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Ivry : rassemblement contre les expulsions

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rassemblement contre les expulsions ce jeudi 31 mars à Ivry-sur-Seine.

Rendez-vous jeudi 31 mars à 18h30, jour de la fin de la trêve hivernale, pour un rassemblement contre les expulsions au métro mairie d'Ivry.

Crêpes, chamboule ton élu, soupe et musique sont au programme !

Un moment sera dédié aux prises de paroles pour partager ensemble nos expériences.

Venez nombreux.ses !!

Jeudi 31 mars, 18h30 devant la mairie d'Ivry-sur-Seine

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Rencontre et atelier autour du livre « Révolutionnaires » jeudi 31 mars et vendredi 1er avril

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

À l'occasion de la sortie du bouquin « Révolutionnaires. Récits pour une approche féministe de l'engagement », présentation et histoire de sa construction à plusieurs jeudi 31 mars à la Librairie l'Atelier, Paris 20e, à 20h. Un moment de récit, de lectures et de discussion pour questionner nos histoires et nos généalogies.
Vendredi 1er avril, Atelier de transmission (en mixité choisie sans mec-cis) à Saint Denis, au chapiteau Rajganawak, à 18h30 : un temps de jeu exploratoire guidé par les membres de l'Atelier des Passages, pour découvrir notre capacité à entendre et raconter, à questionner nos histoires et nos généalogies

« Comment vos convictions, vos engagements révolutionnaires ont-ils modelé votre vie ? » C'est avec cette question que s'ouvre la série d'entretiens qui compose ce recueil.

Révolutionnaires réunit six témoignages de militant⋅es qui se sont engagées pleinement dans des luttes dans la seconde moitié du vingtième siècle. Elles se disent révolutionnaires ou ont participé à des mouvement qui s'y apparentent. Elles viennent d'Allemagne, d'Uruguay, de Suisse, d'Italie ou de France, ce sont des anonymes qui ont pourtant participé à l'histoire des mouvements sociaux et des luttes.

Elles sont autant de figures inspirantes qui soutiennent nos propres engagements. Elles nous aident à reconstituer la généalogie de nos convictions féministes et révolutionnaires en fouillant dans un passé très récent, encore vivant. À travers leurs récits c'est une histoire intime et féministe de l'engagement qui se raconte.

L'Atelier des passages est composé de personnes nées dans les années 1980 et 90, qui ont l'âge d'être les enfants ou les petits-enfants de ces militant⋅es. Grâce à son travail, ce collectif donne à lire leurs paroles, contre le temps qui passe et parce que nous n'avons pas assez entendu leurs voix.

Jeudi 31 mars à la Librairie l'Atelier, 2bis, rue Jourdain, Paris 20e, à 20h. Un moment de récit, de lectures et de discussion pour questionner nos histoires et nos généalogies.

Vendredi 1er avril, Atelier de transmission (en mixité choisie sans mec-cis) à Saint Denis, au chapiteau Rajganawak, 3 rue Ferdinand Gambon à 18h30 : un temps de jeu exploratoire guidé par les membres de l'Atelier des Passages, pour découvrir notre capacité à entendre et raconter, à questionner nos histoires et nos généalogies.

Pour plus de précisions : revolutionnaires@poivron.org

Le racisme d'État… sans fard / Résistons Ensemble n°203

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Bulletin n°203 du 26 mars 2022, du réseau Résistons Ensemble. Formé en 2002, Résistons Ensemble a pour but d'informer, de briser l'isolement des victimes des violences policières et sécuritaires et de contribuer à leur auto organisation.

Bonjour,
Le bulletin n°203 du 26 mars 2022, du petit journal mobile recto-verso A4 « RESISTONS ENSEMBLE » du réseau contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l'équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques ...
À bientôt.
L'équipe de rédaction
Lire l'intégralité et télécharger ce bulletin mis en page au format pdf.

Le racisme d'État… sans fard

La guerre est toujours sale. À tous les sangs qu'elle fait couler, se mêlent tous les excréments et toutes les misères que la société arrive à cacher en temps de paix. La guerre criminelle de Poutine contre l'Ukraine ne fait pas exception.

Attention, l'OTAN, derrière le drap prétendument virginal de la démocratie, agit aussi à sa manière.

Vous voulez sentir cette puanteur là ? Faites un tour à la frontière entre l'Ukraine et la Pologne. Vous allez voir l'entrée en masse des réfugiés de guerre ukrainiens, accueillis à bras ouverts.

En revanche sont rejetés, harcelés, battus, stigmatisés tous ceux qui ne possèdent pas le sésame : une peau blanche. Il s'agit grande majorité d'étudiants et travailleurs originaires d'Afrique Noire, installés en Ukraine, qui, comme les blonds aux yeux bleus, fuient pourtant cette même guerre.

La France patauge dans les mêmes eaux sales. Elle ne leur applique pas le droit d'asile provisoire généreux, accordé à juste titre aux Ukrainiens, mais leur réserve un dispositif spécial qui permet de les expulser vers leur pays d'origine.

C'est Viktor Orban, le tristement célèbre premier ministre hongrois qui crache le morceau : on accueille les Ukrainiens parce qu'ils nous « ressemblent ». Les victimes des différentes guerres de ces dernières années (bombardements barbares en Syrie par le Kremlin, invasion de l'Irak par les USA, intervention de la France en Libye, massacres à grande échelle au Yemen par l'Arabie Saoudite avec des armes fournies par la France ou encore intervention néo-coloniale française actuellement en Afrique…) ne sont pas une immigration de « qualité » (comme l'a supposé un député allié du macronisme) parce qu'elles ne sont pas blanches.

On doit être écœuré et en colère face à l'instrumentalisation de la misère des Ukrainiens dans l'intention de camoufler ce traitement raciste et inhumain à l'égard de ceux qui ne sont pas de la bonne couleur.

Et que valent-elles, les larmes de crocodile, versées sur les morts ukrainiens quand on sait que les États européens ont largement fourni des armements meurtriers au Kremlin, et ce jusqu'à 2020, et donc bien au delà de l'embargo de 2014 ?

Poutine est l'initiateur de la guerre en Ukraine, pas de doute là dessus. Mais le milliers de cadavres de noyés qui flottent chaque année dans les eaux de la Méditerranée ou de la Manche accusent toutes les guerres impérialistes. Qu'elles soient armées, économiques ou climatiques.

Les victimes des toutes les sales guerres doivent être accueillies de la même manière fraternelle, quelque soit la couleur de leur peau ou leur religion, chrétienne ou pas !

À bas la guerre de Poutine ! Cessez le feu immédiat, retrait sans conditions des troupes du Kremlin ! Solidarité avec tous les réfugiés et avec tous les résistants à l'oppression impérialiste !

au sommaire

> Le racisme d'État… sans fard

> C H R O N I Q U E D E L ' A R B I T R A I R E
Les innovations juridiques de l'IGPN
Pas de justice pour les GJ
Encore des atteintes aux droits
l'État s'obstine pendant que s'égrainent les morts aux frontières

> On n'oublie pas ! On ne pardonne pas !
Toufik est mort entre les mains de la police…
Shaoyao Liu, déni de justice
Souheil El Khalfaou, une enquête bâclée

> A G I R
Flagrant déni : dévoiler les rouages de l'impunité policière
Libre Flot
À l'appel du Comité Russophone contre la guerre
Podcast « À l'ombre »

(Re)penser les identités

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Réflexions autour des identités avec Tristan Garcia.

Position commune à toute théorie révolutionnaire contemporaine, l'identité est ce qui en nous devrait être aboli. Elle serait ce point d'ancrage dans le social faisant de chaque être, de chaque perception une image, une représentation. L'identité serait une sorte d'organe qui dénaturerait nos expériences pour nous rattacher de force à des catégories, des normes et des classements. Dans ces théories, on lui prête si peu d'attention, que l'on s'en débarrasse en quelques lignes dans des équations simplistes, la considérant comme un égarement carcéral et sous-politique.
À l'exact opposé, les identités de genre et de sexe, fruit des politiques LGBTQI+, ont déferlé dans le champ social y trouvant place et visibilité. Parfois ramifiées jusqu'à l'absurde, toujours source d'entraide, elles accompagnent les luttes d'émancipation. Si la conscience de jouer pleinement sa partition dans l'Ordre social, dans la représentation, manque parfois comme le font remarquer les révolutionnaires, l'accès à la capacité de nommer, et de se nommer en l'occurrence, est le point de départ de toute capacité d'agir collective, de retournement du stigmate en force. Sam Bourcier nous rappelle que « le Q de queer est né contre les L et G normatifs dès les années 90, contre les politiques du mariage » complexifiant, mais aussi politisant la question des identités.
Les quelques réflexions qui vont suivre et qui emprunteront beaucoup à Tristan Garcia, ont pour ambition de reposer différemment la question des identités et contribuer ainsi à l'épanouissement des subjectivités radicales à venir.

Paru initialement sur TROU NOIR.ORG

L'identité est un marqueur d'appartenance. Ce marqueur change de sens en fonction de la position d'énonciation de la personne qui l'affirme, le formule, le conceptualise. L'identité homosexuelle par exemple, n'est pas la même lorsque l'on se fait traiter de « sale pédé ! » dans la rue, nous renvoyant à une situation sociale honteuse et illégitime où lorsque le Front Homosexuel d'Action Révolutionnaire s'affiche gaiement lors du 1er mai 1971 avec ses slogans « prolétaires de tous les pays, caressez-vous ! », position d'affirmation et de force.
La question se complique, comme dans l'exemple offert par Sam Bourcier, de rapports de force interne aux identités. C'est de l'identité homosexuelle elle-même que le queer est né, cherchant une rupture avec l'intégration homosexuelle (le devenir gay), avec le marché homosexuel qui se développe dans les années 80, avec un retour de l'homosexuel dans la maison des hommes et avec ce qui deviendra le visage représentant l'identité gay c'est-à-dire l'homosexuel affiché et intégré, blanc et financièrement aisé.
On peut lire dans « Introduction à la guerre civile » de la revue TIQQUN 2 :

« L'idée même de “peuple” — de race, de classe, d'ethnie ou de nation — comme saisie massive d'une forme-de-vie a toujours été démentie par le fait que les différences éthiques au sein de chaque “peuple” ont toujours été plus grandes que les différences éthiques entre les “peuples” eux-mêmes. » [1]

En effet, l'idée d'une identité nationale chère à l'élite politique et héritée du centralisme français se disloque dès qu'on la confronte aux identités organiques territoriales : béarnaise, corse, alsacienne, etc. Notre citation souligne qu'il existe des identités plus artificielles que d'autres, plus vagues et moins définissables. Elle acte que c'est en regardant la limite de l'identité, ce qu'il y a sur ses bords, que l'identité se complexifie, que sa bordure devient mobile.
Tristan Garcia propose une machine de vision à même de rendre compte de ce que signifie dire « nous », c'est-à-dire appréhender la question des identités.

CALQUES

Dire nous, même si l'on ne s'en rend pas toujours compte tant l'exercice est familier, consiste en un certain découpage du réel permettant de nous situer, de rendre le monde intelligible. Dire nous, dans telle ou telle situation, c'est mettre en avant une certaine dimension de l'existence venant signifier notre appartenance, mais venant par la même occasion mettre à distance un eux, ou un reste du monde. C'est instantanément qu'opère cette sorte de boussole intérieure. Pourtant, lorsque je dis « nous », celui-ci n'est pas seul à formuler le réel. Il cohabite simultanément avec d'autres nous qui m'appartiennent. Tristan Garcia propose le modèle des calques comme métaphore pour rendre compte de la question des nous.

« Il faudrait se représenter qu'un nous est un système complet de découpe de l'espace culturel et social, voire du monde naturel. Il faudrait tracer mentalement sur la surface de tout ce qui se présente un ensemble de lignes qui délimitent ce qu'est, ce qu'a, ce que fait, ce que peut, ce que doit celui qui appartient à tel ou tel nous ; c'est un territoire à la fois concret et symbolique. C'est un système de limites. Une fois qu'on s'est représenté l'établissement de ce système pour le nous de genre, relevons doucement le plan sur lequel nous avons dessiné ces limites. Ce qui nous apparait alors ressemble à une feuille de calque : nous voyons le système de découpe, mais décollé de ce qu'il nous a permis de découper par un ensemble de traits. Nos objets quotidiens ont disparu : il ne reste que nos représentations, et notre plan d'interprétation “genrée”.
Or ce plan est transparent : il n'en occulte pas d'autres, mais à la façon des layers utilisés en animation ou des frames sur les logiciels de retouche et de dessin assisté par ordinateur, ce premier plan défini par un nous permet d'en apercevoir d'autres par en dessous.
Revenons à l'espace social, et traçons de nouveau un système de découpe, mais cette fois racialisé, en identifiant ce que nous sommes, où nous vivons, nos habitudes, nos usages, nos droits, nos privilèges, nos incapacités, à partir de catégories ethniques ou raciales. Et décollons une fois de plus cette fine pellicule de son support.
Une dernière fois, redessinons mentalement la société dans laquelle nous évoluons, mais à l'aide de découpages par catégories sociales, par classes, en estimant les capitaux culturels et économiques, aux transmissions familiales, aux plafonds de verre, aux effets de seuil d'une tranche d'impôt à l'autre, en distinguant plus ou moins finement classes supérieures et inférieures, petite et grande bourgeoisie, lumpenprolétariat, prolétariat ouvrier, artisans, commerçants, etc.
Nous disposons, pour les besoins de notre petite mise en scène, de déjà trois layers distincts. En réalité, nous ne les décalquons jamais les uns après les autres, mais simultanément, les uns sur les autres. Cependant, afin de rendre l'image plus claire, nous supposons que nous les avons obtenus par des opérations successives. Une fois les opérations achevées, empilons les calques pour nous représenter notre perception simultanée de toutes les identités. En superposant nos feuilles transparentes, nous découvrons soudain toute la complexité de ce que nous appelons “nous” : la surimposition de trois fois le même monde, découpé suivant des principes distincts, mais qui empiètent les uns sur les autres. À certains endroits, les lignes se recoupent, s'épaississent, se renforcent. Ailleurs, le dessin du monde social semble illisible, c'est un chaos de formes intriquées, un réseau, un maillage qui ne permet même plus de distinguer ce qui se trouve au-dessous.
Et puis les feuilles ne cessent de glisser les unes sous les autres. Le résultat de la superposition n'est jamais stable. » [2]

RELATIF ET ABSOLU

La métaphore de Tristan Garcia nous permet non seulement de comprendre le fonctionnement d'une identité, mais également la cohabitation de multiples marqueurs d'appartenance, parfois contradictoires ou ennemis au sein d'un même individu. C'est ce que l'on appelle la subjectivité. Celle-ci est irréductible à une quelconque identité dans la mesure ou l'ordre de ses calques, de ses marqueurs identitaires, de ses nous, change en permanence au gré des situations, des rencontres, des moments de la journée, etc. La richesse des superpositions permanentes des calques, de ses saturations, mais aussi de ses zones grises et incertaines doit attirer notre attention sur les nuances et les variations dont sont susceptibles les identités. Nous ne sommes jamais homosexuels, paysans, musulmans, riches, femmes de la même manière et en toute situation.

Nous parlons de richesse dans la superposition des calques, mais nous pourrions tout aussi bien parler de bizarrerie, de contradiction ou d'impossibilité. Comment comprendre par exemple des immigrés récents soutenant des positions d'extrême droite ou des homosexuels excluant des personnes trans de leurs espaces ? Si ces phénomènes sont possibles, c'est qu'au fond, les marqueurs identitaires ont quelque chose de relatif. Pour revenir à notre exemple, alors que les homosexuels partagent avec les personnes transgenres une situation quasi identique de « nous » minorité sexuelle et de genre contre un « eux » normalisant et discriminant, les homosexuels sont capables de relativiser leur appartenance aux minorités sexuelles au point de basculer dans le « eux » et donc de privatiser exclusivement leur espace.

Non seulement la superposition d'autres marqueurs identitaires ajoute de la complexité à la situation, mais surtout, on touche au fait qu'aucune séparation, qu'aucune affirmation identitaire, qu'aucun nous n'est fondé de manière absolue. Et si aucune identité n'est absolument fondée, on comprend que le rôle des archétypes identitaires, des caricatures, des comportements performés est de soutenir la faiblesse inerrante à chacune de ses identités.

EXCEPTION

Dans La volonté de savoir, Michel Foucault explique la naissance de l'homosexuel au XIXe siècle et à sa suite, de l'identité homosexuelle :

« L'homosexuel du XIXe siècle est devenu un personnage : un passé, une histoire et une enfance, un caractère, une forme de vie ; une morphologie aussi, avec une anatomie indiscrète et peut être une physiologie mystérieuse. Rien de ce qu'il est au total n'échappe à sa sexualité. Partout en lui, elle est présente : sous-jacente à toutes ses conduites parce qu'elle en est le principe insidieux et indéfiniment actif ; inscrite sans pudeur sur son visage et sur son corps parce qu'elle est un secret qui se trahit toujours. Elle lui est consubstantielle, moins comme un péché d'habitude que comme une nature singulière. Il ne faut pas oublier que la catégorie psychologique, psychiatrique, médicale de l'homo sexualité s'est constituée du jour où on l'a caractérisée — le fameux article de Westphal en 1870, sur les « sensations sexuelles contraires » peut valoir comme date de naissance — moins par un type de relations sexuelles que par une certaine qualité de la sensibilité sexuelle, une certaine manière d'intervertir en soi-même le masculin et le féminin. L'homosexualité est apparue comme une des figures de la sexualité lorsqu'elle a été rabattue de la pratique de la sodomie sur une sorte d'androgynie intérieure, un hermaphrodisme de l'âme. Le sodomite était un relaps, l'homosexuel est maintenant une espèce. » [3]

Historiciser les identités nous permet de mieux comprendre leur contingence, mais aussi leur finitude. Si une identité apparait à un moment donné, si une ligne de démarcation apparait signalant un nous et un eux c'est pour répondre à un besoin, ou une situation nouvelle. Et nous voilà à relativiser les divisions anciennes, mises en échec relatif par un nouvel exemple, une nouvelle identité.

« Les prohibitions portant sur le sexe étaient fondamentalement de nature juridique. La « nature » sur laquelle il arrivait qu'on les appuie était encore une sorte de droit. Longtemps les hermaphrodites furent des criminels, ou des rejetons du crime, puisque leur disposition anatomique, leur être même embrouillait la loi qui distinguait les sexes et prescrivait leur conjonction. » [4]

L'exemple de l'hermaphrodite, qui a tant fasciné les scientifiques de la fin du XIXe siècle, montre comment en l'intégrant dans la catégorie de l'humanité comme classification particulière, et non plus comme monstre ou criminel, il était à même de faire sauter le verrou conditionnant une stricte séparation des sexes. L'identité masculine et l'identité féminine ne peuvent plus, depuis ce moment, se fonder en absolu. C'est au cœur des séparations, dans les interstices, au plus près des limites que les exceptions voient le jour, révélant de nouvelles bordures, et relativisant les anciennes. Carl Schmitt en donne un exemple fulgurant dans sa théorie politique :

« L'exception explique à la fois elle-même et le cas général. Et si l'on veut étudier correctement le cas général, il suffit de chercher une véritable exception. Elle jette sur toutes choses une lumière beaucoup plus crue que le général. » [5]

STRATÉGIE

Alors que les exceptions empêchent des identités de se fonder pleinement, celles-ci ne disparaissent pas pour autant. Elles se trouvent relativisées par l'exception, mais ne sont pas menacées de disparition. On peut prouver que l'homme et la femme ne sont pas de nature différente et que leurs différences tiennent seulement un « processus de gendérification ou de sexuation » [6]. Pourtant les catégories, les identités d'homme et de femme ne sont pas près de disparaitre et feront encore couler beaucoup d'encre.
Pourquoi ? On touche ici à la limite de l'expérience dont nous sommes capables. Si nos identités, nos lignes de séparations, notre ordonnancement du monde sont battus en brèche par une exception, cela ne signifie nullement la perte du sentiment de vérité de ce que l'on est. L'exception vient simplement relativiser, c'est-à-dire restreindre la possibilité de cette vérité, de ce nous. Bien que l'exception existe et bien que je la reconnaisse, je ne suis pas capable d'en faire l'expérience. À la place, je m'en fais une image, une représentation qui viendra nuancer mon affirmation des limites, la vérité de mon identité.

« Il est toujours délicat de définir le temps présent, cependant il est possible que nous soyons entrés dans un nouveau moment de notre récit, caractérisé par l'usage stratégique de catégories infondées. Ceux qui ne croient plus à ces catégories en font tout de même usage, parce qu'il est impossible de juger de l'espace social et historique avec des instruments absolument vrais (…) En ne disposant que de catégories idéales et subtiles, qui rendent compte des différences infimes des variations réelles, on finit par ne plus distinguer les grandes lignes fausses qui traversent le monde. Cependant (…) le risque est grand de finir par les refonder sans même s'en apercevoir. » [7]

CONCLUSION

Jetez les identités et elles reviennent au galop. Fondez scientifiquement sa propre appartenance et une exception pointe le bout de son nez. Les identités LGBT+, inséparables des politiques d'émancipations se sont construites en lien avec la gauche, avec certaines institutions et avec une idée de ce que doit être l'État (état providence). C'est le réformisme LGBT. L'apparition d'autres identités est venue remettre en question le conformisme, mais aussi la pertinence des identités qui les précédaient. Les identités sont politiques. Quiconque s'organise collectivement sait avec quelle précaution, avec quelle stratégie, il convient de se présenter, de se situer, de se définir.

Ces quelques réflexions auront permis, nous l'espérons, de ne plus aborder la question des identités sous l'angle « pour ou contre », mais de penser les modulations, les variations, les superpositions qui nous rendent plus libres et plus forts.

DIVA pour la revue de la dissidence sexuelle TROU NOIR.ORG


[1] TIQQUN 2, organe de liaison du parti imaginaire, Introduction à la guerre civile, aphorisme 9, glose bêta, page 6, les belles lettres, 2001.

[2] Tristan Garcia, Nous, pages 90-91-92, Grasset, 2016.

[3] Michel Foucault, La volonté de savoir, Histoire de la sexualité TOME1, page 59, Gallimard, 1976.

[4] Michel Foucault, La volonté de savoir, Histoire de la sexualité TOME1, page 53, Gallimard, 1976.

[5] Carl Scmitt, La notion du politique, Paris, Calmann-Lévy, 1972 [en édition de poche, Paris, Flammarion, 1992].

[6] Tristan Garcia, Nous, pages 141, Grasset, 2016.

[7] Tristan Garcia, Nous, pages 184, Grasset, 2016.

Harcèlements et provocations fascistes à Montreuil

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Samedi 19 mars, plusieurs militants fascistes et intégristes se sont rassemblés à Montreuil pour perturber une cérémonie interreligieuse et harceler les personnes présentes, avant de s'en prendre au squat anarchaféministe La Baudrière et au siège du NPA. Une discussion se tiendra mardi 29 mars à la Bourse du travail de Montreuil pour répondre à cette provocation.

💥 Campagne antiracisme et solidarité Montreuil

🤝✊🏾👊🏾 Pas de fachos à Montreuil ni ailleurs

Le samedi 19 mars à Montreuil, un cortège dynamique, festif et revendicatif composé des camarades du Collectif des Sans Papiers de Montreuil, de syndicalistes, de militantEs politiques et d'habitantEs, partait de la mairie pour rejoindre la manifestation nationale antiracisme et solidarité à Paris.
Ce même jour, l'église Saint André, située à deux pas du métro Robespierre, organisait une cérémonie interreligieuse, de rencontre, d'amitié et de partage entre catholiques et musulmans autour de la figure biblique et coranique de Marie.
Antiracisme et solidarité, amitiés et partage, voilà ce que détestent les fascistes.
Interreligieux, rencontres, musulmans et Coran, voilà ce que détestent les islamophobes.

C'est ainsi qu'appelée par divers groupuscules d'extrême droite, une poignée de militants fascistes et intégristes s'est retrouvée à Montreuil cet après midi du 19 mars avec la volonté de rentrer dans l'église pour perturber la cérémonie dans le seul but de convaincre les catholiques de haïr les musulmans, de prôner leur exclusion de la société, de provoquer des tensions racistes et de distiller leur vision néfaste, dangereuse, raciste, haineuse et moisie de la société.
Mais le curé ne les a pas laissé rentrer. Tant mieux.
Alors ils sont restés là.

Devant et autour de l'église Saint André, métro Robespierre, le siège historique des Prêtres Ouvriers de France, a deux pas des ruines de l'ancien foyer Bara, le quartier où siège le NPA, la CGT, un quartier où sont ouverts plusieurs squats politiques, un quartier populaire aussi, surtout. Montreuil, la ville aux 11 foyers de travailleurs immigrés, une ville de gauche. Un bastion ?

Prières a genoux et harcèlements des fidèles, une après-midi d'intervention fasciste en plein Montreuil. Ils ont fait chier le curé, les catholiques et les musulmans, ils ont arraché une banderole du squat anarchaféministe La Baudrière, ils ont tagué une croix celtique sur la façade du siège du NPA, ils ont collé quelques autocollants prozemmour.

Le même Zemmour que notre ville a empêché de venir enregistrer son émission en février dernier.

Parmi cette bande de racistes, il y avait un petit groupe qui se fait connaître dans la fachosphère pour leurs « exploits » de colleurs d'affiche zemmouriens, leurs saluts et insignes d'inspiration nazie, l'apologie du meurtre de militants de gauche, leur intégrisme religieux et les armes a feu qu'ils exposent. L'un d'eux est un militaire, armé et entraîné et fasciste.

Le même genre de profil que celui qui a abattu de six balles dans le dos l'ancien rugbyman franco argentin Federico Martin Aramburu, ce même 19 mars au petit matin a paris. Le meurtrier fasciste ex militaire membre du GUD et bien connu de la police a été pris en Hongrie, cherchant à rejoindre les zones de combat en Ukraine.

🚫🚫🚫Il n'est pas question de laisser un pouce d'espace de liberté a ce genre d'individus, de groupuscules et leur manifestations plus ou moins dissimulées, ni a Montreuil ni ailleurs. La gangrène, on l'élimine où on en crève.
Les discours et les politiques racistes, l'ambiance de guerre, l'exacerbation du nationalisme, le durcissement autoritaire de l'état, le renforcement meurtrier des frontières, le chacun pour soi et le tous contre tous, renforce les partis d'extrême droite, banalise leur discours et fait pousser des ailes aux militants fascistes, qui occupent l'espace, interviennent dans les mouvements, polluent les esprits… et renforce les partis d'extrême droite qui tirent vers leur position toutes les positions, renforce l'autoritarisme, le racisme, le nationalisme, la violence globale de la société…
Enrayer cette spirale, ne peut se faire sans une conscience claire antiraciste et solidaire, sans une opposition antifasciste ferme, majoritaire et sociale.

😥🤢😡Nous rendons hommage a Federico Martin Aramburu, assassiné pour s'être opposé à des fascistes.

🤝🤝🤝Nous apportons toute notre solidarité et notre amitié aux fidèles et aux responsables religieux importunéEs, aux camarades de la Baudrière, à celleux du NPA.

Nous invitons toutes les personnes et organisations qui ne veulent ni du fascisme ni du racisme dans notre ville et dans notre monde à venir échanger et partager mardi 29 mars à 19h à la Bourse du travail de Montreuil pour construire une réponse antifasciste populaire, massive et unitaire.
Pour qu'elle ne crée pas un précédent, pour que Montreuil ne soit jamais accueillante pour l'extrême droite, et les fascistes pour qu'ils aillent reconquérir leurs morts au fond du trou dont ils ne devraient jamais sortir.

🔥🔥🔥Dimanche 3 avril plusieurs organisations appellent à manifester a paris contre l'extrême droite et ses idées 🔥🔥🔥

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Qu'on leur coupent les ailes, on leur laisse déjà des yeux.