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Jocelyne Saab et la résistance palestinienne. Au Poste Ciné Mutins Club #4

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Pour sa 4e édition, le Au Poste Ciné Mutins Club vous propose de plonger dans l'œuvre de la franco-libanaise Jocelyne Saab. Les projections seront suivies d'un débat avec Mathilde Rouxel, chercheuse et directrice de l'Association Jocelyne Saab et de Jean-François Corty, vice-président de Médecins du Monde, favorablement connu de nos services.

Chaque premier jeudi de chaque mois, à la tombée de la nuit, le média autonome Au Poste s'associe avec les francs-tireurs de la plateforme VOD Ciné-Mutins pour des rencontres grand écran à Césure. Un long métrage de cinéma, l'équipe du film, une projection et ensuite : un débat dinatoire retransmis live et en roue libre sur Au Poste depuis la cantine. Et en première partie, pour brasser les genres et les gens, un ou deux courts métrages. Prix libre, satisfaction garantie. En partenariat avec La (super) Scop des Sales Gosses.

Libre participation aux frais. Cela nous permettra de rétribuer les auteurs/réalisateurs/producteurs (nous louons les films projetés) et de financer une partie de l'organisation.

PROGRAMME
18h30 – Court métrage
Film des étudiants en cinéma de Nanterre à confirmer.

19h – 5 films de Jocelyne Saab
Présentés en version restaurée, ces films font partie du coffret « Jocelyne Saab, cinéaste (période 1974-1982) » édité par les Mutins de Pangée.

Jocelyne Saab est née à Beyrouth en 1948, année de la Nakba, dans un quartier très mixe de Beyrouth-Ouest, où se côtoient musulmans libanais, kurdes, chrétiens. En 1968, elle entre à l'université et découvre la réalité des camps de réfugiés palestiniens. Elle fait des études d'économie en dépit de son désir de cinéma, et se lance dans le journalisme.

Grâce à France 3, elle devient reporter de guerre, envoyée dans la Libye de Kadhafi, l'Irak de Saddam Hussein, mais surtout dans le Sinai et le Golan syrien en 1973, lors de la Guerre d'Octobre qui ébranla Israël et permit à l'Égypte de récupérer une partie des territoires occupés par l'armée israélienne depuis 1967.

En 1974, elle réalise Les Femmes palestiniennes sur la lutte des femmes palestiniennes au Liban : très classique dans sa forme – Saab a finalement appris à faire des images dans les canons de la télévision française – le film est pourtant jugé trop militant et est censuré. À partir de là, elle décide de travailler à son compte. Les groupes armés palestiniens lui font confiance : elle est la première journaliste à documenter un camp d'entraînement palestinien, le premier à pratiquer les commandos-suicides. Le Front du refus (1975) est l'un des scoops qui propulse sa carrière. En dépit du ton critique qu'elle emploie – incapable de comprendre comment cette violence destructrice pouvait réparer la douleur de la colonisation – les Palestiniens continuent de lui faire confiance, grâce notamment au travail qu'elle réalise après le massacre de la Quarantaine en 1976. La Quarantaine est un quartier situé au nord est de Beyrouth, à l'époque bidonville peuplé en majorité par des Kurdes, des musulmans libanais et des Palestiniens dans une région à majorité chrétienne. Le massacre perpétré par les milices chrétiennes d'extrême droite est considéré comme le premier de la guerre civile.

Jocelyne Saab ne le documente pas directement : avec Les Enfants de la guerre (1976), elle fait un retour sur le massacre en interrogeant les enfants survivants, pour la plupart palestiniens. Elle continue de couvrir le conflit jusqu'à l'invasion israélienne du Liban en 1982 et le siège de Beyrouth-Ouest, qui avait pour objectif d'éliminer les leaders de l'OLP.

Restée à Beyrouth pendant le siège, Jocelyne Saab réalise Beyrouth, ma ville (1982), une ode politique à la vie qui documente l'occupation israélienne de Beyrouth jusqu'au désespoir du départ des Palestiniens, qui solda leur présence. C'est à elle qu'Arafat demande de documenter son départ du Liban sur l'Atlantis, le bateau qui le mènera en Grèce : Le Bateau de l'exil (1982) est le film-gardien de ces images, et fut le dernier documentaire réalisé à Beyrouth par la cinéaste. Le départ des Palestiniens du Liban a marqué pour elle la fin d'un monde, au prix, pour tous trop coûteux, de l'utopie.

Les Femmes palestiniennes
Jocelyne Saab donne la parole aux femmes palestiniennes, victimes souvent oubliées du conflit israélo-palestinien.
Documentaire, 1974, couleur, France, 16 mm, 16 min.

Le Front du Refus (ou Les Commandos-suicides)
Quand la paix s'avère impossible, tous les moyens sont bons pour défendre une cause politique. De là naît, à la frontière qui sépare les territoires palestiniens et ce qu'ils refusent de reconnaître comme Israël, l'idée des commandos-suicides. Jocelyne Saab filme des adolescents, de seize à vingt-deux ans, qui s'entraînent sans relâche, dans une base secrète souterraine, à devenir des commandos-suicides.
Documentaire, 1975, couleur, France, 16 mm, 10 min.

Les Enfants de la guerre
Quelques jours après le massacre de la Quarantaine, dans un bidonville à majorité musulmane de Beyrouth, Jocelyne Saab suit et rencontre les enfants rescapés, marqués par les visions horribles des combats qui se sont déroulés sous leurs yeux. En leur offrant des crayons pour dessiner et en les engageant à jouer sous l'œil de sa caméra, la réalisatrice se retrouve face à un constat amer : ils ne connaissent plus d'autre jeu que celui de la guerre, qui, rapidement, devient pour eux aussi un métier.
Documentaire, 1976, couleur, France, 16/35 mm, 10 min.

Beyrouth, ma ville
En juillet 1982, l'armée israélienne assiège Beyrouth. Quatre jours plus tôt, Jocelyne Saab voit sa maison brûler et 150 ans partir en fumée. Elle se pose alors la question : quand tout cela a-t-il commencé ? Chaque lieu deviendra alors une histoire et chaque nom une mémoire.
Documentaire, 1982, couleur, Liban, 16 mm, 37 min.

Le Bateau de l'exil
Après avoir vécu dans la clandestinité à Beyrouth pour échapper aux Israéliens, le chef de l'OLP Yasser Arafat a quitté le Liban pour un nouvel exil en Grèce puis en Tunisie bord du paquebot « Atlantis ». Il parle de son destin et de l'avenir de l'OLP.
Documentaire, 1982, couleur, Liban, 16 mm, 12 min.

21h – Débat en public
Avec Mathilde Rouxel, chercheuse et directrice de l'Association Jocelyne Saab et de Jean-François Corty, vice-président de Médecins du Monde, favorablement connu de nos services.

L'Actu des Oublié.es • S IV • EP 5 • Féminisme(s) au Japon

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Toutes les deux semaines, l'Actu des Oublié.es s'intéresse aux luttes dans le monde. Cette semaine, à l'occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, nous évoquons le mouvement féministe japonais.

L'actu des oublié-es, saison IV épisode 5. Féminisme(s) au Japon
À l'occasion de la journée contre les violences faites aux femmes, nous partons au Japon – qui vient le 19 juin dernier d'intégrer la notion de consentement dans son Code Pénal.
Dans un pays où les stigmatisations sexistes et les tabous fondent les rapports sociaux, où en sont les luttes féministes ?
Avec Muriel Jolivet, sociologue, professeure émérite de l'Université de Tokyo et auteure d'une dizaine d'ouvrage sur le Japon.

Si le player ne fonctionne pas, écoutez ici !

SOURCES
Marie-Cécile Naves, Géopolitique des féminismes
Court Métrage « A Bloody Tabou », réalisé par Sybilla Patrizia

Flowerdemo(.org)
Asyalist
Conférence « Chine, Corée, Japon : les féministes en lutte contre le modèle familial » (YouTube)
Entretien « Voices from the contemporary japanese feminist movement » (YouTube)
Conférence Action for Abortion Japan (Kazane Kajiya & Kumi Tsukahara) (YouTube)
Unseen Japan
Slate, "Au Japon, l'avortement ne tient qu'à une feuille"

MUSIQUE
Miss Monday - Curious
Lim Kim - Yellow
Akogorilla - My Body My choice

VISUEL
Affiche du mouvement Flower Demo pour le rassemblement du 11 novembre dernier

Création de la SAMBA - Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La SAMBA, un nouveau collectif antifasciste dans l'est parisien

Depuis un an, nous assistons à la recrudescence d'une présence d'extrême droite, voire fasciste, à Montreuil, Bagnolet et alentours. Bien que discrète, celle-ci s'exprime et prend différentes formes - stickers, rencontres désagréables, tags etc. C'est en nous trouvant relativement démuni·es pour y opposer une réponse claire et nette que nous, militant·es issu·es de divers collectifs et horizons dans l'est francilien, pensons avoir aujourd'hui besoin de constituer une voix antifasciste s'exprimant en tant que telle. C'est dans l'optique de faire bloc pour combattre le fascisme sous toutes ses formes que nous avons décidé de créer la Samba - Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours.

L'antifascisme reste aujourd'hui une nécessité pour combattre l'extrême droite et l'offensive réactionnaire qui alimente son progrès.

A Montreuil, Bagnolet et Alentours où s'organisent de très nombreux collectifs et individu·es, il existe d'ores et déjà un consensus large autour de l'antifascisme. En nous rassemblant au sein de la Samba, nous souhaitons nous positionner en soutien à d'autres dynamiques et collectifs existants et faire vivre un antifascisme queer, féministe et populaire. C'est aussi ce contexte qui nous encourage à agir et prendre la parole, en ayant l'assurance de pouvoir construire des alliances efficaces avec d'autres camarades, d'autres collectifs, d'autres luttes, pour agir plus vite et plus fort ensemble.

Des années de lutte active nous ont convaincu·es que la décennie écoulée fut celle de nombreuses victoires de l'extrême-droite et de ses idées : dans les urnes, dans la rue, dans les médias comme au cœur de l'appareil d'État. La succession de lois et mesures discriminatoires, répressives et d'exception parait sans fin. De l'État d'urgence permanent à la déchéance de nationalité, en passant par l'abrogation récente de l'AME, nous sommes témoins de la fascisation de l'État et de la radicalisation des dispositifs entourant son action. Face à un État qui digère et intègre les logiques de surveillance, de criminalisation, de répression et de haine qui constituent la colonne vertébrale des idéologies fascistes, l'heure n'est plus à l'alarme, elle est à la riposte.

Par notre action, nous entendons combattre celles et ceux qui participent à l'avancée de l'extreme droite, de ses valeurs et de ses discours racistes, antisémistes, islamophobes, misogynes, homophobes, transphobes, validistes... Alors que la violence politique de l'extrême droite se banalise, nous entendons combattre les militant·es fascistes et leurs allié·es : les flics, les TERFs, les matons, les bigots.

Nous proposons de s'unir contre celles et ceux qui prônent l'extermination, la déportation, l'enfermement et l'oppression. Contre les fans du IIIe Reich , les auditeur·ices de Soral, les électeur·ices de Le Pen & Zemmour, les suiveur·euses de Marguerite Stern. Contre la gentrification, la gestion coloniale des territoires de ségrégation raciale par l'union des promoteurs et des baqueux.

Pour identifier et tenir à distance les nazillons et autres wanna-be milicien·nes ainsi que leurs allié·es, nous souhaitons porter localement une action antifasciste autonome.

Pour que chacun·e puisse vivre, s'épanouir et s'émanciper à rebours des logiques racistes, complotistes et sécuritaires, dans la solidarité et l'autodéfense populaire.

La SAMBA - Section Antifasciste Montreuil Bagnolet et Alentours.

Blog
samba93.wordpress.com
Instagram
@samba93_antifa

Une autre histoire des récents évènements israélo-palestiniens

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Ce qui s'est passé le 07 octobre en Israël est une une abomination, un acte de terrorisme touchant des civils sans distinction et ne doit souffrir d'aucune forme de complaisance. Ceci étant dit, la réponse d'Israël est elle aussi une abomination et les crimes de Tsahal n'ont rien a envier à ceux du Hamas sur l'échelle de l'horreur ...

Ce qui s'est passé le 07 octobre en Israël est une une abomination, un acte de terrorisme touchant des civils sans distinction et ne doit souffrir d'aucune forme de complaisance.

Ceci étant dit, la réponse d'Israël est elle aussi une abomination et les crimes de Tsahal n'ont rien a envier à ceux du Hamas sur l'échelle de l'horreur. Surtout, essayer de faire passer le bombardement de civils à Gaza pour un acte d'auto-défense, une réponse légitime d'Israël face à ses agresseurs, est intellectuellement malhonnête et moralement abject.

Techniquement, l'intrusion du Hamas du 07 octobre découle de défaillances côté israélien (services de renseignements, surveillance aux frontières ...), lesquelles doivent être et seront bien sûr analysées pour que cela ne se reproduise plus. Israël a beaucoup misé sur la technologie (dôme de fer ...) et il y a fort à parier que le pays reverra sa politique de sécurité (et peut-être aussi ses dirigeants) dans les années à venir.

Par contre, la décision de Netanyahou de mener une guerre sans merci, dévastatrice dans la bande de Gaza, est absurde autant que cruelle. Absurde parce qu'on sait aujourd'hui que la guerre contre le terrorisme ne marche pas. Les occidentaux s'y sont maintes fois essayé (les français en Indochine ou en Algérie, les étasuniens encore récemment en Afghanistan ou en Irak) et on a vu à chaque fois ce que ça a donné.

Le terrorisme ne provient pas de nulle part. Il découle d'un sentiment d'injustice, d'humiliation, d'une volonté de vengeance, et prospère dans les situations d'apartheid, d'occupation ou encore d'ingérence. Il se manifeste alors par des guerres asymétriques, armée régulière d'un côté, miliciens/combattants civils de l'autre, ces derniers s'en prenant parfois à d'autres civils pour régler leur conflit.

Cela ne justifie pas les horreurs du terrorisme, ni ne les excuse : il faut pouvoir se lever le matin en décidant d'aller tuer d'autres civils ... Il s'agit juste de comprendre ce qui peut générer de tels comportements monstrueux afin d'éviter qu'ils se reproduisent. Comme disait Marx : « celui qui ne connait pas l'histoire est condamné à la revivre » ...

Remarquons au passage que la plupart des pays sont assez cyniques sur le sujet, classant ou déclassant des groupes en fonction de leurs intérêts (géo)stratégiques et n'hésitant parfois pas à soutenir des terroristes lorsqu'il s'en prennent à des pays ennemis.

Rappelons par exemple que Ben Laden et ses camarades étaient considérés comme des « soldats de la liberté » quand il s'agissait de combattre les Russes en Afghanistan, de même que les terroristes de l'UCK (Kosovo) quand ils luttaient contre les Serbes en ex-Yougoslavie. Plus récemment le PKK (Kurde), a lui aussi vu son degré de fréquentabilité augmenter lors de la constitution d'une coalition internationale contre Daech.

Et que dire des groupes juifs tels que l'Irgoun, le Betar, le Lehi, la Hagannah ... qui ont commis de nombreux attentats contre les Britanniques (mandataires de la Palestine après la première guerre mondiale), les Arabes de Palestine et même certains médiateurs de l'ONU (Bernadotte, Sérot ...) jusqu'en 1948 ? La plupart de leurs membres ont été intégré à l'armée régulière israélienne, certains de leurs cadres (Itzhak Shamir, Menahem Begin ...) devenant même des dirigeants d'Israël.

Bref, la façon de considérer le terrorisme n'est pas toujours objective, l'explication qu'on en donne parfois simpliste et l'analyse d'un évènement donné, aussi horrible soit-il, nécessite parfois sa mise en perspective afin d'en saisir les tenants et aboutissants (et surtout, éviter qu'il ne se reproduise).

Gaza est une bande de 30 km de long sur une dizaine de large dans laquelle vivent plus de deux millions d'habitants. Soit une densité de population de plus de 6.000 habitants par km2 (l'une des plus élevée au monde). Un seul point d'entrée (en Égypte) et une population sous blocus qui vit, de l'aveu même de certains dirigeants occidentaux, dans une « prison à ciel ouvert ».

Les membres du Hamas ont construit un ensemble de tunnels sous Gaza (plus de 500 km), desquels ils préparent leurs opérations contre Israël (tirs de roquettes ...). Ces tunnels descendent souvent à de grandes profondeurs (plusieurs dizaines de mètres) et remontent parfois jusque dans les zones d'habitations (logements, hôpitaux ...). De fait, combattre le Hamas en menant des bombardements sur Gaza consiste principalement à détruire des vies civiles.

Moins d'un mois après le début des bombardements, il y aurait déjà 10.000 morts civils, dont 4.000 enfants ...

Ces opérations n'ont rien d'une « légitime défense », ou d'un quelconque « droit d'Israël à se défendre ». Un acte d'auto-défense a lieu sur le coup et pas après. Il s'agit là d'une vengeance aveugle, une punition collective touchant des civils sans distinction et menaçant même des vies israéliennes (otages retenus par le Hamas).

Le but affiché par le gouvernement de Netanyahou est « d'éradiquer le Hamas ». Mais même à supposer que ses membres présents sur place n'aient pas fui (et soient tous éliminés), que faire de ses hauts dirigeants, vivant généralement à l'étranger (Qatar, Égypte ...) ?

Les civils eux ne peuvent pas fuir. Ils sont condamnés à voir leurs proches mourir sous leurs yeux ou endurer leurs souffrances sur place puisque même les trêves humanitaires sont refusées par Israël. Croire qu'on puisse mettre fin au terrorisme en agissant de la sorte est d'une absurdité sans nom. Car que vont devenir les témoins/rescapés de ces atrocités sinon les combattants/terroristes de demain ?

Netanyahou prétend combattre une organisation qu'il a lui même contribué à renforcer. Ainsi a-t-il facilité les transferts de fond (du Qatar notamment) vers le Hamas dans le seul but d'affaiblir l'autorité palestinienne (en Cisjordanie) et ainsi empêcher la création d'un état palestinien.

En déplaçant bon nombre de soldats basés autours de Gaza vers les colonies sauvages en Cisjordanie, il a aussi contribué à affaiblir la surveillance autour de Gaza, facilitant ainsi l'intrusion du 07 octobre.

Le Hamas règne en maître sur Gaza. Depuis sa prise de contrôle sur le territoire en 2007, il n'y a pas eu d'élections. Une grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté, tandis que l'élite dirigeante mène grand train. Des manifestations de grande ampleur ont plusieurs fois eu lieu (la dernière en août 2023), mais ont été à chaque fois réprimées et n'ont pas changé grand chose pour la population.

La population gazaouie est en situation de dépendance vis à vis du Hamas (qui dispose de financements étrangers importants, notamment du Qatar) et elle est également un peu otage du groupe (qui mène des actions contre Israël sans penser aux conséquences pour les civils).

D'un autre côté, le Hamas n'existerait pas sans la politique de colonisation et d'apartheid d'Israël. Et l'autorité palestinienne, pourtant modérée, n'a jamais fait l'objet d'une quelconque considération de la part de Netanyahou (qui poursuit sa politique de colonisation sauvage en Cisjordanie).

Au final, le Hamas et le gouvernement israélien sont deux extrémismes qui se font face.

L'action du premier répond essentiellement à un agenda politique. Le rapprochement entre Israël et certains pays arabes (accords d'Abraham ...), en affaiblissant l'unité arabe (et donc aussi la cause palestinienne), a probablement joué un rôle déclencheur dans les attaques du 07 octobre (avec les moyens atroces que l'on connait malheureusement).

Quant au second, il tombe dans le piège tendu par le premier. Pourquoi ne pas aller discuter avec le Qatar (et autres pays qui « tiennent » le Hamas) pour obtenir une solution politique (la libération des otages, l'affaiblissement voire le départ du Hamas ...) plutôt que d'apporter une réponse aveugle, disproportionnée aux attaques du 07 octobre ?

Dans tous les cas, ce sont les civils qui trinquent. C'est pour ça qu'il est urgent d'obtenir un cessez-le-feu.

Manifestation contre les violences de genre, sociales et d'Etat

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous samedi 25 novembre à 14h à Nation pour manifester contre les violences de genre.
Appel national de Nous toutes

À nos sœurs et familles assassinées, nous ne vous oublierons jamais.

Nous, organisations féministes, afroféministes, transféministes, LGBTQIA+, antiracistes, antivalidistes, et antigrossophobie appelons à manifester le 25 novembre 2023, dans toute la France, à l'occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre.

Nous ne voulons plus compter nos mortes.

Les femmes et les minorités de genre subissent au quotidien des violences sexistes et sexuelles : au travail, dans la rue, dans le foyer, dans les services de santé, nous sommes harceléEs, insultéEs, exploitéEs discriminéEs, violéEs, tuéEs.

850 femmes ont été assassinées sous les mandatures d'Emmanuel Macron. Ce sont 850 féminicides, dont 75% dans le couple, et plus de 1000 enfants orphelins. Ce sont 220 000 femmes victimes des violences de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année, et des centaines de milliers d'enfants co-victimes de ces violences. Ce sont 250 viols ou tentatives de viol chaque jour, et une justice qui refuse toujours de croire la parole des victimes.

Le 25 novembre nous serons dans la rue pour rappeler qu'en 2023 être une femme, et d'autant plus une femme noire, racisée, trans, non valide, ou une personne LGBTQIA+, c'est vivre en étant partout exposéE aux violences.

Nous serons dans la rue pour rappeler que les enfants sont les premières victimes des violences sexuelles, et qu'iels ne sont pas protégéEs. Tous les jours, 450 enfants sont victimes de violences sexuelles. La moitié des enfants victimes d'inceste ne sont pas pris en charge lorsqu'iels appellent à l'aide. Les enfants parlent, mais iels ne sont pas écoutéEs. Leur parole est remise en cause.

Nous serons dans la rue pour dénoncer l'absence sidérante de politiques publiques pour lutter efficacement contre les violences faites à toutes les femmes, aux enfants et aux minorités de genre. La réduction drastique des financements des hébergements d'urgence pour les femmes victimes de violences montre que la “grande cause” est une imposture. Les associations féministes et afroféministes de terrain, abandonnées par l'État, ne peuvent plus accompagner les victimes dans de bonnes conditions, certaines sont contraintes de mettre la clef sous la porte.

Ces violences de genre s'inscrivent dans un contexte social et politique d'inégalités d'injustices et de racismes. Nous ne pouvons pas fuir un père, un conjoint, un employeur, un système violent si notre survie matérielle n'est pas assurée. Nous nous mobilisons pour l'émancipation de touTEs, en particulier pour celles des plus précaires d'entre nous.

Le 25 novembre, nous serons dans la rue pour dénoncer les violences sociales et policières orchestrées par Emmanuel Macron, son gouvernement, le patronat, l'ensemble de la classe politique. Nous refusons la perte de nos conquis sociaux, la casse de nos services publics et de notre protection sociale. Les récentes réformes des retraites, du chômage et du RSA nous pénalisent particulièrement, car nous menons des carrières hachées, dans des emplois sous-payés. Les métiers féminisés, notamment ceux du soin, sont les plus dévalorisés, les plus précarisés et les plus pénibles. Ils sont majoritairement assurés par des femmes noires et/ou racisées.

L'explosion des loyers et l'inflation accentuent encore notre précarité. Les expulsions locatives et le mal-logement touchent en majorité les mères seules avec enfants, les femmes et les minorités de genre. 45 % des mères isolées et trois millions d'enfants vivent sous le seuil de pauvreté. Au moins 2000 enfants et leur famille dorment dans la rue en France aujourd'hui.

Le mouvement social contre la réforme des retraites, le plus massif que la France a connu depuis 50 ans, nous confirme que c'est par la grève que nous allons pouvoir gagner le rapport de force.

Le gouvernement ne se cantonne pas à l'inaction face aux violences basées sur le genre. Il les génère et les accentue, par son application de politiques répressives : traque et humiliation des adolescentes musulmanes dans leurs établissements scolaires, discrimination et meurtres par la police des populations noires et racisées dans les quartiers populaires et en Outre-Mer, pénalisation des clients des travailleurEUSes du sexe, chasse aux usagerEs de drogues, expulsion des migrantEs et exiléEs… C'est le même État qui réquisitionne les grévistes, qui réprime les mouvements sociaux et les écologistes, et qui tente de mettre fin à nos luttes. Nous ne nous tairons pas.

Dès demain, organisons-nous dans nos quartiers, sur nos lieux de travail et d'études pour construire un monde libéré de l'exploitation, des oppressions et de discriminations. Nous appelons les associations, organisations politiques, syndicats, et toute la société à nous rejoindre pour un mouvement de masse. Soyons nombreuxSES le 25 novembre 2023.