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Mouvement social et pandémie

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Il y a plusieurs mois, le collectif allemand Communaut a envoyé au collectif Agitations plusieurs questions consacrées au contexte social et politique français durant la crise sanitaire. Après la publication de cet entretien, il a paru intéressant de rendre publique sa version française. Organisation de la solidarité au cours des confinements, manifestations contre le couvre-feu, le pass sanitaire et la vaccination, état du mouvement social à la fin du quinquennat Macron… cette interview permet de faire, dans les grandes lignes, le bilan de ces deux dernières années de crise sanitaire faisant suite aux grèves contre la réforme des retraites de 2019-2020.

Cette interview accompagne la traduction d'un texte concernant le mouvement de 2019/2020 [1]. Le projet de réforme des retraites contre lequel la grande grève générale s'est mobilisée a été initialement poussé par le Parlement avec l'aide de l'article 49.3. On pouvait observer d'Allemagne se déployer une certaine continuité nouvelle dans la relation entre l'État français et les mouvements sociaux. Comme en 2016, où un vaste mouvement contre le projet de la loi Travail était descendu dans la rue pendant des mois, dans ce cas aussi l'article 49.3 était censé être le levier pour faire passer un projet de réforme manifestement impopulaire. Mais Macron a remis le projet de réforme en attente. Quelles en sont les raisons ? Une victoire tardive du mouvement ou la crise du COVID en est-elle la cause ?

Nous ne pensons pas que l'on puisse considérer le report de la réforme des retraites comme une victoire directe du mouvement social mais plutôt comme un effet du recalibrage de l'agenda politique du gouvernement du fait de la crise sanitaire.
La France a un fort taux de chômage depuis quelques décennies, et la crise du COVID a engendré une hausse du chômage partiel. La mise en suspens de la réforme avait pour but d'éviter la fragilisation du marché du travail (si les gens travaillent plus longtemps pour leur retraite, il y a moins de postes qui se libèrent, donc plus de chômeurs·es) dans un contexte de possible crise économique.
Néanmoins, il est difficile de nier l'impact des grèves et des manifestations qui ont réussi à freiner les ardeurs de Macron dans son projet de réformer le pays à marche forcée. Il ne s'attendait peut-être pas à une telle résistance, et il faut rappeler que le spectre des Gilets Jaunes hante toujours la bourgeoisie. La colère sociale s'est radicalisée, et tout le monde a aujourd'hui conscience qu'une étincelle peut mettre le feu aux poudres. Dans ce cadre, un soulèvement en pleine pandémie aurait été explosif, et il était politiquement très risqué de contourner les dispositifs législatifs républicains alors même que le président appelait au calme et à la responsabilité dans la “guerre contre le virus”. D'un autre côté, l'entrée dans la période de campagne électorale pour les présidentielles de 2022 donne au gouvernement l'occasion de séduire l'électorat de droite en brandissant la réforme des retraites et celle de l'assurance-chômage.

L'article que nous publions sur le mouvement de 2019/2020 parlait à plusieurs reprises de la relation entre les mouvements sociaux classiques (élèves, étudiant·e·s, syndicats) et les Gilets Jaunes. Le texte tend à considérer les stratégies ou les pratiques insurrectionnelles des Gilets Jaunes comme plus productives que les formes de politique ancrées et prévisibles de la gauche classique. Partagez-vous ce point de vue, ou y a-t-il eu des alliances entre ces deux formes politiques pendant la grève générale ou à d'autres moments ?

Pour répondre avec pertinence à cette question, il faudrait tout d'abord établir précisément ce que constituaient les objectifs des Gilets Jaunes, ce qui paraît difficile à cerner. Stratégie et pratiques supposent a priori des objectifs à accomplir. Quels étaient ceux des Gilets Jaunes ? Il s'agissait d'un mouvement décentralisé, à la composition de classe changeante en son cours mais aussi selon la constellation de contextes locaux dans lequel il s'est inscrit. Leurs pratiques étaient diverses : occupation de rond-points, organisation d'espaces de discussion, attaques envers les élu·e·s, ainsi qu'émeutes et affrontements avec la police. Ces pratiques n'étaient pas forcément partagées par tou·te·s les Gilets Jaunes. Elles étaient aussi la conséquence de leur composition sociale : beaucoup étaient des prolétaires provenant de secteurs d'activité sans grande tradition syndicale, participant pour la première fois à un mouvement de contestation politique. L'apprentissage “sur le tas” et la confrontation aux violences policières, en plus d'une condition socio-économique difficile, peuvent expliquer cette adoption rapide de la violence, sans la formulation d'une stratégie formulée théoriquement en vue de réaliser des objectifs établis.

Si l'on fait le constat de l'obsolescence de nombreuses pratiques de la gauche traditionnelle (syndicats et partis) pour l'obtention de revendication dans le cadre de mouvements nationaux (comme le mouvement consacré à la lutte contre la réforme des retraites en 2019-2020), il nous paraît difficile toutefois d'avancer avec assurance que la “stratégie” des Gilets Jaunes est meilleure et plus productive par essence. Il apparaît clair que l'État et la bourgeoisie ont eu bien plus peur des Gilets Jaunes que du mouvement des retraites, ce qui se vérifie dans leurs réponses respectives à ces mouvements. Peut-on établir dès lors que les pratiques de l'un valent mieux que celles de l'autre ? Là encore, tout dépend du contexte, des objectifs à réaliser et des forces engagées.

En Allemagne, immédiatement après le début de la crise du COVID, de nombreuses initiatives ont été fondées ayant pour but de construire des structures d'aide mutuelle. Mais, malheureusement, pratiquement aucune de ces initiatives n'a dépassé le stade de groupe de discussion Telegram ou de projet de blog. Cela s'explique bien sûr par la situation défavorable du confinement d'une part, mais aussi par le manque de structures communautaires en Allemagne, entre autres. La dynamique de la mobilisation de masse avant le COVID en France a-t-elle conduit à des formes significatives de soutien mutuel ou à la construction des structures durables permettant de réagir à cette crise globale par le bas ?

Effectivement, à partir du premier confinement, il y a eu un mouvement de solidarité qui a pu se constituer dans de nombreux quartiers pour répondre autant que possible au besoin des personnes en difficulté. Toutefois, il ne nous semble pas que la dynamique politique du mouvement contre la réforme des retraites fin 2019 / début 2020 puisse expliquer cette solidarité. Celle-ci reposait davantage sur le maillage associatif existant (associations culturelles, sportives, etc.) et sur la constitution de Brigades de Solidarité Populaire, inspirées de ce qui avait pu se faire en Italie. Des collectifs de coursiers ont aussi pu se mobiliser pour aider à l'approvisionnement de SDF, des associations sportives de quartiers populaires se sont transformées en collectif de redistribution de nourriture, par exemple. Toutefois, après le premier confinement, ces formes d'organisation de la solidarité apparues pour pallier aux manquements de l'État se sont délitées.

On ne peut pas vraiment expliquer ce moment de solidarité par la dynamique politique préexistante ; au début de la pandémie en France, il n'y a eu quasiment aucune forme de discours politique qui a pu exister dans le débat public sur la question sanitaire, la production des pandémies ou le rôle des institutions dans leur diffusion, etc. Dès lors, il paraît difficile d'expliquer comment un mouvement de contestation porté par des organisations de la gauche classique ait pu porter une critique de l'État dans sa gestion de la pandémie et une organisation parallèle de la solidarité dans un moment de crise.

Lire la suite sur Agitations.

Contre le racisme et le fascisme, pour l'égalité des droits et la justice sociale On est là !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La Marche des Solidarités et les Collectifs de Sans-Papiers de la région parisienne appellent à se rassembler devant l'Assemblée nationale pour les premières sessions des nouvelles et nouveaux député·e·s. Rassemblement devant l'Assemblée nationale, le mardi 28 juin, à 17h00.

La Marche des Solidarités et les Collectifs de Sans-Papiers de la région parisienne appellent à se rassembler devant l'Assemblée nationale pour les premières sessions des nouvelles et nouveaux député·e·s :
⇒ Pour exiger la fin des politiques de harcèlement des sans-papiers et de non-accueil des migrant·e·s.
⇒ Pour exiger la fin des discours et politiques racistes et sécuritaires contre les jeunes de nos quartiers, contre les musulmanes et musulmans, contre les immigré·e·s.
⇒ Pour exiger la fin des politiques anti-sociales qui aggravent la misère sociale, les injustices, les inégalités et l'exploitation.

Ces politiques qui légitiment le racisme tout en désespérant la majorité des couches populaires font le lit de l'extrême-droite et du fascisme. Macron prétendait hypocritement faire barrage à l'extrême-droite : il y a aujourd'hui 89 députés fascistes à l'Assemblée !

Le Conseil d'État vient de condamner la politique du ministère de l'intérieur qui empêche les sans-papiers de pouvoir déposer leurs dossiers en préfecture en annulant les textes imposant la dématérialisation des démarches qui concernent les titres de séjour. Nous exigeons l'application de cette décision dans toutes les préfectures et l'ouverture de guichets permettant aux collectifs de sans-papiers et aux associations de déposer collectivement des dossiers de régularisation. Monsieur Macron, le pouvoir c'est d'abord des devoirs !

Nous exigeons plus généralement une politique d'accueil des migrant·e·s, quelle que soit leur nationalité et la régularisation de tou·te·s les sans-papiers. Les mesures, totalement justifiées, mises en place pour les réfugié·e·s ukrainien·ne·s montrent qu'il n'y a pas de problème de moyens. Ces mesures doivent s'appliquer à toutes et à tous, sans discrimination raciste.

Nous exigeons la fin des politiques qui considèrent les populations des quartiers populaires, les immigré·e·s, les musulman·e·s et, de plus en plus, celles et ceux qui revendiquent leurs droits, comme des populations dangereuses qu'il faut surveiller, contrôler et réprimer. La police mutile, la police tue, voilà l'insécurité. Notre sécurité à nous est dans la solidarité et l'égalité des droits.

On est là ! Et on n'attendra pas les bras croisés toutes les manœuvres politiciennes pour continuer des politiques qui mènent au pire.
On est là : d'où que l'on vienne, où que l'on soit né·e, notre pays à nous, nos quartiers, notre monde s'appellent Solidarité !

#ouvrezlesfrontières
#ouvrezlesguichets
#pasdefascistesdansnosquartiers
#égalitédesdroits
#justicesocialeetclimatique
#régularisationdessans-papiers

Nous accueillerons tou·te·s les député·e·s qui voudront relayer nos luttes et revendications à l'Assemblée.

Rassemblement devant l'Assemblée nationale le mardi 28 juin à 17H00

Projection-Débat : Les Années de plomb de Carine Mournaud et Stéphane Czubek puis « Emploi contre santé, le chantage de Metaleurop » le 10/07

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Projection / discussion : Économie contre santé

Projection du film Les années de plomb, documentaire (2008, 50 mn) de Carine Mournaud et Stéphane Czubek, suivie d'une discussion : Emploi contre santé, le chantage de Metaleurop
Dimanche 10 juillet 2022 à Publico-Librairie du Monde Libertaire ( 145 Rue Amelot Paris 11e ) à partir de 16 h (accueil dès 15 h) à l'invitation du groupe libertaire d'Ivry de la Fédération Anarchiste.

L'usine Metaleurop a tenu en otage toute une population en cachant la pollution aux métaux lourds (plomb, arsenic, cadmium et zinc), à l'origine de graves maladies chez les salariés et la population. Après la fermeture de l'usine en 2003, les habitants et les ex-ouvriers commencent à briser l'omerta. Stéphane Czubek, fils d'un des ouvriers de l'usine, met en lumière à travers des témoignages ce qu'il appelle le chantage «  emploi contre santé  ».
En 2022, près de 20 ans après la fermeture de Metaleurop, les analyses révèlent toujours des taux de plomb alarmants. Dans les trois villes entourant l'usine, 5815 enfants ont été atteints de saturnisme. Pourtant, l'État a mis fin dès 2005 à la surveillance du taux de pollution. Une association locale a porté plainte contre l'État. Les plaignants ont été déboutés, mais ils ont décidé de faire appel.
Le seuil d'évacuation est à 300 mg/kg de plomb et il a été mesuré cette année de 6500 jusqu'à 232 415 mg/kg sur le site de l'usine, 484,9 mg/kg dans l'école maternelle et entre 1096 et 1706 mg/kg dans les jardins.
L'Agence régionale de santé des Hauts-de-France affirme avoir fait le maximum pour les habitants, par exemple en finançant «  des ateliers d'éducation au lavage des mains  » pour les enfants des écoles maternelles de la zone…

http://www.librairie-publico.info/?p=6875
https://www.librairie-publico.com/

Covid et validisme

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Un bilan de deux ans de pandémie dans les milieux autogérés à Marseille.
Article initialement paru sur Marseille Infos Autonomes

Deux ans après le début de cette pandémie, nous voudrions enfin mettre des mots sur ce qui nous pose problème quotidiennement dans notre rapport à la plupart des espaces anti-autoritaires que nous fréquentons. Ce n'est pas seulement un problème de rapport pratique au covid, c'est tout un cadre de pensée qui est en jeu, au-delà de ses conséquences matérielles.
On est un certain nombre à se sentir mal à l'aise dans les milieux politiques que nous partageons vis-à-vis du comment on gère cette situation épidémique. Le fait que nous ne soyons pas valides influence bien certainement nos positionnements à ce sujet.
Tout ce qui est dit dans ce texte est une réaction point par point à des choses qu'on a entendues dans notre entourage plus ou moins proche.
Lise et Johanna
Mars 2022

Anti-validisme autonome vs positions pro-État

Quand des positions critiques de la gestion collective du covid sont émises dans des espaces anti-autoritaires, il arrive souvent que les personnes portant ces critiques se voient renvoyées à des positions “pro-État”, au sens où elles n'auraient peut-être pas suffisamment de recul par rapport à l'autoritarisme d'État / ou elles relaieraient malgré elles les discours de l'État et, finalement, feraient un peu son jeu…
Nous pensons que le fait d'amalgamer anti-validisme autonome et autoritarisme étatique — partant d'un enjeu de santé publique — pose plusieurs problèmes.
Tout d'abord cela a pour effet d'évacuer directement les enjeux de validisme qui étaient soulevés, forçant les personnes à passer bien du temps à se justifier sur le fait d'être anti-autoritaire oui oui et de ne pas aimer la répression non non. Cela montre également que le validisme n'est pas compris comme étant intersectionnel, puisqu'il est si difficile de faire entendre qu'on peut souffrir du validisme et de l'autoritarisme d'État en même temps, que ce ne sont pas des situations « au choix ». Ce qui peut engendrer un sentiment d'isolement, de frustration et de profond désarroi.
Au-delà de ça, cela pose un problème d'analyse de ce qu'est l'État et de ce qu'il produit en termes de rapports sociaux et matériels. Entendons-nous bien : avant tout, l'État est profondément validiste (la logique d'État s'opposant par essence à toute logique d'émancipation de rapports sociaux hiérarchiques et violents).
Si l'on part d'un point de vue qui comprend la notion de validisme d'État, cela implique de considérer que si l'État porte des discours anti-validistes, c'est par pur opportunisme, dans la mesure où il suit une logique qui lui est propre, et qui est la logique du pouvoir. Cela nous amène à penser que l'État instrumentalise un discours anti-validiste pour pousser plus loin sa logique de contrôle. Ainsi, sous prétexte de “prendre soin des personnes fragiles”, il étend ses possibilités de flicage et de connaissance des moindres faits et gestes des individus qu'il entend tenir sous son joug, et ce dans des proportions sans précédent compte tenu de ce que permettent actuellement les technologies de surveillance.
Dans le cadre de cette analyse, il ne peut y avoir d'amalgame entre anti-validisme autonome et instrumentalisation d'un certain anti-validisme par l'État pour asseoir son pouvoir. Par exemple, cela pourrait relever du même genre d'évidence que quand le gouvernement instrumentalise des discours féministes pour fermer toujours plus les frontières. Dans ce cas, ça ne vient à l'idée de personne (dans nos « réseaux anti-autoritaires ») de faire un lien logique entre féminisme et discours étatique à la Marlène Schiappa ! Au contraire, ça énerve tout le monde de se faire récupérer la gueule... Mais par rapport aux enjeux de validisme, la réaction n'est pas la même.
Cela pose également la question de la compréhension / connaissance que nous avons de ce qu'est le validisme en tant que système d'oppression structurel. Est-ce que l'amalgame ne viendrait pas aussi du fait que les discours et les pratiques autour de comment on prend soin des personnes « exposées », « non-valides », étaient en fait très peu présents dans nos espaces (en général) avant que le discours étatique anti-covid ne prenne toute la place ? Est-ce que l'omniprésence de la parole de l'État ne serait pas en lien avec le fait que les paroles des premières concernées restent quasi invisibles, y compris dans nos milieux militants ? Et plus globalement, qui parmi nous peut prétendre détenir une connaissance relativement fine de ce que portent les mouvements anti-validistes, dans leurs diversité, complexités et désaccords ? En tous cas pas nous qui écrivons ce texte, quand bien même cela nous concerne directement ! Alors, à partir de là, est-il possible d'effleurer l'étendue potentielle de notre ignorance ? Si oui, est-ce que cela n'invite pas à un peu d'humilité ?
Pour surmonter ces difficultés, il faudrait se donner les moyens de comprendre le fonctionnement complexe du validisme, depuis le validisme d'État jusqu'à ses expressions les plus diffuses dans la vie courante. Sans ce travail, on se condamne à la dépolitisation de cette oppression, et son intersectionnalité reste de l'ordre de l'impensé.

Le problème n'est pas émotionnel

Il y a une phrase qu'on entend tout le temps et qui fait grincer des dents : « si t'es stressée je fais un test » ou « moi je ne suis pas stressée par rapport au covid ». Le champ lexical du stress ou de l'anxiété est omniprésent et tend à invisibiliser les rapports matériels d'existence des personnes. En effet, ce « stress » peut s'expliquer par des raisons tout à fait rationnelles si l'on est une personne à risque, ou si l'on fréquente des personnes à risque qui comptent sur nous dans leur quotidien. En effet, nombre de personnes ne peuvent pas se permettre de tomber malade pour tout un tas de raisons pratiques, parce qu'elles vivent dans un logement insalubre, parce qu'elles ne travaillent pas dans l'économie formelle et n'auront pas d'arrêt maladie, parce qu'elles n'ont pas les bons papiers et que l'accès aux soins est difficile, parce qu'elles sont seules à assumer le travail d'élevage des enfants et de soutien aux personnes fragiles, etc. Le niveau de risque que fait peser le covid sur chaque personne nous semble donc éminemment lié aux conditions matérielles d'existence, conditions elles-mêmes produites par de multiples rapports de pouvoir (classe, race, sexe...) au sein de la société, et pas uniquement le rapport validiste.
Ceci dit, la difficulté à sortir d'un registre émotionnel, compassionnel et moral nous semble typique d'un rapport dépolitisant à la question du handicap. En effet, l'utilisation ultra dominante de ce registre montre en creux à quel point la question de la violence validiste et des structures sociales qui la produisent reste un impensé (ce qui est une violence en soi).

Le sentiment de toute puissance immunitaire

Nous vivons aussi une époque où beaucoup de gens font étalage de leur sentiment de toute puissance immunitaire. Parfois cela peut sembler indélicat quand ce sentiment nous est balancé dans la face depuis un endroit de privilège. Parfois cela peut sembler stupide quand il vient avec un arrière-fond viriliste en mode « je suis pas une mauviette, moi ! ». Le fait de se dire « ça ne m'arrivera jamais » ou « si je l'attrape ça ne sera rien de plus qu'un petit rhume » est, il nous semble, un validisme ordinaire, une manière de mettre à distance la vulnérabilité qui fait peur. Cela produit un « nous » (les personnes fortes) et les « autres » (les faibles) qui assoit ce sentiment de supériorité.
Ceci dit, prendre soin de son système immunitaire peut être une bataille que l'on est bien obligé de mener du fait de problèmes de santé. Cela peut être aussi une forme de pratique subversive du soin, une manière de se réapproprier le soin du corps de façon holistique, en opposition avec la pratique allopathique (patriarcale et occidentale), et dans un but d'autonomisation par rapport au système médical et pharmaceutique capitaliste.

Santé physique vs santé mentale

Quand on porte des positions allant dans le sens d'un effort réel de réduction des risques de transmission du covid dans nos espaces, il n'est pas rare non plus qu'on nous oppose la prise en compte des enjeux de santé mentale. Cette manière d'opposer et de mettre en concurrence enjeux de santé physique et enjeux de santé mentale peut être portée tant par des personnes pour qui les questions de santé mentale prennent beaucoup de place dans la vie que par des personnes pour qui ces enjeux ne constituent pas d'empêchement majeur dans leur quotidien.
Cette opposition nous pose bien des questions, tant dans le rapport surprenant que cela implique à la réalité de la vie de nos corps que politiquement, d'un point de vue anti-validiste.
Il ne s'agit pas de faire passer la santé physique de certaines personnes devant la santé mentale d'autres. Pourquoi, et surtout comment scinder santé physique et mentale quand la réalité d'une vie humaine regroupe nécessairement les deux ? La santé mentale d'une personne sous dialyse ou en pleine chimiothérapie n'est pas moins impactée par les multiples conséquences délétères que peut avoir la pandémie de covid et sa gestion autoritaire. La santé mentale d'une personne qui n'est pas « à risque » face au covid peut être fortement impactée si elle contracte le covid. Une dégradation de la condition physique peut impacter négativement la santé mentale, tout comme une mauvaise santé mentale dégrade, le plus souvent, la condition physique.
Nous n'irons pas bien loin si nous pensons en termes d'opposition binaire. Cette base de raisonnement ne peut engendrer que catégorisation factice, hiérarchisation et mise en concurrence.
C'est néfaste pour les personnes handis car on a tout le temps des besoins contradictoires et l'habitude de gérer ces enjeux. Trouver de la place pour toustes est quelque chose qui se travaille, qui s'apprend, qui s'acquiert avec le temps et se cultive. C'est une culture. Ce sont des compétences et des réflexes sociaux qui se développent.
Politiquement nous avons un intérêt matériel à être solidaires entre personnes vivant différentes formes de validisme / capacitisme – que ce soit relevant de la santé mentale ou physique.

Réduction du problème politique à la critique de la répression

Il nous semble que les réactions politiques face à la crise sanitaire se sont focalisées sur la question de la répression : refus de l'enfermement du confinement, des attestations de sortie, des pass sanitaires, refus de l'obligation vaccinale, de l'obligation du port du masque... et des contrôles policiers que cela engendre. Notre idée n'est pas de remettre en question la nécessaire critique, la nécessaire lutte contre l'autoritarisme d'État. Nous la partageons.
Mais le problème est que la question de la répression a pris toute la place. Elle a entraîné, chez certain.es de nos camarades, un réflexe pavlovien anti-État qui empêche, paradoxalement, de penser de façon autonome les questions soulevées par la pandémie.

Responsabilité de l'État vs déresponsabilisation collective

Certain·es disent que ce n'est pas à nous de se poser ces questions, que c'est le capitalisme qui est coupable de la situation [1] et que du coup c'est aux capitalistes de la gérer : on ne va pas s'amuser à ramasser les pots qu'on n'a pas cassés. Dans l'optique de laisser à l'État le soin de gérer, ces personnes refusent l'impact que pourrait avoir l'épidémie sur leur vie en les obligeant à annuler une fête, ou à utiliser des outils de réduction des risques comme aérer une pièce, porter un masque, se faire tester.
Mais n'y a-t-il pas là une absurdité ? C'est justement parce qu'on souhaite une société sans État qu'on essaie de s'organiser de la manière la plus autonome possible sur à peu près tous les aspects de la vie [2].
Bien sûr le système capitaliste multiplie l'intensité et la quantité des épidémies, fragilise les systèmes de santé. Mais il serait trop facile de rejeter la faute uniquement sur l'État. Des épidémies, il en existait déjà au néolithique. Des épidémies, il en existerait aussi dans un monde anarchiste ou communiste libertaire. Le virus, c'est l'État, certes, mais pas que.

Deux poids, deux mesures (minimisation du covid)

Il y a un haut niveau de méfiance vis-à-vis de la fiabilité et de l'utilité des tests, et des vaccins (ainsi que de leur innocuité). Avoir une grande méfiance vis-à-vis de ce qui nous arrive par en haut (État, industrie pharmaceutique, médias mainstream…) est tout à fait légitime et nécessaire, mais cela devient problématique si l'on est dans un cadre qui tend par ailleurs à un certain relativisme par rapport au covid. Un cadre où les niveaux de méfiance déployés semblent radicalement différents selon qu'il s'agit de se méfier de la maladie elle-même ou de la manière dont l'État gère cette maladie. Par exemple, on se méfie à mort des effets du vaccin sur son système immunitaire mais par contre on est persuadé·e que son système immunitaire va très bien faire face au covid. Pourtant le covid long [3] touche tout le monde, et bien souvent des personnes jeunes et en bonne santé, y compris des enfants.
Il paraît pourtant impossible de considérer les risques des vaccins si on ne parvient pas à être rigoureux sur les risques du covid en tant que tel, à un niveau individuel et collectif. Puisqu'il s'agit d'évaluer un bénéfice-risque à un niveau individuel et collectif.
La minimisation est telle que certain·es comparent la mortalité du covid avec le nombre de morts sur la route. Il est donc peut être nécessaire de rappeler quelques chiffres : en une année en France, il y a environ 3 500 morts sur la route, contre 62 000 personnes [4] mortes du covid (donc 20 fois plus). Et on estime à 1 million les covid longs en France [5].
Mais le nombre de morts est-il un critère de gravité d'un problème social ? A titre d'exemple, il y a en France 2.5 fois plus de mort·es du cancer [6], et 496 fois moins de féminicides [7], que de mort·es du covid. Nous n'arrêterons pas d'être féministe parce qu'il n'y a « qu'une centaine » de femmes mortes sous les coups de leur conjoint ou ex conjoint par an en France. Que signifie ce rapport aux chiffres ? S'il nous semble intéressant d'avoir une notion quantitative de la mortalité, nous ne souhaitons pas pour autant tomber dans une vision comptable et gestionnaire des vies humaines.
L'autre manière courante de minimiser le covid est de dire qu'il y a des problèmes d'une plus grande ampleur dans le monde contre lesquels on met beaucoup moins d'énergie à lutter. Nous sommes d'accord avec le constat –on pense par exemple au réchauffement climatique- mais cela ne justifie aucunement de ne pas prendre au sérieux la gravité du covid. Cela ne nous autorise pas à être dans une logique de hiérarchisation des luttes. A l'échelle mondiale, sur une année, le nombre de mort·es du Covid (5 à 8.5 millions) [8] est comparable au nombre de morts de la faim (9 millions) [9]. Et sans les vaccins, les masques, les tests etc., combien de millions de morts y aurait-il eu en plus ? Et à l'inverse, si nous mettions de l'énergie collective à, par exemple, faire pression pour une levée des brevets des vaccins, combien compterions-nous de morts en moins ? Certes, l'État français a consacré de gros moyens ces deux dernières années à lutter contre la propagation de ce virus, tout en maintenant son cap habituel pour le reste, ce qui est évidemment un problème. Mais nous voudrions lutter sur tous les fronts nécessaires, et pas seulement prendre le contre-pied de ce que fait l'État, quoi qu'il fasse.

Âgisme et travail du care

On remarque que dans les régions où culturellement on prend plus soin de ses vieux/vieilles, les plus jeunes sont plus attentif.ves à réduire les risques de ne pas attraper le covid. C'est, paraît-il, le cas à Lille, en Italie…
Cela pointe un individualisme âgiste où on isole les vieux. Et puisque le travail du care est essentiellement porté par des femmes, que ce soit du travail gratuit ou salarié, on se pose aussi la question de l'impact selon le genre de cette attention aux vieilleux et donc à la réduction des risques du covid. Y a-t-il une prise en charge plus importante faite par les femmes et les personnes AFAB [10] de la réduction des risques [11] liée au covid, de la même manière que pour la santé sexuelle ?

Responsabilité collective

Certaines personnes disent « je refuse de vivre dans un monde où je devrais prendre telle ou telle disposition sanitaire », « je refuse de vivre dans un monde mortifère de distanciation sociale, de gens masqués », mais elles ne nomment pas les conséquences de ces postures. Nous nous rejoignons sur la dénonciation du système qui contrôle le port du masque mais il nous semble que le refus de l'utilisation du masque comme outil de réduction des risques est souvent un comportement validiste et autoritaire (puisque ce refus n'est généralement pas concerté) [12]. Derrière cette idée se cache un véritable darwinisme social, la défense de l'idée que c'est le/la plus apte qui survivra.
Qu'est-ce qu'on fait en tant que personnes valides pour ne pas exclure d'office les personnes qui ne le sont pas ? Et celles dont les conditions d'existence ne leur permettent pas de tomber malades ? Est-ce qu'on peut se sentir responsable, en tant que personne ayant le sentiment d'avoir un système immunitaire puissant et tenant à sa liberté individuelle, de ne pas participer à la propagation d'un virus qui impacte violemment la santé de beaucoup de gens ?
Attraper ou non le virus n'est pas une question de choix personnel. Je peux prendre la décision de prendre un risque : par exemple de fréquenter de près quelqu'un qui a certains symptômes de covid mais ne s'est pas fait tester. Mais on sait bien que le risque que l'on prend n'est pas que pour soi : nous fréquentons d'autres personnes et si on attrape le virus on peut aussi bien le refiler.
Beaucoup fonctionnent avec l'illusion du consentement mutuel : par exemple on est cas contact, ou on a le covid, et on va à une réunion où on prévient les personnes qui donnent leur accord pour qu'on participe quand même à la réunion. Ce fonctionnement par consentement mutuel à la prise de risque pourrait fonctionner s'il était fait de manière stricte. Mais ça ne marche pas pour plusieurs raisons : non seulement parce qu'il est impossible de négocier toutes nos interactions sociales mais aussi parce que la plupart des gens ne le font pas. Le problème central dans ce « modèle du consentement mutuel », que les féministes ont déjà bien explicité pour le consentement en contexte de sexualité, c'est qu'on se voile la face sur les multiples enjeux entre les personnes qui rendent le consentement bien plus complexe qu'il n'y paraît. Pour ce qui est du covid, c'est toujours la personne qui a pris le risque qui est en position de force et qui décide qu'en prenant ce risque elle prend aussi le risque de ne pas te voir ou que tu ne viennes pas à la réunion. Toi tu ne fais que subir la situation si tu décides de ne pas voir la personne ou de ne pas aller à la réunion parce que ça te semble trop risqué. Petit à petit tu vas soit t'isoler de plus en plus, soit te « sentir obligé·e » à prendre des risques, alors qu'on te perçoit comme consentant·e. Prises de risques qui auront peut être un impact plus grand sur ta santé que sur celle des autres.
Il ne s'agit pas ici de distribuer les bons et les mauvais points, de pointer du doigt tel ou telle prise de risque. Personne n'a une attitude exemplaire, la question n'est pas individuelle, elle est collective. Quelles attitudes et discours politiques produisons nous collectivement ? Il y a une différence entre décider d'aller à une réunion alors qu'on est cas contact, et le banaliser, voire le revendiquer comme un acte de résistance. Il y a une différence entre fêter son anniversaire avec ses potes en plein pic épidémique, et organiser un événement politique et public (par exemple une soirée de soutien dans un local politique fermé), qui plus est sans mentionner s'il y a des méthodes de RdR (Réduction des Risques, voir note n°11) envisagées. Pour ce qui est de proposer un cadre de RdR, certain·es diront que chacun·e se gère comme iel a envie et nul besoin qu'on me dise si je dois venir avec un masque ou pas. Mais c'est précisément cette mention, dans les invitations publiques ou privées, qui peut décider les plus fragiles à se joindre à l'initiative, à se dire que le risque est acceptable pour elleux, à se sentir invité·es et pris·es en compte.
Que défendons nous quand on a pour objectif d'organiser une boom alors que le taux de contamination est élevé, que les hôpitaux sont encore surchargés ? Ce sont les libertés de qui ? Est-on vraiment sûr·e que tout le monde est concerné de la même manière ? Est-on vraiment à l'abri de toute dérive autoritaire dans nos manières de concevoir les notions de liberté et d'autoritarisme ?

Pour un référentiel commun

La RdR face au covid ne peut être que collective, sinon ça ne fait pas tellement sens, ce n'est pas efficace, et cela fait porter toute la charge de la RdR sur les personnes qui y ont le plus d'intérêt (donc les personnes les plus exposées au risque).
Si nous sommes d'accord pour œuvrer à un monde où on ne laisse pas crever les vieux, les vieilles, et les plus à risque d'un point de vue médical et/ou social, encore faut-il se mettre d'accord sur ce que c'est qu'un risque, et quelles sont les pratiques qui pourront réduire ces risques. Nous plaçons toustes différemment notre curseur. Quand on essaye de se mettre d'accord sur la place du curseur, là aussi la discussion se réduit parfois à peau de chagrin : on s'accuse de croire béatement le pouvoir médical, les labos ou le gouvernement, ou bien on s'accuse de voir une conspiration dans n'importe quelle étude scientifique, et de croire n'importe quel texte qui traîne sur internet qui va dans le sens que cette épidémie n'est pas à prendre au sérieux.
Arrêtons de nous renvoyer la balle sur ce terrain et posons nous la question réellement : comment fait-on ensemble ?
Il ne s'agit pas de se jeter la pierre à chaque fois que l'on prend un risque (nous en prenons tous), il s'agit de réfléchir collectivement à comment ne pas se sentir seul·e face à ces décisions, essayer d'avoir des points de repères partageables. Pour ce faire il est nécessaire de partager une culture commune de réduction des risques par rapport au covid, d'essayer d'avoir un référentiel commun sur qu'est-ce qu'un risque, et quel niveau de risque correspond à quel type de situation. Cela implique de se donner le temps et l'espace de discussions collectives autour de ces questions. Ce texte est une invitation.


[1] En effet le capitalisme engendre une diffusion ultrarapide du virus car il implique une grande mobilité des personnes et des marchandises. La surexploitation animale capitaliste est un facteur de multiplication des transmissions de virus animal-humain. Par ailleurs, le réchauffement climatique entraîne un déplacement vers les régions tempérées des virus que subissent actuellement les pays africains (Ebola, Zica), et entraînera sans doute une multiplication des virus (notamment ceux congelés dans les pôles). De plus nous ne sommes pas à l'abri d'une fuite des expérimentations d'un laboratoire pharmaceutique. Le capitalisme est responsable de la désintégration du système de soin et donc de son incapacité à faire face à l'épidémie, par manque de places en réanimation notamment. Mais en réalité le meilleur système de soin du monde ne pourrait pas faire face à cette épidémie si aucune autre mesure n'était prise pour l'endiguer : la contagiosité et la dangerosité du virus est telle qu'elle finirait forcément par déborder l'hôpital. Par ailleurs, on ne peut pas souhaiter une société où la réponse à une pandémie est de mettre tous les plus fragiles sous respirateur : un séjour en réanimation, quand on y survit, laisse des séquelles et implique des mois de rééducation dans des centres spécialisés. Face à une épidémie, il ne s'agit pas seulement d'éviter la mort, il faut aussi éviter les hospitalisations, les séquelles, et les covid longs.

[2] Par exemple nombreux·ses sont celleux qui considèrent que si l'État nous proposait un super service public hospitalier et des médicaments efficaces pour guérir du covid, cela résoudrait la pandémie.

[3] Selon l'OMS (mars 2021), les covid longs concerneraient 10 à 15 % des personnes infectées. D'après la Haute autorité de Santé (France), plus de 10 % des personnes infectées ont encore des symptômes après 6 mois, la gravité et le temps de récupération variant en fonction des patients (février 2021).

[4] En 2016, la France a compté 3 477 décès dans les 30 jours suivant l'accident sur la route (source : wikipedia, « accident de la route en France ») contre 125 000 mort·es du covid depuis le début de l'épidémie (source : Santé publique France, janvier 2022) ce qui nous fait une moyenne de 62 000 morts par an, si on considère que l'épidémie dure depuis deux ans (ce qui est compter large puisqu'avant mars les morts du covid n'étaient pas comptabilisés).

[5] Pour la science, Covid long : où en est-on ?, Loïc Mangin, janvier 2022.

[6] Selon la fondation Arc, 157 000 mort·es en France en 2017.

[7] En 2021, 125 féminicides en France : 113 femmes tuées en 2021 par son conjoint ou ex conjoint, ainsi que 7 personnes transgenres et 4 travailleuses du sexe.

[8] « Covid-19 : le bilan officiel est de 5 millions de morts dans le monde, mais il pourrait être en réalité trois fois plus élevé. Des calculs fondés sur l'excès de mortalité évaluent les décès réels à 17 millions, l'équivalent de la population des Pays-Bas. » (source : Le monde, 17 novembre 2021). Si on rapporte ce chiffre sur un an (puisque l'épidémie dure officiellement depuis moins de 2 ans) on atteint 8.5 millions. Resterait à vérifier si l'excès de mortalité est dû à la maladie elle-même ou aux conséquences du covid, telles que la dégradation des conditions d'existence entraînée par les difficultés économiques liées au covid.

[9] 25 000 personnes par jour mortes de faim-, soit plus de 9 millions par an (source : Nation Unies https://www.un.org/fr/chronicle/article/chaque-jour-25-000-personnes-meurent-de-faim)

[10] Personnes assignées femme à la naissance (Assigned Female At Birth)

[11] La Réduction Des Risques (RdR) est une approche qui s'oppose historiquement et politiquement à la prévention. Cette approche critique l'idée moralisante et inapplicable qu'il ne faut avoir aucunes pratiques à risque. Il s'agit alors, à l'inverse, de reconnaître que nous avons toustes des pratiques à risque et que c'est à partir de là qu'on peut élaborer des stratégies qui peuvent réduire les risques. Par exemple, pour éviter la contamination du VIH par partage de seringue, l'ancien modèle de prévention promeut l'abstinence de consommation de drogues, l'approche de RDR proposera la mise à disposition gratuite de seringues à usage unique. Pour ce qui est du covid, à défaut de s'abstenir d'organiser une réunion politique, on peut proposer des masques, du gel, de l'aération etc.

[12] Souvent car parfois le non port du masque est motivé par diverses raisons légitimes ou entendables : malentendants qui lisent sur les lèvres, difficultés financières à se procurer des masques...

Rencontre-Débat « L'Espagne Rouge et Noir » avec Monica Jornet le 09/07

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rencontre-Débat :« L'Espagne Rouge et Noir » dossier de la revue « l'Idée Libre » de Mars 2022 | Présentée par Monica Jornet sa coordinatrice |à la Librairie Publico le 9 juillet à 16h

Notre compagne du groupe Gaston Couté de la Fédération Anarchiste et membre de la Fédération Nationale de la Libre Pensée (fondatrice de la LP du Loiret « Les compagnon*ne*s d'Etienne Dolet »), Monica Jornet, a eu carte blanche pour concevoir et coordonner le Dossier de 63 pages sur L'ESPAGNE ROUGE ET NOIR de la revue trimestrielle de la FNLP, L'idée Libre, de Mars 2022 avec un cahier central en couleurs.

L'Espagne rouge et noir a fait de l'utopie d'une société libre, égale et fraternelle, une réalité. Ce Dossier est un hommage à sa révolution sociale. Son œuvre a été rasée en 1939, à l'issue de la Guerre Civile, mais son histoire militante est ininterrompue, survivant à la répression et la clandestinité, jusqu'à nos jours. L'Espagne rouge et noir n'est pas morte !

L'Histoire de cette España rojinegra de 1936-1939 par les rouge et noir est écrite par camarades dont c'est l'histoire et qui poursuivent cet engagement par un militantisme actif à la CNT et/ou la FAI aux côtés des « historiques » qui ont vécu « la sociale ».
Accès Libre
https://www.librairie-publico.com/
http://www.librairie-publico.info/?p=6835