notre pays. Aucune des mesures n'a sérieusement répondu aux besoins des victimes, pourtant clairement formulées par le maillage associatif, la société civile et les élus locaux.

Il y a un an, 17 ans après le dépôt d'une plainte pour crime d'empoisonnement au chlordécone, la justice française rendait une ordonnance de non-lieu, en raison d'une prétendue prescription des faits poursuivis. Nous refusons que l'État français, juge et partie dans ce dossier, s'arroge le droit de s'absoudre et d'absoudre les Grands planteurs des crimes coloniaux subis par les ouvriers et ouvrières agricoles. Il ne peut pas exister de prescription lorsque des enfants naissent avec du chlordécone dans le sang chaque jour en Martinique et en Guadeloupe, ni lorsque nos terres sont contaminés pour 700 ans.

Il incombe aux responsables politiques d'entendre la vérité des ouvriers et des ouvrières agricoles, celles qui contraint à reconnaître qu'il ne s'agit pas uniquement d'un scandale sanitaire, mais bien de crimes contre l'humanité, perpétrés à l'encontre des peuples Martiniquais et Guadeloupéen.

L'expérience nous prouve que nous ne pouvons attendre, ni du Gouvernement une volonté de « sortir, par le haut, de ce scandale », ni de la justice française qu'elle condamne les responsables à réparer leurs crimes.

Il est donc plus que jamais nécessaire de soutenir le travail initié par les parlementaires Martiniquais pour qu'une Loi Programme soit soumise au vote de la représentation nationale française afin que les politiques publiques attentistes et stériles laissent place à :

  • La réparation des préjudices physique, moral, et d'anxiété subis par l'ensemble des populations Martiniquaises et Guadeloupéennes ;
  • La reconnaissance et à l'indemnisation de TOUTES les maladies professionnelles résultant de la contamination au chlordécone et au « cocktail » de pesticides, par la population et particulièrement par les ouvrier.e.s agricoles et leurs enfants ;
  • Des financements conséquents pour assurer le fonctionnement du Centre régional de pathologies professionnelles et environnementales de Martinique.

Nous ne tolérons pas que les grands planteurs responsables de l'empoisonnement (qui ont eu l'audace de se constituer partie civile !) reçoivent des fonds publics au titre de « l'indemnisation des préjudices subis » alors que les principales victimes sont totalement laissées pour compte. Les grands planteurs de banane sont à l'origine de la fabrication, de la commercialisation du chlordécone dont ils ont imposé l'épandage aux ouvrier.e.s agricoles. Ils doivent être contraints d'assumer leur part de responsabilité.

Nous ne tolérons pas la flagrante différence de traitement existant entre les victimes des scandales sanitaires qui ont touché la France (Amiante, sang contaminé, etc.) et les victimes de l'empoisonnement en Martinique et en Guadeloupe. Cette discrimination est inacceptable !

Nous ne tolérons pas que l'empoisonnement continue, et que la contamination passée au chlordécone nous affecte pendant des siècles durant.

Comme l'a révélé le COAADEP, aujourd'hui encore, les ouvrier.e.s sont soumis aux pesticides contenus dans l'eau de lavage des bananes dans les hangars
(essentiellement dans le Nord Atlantique et dans le centre de la Martinique). Une eau prélevée directement dans les rivières qui, comme l'a révélé l'Observatoire de l'eau de Martinique en 2021, contient 44 pesticides, parfois à des taux très élevés.

Plus généralement, l'usage massif de pesticides autres que le chlordécone se poursuit parce qu'il est indissociable du modèle productiviste et de la monoculture imposés en agriculture. La réparation du crime d'empoisonnement passe par un modèle alternatif de développement et surtout par le respect non négociable de notre humanité.

Le Collectif des ouvrier.e.s agricoles et de leurs ayants-droit empoisonné.e.s par les pesticides

Nous contacter : collectifouvriersagricolesmq@gmail.com