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Appel à textes : Pour un recueil de textes par et pour les squatteureuses (et les autres) !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Cet appel est lancé à l'occasion de la semaine de mobilisation intersquat contre la loi Kasbarian-Bergé !

Toi aussi, tu vis en squat, tu t'organises ou tu passes beaucoup de temps dans des squats, tu as des proches en squat, tu participes à des ouvertures ?

Combien d'entre nous adorent écrire et n'osent pas trop le faire ni en parler ? Pas écrire des CR de manifs ou des communiqués : écrire des poèmes, des nouvelles, des histoires.

Et si, pour une fois, on se réjouissait d'écrire ensemble, on assumait collectivement d'avoir du squat et de la littérature dans nos vies ?

L'idée, ce serait de publier une brochure-recueil à partir de nos textes. Le but n'est pas forcément d'écrire sur le squat, mais de permettre que cet aspect de nos vies influence librement nos écritures, et de se donner un espace où se sentir légitime à lire et se faire lire.

Et pourquoi pas, en profiter pour organiser des ateliers d'écriture créative dans nos squats, publiquement et/ou entre nous ? Si vous ne savez pas comment faire, n'hésitez pas à demander des conseils à l'adresse e-mail (ou autour de vous).

Vous pouvez accompagner les textes, ou pas, d'une signature, d'infos sur vous et votre squat, votre ville.
On veut favoriser la diversité des textes alors pas de texte de plus de 10 000 signes svp !

Envoie ton récit, ton poème, ta nouvelle, ce que tu veux, à :
squat-et-ecriture[at]systemli.org
jusqu'au 31 juillet 2023 !

Chiffrement PGP possible, envoyez simplement un e-mail en demandant la clé et en joignant votre clé publique.

Le 31 janvier, prenons Paris en otage !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Faisons du 31 janvier une date historique. Déferler, déborder, bloquer : il s'agit d'être cruel·les !

FERLER
La manifestation parisienne du 19 janvier a réuni plus de 400 000 personnes. Cette première bataille de la guerre pour les retraites était un succès quantitatif. Celles et ceux qui avaient fait l'autruche pendant la révolte des gilets jaunes, effrayés par leur soulèvement désordonné ou retranchés dans leurs luttes sectorielles, étaient enfin réunis dans la rue. Et pour cause : chacun·e de nous est concerné·e.

Si notre nombre était impressionnant, notre densité nous rendait vulnérable. Une salve de grenades lacrymogènes sur la place de la République, noire de monde, aurait provoqué un mouvement de foule tragique. La police l'avait bien compris, et s'y était préparée en ouvrant un itinéraire alternatif, parallèle, pour désengorger le parcours officiel et permettre aux manifestant·es de défiler.

BORDER
Plus qu'une manifestation, c'était un débordement dans l'espace et dans le temps : à 20h, des cortèges continuaient d'affluer sur la place de la Nation. Le dispositif policier a dû s'assouplir dans l'urgence : distendu, régulièrement dépassé, il n'a parfois tenu que par sa violence. Sur le boulevard Beaumarchais d'abord, puis sur l'avenue Daumesnil la nuit tombée. Faute d'une conflictualité la hauteur de la situation, le dispositif policier n'a pas craqué.

On touche là au problème fondamental de la mobilisation du 19 janvier, succès quantitatif mais échec qualitatif. Après tant de mobilisations syndicales timorées et de rendez-vous manqués entre la gauche et la rue, nous avons laissé l'affluence nous surprendre. Il y avait quelque chose de gilet jaune dans les rues perpendiculaires et le jeu de transvasement entre cortèges dont elles étaient le théâtre. Mais nous sommes resté·es sages. Pourquoi notre colère n'a-t-elle pas explosé ? Pourquoi le débordement a-t-il manifesté, et pas débordé ?

FRAPPER
Nous nous sommes regardé·es, nous nous sommes attendu·es, et nous sommes passé·es à côté de l'occasion. Mais nous ne ferons pas deux fois la même erreur. Si nous devions nous retrouver aussi nombreuses et nombreux, le 31 janvier, à déferler dans les rues de Paris et à déborder du parcours officiel, nous aurions alors une chance historique de faire plier Macron – sur les retraites d'abord, et peut-être au-delà. Pour cela, nous devrions :

Passer d'un cortège à l'autre pour harceler et désorganiser le dispositif policier. Bloquer et barricader les rues arrachées aux forces de l'ordre ou concédées pour désengorger la manifestation. Forcer les commerces ouverts à baisser le rideau en solidarité avec les grévistes, en invitant les salarié·es à débrayer et à rejoindre le cortège. Débarrasser les supermarchés de leur champagne et les boutiques chics de leurs produits de luxe pour les distribuer dans la rue. Nous détourner du trajet établi et dériver - vers l'Ouest, le périph, une gare, un centre commercial, un hôtel de luxe, une mairie... Bref, transformer chaque parcours parallèle en une nouvelle ligne de front, épuiser l'ennemi partout et tout le temps. La nuit, tous les chats sont gris. Foutons un joyeux bordel !

PENSER EN STRATÈGE, AGIR EN BARBARE
APRÈS PARIS LE MONDE ENTIER

L'éducation dès la maternelle, un regard libertaire : 3e atelier

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous le vendredi 10 février à partir de 19h30 à la bibliothèque La Rue pour le 3e atelier sur « l'éducation dès la maternelle, un regard libertaire ». Le thème de cette session : l'éducation des enfants en dehors de la sphère scolaire.
En questionnant la place qui est accordée aux enfants dans notre société, nous tenterons d'esquisser ce que peuvent être des rapports sains entre enfants et adultes - qu'ielles soient parents ou non. Nous pourrons tout à la fois réfléchir à la façon dont ce biais âgiste influence tous.tes les membres de notre société, ainsi qu'aux conditions de possibilité d'une éducation familiale libertaire.
Nul besoin d'avoir assisté aux premières réunions pour participer,
nous vous accueillerons avec plaisir 

L'éducation, un regard libertaire – 3

Vendredi 10 février 19h30 — Bibliothèque La Rue, 10 rue Robert Planquette, Paris 18 – M° L2 Blanche
Les anarchistes entretiennent traditionnellement une méfiance envers tout ce qui exerce ou représente un pouvoir illégitime, ainsi, l'éducation du jeune enfant, le rapport maitre / élève est au cœur de leurs préoccupations. Antiautoritaire, contre toute hiérarchie et toute méritocratie quelles qu'elles soient, la pensée anarchiste repose sur des valeurs fondamentales de liberté, d'égalité fondamentale et d'auto-détermination.

3e atelier : L'éducation hors de l'école

Les vendredi 2 décembre 2022, et 13 janvier 2023, une vingtaine de participant.e.s se sont réuni.e.s avec le groupe La Rue pour débattre au sujet de l'éducation libertaire. Des professeur.e.s, des professionnel.les de la petite enfance, et des étudiant.e.s du second degré et du supérieur, ainsi que des curieux.ses. ont tenté de définir ce que pouvaient être les grands principes de l'éducation libertaire, tout en questionnant les difficultés intrinsèques de ce mouvement. Les échanges ont été extrêmement riches, et les participant.e.s ont souhaité organiser une troisième réunion sur le même sujet.
Nul besoin d'avoir assisté aux premières réunions pour participer,
nous vous accueillerons avec plaisir 
Ce 3e volet sera consacré à l'éducation des enfants en dehors de la sphère scolaire. En questionnant la place qui est accordée aux enfants dans notre société, nous tenterons d'esquisser ce que peuvent être des rapports sains entre enfants et adultes - qu'ielles soient parents ou non. Nous pourrons tout à la fois réfléchir à la façon dont ce biais âgiste influence tous.tes les membres de notre société, ainsi qu'aux conditions de possibilité d'une éducation familiale libertaire. 
Toujours avec la participation active d'Amélie, doctorante, qui travaille sur le thème de l'éducation libertaire.

Groupe libertaire La Rue
Bibliothèque La Rue, 10 rue Robert Planquette, Paris 18 – M° L2 Blanche

Rassemblement samedi 28 contre la première bassine en IDF dans le Val d'Oise

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Une première bassine a été construite cet été à Banthelu sans permis de construire ! Non encore raccordée, elle serait alimentée par un forage pour puiser l'eau dans la nappe souterraine profonde, à plus de 100 mètres.

Les associations Val d'Oise Environnement, Les Amis de la Terre Val d'Oise, FNE IDF et Demain le Vexin organisent un rassemblement contre la 1re bassine d'Ile-de-France le 28 janvier à 14h à Banthelu dans le Vexin.

Une 1re bassine a été construite cet été à Banthelu sans permis de construire ! Non encore raccordée, elle serait alimentée par un forage pour puiser l'eau dans la nappe souterraine profonde, à plus de 100 mètres.

Dans le Vexin et en Plaine de France pour l'irrigation agricole, les forages autorisés ou en cours d'instruction se multiplient alors que la ressource en eau se fait rare. Plus d'infos ici.

Venez nombreux et nombreuses
Rassemblement Salle des fêtes, place de la mairie de Banthelu
Conférence de presse, prises de parole, marche jusqu'à la bassine à 100 m du village.

Pour se rendre à Banthelu : Train-vélo-covoiturage, RER A gare de Cergy-le-Haut puis 20 km vélo-covoiturage, ou Gare de Pontoise puis 20 km vélo-covoiturage. A vélo, il faut passer par les routes secondaires et pas par la RD 14, très dangereuse.

Flics et Campus Condorcet main dans la main pour réprimer les occupant·es

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les personnes arrêtées à la suite de l'occupation d'une salle de l'EHESS le lundi 23 janvier ont été soumises pendant leur garde à vue à des humiliations et des violences constantes. Plusieurs coupables : la police (évidemment) mais aussi les directions de l'EHESS et du Campus universitaire Condorcet.

Le lundi 23 janvier à 20h20, alors qu'une salle du Campus Condorcet était investie depuis quelques dizaines de minutes par une vingtaine de jeunes qui se débrouillent avec leurs études, leurs emplois précaires et leurs bourses et qui souhaitent contribuer à la contestation sociale partout en ébullition, des flics pénètrent les lieux. La violence peut alors débuter. Entendre en entrant dans le commissariat, crié par un flic qui s'approche, « On va vous montrer ce que c'est l'extrême droite ! » : cela donne le ton, tant sur la forme que sur le fond. De l'arrestation jusqu'au lendemain dans la soirée, les flics ne cessent de refuser nos demandes les plus basiques, garanties par la loi : aller aux toilettes, boire de l'eau, consulter un médecin. Surtout, la brutalité est constante : il y a d'abord la violence initiale et fondatrice de l'entrée d'une vingtaine de flics, lbd et fusils en mains, qui pointent leurs armes sur nous, lui qui joue avec sa grenade et l'autre qui sort sa gazeuse dès qu'il s'approche, celle des flics qui enfreignent sciemment la loi en nous prenant en photo et en nous démasquant violemment, les violences physiques sur plusieurs personnes dans le bâtiment du campus puis au commissariat (certaines blessures nécessitant d'aller à l'hôpital), les provocations permanentes, les insultes, les hurlements, les menaces de mort, le fait d'entasser seize personnes dans une pièce dont la surface n'excède pas quatre mètres carrés, le fait de venir claquer une par une les portes des cellules pour nous empêcher de pouvoir dormir ou encore le matériel cassé qu'on récupère à la sortie, celui auquel on tient ou qui nous permet d'étudier. Il y a deux désorganisations dans la police. La première relève du fonctionnement normal d'une administration, l'information circule mal, les procédures sont longues. La seconde est voulue, elle s'appuie sur la première pour en démultiplier les effets. C'est le cas lorsque les flics donnent volontairement des informations contradictoires (lui : vous allez pouvoir manger, l'autre : vous n'aurez rien), des promesses non-tenues (elle : oui on appellera ton employeur, lui : vous allez pouvoir rester ensemble en cellule, on ne vous séparera pas). La police n'est qu'arbitraire, à l'image du pouvoir qui la fonde et qu'elle garantit : tous ces comportements ne témoignent aucunement d'une dysfonction de l'institution policière, au contraire nous pouvons dire qu'elle fonctionne très bien au vu de ce qui est attendu d'elle. La violence d'État se trame dans ces micro-gestes qui sont autorisés par une politique générale fondée sur le contrôle, la domination et l'oppression autant qu'ils contribuent à la maintenir.

À la rigueur, que les flics soient des flics, si cela nous dégoûte et nous révolte, nous le savons. Cependant, que, lors d'une ag organisée par nos camarades, les présidents du Campus Condorcet et de l'EHESS passent plusieurs heures à mentir sans honte à plusieurs centaines d'étudiant·es venu·es leur demander des comptes, voilà ce dont nous devons tirer des conséquences, claires et certaines. Il ne faut pas se limiter à la dénonciation et à la publicisation (nécessaires) de l'abject comportement policier ; il faut d'abord et avant tout se demander ce qui l'a permis, ce qui l'a voulu et l'a encouragé. Comment se fait-il que, vingt minutes après sa fermeture, autant de flics déboulent si rapidement si lourdement armés dans une salle où se trouvent moins de trente jeunes qui rédigent des tracts et s'affairent pour cuisiner ? L'administration dit n'avoir rien demandé, rien su. Nous avons pourtant vu et entendu l'un des leurs, qui était sur place lors de l'intervention de la police, venir féliciter la hiérarchie pour la rapidité et l'efficacité de ses troupes et la remercier de nombreuses fois, avec un échange de sourires et de poignées de main sincères. Police et administration ne peuvent être séparées : nous ne pouvons nous limiter à l'exigence du départ des flics des lieux. Ce qu'il s'est passé mardi soir, c'est ce qui est inscrit dans les structures mêmes du Campus Condorcet. Nous affirmons depuis longtemps que ce lieu, après avoir dégagé les personnes pauvres et racisées qui y vivaient, a pour objectif premier d'être vide : vide d'étudiant·es, qui ne doivent que passer sans s'arrêter, vide de joie et de rires, qui sont bannis au milieu de cette enceinte froide et hostile, vide de politique, qui est honnie et combattue dès qu'elle prend forme. ACAB, c'est certain et ça le restera ; ADAB (AllDirectionsAreBastards : c'est moche mais c'est vrai), ça devient une évidence. Mais, là non-plus, il ne suffit pas de dénoncer le partenariat public-privé sur lequel se fonde le Campus ; cette dénonciation relève en vérité d'une fétichisation de l'État, supposément détaché des méchants intérêts privés et œuvrant à notre intérêt collectif. Le 3 mai 1968, les flics interviennent violemment dans une université publique pour déloger une ag étudiante et évacuer les lieux. C'est pourquoi, cinquante ans après, Pierre-Paul Zalio est le nouveau Jean Roche, le recteur de la Sorbonne qui avait appelé les forces de l'ordre à intervenir à l'intérieur-même de l'établissement universitaire pour en empêcher la vie. Réservons-lui le même sort : les étudiant·es et les autres doivent le haïr et le combattre avec une énergie et une détermination égales (ou mieux : supérieures) à celles qu'il met à nous pourrir la vie et à appeler les flics pour venir réprimer l'occupation d'une salle. Le rapport de force est là et il est clair : d'un côté, eux, de l'autre, nous (nous désigne : les étudiant·es en galère, économiquement, socialement et scolairement, et qui ne veulent ni de la réforme des retraites, ni de la police sur le campus, ni du monde que tout cela suppose ; les personnels précaires qui se font exploiter par leurs petits chefs et, derrière, les grands chefs de l'administration, du CROUS et des boites privées qui les emploient ; les profs qui ne veulent pas participer à cet arbitraire, celleux qui viennent ou qui viendront en ag, celleux qui vont chercher la direction dans ses bureaux pour la ramener à l'ag en bas). Le rapport de force est là et ne demande qu'à être intensifié. Faisons le nécessaire.

Une personne gardée à vue à cette occasion, pleine de haines et d'espoirs