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Les Soulèvements de la Terre : programme de la saison 3

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Après les deux premières saisons qui ont permis aux différentes composantes des Soulèvements de la Terre d'apprendre à s'organiser et à composer depuis des positions et des cultures politiques très différentes et de franchir des seuils ensemble, il nous a paru logique et nécessaire de poursuivre cette expérience à travers une nouvelle saison de luttes à venir partout sur le territoire.


En 2021, il y a à peine plus d'un an, nous lancions l'appel des Soulèvements de la Terre (https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/appel), largement signé et appuyé dès sa publication. Plus qu'une énième tribune sur la catastrophe en cours, ce texte avait pour ambition d'enclencher une dynamique de résistance et d'organisation. Il annonçait un agenda d'actions concrètes à l'échelle nationale, agrégeant mouvements écologistes, habitant.es révolté.es, syndicats paysans, fermes et collectifs autonomes autour d'une série de rendez-vous.
Depuis, les Soulèvements de la Terre sont devenus une force, un mouvement qui s'installe peu à peu dans le paysage et trace son sillage au fil des occupations de terres, des blocages et des désarmements :

  • d'abord, en devenant une base d'appui à des moments souvent charnières, pour diverses luttes locales qui ont jalonné la route des deux premières saisons : la Prévalaye à Rennes, le jardin des Vaites à Besançon, l'occupation de Zaclay au sud de Paris, la lutte des Sucs contre la RNv88 en Haute-Loire ou encore la lutte contre la construction de carrières de sable à St-Colomban en Loire-Atlantique... Ces quelques mois derniers nous avons concentré nos forces à 3 reprises pour faire barrage aux chantiers-tests de méga-bassines dans le marais poitevin. On se rappellera longtemps de la foule courant à l'assaut de la bassine de Cram-Chaban le 6 novembre, et du débâchage intégral de cette dernière sous la protection des tracteurs restés en contre-bas. Une mémoire commune se tisse peu à peu, joyeuse et réconfortante, et nous sommes alors de plus en plus nombreux-ses à se retrouver d'un acte à l'autre, traversant la France quand il le faut.
  • en organisant aussi des actions directes d'envergure nationale contre les industries responsables du désastre en cours, notamment l'occupation et le désarmement méticuleux de 4 sites du terminal cimentier du port de Gennevilliers en juin 2021 ou encore la tentative d'intrusion mouvementée dans une usine Monsanto à Villefranche-sur-Saône le 5 mars dernier, avec à chaque fois l'apparition subite et mordante de centaines de combis blanches au cœur de zones à démanteler.


Après les deux premières saisons qui ont permis aux différentes composantes des Soulèvements de la Terre d'apprendre à s'organiser et à composer depuis des positions et des cultures politiques très différentes et de franchir des seuils ensemble, il nous a paru logique et nécessaire de poursuivre cette expérience encore naissante. À l'heure où l'écologie est dépolitisée par l'apologie des « petits gestes individuels », à l'heure où la question fondamentale des conditions de notre vie sur terre est occultée par une offensive xénophobe et réactionnaire brutale, l'émergence d'une force politique non institutionnelle qui se donne les moyens d'agir sur certains champs clés du ravage capitaliste est d'autant plus précieuse.

En plus des actions, un travail politique de réflexions et d'enquêtes s'est ouvert sur la question foncière. On y explore les logiques de concentrations, les stratégies de détournements de la régulation publique par les grosses sociétés agricoles. On réfléchit aux moyens de s'y opposer concrètement sur le terrain, comme lors de la prise de vignes du Jura en janvier dernier. On tente de saisir par quel biais l'accaparement accru des biens communs que sont la terre et l'eau par l'agro-industrie pourrait enfin être stoppé.

Alors tandis qu'essaiment de nouvelles dynamiques sœurs, comme les Soulèvements de la Mer, la Coalition des Jardins populaires ou la journée d'actions coordonnées Retour sur Terres du 26 avril (https://resistanceslocales.org/ ) on a décidé d'enfoncer le clou et de continuer l'aventure en lançant une saison 3. Que ce soit pour revenir en nombre et arrimer les possibilités de victoire aux Vaîtes, à St-Colomban ou face aux Bassines, que ce soit pour faire rempart à une zone commerciale aujourd'hui Zone à Patates dans le Lubéron, à des retenues collinaires en Haute-Savoie déjà freinées l'automne dernier par une ZAD éphémère ou pour se déployer sur des terres face à la spéculation foncière dans le Var, nous vous invitons plus que jamais à nous rejoindre dans les prochains mois !


ACTE 1 - 2 & 3 AVRIL 2022
MANIFESTATION ET REPRISE DE TERRES AUX JARDINS DES VAÎTES À BESANÇON.
ASSISES DES JARDINS POPULAIRES EN LUTTE.

En mars 2021, nous avions entamé les mobilisations des Soulèvements de la Terre par une marche en défense des terres des Vaîtes à Besançon et des Lentillères à Dijon. Nous demandions alors l'abandon ferme et définitif du projet d'écoquartier des Vaîtes, menaçant 34 hectares de jardins, terres maraîchères et espaces naturels.

Un an après, ces terres sont toujours menacées. Dans un nouveau « projet revisité », la mairie présente comme un « progrès » et un « consensus » la destruction de plus de 11 hectares dans sa première phase d'urbanisation.

Dans cette lutte, hier comme aujourd'hui, s'entremêlent défense du vivant, question sociale et question paysanne. Nous défendons aussi les terres des Vaîtes pour participer de manière solidaire à un mouvement d'ensemble pour la défense de la biodiversité et d'une alimentation de proximité et de qualité. Nous réaffirmons que le projet de bétonisation des Vaîtes est un projet écocidaire, inutile, et qu'il doit être totalement abandonné, pas revu à la baisse ou réaménagé. Nous sommes à la croisée des chemins. L'écologie ne peut pas être un accompagnement de l'extinction du vivant, sous la forme d'un écoquartier « moins pire ». Elle doit être une écologie de lutte contre tous les projets destructeurs. L'époque l'exige. Le monde d'après doit advenir. Et ce projet d'écoquartier n'en fait pas partie. Il est temps pour les Soulèvements de la Terre de revenir aux Vaîtes avec une reprise de terres et mise en culture de plus grande ampleur, ainsi que pour se relier au niveau national autour d'une assise des jardins populaires en lutte avec les jardins d'Aubervilliers, les jardins joyeux de Rouen, le quartier libre des lentilleres, la friche St-Sauveur, les jardins de Tourcoing...

Deux maraichère et une AMAPirate ont été installées suite à la reprise des terres menacées.
© Soulèvements de la Terre

Voilà une petite vidéo de la reprise de terres à Besançon : https://www.youtube.com/watch?v=yOeG5Zy7fto

ACTE 2 - 14&15 mai
CHARIVARI CONTRE L'ARTIFICIALISATION DE TERRES AGRICOLES À LA ZAP DE PERTUIS

https://zappertuis.noblogs.org/

Charivari :
1. Bruit assourdissant, vacarme.
2. Bruit tumultueux de huées, de sifflets, de casseroles et d'autres objets, que l'on faisait jadis devant la maison de ceux dont on désapprouvait la conduite.


La ZAP de Pertuis (Zone à Patates) défend, avec de nombreuses associations et collectifs, 86 hectares de terres agricoles en plaine de Durance, au pied du Lubéron, dans le sud-est de la France.
Ces terres agricoles, fertiles, riches en biodiversité, et irriguées sont menacées par l'extension de la zone d'activité économique.
Ce projet est porté par la métropole Aix-Marseille, et surtout par le maire de Pertuis, Roger Pellenc, industriel puissant et influent, qui veut s'accaparer 30 hectares sur les 86 concernés.
Depuis 2019, la lutte s'organise dans différentes directions, mobilisations, manifestations, recours juridiques, occupations de terres, cultures de patates, fèves et blé... Et depuis fin novembre, 4 maisons expropriées sont occupées, créant ainsi une base de résistance très active.

Nous avons besoin de vous pour intensifier le rapport de force avant l'expulsion qui pourrait avoir lieu dès avril. Mais elle ne fera pas flancher notre détermination à nous retrouver encore plus nombreux.ses les 14 et 15 mai.
Venez rejoindre la lutte et participer au charivari.

Venez défiler, dans le bruit et la joie ce samedi, tou.te.s uni.e.s contre ce projet mortifère et ses promoteurs. Venez dormir sur place et participer aux surprises du lendemain !


ACTE 3 - À l'été, dates à préciser
MOBILISATION CONTRE LES RETENUES COLLINAIRES ET L'ARTIFICIALISATION DE LA MONTAGNE À LA CLUSAZ

https://extinctionrebellion.fr/blog/2021/11/12/a-la-clusaz-retenue-collinaire-projet-d-hier.html

Les retenues collinaires sont des lacs artificiels qui se multiplient dans les stations de ski. Souvent promues comme des réserves d'eau potable, elles sont en réalité la plupart du temps destinées à alimenter les canons à neige. À grands renforts d'argent public, le Plan montagne II porté par le président de région prévoit la construction de 100 retenues en Auvergne Rhône-Alpes d'ici fin 2022. En plus de leur impact dévastateur sur les écosystèmes et le cycle de l'eau, elles sont l'arbre qui cache la forêt : en garantissant l'enneigement artificiel des pistes, elles permettent à l'industrie du ski de poursuivre l'artificialisation massive de la montagne, au profit d'un tourisme toujours plus luxueux et déconnecté du monde vivant.

À La Clusaz, petite station dans la chaîne des Aravis, la commune suit le mouvement. Asséchant source et tourbière, condamnant 8 hectares de forêt et l'habitat de 58 espèces protégées, elle a pour projet de construire l'une de ces retenues (la 5e !), sur un plateau encore préservé. Un mouvement citoyen s'est élevé contre la destruction de ce haut-lieu de biodiversité. Après une occupation de 15 jours qui a permis de repousser les travaux jusqu'à la prochaine période de coupe, nous appelons à une mobilisation et des actions de masse au mois de juin, pour faire vivre une montagne radicalement différente.

Exemple de mutilation de la montagne par retenue collinaire à Courchevel.

La lutte à La Clusaz vise à endiguer définitivement le projet, tout en impulsant un mouvement plus large contre les retenues collinaires et le modèle qu'elles portent. Plus encore, cette mobilisation doit permettre de lever l'omerta qui règne sur la question du développement économique en montagne pour laisser la place à des processus démocratiques créateurs d'imaginaires désirables. Que vive la montagne libre émancipée de la domestication capitaliste !

ACTE 4 - JUILLET - ST-COLOMBAN -
ACTION CONTRE L'ANNEXION DU BOCAGE AU PROFIT DES CARRIÈRES DE SABLE LAFARGE GSM

https://latetedanslesable.fr/


L'été dernier, nous avions co-organisé un rassemblement de trois jours à St Colomban contre l'extension des carrières de sable (Lafarge et GSM) et des maraîchers industriels intensifs. Nous avions alors engagé un premier rapport de force et une action de blocage contre la destruction pure et simple du bocage de cette commune du Sud-Loire au profit de gigantesques cratères d'eau bordés d'immenses mers de plastique. En réaction à ce premier acte de résistance posé par l'association locale « La tête dans le sable » et le mouvement des « Soulèvements de la Terre », les pouvoirs publics ont organisé une consultation bidon en vue de relégitimer le projet et d'endormir la contestation.

Avec 30% seulement de participation, le « oui » à l'extension des carrières l'a emporté à une poignée de voix près. Ce résultat est non seulement mitigé mais véritablement biaisé via l'emploi déloyal par Lafarge d'une entreprise privée de porte-à-porte sonnant chez chaque colombanais.e. Cette consultation pseudo-démocratique a ouvert la voie à la mise en œuvre du projet mais tout autant renforcé la détermination de nos camarades des environs à l'arrêter. Première étape pour les pouvoirs publics : exclure les terres agricoles de St-Colomban du statut qui protège leur intégrité. Nous ne les laisserons pas faire ! Nous n'en sommes qu'au tout début du projet et de la lutte. Dans les mois qui viennent, les Soulèvements de la Terre se tiendront aux côtés de « La tête dans le sable » pour envisager et organiser toutes les actions nécessaires (manifs, blocages, désarmements, prises de terres) pour stopper ce projet absurde.

Une prochaine action commune aura lieu courant juillet !

ACTE MOUVANT - MARAIS POITEVIN - ET L'ARRÊT DES CHANTIER DE BASSINES ? WHAT'S NEXT ?

https://bassinesnonmerci.fr/


Quand des chantiers tests sont en cours, quand une mobilisation prend son envol, quand un bras de fer aussi décisif est engagé, que les rencontres dans le marais sont belles et la détermination locale sans faille, il faut pousser, pousser et pousser encore ! Jusqu'à gagner et obtenir l'arrêt des projets de bassines dans les Deux-Sèvres avant qu'ils ne s'étendent ! Alors que nous sortions tout juste de la plus grosse mobilisation anti-bassines jamais organisée le 26 mars dernier, des projets de nouveaux rendez-vous et actions se profilaient déjà en pagaille et ne demandaient qu'à se préciser. Pour un été sans méga-retenue, tenez-vous au courant sur nos canaux des prochains grands rendez-vous No Bassaran !

La vidéo du Printemps Maraichin le 26 mars dernier :
https://www.youtube.com/watch?v=QWG2Ksv_NXo

ACTE 5 - SEPTEMBRE - VAR ACTION PAYSANNE ET PLUS, CONTRE L'ACCAPAREMENT

En janvier dernier, nous convergions à plusieurs centaines dans le Jura, l'ardeur de l'hiver et des grands chantiers collectif arrosés de comté pour occuper et remettre en état une vigne pentue annexée par une société du bâtiment et laissée pour morte. Cette action marquait le lancement d'une série d'initiatives contre les logiques d'accaparement des terres par l'agro-industrie, les logiques spéculatives et les montages sociétaires aux dépens de l'installation paysanne.

Nous allons continuer à nous retrouver régulièrement sur ce front de libération foncière, les mains dans les terres jusqu'à bouleverser le rapport de force.

...

À bientôt dans les champs, sur une zone indus, ou à la montagne...
Retrouvez plus d'info sur les actions à venir :
https://lessoulevementsdelaterre.org/

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Soirée de soutien pour la bibliothèque de luttes « Le Jargon Libre »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Après peu d'activité durant ces deux dernieres années (2 captations video et émissions de radio sans public au CICP, un bal antinational à la CNT et deux soirées de soutien (Jargon Libre et Chiapas) à la Parole Errante), le Collectif Contre Culture a repris le 10 avril dernier avec un moment convivial en musiques et retrouvailles. Nous reprenons donc les moments de soutien mensuels ce 22 mai avec un gros programme de projections (17h tapantes), rencontres et musiques !

DIMANCHE 22 MAI 2022 -16H30 à 22H

Dès 17H, deux projections en présence de leurs autrices :

« AIMER LA VIE »

de NADIA GENET. Un bout de chemin avec Hellyette, fondatrice du Jargon Libre. https://www.cinemutins.com/aimer-la-vie

« FAUT PAS OBÉIR » de MARIE CHARTRON. Entretiens au cœur du Jargon Libre.

Infos, tables de presse, mini bourse aux livres du Jargon et musiques avec :

LA FRACTION (punk chanson)
LES MARTEAUX PIKETTES (pikette punk)
SURPRISE-PARTY (on a le groupe mais c'est surprise…)

LE JARGON LIBRE

Le Jargon Libre est, à l'origine, une librairie libertaire créée en 1974. Elle a dû cesser ses activités en 1984, la libraire ayant été embastillée pour activités subversives (Action Directe). La librairie fut perdue, personne n'ayant assuré la relève militante et financière. En 1990, le Jargon Libre devient une association, en Avignon, et publie Front, revue de révolutionnaires emprisonnés. En 1995, la librairie associative s'installe boulevard Voltaire à Paris, plus tard à Montreuil, puis à Vincennes. Transformée en bibliothèque, elle trouve refuge "aux Condensateurs" dans les locaux de l'Insomniaque, et enfin dans le local de Tiqqun, rue Saint-Ambroise. Elle remballe ses livres très peu de temps avant l'arrestation des camarades, le local changeant de destination. Armand Gatti lui a offert refuge, mais le lieu sombre et humide au fond du théâtre ne permet pas de permanence et la fréquentation d'une bibliothèque. Les livres y ont dormi plus d'un an dans des cartons. Le Jargon Libre a finalement rouvert ses portes à Ménilmontant dans un local du XXe arrondissement de Paris pour mettre en consultation archives et livres sur le mouvement ouvrier, le mouvement révolutionnaire, l'anarchie, le marxisme, le surréalisme, le situationnisme, l'éducation, le féminisme, les luttes de libération, la prison, etc. Vous y êtes les bienvenu-e-s !

Pour soutenir le projet nous vous proposons de faire un versement automatique de 10 euros (minimum) par mois de votre compte à celui du Jargon : Association Jargon Libre - Société Générale, 264, rue de Pyrénées, 75020 Paris - Rib : 30003 03434 000507400500 53

Le Jargon Libre, 32 rue Henri Chevreau 75020 Paris. Métros : Menil/Jourdain/Gambetta - Ouvert de 16 à 20h

Collectif Contre Culture
Centre International de Culture Populaire (CICP) - 21 ter rue Voltaire 75011 Paris
Métros : Avron / Nation
De 17 à 22h précises - prix libre - pas d'attitudes et propos racistes, sexistes ou discriminatoires - pas de verre et laissez les animals à la maison.

Retransmission interviews soutien et groupes de la soirée en direct dans l'émission Konstroy http://konstroy.net de 18 à 20h sur Radio Fréquence Paris Plurielle - 106.3 Mhz

https://collectifcontreculture.noblogs.org

La Commune de Paris - Revue illustrée d'histoire populaire

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Présentation d'un nouveau site d'histoire populaire consacré à la Commune de Paris, créé dans le prolongement de la célébration des 150 ans de cet événement.

« Capter une image du passé telle qu'elle se présente (…) à l'instant même d'un danger suprême. (…)
Danger de l'embaucher au service de l'oppression. (…)
Pénétré qu'un ennemi victorieux ne va même pas s'arrêter devant les morts – seul cet historien-là saura attirer au coeur même des évènements révolus l'étincelle d'un espoir.

En attendant et à l'heure qu'il est, l'ennemi n'a pas encore fini de triompher. »
— Walter Benjamin, 1940.

Après 1789, 1830 et 1848, la Commune de Paris est la dernière Révolution que la France ait connue.

Paris, 1871. Malgré la défaite de Napoléon III contre les Prussiens, les Parisien·nes ne veulent pas se rendre et réclament la République Sociale. L'Assemblée Nationale, installée à Versailles, capitule et envoie l'armée récupérer les canons qui défendent Paris assiégé.

Le 18 mars 1871 au matin, alors que les officiers appellent à tirer sur la foule venue s'interposer, soldats et citoyen·nes fraternisent et exécutent les généraux. Les insurgé·es prennent le contrôle de l'Hôtel de ville et organisent des élections libres et démocratiques : la Commune de Paris est née.

Pendant 72 jours, le drapeau Rouge flotte sur l'Hôtel de Ville, et les statues de l'Ancien Régime sont voilées de Noir. Les rues se couvrent de barricades, les églises s'allument la nuit pour accueillir des assemblées populaires, on organise des concerts gratuits dans la salle du Trône du Palais des Tuilleries.

Ce gouvernement populaire s'appuie sur une armée de volontaires qui élit ses officiers, la Garde Nationale. L'Assemblée Communale met en place des cantines municipales pour les plus pauvres, réquisitionne les ateliers au profit des ouvriers, sépare l'Église de l'État et met en place l'éducation laïque, gratuite et obligatoire, subventionne les théâtres et confie la gestion des Arts à une Fédération des Artistes…

Du 18 mars au 28 mai 1871, la Commune a construit une société plus libre, plus juste et plus belle. Et la République bourgeoise l'a écrasée dans le sang.

Les troupes de l'armée Versaillaise entrent dans Paris le 21 mai. Une semaine plus tard, malgré une résistance acharnée, les dernières barricades tombent. Hommes, femmes, enfants, les parisien·nes sont massacré·es par dizaines de milliers, au nom de ce qui va devenir la IIIe République.

À l'occasion des 150 ans de l'insurrection parisienne, nous souhaitons contribuer à faire revivre la mémoire de ce formidable élan populaire, et l'espoir d'un changement radical de la société.

Parce que tous les charniers de la bourgeoisie n'ont pas réussi à tuer l'idée Commune.

Rouge du sang du Peuple, son drapeau est aussi Noir du deuil de nos illusions.

Les mauvais jours finiront.

Manifestation vers l'ambassade de Russie

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Appel à manifester vers l'ambassade de Russie ce samedi 23 avril à 14h30 - rdv Esplanade des Droits de l'Homme (métro Trocadéro)

Ukraine Solidarité France
Réseau européen Solidarité avec l'Ukraine et contre la guerre

Manifestation vers l'ambassade de Russie Samedi 23 avril : 14h30
Esplanade des Droits-de-l'Homme (M° Trocadéro)

À la veille du second tour de l'élection présidentielle en France, la guerre de destruction de l'Ukraine aura deux mois.
Dans toute l'Europe, avec des organisations ukrainiennes, polonaises, russes, le réseau européen Solidarité avec l'Ukraine et contre la guerre appelle à manifester pour :

  • La défense d'une Ukraine indépendante et démocratique.
  • Le retrait immédiat des troupes russes de tout le territoire ukrainien.
  • L'arrêt de la menace nucléaire que constitue la mise en état d'alerte des armes nucléaires russes et le bombardement des centrales ukrainiennes.
  • Le soutien à la résistance (armée et non armée) du peuple ukrainien dans sa diversité, en défense de son droit à l'autodétermination.
  • L'annulation de la dette extérieure de l'Ukraine.
  • L'accueil sans discrimination de tous les réfugié.e.s d'Ukraine et d'ailleurs.
  • Le soutien au mouvement antiguerre et démocratique en Russie et la garantie du statut de réfugié.e politique aux opposant.es à Poutine et aux soldats russes qui désertent.
  • La saisie des biens des membres du gouvernement, des hauts fonctionnaires et des oligarques russes en Europe et dans le monde, et des sanctions financières et économiques – en protégeant les populations.
    Nous invitons toutes les organisations, toutes celles et tous ceux qui veulent agir contre la guerre et contre Poutine, à participer tout.es ensemble nombreuses et nombreux à cette manifestation !

Ми,
спільнота громадських рухів, профспілок, організацій і партій з східної та західної
Європи,
є противниками війни і будь-якого прояву нео-колоніалізму в світі,
маємо бажання розбудовувати мережу з підпорядкуванням « знизу вгору », яка буде повністю незалежною від будь-якого уряду

ЗАДЛЯ
1. Захисту незалежної і демократичної України !
2. Негайного виведення російських військ з усієї території України.
Покладення краю загрози ядерного удару, в умовах знаходження російського ядерного арсеналу у підвищеній бойовій готовності та бомбардування українських атомних електростанцій !
3. Підтримки спротиву (озброєного і неозброєного) українського народу в своїй етнокультурній розмаїтості, направленого на захист свого права на самовизначення
4. Скасування зовнішнього боргу України !
5. Прихистку усіх біженців з України та інших країн без будь-якої дискримінації !
6. Підтримки антивоєнного і демократичного рухів в Росії та гарантій статусу
політичного біженця для опонентів Путіна та російських солдат, які складуть
зброю (дезертирують) !
7. Захоплення активів членів уряду Росії, вищого керівного складу держави та олігархів в Європі та по всьому світові ; а також накладення фінансових та економічних санкцій – таким чином захищаючи беззахисних людей від дій, які можуть спричинити такі активи.

Крім цього, ми також боремося разом з організаціями однодумцями з України та Росії задля досягнення наступних цілей :

8. Глобального ядерного роззброєння. Проти воєнної ескалації та мілітаризації свідомості людей.
9. За демонтаж військових блоків
10. За те, щоб жодна допомога Україні не набула ознак і не кваліфікувалася як режим суворої економіки за стандартами МВФ та Євросоюзу
11. Проти продуктивізму, мілітаризму та імперіалістичної конкуренції за владу та прибутки, які знищують наше довкілля, а також наші громадянські та демократичні права.

По закінченні першої світової війни було засновано комітет МОП у справах свободи спільнот, який взяв собі як засадниче гасло такий вислів :
« Довготривалий мир в усьому світі може утримуватися лише на засадах соціальної справедливості ». Сьогодні, ми мусимо додати ще й екологічне правосуддя та верховенство права : ми боремося за мир і рівність, демократичні свободи, соціальну та кліматичну справедливість, які можна досягнути шляхом співпраці та солідарності між народами.

Контакт : info@ukraine-solidarity.eu

À l'appel du réseau européen Solidarité avec l'Ukraine et contre la guerre, auquel participent : A Manca - Assemblée européenne des citoyens – Association autogestion - Aplutsoc - ATTAC France - Cedetim - Club Politique Bastille - Coopératives Longo Maï – Éditions Syllepse - Émancipation Lyon 69 - Ensemble ! - Entre les lignes entre les mots - Fondation Copernic - Forum civique européen – FSU 03 - Gauche démocratique et sociale - L'Insurgé - Les Humanités - Mouvement national lycéen - Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) - PEPS Pour une écologie populaire & sociale - Rejoignons-nous - Réseau syndical international de solidarité et de luttes - Réseau Penser l'émancipation - Union syndicale Solidaires ...
CONTACT : ukrainesolidaritefrance@solidaires.org

Ce n'est que le début

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

En réaction aux élections présidentielles qui n'offrent qu'un horizon répressif, c'est un mouvement de contestation qui est en train de naître, riche en potientialités et dont nous ne saurions deviner tous les aspects pour l'instant. Le 13 avril la vieille Sorbonne a été spontanément et sauvagement occupée par une génération qui s'est tout de suite retrouvée dans et par la révolte. Bien que le bâtiment ait été récupéré par la police, ce n'est pas la fin, mais la mise en branle d'un mouvement, d'une réelle dynamique.
Comme cela commence à se comprendre et à se dire, elle dépasse largement les cadres des mobilisations habituelles. Déjà, alors qu'on aurait pu s'attendre au contraire, l'occupation ne s'est pas faite sur une base étudiante. Que l'on parle ici des forces initiales de l'occupation, des pratiques, de la composition des AG, de la rareté voir de l'absence de revendication, toutes ces choses nous montrent que c'est déjà un mouvement large et surtout, qu'il tend vers son propre élargissement. Les centaines de personnes d'horizons variés qui se sont retrouvées à la première AG de l'occupation se sont vues emportées dans leur propre conflictualité, instantanément propulsées dans des enjeux de luttes concrets, loin des logiques particularistes et attentistes, des petites boutiques des luttes habituelles, partidaires, syndicales ou tout simplement bourgeoises et conservatrices. Ça, la chute de la Sorbonne, qui porte encore les magnifiques traces de son occupation, ne pourra pas l'enterrer aussi facilement. Déjà, on voit que dans les petits mouvements annexes qui ont, de près ou de loin, rapport à l'occupation, le nombre de participants qui cherchent l'amplification de la situation grossit. Les AG sont pleines, les espoirs sont tendus, les magouilles politiques ne passent plus, et cette énergie explosera, à un moment ou à un autre, si nous allons dans ce sens.
C'est pour cela qu'il faut à tout prix se rendre compte de l'étendue potentielle de ce rapport de force et de la puissance qui en découle, afin de réaliser qu'il faut rapidement jeter toutes nos forces à cet endroit pour conserver vivace cette dynamique, et l'amplifier encore et encore.
Nous avons tous été surpris par notre puissance neuve, et elle a largement surpris les autorités, ce qui continue d'ouvrir dès à présent une myriade de brêches et de possibilités conflictuelles.
L'occupation de la Sorbonne est finie, mais ce ne sont que des murs et les prochaines sont dans toutes les têtes. Alors ne nous laissons pas enfermer par la peur, arme principale de la police. Seule la confiance inspirée par la force collective peut y remédier. Ne nous laissons pas enfermer par la présomption des limites individuelles, par la place des angoisses particulières, car personne ne peut soupçonner combien ses propres forces peuvent être démultipliées par un mouvement. Un horizon sans concessions nous transformera tous !
Ne nous laissons pas enfermer par les chantages judiciaires et répressifs qui isolent, distinguent, trient, dissocient : une solidarité inconditionnelle avec tous les actes a été votée durant l'AG d'occupation de la Sorbonne, et c'est une telle solidarité qu'il faut étendre dans le temps face aux mécanismes répressifs habituels.
Faisons confiance aux liens que nous allons éprouver et construire en combattant de nous-mêmes, sauvagement et dans tous les sens, les autorités et les institutions. Ne nous laissons pas enfermer par des revendications spécifiques et particularisantes qu'essayent d'amener les partis et syndicats, surpris par la vivacité de l'occupation de la Sorbonne.
En effet, alors que le NPA, l'UNEF et la FI se mettent en branle dans les facs pour nous faire croire que le mouvement d'occupation de facs est un mouvement bassement étudiant, et que ce qui se joue c'est l'organisation d'un « troisième tour social » sous leur houlette, défions leurs mots d'ordre en partant du point auquel notre révolte est actuellement ailleurs, plus autonome, spontanée, sauvage, car plus large et non institutionnalisée.

La massification est une arnaque

Le point auquel les partis et syndicats sont à côté de la plaque n'a justement jamais été aussi saillant. Avec leurs lorgnettes institutionnelles, ils toisent les jeunes révoltés en les invitant à se « politiser », c'est-à-dire, pour eux, à rejoindre les rangs et revendications de leurs traditionnelles structures lénifiantes. Ils voudraient nous faire croire que l'aboutissement d'une telle occupation serait d'être organisés par eux. Nous sommes pourtant tellement plus vastes, plus vifs et plus intelligents, prêts à nous organiser autrement, depuis le mouvement et non pas depuis leurs anciennes rengaines. On va entendre parler de « massification » à toutes les sauces et dans toutes les tribunes tant qu'on ne les aura pas balayées - massifier, c'est-à-dire prêcher : apporter la bonne conscience organisationnelle aux révoltés non encartés, en roue libre, pas-dans-les-clous, surprenants et autrement plus imaginatifs. C'est dès à présent que l'on peut refuser ces dynamiques là qui toujours rabaissent les perspectives et enferment les pratiques. Durant l'AG de Nanterre qui faisait suite à celle de la Sorbonne le lendemain de la fin de l'occupation, les mégaphones autoritaires du NPA et de l'UNEF ont bien montré, après avoir instauré de force une tribune alors que l'AG avait voté contre, que leurs seuls objectifs étaient de parvenir à amener les participants à l'AG à se retrouver pour dilapider leurs forces, leurs temps et leurs inventivités en tractage auprès d'étudiants (voilà la massification évangéliste) et non pas pour réfléchir aux suites concrètes de la lutte.
Une nouvelle autonomie pourrait nous permettre de comprendre, enfin, où était passé l'héritage révolutionnaire de 1968.

Il reste encore de l'espoir dans les cœurs, et il reste encore des pavés à Paris !
Contre la massification, vive la révolution sans partis ni syndicats !

Des enthousiastes
qui n'attendront pas leur « 3e tour social »